lundi 31 octobre 2016

Pentangle - Finale (2016)

Pentangle Finale
Pentangle - Finale (2016)
Sous sa forme originale McShee-Jansch-Renbourn-Thompson-Cox, l'aventure Pentangle n'aura duré que six ans, de 1967 à 1973. Six années durant lesquelles ces pionniers du folk électrique aux côtés de Fairport Convention, ont fourni six albums de haute tenue. 

C'est pour commémorer le quarantième anniversaire de l'un d'entre eux, Sweet Child, que les cinq musiciens décident en 2008 de remonter sur scène. Cette mini-tournée britannique les conduira de Londres à Cardiff, en passant par Liverpool, Manchester, Glasgow ou Cambridge. Ils n'avaient plus donné de concerts ensemble depuis 1973, mais l'alchimie était toujours présente, comme s'ils ne s'étaient jamais séparés. Les deux CD de Finale témoignent de ces meilleurs moments. 

Vingt-et-un titres ont été retenus. La période Pentangle (1968) - Sweet Child (1968) - Basket Of Light (1969) est la mieux représentée. En revanche, seuls deux titres de Cruel Sister ont été interprétés : A Maid That's Deep In Love, et Cruel Sister, toujours aussi dramatique. Symboliquement, le set démarre avec Let No Man Steal Your Thyme, premier titre du tout premier allbum Pentangle. Puis, les classiques inoubliables s'enchaînent avec une aisance toute naturelle teintée de nostalgie : Basket Of Light, House Carpenter, I've Got A Feeling ou bien encore Sally Free And Easy qu'avait également repris en son temps Trees sur l'album On The Shore

Les musiciens sont dans une forme olympique. Ils se font plaisirs et cela s'entend, notamment à travers quelques soli bien placés comme sur In Time où Terry Cox démontre de quoi il est capable avec ses baguettes, ou sur Pentangling durant lequel la contrebasse de Danny Thompson se révèle époustouflante entre les doigts de son maître. 

Comme d'habitude, si l'on peut dire, le chant est partagé entre McShee, Jansch et Renbourn. Bien évidemment, et pour notre plus grand plaisir, Jacqui se taille la part du lion. Si le ton se trouve un poil plus bas à cause du poids des années, la performance n'en demeure pas moins exceptionnelle. Sur Sally Free And Easy, les vocalises de Jacqui en arrière-plan évoquent même une certaine Annie Haslam, autre grande dame des années 70 et au-delà.  

Après cette tournée, il n'y aura plus de réunion de Pentangle. Jansch et Renbourn s'éteindront successivement en 2011 et 2015. Finale est dédié à la mémoire de ces deux musiciens intemporels.

Musiciens


Jacqui McShee : chant
Bert Jansch : guitare, banjo, chant
John Renbourn : guitare, sitar, chant
Danny Thompson : contrebasse
Terry Cox : batterie, glockenspiel, chant

Titres 


1.01. Let No Man Steal Your Thyme
1.02. Light Flight
1.03. Mirage
1.04. Hunting Song
1.05. Once I Had A Sweetheart
1.06. Market Song
1.07. In Time
1.08. People On The Highway
1.09. House Carpenter
1.10. Cruel Sister

2.01. The Time Has Come
2.02. Bruton Town
2.03. A Maid That's Deep In Love
2.04. I've Got A Feeling
2.05. The Snows
2.06. Goodbye Pork Pie Hat
2.07. No More My Lord
2.08. Sally Free And Easy
2.09. Wedding Dress
2.10. Pentangling
2.11. Will The Circle Be Unbroken

dimanche 30 octobre 2016

Pentangle - Cruel Sister (1970)

Pentangle Cruel Sister
Pentangle - Cruel Sister (1970)
Successeur de Basket Of Light, Cruel Sister n'a pas rencontré le même succès. Ce sera même un échec commercial. Pourtant, avec cet album qui mérite largement d'être réhabilité aujourd'hui, Pentangle est au sommet de sa création artistique.

Pour la première fois, le groupe ne reprend que des chansons folkloriques traditionnelles. Il n'y a aucune composition personnelle. Mais, et c'est là tout son talent, Pentangle a cette capacité comme nul autre de se réapproprier d'ancienne reliques poussiéreuses en leur apportant une touche à la fois contemporaine et personnelle qui leur donne ainsi une nouvelle dimension. L'utilisation de toute une gamme d'instruments pittoresques tels que la contrebasse, la flûte, le dulcitone, le dulcimer, le sitar, le triangle ou encore le concertina, contribue à donner cette touche d'originalité. La guitare électrique, jouée par John Renbourn, fait aussi son apparition. Là aussi, c'est une première. 

Cruel Sister s'ouvre avec un A Maid That's Deep In Love illuminé par le chant aérien de Jacqui McShee. Cette chansons raconte l'histoire truculente d'une jeune femme déguisée en mousse afin de suivre son amoureux de marin en mer. Il va lui arriver bien des mésaventures, notamment avec le capitaine du navire... 

When I was In My Time est une délicate ballade chantée a cappella par Jacqui. Incontestablement, sa voix est une des plus belles de sa génération. Du pur bonheur ! 

John Renbourn lui succède au lead sur Lord Franklin, connue également sous le titre de Lady Franklin's Lament. L'intervention au second plan de Jacqui renforce l'aspect fantomatique de cette triste romance. Elle relate l'histoire d'un marin dont les rêves mettent en scène Lady Franklin pleurant la mort de son mari. Lord Franklin a réellement disparu en 1845 alors qu'il explorait la route reliant l'océan Atlantique à l'océan Pacifique à travers l'océan Arctique, au nord du Canada. Barbara Dickson en livrera aussi une poignante version sur son album Time & Tide en 2008.

Retour au chant principal pour Jacqui et l'intrigant Cruel Sister qui a donné son titre à l'album. Elle y narre le meurtre d'une jeune adolescente par sa sœur aînée suite à une simple rivalité amoureuse. Tout un programme...    

