samedi 29 février 2020

Cocteau Twins - Head Over Heels (1983)

Cocteau Twins Head Over Heels
Cocteau Twins - Head Over Heels (1983)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec son deuxième album Head Over Heels, Cocteau Twins délaisse ses habits post-punk  de Garlands pour endosser ceux de la dream pop dont ils seront les hérauts. Suite au départ du bassiste historique Will Heggie, le trio écossais devient un duo s'articulant autour du couple Robin Guthrie - Elizabeth Fraser. A eux deux, ils posent les bases de ce son si particulier, à la fois ésotérique et éthéré, distinguant les Cocteau Twins de toutes les autres formations contemporaines. S'il est vrai qu'ils en sont encore au stade expérimental, à l'instar de la pochette réalisée par le studio 23 Envelope, le chant incantatoire d'Elizabeth au sens abstrait, ainsi que les guitares luxuriantes de Robin sont bien présents. Five Ten Fiftyfold agrémenté d'un saxophone crépusculaire, l'onirique Sugar Hiccup au refrain entêtant ainsi que le bouillonnant Musette And Drums sont autant de petites merveilles à la beauté froide. Sorti sur le mythique label 4AD, Head Over Heels est un incontournable de cette année 1983 au même titre que le fameux live Nocturne de Siouxsie & The Banshees, que le premier EP des Sisters Of Mercy The Reptile House, ou encore que le projet psychédélique de Robert Smith (The Cure) associé à Steve Severin (The Banshees), The Glove, et que le désormais classique Burning From The Inside de Bauhaus. 

Musiciens

Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : instruments

Ally : saxophone

Titres

01. When Mama Was Moth
02. Five Ten Fiftyfold
03. Sugar Hiccup
04. In Our Angelhood
05. Glass Candle Grenades
06. In The Gold Dust Rush
07. The Tinderbox (of A Heart)
08. Multifoiled
09. My Love Paramour
10. Musette And Drums

vendredi 28 février 2020

Shelleyan Orphan - Century Flower (1989)

Shelleyan Orphan Century Flower
Shelleyan Orphan - Century Flower (1989)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec le temps, les orphelins du poète Shelley sont devenus synonymes de rêverie insolite et élégante. Plus de trente ans après, leur deuxième album Century Flower n'a pas pris une ride. Il est vraiment plaisant de se replonger dans cet univers musical à part, audacieux et intemporel, comme l'est celui de Kate Bush ou des Cocteau Twins. Avec une habileté qui frise l'impertinence, Caroline Crawley et Jemaur Tayle enjolivent leurs paroles poétiques et romantiques d'ornements jazz, folk, de musique de chambre et de bien d'autres encore. Pas moins de dix-sept musiciens les entourent, instruments à vent et à cordes côtoient pour la première fois dans cette galaxie une discrète guitare électrique et une batterie jouée aussi bien par Charlie Morgan (Kate Bush, Sally Oldfield, Clannad) que Jim Russell (Curved Air, Gay & Terry Wood, Human Leagues). Si l'aspect acoustique et authentique de leur musique évoque leurs aînés Pentangle, on ne sera pas surpris d'entendre la contrebasse de Danny Thompson, ni la flûte de Tony Roberts. Admirablement produit par Dave Allen, connu pour son travail avec The Cure, Century Flower titillera l'oreille de Robert Smith qui invitera Shelleyan Orphan à se produire lors des premières parties de leur Disintegration Tour. Ainsi, Caroline rencontrera durant cette tournée celui qui deviendra son futur époux, le batteur Boris Williams. A un niveau plus francophone, le duo fait cette même année une brève apparition sur deux titres de l'album de Stephan Eicher, My Place lui aussi coproduit pas Dave Allen. 

