samedi 25 mars 2017

The Storys - Luck (2010)

The Storys Luck
The Storys - Luck (2010)
Drôle d'histoire que ce Luck, troisième et dernier album du groupe gallois The Storys. C'est durant ses sessions d'enregistrement que les six musiciens ont décidé de... se séparer. Le projet ne devait même pas arriver à son terme, mais devant la qualité des compositions, ils ont finalement fait machine arrière et décidé de sortir ce disque. Ouf !

Par rapport à son prédécesseur Town Beyond The Trees, le line-up a légèrement été modifié. Dai Smith, parti vers de nouveaux horizons, a cédé sa place à Rosalie Deighton. Désormais, The Storys comptent trois voix masculines en lead (Steve Balsamo, Rob Thompson, Andy Collins) et une féminine. Celle-ci se laisse pleinement appréciée sur Please Come Home, délicate ballade folk que l'on jurerait extraite du répertoire de Suzanne Vega si on ne la savait pas inédite. Caressante, cette voix n'est pas sans rappeler celle de Dolores O'Riordan des Cranberries. 

Entre rock californien, folk, blues et country, Luck est un album aux couleurs estivales facile d'accès. Si l'harmonica de Everybody Wants To Make It évoque dans un premier temps le Midnight Oil de l'époque Blue Sky Mining, le reste de l'album rend plutôt un vibrant hommage à leurs aînés américains que sont les Eagles ou les Beach Boys, sans oublier les légendaires Crosby, Stills, Nash & Young.  

L'histoire se terminera le 19 juin 2010 lors d'un dernier concert d'adieux à Swansea, quelques mois à peine après la sortie de Luck.  En sept ans d'existence, The Storys peuvent s'enorgueillir d'avoir tourné en premières parties d'Elton John, Céline Dion, Tom Jones, Sinéad O'Connor, Van Morrison, Joe Cocker, Carlos Santana et Katie Melua. 


Musiciens


Steve Balsamo : chant, harmonica, guitares
Rob Thompson : chant, guitares
Andy Collins : chant, basse
Rosalie Deighton : chant, guitares
Alan Thomas : claviers
Brian Thomas : batterie, percussions

Tim Hamill : guitares

Titres


01. Everybody Wants You To Make It
02. Daylights Calls Again
03. Burning Sun
04. California
05. Please Come Home
06. She'll Never Do That
07. Take All The Time That You Need
08. Long Way Up
09. Paper Plane
10. Before I Fall
11. All Inside

vendredi 24 mars 2017

Nine Stones Close - Traces (2010)

Nine Stones Close Traces
Nine Stones Close - Traces (2010)
Nine Stones Close est à l'origine le nom du projet solo d'Adrian Jones. En 2008, ce multi-instrumentiste britannique installé aux Pays-Bas sort sous ce nom St Lo, un premier disque autoproduit. Il récidive deux ans plus tard avec Traces, mais cette fois, il n'est plus seul aux commandes.

Le chant est désormais assuré par Marc Atkinson. Peu connu du grand public, il n'en demeure pas moins l'un des meilleurs chanteurs de la scène progressive actuelle. Ancien leader de Gabriel au début des années 2000, il a ensuite entamé une discrète carrière solo. Ami d'enfance de Bryan Josh, on a pu l'entendre aux chœurs sur certains albums de Mostly Autumn, aussi bien live que studio, ainsi que sur Below The Radar de Breathing Space. En 2009, il a participé à la résurrection de Mandalaband, formation mythique des années 70. Adrian et Marc sont accompagnés de Neil Quarrell à la basse et de Brendan Eyre aux claviers. Ce dernier n'est autre que le co-fondateur de Riversea aux côtés du même... Marc Atkinson.

Traces se compose de cinq titres, dont deux épiques, Threads et Thicker Than Water, atteignant respectivement les dix et quatorze minutes environ. L'artwork, œuvre de l'incontournable Ed Unitsky, restitue à la perfection l'ambiance fantomatique, désespérée et mélancolique de cet album sur lequel plane l'influence de Marillion (ère Hogarth), Porcupine Tree, Anathema, Retrospective mais aussi de Pink Floyd (claviers aériens, soli de guitare "gilmouriens"). Sans surprise, la prestation de Marc se situe au-delà des espérances. Sa voix, similaire à celle de l'archange Gabriel, Peter de son prénom, exprime une profonde tristesse que l'on ne peut que partager.

Album automnal par excellence, Traces est idéal pour toute introspection ou recueillement. Sans renouveler le genre d'un rock progressif aux penchants atmosphériques, il offre néanmoins de très belles éclaircies à travers un ciel sombre chargé de nuages.

Musiciens


Marc Atkinson : chant
Adrian Jones : guitares, basse, claviers, programmation
Brendan Eyre : claviers
Neil Quarrell : basse

Titres


01. Reality Check
02. Threads
03. Falling To Pieces
04. Traces
05. Thicker Than Water

dimanche 19 mars 2017

Maiden UniteD - Mind The Acoustic Pieces (2010)

Iron Maiden Piece Of Mind
Maiden UniteD - Mind The Acoustic
Pieces (2010)
Tribute band d'Iron Maiden, Maiden UniteD n'est pas une formation comme les autres. Au lieu de réinterpréter à la lettre les morceaux de son groupe fétiche, elle préfère se les réapproprier entièrement, leur donner des arrangements somptueux et livrer des versions acoustiques inédites saisissantes.

