lundi 29 mars 2021

IO Earth - New World (2015)

IOEarth New World
IO Earth - New World (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

S'il fallait qualifier IO Earth par un seul adjectif, ce serait sans hésiter "ambitieux". Depuis son apparition sur la scène prog à la fin des années 2000, le groupe n'a jamais caché son envie de voir grand, cherchant sans cesse à repousser les frontières. New World, leur troisième album, embrasse une multitude de genres musicaux, du prog symphonique au folk, en passant par le metal, la world, le jazz, la musique de film, l'opéra-rock et bien d'autres encore. Dans cet esprit de gigantisme, il a été conçu comme un double album comprenant seize titres alignant plus de cent minutes de musique. S'il fallait faire une comparaison dans cette quête de la démesure à donner le vertige, ce serait avec les maîtres du metal symphonique Nightwish. Toujours plus haut, toujours plus fort. Et quasiment aucun point faible. Là, on se dit qu'ils sont bons. Ils ? Dave Cureton et Adam Cough, fondateurs, compositeurs, producteurs, guitaristes, claviéristes et avant tout leaders donnant le cap. Ils sont le point névralgique, n'hésitant pas à écarter ceux qui ne suivent pas ou plus. Le batteur Richard Cureton ainsi que la chanteuse Claire Malin, partie officiellement pour des raisons de santé, en ont fait les frais. C'est donc dans une formule renouvelée que le groupe a abordé ce New World. Outre Christian Nokes à la basse et Luke Singhler (instruments à vent) déjà présents sur le précédent opus Moments en 2012, sont arrivés la chanteuse d'origine suédoise Linda Odinsen, Christian Jerromes à la batterie et Jez King aux cordes. Avec en plus quelques invités aux chœurs, à la narration, aux percussions (Ed Mann, accompagnateur de Frank Zappa), aux cuivres, aux claviers additionnels et au violoncelle. Alors que certains se plaisent à explorer la face sombre de l'être humain, Cureton, Cough & Co cherchent, au contraire, à en extraire les aspects positifs. Luxuriant et lumineux, New World s'inscrit dans cette montée en puissance que rien ne semble pouvoir arrêter. Demain sera IO Earth ou ne sera pas. 

Musiciens

Linda Odinsen : chant
Dave Cureton : guitares, claviers, programmation, chant
Adam Gough : claviers, guitares, thérémine, programmation, chant
Luke Shingler : saxophones, flûte, EWI, chant
Jez King : violon, mandoline
Christian Nokes : basse, chant
Christian Jerromes : batterie, percussions, chant

Ed Mann : percussions
Jennie Appleyard : violoncelle
Steve Trigg : trompette, cor
Miguel Seco : claviers
Wendy Vissers-Hegenbeek : chant
James Tolly : chant
Ruel McQueen : narration

Titres

1.01. Move As One
1.02. Redemption
1.03. Journey To Discovery 
1.04. Trance 
1.05. Morning
1.06. Collision
1.07. Fade To Grey 
1.08. New World Suite

2.01. Insomnia 
2.02. Red Smoke 
2.03. The Rising
2.04. Body And Soul
2.05. Colours
2.06. Follow
2.07. Dreams
2.08. New World

Vidéos

New World : lien vidéo ici

Insomnia : lien vidéo ici

dimanche 28 mars 2021

Artnat - The Mirror Effect (2021)

Artnat The Mirror Effect (2021)
Artnat - The Mirror Effect (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