Musiciens

Caroline Crawley : chant
Jemaur Tayle : chant, guitares

Martin Evans : piano
Jack Emblow : accordéon
Tony Roberts : flûte
Jeanette Murphy : cor anglais
Paul Goodey : hautbois
Mike Winfield : hautbois, cor anglais
Geoff Blythe : saxophone
Annette Hales : alto
Katie Wilkinson : alto
Jackie Norrie : violon
Anne-Louise Hyde : violoncelle
Emily Burridge : violoncelle
Robert Irvine : violoncelle
Danny Thompson : contrebasse
Charlie Morgan : batterie
Jim Russell : batterie
Paul Hookham : percussions

Titres

01. Shatter
02. Timeblind
03. Tar Baby
04. Self
05. Summer Flies
06. The Silent Day
07.  Century Flower
08. Amanita Muscaria
09. Between Two Waves
10. A Few Small Hours



jeudi 27 février 2020

Dunja Knebl - 33 Balade (2017)

Dunja Knebl 33 Balade
Dunja Knebl - 33 Balade (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Direction la Croatie, à la rencontre de Dunja Knebl. Cette ancienne enseignante et traductrice, a vécu aux États-Unis, en Indonésie et en Russie. Elle n'est devenue chanteuse professionnelle qu'à partir de 1993, alors âgée de 47 ans. Dès lors, elle a enchaîné les albums, puisant dans le fonds folklorique de son petit pays, si riche sur le plan culturel. Ce qu'elle aime avant tout, c'est découvrir des chansons anciennes qui n'ont jamais été enregistrées jusqu'alors. Pour son dernier album en date, 33 Balade, elle a réuni toute une collection d'histoires sur trois disques, le plus souvent tragiques, en lien avec l'amour. Car, comme elle le constate, l'être humain est le seul être vivant à tuer par amour ou passion. La liste est longue de ces drames, crimes ou même guerres commis en leurs noms. Si on pense à Bob Dylan, Pentangle, Steeleye Span, Fairport Convention et plus tard Nick Cave, nombreux sont les artistes à s'être intéressés à ces ballades meurtrières qui, comme leur nom l'indique, finissent généralement mal. Dunja revisite celles de son pays, avec un minimum d'accompagnement. Elle joue de la guitare, de quelques percussions et de la kalimba et se fait accompagner sur certains titres à l'harmonium indien, au mellotron ou à l'okarina notamment. Ce côté épuré de la musique est voulu afin de donner une plus grande place à la narration, au cœur de son projet... sanglant. Fermez les yeux, il est grand temps d'entrer dans cet univers infernal, si terrifiant et si... humain. 

Musiciens

Dunja Knebl : chant, guitare, kalimba, percussions

Hrvoje Nikšić : mellotron, harmonium indien, kalimba, okarina, percussions
Kim Burton : piano électrique
Tomo Sombolac : chant, guitare, percussions
Nenad Kosak : chant, flûte, percussions
Danijel Domazet : chant, djembe
Danijela Biondić Vidaković : chant
Florence Fabijanec : chant
Irena Lovčanin : chant
IvanaMarijančić : chant
Renata Lančić : chant
Tomislav Vidaković : chant
Sandra Volčanšek : chant

Titres

1.01. Jelka je zaspala
1.02. Konjska konjarica
1.03. Sveča dogorijeva
1.04. Urodila šenica belica
1.05. Janica devojka
1.06. Ivanova ljuba
1.07. Bijeli grad i zmaj
1.08. Bogdanova ljuba
1.09. Zabranjeno grozdje
1.10. Kralj i devojka
1.11.0Majka i sinek
2.01. Potopljeni svatovi
2.02. Lepa Katalena
2.03. Đuro imal mladu lubu
2.04. Markec išel v taborec
2.05. Divojka i ranjeni junak
2.06. Đuro mlad mladenec
2.07. Banda zasvirala
2.08. Prodana ljuba
2.09. Na Dunajskem mostu
2.10. Junak i tri divojke
3.01. Ovčar ovce pase
3.02. Fran i Lijana
3.03. Na štacijonu vura toče
3.04. Pismo z Belovara
3.05. Nesreća u rudniku
3.06. Đuro među ljubama
3.07. Pitam tebe Maro
3.08. Dober večer Najnička
3.09. Zove Maro zove
3.10. Moj Đurinec vince toči
3.11. Šetal se je Niko mlad
3.12. Kad sam došel iz tabora

lundi 24 février 2020

Bilja Krstić & Bistrik Orchestra - Zapisi (2003)