Mind The Acoustic Pieces est leur première livraison. L'ambition était de revisiter totalement le classique Piece Of Mind datant de 1983. Cette réinvention passe aussi par une pochette et un artwork exigeants, bien éloignés de l'univers fantasmagorique d'Eddie. Conçu pas la société Blacklake, ce travail classieux contribue à donner à Maiden UniteD sa propre identité.

Pour en trouver la source, il faut remonter à l'année 2006. Lors de la convention annuelle du fan-club hollandais d'Iron Maiden, le bassiste Joey Bruers, alors membre d'Up The Irons, autre tribute band qui officie depuis 1999, propose des versions acoustiques du large répertoire de la Vierge de Fer. Après cette première expérience plutôt bien accueillie, l'idée fait son chemin de transformer ce coup d'essai en un projet plus solide. Joey s'allie alors à Ruud Jolie, guitariste émérite de Within Temptation et d'Anneke van Giersbergen sur scène. Tous deux forment le noyau dur de ce qui deviendra Maiden UniteD.

Viennent les rejoindre par la suite Marco Kuypers (Cloudmachine) aux claviers, Mike Coolen (Within Temptation) à la batterie et Damian Wilson au chant. Ce dernier, particulièrement connu pour ses collaborations passées avec Landmarq, Threshold, Rick Wakeman ou Ayreon, est souvent considéré comme l'un des meilleurs chanteurs de sa génération. Sa prestation sur Mind The Acoustic Pieces ne fera que confirmer cette réputation.

L'album sort en 2010 et suscite l'admiration tant tout y est remarquable. Chaque titre, chaque accord a bénéficié d'une attention particulière, tel un travail d'orfèvre. Damian, fidèle à lui-même, est bel et bien bluffant. Il suffit d'écouter sa prestation a cappella sur le mystique Revelations pour tomber immédiatement sous le charme. Littéralement habité, il donne vie à l'ensemble, à tel point que l'on en oublie l'œuvre originale.

De Where Eagles Dare, inspiré à l'origine du roman Quand les aigles attaquent, aux mondes de Dune avec To Tame A Land, sublime duo en compagnie d'Anneke van Giersbergen, en passant par The Trooper transformée en une émouvante narration de la bataille de Balaklava racontée par un soldat mort au combat, ou Flight Of Icarus basé sur le mythe du héros grec Icare, tous ces titres se trouvent transcendés et ne connaissent ni faiblesse, ni temps mort.

Doté d'une intelligence rare, Mind The Acoustic Pieces comblera à ne pas en douter les fans les plus exigeants d'Iron Maiden, mais aussi un public curieux désireux de s'initier par ce biais à une des formations phares de l'histoire du heavy metal.

Iron Maiden Piece Of Mind
Iron Maiden - Piece Of Mind (1983)


Musiciens


Damian Wilson : chant
Ruud Jolie : guitare
Joey Bruers : basse
Marco Kuypers : claviers
Mike Coolen : batterie

Anneke van Giersbergen : chant

Titres


01. Where Eagle Dare
02. The Trooper
03. Quest For Fire
04. Still Life
05. Revelations
06. Die With Your Boots On
07. Flight Of Icarus
08. Sun And Steel
09. To Tame A Land

samedi 18 mars 2017

Luigi Rubino - Il Soffio E La Voce (2016)

Luigi Rubino Il Soffio E La Voce
Luigi Rubino - Il Soffio E La Voce
(2016)
Sept années séparent A Theme For The Moon de Il Soffio E La Voce, deuxième œuvre en solitaire du pianiste italien Luigi Rubino. Outre cette même ambiance mélancolique, les deux albums sont reliés par le titre Glace Of Dust dont une suite est donnée ici. 

Aucun des musiciens participants au premier opus n'ont été convié. Luigi a préféré faire appel à de nouvelles compétences ce qui, par conséquent, élargit son spectre musical. Si le violon est toujours présent au travers d'Eleonora Amato, nous découvrons la flûte de Carlo Cantocalakis, l'accordéon de Giulio Fazio, les guitares de Genno Panza et de Riccardo Prencipe, son vieil ami de Corde Oblique avec lequel il joue depuis Respiri en 2005, ainsi que les sonorités electro de Giorgio Cerrato. Mais la plus belle découverte est la voix céleste d'Annalisa Madonna, également une des chanteuses de Corde Oblique.

Combinée au piano de Luigi, elle contribue à donner vie à un univers cinématographique dans lequel se croisent les mondes d'Ennio Morricone (Oltre La Voce) et de Yann Tiersen (The Last Time). Puis, tel un fragile voile de soie, elle vient délicatement se déposer sur The Kiss, non sans rappeler une certaine Lisa Gerrard dans sa technicité parfaitement maîtrisée, ou sur le troublant Illusion, écho lointain au célèbre Lac Des Cygnes de Tchaïkovski. Ensemble, il font resurgir en nous la nostalgie d'une enfance heureuse et malicieuse au travers Fantasia In La, et ceux sont à nos premiers émois que nous pensons à l'écoute de ce bouquet final qu'est Those Flowers, composé avec inspiration par Riccardo Prencipe.

