lundi 29 juin 2020

Laura Piazzai & Clive Nolan - From The Outside In (2019)

Laura Piazzai sings the music of Clive Nolan
Laura Piazzai & Clive Nolan - From The Outside In (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

On ne présente plus Clive Nolan claviériste émérite aux multiples projets (Arena, Pendragon, Caamora...). Au cours de sa longue et riche carrière, il n'a cessé de valoriser les voix féminines qui en imposent. Parmi celles-ci, impossible de ne pas citer l'Anglaise Tracy Hitchings, la Polonaise Agnieszka Swita, la Galloise Christina Booth ou encore l'Américaine Michelle Young. Cette fois-ci, il s'est associé à Laura Piazzai, chanteuse italienne formée à la soul et au R&B, passée ensuite par la dance music sous le nom de Lory L. En fait, c'est elle qui a contacté Clive pour avoir l'autorisation de reprendre certaines de ses chansons. Enthousiaste, il lui a proposé son aide et tous deux ont sélectionné les treize titres de cet album, From The Outside In. Leur ambition commune était de leur donner une nouvelle vie, de les réinventer. Ils ont pioché aussi bien dans le répertoire de Tracy Hitchings (album From Ignorance To Ecstasy) que du projet Strangers On A Train avec la même Tracy, et de Caamora mené à l'époque conjointement avec Agnieszka Swita. Le résultat est plus qu'honorable, avec un rendu bien rock et percutant. Pour y parvenir, ils se sont entourés de musiciens italiens du groupe de Laura, No Limits, et de musiciens de la galaxie "nolanienne" : Mark Westwood (Shadowland, Caamora), John Jowitt (Arena), Scott Higham (Pendragon), Karl Groom (Shadowland, Strangers On A Train). Andy Sears de Twelfth Night est venu prêter sa voix sur l'excellent Sensing A Presence, en duo avec Laura. Et Clive lui a réservé deux titres inédits taillés sur mesure : Book Of Thoughts et l’époustouflant Whole Again. On ne sait si cette coopération fructueuse se poursuivra ou si elle sera un simple coup d'essai, seul l'avenir nous le dira. Pour le moment, profitons au maximum de ce disque énergique, idéal pour passer l'été et bien au-delà. 

Musiciens

Laura Piazzai : chant
Clive Nolan : claviers, chant

Roberto Barcellini : guitares
Karl Groom : guitares
Oscar Mapelli : guitares
Mark Westwood : guitares
Gokhan Ince : basse
John Jowitt : basse
Sergio Quagliarella : batterie
Scott Higham : batterie
Andy Sears : chant

Titres

01. Beauty And The Beast
02. Shadows
03. From Ignorance To Ecstasy
04. (I Can't) Walk On Water
05. Book Of Thoughts
06. Sacrifice
07. Sensing A Presence
08. (I Can See You) House From Here
09. Murder
10. From The Outside In
11. Closer
12. Whole Again
13. Horizons In Your Eyes


dimanche 28 juin 2020

Wappa Gappa - A Myth (1998)

Wappa Gappa Shinwa
Wappa Gappa - A Myth (1998)

Pourquoi écouter ce disque ?

Direction l'Empire du Soleil levant à la découverte de Wappa Gappa. Fondé en 1992 par le bassiste Keizo Endo, cette formation originale réunit des musiciens professionnels désirant jouer une autre musique que celle imposée par les médias de masse. D'ailleurs, le nom "Wappa Gappa" inventé par le guitariste Yasuhiro Tachibana s'inspire de thèmes relatifs à la liberté, aux chaînes brisées. Deux particularités essentielles font la spécificité de ce groupe. D'une part sa musique exigeante, mélodique et accessible de laquelle se détache la guitare fougueuse de Tachibana. D'autre part le chant féminin en japonnais de Tamami Yamamoto, également parolière. D'aspect irréel évoquant parfois Elisabeth Fraser des Cocteau Twins, sa voix irradie l'ensemble. Ses textes, souvent sombres, trouvent leur inspiration dans les contes et légendes du Japon, ainsi que dans l'observation (pessimiste) du monde actuel. Après un premier opus autoproduit en 1996 et seulement disponible dans leur pays, les musiciens, soutenus par leur producteur Sato-Ken, ont cherché à sortir de leurs frontières. A Myth, leur deuxième disque, est distribué dans le monde entier par le label français spécialiste des musiques progressives Musea. Entrer dans leur univers, c'est ouvrir la porte à un imaginaire insolite et contemplatif. 