Bilja Krstic Zapisi
Bilja Krstić & Bistrik Orchestra - Zapisi (2003)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ambassadrice des musiques traditionnelles serbes et balkaniques, la chanteuse Bilja Krstić revisite depuis 2001 le riche répertoire de ces régions accompagnée du Bistrik Orchestra. Zapisi, leur deuxième album fait suite à Bistrik. L'ensemble musical mêle habilement instruments traditionnels acoustiques (flûtes, duduk, violon, luth) et instruments modernes électriques (guitare, synthétiseurs). Si la région de Vranje située dans le sud de la Serbie est particulièrement mise à l'honneur pour ce disque avec trois chansons revisitées (Puče Puška Niz Goru Zelenu, Petlovi Pojev et Ne Goni Konja Mori Momic), d'autres proviennent de Bulgarie (Ergen Dedo) ou de Macédoine (Kozar: Zurli Trestat Na Sred Selo aux furieux rythmes électro, Jovano Jovanke). A travers le poème datant du XVe siècle Proseta Devet, Majko, Godini, un hommage discret est rendu au grand compositeur serbe Stevan Stojanović Mokranjac qui, au XIXe siècle, s'était confié comme mission d'introduire des éléments folkloriques dans l'art classique. Mais ce qui caractérise le mieux cet album enchanteur, c'est le chant passionné de Bilja faisant revivre avec force ces airs anciens, inspirés de la fascinante nature environnante ou évoquant les relations humaines dans toute leur complexité. Pas besoin de connaître la langue pour être habité par cette voix profonde et évocatrice qui donne le frisson. A sa sortie, Zapisi verra ses ventes amplifiées grâce au film Zona Zamfirova de Zdravko Šotra qui utilisera certaines chansons pour sa bande-son. Cette comédie dramatique à succès relate l'histoire d'une jeune fille de notables riches tombant amoureuse d'un homme de condition sociale plus modeste. 

Musiciens

Bilja Krstić : chant

Ljuba Ninković : guitare, luth, chant
Dragomir Stanojević : claviers, chant
Milinko Ivanović : flûte, duduk
Nenad Josifović : violon, chant
Branko Isaković : basse, chant
Maja Klisinski : percussions, chant
Nataša Mihaljinac : chœurs
Ruža Rudić : chœurs

Nenad Petrović : saxophone
Dimitrije-Mikan Obradović : flûte

Titres

01. Puče Puška Niz Goru Zelenu
02. Gde Ima Voda Studena, Radule
03. Ergen Dedo
04. Splet: Oj, Moravo
05. Prošeta Devet, Majko, Godini
06. Kozar Zurli Treštat Na Sred Selo
07. Jovano Jovanke
08. Veliko Narodno Oro
09. Šargor Kolo
10. Petlovi Pojev
11. Ne Goni Konja Mori Momiče

dimanche 23 février 2020

Pinknruby - Garden (2005)

Pinknruby Garden
Pinknruby - Garden (2005)

Pourquoi écouter ce disque ?

Garden est le deuxième album de Pinknruby, duo singulier formé de la chanteuse slovène Mihaela Repina et du multi-instrumentiste, aussi chanteur, Paul Bradbury d'origine britannique. Tout commence en 1998, lors de leur rencontre. Au début, le groupe se cherche encore et s'oriente vers la dance music et l'electro. Puis, en 2002, ils opèrent un changement radical, privilégiant une musique à mi-chemin entre le Pentangle acoustique des années 60 et l'univers onirique des Cocteau Twins. Repérés par le label des fées Prikosnovénie, ils sortent un premier album prometteur en 2003, The Vas Astonishment. Garden lui fait suite, mêlant ambiances balkaniques et sonorités brésiliennes. L'évasion et la rêverie sont au rendez-vous dans cette musique intemporelle, à la fois lumineuse et douce. Chaque mot prononcé par Mihaela, chaque syllabe de cette langue imaginaire inventée, s'apparente à une caresse effleurant l'âme. Sur scène, les deux musiciens poursuivaient leurs expérimentations elfiques en se présentant dans d'étranges costumes, sortes d'anges déchus. Une belle expérience à une époque encore pleine d'espoir... 

