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mercredi 31 août 2022

Siouxsie And The Banshees - Superstition (1991)

Siouxsie & The Banshees Superstition
Siouxsie And The Banshees - Superstition (1991)

Pourquoi écouter ce disque ?

Tout au long de leur carrière, l'art des Banshees est d'avoir été là où on ne les attendait pas. Ils étaient libres comme l'air. En 1991, Superstition déroute plus d'un fan à sa sortie par son orientation ostentatoirement pop et dance. Jamais ils ne s'étaient autant éloignés de leurs racines punks, voire même de leur image gothique qui leur collait à la peau alors qu'ils refusaient d'être associés à ce courant. Pour parvenir à ce résultat, ils ont fait appel au producteur Stephen Hague connu jusqu'alors pour ses collaborations avec OMD, Pet Shop Boys ou New Order pour leur single True Faith. De plus en plus passionné par les ordinateurs et les sons électroniques, c'est Steven Severin qui a orienté le groupe dans cette direction. Ils étaient alors au bord de l'implosion. Jamais leur relation n'avait autant été sous tension. Cet album était une tentative de réconciliation entre la charismatique (et caractérielle) Siouxsie, Steven Severin son ancien petit ami, et Budgie avec lequel elle s'est officiellement fiancée durant les sessions d'enregistrements. Les nouveaux membres, le guitariste Jon Klein et le claviériste Martin McCarrick (Marc Almond, Bryan Ferry, The Glove, Dead Can Dance, This Mortal Coil), tous deux arrivés en 1987, observaient, impuissants, cette situation ubuesque. Pour ne rien arranger, les musiciens n'ont pas enregistré ensemble, chacun était dans un studio séparé. Stephen Hague récupérait ensuite chaque session et les assemblait à l'aide de ses sequencers et ordinateurs. Au contraire de Severin, Siouxsie ne gardera pas un bon souvenir de ce processus. Seuls l'onirique Drifter inspiré de Morricone, et le tout aussi vaporeux Softly trouveront grâce à ses yeux, le reste de l'album manquant d'âme selon elle. Et surtout, elle reprochera à Hague d'avoir transformé son hommage à l'actrice Jayne Mansfield Kiss Them For Me en un hit trop difficile à interpréter live. En effet, le producteur chevronné a samplé des bouts de sa voix, puis les a recollé et transposé hors de sa tonalité habituelle. Cette chanson aux sonorités world se rapprochant ainsi du side project de Budgie et Siouxsie, The Creatures, bénéficie de la présence aux percussions de Talvin Singh qui collaborera par la suite avec Björk. Si, sur le plan musical, Superstition peut paraître plus solaire que ses prédécesseurs, il n'en demeure pas moins du pur Banshees avec ses paroles oppressantes, et cette atmosphère schizophrène, destructrice. A leur image.

Musiciens

Siouxsie Sioux : chant
Steven Severin : basse, claviers
Budgie : batterie percussions, claviers
Martin McCarrick : claviers, violoncelle, dulcimer
Jon Klein : guitares

Talvin Singh : percussions indiennes

Titres

01. Kiss Them for Me
02. Fear (Of The Unknown)
03. Cry
04. Drifter
05. Little Sister
06. Shadowtime
07. Silly Thing
08. Got To Get Up
09. Silver Waterfalls
10. Softly
11. The Ghost In You

Vidéos

Kiss Them For Me : lien vidéo ici

Little Sister : lien vidéo ici

Silly Thing : lien vidéo ici

lundi 12 avril 2021

The Creatures - Hái! (2003)

The Creatures Hai
The Creatures - Hái! (2003)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dernier voyage pour The Creatures. Après avoir exploré Hawaii (Feast, 1983) et l'Espagne (Boomerang, 1989), les voilà déposer leurs valises au Japon pour une ultime étape. Le duo a été fondé au début des années 80 par la chanteuse iconique Siouxsie Sioux et celui qui deviendra son mari, le batteur Budgie. A l'origine, ce projet était une échappatoire à la formation à succès Siouxsie & The Banshees, puis deviendra leur activité principale après l'éclatement de celle-ci en 1996. La fin du couple entraînera avec elle la fin du groupe en 2005. Hái! qui signifie "dites oui" en japonais, est né de l'enregistrement de sessions percussives à Tokyo en 2002, entre Budgie et Leonard Eto, joueur de taiko (gros tambour traditionnel japonais). D'origine américano-japonaise, Eto s'est fait connaître en tant que membre de l'ensemble rythmique Kodo. Fan de leur travail, Budgie a réalisé son rêve en jouant avec lui durant plus d'une heure de manière ininterrompue en studio. De retour dans sa demeure en France, il a découpé les enregistrements en neuf segments afin d'en faire des chansons sur lesquelles Siouxsie a imaginé les mélodies puis déposé sa voix. Quelques ajouts de percussions ont été nécessaires pour un résultat impressionnant, entre sons organiques, ethniques et fougueux. Libérés de toutes contraintes, sans l'appui d'une maison de disque ni d'aucun producteur, les deux artistes proposent une musique expérimentale dense, donnant cette étrange impression de continuité, comme un seul bloc. Que l'on aime ou pas, on ne peut pas leur reprocher ce choix atypique, bien loin des sentiers commerciaux. A classer à côté du tout aussi percutant Kala Rupa de Greg Ellis. 

