dimanche 27 février 2022

Beth Hart - Live At Paradiso (2005)

Beth Hart Live At Paradiso
Beth Hart - Live At Paradiso (2005)

Pourquoi écouter ce disque ?

Phénoménale Beth Hart. Née à Los Angeles, cette chanteuse de blues-rock a tout vécu, elle le porte dans sa voix. Drogue, alcool, bipolarité, rejetée par son père, décès d'une de ses sœurs du SIDA. Cela fait beaucoup pour une seule personne. Très jeune, elle s'initie à la musique classique à travers le chant et le violoncelle. Puis elle découvre Etta James, Ottis Redding et Led Zeppelin, c'est le déclic. A l'âge de quinze ans, la jeune Beth commence à chanter dans les clubs californiens. Elle veut faire de la musique sa vie. En 1993, elle remporte le premier prix d'un télé-crochet découvreur de talents genre Nouvelle Star. Le succès arrive en 1999 lorsque sa chanson L.A. Song est entendue dans la série Beverly Hills, 90210. Cette même année, elle interprète le rôle de l'iconique Janis Joplin dans la comédie musicale à succès Love, Janis. En 2003, elle réalise les chœurs sur la chanson Haunted de Deep Purple, devenant ainsi la première voix féminine entendue sur un disque de Deep Purple (Bananas). Son troisième album Leave The Light On (2003) lui ouvre les portes de l'Europe. C'est tout naturellement qu'elle se produit en mai 2004 au Paradiso, ancienne église transformée en salle de concert, à Amsterdam. Entourée d'un trio guitare-basse-batterie, Janis... heu pardon, Beth livre une prestation mémorable gravée sur disque pour l'éternité. En totale communion avec son public, elle donne tout sur scène, vide littéralement ses tripes. Quelle énergie ! Quelle puissance ! Quelle émotion ! Le summum est atteint avec Mama lorsqu'elle se retrouve seule avec son piano. Ce soir-là, elle revisite ses trois premiers albums, Immortal, Screamin' For My Supper et bien entendu Leave The Light On dont la chanson-titre est à tomber. Impossible de passer sous silence sa reprise déjantée du Whole Lotta Love de Led Zepp dans un final explosif. Pour l'anecdote, Beth a vécu cette soirée comme une renaissance, elle qui sombrait alors dans la drogue : "C'était l'expérience la plus incroyable de ma vie, c'est comme si on m'avait donné une deuxième chance. Le public m'a fait pleurer ce soir-là, ils connaissaient les chansons par cœur et chantaient. Je me suis sentie revivre, j'étais sur un nuage. C'était formidable."

Musiciens

Beth Hart : chant, piano, guitare

Jon Nichols : guitare
Tom Lilly : basse
John Nyman : batterie

Titres

01. Delicious Surprise
02. Guilty
03. Leave The Light On
04. Lifts You Up
05. Broken & Ugly
06. Get Your Shit Together
07. Immortal
08. Monkey Back
09. Am I The One
10. Mama
11. L.A. Song
12. World Without You
13. Whole Lotta Love" 

Vidéos

Immortal : lien vidéo ici

Am I The One : lien vidéo ici

vendredi 25 février 2022

Collection D'Arnell-Andréa - A Recrafted Winter (2019)

Collection D'Arnell-Andréa A Recrafted Winter
Collection D'Arnell-Andréa - A Recrafted Winter
(2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

A Recrafted Winter ou le jumeau maléfique d'Another Winter. Lorsque début 2019, Collection D'Arnell-Andréa sort de son long sommeil après neuf ans d'absence, personne n'imaginait une suite aussi rapide à Another Winter, seulement quelques mois après sa parution. L'idée de A Recrafted Winter a germé dans la tête de leur ingénieur du son Piers Volta. Il s'est emparé des parties les plus électroniques d'Another Winter (lignes de synthés, rythmes), tout en conservant intactes les voix et structures d'origine des morceaux. Laissant libre cours à son imagination, il a ajouté de nouveaux effets, réinterprétant ainsi chacune des chansons. Ces nouvelles versions offrent une vision inédite des morceaux originaux, sans pour autant les dénaturer. S'il n'atteint pas le sublime de Tristesse Des Mânes (2002) sur lequel le groupe réenchantait d'anciens titres dans des versions acoustiques et néoclassiques, A Recrafted Winter symbolise cette volonté manifeste de Collection D'Arnell-Andréa de se remettre perpétuellement en question, de prendre des risques et de proposer de nouvelles voies, pas forcément là où on les attendrait, plus de trente ans après leur formation.  Respect !