A l'époque des disques vinyles, Jack Orion, long des ses dix-huit minutes, occupait l'intégralité de la face B. Cette fois-ci, c'est Bert Jansch au chant principal accompagné de Jacqui. Il joue le rôle de Jack Orion et du Page, Jacqui celui de la Princesse. Ce drame est le cas typique d'un triangle amoureux dont l'issue n'est jamais réjouissante. Avant Pentangle, Jansch avait déjà interprété ce titre sur son album solo, déjà avec Renbourn. Cette nouvelle version étendue propose différentes sous-parties comportant des ruptures de rythme sans que la cohésion de l'œuvre ne soit remise en cause. Guitare électrique, flûte, dulcitone s'y côtoient le plus naturellement du monde. N'oublions pas que nous sommes en 1970, à la genèse du rock progressif où tout restait encore à inventer grâce à une liberté de création sans limite, ou presque, souvent au détriment de l'aspect commercial. Il était encore de bon ton d'oser... 

Cruel Sister est incontestablement une réussite. Il demeure encore aujourd'hui un des meilleurs albums de Pentangle et mérite d'être (re)découvert. Mostly Autumn, Iona, Karnataka sont les héritiers actuels de ce mouvement précurseur qui, outre Pentangle, incluait également Fairport Convention, Steeleye Span et Trees. 



Musiciens


Jacqui McShee : chant
John Renbourn : guitares, sitar, flûte, chant
Bert Jansch : dulcimer, concertina, flûte, chant
Danny Thompson : contrebasse
Terry Cox : batterie, percussions, dulcitone

Titres 


01. A Maid That's Deep In Love
02. When I Was In My Prime
03. Lord Franklin
04. Cruel Sister
05. Jack Orion

mercredi 26 octobre 2016

Pentangle - Basket Of Light (1969)

Pentangle Basket Of Light
Pentangle - Basket Of Light (1969)
Si l'on considère que Fairport Convention, c'est la rencontre entre le folk et le rock, que Renaissance est celle du folk et de la musique classique, alors on peut dire que pour Pentangle, c'est celle du folk et du jazz.

Formé en 1967 par le duo de guitaristes virtuoses Bert Jansch et John Renbourn avec la chanteuse Jacqui McShee, la formation initiale est également constituée d'une section rythmique provenant du blues et du jazz : Danny Thompson à la contrebasse et Terry Cox à la batterie.

En 1968, Pentangle signe chez Transatlancic Records. Deux albums (Pentangle et Sweet Child) voient le jour cette même année. Ils rencontrent alors seulement un succès d'estime. Aussi inattendu que cela puisse paraître, l'album suivant, Basket Of Light, disponible en 1969, se classe à la cinquième place des charts britanniques. Il faut dire qu'il contient le single Light Flight choisi comme générique d'une série TV extrêmement populaire outre-Manche. 

Le reste de l'album est un savant dosage entre des chansons folks anglo-saxonnes (Once I Had A Sweetheart, House Carpenter), la reprise d'une chanson populaire des années 60 (Sally Go Round The Roses), une berceuse (The Cuckoo), des pop songs efficaces (Springtime Promises, Train Song dont les paroles ont donné le titre à l'album) et des compositions d'inspiration médiévale. Passionné par cette période historique, Renbourn est à l'origine du très monacal Lyke-Wake Dirge basé sur un ancien poème évoquant l'élévation de l'âme après la mort, et de Hunting Song narrant les mésaventures d'une corne à boire magique aux temps des Chevaliers de la Table ronde et de son légendaire Roi Arthur. 

Si le chant principal est tenu par une Jacqui McShee à la voix cristalline, elle est contrebalancée sur certains titres par Renbourn (Springtime Promises, Lyke-Wake Dirge, Hunting Song, Sally Go Round The Roses) ou Jansch (Train Song, Train Song, House Carpenter). Exigeants avec eux-mêmes, chaque musicien n'oublie par d'ajouter sa touche d'originalité à travers l'utilisation d'instruments peu usités tels que la contrebasse pour Thompson, le glockenspiel pour Cox, le banjo sur House Carpenter pour Jansch, ou encore le sitar donnant une légère touche orientale pour Renbourn.

Il est toujours difficile pour une jeune formation de donner une suite à un album à succès. Qu'en sera-t-il pour Pentangle ? 

Musiciens


Jacqui McShee : chant
John Renbourn : chant, guitare, sitar
Bert Jansch : chant, guitare, banjo
Danny Thompson : contrebasse
Terry Cox : batterie, percussions, glockenspiel

Titres


01. Light Flight
02. Once I Had A Sweetheart
03. Springtime Promises
04. Lyke-Wake Dirge
05. Train Song
06. Hunting Song
07. Sally Go Round The Roses
08. The Cuckoo
09. House Carpenter

Renaissance - Ashes Are Burning (1973)

Renaissance Ashes Are Burning
Renaissance - Ashes Are Burning
(1973)
Sorti en 1973, Ashes Are Burning marque le début de l'âge d'or de Renaissance qui s'étendra jusqu'en 1978 et A Song For All Seasons

Durant toute cette période, Renaissance sera constitué des mêmes musiciens, à savoir Annie Haslam à la voix unique, John Tout et son piano magique, Jon Camp émule de Chris Squire, et le percussionniste de talent Terence Sullivan. Si Michael Dunford n'est pas encore considéré comme un membre à part entière du groupe sur ce disque, il le deviendra à sa sortie et en demeurera un des piliers incontournables jusqu'à son décès en 2012.

Pour l'heure, c'est lui qui signe toutes les compositions avec la parolière Betty Thatcher, à l'exception de On The Frontier. Ce titre est une reprise de Shoot, nouvelle formation de Jim McCarty, le fondateur de Renaissance. Ainsi, la nouvelle génération rend un dernier hommage à son mentor parti voguer vers d'autres horizons.