Musiciens

Siouxsie Sioux : chant
Budgie : batterie, percussions, piano, yueh ch'in (luth chinois), marimba, synthétiseurs

Leonard Eto : taiki

Titres

01. Say Yes!
02. Around The World
03. Seven Tears
04. Godzilla!
05. Imagoro
06. Tourniquet
07. Further Nearer
08. City Island
09. Tantara!

Vidéos

Godzilla : lien vidéo ici

Say Yes! : lien vidéo ici

Further Nearer : lien vidéo ici

jeudi 30 juillet 2020

Siouxsie And The Banshees - The Scream (1978)

Siouxsie & The Banshees The Scream
Siouxsie And The Banshees - The Scream (1978)

Pourquoi écouter ce disque ?

Alors qu'en cette fin des années 70, les dinosaures prog-rock et folk-rock s'éteignent tout doucement, surgissent deux nouvelles espèces musicales balayant tout sur leur passage, le disco et le punk. Fondés en 1976, Siouxsie And The Banshees appartiennent à cette nouvelle ère. Si Sid Vicious  des Sex Pistols occupe le poste de batteur dans la première mouture aux côtés de Siouxsie Sioux et du bassiste Steven Severin, très vite, la formation va se tourner vers un post-punk innovant et expérimental suite à l'arrivée du batteur Kenny Morris ainsi que du guitariste-saxophoniste John McKay. Héritiers en ce sens du Velvet Underground dans leur recherche d'un son inédit, les Banshees influenceront à leur tour toute une génération, de Joy Division à The Cure avec lesquels ils deviendront très proche, du moins durant un temps. Malgré une certaine renommée à la fin de l'année 1977, le groupe n'est toujours pas signé chez un label. Il le sera courant 78 par Polydor suite à une campagne de fans inscrivant sur les murs de Londres "Sign the Banshees: do it now!". Produit par Steve Lillywhite, The Scream surprend son monde à sa sortie par son aspect innovant. Considéré aujourd'hui comme un incontournable de toute bonne discothèque qui se respecte, il comporte quelques classiques inégalés tels que Jigsaw Feeling et sa basse froide, un Mirage incisif, le martial Metal Postcard, ou encore un Switch hanté comme jamais. Impossible non plus de passer à côté de la reprise des Beatles Helter Skelter liée à l'inquiétant criminel Charles Manson. Seul faux pas, l'absence du lumineux Hong Kong Garden sorti en single, inoubliable avec son introduction au xylophone. Erreur réparée avec les rééditions en CD. 

Musiciens

Siouxsie Sioux : chant
John McKay : guitares, saxophone
Steven Severin : basse
Kenny Morris : batterie, percussions

Titres

01. Pure
02. Jigsaw Feeling
03. Overground
04. Carcass
05. Helter Skelter
06. Mirage
07. Metal Postcard (Mittageisen)
08. Nicotine Stain
09. Suburban Relapse
10. Switch

   

lundi 1 juillet 2019

Siouxsie - Mantaray (2007)

Siouxsie Mantaray
Siouxsie - Mantaray (2007)

Pourquoi écouter ce disque ?

Août 2006, la nouvelle fait l'effet d'une bombe : Siouxsie retourne en studio ! Libérée des Banshees, affranchies de The Creatures, séparée de Budgie, la Reine des Goths décide de collaborer avec de nouveaux musiciens, sans liens avec son passé. Mantaray sort en 2007, il est coproduit par Steve Evans et Charlie Jones. Ce dernier s'est fait connaître dans le milieu musical pour son travail auprès d'Ofra Haza, de Loreena McKennitt, de Robert Plant et de Goldfrapp. Ensemble, ils réalisent ce que Siouxsie sait faire de mieux, explorer de nouveaux horizons musicaux, sans se limiter à un genre en particulier. Les dix titres de l'album naviguent entre britpop mélodieuse (About To Happen), glam rock renaissant (They Follow You), jazz expérimental (Drone Zone), airs tribaux (One Mile Below) ou musique de film (Here Comes That Day aux couleurs très "jamesbondiennes"). Into A Swan, abordant la thématique de la métamorphose, le Loveless fataliste, If It Doesn't Kill You d'inspiration nietzschéenne ainsi que le splendide Sea Of Tranquility que n'aurait pas renié David Bowie demeurent les moments les plus intenses de Mantaray. Plus de dix ans après sa sortie, ce disque n'a pas pris une ride et demeure, à ce jour, la dernière production studio d'une des plus grandes dames de la scène rock de ces cinquante dernières années. 