Titres

01. Another Winter Recrafted Version
02. Barks Of Rime Recrafted Version
03. By The Pond Recrafted Version
04. Des Étangs En Exil Recrafted Version
05. Le Jour Venu Recrafted Version
06. Les Bancs De Sable Recrafted Version
07. Les Blés-Océans Recrafted Version
08. Les Périssoires Recrafted Version
09. Pangs Of Severance Recrafted Version
10. Saules Sans Voix Recrafted Version
11. The Grief Of Waves Recrafted Version 
12. The Shade Of A Flower Recrafted Version

Vidéos

Another Winter Recrafted Version : lien vidéo ici

Les Périssoires : lien vidéo ici

dimanche 20 février 2022

Marcela - O'Roma (2022)

Marcela O'Roma
Marcela - O'Roma (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Le peuple tsigane est un peuple épris de liberté. Cette soif se manifeste à travers la littérature (Matéo Maximoff, Le Prix De La Liberté), le cinéma (Tony Gatlif, Liberté), mais avant tout par la musique. Née en Slovaquie, Marcela Cisarova arrive en France en 1995. Elle trouve sur notre sol cette liberté si chérie que son pays de naissance lui refuse en partie. Issue de la branche rom des Kalderash (population rom présente en Europe centrale et de l'est, des pays baltes à la Grèce), elle suit durant deux ans une formation à la célèbre école Romathan, seul théâtre public rom d'Europe. En France, elle s'initie à la danse et fonde Terne Roma, compagnie dédiée à la promotion de la danse tsigane. Actrice, danseuse... artiste à part entière, il ne lui manquait plus que le chant. En 2014, sa route croise celle de Benoit Vincent, guitariste influencé tant par Django Reinhart que les musiques des Balkans. Ensemble, ils créent le projet Marcela & Los Murchales (Marcela & Les Amis). L'année suivante sort un premier album, Murchale. Après une petite parenthèse auprès de Gérard Lanvin avec lequel elle chante une nouvelle version de son single Mon Héroïne (2019), Marcela, désormais entourée de quatre musiciens, ses "gadjés", (Benoit Vincent - guitare acoustique, Charles Lamouroux - guitare électrique, Loran Bozic - violon, Yoann Godefroy - contrebasse) propose un nouvel album alliant profondeur et musique festive, O'Roma (Mon Peuple). Dans ce disque aux paroles parfois (souvent ?) autobiographiques, elle partage ses passions, ses colères, son désir de faire découvrir sa culture ancestrale, bien plus riche et complexe que les images d'Epinal ancrées dans l'inconscient populaire. Devenue cheffe de meute à l'instinct animal protégeant viscéralement ses enfants (Roman Havasi), Marcela n'en demeure pas moins ouverte sur le monde, invitant au passage Nedjim Bouizzoul, chanteur algéro-québécois, fondateur du groupe Labess, sur l'entrainant Yallah Mon Frère. En toute humilité, elle rend un hommage vibrant à sa mère à travers l'émouvante complainte Ando Suno, ainsi qu'à son peuple tout entier avec la chanson-titre O'Roma. Un besoin pressant de liberté ? Entrez dans la danse de ce O'Roma unissant sans distinction gadjés et tsiganes, tous libres et égaux le temps d'un disque... et, espérons-le, bien au-delà.  

Avant de vous précipiter, l'album sortira le 1er avril 2022 chez Jamalafak Collectif / Music Box Publishing / Socadisc. Un concert exceptionnel de lancement sera donné le jeudi 7 avril 2022 sur la scène du Studio de L’Ermitage (Paris). Venez nombreux !!!