Musiciens

Mihaela Repina : chant, guitare, harpe
Paul Bradbury : chant, guitare, contrebasse, piano, harpe, baglama, dulcimer, psaltérion, percussions

Jakdo : ronrons
Greg Willow Seeger : percussions
Matt Kelly : violon
Jo Quail : violoncelle

Titres

01. Broceliande
02. Jakdo
03. White Lady Mirror
04. Kislica
05. Nader Margh
06. Zanamayo
07. Zeleno
08. Lusima
09. Nocoj
10. Shadume


vendredi 21 février 2020

Ariana Vafadari - Anahita (2020)

Ariana Vafadari Anahita
Ariana Vafadari - Anahita (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Au crépuscule des dieux, vinrent les déesses. Anahita était l'une d'elles. Inspirée par cette ancienne divinité perse des eaux, de la fécondité et de la sagesse, la cantatrice Ariana Vafadari a imaginé une fable philosophique, mêlant quête spirituelle et écologique. Son amie Leili Anvar, elle aussi d'origine iranienne, a écrit ce récit racontant l'histoire ancienne d'une jeune femme quittant son village asséché, traversant les déserts à la recherche de l'eau, source de toute vie. L'histoire est entrecoupée d'extraits de l'Avesta, livre sacré de la religion zoroastrienne, et se conclue par Le Chant De L'Eau, texte du célèbre poète perse Rumi (XIIIe siècle). Piano, oud, contrebasse et percussions célestes sur Tchak Tchak, accompagnent sobrement le chant incandescent d'Ariana. Telle une prêtresse d'un autre temps, elle nous conte cette œuvre mystique, avec la même intensité, la même passion que Loreena McKennitt, Lisa Gerrard ou Azam Ali. Son pouvoir est tel qu'il nous transporte en un instant dans une nouvelle dimension faite d'émotion, de mélancolie, et surtout de beauté, d'une beauté pure comme du diamant. Impossible de ne pas se laisser envoûter par cet album hors du temps, destiné à ceux qui aiment la vraie musique, celle touchée par la grâce.

Musiciens

Ariana Vafadari : chant

Julien Carton : piano
Driss El Maloumi : oud
Leïla Soldevila : contrebasse
Habib Meftah Boushehri : percussions

Titres

01. Le Rêve D'Anahita
02. L'Arbre
03. Âtash
04. Róyá
05. Ardvi Sura
06. Incantation
07. Anahita
08. Sur Les Pas
09. Tchak Tchak
10. Le Chant De L'Eau

jeudi 20 février 2020

Vas - Feast Of Silence (2004)

Vas Feast Of Silence
Vas - Feast Of Silence (2004)

Pourquoi écouter ce disque ?

Quatrième et dernier album de ce duo américain atypique, cousins éloignés de Dead Can Dance. Greg Ellis, percussionniste prodigieux, et la chanteuse Azam Ali à la voix fascinante, jouent ensemble depuis 1995. Née en Iran puis ayant grandi en Inde, Azam porte en elle tout un pan de ces cultures orientales faites de mystères. Ensemble, ils se sont intéressés à la musique celtique, balkanique et de l'Occident médiéval. Feast Of Silence est l'aboutissement de ce cheminement à la fois intellectuel et musical. Afin d'élargir leur spectre sonore déjà conséquent, ils ont fait appel à quelques musiciens invités comme Deepak Ram (bansuri), Naser Musa (oud) ou Cameron Stone (violoncelle), présent sur l'album précédent, In The Garden Of Souls. Greg, toujours aussi soucieux du détail, déploie pas moins de vingt instruments à percussions, empruntés aux cinq continents. Pour la première fois, Azam n'utilise pas son propre dialecte, mais s'autorise à chanter en anglais. Avec pudeur, elle évoque dans la chanson titre la disparition de sa mère, la fin de sa relation avec Greg, et son retour dans son Iran natal qu'elle avait quitté à l'âge de quatre ans. Elle qui considère que chanter et prier sont une seule et même chose, transmet son énergie mystique par sa seule voix, ondée sacrée offrant de merveilleux moments de recueillements. 

Musiciens

Azam Ali : chant
Greg Ellis : percussions

Tyler Bates : guitares, claviers
Pejman Hadati : tombak
Deepak Ram : bansuri, voix
Naser Musa : oud
Cameron Stone : violoncelle
Brent Meyer : bouzouki
Justin Meldal-Johnsen : basse

Titres

01. Amrita (Churning The Sea Of Milk)
02. In Our Faith
03. Mandara
04. Izgrejala
05. Moksha
06. The Reaper And The Flowers
07. Bardo
08. Feast Of Silence
09. Kali Basa


lundi 17 février 2020

Chimera - Holy Grail (2017)