Musiciens

Siouxsie : chant

Steve Evans : guitares, programmation ukulele
Charlie Jones ! basse, claviers, autoharpe
Clive Deamer : batterie
Hossam Ramzy : percussions
Ken Dewar : percussions
Noko : guitares, claviers, programmation
Phil Andrews : guitares, claviers, programmation
Terry Edwards : saxophone, trompette, bugle
Ted Benham : hammered dulcimer, vibraphone
Davide Rossi : cordes

Titres

01. Into A Swan
02. About To Happen
03. Here Comes That Day
04. Loveless
05. If It Doesn't Kill You
06. One Mile Below
07. Drone Zone
08. Sea Of Tranquility
09. They Follow You
10. Heaven And Alchemy

lundi 8 mai 2017

Hector Zazou - Chansons Des Mers Froides (1994)

Hector Zazou Songs From The Cold Seas
Hector Zazou - Chansons Des
Mers Froides (1994)
"Les Anglais ont Peter Gabriel, les Américains David Byrne, les Français Hector Zazou" - Jean-François Bizot.

Décédé en 2008, Hector Zazou était un artiste éclectique qui mêlait aussi bien musiques du monde que rock, classicisme ou musiques électroniques. Après l'Afrique (Noir Et Blanc, Sahara Blue) et la Corse (Les Nouvelles Polyphonies Corses), il se tourne du côté des régions arctiques de notre belle planète et publie en 1994 le très surprenant Chansons Des Mers Froides. Ce concept-album combine avec ingéniosité chants traditionnels séculaires de peuplades disparates (Aïnous du Japon, Inuits du Groenland, Iacoutes de Sibérie...) mais aussi d'Écosse, d'Islande et de Scandinavie, à une musique ambient moderne très prenante. 

Aux côtés d'authentiques artistes locaux peu connus (ensemble Värttina de Finlande, Lena Willemark de Suède, Wimme Saari de Laponie finlandaise, Catherine-Ann MacPhee d'Écosse, Tokiko Kato du Japon, Lioudmila Khandi de la Yacoutie sibérienne, Elisha Kilabuk et Koomoot Nooveya du Groenland), Hector Zazou a fait appel à quelques grandes figures de la scène internationale : Björk (impressionnante sur le magnifique Visur Vatnsenda-Rosu chanté dans sa langue natale), Suzanne Vega et John Cale (tous deux surprenants dans leur interprétation de The Long Voyage à l'atmosphère très "Cocteau Twins"), Jane Siberry (vibrante d'émotion sur un She's Like A Swallow revisité à la perfection) et Siouxsie (fidèle à elle-même avec ce The Lighthouse hanté, aux paroles extraites d'un poème de Wilfred Gibson). Brendan Perry (Dead Can Dance), Budgie (Siouxsie & The Banshees), Jerry Marotta (Peter Gabriel), Harold Budd (Cocteau Twins), B.J. Cole (Roger Waters, David Gilmour, Procol Harum, Björk...), Ligthwave ainsi que le Balanescu Quartet sont sur la longue liste des musiciens également conviés.

Grâce à ce Chansons des Mers Froides, Hector Zazou démontre une nouvelle fois l'énorme potentiel de la musique, capable de nous faire voyager rien qu'en fermant les yeux. Certaines prestations sont littéralement à couper le souffle (les déjà mentionnées Visur Vatnsenda-RosuShe's Like A SwallowThe Lighthouse ainsi que Iacoute Song) et confirment cette citation attribuée à Charles Darwin : "La musique est l'un des dons de l'humanité les plus mystérieux".