Musiciens

Marcela Cisarova : chant
Benoit Vincent : guitare acoustique, chœurs
Charles Lamouroux : guitare électrique, banjo
Loran Bozic : violon
Yoann Godefroy : contrebasse

Nedjim Bouizzoul : chant
Emilio Castiello : mandoline
Ersoy Kazimov : riq, darbuka, cajun
Marwan Slimani : batterie
Billal Chenni : basse
Abel Chafai : contrebasse
Thibault Duquesnay : saxophone
Mihai Pirvan : saxophone

Titres

01. Kerta Mange
02. Ando Suno
03. Amare Roma
04. O'Roma
05. Yallah Mon Frère
06. Roman Havasi
07. Kibori
08. Mirjanino Kolo
09. Dado Dado
10. Deves I Rat
11. Aven Romale
12. Dancino Volveras

Vidéos

Aven Romale : lien vidéo ici

Session Live au théâtre Thénardier (2020) : lien vidéo ici

samedi 19 février 2022

Jacqui McShee, Danny Thompson, Tony Roberts, Vic Abram - An Album Of English Christmas Carols (1994)

An Album Of English Christmas Carols
Jacqui McShee, Danny Thompson, Tony Roberts, Vic Abram -
An Album Of English Christmas Carols (1994)

Pourquoi écouter ce disque ?

Certains sont allergiques aux chants de Noël. Moi, je les adore ! J'aime l'atmosphère chaleureuse et magique qui s'en dégage. Et quand ils sont interprétés par de magnifiques voix, je suis aux anges. C'est le cas pour An Album Of English Christmas Carols sur lequel figure la merveilleuse Jacqui McShee et son ancien complice de Pentangle, le contrebassiste Danny Thompson. En 1994, Jacqui est à un tournant crucial de sa carrière puisque le deuxième Pentangle qu'elle formait avec Bert Jansch depuis une dizaine d'années prend définitivement fin. Elle est alors sur le point de poursuivre l'aventure avec de nouveaux musiciens sous le nom de Jacqui McShee's Pentangle. Pour l'heure, c'est entourée de Danny, de Tony Roberts (instruments à vents) avec qui elle avait collaboré au sein du John Renbourn Group et de Vic Abram, initiateur de ce projet, qu'elle chante ici. Vic Abram est un chanteur et guitariste folk britannique installé à Hambourg, en Allemagne, depuis plusieurs années. Talentueux, il est parfois comparé dans la presse à ses pairs Richard Thompson, Ralph McTell, John Renbourn ou encore Bert Jansch. Il avait, par le passé, déjà réuni Jacqui, Danny et Tony sur son album solo Shadow Play en 1988. An Album Of English Christmas Carols présente quinze airs traditionnels interprétés soit par Jacqui, soit par Vic. Seule Song Of Joy For Christmas est une composition originale signée Vic. Les chansons alternent entre classiques bien connus (divin Silent Night, In The Bleak Mid-Winter, The First Nowel) et morceaux plus obscurs comme le conte terrifiant de The Mistletoe Bough relatant l'histoire de cette jeune mariée jouant à cache-cache et se retrouvant prisonnière dans sa cachette sans que personne ne la retrouve. Outre les voix croisées de Jacqui et Vic, la contrebasse de Danny ainsi que les instruments à vent de Tony tels que le saxophone (illuminant Rise Up Shepherd) ou la cornemuse apportent une certaine touche d'originalité à ce disque sympathique (et rare) à ranger pas très loin des albums (plus festifs) de Maddy Prior & The Carnival Band

Musiciens

Jacqui McShee : chant
Vic Abram : chant, guitare
Danny Thompson : contrebasse
Tony Roberts : flûtes, hautbois, saxophone, cornemuse

Ben Ahrens : percussions

Titres

01. The Covetry Carol
02. In The Bleak Mid-Winter
03. Unto Us A Boy Is Born
04. The Holly And The Ivy
05. The Moon Shines Bright (The Bellman's Song)
06. Hark The Herald Angel Sing
07. Songs Of Joy For Christams
08. Silent Night
09. Rise Up Shepherd
10. The First Nowell
11. It Came Upon A Midnight Clear
12. The Mistletoe Bough
13. Winds Through The Olive Threes
14. Once In Royal David's City
15. As Joseph Was A-Walking
16. While Shepherds Watched Their Flocks