Dépeindre l'âme humaine dans toute sa splendeur mais aussi dans sa noirceur la plus profonde semble avoir été l'ambition secrète de Luigi Rubino. Onirique et introspective, Il Soffio E La Voce demeure une œuvre à la fois ténébreuse et envoûtante qui apportera, pourtant, un certain bien-être à peine avouable à qui saura prendre le temps de l'écouter et de l'apprécier à sa juste valeur.


Musiciens


Luigi Rubino : piano

Annalisa Madonna : chant
Eleonara Amato : violon
Nino Bruno : chant
Giorgio Cerrato : drones
Genno Panza : guitare
Riccardo Prencipe : guitare
Carlo Cantocalakis : flûte, chant
Giulio Fazio : piano, accordéon, glockenspiel

Titres


01. Oltre La Voce
02. Luce Mia Luce
03. Star
04. The Last Time
05. Campi Di Luce
06. Glace Of Dust (Part 2)
07. Fantasia In La
08. The Kiss
09. My Message For You
10. Sensibility Is The Beginning
11. Illusion
12. Let Love
13. Those Flowers
14.The Earth Screams With Pain

mercredi 15 mars 2017

Luigi Rubino - A Theme For The Moon (2009)

Luigi Rubino A Theme For The Moon
Luigi Rubino - A Theme For The Moon
(2009)
Comment décrire la beauté à l'état pur ? Cette question se pose à l'écoute de A Theme For The Moon, première œuvre en solitaire du pianiste Luigi Rubino.

Italien d'origine napolitaine, Luigi apprend le piano et l'orgue d'église dès l'âge de dix ans. Il se familiarise très vite avec Satie, Debussy ou Rachmaninov qui l'influenceront tout au long de son parcours musical. En 1997, il fonde Ashram avec le chanteur Sergio Panarella que l'on peut entendre furtivement sur ce disque. Ils sont ensuite rejoints par le violoniste Alfredo Notarloberti, puis par le violoncelliste Leonardo Massa également présent ici. Ashram deviendra un des piliers du label français Prikosnovénie aux côtés d'autres formations néoclassiques comme Corde Oblique, Caprice ou Collection d'Arnell-Andréa. C'est sur ce même label que sort A Theme For The Moon en 2009. 

Piano, violon et violoncelle habillent majestueusement chacune des douze pièces constituant ce tableau unique d'évasion, de solitude et nostalgie. Des voix aériennes, quasi-fantomatiques, traversent épisodiquement cet espace musical au demeurant si fragile. La soprano Claudia Florio est de celles-ci. Les passionnés de Corde Oblique reconnaîtront à ne pas en douter la voix de Lupercalia, première formation de Riccardo Prencipe. 

A Theme For The Moon est une œuvre sensible et délicate qui plonge son auditeur aux racines de la musique baroque italienne pour le faire resurgir à l'époque de Yann Tiersen et de son Good Bye Lenin!. Fermez les yeux... écoutez... les mots sont inutiles.


Musiciens


Luigi Rubino : piano

Piero Massa : violon, alto
Leonardo Massa : violoncelle
Claudia Florio : chant
Maria Portolano : chant
Simona Gusti : chant
Sergio Panarella : chant
Matilde De Feo : chant

Titres


01. Last Dance
02. Nostalgie
03. Fragments
04. Les Larmes D'Automne
05. Voice In The Eyes
06. Every Desire
07. Melancholic Lisbon
08. Before Love
09. Glace Of Dust
10. Behind The Clouds
11. D'Inverno
12. He Is Her

lundi 13 mars 2017

Corde Oblique - Respiri (2005)

Corde Oblique Respiri
Corde Oblique - Respiri (2005)
Après deux albums, Soehrimnir et Florilegium, Lupercalia devient Corde Oblique sous l'impulsion de son leader et fondateur Riccardo Prencipe. Il s'agit là d'une évolution et non d'une rupture puisque le concept en est peu éloigné. Riccardo demeure le principal compositeur et continue à nous enchanter avec son jeu de guitare fin et subtil. Le violon, omniprésent, est joué par le talentueux Alfredo Notarloberti d'Ashram.

Ce qui change, c'est la multiplication des voix. Le chant n'est plus assuré par une seule et unique chanteuse, mais par quatre interprètes dont un homme. Actrice et chanteuse, Caterina Pontrandolfo pose sa voix sur onze des quinze titres de Respiri. Présente sur tous les albums suivants, elle occupe une place centrale dans le projet Corde Oblique. L'expressivité de son art apporte l'excellence à chacune des compositions. Catarina Raposo est membre du groupe portugais Dwelling. Elle amène avec elle la mélancolie propre à son pays sur les splendides Waves et Winds Of Fortune chanté dans sa langue natale. Les autres langues du disques sont l'italien et l'anglais. C'est dans cet idiome qu'Alessandra Sandovito, chanteuse soprano d'Hexperos et de Gothica, interprète avec toute la douceur qui lui est due le magnifique Orme que l'on croirait sorti de la bande originale de Twin Peaks. Julee Cruise n'est pas bien loin... La partie masculine est assurée par Corrado Videtta d'Argine, formation napolitaine comprenant notamment en son sein Alfredo Notarloberti. Ensemble, ils exécutent, accompagnés de Riccardo à la guitare classique, un Eventi aux sonorités très latines.