"Close the eyes, not the mind"... c'est par cette sollicitation qu'Artnat nous invite à les suivre dans leur voyage au cœur de la psyché humaine, dans ce vaste monde encore inconnu qu'est l'effet miroir. A son propos, Oscar Wilde disait que la beauté se trouve dans les yeux de celui qui la regarde. Par extension, elle demeure également dans les oreilles de celui qui l'écoute. Avec ce premier album, ce groupe basé au Portugal frappe fort, très fort. Fondé en 2018 par le guitariste Manuel Cardoso, Artnat s'inscrit dans la continuité de Tantra, son anacyclique. Apparu dans les années 70, ce groupe de rock progressif a sorti une série d'albums chez Musea puis en autoproduction. Dans les années 2000, le claviériste Guilherme da Luz les rejoint, un ultime album Delirium voit le jour en 2005. Artnat reprend certains codes de Tantra sur sa pochette, notamment le personnage central déjà présent sur deux de leurs disques, sorte de divinité ésotérique, incarnant notre Être intérieur. L'autre personnage sautant dans le vide évoque étrangement celui ornant la pochette de l'album Believe de Pendragon. Si Artnat puise ses influences dans les formations classiques des 70's, Yes, Gentle Giant, Genesis ou encore ELP, le parcours musical des autres recrues a élargi le spectre musical, du metal gothique pour João Samora (batterie, percussions), Paulo Bretão (basse) et Sara Freitas (chant), au classique ainsi qu'à l'electo pour André Hencleeday (claviers). Ensemble, ils proposent une musique symphonique complexe, tortueuse et puissante, avec quelques inclinaisons sensibles vers le jazz et le rock psychédélique. L'apport du chant féminin est un véritable plus dans cette exploration des sentiments humains (nostalgie, mélancolie, amour, joie). Impressionnante, la voix de Sara Freitas évoque les univers de Kate Bush et Tori Amos, parfois de Caroline Crozat d'Ange. Ainsi, nos amis portugais d'Artnat se classent avec The Mirror Effect dans la même catégorie que leurs aînés américains de Glass Hammer, gallois de Magenta, italiens de Karmamoi ou grecs de La Tulipe Noire. Hautement recommandé. 

Musiciens

Sara Freitas : chant
Manuel Cardoso : guitares, chant
Guilherme da Luz : clavier, percussions
André Hencleeday : claviers
Paulo Bretão : basse
João Samora : batterie, percussions

Titres

01. Riding The Edge Of Darkness 
02. Eternal Dance Of Love
03. Return To OM 
04. From Chaos To Beauty 
05. A View From Above 
06. Cosmic Machinery 
07. The Mirror Effect
08. Celebration 
09. The Dramatic Beauty Of Life
10. The Complex Art Of Creation
11. Finale

Vidéo

jeudi 25 mars 2021

Judy Collins - Home Again (1984)

Judy Collins Home Again
Judy Collins - Home Again (1984)

Pourquoi écouter ce disque ?

J'imagine la surprise des fans de Judy Collins lorsqu'ils ont découvert le premier titre de Home Again en 1984. Toujours prête à relever les défis et à sortir de sa zone de confort, Judy s'est lancée dans une reprise d'Only You du duo de synth-pop Yazoo. Fondé en 1981 par Alison Moyet et l'ex-Depeche Mode Vince Clarke, Only You a été leur tout premier single. Judy s'en sort plutôt bien dans cet exercice, ce qui n'était pas gagné d'avance. Il faut dire que Home Again est l'album de la dernière chance pour son label Elektra avec lequel elle est alors en contrat depuis le début de sa carrière en 1961. Le passage aux années 80 a été difficile, la chanteuse ne vend plus autant de disques qu'avant. Il lui faut absolument un hit. Les moyens sont mis sur la table : un duo avec le célèbre chanteur de country T.G. Sheppard (Home Again), une composition inédite d'Elton John qu'il souhaitait interprétée par une femme (Sweetheart On Parade), cette reprise de Yazoo, ou encore un Shoot First dansant marquant l'engagement de la chanteuse contre les armes. Rien n'y fait, l'album ne décolle pas et Elektra met fin à vingt-trois années de collaboration. Pourtant, il recèle de belles surprises comme ce solo de guitare sorti de nulle part sur Yellow Kimono, l'orchestral From Where I Stand laissant se déployer la magnifique voix de Judy qui n'est pas sans évoquer une certaine Barbra Streisand, ou encore le prophétique The Best Is Yet To Come. Attirer par l'appât du gain, Elektra laissera s'envoler une fabuleuse artiste qui aura encore bien de jolies choses à chanter, et dont le meilleur est encore à venir.