Vidéos

Song Of Joy For Christmas : lien vidéo ici

The Moon Shines Bright (The Bellman's Song) : lien vidéo ici

jeudi 17 février 2022

Magenta - Songs From The Big Room (2021)

Magenta Songs From The Big Room
Magenta - Songs From The Big Room (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

En vingt ans de carrière, Magenta n'avait sorti que trois EP sous forme physique, Broken et I'm Alive, tous deux parus en 2004, puis Night And Day en 2006 avec Annie Haslam de Renaissance. Songs From The Big Room sera donc leur quatrième. Il a été enregistré aux fameux studios Real World de Peter Gabriel grâce au financement d'un fan décédé, Andy Goodall. Grand fan de Magenta dans tous les sens du terme, Andy a laissé, suite à sa disparition en 2020, une somme substantielle au groupe afin qu'il puisse continuer à se produire. Songs From The Big Room lui est évidemment dédié. C'était la première fois que les cinq musiciens se retrouvaient en studio depuis le début de la pandémie. En trois jours, ils ont enregistrés trois chansons, Too Many Voices, Because avec en invité Peter Jones (Cyan, Camel) au saxophone, et Breaking Point. Autant le dire de suite, la qualité est là, comme à chaque fois avec cette formation d'exception. Mais ce qui m'a surpris avant tout, c'est cette impression à l'écoute du disque de faire un bon arrière dans le temps et de me retrouver à l'époque de l'album Home en 2006. J'ai ressenti les mêmes émotions qui m'avaient traversées à la découverte de cette merveille. Le point culminant est atteint avec la chanson Because qui aurait très bien pu figurer sur le tout aussi sublime deuxième album de Christina, The Light (2015). Elle est d'ailleurs la seule chanson à être proposée en trois versions différentes. Christina chante comme une déesse, Rob, Chris, Dan et Jify assurent comme des dieux. Ils sont Magenta. 

Musiciens

Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, guitares
Chris Fry : guitares, chœurs
Dan Nelson : basse, chœurs
Jify Griffiths : batterie, chœurs

Peter Jones : saxophone, chœurs

Titres

01. Too Many Voices 
02. Because
03. Breaking Point
04. Too Many Voices (Oli Jacobs Real World mix) 
05. Because (Oli Jacobs Real World mix) 
06. Breaking Point (Oli Jacobs Real World mix) 
07. Because (Chimpan A mix)

Vidéos

Because : lien vidéo ici

Too Many Voices : lien vidéo ici

mardi 15 février 2022

The Paradox Twin - Silence From Signals (2021)

The Paradox Twin Silence From Signals
The Paradox Twin - Silence From Signals (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Anathema est mort ! Vive The Paradox Twin ! Fondée par le multi-instrumentiste et chanteur Danny Sorrell, cette formation britannique reprend le flambeau avec brio, là où les frères Cavanagh l'avaient laissé. Leur premier album The Importance Of Mr Bedlam, sorti en 2018, nous avait laissé une très bonne impression. Avec leur deuxième intitulé Silence From Signals, Sorrell et ses musiciens poursuivent dans leur lancée en atteignant des sommets. Le concept de ce disque est né après que le fils aîné de Danny ait été diagnostiqué autiste. Sa vie s'en est trouvée complètement chamboulée. Il a alors éprouvé le besoin de traduire en musique tous les sentiments, positifs et négatifs, ressentis durant cette période cruciale. Comme il l'explique : "J'ai eu l'impression d'avoir littéralement arraché mon âme que j'ai convertie en mots". Silence From Signals relate l'histoire douloureuse de deux jumeaux, une fille neurotypique (sans trouble autistique) et un garçon neurodivergent. Ce dernier se trouve terrifié dans ce monde qu'il ne comprend pas. La seule personne bienveillante envers lui se trouve être sa sœur, dont la présence constante le rassure. Mais cela suffira-t-il ? Vous le saurez en découvrant cet album qui vous emportera pour ne plus vous lâcher, jusqu'à la note finale. Si Danny interprète les mots de ce petit bonhomme, la chanteuse Nicole Johnson prononce ceux de sa sœur, lui donnant ainsi vie à chacune de ses interventions. Par l'intermédiaire de ce rôle, elle fait son entrée dans le groupe, tout comme le nouveau batteur Graham Brown. La bassiste Diane Fox ainsi que le guitariste Leland Freeman étaient quant à eux déjà présents sur le précédent opus. John Mitchell d'Arena, cofondateur du label White Star Records sur lequel est édité l'album, est aux manettes, tant à la coproduction qu'au mixage et au son. D'où ce travail impeccable. Maintenant, il vous suffit juste de répondre à une question. Prêt pour plonger au plus profond de la psyché humaine ?