Musiciens

Tamami Yamamoto : chant
Yasuhiro Tachibana : guitares
Hideaki Nagaike : claviers
Keizo Endo : basse
Hirishi Mineo : batterie

Titres

01. The Lion Hearted King
02. The Banquet
03. No Mercy
04. The Underground
05. A Myth
06. Pilgrimage Of Water 
07. The One And Only
08. Floating Ice 


vendredi 26 juin 2020

Dando Shaft - Dando Shaft (1971)

Dando Shaft
Dando Shaft - Dando Shaft (1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

Côté pochette, on a fait mieux. Côté musique, c'est pas mal du tout. Fondé à la fin des années 60 à Coventry, dans le centre de l'Angleterre, Dando Shaft réunissait à l'origine Martin Jenkins (chant, mandoline, violon, guitares), Kevin Dempsey (guitares), Dave Cooper (chant, guitares), Roger Bullen (basse) et Ted Kay (percussions). Leur nom est inspiré d'un personnage de roman d'un obscur auteur américain. Un "dando" est également le surnom donné aux hommes à la réputation sulfureuse dans les chansons populaires du XIXe siècle. Leur musique folk teintée de prog, psychédélisme et jazz puise son inspiration tant dans leurs contemporains (Sandy Denny, John Martyn, Joni Mitchell, Crosby, Stills & Nash) que dans la musique traditionnelle bulgare, une passion commune. C'est pourquoi, après la sortie de leur premier disque An Evening With Dando Shaft en 1970, la presse musicale à tendance à les comparer à The Incredible String Band. Mais l'arrivée de la chanteuse Polly Bolton l'année suivante redistribue les cartes. Désormais, la référence devient Pentangle alors au sommet de sa gloire. Il faut dire que Polly possède une voix aussi claire et expressive que Jacqui McShee. Repérée grâce à ses concerts donnés avec June Tabor, la jeune chanteuse suit alors des études en zoologie et rêve d'explorer la jungle. Contrairement à Jenkins et Cooper, Dempsey n'est pas un chanteur confirmé, il recherche quelqu'un pour interpréter ses compositions. Linda Peters, future Linda Thompson, a été auditionnée pour la place, mais n'est finalement pas retenue, au profit donc de Polly. Au final, c'est sous la forme d'un sextet que Dando Shaft enregistre son deuxième album en 1971. Pas de reprises ici, ils jouent leurs propres chansons en acoustique, partagées entre trois voix. Polly se révèle sur l'intense River Boat magnifié par une flûte pastorale, un des meilleurs moments du disque, avec l’entraînant Coming Home To Me, le premier morceau, Sometimes chanté par Cooper, et le délicat Till The Morning Comes

Musiciens

Polly Bolton : chant
Martin Jenkins : chant, mandoline, violon, violoncelle, flûte, percussions
Kevin Dempsey : chant, guitare, percussions
Dave Cooper : chant, guitare
Roger Bullen : contrebasse, basse
Ted Kay : percussions

Titres

01. Coming Home To Me
02. Railway
03. Whispering Ned
04. Sometimes
05. River Boat
06. Kalyope Driver
07. Waves Upon The Ether
08. Dewet
09. Till The Morning Comes
10. Pass It On
11. Prayer

jeudi 25 juin 2020

Magenta - Masters Of Illusion (2020)

Magenta Masters Of Illusion
Magenta - Masters Of Illusion (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Qu'il est loin le temps où Christina Booth craignait de poser sa voix sur des morceaux d'une durée variant entre dix et vingt minutes. C'était il y a vingt ans. Son truc à elle, c'était la pop, le rock, bref des chansons courtes, normales quoi. En entrant dans Magenta, elle ne s'imaginait pas qu'elle deviendrait une des chanteuses les plus emblématiques de la scène prog. Iona n'est plus, Landmarq s'est séparé de Tracy Hitchings pour la remplacer par un homme, tandis que Mostly Autumn et Karnataka ont tous deux changés de frontwomen, une fois pour les premiers, on ne compte plus pour les seconds. Avec son huitième opus, Masters Of Illusion, Magenta revient à un prog classique et mélodique, construit autour d'une thématique forte. Car outre sa chanteuse, une des principales particularités du groupe est de proposer des disques conceptuels éloquents. On se souvient du génial Seven inspiré des sept péchés capitaux, ou, plus récemment, de The Twenty Seven Club qui abordait le destin tragique de jeunes chanteurs, tous décédés à l'âge de vingt-sept ans. Masters Of Illusion s'inscrit dans cette continuité en s'intéressant à la vie de six acteurs cultes, spécialisés dans les films d'horreurs des années 50 et 60. Steven Reed, le parolier du groupe et frère du leader Rob, passionné depuis sa plus tendre jeunesse par les films de la Hammer, a élaboré ces histoires inspirées non pas de leurs rôles, mais de leurs vies aux multiples rebondissements. Ainsi, le premier morceau Bela raconte l'apogée puis la déchéance de l'acteur Bela Lugosi, célèbre pour son interprétation du comte Dracula. Au passage, Rob et sa bande opèrent un clin d'œil appuyé au tout premier album Revolutions, sorti il y a tout juste vingt ans. A Gift For God, sur lequel on entend la voix de John Mitchell (Arena, Lonely Robot), s'intéresse à un autre vampire, le regretté Christopher Lee. Lon Chaney Jr, personnage à l'allure inquiétante, mort alcoolique, incarnait à la perfection le rôle du loup-garou (Reach For The Moon). Snow a pour héroïne Ingrid Pitt, inoubliable en comtesse Dracula. Peter Cushing est The Rose (accompagné de Troy Donockley de Nightwish aux uilleann pipes), tandis que la chanson finale The Masters Of Illusion rend un vibrant hommage à l'éternel Vincent Price, celui-là même qui a terrorisé toute une génération en prêtant sa voix au Thriller de Michael Jackson. Cela fait maintenant longtemps que Magenta est passé maître dans son rock progressif recherché, proche de la perfection, baigné des nappes synthétiques de Rob, des guitares lumineuses de Chris Fry, et soutenu par une rythmique impeccable (Dan Nelson à la basse, Jiffy Griffiths à la batterie). Bien entendu, l'atout maître demeure la formidable Christina au chant habité et inimitable, reflétant toute la générosité de sa personnalité. 