Musiciens

Judy Collins : chant, guitares, claviers

Steve Khan : guitare
Hugh McCracken : guitare
Lee Ritenour : guitare
Dann Huff : guitare
Paul Jackson Jr. : guitare
Dave Grusin : claviers, percussions
Randy Kerber : claviers
Ed Walsh : Fairlight
Anthony Jackson : basse
Tony Battaglia : basse, guitare
Chris Parker : batterie
Buddy Williams : batterie
T.G. Sheppard : chant
Terry Textor : chant
Adrienne Albert : chant
Thomas Bogdan : chant
Henry Gross : chant
Yolanda McCullough : chant

Titres
01. Only You
02. Sweetheart On Parade
03. Everybody Works In China
04. Yellow Kimono
05. From Where I Stand
06. Home Again
07. Shoot First
08. Don’t Say Love
09. Dream On
10. The Best Is Yet To Come

Vidéos

Only You : lien vidéo ici

From Where I Stand : lien vidéo ici

dimanche 21 mars 2021

Carla Pires - Cartografado (2020)

Carla Pires Cartografado
Carla Pires - Cartografado (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Popularisé par Amália Rodrigues, le fado est devenu un élément constitutif de l'âme portugaise depuis son apparition au début du XIXe siècle. La célèbre fadiste Carla Pires qui a incarné Amália dans la comédie musicale du même nom de Filipe Lá Feria, propose avec son quatrième album Cartografado une nouvelle épopée. Elle y explore ce genre musical sous ces différentes facettes, un peu à la manière de Carlos Saura dans son film Fados. Dans le respect de la tradition où sont privilégiés les textes, la voix et la guitare classique, Carla insuffle une touche d'originalité bienvenue, que ce soit par le chant en français du très beau Ta Bouche Aux Lèvres D'Or, texte de Paul Eluard, par la présence d'un quatuor à cordes pour un O Tempo E A Vida vibrant, ou encore par l'aspect festif de Vida Nova. C'est cet aspect lumineux du fado que souhaite valoriser la chanteuse, sans pour autant négliger le sentiment de "saudade", inséparable du genre. Intraduisible dans la langue française, la "saudade" est un subtil mélange de nostalgie, mélancolie et espoir. Elle trouve ses équivalences dans le "dor" roumain, la "Sehnsucht" allemande, ou encore le "blues" américain. Carla Pires puise toute sa sensibilité en son for intérieur, apportant ainsi leur dimension tragique à ces merveilles que sont Ancora Do Tempo, Alma Aprendiz ou bien Em Frente Ad Muro. De Tudo O Que Não Há à Os Vinhos Dos Portos, la chanteuse à la voix d'or offre un magnifique voyage musical en quatorze étapes hors du temps, à savourer seul ou bien accompagné, de préférence en admirant un sublime coucher de soleil. La magie opèrera alors…

Musiciens

Carla Pires : chant

Bernardo Couto : guitare portugaise
André M. Santos : guitare classique
Jão Novais : contrebasse
António Barbosa : violon
Otto Pereira : violon
João Barata : alto
Raquel Merrelho : violoncelle
Kyriakos Gouventas : violon
Elsa Matos Gomes : chant
Marta Ribeiro : chant
João Pedro Alfonso : chant
Rui Bôrras : voix
Marta Chasqueira : palmas

Titres

01. Tudo O Que Não Há
02. Alma Aprendiz
03. Cartografado
04. Viajar Assim
05. Sei De Um Silêncio
06. Ta Bouche Aux Lèvres D'Or
07. Em Frente Ao Muro
08. Vida Nova
09. O Tempo E A Vida
10. Sozinha Comigo
11. Âncora Do Tempo
12. Virafado
13. Date A Volar
14. Os Vinhos Dos Portos