Dunford apporte la touche ultime qui fera toute l'originalité de Renaissance par rapport à ses contemporains : l'utilisation de la seule guitare acoustique. En effet, exit la guitare électrique jouée précédemment par Rob Hendry. Désormais, la basse demeurera le seul instrument électrique. Grâce au jeu mélodique de Camp, elle occupera rapidement une place centrale dans l'architecture musicale. 

Ceci dit, c'est déjà le cas sur le titre Ashes Are Burning. Au moment du final, elle est toutefois mise en concurrence avec une guitare électrique exceptionnellement présente. Exécuté par Andy Powell de Wishbone Ash, ce dernier livre ici un des plus beaux soli de toute sa carrière. Autre grand moment, l'envolée lyrique d'Annie qui semble vouloir aller au-delà de ses capacités vocales. Véritable feu d'artifice, Ashes Are Burning deviendra sur scène un des classiques du groupe souvent joué en rappel.

Autre nouveauté, pour la première fois un orchestre classique fait son apparition. Composé d'un ensemble de vingt-deux pièces (instruments à cordes et à vent), il intervient de manière subtile sur Can You Understand, synthèse parfaite entre musique folk et rock symphonique. Un vent d'est d'origine russe plane également sur cette chanson d'ouverture, longue de près de dix minutes. 

Carpet Of The Sun est le deuxième titre sur lequel l'orchestre est présent. Par son aspect "flower power" légèrement naïf, il fait office de single idéal. Les paroles de Betty Thatcher font référence au questionnement innocent d'un enfant qui lui demandait si le gazon du jardin était un tapis. Elle lui répondit qu'effectivement, c'était le tapis du soleil. 

Si Let It Grow n'est rien d'autre qu'une simple ballade agréable joliment ficelée, At The Harbour est à découvrir absolument. Par sa noirceur, il annonce l'album suivant Turn Of The Cards. Commençant et se terminant avec quelques notes de La Cathédrale Engloutie de Debussy, l'histoire relatée est celle d'un navire à la dérive, perdu dans l'océan, sans espoir, et des femmes angoissées sur le port, guettant le retour de leurs mari(n)s, pleines d'espoir. 

Ashes Are Burning est le premier album de Renaissance à obtenir un certain succès outre-Atlantique. Il se trouvera même classé dans les charts. En revanche, le Vieux Continent restera beaucoup plus réfractaire à ce groupe pourtant tout aussi créatif que Pink Floyd, Genesis, Yes ou King Crimson. Le fait que ce soit une femme au chant lui aurait-il été préjudiciable ? On ose espérer que non...



Musiciens


Annie Haslam : chant
John Tout : clavier, chant
Jon Camp : basse, guitare, chant
Terence Sullivan : batterie, percussions, chant

Michael Dunford : guitare acoustique
Andy Powell : guitare électrique

Titres


01. Can You Understand
02. Let It Grow
03. On The Frontier
04. Carpet Of The Sun
05. At The Harbour
06. Ashes Are Burning

mardi 18 octobre 2016

Renaissance - Prologue (1972)

Renaissance Prologue
Renaissance - Prologue (1972)
D'après le dictionnaire Larousse, un prologue est ce qui annonce, prépare quelque chose. Sorti en 1972, Prologue annonce parfaitement l'orientation musicale à venir du nouveau Renaissance : un savant dosage de classique, de folk et de progressif. 

Ce troisième album ne comprend plus aucun membre fondateur. Si Jim McCarty apparaît encore comme co-auteur sur deux titres (Kiev et Bound For Infinity), il n'est plus présent dans le groupe qu'il a formé en 1969, avec Keith Relf, sa sœur Jane, John Hawken et Louis Cennamo.

Repris en main en 1971 par son nouveau manager Miles Copland, frère aîné de Stewart Copland de The Police, Renaissance s'appuie désormais sur ses deux piliers que sont le pianiste John Tout, arrivé à la toute fin de l'année 1970, et Annie Haslam, chanteuse à la la voix d'or pouvant atteindre les 5 octaves, engagée au tout début de l'année 1971. 

Le bassiste Jon Camp, successeur notamment de John Wetton, le batteur Terence Sullivan et le guitariste Rob Hendry font leur entrée en 1972. Hendry ne restera pas longtemps après la sortie du disque. Il réapparaîtra aux côtés de Sandy Denny lors de sa dernière tournée en 1977 (cf Gold Dust).

En coulisse, deux personnages clés de l'histoire du groupe sont actifs : Michael Dunford, guitariste de son état, et compositeur de quatre des six titres, et la parolière Betty Thatcher. Retirée dans les Cornouailles, elle ne correspondait avec les musiciens uniquement par voie postale. C'est ainsi qu'elle leur faisait parvenir ses textes.

L'ombre de Bach, Chopin et Rachmaninov plane sur ce disque enivrant à la pochette signée des mythiques studios Hipgnosis (Pink Floyd, Led Zeppelin...). Premier enregistrement d'Annie Haslam qui était encore peu chanteuse de cabaret, il annonce sa fulgurante carrière. Le meilleur est donc encore à venir. Ce n'est qu'un prologue... 

 

Musiciens


Annie Haslam : chant, percussions
John Tout : claviers, chant
Rob Hendry : guitares, mandoline, percussions, chant
Jon Camp : basse, tampura, chant
Terry Sullivan : percussions

Francis Monkman : claviers

Titres


01. Prologue
02. Kiev
03. Sounds Of The Sea
04. Spare Some Love
05. Bound For Infinity
06. Rajah Khan

dimanche 16 octobre 2016

Trees - On The Shore (1970)

Trees On The Shore
Trees - On The Shore (1970)
On The Shore sort seulement quelques mois après The Garden Of Jane Delawney, à la fin de l'année 1970.

D'entrée, sa pochette intrigue avec cette petite fille jetant de l'eau dans un parc. Elle est l'œuvre de Storm Thorgesen d'Hipgnosis. Lui et sa société deviendront mondialement célèbre pour leur travail avec Renaissance, Led Zeppelin et, surtout, Pink Floyd. En réalité, la jeune fille se nomme Katherine Meehan, elle n'est autre que la fille de Tony Meehan, ancien batteur de Cliff Richard au sein des Shadows. 