Musiciens

Christina Booth : chant
Robert Reed : claviers, mandoline, guitares, chœurs
Chris Fry : guitares
Dan Nelson : basse
Juffy Griffiths : batterie

John Mirchell : chant
Pete Jones : saxophone
Troy Donockley : uilleann pipes

Titres

01. Bela
02. A Gift From God
03. Reach For The Moon
04. Snow
05. The Rose
06. Masters Of Illusion

lundi 22 juin 2020

Collection D'Arnell-Andréa - Exposition: Eaux-Fortes Et Méandres (2007)

Collection d'Arnell Andréa Exposition
Collection D'Arnell-Andréa - Exposition: Eaux-Fortes Et Méandres
(2007)

Pourquoi écouter ce disque ?

Bienvenue dans la toute nouvelle galerie d'art de Collection D'Arnell-Andréa. Vous allez découvrir onze peintures des XIXe et XXe siècles ayant pour thématiques communes la nature, le romantisme et la mélancolie. Chaque œuvre est illustrée par une chanson extraite de l'album Exposition: Eaux-Fortes et Méandres sorti en 2007. Installez-vous confortablement. Laissez une simple lumière tamisée autour de vous. Préparez-vous à laisser votre esprit divaguer, le résultat en sera encore plus confondant. 

01. Les Sombres Plis De L’Âme
 La Neige (1873) Charles-François DAUBIGNY

02.The Monk On The Shore
The Monk On The Shore (1809-1810) Caspar David FRIEDRICH
03. Les Herbes Mortes
Femmes Portant Du Foin Sur Une Civière (vers 1874) Camille PISSARO
04. Les Méandres
Crépuscule Sur La Loire (1999) Richard BOUTIN
05. The Long Shadow
The Long Shadow (around 1805) Johan Heinrich Wilhelm TISCHBEIN
06. I Can’t See Your Face
Twilight Fantasy (1911) Edward Robert HUGHES

07. Les Catacombes
Loire, Tristesse Des Mânes (1988) Nicolas MECHERIKI
08. Into Flowers
Le Printemps (1868-1873) Jean-François MILLET
09. Crowns Of Golden Corn
Le Rappel Des Glaneuses (1839) Jules BRETON
10. L’Eau Des Mauves
Ophélie (1852) John Everett MILLAIS

11. The Island Of The Dead
L’Île Des Morts (1880) Arnold BÖCKLIN

Musiciens

Chloé St Liphard : chant
Jean-Christophe d'Arnell : claviers, batterie, chant
Carine Grieg : claviers
Vincent Magnien : guitares
Franz Torres-Quevedo : basse, chant
Thibault d'Aboville : alto, chant
Xavier Gaschignard : violoncelle

dimanche 21 juin 2020

Isgaard - Secret Gaarden (2004)

Isgaard Secret Gaarden
Isgaard - Secret Gaarden (2004)

Pourquoi écouter ce disque ?

Deux événement cruciaux vont être déterminants dans la vie artistique d'Isgaard. Sa découverte de Kate Bush dans les années 80 qui lui donnera non seulement l'envie de chanter, mais aussi de vivre pleinement cette passion. Celle-ci la conduira à prendre des cours de chant lyrique à Hambourg, puis à participer à plusieurs projets musicaux. En 2000, elle rencontre le producteur, compositeur et musicien Jens Lueck avec qui elle partage la même admiration pour Pink Floyd. Vie privée et vie professionnelle vont se mêler pour donner naissance à toute une série d'albums, tous aussi captivants les uns que les autres. Secret Gaarden est le deuxième de cette collaboration fructueuse. Il fait suite à Golden Key (2003) qui posait les bases d'une pop onirique, accessible et ambitieuse. D'un échelon supérieur, ce disque ouvre encore plus grand les portes du jardin secret de la chanteuse ("garden" orthographié "gaarden" faisant explicitement référence à son prénom d'origine islandaise signifiant "jardin de glace"). Si l'ensemble est un pur délice, tant vocalement que dans les arrangements musicaux, trois moments forts sont à retenir : I Am To Weak porté par de sublimes envolées lyriques, la chanson titre, duo percutant avec le chanteur Galileo aux dimensions opératiques, ainsi que This Is Not America, cover de Bowie aux couleurs dansantes et un brin psychédéliques. 