Vidéos

Cartografado : lien vidéo ici

Ta Bouche Aux Lèvres D'Or : lien vidéo ici

vendredi 19 mars 2021

Greg Ellis - Kala Rupa: Explorations In Rhythm (2002)

Greg Ellis Kala Rupa
Greg Ellis - Kala Rupa: Explorations In Rhythm
(2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

Après trois albums, chacun des membres de Vas s'accorde une escapade en solo. Pour Azam Ali, ce sera le mystique Portals Of Grace, et pour Greg Ellis, le tout aussi éblouissant Kala Rupa. Tous deux étant sortis en 2002. Pour mémoire, Vas est un duo fondé aux États-Unis en 1996, s'inscrivant dans la lignée de Dead Can Dance. Passionné de percussions, Greg a joué au cours de sa carrière avec Billy Idol et Mickey Hart de Grateful Dead. Au fil des années, il s'est constitué une impressionnante collection de percussions en provenance des quatre coins de la planète. Ceux sont elles qui sont au cœur de ce Kala Rupa réunissant une série de compositions construites autour du rythme, et non pas de la mélodie. En hindi, "kala" signifie "temps" et "kala rupa" peut se traduire par "forme de temps" ; le rythme étant envisagé comme une autre forme du temps. Dans cette optique, Ellis n'a pas souhaité donné un titre à ses morceaux, les dénommant simplement Form 1, Form 2 etc., afin de laisser jouer l'imagination de l'auditeur sans qu'il soit influencé, et qu'il puisse ainsi laisser libre cours à ses propres ressentis. Conscient que les percussions ne suffiraient pas dans cette exploration des rythmes, il a convoqué d'autres instruments afin d'étoffer l'aspect mélodique des compostions, comme le violoncelle, la guimbarde, le bansurî ou la voix ensorcelante d'Azam Ali sur deux passages, Form 3 et Form 6. Captivant d'un bout à l'autre, Kala Rupa offre une agréable world music expérimentale aux sonorités à la fois éclectiques et organiques.

Musiciens

Greg Ellis : percussions, hammered dulcimer, basse, claviers     

Azam Ali : chant
Domonic Dean Breaux : bansurî 
Dan Morris : percussions, guimbarde
Ardeshir Kamkar : kamancheh
Pejman Hadadi : tombak
Don Schiff : stick
Cameron Stone : violoncelle

Titres

01. Form 1
02. Form 2
03. Form 3
04. Form 4
05. Form 5
06. Form 6
07. Form 7
08. Form 8
09. Form 9
10. Form 10

Vidéos



lundi 15 mars 2021

Ougenweide - Ougenweide (1973)

Ougenweide
Ougenweide - Ougenweide (1973)

Pourquoi écouter ce disque ?

Collectif de sept musiciens, chanteurs et chanteuses, Ougenweide a vu le jour à Hambourg, en 1970. Alors que, d'un point de vue musical, l'Allemagne allait de l'avant en pleine explosion du krautrock, eux s'en démarquent en explorant le passé. Influencés par les albums Basket Of Light de Pentangle et Liege & Lief de Fairport Convention, ainsi que par l'aspect psychédélique de l'Incredible String Band, les membres du groupe adoptent un nom provenant du haut moyen allemand parlé à l'époque médiévale et signifiant "festin pour les yeux". Ce nom a été trouvé dans les écrits de Neidhart von Reuental, ménestrel actif dans la première moitié du XIIIe siècle. Dès le premier album sorti en 1973, sont mis en musique de vieux poèmes, pas seulement de l'époque médiévale, mais aussi de la Renaissance ou de la période baroque. A l'écoute du disque, on se trouve surpris par les harmonies vocales féériques et la richesse des instruments employés, essentiellement acoustiques. Malicorne ou Fairport Convention notamment avec Der Fuchs reprenant la mélodie de leur Reno, Nevada, sont quelques-unes des références venant à l'esprit. Après sa sortie, les chanteuses Brigitte Blunck et Renee Kollmorgen s'en iront et céderont leur place à Minne Graw qui deviendra la voix emblématique du groupe jusqu'à la moitié des années 80. 