A l'image de cette pochette, On The Shore est bien plus sombre que son prédécesseur duquel se dégageait une certaine légèreté, voire naïveté. Néanmoins, il est bien plus abouti grâce à des compositions qui ont gagné en maturité. Bias Boshell en signe trois, dont une avec David Costa, Fool à l'excellent jeu de guitare. Les deux autres sont While The Iron Is Hot qui évoque les grèves minières du siècle précédent, et Murdoch. Incontestablement une des meilleures de l'album, cette chanson a été composée dans la maison de sa mère au Pays de Galles, suite à un rêve. Elle trouve son inspiration dans la nature environnante encore à l'état sauvage du nord de cette région. Ironie de l'histoire, la maison sera rachetée quelques années plus tard par Celia Humphris et son mari. 

Sally Free And Easy, l'épique de l'album dépassant les dix minutes, est à l'origine une composition du chanteur folk Cyril Tawney. Introduite au piano par Boshell, elle a été enregistrée en une seule prise avec Tony Cox, le producteur, à la basse. Seule la seconde voix de Celia a été ajoutée ultérieurement. D'ailleurs, elle figure toujours parmi ses favorites aux côtés The Garden Of Jane Delawney et Snail's Lament du précédent disque.

Les six titres restants sont des chansons traditionnelles comme Adam's Toon composée par un troubadour au XIIIe siècle, ou Soldiers Three avec ses paroles en ancien français, datant de l'époque élisabéthaine. Dave Swarbrick l'avait auparavant enregistrée avant d'intégrer Fairport Convention. 

On The Shore est un album à la fois folk, psychédélique et progressif. Contrairement aux autres formations contemporaines, la guitare électrique occupe bien plus d'espace. L'ensemble est porté par Celia Humphris. Souvent située à juste titre entre Sandy Denny et Annie Haslam, sa voix est divine.

Le groupe se séparera peu de temps après sa sortie. Une nouvelle mouture officiera jusqu'en 1973 sans Boshell ni Brown, mais aucun autre album ne sera enregistré. Par la suite, Celia se mariera et fondera une famille. Elle fera de rares réapparitions comme en 2009, sur le magnifique Talking With Strangers de Judy Dyble, aux côtés de Jacqui McShee



Musiciens


Celia Humphris : chant
Barry Clarke : guitares
David Costa : guitares, dulcimer
Bias Boshell : basse, piano, guitare, chant
Unwin Brown : batterie, percussions, chant

Tony Cox : basse
Michael Jefferies : harpe

Titres


01. Soldiers Three
02. Murdoch
03. Streets Of Derry
04. Sally Free And Easy
05. Fool
06. Adam's Toon
07. Geordie
08. While The Iron Is Hot
09. Little Sadie
10. Polly On The Shore    

vendredi 14 octobre 2016

Trees - The Garden Of Jane Delawney (1970)

Trees The Garden Of Jane Delawney
Trees - The Garden Of
Jane Delawney (1970)
Contemporain de Fairport Convention, Pentangle et Steeleye Span, Trees ne connaîtra pas le même succès. Et pourtant, ce quintet londonien publiera coup sur coup deux albums de très haute tenue : The Garden Of Jane Delawney suivi de On The Shore quelques mois plus tard. 

Formé en 1969 par les guitaristes David Costa et Barry Clarke, ce noyau est rapidement rejoint par des amis d'amis que sont le bassiste Bias Boshell, le batteur Unwin Brown et la céleste chanteuse Celia Humphris. Celle-ci fréquentait alors la même école d'art dramatique que Jane Seymour et avait l'ambition de devenir actrice. 

En 1970, sort leur premier album The Garden Of Jane Delawney. Il s'inscrit tout droit dans la mouvance folk électrique menée par Fairport Convention. Trees pousse même le mimétisme jusqu'à reprendre She Moved Thro' The Fair, magnifique ballade traditionnelle irlandaise fraîchement interprétée par Sandy Denny sur l'album What We Do On Our Holidays (1969). Si les deux formations comptent toutes deux une chanteuse à la voix féerique, la comparaison s'arrête là. Trees a son identité propre et The Garden Of Jane Delawney est là pour le démontrer. 

Sur ses neuf titres, quatre sont des réadaptations de chansons du folklore britannique parmi lesquelles The Great Silkie. Originaire des îles Orcades situées au nord de l'Écosse, cette complainte relate l'histoire d'une femme qui découvre que le père de son enfant n'est autre qu'un selkie, créature mythologique mi-humaine mi-phoque. Maddy Prior livrera sa version sur Ravenchild en 1999, ainsi que Barbara Dickson (In Concert). 

Les cinq autres sont des compositions originales essentiellement écrite par Boshell. Bien meilleur musicien que ses collègues, on le retrouvera dans les années 80 aux côtés des Moody Blues et de Barclay James Harvest. La plus intéressante de toutes est sans aucun doute la chanson titre The Garden Of Jane Delawney de laquelle se dégage une aura mystérieuse. Écrite dès 1965, Boshell n'a jamais pu l'expliquer, ni su qui était cette Jane Delawney. Elle lui est venue comme ça. Encore aujourd'hui elle figure parmi les favorites de Celia aux côtés de Snail's Lament. Françoise Hardy, All About Eve, Dark Sanctuary et les néerlandais d'Ygdrassil en donneront tour à tour leur version. 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, The Garden Of Jane Delawney a extrêmement bien vieilli. Il offre, à qui prendra le temps de l'écouter, une originale combinaison de guitares électriques ou acoustiques, de percussions et de voix pure, doublée d'un jeu de basse des plus subtils.