Musiciens

Isgaard : chant

Jens Lueck : claviers, batterie, chant
Jan Petersen : guitares
Rebecca Thümer : violon
Rodrigo Reichel : violon
Galileo : chant
FrankWollemburg : chant

Titres

01. Dancing On A Magic Trace
02. What Is Found 
03. Man On The Moon 
04. I Am Too Weak 
05. Secret Garden 
06. People Don`t Die
07. Indian Eyes 
08. Nothing But Me 
09. Cry For Freedom 
10. This Is Not America 
11. The End 
12. Longing For Silence

jeudi 18 juin 2020

The Ryszard Kramarski Project - Sounds From The Past (2018)

TRKP Sounds From The Past
The Ryszard Kramarski Project - Sounds From The Past
(2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ryszard Kramarski n'en finit pas de revisiter le passé. Perfectionniste dans l'âme, il ne cesse de retravailler ses anciennes compositions, dans le but inavoué d'atteindre la mélodie parfaite (en référence à l'album de Millenium In Search Of The Perfect Melody). En 2010, c'était l'album Reincarnations datant de 2002 qui avait subi des modification. Vocanda (2000) a bénéficié d'une nouvelle version en 2013, et Deja Vu en 2004 était un recyclage de titres du tout premier Millenium ainsi que de la formation antérieure Framauro. En 1998, sous ce nom était sorti Etermedia, album inégal, édité à 500 exemplaires alors. Vingt ans après, Kramarski, riche de son expérience, lui offre une seconde vie. Sounds From The Past reprend la majeure partie de ce disque, adaptée aux temps actuels. Exit la boîte à rythme, bonjour la vraie batterie, la voix masculine est devenue chanteuse sous les traits de Karolina Lesko, et le polonais a cédé sa place à l'anglais. Il aurait semblé logique que Millenium s’attelle à cette tâche, mais Ryszard en a décidé autrement. C'est entouré des musiciens de son projet parallèle The Ryszard Kramarski Project qu'il s'est lancé dans cette aventure. En 2017, ils avaient offert leur version du Petit Prince de Saint-Exupéry. Cette fois-ci, ils se sont intéressés à cette œuvre moins universelle, mais avec l'enthousiasme de débutants. Le résultat est néanmoins très pro, guitares et claviers floydiens sont au rendez-vous pour un retour vers le passé bien sympathique. 

Musiciens

Ryszard Kramarski : claviers, guitare acoustique
Karolina Leszko : chant
Marcin Kruczek : guitares
Paweł Pyzik : basse
Grzegorz Fieber : batterie, percussions

Titres

01. Visionary Of Heaven
02. These All Paparazzis
03. The Technology Trap
04. The Fairly Tales Of A Stranger
05. Welcome To My Channel!
06. Please Stop The Time
07. We Know Nothing
08. Sounds From The Past

lundi 15 juin 2020

Tale Cue - Voices Beyond My Curtain (1991)

Tale Cue Voices Beyond My Curtain
Tale Cue - Voices Beyond My Curtain (1991)

Pourquoi écouter ce disque ?

Tale Cue, ou le chaînon manquant entre le Marillion des années Fish et les Grecs de La Tulipe Noire. Fondé à Milan en 1987 autour de Silvio Masanotti (guitares), Giovanni Porpora (claviers) et Laura Basla (chant), Tale Cue est, à l'origine, un groupe spécialisé dans les reprises. L'arrivée du bassiste Davide Vicchione et du batteur Filippo Oggioni lui donne un nouvel élan. En 1989, voit le jour Four Tales, enregistrement de quatre démos, toutes des compositions originales. Repérés par le label français Musea, les cinq musiciens sortent en 1991 leur premier et unique album, Voices Beyond My Curtain. Les six morceaux proposés, d'une durée comprise entre sept et quinze minutes, offrent un néo-prog classique mettant en avant le jeu de guitare ingénieux de Silvio, le seul à faire carrière dans la musique par la suite, ainsi que les claviers luxuriants de Giovanni, soutenus par une solide rythmique. Mais ce qui frappe avant tout, c'est la voix sombre et basse de Laura Basla, idéale pour les histoires étranges qu'elle raconte. On aurait aimé toutefois qu'elle s'exprime dans sa langue natale, l'italien, plutôt que l'anglais, pas toujours très bien maîtrisé. Néanmoins, avec cette voix féminine, Tale Cue fait figure de précurseur dans le mouvement néo-progressif qui, à l'instar du progressif naissant des années 60-70, préfère nettement les chanteurs aux chanteuses, exception faite de Renaissance, Curved Air et quelques autres. A l'aube des années 90, se distinguent Quasar et Strangers On A Train (plus un projet musical qu'un groupe en réalité), tous deux menés par Tracy Hitchings, Iona avec Joanne Hogg, aux tendances plutôt prog-folk celtiques, et donc Tale Cue. Confiant dans cette formation, Musea sélectionnera l’envoûtant Choices, un des meilleurs titres avec Pale Light Of The Morning, pour sa compilation Le Meilleur Du Rock Progressif Européen (1995). Ce morceau sera alors une révélation pour l'auteur de ces lignes, point de départ d'une nouvelle passion que confirmeront Landmarq, Magenta, Karnataka, et Mostly Autumn bien des années plus tard. 