Chimera Holy Grail
Chimera - Holy Grail (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Nick Mason et Rick Wright, vous connaissez ? Savez-vous que ces deux membres éminents du légendaire Pink Floyd ont été impliqués dans un obscur projet musical répondant au nom de Chimera ? Tout commence en 1963, lorsque Lisa Bankoff (chant, guitare) et Francesca Garnett (chant), toutes deux fans des Beatles, décident de se lancer dans la musique. Deux ans après, Apple Records, le label des Fab Four, est sur le point de les signer, mais George Harrison appose son veto. Elles passent alors sous la protection de Nick Mason qui s'engage à produire leur album. Les enregistrements se déroulent entre 1969 et 1970 dans les fameux Morgans Studios qui verront passer Led Zeppelin, Yes, Pink Floyd ou McCartney. Mason apparaît sur un titre, The Grail. Il fait appel à Rick Wright pour jouer du clavecin sur Lady With Bullets In Her Hair. A la guitare, on retrouve Bob Weston, futur Fleetwood Mac, et à la basse Nick South (Alexis Korner). Les arrangements orchestraux sont signés Wil Malone, connu des années plus tard pour son travail auprès de Massive Attack, The Verve et Adele. Tout ce petit monde travaille d'arrache-pied sur cet album aux influences psychédéliques, folk et prog, inspiré du Jefferson Airplane, de Joni Mitchell et de Fairport Convention. La pochette du disque est même commandée auprès d'Hipgnosis. Mais voilà, la maison de disque fait faillite, le disque ne peut sortir. Mason contacte alors en urgence Atlanctic. En vain, le groupe s'est séparé entre-temps, suite à un accident de voiture de Lisa qui s'est retrouvée paralysée des jambes. Par la suite, les bandes d'enregistrement disparaîtront, Chimera et son album entreront dans les légendes noires du rock'n roll. Coup de théâtre en 2002, soit trente-deux ans après, le disque voit enfin le jour sur un obscur label, dans une qualité sonore peu recommandable. 2017, c'est le saint Graal, les bandes sont entièrement remasterisées, l'ordre des chansons respecté et des bonus ajoutés pour cette splendide édition, en hommage à Lisa aujourd'hui disparue. 

Musiciens

Lisa Bankoff : chant, guitare
Francesca Garnett : chant

Mal Luker : guitares, claviers
Bob Weston : guitares
Micky Finn : guitares, basse
Ian Milne : claviers
Rick Wright : clavecin
Nick South : basse
Smith : basse
Pete : batterie
Roy Temro : batterie
Nick Mason : batterie
Alan Styles : saxophone

Titres

01. Black Hat Babe
02. Song in E
03. Episode at Telegraph Hill
04. Morning Sounds
05. Peru
06. Come into the Garden
07. The Grail
08. Sad Song for Winter
09. Mary's Mystery
10. Lady With Bullets in Her Hair
11. Gypsy Wanderer
12. The Game
13. The Painting
14. Indian Summer
15. Pipers Song
16. Light
17. Green Clouds
18. I Met a Stranger
19. Silver Man
20. Colour of Sadness
21. Beggar Man


dimanche 16 février 2020

A Garland Of Flutes - Flight (2016)

A Garland Of Flutes Flight
A Garland Of Flutes - Flight (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

A Garland Of Flute opère dans la région de York depuis 2007. Cette formation originale réunit quatre musiciennes, toutes joueuses de flûtes : Louisa Creed, sa fondatrice, Rosalind Grice, Lindsey Woods et Angela Gordon de Mostly Autumn. Flight fait suite à un premier album Festive essentiellement centré sur les airs traditionnels de Noël. Si on retrouve ce même esprit bucolique, Flight présente trois pièces de deux compositeurs contemporains. Composée spécialement pour les noces d'argent de Louisa en 1997, la suite Guirlandes De Flutes a donné son nom au groupe. Elle est signée Thomas Simaku, compositeur d'origine albanaise installé à York. Il tire son inspiration en partie du riche folklore de son pays mythique et de son histoire mouvementée. Installé en Galles du Sud, Ben Heneghan avait déjà collaboré à l'album précédent du groupe. Cette fois-ci, il offre Three Scenes For Flutes ainsi que Three Welsh Songs, moments féeriques puisant leur force dans la nature environnante. Bref moment d'évasion, Flight aide à l'envol de l'imaginaire vers d'autres cieux.