Autre nouveauté, la participation de musiciens non titulaires. Ainsi, Riccardo a fait appel aux pianistes Luigi Rubino d'Ashram et Francesco Villani. De formation jazz, ce dernier est seul aux manettes sur le court Fantasia Sui Tasti Bianchi haut en couleurs. Ascesi, librement inspiré de la ville d'Assise, voit le chant de Caterina secondé par la clarinette rieuse et malicieuse de Franco Perreca.

La musique romantique, poétique et d'une grande pureté de Corde Oblique forme un joyau s'adressant directement au cœur. Concepteur d'un folk éthéré aux couleurs méditerranéennes, Riccardo Prencipe entre dans la catégorie des artistes authentiques possédant le don si rare de manier avec adresse les émotions de l'âme humaine tel un magicien. Respiri en est le résultat, le premier d'une longue série.


Musiciens


Riccardo Prencipe : guitares classiques et acoustiques, claviers, percussions

Caterina Pondrandolfo : chant
Catarina Raposo : chant
Alessandra Santovito : chant
Corrado Videtta : chant
Alfredo Notarloberti : violon
Luigi Rubino : piano
Francesco Villani : piano
Franco Perreca : clarinette

Titres


01. Intro (Cpatatio Benevolaentiae)
02. My Promise
03. Eventi
04. Waves
05. ... Di Parigi
06. ... Di Parigi
07. Ascesi
08. Orme
09. Fantasia Sui Tasti Bianchi
10. A Guitar Sounded Like A Lute
11. A Guitar Sounded Like A Lute
12. Dentro
13. Le Onde
14. Progressive
15. Winds Of Fortune

samedi 11 mars 2017

Dwelling - Moments (2001)

Dwelling Moments
Dwelling - Moments (2001)
Madredeus fait des petits. Dwelling est de ceux-là. Cette formation portugaise fondée en 1998 par le guitariste Nuno Roberto était d'abord un simple projet solo. Puis, en 2000, elle s'est transformée en quintet suite à l'arrivée de la jeune chanteuse Catarina Raposo, du guitariste d'origine cap-verdienne Helder Dias, de la violoniste Silvia Freitas et du bassiste Jaime Ferreira.

En 2001, Dwelling sort un premier mini-album intitulé Moments sur le label Equilibrium Music basé à Lisbonne. Le disque comporte seulement cinq titres pour une petite vingtaine de minutes. Alors que les trois premiers sont chantés en anglais, le quatrième est interprété dans leur langue natale et le dernier est un instrumental.

La musique de Dwelling est douce, légère et agréable. Elle puise son inspiration aussi bien dans le folklore portugais, le fado en particulier, que dans la bossa nova, le jazz et le mouvement néoclassique. Les paroles sont soufflées par les grands poètes que sont Yeats, Edgar Allan Poe, William Blake ou Fernando Pessoa. Plus modernes, les œuvres de George Orwell et de Philip K. Dick sont la source du texte sombre de Dear Blossom.

Deux années seront nécessaire pour donner une suite à ce premier essai qui s'en sort avec les honneurs. Ce sera Humana, tout aussi passionnant. 


Musiciens


Catarina Raposo : chant
Silvia Freitas : violon
Helder Dias : guitare acoustique
Nuno Roberto : guitare acoustique
Jaime Ferreira : basse

Titres


01. A Gaze Of Innocence
02. Dear Blossom
03. Trivial Yet Profound
04. A Dança (Tecendo O Feittiço)
05. Rain

vendredi 10 mars 2017

Amarok - Tierra De Especias (2000)

Amarok Tierra De Especias
Amarok - Tierra De Especias (2000)
Tierra De Especias, quatrième album de la formation espagnole Amarok, est une invitation au voyage. Son leader Robert Santamaría, en compagnie de ses musiciens, navigue tout autour de ce pourtour méditerranéen historiquement si riche et mystérieux, bifurque ensuite jusqu'au Japon en passant par l'Inde, sans oublier la Vieille Europe.

Chaque titre de Tierre De Especias s'inspire d'un lieu particulier identifié sur la carte ancienne fournie dans le livret. Ainsi, le loufoque Naki Naki fait explicitement référence à l'Empire du soleil levant, tandis que M'Goun, une des meilleures chansons du disque, n'est autre qu'une rivière et un sommet du Maroc portant le même nom. Pont entre l'Orient et l'Occident, l'île de Samothrace est réenchantée à travers l'instrumental Danza De Samotracia, duo pour saz et violon.

De ses différents voyages en Turquie, Robert a ramené dans ses valises un saz, sorte de luth à manche long, un qanun, cithare très répandue au Moyen-Orient, et toute une série de percussions aussi originales les unes que les autres. Ainsi, la combinaison de ces instruments orientaux à ceux de son groupe donne une texture toute particulière à la musique jouée qui combine un rock progressif ambitieux et une world music haut de gamme.

En ce début de millénaire, la formation classique d'Amarok se met lentement en place. Outre Robert, Manel Mayol (flûte) et Victor Estrada (basse) déjà présents à l'époque de Gibra'ara, de nouveaux musiciens font leur entrée : le guitariste Carlos Gallego, le violoniste Robert Abella et la saxophoniste Mireia Sisquella. Le batteur Pau Zañarto fait une brève mais impressionnante apparition sur El Caramillo Del Alba et Azabel Cuentacuentos, épique flamboyant d'une vingtaine de minutes maîtrisé d'un bout à l'autre. Intuitif dans son style, il officiera de manière permanente à partir de l'album suivant. Quant au chant, il a été confié à An Mari Morón qui effectue un travail remarquable dans un contexte compliqué suite à la défection surprise de Lídia Cerón, la chanteuse historique. Mais elle ne restera pas non plus, Robert lui préférera Marta Segura qui deviendra LA voix d'Amarok. 