Musiciens

Laura Basla : chant
Silvio Masanotti : guitares
Giovanni Porpora : claviers
Davide Vicchione : basse
Filippo Oggioni : batterie

Lisa De Renzio : flûte

Titres

01. The Knell 
02. Craven Smiles 
03. Prisoner Of Cutting Light 
04. Choices 
05. Flying To Fade
06. Pale Light Of The Morning 

dimanche 14 juin 2020

Hölderlin - Hölderlins Traum (1972)

Hölderlins Traum
Hölderlin - Hölderlins Traum (1972)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fondé en 1970 par les frères Grumbkow, Hölderlin est un groupe allemand proposant une musique bucolique, à la croisée du rock progressif et du folk cosmique. Son nom s'inspire du poète et philosophe romantique Friedrich Hölderlin. Lorsque sort en 1972 son premier album Hölderlins Traum, le groupe rassemble six musiciens, dont la chanteuse néerlandaise, Nanny DeRuig, épouse du guitariste Christian Grumbkow. Sa voix caressante n'est pas sans évoquer les chanteuses britanniques de l'époque tel que Vashti Bunyan ou Bridget St John, de même que la française Françoise Hardy. La musique jouée, douce et rêveuse, se veut avant tout acoustique, mêlant sonorités médiévales (Erwachen), indiennes (Strohhalm) ou encore jazzy (Waren Wir). Cette large palette sonore a été rendue possible grâce à l'emploi ingénieux d'instruments aux horizons divers, allant du Mellotron à la flûte, du sitar au violoncelle, sans oublier le violon, le piano, l'orgue ou les tablas. Ce premier essai est un véritable coup de maître, représentatif du bouillonnement musical de l'Allemagne de ces années-là. Il restera néanmoins sans suite, Nanny quittant le groupe en 1973. Après la faillite de leur maison de disque, liée à une terrible bataille juridique avec leur producteur, les cinq membres restants reviendront en 1975 sous le nom simplifié de Hoelderlin. Malgré une longue carrière, ils ne retrouveront jamais la magie, ni la naïveté de ce premier opus devenu, au fil du temps, un incontournable des mondes oniriques. 

Musiciens

Nanny DeRuig : chant
Christian Grumbkow : guitares
Joachim Grumbkow : violoncelle, guitare acoustique, flûte, piano, orgue, Mellotron
Christoph Noppeney : violon, alto, flûte, piano
Peter Käseberg : basse, guitare acoustique, chant
Michael Bruchmann : batterie, percussions

Peter Bursch : sitar
Mike Hellbach : tablas 
Walter Westrupp : flûte

Titres

01. Waren Wir
02. "Peter" 
03. Strohhalm
04. Requiem Für Einen Wicht 
05. Erwachen 
06. Wetterbericht
07. Traum 


vendredi 12 juin 2020

Shirley Collins - Lodestar (2016)

Shirley Collins Lodestar
Shirley Collins - Lodestar (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Connaissez-vous l'histoire de cette femme qui s'est jetée d'un bateau avec son enfant pour sauver le navire et son équipage d'un mauvais sort (The Bank Of Green Willow) ? Et celle de ce maçon prénommé Lincoln cherchant à se venger d'un mauvais payeur (Cruel Lincoln) ? Ou encore celle de ce médecin refusant de soigner une patiente mourante car elle avait refusé ses avances (The Rich Irish Lady) ? Du haut de ses 81 ans, Shirley Collins, figure emblématique du folk britannique, dresse le tableau d'un monde sombre et brutal, sans héros. Sorti en 2016, Lodestar est le premier album de la chanteuse après trente-huit années de silence. Elle s'était retirée à la fin des années 70, suite à son divorce douloureux avec Ashley Hutchings (Fairport Convention, Steeleye Span, Albion Band) ayant entraîné une perte de sa voix. Enregistré chez elle, dans son cottage, Lodestar, qui signifie "étoile polaire", est un recueil de chansons anglaises, américaines et acadiennes (Sur Le Borde De L'Eau) du XVIe siècle jusqu'aux années 1950. Sorte de Miss Marple de la musique folk, elle narre dans la plus grande des simplicités ces vieilles ballades, mêlant paganisme et surnaturel, totalisant pas moins de onze morts, dont deux infanticides. Un retour gagnant... sauf pour ces derniers.

Musiciens

Shirley Collins : chant

Pip Barnes : chant, guitare
Ian Kearey : mandoline, the instrument, guitare, basse, harmonium
Dave Arthur : guitare, chant, banjo
Ossian Brown : vielle à roue, orgue
Alex Neilson : batterie, percussions
Glen Redman : batterie
Michael J. York : cornemuse
John Watcham : concertina 
Elle Osborne : violoncelle
Pete Cooper : violon, chant
Rivka Zoob : alto

Titres

01. Awake Awake – The Split Ash Tree - May Carol - Southover
02. The Banks Of Green Willow
03. Cruel Lincoln
04. Washed Ashore
05. Death And the Lady
06. Pretty Polly
07. Old Johnny Buckle
08. Sur Le Borde De L’Eau
09. The Rich Irish Lady/Jeff Sturgeon
10. The Silver Swan 

jeudi 11 juin 2020

Corde Oblique - The Moon Is A Dry Bone (2020)