Musiciens

Louisa Creed : flûtes
Rosalind Grice : flûtes
Angela Gordon : flûtes
Lindsey Woods : flûtes

Titres

Guirlandes De Flutes
01. From Across The Sea
02. The Blossoming Rose
03. The Cherry Song
04. The Nightingale
05. The Plaiting Song
Three Scenes For Four Flutes
06. Garden Of Fifths
07. Flight
08. Winter Candles
Three Welsh Songs (two arrangements and a dream)
09. Ar Hyd Y Nos
10. Sospan Fach
11. Suo Gân

vendredi 14 février 2020

IO Earth - Live In The USA (2013)

IOEarth Live In The USA
IO Earth - Live In The USA (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 2009, IO Earth avait fait une entrée fracassante sur la scène néo-progressive avec un premier album éponyme prometteur. La formation était alors centrée autour du duo Dave Cureton/Adam Gough, accompagnés des chanteurs Steve Balsamo et Claire Malin. Pour l'album suivant, Moments, un groupe s'est réellement mis en place, avec la seule Claire au chant, ainsi que Richard Cureton à la batterie, Christian Nokes à la basse et Luke Shingler aux instruments à vent. C'est sous cette forme qu'ils ont donné leur premier concert aux USA, le 6 mai 2012, lors du RoSfest. En souvenir de cette prestation mémorable, est sorti ce Live In The USA, véritable dynamite. Car IO Earth sur scène, c'est un feu d'artifice à lui tout seul, les six musiciens donnent tout sur scène, cela s'entend, cela se sent, cela se vit. Les onze titres présentés tirent à part égale dans les deux premiers albums, véritable florilège de sons world, electro ou heavy. Claire Malin, littéralement habitée, s'emporte, et nous transporte, sur ces moments inégalables que sont Life Your Life Part 1 & 2, Home, ou encore Harmonix en final. Sa prestation est d'autant plus magique qu'elle se verra dans l'obligation de quitter le groupe peu après pour des raisons de santé. Bref, ne passez pas à côté de ce live indispensable des Madness du néo-progressif. 

Musiciens

Dave Cureton : guitares, chant
Adam Gough : claviers, guitare, theremin
Claire Malin : chant
Christian Nokes : basse
Richard Cureton : batterie
Luke Shingler : saxophone, flûte


Titres

01. Moments
02. Drifting 
03. Cinta Indah 
04. EEEE
05. The Creation
06. Live Your Life, Part 1
07. Live Your Life, Part 2 
08. Storyteller
09. Home
10. Light & Shade 
11. Harmonix

lundi 10 février 2020

Glass Hammer - Double Live (2015)

Glass Hammer Double Live
Glass Hammer - Double Live (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Depuis 1992, Glass Hammer s'est forgé une solide réputation album après album, devenant une figure incontournable du rock progressif symphonique américain. Jusqu'alors, il n'avait laissé guère de témoignage live, à l'exception de trois DVD et d'un CD datant de 2004. Enregistré le 15 mai 2015 au RoSfest, Double Live vient combler ce vide. En sept titres, pour plus d'une heure trente de spectacle, le groupe balaye les grands moments de sa longue carrière, tout en privilégiant sa dernière production alors en date, The Breaking Of The World. Trois morceaux en sont extraits, tandis que Time Marches On provient date de leur deuxième disque Perelandra (1995), et So Close, So Far de Shadowlands (2004). Mais les deux pièces maîtresses sont incontestablement le majestueux The Knight Of The North de The Inconsolable Secret (2005) qui s'étire sur pas moins de vingt-six minutes, suivi du tout aussi magistral If The Stars (If, 2010) tant plébiscité par les fans. Si les deux membres fondateurs Steve Babb (basse) et Fred Schendel (claviers) sont toujours aux commandes, ils sont accompagnés sur scène par l'impressionnant Kamran Alan Shikoh aux guitares et du batteur Aaron Raulston, ainsi que deux voix qui ont largement contribué à la renommée de ce groupe hors norme. Après une absence de quatre ans, Carl Groves est revenu, en remplacement de Jon Davison parti rejoindre Yes. Aussi discrète que passionnée, Susie Bogdanowicz s'était affirmée à l'époque du controversé Three Cheers For The Broken-Hearted en 2009, puis s'était éclipsée avant de se métamorphoser, tel un phénix, en une figure centrale d'un Glass Hammer qui n'a pas fini de nous surprendre. 