Avec Tierra De Especias, Amarok poursuit sa mue qui l'éloigne progressivement des terres celtiques de ses débuts perceptibles sur Els Nostres Petits Amics et surtout Canciones De Los Mundos Perdidos. Cette fusion prog-world apporte une saveur particulièrement épicée à une musique vivante qui ne demande qu'à être partagée.  

Musiciens


An Mari Morón : chant
Robert Santamaría : claviers, accordéon, guitares, saz, qanun, autoharp, percussions
Carlos Gallego : guitares, chant
Victor Estrada : basse, guitare espagnole
Robert Abella : violon, cithare
Mireia Sisquella : saxophone

Manel Sesé : percussions
Jose Walero : percussions
Pau Zañarto : batterie

Titres


01. Dioses
02. El Torrent De Colobres
03. M'Goun
04. Chenini
05. El Caramillo Del Alba
06. Naki Naki
07. Els Millors Bufons
08. El Gran Bazar
09. Danza De Samotracia
10. Azabel Cuentacuentos

mardi 7 mars 2017

The Prog Collective (2012)

The Prog Collective
The Prog Collective (2012)
Durant les années 70, le rock progressif était un domaine essentiellement réservé aux hommes. C'est pourquoi lorsque Billy Sherwoood propose de réunir en 2012 sur un même album, The Prog Collective, les vieux dinosaures survivants de cette époque, une seule femme est conviée parmi la quinzaine de musiciens, la fabuleuse Annie Haslam de Renaissance.

Les premiers à avoir répondu présents à son appel sont ses anciens complices de Yes : Rick Wakeman, Chris Squire, Tony Kaye, Peter Banks et Geoff Downes. Les artistes suivants sont eux aussi des pointures : John Wetton (Asia, UK, Icon, King Crimson, Roxy Music, Renaissance), Alan Parsons (Alan Parsons Project), Tony Levin (Peter Gabriel, King Crimson), Garry Green (Gentle Giant), Steve Hillage (Gong), Colin Moulding (XTC), John Wesley (Porcupine Tree, Fish), Richard Page (Mr. Mister), Jerry Goodman (Mahavishnu Orchestra), David Sancious (Sting, Peter Gabriel) et Larry Fast (Peter Gabriel, Foreigner, Annie Haslam).

Tout au long des sept titres, Sherwood et ses amis délivrent un rock progressif classique, sans réelle surprise. Plaisante à écouter, la musique se situe dans la lignée de ce que produit Yes. En fait, l'intérêt principal de ce projet réside dans les échanges entre musiciens. Ainsi, le chant puissant du regretté John Wetton fait face au violon oriental de Jerry Goodman sur The Laws Of Nature. The Technical Divide voit la basse virevoltante de feu Chris Squire accompagner la légende qu'est Alan Parsons. Social Circles marque la rencontre au sommet entre une Annie Haslam toujours aussi éblouissante et le guitariste Peter Banks aujourd'hui disparu. Efficace et intéressante, cette chanson évoque davantage ce qu'a proposé la chanteuse en solo que l'œuvre de Renaissance.

Face au succès rencontré par The Prog Collective, Billy Sherwood renouvellera l'expérience l'année suivante avec, cette fois-ci comme unique chanteuse, Sonja Kristina de Curved Air, contemporaine d'Annie au début de sa carrière.

Musiciens


Billy Sherwood : chant, batterie, guitare, claviers, basse
Annie Haslam : chant
John Wetton : chant
Alan Parsons : chant
Richard Page : chant
Colin Moulding : chant
John Wesley : chant, guitare
Garry Green : guitare
Peter Banks : guitare
Steve Hillage : guitare
Geoff Downes : claviers
David Sancious : claviers
Larry Fast : claviers
Tony Kaye : claviers
Rick Wakeman : claviers
Tony Levin : basse
Chris Squire : basse
Jerry Goodman : violon

Titres


01. The Laws Of Nature
02. Over Again
03. The Technical Divide
04. Social Circles
05. Buried Beneath
06. Follow The Signs
07. Check Point Karma

lundi 6 mars 2017

Renaissance - Live In Chicago (2010)

Renaissance Live In Chicago
Renaissance - Live In Chicago (2010)
Live In Chicago, enregistré en 1983, est à l'image du Renaissance des années 80, une déception. Comme pour les autres formations de rock progressif, cette décennie leur a été fatale.

Du Renaissance de l'âge d'or (1973-1978), il ne reste plus que Annie Haslam (chant), Michael Dunford (guitare) et Jon Camp (basse). Exit le claviériste John Tout et le batteur Terence Sullivan, tous deux partis en 1980. Personne n'occupera par la suite leur poste de manière permanente. Pour cette tournée de 1983, Mike Taylor et Gavin Harrison, alors inconnu à l'époque, ont été recrutés. Gavin deviendra célèbre par la suite, non seulement pour son jeu de batterie unique, mais aussi pour avoir joué au sein de Porcupine Tree puis de King Crimson, ainsi que pour nombre d'artistes célèbres (Iggy Pop, Sam Brown, Dave Stewart...). 