Musiciens

Olaf Casalich : chant, percussions, batterie
Renee Kollmorgen : chant, percussions
Brigitte Blunck : chant, percussions
Wolfgang von Henko : guitares, chant
Stefan Wulff : basse, contrebasse, harmonium, orgue, percussions, guitare, chant 
Frank Wulff  : guitare, flûtes, mandoline, luth, bouzouki, sitar
Jürgen Isenbart : glockenspiel, xylophone, batterie, percussions

Achim Reichel : basse fuzz, flûte, percussions

Titres

01. Nieman Kan Mit Gerten 
02. Es Stunt Ein Frouwe Alleine 
03. Ouwe 
04. Der Fuchs 
05. Eilenau 
06. Ougenweide 
07. Swa Gouter Hande Wurzen Sint
08. Der Sohn Der Näherin
09. Sarod
10. Statement Zur Lage Der Ganzen Musica
11. Es Fur Ein Pawr Gen Holcz 

Vidéos

Nieman Kan Mit Gerten : lien vidéo ici

Der Fuchs : lien vidéo ici

dimanche 14 mars 2021

Layla Zoe - Sleep Little Girl (2011)

Layla Zoe Sleep Little Girl
Layla Zoe - Sleep Little Girl (2011)

Pourquoi écouter ce disque ?

Peter Green de Fleetwood Mac disait : "Le blues, vraiment, c'est d'avoir le blues. C'est en soi et si tu n'as le blues au sujet de quelque chose, tu ne peux pas le jouer ou le chanter". Layla Zoe a le blues, elle est tombée dedans dès sa plus tendre enfance. Elle qui a appris à chanter en écoutant les vieux disques de son père musicien, s'est initiée très tôt à Robert Johnson, Billie Holiday et Muddy Waters. Puis, elle a eu sa phase psychédélique avec Jefferson Airplane, Led Zep, Santana, Dylan, Van Morrison et bien entendu Janis Joplin, toute première référence venant à l'esprit à l'écoute de son disque Sleep Little Girl. Dès l'âge de quinze ans, Layla fait ses premières scènes à Vancouver (Canada). En 2006, sort son premier album en autoproduction, Shades Of Blue. Deux autres suivront plus un live. Sa carrière s'envole en 2010 lorsque Henrik Freischlader la signe sur son label Cable Car Records. Lui aussi a un parcours des plus atypiques. D'origine allemande, ce guitariste autodidacte émérite de blues, influencé tant par le rock que le funk, la soul ou le jazz, a joué aux côtés de Joe Bonamassa, B.B. King, Garry Moore ou Peter Green. Album aux qualités exceptionnelles, Sleep Little Girl vous prend aux tripes dès le premier titre, I've Been Down, véritable uppercut, jusqu'au morceau final, la chanson-titre, tendre ballade en hommage au père de Layla. Il y a de la rage en elle. S'étendant sur neuf minutes, l'incontournable Black Oil aux préoccupations environnementales élève encore plus haut le niveau, tant par le chant engagé de Layla que le jeu de guitare puissant d'Henrik et ses riffs obsédants. On croirait Layla entourée d'un power trio, en fait, il n'en est rien, c'est Henrik qui joue à la fois de la guitare, de la basse et de la batterie. Également producteur, il a signé toutes les musiques, laissant à Layla les parties vocales, les paroles et les mélodies. Seul Moritz Fuhrhop est venu apporter quelques touches supplémentaires bienvenues d'orgue et de basse sur un Let's Get Crazy qu'on jurerait tiré de la fin des 60s. Les Américains ont eu Janis Joplin, les Britanniques Maggy Bell, les Canadiens ont désormais Layla Zoe.