Musiciens

Susie Bogdanowicz : chant
Carl Groves : chant
Kamran Alan Shikoh : guitares
Fred Schendel : claviers
Steve Babb : basse
Aaron Raulston : batterie

Titres

1.01. Nothing, Everything 
1.02. So Close, So Far 
1.03. Mythopoeia
1.04. Third Floor (10:46)

2.01. The Knight Of The North
2.02. If The Stars 
2.03. Time Marches On

dimanche 9 février 2020

Missing Waves - Post-Crash (2018)

Missing Waves Post-Crash
Missing Waves - Post-Crash (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Missing Waves ou l'histoire d'un trio faiseur de sons. Tout commence en 2014, suite à une panne d'ordinateur détruisant toute la mémoire de projets passés, c'est le crash. Très vite, jaillit l'idée de ne poursuivre que l'essentiel, c'est le post. Le concept de Post-Trash est ainsi né. Cette invitation vers un ailleurs se situe aux confluences des courants pop, electro, ambient et jazz dans laquelle chaque membre est venu apporter un propre bout de son histoire personnelle. Marie-Catherine Mossé, chanteuse, claviériste et joueuse de thérémine, un des plus anciens instruments de musique électronique, a grandi en écoutant Massive Attack, Portishead, Muse ou encore ces égéries que sont Kate Bush et Björk (dont l'esprit plane sur l'atmosphérique Are We Like Clouds?). Ses cours de chant auprès de la chanteuse Enzo Enzo lui ont ouvert de nouveaux horizons qu'elle a su très vite mettre à profit. Daniel Palomo Vinuesa, tel un artiste capillaire, agite ciseaux et brosses d'une main, tout en jouant du saxophone de l'autre, instrument qu'il affectionne depuis 1977. Après avoir erré dans les mouvements post-punk du début des années 80, il découvre le jazz, puis l'electro et commet un premier album sous son propre nom en 2006, L'Homme Approximatif. Originaire d'Algérie, Nabil Bouteldja se passionne dès son enfance pour la derbouka, instrument de percussion répandu de l'Afrique du Nord au Moyen-Orient, en passant par les Balkans. Puis il s'ouvre aux sonorités rythmiques africaines et sud-américaines. Sa découverte du jazz le conduit à s'initier à la batterie. Paru chez Brocoli, label exigeant, spécialisé depuis vingt-cinq ans dans les musiques expérimentales sans pour autant se prendre au sérieux, Post-Crash s'inscrit dans cette philosophie. Peuvent en témoigner Célestin et Babooshka, les deux chats mis à contribution sur un Flying Cats allumé, évoquant tant le I Am A Cat de Panic Room (Satellite), que le Catwalk de Siouxsie & The Banshees ou le fameux Lovecats de The Cure. Les Cure, il en est encore question sur le titre final, cover onirique de leur Boys Don't Cry, une pépite. Si le mastering a été confié à Denis Blackham (Yes, Jean-Michel Jarre, Mike Oldfield, Brian Eno, Troy Donockley, Barbara Dickson, Cocteau Twins et bien d'autres), cet album demeure une création française excitante, à l'inspiration débordante dont chaque écoute dévoile un univers sensoriel unique. 

Musiciens

Marie-Catherine Mossé : chant, claviers, théremine
Daniel Palomo Vinuesa : saxophone, ciseaux, brosses
Nabil Bouteldja : batterie, percussions

Rachid Aouka : basse
Nicolas Lucazeau : guitares
Pascal Dalmasso : guitares
Daniel Beaussier : clarinette, flûte
Charlotte Hutter : harpe celtique

Titres

01. Horizon
02. All Is Done
03. Are We Like Clouds ?
04. Bassékilendo
05. Where Are You ?
06. Flying Cats
07. Les Îles Et Les Lacs
08. Là-Haut
09. Boys Don’t Cry

jeudi 6 février 2020

Renaissance - Unplugged: Live At The Academy Of Music, Philadelphia USA (2000)