Cette tournée américaine vise à promouvoir le dernier album en date Time-Line disponible depuis peu. Il fait suite au tout aussi peu séduisant Camera Camera sorti en 1981. Le trio était à cette époque en quête désespérée d'un succès commercial, ce qui lui a fait perdre son âme. Les longs développements symphoniques ont été abandonnés au profit d'une musique pop insipide. Cette chute sans fin dans les abîmes fait peine.

Sur le papier, Live In Chicago, publié en 2010, suscite un vif intérêt. La set list comporte onze titres de la belle époque. Seul Flight provient de Time-Line. Son interprétation est cependant une bonne surprise, l'introduction au piano évoque les années "Tout" et le chant haut perché d'Annie touche au sublime. 

Là où le bât blesse, c'est, d'une part, la médiocre qualité sonore digne d'un mauvais bootleg, et, d'autre part, la set list trompeuse. Seuls Nothern Lights, Flight et Running Hard sont présentés dans leur intégralité. D'Ashes Are Burning, n'a été conservé que le final, certes sublime, mais il manque toute la première partie de ce titre culte. Et ce n'est pas le pire, les huit titres restants inscrits sur le livret ne sont en fait qu'un medley de moins d'une vingtaine de minutes rassemblés sur une seule plage du disque. Cerise sur le gâteau, aucunes notes de Day Of The Dreamer et At The Harbour pourtant annoncés n'ont été jouées. Bref, beaucoup d'approximations qui suscitent un réel malaise, d'autant plus que ce disque est présenté comme une production de Michael Dunford.

Une fois ces informations intégrées et digérées, il faut prendre ce Live In Chicago comme le témoignage d'une époque aujourd'hui révolue. Il apporte un éclairage sur une période peu glorieuse de cette formation qui a pourtant tant apporté à la musique contemporaine la décennie précédente. 

Musiciens


Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitare, chant
Jon Camp : basse, chant
Mike Taylor : claviers
Gavin Harisson : batterie

Titres 


01. Northern Lights
02. Flight
03. Running Hard
04. Opening Out
05. Day Of The Dreamer
06. Fanfare (Song Of Scheherazade)
07. Ocean Gypsy
08. At The Harbour
09. Festival Preparations (Song Of Scheherazade)
10. Can You Understand
11. Touching Once
12. Ashes Are Burning

Après correction:
01. Northern Lights
02. Flight
03. Running Hard
04. Medley
05. Ashes Are Burning

dimanche 5 mars 2017

Siouxsie And The Banshees - A Kiss In The Dreamhouse (1982)

Siouxsie & The Banshees A Kiss In The Dreamhouse
Siouxsie And The Banshees -
A Kiss In The Dreamhouse (1982)
Siouxsie a toujours détesté les étiquettes et particulièrement celle de "gothique" qui continue à lui être attribuée. Pourtant, il n'y a pas à dire, elle était bien la Reine de ce mouvement dans les années 80. 

Sorti en octobre 1982, A Kiss In The Dreamhouse figure parmi les meilleurs albums de la discographie des Banshees grâce à la fulgurance de ses titres et à son aspect expérimental. A l'aide de l'ingénieur du son Mike Hedges connu pour son excellent travail sur Seventeen Seconds et Faith de The Cure, le groupe arrange sa musique à l'aide d'effets sonores inédits pour lui (loops, reverbs) et de toute une panoplie d'instruments nouveaux : flûtes, harmonica, orgue, percussions diverses, cordes. 

Violons et violoncelle apparaissent sur l'intrigant Obsession. Pour la petite histoire, la jeune violoncelliste dont il s'agit probablement du premier enregistrement est Caroline Lavelle. Elle connaîtra par la suite une carrière internationale formidable en jouant aux côtés des plus grands comme Radiohead, Muse, Massive Attack ou encore Tarja, Peter Gabriel et, surtout, Loreena McKennitt. En 2016, avec deux musiciens de cette dernière, Brian Hughes et Hugh Marsh, elle fondera le groupe de musique world/celtique Secret Sky

Obsession, qui relate de l'intérieur ce qui ce passe dans la tête d'un obsédé introduit frauduleusement dans la chambre de sa victime, laisse un sentiment de malaise. L'album, dans son intégralité, est construit autour du thème de l'érotisme et du sexe. La pochette laisse peu d’ambiguïté. Construite comme une ode au lesbianisme, elle s'inspire d'une œuvre érotique de Gustav Klimt au fort pouvoir suggestif sur la sensualité du corps, Danaé. Le titre lui-même fait référence à cette fameuse "Dreamhouse", maison close du Los Angeles des années 40, où les prostituées usaient de la chirurgie esthétique afin de ressembler aux stars hollywoodiennes du moment et attirer ainsi plus de clients. Et que dire de Melt! aux paroles écrites par le bassiste Severin qui abordent sans détour le domaine du sadomasochisme (Leads to an insatiable desire / Of suicide... in sex). Une de leurs plus belles chansons encore aujourd'hui !