Musiciens


Celia Humphris : chant
Barry Clarke : guitares
David Costa : guitares
Bias Boshell : chant, basse, guitare
Unwin Brown : batterie

Titres


01. Nothing Special
02. The Great Silkie
03. The Garden Of Jane Delawney
04. Lady Margaret
05. Glasgerion
06. She Moved Thro' The Fair
07. Road
08. Epitaph
09. Snail's Lament    

mardi 11 octobre 2016

The Mamas & The Papas - Classic (1999)

The Mamas & The Papas
The Mamas & The Papas - Classic
(1999)
Sandy Denny, Janis Joplin, Mama Cass... De son vrai nom Ellen Naomi Cohen, "Mama" Cass Elliot, est née le 19 septembre 1941 à Baltimore. Elle décédera le 29 juillet 1974 d'une crise cardiaque, à l'âge de 32 ans, après avoir donné un concert à Londres. Bizarrerie de l'histoire du rock, Keith Moon, le batteur de The Who, sera lui aussi retrouvé mort dans la même chambre d'hôtel quatre ans plus tard. Il était alors âgé de... 32 ans. 

Issue d'une famille juive d'origine russe, la jeune Ellen a été élevée dans un environnement musical. Très jeune, elle se passionne pour l'opéra. Elle se fera très tôt appeler "Cass Elliot". "Cass", c'est en référence à l'actrice Peggy Cass qu'elle admire. "Elliot" était le prénom d'un ami disparu.

Après avoir participé à diverses formations, elle intègre le groupe vocal de folk-pop The Mamas & The Papas en 1965. Les trois autres membres sont John Phillips, son épouse Michelle Phillips, et Denny Doherty. De 1965 à 1968, ils enchaînent tubes sur tubes. Le plus célèbre demeure California Dreamin'. Écrite dès 1963 par le couple Phillips qui habitait alors New York, elle est le reflet de la nostalgie de Michelle envers sa Californie natale.

Cette chanson donnera aussi son nom à un film roumain de 2007. Cristian Nemescu, son réalisateur, décédera avant sa sortie. Il narre l'histoire d'un train militaire de l'OTAN en direction du Kossovo, bloqué dans un petit village roumain frontalier avec la Serbie. 

Suite à des dissensions internes, The Mamas & The Papas se séparent en 1968. Mama Cass qui était la plus charismatique de tous, se lance alors dans une carrière solo. Sept albums studio et un live verront le jour jusqu'à sa disparition. 

On lui doit la création du célèbre trio Crosby, Still & Nash car s'est par son entremise que Graham Nash a fait la connaissance des deux autres. C'était en 1968. Cette même année, elle reprend le désormais classique Dream A Little Dream Of Me. Composé en 1931, plusieurs fois repris, c'est la version de Mama Cass qui fait désormais office de référence. Il faut dire qu'elle en a vendu sept millions d'exemplaires. 

Dream A Little Dream Of Me est également entré dans l'histoire du cinéma en servant de générique de fin à la comédie dramatique britannique Beautiful Thing (1996). Ce film devenu culte a la particularité de montrer pour la première fois une relation amoureuse entre deux adolescents de même sexe. Détail amusant, la voisine du héros shootée au LSD et autres substances, Leah Russell, admirablement interprétée par Tameka Empson, est une fan absolue de Mama Cas. Dans ses délires hallucinogènes, elle se prend même pour elle. Bref, un film à découvrir. 

Cass Elliot avait en elle une joie de vivre. Elle était gaie, drôle, pleine d'optimisme. Elle fait partie de ces artistes partis trop tôt. Une étoile est morte, une légende est née... 

 


Musiciens


Cass Elliot : chant
Michelle Phillips : chant
John Phillips : chant, guitare
Denny Doherty : chant

Titres


01. Dedicated To The One I Love
02. Monday, Monday
03. California Dreamin'
04. Look Through My Window
05. I Call Your Name
06. My Girl
07. Dream A Little Dream Of Me
08. Got A Feelin'
09. Go Where You Wanna Go
10. I Saw Her Again Last Night
11. Words Of Love
12. Twelve Thirty (Young Girls Are Coming To The Canyon)
13. Dancing In The Street
14. Glad To Be Unhappy
15. Creeque Alley
16. Midnight Voyage

dimanche 9 octobre 2016

Janis Joplin - Live At Winterland'68 (1998)

Janis Joplin Live At Winterland'68
Janis Joplin - Live At Winterland'68
(1998)
A l'instar de Sandy Denny, Janis Joplin fait partie de ces étoiles filantes du rock parties trop tôt. Décédée le 4 octobre 1970 d'une overdose d'héroïne, Janis a changé à tout jamais l'histoire du rock au féminin. Et cela, malgré une carrière des plus éphémères. De son vivant, seulement trois albums studio ont été publiés : Big Brother And The Holding Company (1968), Cheap Thrills (1968) et I Got Dem Ol'Kozmic Blues Again Mama! (1969). 

Mais c'est sur scène qu'elle prenait toute sa dimension. Live At Winterland'68 est là pour en témoigner. 

Paru près de trente ans après sa mort, en 1998, il regroupe quatorze extraits de concerts donnés les 12 et 13 avril 1968 au Winterland Ballroom de San Francisco. Après une tournée triomphale sur la côte Est durant laquelle B.B. King et Albert King ouvraient les concerts, Janis et sa troupe rentrent au "pays". Le Big Brother And The Holding Company, à l'origine groupe de blues-rock psychédélique, est alors constitué de son fondateur, le bassiste Peter Albin, des guitaristes Sam Andrew et James Gurley, ainsi que du batteur David Getz.

Si, lors de ces deux sets, ils interprètent des titres de leur premier album comme Bye, Bye, Baby, Easy Rider ou Down On Me, ils proposent avant tout toute une série d'inédits. En effet, ils se trouvent alors en pleine préparation de l'album suivant et quoi de mieux que la scène pour tester du nouveau matériel. 

Ainsi, le public, hypnotisé par le charisme de Janis et de sa voix éraillée toute puissante, a l'honneur de découvrir en avant-première des chansons qui deviendront des classiques : Piece Of My Heart, Ball And Chain, I Need A Man To Love, et, surtout, le Summertime de Gershwin dans une version mémorable à couper le souffle. Quiconque ne peut mourir sans l'avoir entendue au moins une fois dans sa vie.