Corde Oblique The Moon Is A Dry Bone
Corde Oblique - The Moon Is A Dry Bone (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Cela fait maintenant quinze ans que la formation napolitaine Corde Oblique propose un folk méditerranéen incandescent et poétique en permanente mutation. Inspiré par les deux sirènes de la pochette, perdues dans une mer désertique, incapables de communiquer entre elles (œuvre de l'artiste indonésien Hardijanto Budiman), Riccardo Prencipe, son leader et guitariste, a orienté ses textes en direction de l'enfance. Celle qui perdra ses illusions lors du passage à l'âge adulte, et la sienne, enveloppée d'une douce nostalgie rêveuse. Pour les interpréter, c'est avec la précision d'orfèvre qu'on lui connait qu'il a sélectionné les sept voix de ce disque, trois masculines et quatre féminines. Les nouveaux venus, Andrea Chimenti (La Strada) et Miro Sassolini (Il Terzo Suono), sont deux chanteurs emblématiques des années new wave italiennes, Sergio Panarella d'Ashram, qui est un habitué, livre une prestation mémorable sur l'intense Il Figlio Dei Vergini aux côtés de Caterina Pontrandolfo. Cette dernière collabore régulièrement avec Riccardo depuis le tout premier album de Corde Oblique sorti en 2005, Respiri. Pour The Moon Is A Dry Moon, elle intervient sur quatre titres au total, dont le sublime Le Grandi Anime, à la profondeur amplifiée par les percussions de Michele Maione et l'accordéon de Carmine Ioanna du Cirque du Soleil. Rita Saviano, issue de la mouvance dream pop, est la nouvelle chanteuse officielle du groupe. Elle se révèle sur la chanson titre au psychédélisme déjanté ainsi que sur la reprise d'Anathema, Temporary Peace, écho lointain au Flying de The Stones Of Naples (2009). La chanteuse d'origine bulgare Denitza Seraphim (Irfan), déjà présente sur I Maestri Del Colore (2016), enchante Le Torri Di Maddaloni, moment mystérieux et magique, aux saveurs toutes balkaniques. Enfin, l'actrice Maddalena Crippa prête sa voix à La Casa Del Ponte, morceau à la fois oppressant et ambigu, tel un souvenir ancien s'éloignant progressivement, durant lequel est évoquée la maison d'enfance du guitariste. Le tableau ne serait pas complet sans mentionner Edo Notarloberti (violon), Umberto Lepore (basse), Alession Sica (batterie) et Luigi Rubino (piano) qui, par leur implication, ont contribué à faire de ce disque un indispensable, pour ne pas dire un chef d'œuvre, le huitième dans la discographie du Maître d'art napolitain. 

Musiciens

Riccardo Prencipe : guitares
Rita Saviano : chant
Edo Notarloberti : violon
Umberto Lepore : basse
Alessio Sica : batterie
Luigi Rubino : piano
Michele Maione : percussions
Carmine Ioanna : accordéon

Caterina Pontrandolfo : chant
Denitza Seraphim : chant
Sergio Panarella : chant
Andrea Chimenti : chant
Miro Sassolini : chant
Maddalena Crippa : voix

Titres

01. Almost Blue
02. La Strada 
03. The Moon Is A Dry Bone 
04. Le Grandi Anime 
05. Le Torri Di Maddaloni 
06. Il Giglio Dei Vergini
07. La Casa Del Ponte 
08. Temporary Peace
09. Il Terzo Suono 
10. Herculaneum 
11. Almost Blue II



lundi 8 juin 2020

Rob Reed - Sanctuary II (2016)

Rob Reed Sanctuary 2
Rob Reed - Sanctuary II (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

A l'instar de Mike Oldfield, Rob Reed se plaît à valoriser les voix féminines dans ses compositions. Celles de Mike se nomment Sally Oldfield, Maddy Prior, Bridget St John, Maggie Reilly, Bonnie Tyler, ou, plus récemment, Mae McKenna et Hayley Westenra. Rob a opté pour Christina Booth dans Magenta, et pour Angharad Brinn dans ses projets parallèles, à savoir Kompendium et la série des Sanctuary. Cette dernière est donc à nouveau à l'œuvre sur Sanctuary II, album d’inspiration oldfieldienne divisé en deux longs mouvements d'une vingtaine de minutes chacun. Sa voix fantomatique hante les moments cruciaux de ces pistes, tout comme l'ensemble Synergy Vocals composé de quatre femmes et quatre hommes. Comme pour le premier volume sorti en 2014, Rob utilise pas moins de vingt-trois instruments, dont les fameuses cloches tubulaires si chères à l'univers du maître. Afin de donner du relief à l'ensemble, il a fait appel au batteur Simon Phillips qui a accompagné Mike dans les années 80 ainsi qu'à Tom Newman (bohdran) et Les Penning (flûtes), tous deux compagnons de route des années 70 (Tubular Bells pour le premier, Ommadawn pour le second). Avec Sanctuary II, Rob Reed poursuit son hommage respectueux à celui qui, dès l'âge de sept ans, lui a donné envie de faire de la musique, alors qu'il venait d'acheter... Tubular Bells.  