Dernier disque avec le guitariste John McGeoch, décédé en 2004, A Kiss In The Dreamhouse marque la fin d'une époque pour cette formation mythique. She' A Carnival toujours aussi coloré, le jazzy Cocoon ou Cascade, Painted Bird et Slowdive, tous aussi entraînants les uns que les autres, n'en finissent pas de raisonner dans nos têtes trente-cinq ans après...


Musiciens


Siouxsie Sioux : chant, percussions
Steven Severin : basse, orgue
John McGeoch : guitares, claviers, flûtes
Budgie : batterie, percussions, harmonica

Caroline Lavelle : violoncelle
Anne Stephenson : violon
Virginia Hewes : violon

Titres


01. Cascade
02. Green Fingers
03. Obsession
04. She's A Carnival
05. Circle
06. Melt!
07. Painted Bird
08. Cocoon
09. Slowdive

samedi 4 mars 2017

Secret Sky - Secret Sky (2016)

Secret Sky Caroline Lavelle
Secret Sky - Secret Sky (2016)
Caroline Lavelle, Brian Hughes et Hugh Marsh sont trois musiciens aux CV impressionnants. Réunis sous le nom de Secret Sky, ils sortent en 2016 un très bel album dans la même veine qu'An Ancient Muse de Loreena McKennitt. La référence à cette dernière n'est pas innocente puisque tous trois l'accompagnent depuis les années 90.

Caroline est une violoncelliste britannique internationalement reconnue. Outre Loreena, elle a joué avec les plus grands : Vangelis, Peter Gabriel, Tarja, Hector Zazou, The Chieftains, Mary Black, The Cranberries, Siouxsie & The Banshees, Radiohead, Muse, Massive Attack et bien d'autres encore. Elle a également à son actif trois albums solo au succès d'estime : Spirit produit par William Orbit (1995), Brilliant Midnight (2001) et A Distant Bell (2004). 

Brian, guitariste et producteur canadien, a été récompensé pour son travail par de multiples prix. Si son champ de prédilection demeure le jazz et la musique latine, il rejoint néanmoins Loreena dès 1989 sur le très celtique Parallel Dreams. Dès lors, une complicité doublée d'une grande amitié va lier les deux artistes.

Le violon est, depuis toujours, l'instrument fétiche d'Hugh. Originaire de Toronto, il a joué aux côtés de Robert Palmer ou de Peter Murphy de Bauhaus, et a participé aux musiques de film de blockbusters hollywoodiens tels que Shrek 2, Le Monde De Narnia, Armageddon ou Da Vinci Code sous la direction d'Hans Zimmer. 

La rythmique est assurée par deux autres musiciens également proches de Loreena : Tim Landers à la basse (Stevie Nick, Tori Amos, Jethro Tull) et Tal Bergman à la batterie (Rod Stewart, Simple Minds). 

Secret Sky, l'album, comporte neuf titres pour une durée d'un peu plus d'une heure. Un seul morceau dure trois minutes (Sun In A Black Sky), tous les autres dépassent allègrement les cinq minutes, ce qui laisse la place à de longs développements musicaux durant lesquels les instruments disposent de suffisamment d'espace pour s'exprimer librement et se répondre les uns aux autres. Si le chant de Caroline manque un peu d'assurance et de consistance, ce n'est pas gênant car cette fragilité le rend encore plus attachant.

Quatre titres (Black Is The Colour, Searching For Lambs, When I Was On Horseback et Moorlough Shore déjà présent sur Spirit mais repris ici dans une version fleuve de dix minutes) sont, à l'origine, des chansons traditionnelles sur lesquelles le groupe a apposé de nouveaux arrangements. Les paroles de Winds And Shadows et de The Dim-Moon City Of Deloght sont extraites de textes du poète anglais de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle James Elroy Flecker, du même courant poétique que Théophile Gautier. Celles de Nor All Thy Tears sont dues au Sage persan Omar Khayyam. 

Mêlant habilement musique celtique et musiques du monde, orientale notamment, Secret Sky se situe dans la continuité de l'œuvre de Loreena McKennitt qui ne cesse de construire des ponts entre les différentes civilisations. Il en devient même un complément indispensable étant donné son même niveau qualitatif.



Musiciens


Caroline Lavelle : chant, violoncelle
Brian Hughes : guitares, oud, bouzouki, basse
Hugh March : violon

Tim Landers : basse
Tal Bergman : batterie, percussions
Yossi Shakked : percussions

Titres


01. Black Is The Colour
02. Searching For Lambs
03. Winds And Shadows
04. Nor All Thy Tears
05. When I Was On Horseback
06. Moorlough Shore
07. The Dim-Moon City Of Delight
08. Lady Howard (A Tale Of Dartmoor)
09. Sun In A Black Sky  

vendredi 3 mars 2017

Loreena McKennitt - The Wind That Shakes The Barley (2010)

Loreena McKennitt The Wind That Shakes The Barley
Loreena McKennitt - The Wind
That Shakes The Barley (2010)
A un moment ou un autre, nous avons tous besoin de retrouver nos racines. Loreena McKennitt l'a exprimé en 2010 avec The Wind That Shakes The Barley. S’inscrivant dans la continuité de ses trois premiers albums sortis il y a un quart de siècle (Elemental, To Drive The Cold Winter Away, Parallel Dreams), Loreena revisite neuf titres issus essentiellement du folklore irlandais. 