Musiciens

Danny Sorrell : chant, guitares, claviers, programmation
Nicole Johnson : chant
Leland Freeman : guitares
Diane Fox : basse
Graham Brown : batterie, percussions

Titres

01. Paradigm
02. Wake Vortex 
03. Sea of Tranquility 
04. I Am Me I Am Free 
05. Prism Descent
06. Haptic Feedback 
07. Specular
08. Perfect Circles

Vidéos

Wake Vortex : lien vidéo ici

Sea Of Tranquility : lien vidéo ici

dimanche 13 février 2022

Sibylle Baier - Colour Green (2006)

Sibylle Baier Colour Green
Sibylle Baier - Colour Green (2006)

Pourquoi écouter ce disque ?

C'est l'histoire d'un disque qui n'aurait jamais dû voir le jour. Mais le destin en a décidé autrement. Nous sommes à la fin des années 60, en Allemagne. La jeune Sibylle Baier broie du noir. Pour la sortir de son marasme, son amie Claudine l'entraîne avec elle dans un road trip qui les mène de Strasbourg à Gênes, en passant par les Alpes. De retour à Stuttgart, Sibylle prend sa guitare et compose Remember The Day en souvenir de ce périple inoubliable qui lui a redonné goût à la vie. Treize autres chansons suivent qu'elle enregistre sur un magnétophone entre 1970 et 1973. Comme dans un journal intime, elle se livre sans filtre, pensant ne pas être écoutée au-delà d'un cercle restreint d'amis. L'histoire aurait dû s'arrêter là. Sibylle s'en est aller vivre aux États-Unis où elle fonde une famille après une brève carrière d'actrice. Au début des années 2000, son fils Robby, devenu musicien et producteur de disques, fouille dans le grenier familial et retrouve, par hasard, ces vieilles bandes oubliées. Il à l'idée de faire une surprise à sa mère pour son prochain anniversaire. Il les nettoie puis les grave sur CD qu'il lui offre en 2004. Quelques copies circulent entre différentes mains, dont celles de J Mascis de Dinosaur Jr. qui, persuadé de détenir un joyau, les confie à Andrew Rieger, cofondateur du label Orange Twin Records. C'est ainsi que Colour Green voit le jour en 2006. Très vite, cette petite merveille devient culte dans le milieu underground folk. Considérée comme un trésor oublié du passé, elle trouve d'abord son public grâce au bouche à oreille, puis à des articles élogieux de la presse spécialisée qui n'hésite pas à comparer cet album à la mélancolie subtile aux œuvres les plus sombres de Nick Drake, Leonard Cohen, Bridget St. John, Nico, Joni Mitchell, Karen Dalton ou encore Vashti Bunyan qui a connu un destin à peu près similaire. Il faut bien l'avouer, ces comparaisons ne sont pas usurpées tellement cette musique, à la fois délicate et humble, semble directement s'adresser à nous, sans fard, comme si Sibylle était là avec sa guitare et chantait rien que pour nous, au coin d'un feu de cheminée. Tonight when I came home from work, hurt... 🎶Tonight when I came home from work...🎶

Musicienne
Sibylle Baier : chant, guitare

Titres

01. Tonight
02. I Lost Something In The Hills
03. The End
04. Softly
05. Remember The Day
06. Forget About
07. William
08. Says Elliott
09. Colour Green
10. Driving
11. Girl
12. Wim
13. Forgett
14. Give Me A Smile