Musiciens

Rob Reed : instruments

Angharad Brinn : chant
Synergy Vocals : chant
Simon Phillips : batterie
Tom Newman : bohdran
Les Penning : flûtes

Titres

1.01. Sanctuary II Part 1
1.02. Sanctuary II Part 2

Bonus CD

2.01. Salzburg
2.02. Pen Y Fan
2.03. Les Penning Section (Single Edit) 
2.04. Marimba (Single Edit) 
2.05. Side Two Opening (Alternative Version) 
2.06. Side Two End (Alternative Version) 
2.07. Marimba (Chimpan A Remix) 
2.08. Sanctuary II Part 1 (Tom Newman Mix) 
2.09. Sanctuary II Part 2 (Tom Newman Mix) 

dimanche 7 juin 2020

Bridget St John - Ask Me No Questions (1969)

Bridget St John Ask Me No Questions
Bridget St John - Ask Me No Questions (1969)

Pourquoi écouter ce disque ?

Bridget St John, un nom inconnu pour la plupart d'entre nous. Sorte de Nick Drake au féminin qui aurait croisé la route de Nico et Joni Mitchell, cette artiste folk britannique a joué aux côté de David Bowie, Deep Purple, King Crimson ou encore Jethro Tull. Elle avait comme amis ce même Nick Drake, John et Beverly Martyn, Kevin Ayers, Buffy Ste Marie et a prêté sa voix à Mike Oldfield pour son fameux Ommadawn (1975). Lors d'une session radio de 1968, le célèbre animateur de la BBC John Peel est subjugué par la prestation de cette jeune chanteuse, à peine âgée d'une vingtaine d'années. Il fonde pour elle le label Dandelion sur lequel sort l'année suivante Ask Me No Questions à la pochette représentant Bridget bébé. Au fil des douze chansons, composées durant ses études, elle met à nu son innocence blessée, évoquant ses ruptures, des relations sans lendemain, mais aussi les joies furtives de la vie. Sa voix profonde et sombre, doublée d'un jeu de guitare complexe, bénéficie à certains moments de l'appui de John Martyn (To B Without A Hitch, Curl Your Toes, Ask Me No Questions) et de Ric Sanders, futur Soft Machine et Fairport Convention (Lizard-Long-Tongue Boy, Many Happy Returns). Enregistré en à peine dix heures, Ask Me No Questions ainsi que les trois albums suivants de Bridget demeurent des trésors oubliés de ces années fastes, celles de la fin des années 60 et de la première moitié des années 70. 

Musiciens


Bridget St John : chant, guitare

John Martyn : guitare
Ric Sanders : guitare
Dominic : percussions

Titres

01. To B Without A Hitch
02. Autumn Lullaby
03. Curl Your Toes
04. Like Never Before
05. The Curious Crystals Of Unusual Purity
06. Barefeet And Hot Pavements
07. I Like To Be With You In The Sun
08. Lizard-Long-Tongue Boy
09. Hello Again (Of Course)
10. Many Happy Returns
11. Broken Faith
12. Ask Me No Questions

jeudi 4 juin 2020

Three Colours Dark - The Science Of Goodbye (2020)

Three Colours Dark The Science Of Goodbye
Three Colours Dark - The Science Of Goodbye (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Si 2020 semble s'afficher comme l'année de tous les dangers, elle aura été marquée par un souffle d'espoir, le retour (inespéré) de Rachel Cohen. Depuis la séparation en 2014 de The Reasoning, la chanteuse s'était retirée de la scène musicale pour se consacrer à son doctorat en psychologie. Fin 2018, elle croise la route de son ancien acolyte de Karnataka, Jonathan Edwards, claviériste de Panic Room et Luna Rossa. Autour d'un verre, ils se souviennent de leurs jeunes années, parlent musique et en viennent à évoquer une possible collaboration. Ainsi est né Three Colours Dark. The Science Of Goodbye, leur premier (et excellent) album, sans être un concept, aborde à travers ses textes les troubles de la personnalité, en particulier le narcissisme pathologique, domaine de prédilection de Rachel. Jonathan, aidé de cette dernière, les a mis en musique, à l'exception du cover en lien avec la thématique générale, Ghosts In The Wind, signé du grand Richard Thompson. Quel plaisir de déambuler au fil des chansons, guidé par cette voix fabuleuse et si délicate. Avec son timbre particulier rappelant Annie Lennox, elle n'avait jamais été autant mise en valeur jusqu'alors (à l'exception notable du Acoustically Speaking de The Reasoning). On doit ce travail au troisième personnage-clef du projet, à la fois guitariste, bassiste, ingénieur du son et coproducteur, Tim Hamill (Panic Room, Luna Rossa, The Storys, Elin Fflur). Par son intermédiaire, Steve Balsamo (The StorysKompendiumChimpan A) est venu poser sa voix sur trois titres, Wonderland, Blood Moon Rising (splendide) et Monster. Empruntant à la fois au prog, au folk, au rock atmosphérique, à la pop, au jazz et à la musique celtique, Three Colours Dark a trouvé son propre style, élégant et distingué, sans avoir à puiser dans les formations prestigieuses respectives de ses membres, anciennes ou présentes (Karnataka, The Reasoning, Panic Room, Luna Rossa). Notre duo trace sa propre voie, regardant droit devant, heureux de sa complicité retrouvée. Maintenant, il nous reste à espérer que The Science Of Goodbye soit le premier volet d'une longue série, et non un essai sans suite. Cela, ce sera à Rachel et Jonathan d'en décider. 