Vénérée, adorée, Janis ne disparaîtra jamais. Ses héritières sont légions. Sans elle, pas de Patti Smith, ni de Siouxsie Sioux ou de PJ Harvey. Christina Booth et son groupe Magenta lui rendront hommage en 2013, sur l'album The Twenty Seven Club, avec la chanson Pearl, du nom de son célèbre album posthume, mais également du surnom qui lui était donné.

    

Musiciens


Janis Joplin : chant

Sam Andrew : guitare, chant
James Gurley : guitare, chant
Peter Albin : basse, chant
David Getz : batterie

Titres


01. Down On Me
02. Flower In The Sun
03. I Need A Man To Love
04. Bye Bye Baby
05. Easy Rider
06. Combination Of The Two
07. Farewell Song
08. Piece Of My Heart
09. Catch Me Daddy
10. Magic Of Love
11. Summertime
12. Light Is Faster Than Sound
13. Ball And Chain
14. Down On Me

samedi 8 octobre 2016

Sandy Denny - The Best Of The BBC Recordings (2008)

Sandy Denny BBC Recordings
Sandy Denny - The Best Of
The BBC Recordings (2008)
Décédée en 1978, Sandy Denny est une artiste qui a marqué son époque. Et bien au-delà. Régulièrement, des hommages lui sont rendus, et des rééditions ou des enregistrements inédits voient le jour. 

En 1993, dans son album de covers Songs From The Mirror, le chanteur de rock progressif Fish réalise une reprise celtisante du flamboyant Solo. Dans les notes du livret, il explique qu'il considère cette chanson comme la plus belle de tous les temps et qu'il aurait bien aimé l'écrire. A l'origine, il avait prévu de l'intégrer à Vigil In A Wilderness Of Mirrors, son premier album post-Marillion, mais cela n'avait pu se faire. Il a également avoué avoir pleuré après l'avoir interprétée lors des sessions d'enregistrement car à chaque fois, cette chanson provoque chez lui d'intenses émotions. 

C'est en 2007, près de trente ans après sa disparition, que la BBC édite Live At The BBC, un coffret comprenant trois CD et un DVD de ses enregistrements en public pour la célèbre radio publique britannique. The Best Of The BBC Recordings, disponible l'année suivante, est un condensé de ce magnifique coffret.

Il rassemble seize titres enregistrés entre 1971 et 1973. A l'exception des deux derniers, Sandy est seule à la guitare acoustique ou au piano. Elle y interprète les chansons de ses trois premiers albums solo, The North Star Grassman And The Ravens (1971), Sandy (1972) et Like An Old Fashioned Waltz (1974). The North Star... étant le mieux représenté. A quelques petites exceptions près, les enregistrements sont d'une très bonne qualité sonore.

Plusieurs moments forts sont à signaler durant lesquels Sandy chante avec une vive intensité : John The Gun, Like An Old Fashioned Waltz (Roses are red, and violets are blue/Primroses pale on a velvet green hue/Warm Summer day by cool waters falls/Like the music we hear/Those things we'll always hold dear/Like an old fashioned waltz), Who Knows Where The Time Goes?, et, bien évidemment, Solo. Sur ce dernier morceau, ainsi que sur Dark The Night, elle est accompagnée de Hughie Burns à la guitare, Pat Donaldson à la basse et Willie Murray à la batterie. 

Un grand merci à la BBC de contribuer à faire subsister la mémoire cette artiste irremplaçable et, par conséquent, de nous offrir encore un peu rêve... When the moonlight shines down/on the Hollywood world/And the heroine waits for the beau to return/And violins plays from behind garden walls/How I'd love to remain with the silver refrain/of an old fashioned waltz... 

Fish Songs From The Mirror
Fish - Songs From The Mirror (1993)


Musiciens


Sandy Denny : chant, guitare acoustique, piano

Hughie Burns : guitare
Pat Donaldson : basse
Willie Murray : battterie

Titres


01. Late November
02. Crazy Lady Blues
03. The North Star Grassman And The Ravens
04. The Lady
05. Bruton Town
06. Next Time Around
07. John The Gun
08. Balckwaterside
09. The Sea Captain
10. The Music Weaver
11. Bushes And Briars
12. I'll Take A Long Time
13. Like An Old Fashioned Waltz
14. Who Knows Where The Time Goes?
15. Dark The Night
16. Solo

jeudi 6 octobre 2016

Sandy Denny - Gold Dust (1998)

Sandy Denny Gold Dust Live At The Royalty
Sandy Denny - Gold Dust (1998)
A l'image de Sandy Denny, Gold Dust, son ultime témoignage live, a eu une vie mouvementée. 

En novembre 1977, après deux ans d'absence, Sandy Denny remonte sur scène pour promouvoir son nouvel album Rendezvous. Elle ne le sait pas encore, mais le concert enregistré le 27 de ce mois, au Royal Theatre de Londres, sera son dernier. Cinq mois plus tard, le 21 avril 1978, elle décédera suite à une mauvaise chute dans un escalier. Elle était alors âgée de 31 ans et laissera derrière elle une petite fille, Georgia.  

Rien ne garantissait que ce retour soit un succès. En quelques années, la scène musicale britannique s'est complètement métamorphosée. La déferlante punk à tout balayé sur son passage. Les artistes de la décennie précédente sont désormais considérés au mieux comme des ringards, au pire comme des dinosaures appelés à disparaître. Le folk, le rock progressif ne sont plus en odeur de sainteté. Le monde est passé à l'heure des crêtes colorées, des épingles à nourrice... et du disco. Abba, Sex Pistols, même combat. 

Ceci explique sans doute pourquoi aucune chanson traditionnelle ne figure au répertoire de la chanteuse. Elle-même a pris conscience de ce changement de direction du vent : "Si je dois chanter Matty Groves encore une fois, je me jette par la fenêtre" aurait-elle déclaré. Ne sont donc interprétées que ses propres compositions, à l'exception de I Wish I Was A Fool For You (For Shame Of Doing Wrong), clin d’œil à son vieux complice Richard Thompson, et Tomorrow Is A Long Time de l'inévitable Bob Dylan.