Renaissance Unplugged
Renaissance - Unplugged:
Live At The Academy Of Music, Philadelphia USA (2000)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sorti en 2000, Unplugged est l'unique témoignage du Renaissance des années 1985-1987. Après l'échec de Time-Line qui lui est imputé, le bassiste Jon Camp quitte le groupe en 1985 pour fonder Cathédrale avec John Young (Asia, Greenslade, Scorpions). Annie Haslam et Michael Dunford, les seuls rescapés de l'âge d'or des années 70, décident alors de continuer en donnant des concerts acoustiques sous une formations inédite. Mark Lambert prend la place de Camp au poste de bassiste/guitariste. En 2015, il reviendra dans Renaissance, mais cette fois-ci pour remplacer le regretté Michael Dunford. Le jeune Raphael Rudd fait également son entrée comme pianiste/harpiste, tandis que Charles Descarfino s'occupe des percussions. Si le premier décédera en 2002, Charles se tiendra aux côtés d'Annie et de Mark lors de l'enregistrement du splendide A Symphonic Journey paru en 2018. Les cinq acolytes joueront ensemble jusqu'à leur séparation le 6 juin 1987. Le concert gravé ici date de 1985. Si le son, il faut bien l'avouer, est plutôt médiocre, le set est magique. Neuf des douze titres sont issus de leurs chefs-d'œuvre Ashes Are Burning, Turn Of The Cards et Scheherazade And Other Stories. Si l'aspect symphonique de leur musique est mis de côté, la puissance et la passion sont, elles, toujours présentes. Okichi-San de Camera Camera (1981) est le seul morceau interprété des années 80, synonymes d'errance pop-synthétiques. Black Flame, Mother Russia, Young Prince & Princess ou encore Northern Lights de A Song For All Seasons procurent toujours les mêmes frissons. Sans aucun doute, cette formation originale est la meilleure depuis l'éclatement du quintet classique Haslam/Dunford/Camp/Tout/Sullivan. 

Musiciens

Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitares
Raphael Rudd : piano, harpe
Mark Lambert : basse, guitare
Charles Descarfino : percussions 

Titres

01. Can You Understand
02. Carpet of the Sun 
03. Midas Man 
04. Okichi-San 
05. I Think Of You
06. Black Flame
07. Mother Russia 
08. Northern Lights 
09. The Young Prince and Princess
10. Trip to the Fair 
11. The Vultures Fly High
12. Running Hard

N'ayant pas trouvé de vidéo de cette époque, je vous propose cette version unplugged de Carpet Of The Sun avec la formation classique : 

lundi 3 février 2020

Millenium - Three Brothers' Epilogue (2008)

Millenium Three Brothers' Epilogue
Millenium - Three Brothers' Epilogue (2008)

Pourquoi écouter ce disque ?

Il était une fois l'histoire de trois frères, Daniel, Adrian et John Sunders. Vocanda, premier vrai album de Millenium, avait retracé le périple de Daniel, arriviste riche et arrogant, tombé dans le coma. Il a eu droit à une seconde mais un nouvel échec l'a conduit tout droit à l'asile. Adrian, héros malgré lui d'Interdead, a aussi passé trois ans dans ce même asile après avoir fui la réalité et s'être réfugié dans un monde virtuel. Aujourd'hui, il travaille dans une petite boutique où il croisait de temps en temps son aîné, John. Ce dernier ne s'est toujours pas remis de ce fameux rêve où, après avoir gagné à la loterie, il avait cru pouvoir changer le monde (Numbers And The Big Dream Of Mr Sunders). Rattrapé par la démence, il s'est retrouvé à son tour à l'asile, dans une chambre mitoyenne à celle de Daniel. Comme son titre l'indique, Epilogue, long morceau fleuve d'un rock néo-prog explosif, met un terme définitif à cette trilogie trépidante, aux frontières du réel. Łukasz Gall, littéralement habité, nous entraîne dans les méandres de la folie, où se confrontent guitares floydiennes et claviers symphoniques. Et comme Millenium ne fait jamais les choses à moitié, il nous offre en bonus deux inédits extraits des sessions de Numbers And The Big Dream Of Mr Sunders. Au final, trente minutes de musique stratosphérique pour le seul plaisir de nos oreilles. 

Musiciens

Łukasz Gall : chant
Ryszard Kramarski : claviers
Piotr Płonka : guitares
Krzysztof Wyrwa : basse, stick
Tomasz Paśko : batterie

Titres

01. Epilogue - Three Brothers Trilogy
02. Dream About Aliens
03. Wake Up John!