Musiciens


Hector Zazou : claviers

Värtina : chant
Björk : chant
Suzanne Vega : chant
John Cale : chant
Lena Willemark : chant
Vimme Saari : chant
Jane Siberry : chant
Siouxsie : chant
Catherine-Anne MacPhee : chant
Tokito Kato : chant
Lioudmila Khandi : chant

Marc Ribot : guitare
Pierre Chaze : guitare
Lone Kent : guitare
B.J. Cole : pedal steel guitare
Guy Sigsworth : piano
Patrick Morgenthaler : piano
Harold Budd : claviers
Guy Delacroix Herpin : basse
Sara Lee : basse
Orlan Mongouch : basse
Brendan Perry : percussions
Angelyn Tytot : percussions
Sakharine Percussion Group : percussions
Sissimut Dance Drummers : percussions
Ainu Dancers OfHokkaido : percussions
Sargo Maianagacheva : tambours
Ivan Sopotchine : tambours
Budgie : batterie
Jerry Marotta : batterie
Mark Isham : trompette
Renault Pion : clarinette, saxophone, cornemuse, clarinette, flûte
Ale Möller : mandole
Jan Johan Andersen : guimbarde
Lightwave : sons électroniques
Elisabeth Valletti : harpe
The Balanescu Quartet : cordes
Noriko Sanagi : koto
Claudie Amirault : chœurs
Demmine Ngamtovsovo : chant rythmique
Tchotghtguerele Chalchin : chant chamane

Titres


01. Annukka Suaren Neito
02. Visur Vatnsenda-Rosu
03. The Long Voyage
04. Havet Stomar
05. Adventures In The Scandinavian Skin Trade
06. She's Like A Swallow
07. The Lighthouse
08. Oran Na Maighdean Mhara
09. Yaisa Maneena
10. Iacoute Song
11. Song Of The Water

dimanche 5 mars 2017

Siouxsie And The Banshees - A Kiss In The Dreamhouse (1982)

Siouxsie & The Banshees A Kiss In The Dreamhouse
Siouxsie And The Banshees -
A Kiss In The Dreamhouse (1982)
Siouxsie a toujours détesté les étiquettes et particulièrement celle de "gothique" qui continue à lui être attribuée. Pourtant, il n'y a pas à dire, elle était bien la Reine de ce mouvement dans les années 80. 

Sorti en octobre 1982, A Kiss In The Dreamhouse figure parmi les meilleurs albums de la discographie des Banshees grâce à la fulgurance de ses titres et à son aspect expérimental. A l'aide de l'ingénieur du son Mike Hedges connu pour son excellent travail sur Seventeen Seconds et Faith de The Cure, le groupe arrange sa musique à l'aide d'effets sonores inédits pour lui (loops, reverbs) et de toute une panoplie d'instruments nouveaux : flûtes, harmonica, orgue, percussions diverses, cordes. 

Violons et violoncelle apparaissent sur l'intrigant Obsession. Pour la petite histoire, la jeune violoncelliste dont il s'agit probablement du premier enregistrement est Caroline Lavelle. Elle connaîtra par la suite une carrière internationale formidable en jouant aux côtés des plus grands comme Radiohead, Muse, Massive Attack ou encore Tarja, Peter Gabriel et, surtout, Loreena McKennitt. En 2016, avec deux musiciens de cette dernière, Brian Hughes et Hugh Marsh, elle fondera le groupe de musique world/celtique Secret Sky

Obsession, qui relate de l'intérieur ce qui ce passe dans la tête d'un obsédé introduit frauduleusement dans la chambre de sa victime, laisse un sentiment de malaise. L'album, dans son intégralité, est construit autour du thème de l'érotisme et du sexe. La pochette laisse peu d’ambiguïté. Construite comme une ode au lesbianisme, elle s'inspire d'une œuvre érotique de Gustav Klimt au fort pouvoir suggestif sur la sensualité du corps, Danaé. Le titre lui-même fait référence à cette fameuse "Dreamhouse", maison close du Los Angeles des années 40, où les prostituées usaient de la chirurgie esthétique afin de ressembler aux stars hollywoodiennes du moment et attirer ainsi plus de clients. Et que dire de Melt! aux paroles écrites par le bassiste Severin qui abordent sans détour le domaine du sadomasochisme (Leads to an insatiable desire / Of suicide... in sex). Une de leurs plus belles chansons encore aujourd'hui !

Dernier disque avec le guitariste John McGeoch, décédé en 2004, A Kiss In The Dreamhouse marque la fin d'une époque pour cette formation mythique. She' A Carnival toujours aussi coloré, le jazzy Cocoon ou Cascade, Painted Bird et Slowdive, tous aussi entraînants les uns que les autres, n'en finissent pas de raisonner dans nos têtes trente-cinq ans après...


Musiciens


Siouxsie Sioux : chant, percussions
Steven Severin : basse, orgue
John McGeoch : guitares, claviers, flûtes
Budgie : batterie, percussions, harmonica

Caroline Lavelle : violoncelle
Anne Stephenson : violon
Virginia Hewes : violon

Titres


01. Cascade
02. Green Fingers
03. Obsession
04. She's A Carnival
05. Circle
06. Melt!
07. Painted Bird
08. Cocoon
09. Slowdive