Naturellement, elle a privilégié les titres de Rendezvous. Ils sont cinq au total. De ses autres albums solos, trois sont de The North Star Grassman And The Ravens, trois autres de Sandy et un seul de Like An Old Fashioned Waltz, le magnifique Solo. Elle n'oublie pas d'évoquer son passage au sein de Fairport Convention en reprenant un autre de ses classiques, Who Knows Where The Time Goes de l'album Unhalfbricking, ainsi que Strange To Himself et One More Change, toujours aussi splendide, de Rising For The Moon. Nothing More et The Sea sont là pour rappeler la période Fotheringay.

De ce groupe éphémère mais très important dans sa carrière, on retrouve ce soir-là son mari Trevor Lucas à la guitare acoustique, et le bassiste Pat Donaldson. Rob Hendry, croisé auparavant sur le Prologue de Renaissance, est à la guitare électrique, accompagné de Pete Willsher à la pedal steel guitar. Derrière les baguettes, se tient Dave Mattacks, alors ex-Fairport Convention. Ce talentueux batteur aura l'honneur, au cours de sa carrière, de jouer aux côtés de Paul McCartney, George Harrison, Elton John, Cat Stevens et Garry Brooker.

Il faudra attendre vingt longues années pour que Gold Dust voit finalement le jour. Pendant longtemps, les bandes enregistrées sont demeurées inexploitables suite à un incident technique survenu lors de l'enregistrement. Les parties de guitare de Rob Hendry étaient devenues totalement inaudibles. Mais, en 1997, elles sont réenregistrées par Jerry Donahue, un proche de Sandy, accompagné aux chœurs par Simon Nicol et Chris Leslie. Tous deux sont alors encore actifs au sein de Fairport Convention avec un certain… Dave Mattacks à la batterie.

Gold Dust ne peut que combler les fans de Sandy Denny. Certains ont toutefois reproché l'évolution de sa voix, moins diaphane qu'à ses débuts. S'il est certain qu'elle a évolué avec les années, il est une chose que l'on ne peut pas lui enlever, celle de transmettre avec la même conviction toute une palette d'émotions. Sandy était aussi magique sur scène qu'en studio. Elle était et demeurera à tout jamais une très grande artiste. 


Musiciens


Sandy Denny : chant, piano, guitare acoustique

Trevor Lucas : guitare acoustique, chœurs
Rob Hendry : guitares
Pete Wilsher : pedal steel guitar
Pat Donaldson : basse, chœurs
Dave Mattacks : batterie

Sessions 1997
Jerry Donahue : guitares
Simon Nicol : chœurs
Chris Leslie : chœurs

Titres


01. I Wish I Was A Fool For You (For Shame Of Doing Wrong)
02. Stranger To Himself
03. I'm A Dreamer
04. Take Me Away
05. Nothing More
06. The Sea
07. The Lady
08. Gold Dust
09. Solo
10. John The Gun
11. I'll Take A Long Time
12. Wretched Wilbur
13. Tomorrow Is A Long Time
14. The Noth Star Grassman
15. One More Chance
16. No More Sad Refrains
17. Who Knows Where The Time Goes

dimanche 2 octobre 2016

Fairport Convention - Rising For The Moon (1975)

Fairport Convention Rising For The Moon
Fairport Convention -
Rising For The Moon (1975)
Rising For The Moon est le dixième album studion de Fairport Convention. Il est marqué par le retour de Sandy Denny partie en 1969. 

En 1975, Fairport Concention ne compte plus aucun membre fondateur dans ses rangs. De l'ère Denny, sont encore présents Dave Swarbrick et Dave Mattacks. Mais ce dernier quittera le groupe durant les sessions d'enregistrement. Les autres membres sont Dave Pegg ainsi que deux anciens de Fotheringay : Trevor Lucas, le mari de Sandy, et Jerry Donahue.  

Pour la première fois, John Wood, leur producteur historique, n'est pas convié. Il avait également collaboré avec Sandy sur ses albums solos. Afin de relancer leur carrière musicale en déclin, les musiciens ont préféré faire appel à Glyn Johns. Celui-ci s'est taillé une solide réputation en travaillant auparavant avec le Steve Miller Band, les Beatles, The Rolling Stones, The Who ou les Eagles. C'est donc lui qui va polir le son du groupe et l'orienter vers une voie plus accessible, plus pop que folk. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si Rising For The Moon ne contient aucune reprise de chanson traditionnelle issue du folklore britannique. Là aussi, c'est une première dans la discographie de Fairport Convention. Comme dit plus haut, ce choix artistique va provoquer le départ soudain de Dave qui sera remplacé au pied levé par Bruce Rowland.

Face à tous ces changements, le retour de Sandy demeure un événement rassurant. Elle signe seule cinq des onze titres et en cosigne deux autres. Comme le reconnaîtra Dave Pegg ultérieurement, lui et ses collègues avaient acceptés cette situation car ils savaient qu'elle étaient une bien meilleure compositrice qu'eux. Elle chante également sur sept chansons et participe aux chœurs sur deux autres. Si sa voix demeure toujours aussi profonde et émouvante, elle a perdu de sa pureté. Les abus d'alcool et de tabac commencent à se faire ressentir. Sur certaines chansons comme Stranger To Himself, on croirait presque entendre Marianne Faithfull...   

Avec le recul, on peut dire que Rising For The Moon est un album inégal sur lequel se côtoient le bon, voire le très bon (Rising For The Moon, Dawn, One More Chance avec son solo de guitare gigantesque digne des grands classiques du prog alors en vogue), mais, aussi, le médiocre. S'il laisse un arrière-goût mitigé, il n'en demeure pas moins d'une très grande importance puisqu'il s'agit de la dernière apparition de Sandy au sein de cette formation qui l'a vu éclore. Elle s'en ira poursuivre sa carrière solo quelques mois après sa sortie, suivie de Lucas et Donhaue. Simon Nicol profitera de se vide pour faire son grand retour, mais là, c'est une autre histoire. 