Vidéos

Tonight : lien vidéo ici

Remember The Day : lien vidéo ici

The End : lien vidéo ici

jeudi 10 février 2022

Kari Rueslåtten - Demo Recordings 1995 (2016)

Kari Rueslatten Demo Recordings 1995
Kari Rueslåtten - Demo Recordings 1995 (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lorsque Kari Rueslåtten quitte The 3rd And The Mortal en 1995, elle oriente sa carrière musicale vers deux directions. Elle rejoint d'abord Storm, groupe de viking folk metal norvégien avec lesquels elle sort l'album Nordavind alors salué par la critique. Mais, très vite, l'ambiance entre les musiciens devient délétère et Storm implose. Kari décide alors de se mettre à son propre compte. En 1995, elle propose une première ébauche de son travail à travers ses Demo Recordings. Cette curiosité, que l'on ne peut pas vraiment considérer comme un premier album, sera rééditée et remasterisée en 2016 avec deux titres complémentaires, la balade à faire fondre la glace Wither, et un Living Dead à l'atmosphère enfumée des cabarets. Ces nouveaux morceaux sont issus d'autres sessions enregistrées avec des musiciens différents (Rolf Hoff Baltzersen à la contrebasse et Paul Hoff Baltzersen à la guitare électrique). Demo Recordings contient onze chansons, entre pop mélancolique et folk scandinave aux ambiances gothiques, bien éloignées du doom metal de The 3rd And The Mortal. Elles se trouvent à l'état brut, sans arrangements superflus, laissant percevoir tout le potentiel de cette artiste sur le plan vocal (divine sur Forsaken et Dead), mais aussi mélodique. Certaines comme The Gathering (devenue Trollferd) seront retravaillées pour figurer sur le premier album de Kari, Spindelsinn (1997), entièrement chanté en norvégien. Certes, je ne conseillerais pas ce disque à quelqu'un désirant s'initier à cette chanteuse à la voix transperçante, véritable sirène scandinave, mais plus aux initiés souhaitant parfaire leur collection. Après, libre à vous de faire ce que vous voulez. 😊

Musiciens

Kari Rueslåtten : chant, claviers

Jon Jenssen : sampling, programmation
Vegard Segtnan : guitare acoustique
Helene Gisvold : piano
Geir Digernes : contrebasse
Rolf Hoff Baltzersen : contrebasse
Paul Hoff Baltzersen : guitare électrique

Titres

01. The Homecoming Song 
02. Våkenatt
03. The Gathering
04. Rapunsel 
05. Forsaken 
06. The Shadowchant
07. In Here
08. Dead
09. In A Day
10. Wither
11. Living Dead

Vidéos

Forsaken : lien vidéo ici

The Gathering : lien vidéo ici

The Homecoming Song : lien vidéo ici

mardi 8 février 2022

Principal Edwards Magic Theatre - The Asmoto Running Band (1971)

Principal Edwards Magic Theatre The Asmoto Running Band
Principal Edwards Magic Theatre -
The Asmoto Running Band (1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