Bien que Canadienne, la famille de Loreena trouve ses origines en Irlande et en Écosse, ce qui explique en partie sa fascination de toujours pour la civilisation celtique et sa culture. Dans les années 90, elle s'en était éloignée pour mieux s'ouvrir sur le monde. Sa musique était alors apparentée "world". Durant deux décennies, elle explore de nouveaux univers sans pour autant tourner définitivement la page de sa première passion qui continue à l'animer.

Entourée de ses fidèles musiciens, en premier lieu Brian Hughes, Hugh Marsh, Caroline Lavelle et Ben Grossman, Loreena déploie toute une palette d'instruments traditionnels, de la harpe celtique aux flûtes irlandaises en passant par le bodhran, la cornemuse, le bouzouki, la mandoline ou la vielle à roue. Chaque titre devient ainsi suffisamment habillé pour accompagner cette voix magique comme nulle autre.

As I Roved Out, The Wind That Shakes The Barley, Brian Boru's March, The Star Of The County Down et The Parting Glass sont tous des classiques de la musique irlandaise. Écrite par le poète et médecin Robert Dwyer Joyce au XIXe siècle, la chanson titre est probablement la plus connue. Immortalisée dans les années 90 par Dead Can Dance, cette ballade parle d'un jeune Irlandais prêt à sacrifier sa relation amoureuse lors de la rébellion de 1798 contre l'occupant anglais.

Entre, Loreena glisse l'instrumental inédit The Emigration Tune composé par ses soins ainsi que The Death Of Queen Jane. Cette autre ballade, typiquement anglaise, décrit les derniers instants précédents l’exécution de Lady Jane Grey, héritière d'Edouard VI, proclamée reine d'Angleterre à l'âge de seize ans en février 1554, destituée neuf jours après son couronnement et décapitée à la Tour de Londres sur ordre de Marie Tudor, également prétendante au trône. A écouter en admirant le tableau de Paul Delaroche, Le Supplice de Jane Grey (1833).

Années après années, albums après albums, Loreena est une artiste qui ne déçoit jamais, quelle que soit l'option musicale choisie. Avec The Wind That Shakes The Barley, non seulement elle suit la trace de ses ancêtres, mais elle revient également à une certaine forme de simplicité. 



Musiciens


Loreena McKennitt : chant, claviers, harpe, accordéon

Brian Hughes : guitare, bouzouki
Hugh March : violon
Caroline Lavelle : violoncelle
Ben Grossman : percussions, vielle à roue
Ian Harper : uilleann pipes, whistle
Tony McManus : guitare acoustique
Jeff Bird : basse, mandoline
Pat Simmonds : guitare acoustique, accordéon
Andrew Collins : mandoline
Brian Taheny : mandoline
Chris Gartner : basse
Andrew Downing : basse
Jason Fowler : guitare acoustique

Titres


01. As I Roved Out
02. On A Bright May Morning
03. Brian Boru's March
04. Down By The Sally Gardens
05. The Star Of The County Down
06. The Wind That Shakes The Barley
07. The Death Of Queen Jane
08. The Emigration Tunes
09. The Parting Glass

mercredi 1 mars 2017

Alizbar & Ann'Sannat - Welcome Into The Morning (2010)

Alizbar & Ann'Sannat - Welcome Into The Morning
Alizbar & Ann'Sannat -
Welcome Into The Morning (2010)
Alizbar & Ann'Sannat se situent au cœur de la grande Europe. Alizbar, de son vrai nom Eduard Suhari, fonde ce groupe avec deux de ses amis, le guitariste Alexander Samodumov et la chanteuse Inna Bondar, en 1994 à Chișinău, capitale de la Moldavie alors nouvellement indépendante. Dans son sang, coule un sang mêlé russe, hongrois et roumain. Fasciné par la culture celte, il apprend à jouer de la harpe celtique ainsi que de nombreux autres instruments anciens comme la flûte, le bodhrán irlandais ou la domra russe.

En 1998, ils enregistrent Welcome Into The Morning qui sera réédité en 2010 sur le label français spécialisé dans les heavenly voices, Prikosnovénie. Paradoxalement, cet album comporte peu de parties chantées, seulement sept sur seize. La voix délicate d'Inna, similaire à celle de Cécile Corbel, se marie parfaitement avec cette musique enchanteresse influencée par les fées, elfes, lutins et autres créatures fantastiques des mythologies celtiques, nordiques et slaves. Si la moitié des compositions sont originales, l'autre moitié s'inspire de chants traditionnels parmi lesquels The Wind That Shakes The Barley immortalisé dans les années 90 par Dead Can Dance, ou Idje Sen, douce comptine polonaise. 

En une heure vingt, Alizbar et sa troupe proposent un voyage relaxant dans les mondes imaginaires de Tolkien d'où le nom même d'Ann'Sannat provient. Dépaysement garantie...



Musiciens


Alizbar : harpe celtique, instruments divers
Inna Bondar : chant
Alexander Samodumov : guitare

Titres


01. Improvisation
02. The Butterfly
03. The Wind That Shakes The Barley
04. The Reel
05. The Mountain Set
06. Crazy Man Michael
07. Sleepy Magpie
08. Serveren
09. Siul A Run
10. The Old Story
11. O'Carolan's Welcome
12. Idje Sen
13. Toss The Feathers
14. John Riley
15. The Ballad Whispered By The Wind (Live)
16. Waltz On The Branches (Live)