En 2013, Rising For The Moon bénéficie d'une réédition de luxe de la part d'Universal. Avec l'album original doublé de quelques documents d'archives, un deuxième CD sur lequel figurera un concert de 1974 au L.A. Troubadour est proposé. On y retrouve des extraits des albums solo de Sandy comme Solo, Like An Old Fashioned Waltz, John The Gun ou Crazy Lady Blues. L'esprit de Dylan y est ressuscité à travers Down In The Flood et, surtout, Knockin' On Heaven's Door. Et les classiques provoquent toujours le même effet : She Moves Through The Fair, Who Knows Where The Time Goes, Matty Groves. Royal ! 

Musiciens


Sandy Denny: chant, piano
Trevor Lucas : guitares, chant
Jerry Donahue : guitares
Dave Swarbricks : violon, alto, mandoline, auto-harpe, dulcimer, guitare acoustique, chant
Dave Pegg : basse, chant
Dave Mattacks : batterie, percussions
Bruce Rowland : batterie, percussions

Titres


1.01. Rising For The Moon
1.02. Restless
1.03. White Dress
1.04. Let It Go
1.05. Stranger To Himself
1.06. What Is True?
1.07. Iron Lion
1.08. Dawn
1.09. After Halloween
1.10. Night-Time Girl
1.11. One More Chance

Bonus 2013
1.12. White Dress (Live)
1.13. Dawn (Alternative Version)
1.14. What Is True? (Studio Demo)
1.15. After Halloween (Home Studio)
1.16. The King And Queen Of England (Home Demo)

Live At The Troubadour
2.01. Down In The Flood
2.02. Ballad Of Ned Kelly
2.03. Solo
2.04. It'll Take A Long Time
2.05. She Moves Through The Fair
2.06. The Hens March Through
2.07. The Hexamshire Lass
2.08. Knockin' On Heaven's Door
2.09. Six Days On The Road
2.10. Like An Old Fashioned Waltz
2.11. John The Gun
2.12. Down Where The Drunkards Roll
2.13. Crazy Lady Blues
2.14. Who Knows Where The Time Goes
2.15. Matty Groves
2.16. That'll Be The Day      

samedi 1 octobre 2016

Sandy Denny - Like An Old Fashioned Waltz (1974)

Sandy Denny Like An Old Fashioned Waltz
Sandy Denny - Like An Old Fashioned
Waltz (1974)
Enregistré en 1973 à Los Angeles, puis disponible chez les disquaires l'année suivante, Like An Old Fashioned Waltz, troisième album solo de Sandy Denny, est un véritable bijoux, pour ne pas dire chef-d'œuvre. Il est produit par son mari Trevor Lucas ainsi que par John Wood, déjà coproducteur de The North Star Grassman And The Ravens.

Désormais pleine d'assurance, que ce soit sur le plan vocal ou dans ses choix artistiques, Sandy a décidé de s'éloigner des sentiers du folk rock qui lui sont familiers pour livrer des compositions ambitieuses plus symphoniques aux influences jazzy manifestes. Le résultat est grandiose. Pete Townshend des Who avait raison quand il prétendait qu'elle était "the perfect Bristish folk voice", mais avec Like An Old Fashioned Waltz, Sandy prouve que son registre va bien au-delà du simple folk.

Dès Solo, le premier titre, elle excelle sur cette splendide ballade au piano accompagnée de cordes. Abordant la douloureuse question de la solitude, il s'agit probablement d'une de ses plus belles chansons. Au fil de l'album, Sandy se livre intimement en évoquant ses propres peurs, l'absence de l'autre, la séparation, la nostalgie. 

Ses souvenirs d'enfance resurgissent jusque dans le choix des reprises. Whispering Grass, le premier single, et Until The Real Thing Comes Along sont tous deux des standards de jazz que son père possédait dans sa discothèque et écoutait en boucle. Afin de restituer au mieux cette ambiance feutrée, Sandy a fait appel à des musiciens reconnus dans cet univers musical comme le saxophoniste Alan Skidmore ou le guitariste Diz Disley, notamment connu pour sa collaboration avec le violoniste Stéphane Grappelli. 

Sandy a également convié ses anciens complices de Fotheringay (Trevor Lucas, Jerry Donahue, Gerry Conway, Pat Donaldson), ceux de Fairport Convention (Richard Thompson, Dave Mattacks, Dave Peggs), ainsi que Danny Thompson de Pentangle. 

Si The North Star Grassman And The Ravens était un album automnal, Like An Old Fashioned Waltz ressemble plutôt à une romance de fin d'été qui, quarante années après, ne cesse de nous subjuguer. En 1993, sur son album de covers Songs From The Mirror, Fish, l'ancien chanteur de Marillion, rendra un hommage émouvant à Sandy en reprenant Solo. Avec ce disque, il souhaitait célébrer les artistes qui lui avait donné l'envie de chanter durant son adolescence. Il avait donc sélectionné des chansons de Bowie, Pink Floyd, Genesis, des Moody Blues, du Sensational Alex Harvey Band, des Kinks, de Rod Argent et de T. Rex. Sandy est la seule chanteuse à avoir été retenue, c'est dire toute l'estime qu'il avait pour elle. 


Musiciens


Sandy Denny : chant, piano, guitare acoustique

Richard Thompson : guitares
Trevor Lucas : guitares
Diz Disley : guitares
Jerry Donahue : guitares
Jean Roussel : orgue
Ian Armit : piano
John Bundrick : claviers
Dave Pegg : basse
Pat Donaldson : basse
Danny Thompson : contrebasse
Dave Mattacks ; batterie
Gerry Conway : batterie
Alan Skidmore : saxophone

Titres


01. Solo
02. Like An Old Fashioned Waltz
03. Whispering Grass
04. Friends
05. Carnival
06. Dark The Night
07. At The End Of The Day
08. Until The Real Thing Comes Along
09. No End