Musiciens

Rachel Cohen : chant
Jonathan Edwards : claviers, guitares
Tim Hamill : guitares, basse, programmation batterie

Steve Balsamo : chant
Dave Gregory : guitare électrique
Chantel McGregor : guitare électrique, ebow
Kate Ronconi : violon
Nathan Bray : trompette, bugle

Titres

01. Enter, Soubrette 
02. Wonderland (How Can This Be Love?) 
03. Know You Now
04. Ghosts In The Wind
05. Three Colours Dark
06. Tasted Like Kryptonite
07. Rainbow's End
08. Blood Moon Rising 
09. Monster
10. The Science Of Goodbye

lundi 1 juin 2020

Estampie - Ave Maris Stella (1991)

Estampie Ave Maris Stella
Estampie - Ave Maris Stella (1991)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ensemble munichois de musique médiévale, Estampie tire son nom d'une danse ancienne du même nom. A l'origine trio réunissant Sigrid Hausen (chanteuse mezzo-soprano), Michael Popp (instruments anciens) et Ernst Schwindl (instruments anciens), Estampie est devenu quatuor suite à l'arrivée du percussionniste Johann Bengen. Lors de sa fondation en 1985, le groupe avait pour ambition de faire découvrir à un large public la musique du Moyen Âge, celle comprise entre l'an 1000 et 1400. Avec le temps, il s'ouvrira aux influences modernes et à la world music. Pour son deuxième album Ave Maris Stella, paru en 1991, les quatre musiciens, accompagnés de Mona Spägele, se sont intéressés aux chants liés au culte de Marie. Ce personnage emblématique de la religion chrétienne était à la fois celle pleurant son fils et les malheurs du monde, la reine céleste, l'auxiliaire de Dieu faiseuse de miracles, et la Vierge, incarnation de la pureté. A travers quinze chants, souvent polyphoniques, d'une durée comprise entre une et huit minutes, Estampie propose un voyage dans le temps au cœur de cette Europe férue de foi, durant lequel apparaissent quelques personnages clef de cette époque comme Hildegard de Bingen, St François d'Assise ou le troubadour Guiraut Riquier. A découvrir pour la qualité de l'interprétation, des voix et de l'instrumentation. 

Musiciens

Sigrid Hausen : chant, flûte, corne de chamois
Michael Popp : oud, saz, tar, harpe, flûtes
Ernst Schwindl : vielle à roue, orgue, cloches
Johann Bengen : santour, percussions

Mona Spägele : chant

Titres

01. Ave Maris Stella
02. Ave Generosa
03. Ave Mater, O Maria
04. Stabat Juxta Christi Crucem
05. Ave, Donna Santissima
06. Dansse Real
07. Regenbogen Tagewise
08. Saltarello
09. Humils, Forfaitz, Repres E Penedens
10. Vos Qui Admiramini - Gaude Gloriosa
11. Ave Gloriosa, Mater Salvatoris
12. Santa Maria, Strela Do Dia
13. Da Que Deus Mamou
14. Ave Maris Stella
15. Stella Splendens


Anathema - Weather Systems (2012)

Anathema Weather Systems
Anathema - Weather Systems (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Si, pour certains, le chef d'œuvre absolu d'Anathema est We're Here Because We're Here (2010), pour moi, c'est indéniablement Weather Systems. Cet album m'a fait vibré à sa sortie et continue à le faire à chaque écoute. Pourtant, ces deux disques sont indissociables, formant un diptyque. En effet, les quatre chansons qui forment l'ossature de Weather Systems ont été écrites durant les sessions de We're Here..., à savoir Untouchable Part 1, The Gathering Of The Clouds, Lightning Song et l'explosif The Storm Before The Calm. Ce morceau, navigant entre électro et prog, monte graduellement en puissance, pour s'achever en une éruption vocale de Vincent Cavanagh qui, tel un tsunami, libère toutes nos émotions dans un océan de larmes, émerveillées par tant de beauté. Il faut dire que les frères Cavanagh, Vincent et Daniel, secondés par la famille Douglas, John et sa sœur Lee, devenue membre à part entière du groupe, sont au sommet de leur art. Leurs compositions, à la fois sombre et lumineuses, bercées de mélancolie, explorent les recoins les plus reculés de notre psyché. A cela s'ajoute la prestation incandescente de Lee, jamais autant impliquée, et dont la voix magnifique, selon Vincent lui-même, brise le cœur. La production impeccable, signée du norvégien Christer-André Cederberg, bénéficie de l'apport de cordes conduites par Dave Stewart sur cinq titres. A la fois intense, homogène et profond, on ne ressort pas indemne de l'écoute de ce pur bijou. 

Musiciens

Vincent Cavanagh : chant, claviers, programmation, guitares, basse
Daniel Cavanagh : guitares, claviers, piano, basse, chant 
Lee Douglas : chant
John Douglas : batterie, claviers, programmation

Christer-André Cederberg : basse, piano 
Wetle Holte : batterie 
Jamie Cavanagh : basse
Petter Carlsen : chœurs

Titres

01. Untouchable Part 1
02. Untouchable Part 2
03. The Gathering Of The Clouds
04. Lightning Song
05. Sunlight
06. The Storm Before The Calm 
07. The Beginning And The End
08. The Lost Child
09. Internal Landscapes