On l'oublie souvent, mais, durant les années 70, Nick Mason de Pink Floyd a produit un certain nombre d'artistes : Gong, The Damned, Steve Hillage, Robert Wyatt, Chimera ou encore Principal Edwards Magic Theatre. Ces derniers se sont fait connaître auprès de lui en faisant les premières parties du Floyd. Découverts par le célèbre animateur radio John Peel qui les a signé sur son label Dandelion Records avec Bridget St. John, Principal Edwards Magic Theatre était avant tout un collectif d'artistes réunissant des musiciens, des poètes, des danseurs et des techniciens. Ils étaient davantage attirés par la performance, bien plus que par la perfection. Leur musique s'apparentait à un prog-folk expérimental aux saveurs psychédéliques, dans le sillage de Curved Air, avec deux voix féminines, Belinda Bourquin et Vivienne McAuliffe. The Asmoto Running Band fait suite à un premier album prometteur, Soundtrack sorti en 1969. Selon les dires du guitariste Root Cartwright, Mason a apporté avec lui la discipline en studio dont le groupe avait grand besoin. Il leur a aussi ouvert les portes des célèbres studios Hipgnosis qui ont réalisé la pochette de ce nouvel album. Avec de tels atouts, Principal Edwards Magic Theatre aurait pu, aurait dû, rencontrer le succès. Mais il n'en sera rien. The Asmoto Running Band manque cruellement de consistance, malgré une première face prometteuse construite autour d'un concept plutôt abstrait concernant l'opposition farouche d'une certain McAlpine à The Asmoto. L'album sort en janvier 1971, le groupe se sépare en décembre 1971. Il ne résiste pas aux dissensions internes entre musiciens et non-musiciens, les seconds estimant que les premiers étaient trop mis en avant, ni aux problèmes financiers, le nerf de la guerre. Cinquante ans après, bien que ce disque puisse encore s'écouter avec un certain plaisir, il faut le voir avant tout comme une curiosité, un témoignage d'une époque insouciante aujourd'hui révolue, où tout semblait possible. 

Musiciens

Martin Stellman : chant
Vivienne McAuliffe : chant, flûte
Belinda Bourquin : violon, chant, flûte, piano
Root Cartwright : guitares, flûte, basse
Jeremy Ensor : basse
Roger Swallow : batterie, percussions, guitare acoustique
David Jones : percussions

Titres

01. McAlpine's Dream
02. McAlpine Versus The Asmoto
03. The Asmoto Running Band (Hou'amih)
04. Asmoto Celebration
05. Further Asmoto Celebration (After The Ball) 
06. Total Glycerol Esther
07. Freef ('R) All
08. Autumn Lady Dancing Song 
09. The Kettering Song
10. Weirdsong Of Breaking Through At Last 

Vidéo

McAlpine's Dream : lien vidéo ici

dimanche 6 février 2022

Richard & Linda Thompson - In Concert, November 1975 (2007)

Richard and Linda Thompson In Concert
Richard & Linda Thompson - In Concert, November 1975
(2007)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sorti seulement en 2007, In Concert, November 1975 du mythique duo folk-rock Richard & Linda Thompson est un document rare. Il retranscrit l'intégralité d'un de leurs concerts alors qu'ils étaient au sommet de leur création artistique. Richard Thompson, fondateur de Fairport Convention, quitte son groupe en 1971 pour entamer une carrière solo. Il se marrie l'année suivante avec Linda Peters, amie de Sandy Denny. Ensemble, ils publient successivement trois albums devenus incontournables entre 1974 et 1975, I Want To See The Bright Lights Tonight, Hokey Pokey puis Pour Down Like Silver. Pour promouvoir ce dernier, ils entament une tournée accompagnés d'une rythmique d'enfer, Dave Pegg à la basse et Dave Mattacks à la batterie, tous deux de Fairport Convention, ainsi que du joueur de concertina et accordéoniste John Kirkpatrick, futur Steeleye Span. Sur scène, l'ambiance est chaleureuse. Une vraie amitié lie ces cinq-là. D'ailleurs, il ne sera pas étonnant de retrouver les deux Dave sur l'album come-back de Linda en 2002, Fashionably Late, ni John sur son Versatile Heart de 2007. Pour l'heure, durant la tournée de 1975, ils proposent une setlist des plus intéressantes. Si le dernier album Pour Down Silver est le mieux représenté avec cinq de ses huit titres, dont l'épique grandiose Night Comes In duquel rugit la guitare de Richard, les deux précédents disques sont représentés par deux titres chacun, dont un Calvary Cross dantesque développer dans toute sa noirceur sur près d'un quart d'heure, ainsi que A Heart Needs A Home dans une sublime version chantée par une Linda touchée par la grâce. Les autres morceaux se répartissent entre reprise de Fairport Convention, Now Be Thankful, single sorti à l'époque de Full House en 1971, divinement interprété ici par Linda, medley de Morris dance, série de danses traditionnelles anglaises revisitées par Richard, John et Ashley Hutchings sur l'album Morris On en 1972, et quatre covers de classiques country d'artistes américains comme Hank Williams qui ont marqué Richard durant ses années d'apprentissage de la guitare. Il est aujourd'hui acté que Richard Thompson qui a célébré ses 70 ans aux Royal Albert Hall en 2019 aux côtés de Linda bien qu'ils aient divorcés dans les années 80, est considéré comme un des meilleurs guitaristes de sa génération. Son duo avec Linda l'a propulsé vers des sommets. Cet album live livre un témoignage saisissant de cette époque bénie des dieux d'un point de vue musical.  

Musiciens

Linda Thompson : chant
Richard Thompson : guitares, chant

John Kirkpatrick : concertina, accordéon, chant
Dave Pegg : basse
Dave Mattacks : batterie

Titres

01 I Want To See The Bright Lights Tonight
02. Hard Luck Stories
03. Night Comes In
04. Morris Medley
05. A Heart Needs A Home
06. Why Don't You Love Me
07. Now Be Thankful
08. Jet Plane In A Rocking Chair
09. Streets Of Paradise
10. For Shame Of Doing Wrong
11. The Calvary Cross
12. Hokey Pokey (The Ice Cream Song)
13. Things You Gave Me
14. It'll Be Me
15. Together Again

Vidéos

Calvary Cross : lien vidéo ici

Now Be Thankful : lien vidéo ici

mardi 1 février 2022

Millenium - Ego (2013)

Millenium Ego
Millenium - Ego (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

To be or not to be... Premières paroles de ce neuvième album de Millenium. A travers Ego, le groupe polonais s'interroge sur le sens de la vie dans ce monde moderne ainsi que sur la nostalgie du temps passé. Il fait suite à l'ambitieux double album Puzzles (2011) et se situe, à mon sens, un cran au-dessus. Depuis sa fondation à la fin du siècle passé, Millenium n'a cessé d'évoluer, de s'enrichir musicalement en proposant une musique sophistiquée, d'inspiration floydienne, très accessible et émotionnellement forte. Ego est un des sommets de leur carrière, grâce, notamment, au chant de Łukasz Gall, habité comme jamais. Il est secondé par Karolina Leszko, nouvelle voix féminine du combo succédant, si on peut dire, à Sabina Godula de Loonypark. Karolina s'est fait connaître en Pologne en participant à The Voice Poland 2011. 2013 marque ainsi son entrée dans la sphère Lynx Music, le label de Ryszard Kramarski, claviériste et leader de Millenium. Il collaborera pas la suite avec elle de manière régulière pour son projet parallèle, The Ryszard Kramarski Project dont le premier album Music Inspired By The Little Prince sera disponible en 2017. Pour l'heure, elle imprègne chacun des titres d'Ego, en particulier un Lonely Man vibrant, baigné du saxophone de Dariusz Rybka de Moonrise. Ce dernier illumine également le nostalgique Born In 67 aux côtés du trompettiste invité Michal Bylica. Mais c'est tout le quintet Millenium qui fait de ce disque un album à part dans leur discographie, celui que je conseillerais pour les découvrir avec Vocanda ou Exist. Le fabuleux jeu de guitare "marillionesque" de Piotr Płonka, la basse vibrante de Krzysztof Wyrwa, les nappes synthétiques de Ryszard Kramarski ainsi que la frappe assurée de Tomasz Paśko donnent vie à ces six compositions solides, dont quatre oscillent aux alentours des dix minutes. D'Ego, la chanson-titre placée en ouverture, au sublime Goodbye My Earth qui clôture l'album, aucun moment faible ne se laisse sentir, on est emporté du début à la fin par un tourbillon musical vivifiant. Vivement, mais très vivement recommandé.

Musiciens

Łukasz Gall : chant
Ryszard Kramarski : claviers
Piotr Płonka : guitares
Krzysztof Wyrwa : basse, Warr guitar
Tomasz Paśko : batterie

Karolina Leszko : chant
Dariusz Rybka : saxophone
Michal Bylica : trompette

Titres

01. Ego
02. Born In 67
03. Dark Secrets
04. When I Fall
05. Lonely Man
06. Goodbye My Earth

Vidéos

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