Musiciens

Layla Zoe : chant

Henrik Freischlader : guitare, basse, batterie, chœurs
Moritz Fuhrhop : orgue, basse

Titres

01. I've Been Down
02. Give It To Me
03. Singing My Blues
04. Let's Get Crazy
05. Black Oil
06. Pull Yourself Together
07. I Hope She Loves You Like I Do
08. Hippie Chick
09. Rock And Roll Guitar Man
10.Sleep Little Girl

Vidéos

Black Oil : lien vidéo ici

Sleep Little Girl : lien vidéo ici

Let's Get Crazy : lien vidéo ici

dimanche 7 mars 2021

Claire Hamill - The Minor Fall, The Major Lift (2007)

The Best Of Josephine Claire Hamill
Claire Hamill - The Minor Fall, The Major Lift
(2007)

Pourquoi écouter ce disque ?

Claire Hamill entre dans la catégorie fermée des chanteuses prodiges, à la fois auteures et compositrices, à l'instar de Joni Mitchell ou Kate Bush. Moins connue que ces dernières, et pourtant… Lorsque sort son premier album en 1971, One House Left Standing, elle n'a que dix-sept ans. Il fait pourtant preuve d'une incroyable maturité. Huit autres suivront jusqu'en 2007, date de la parution de cette compilation The Minor Fall, The Major Lift, ne comportant que des titres qu'elle a elle-même sélectionnés. Au cours de sa carrière, John Martyn, Gerry Conway, Pat Donaldson, Alan White ou Mel Collins ont joué sur ses disques. Elle a partagé la scène avec Jethro Tull, Procol Harum ou King Crimson, et collaboré avec Steve Howe, Wishbone Ash, Jon and Vangelis. Ses troisième et quatrième albums sortiront sur le label de Ray Davies des Kinks, Konk. Excusez du peu… Si elle continue à chanter aujourd'hui sous son seul nom, elle fait aussi partie depuis 2013 du tribute band Fragile rendant hommage à Yes, dont l'album Golden Fragments vient de paraître. Artiste touche-à-tout, se renouvelant sans cesse, inclassable, elle s'essaiera aussi bien au folk-rock, qu'au new-age et à la dream pop, guère éloignée des rives du prog. Voices (1986) demeure à ce jour son album le plus expérimental, entièrement enregistré avec des échantillons de sa voix a cappella, ensuite superposés. Rien n'est à jeter dans les trente-cinq titres présentés ici. C'est du bon, que du très bon.

Titres

1.01. Urge For Going
1.02. River Song
1.03. The Man Who Cannot See Tomorrow's Sunshine
1.04. Baseball Blues
1.05. Speedbreaker
1.06. Crying Under The Bedclothes
1.07. To The Stars
1.08. Warrior Of The Water
1.09. You Take My Breath Away
1.10. All The Cakes She Baked Him
1.11. Something To Believe In
1.12. Geronimo's Caddilac
1.13. One Sunday Morning
1.14. Forbidden Fruit
1.15. For Sailors
1.16. Celluloid Heroes
1.17. The Moon Is A Powerful Lover
1.18. Two Fools In A Storm
1.19. Denmark
1.20. First Night In New York

2.01. Awaken; Larkrise
2.02. Icicle Rain
2.03. Tides
2.04. Trees
2.05. Japanese Lullabye
2.06. Glastonbury
2.07. Love In The Afternoon
2.08. Someday We'll All Be Together
2.09. Mother Of All
2.10. The Last Shirt
2.11. He Moved Through The Fair
2.12. Oregon Inlet
2.13. We'll Be Glad We Cried
2.14. Beautiful Moon
2.15. Blue

Vidéos

Urge For Going : lien vidéo ici

All The Cakes She Baked Him : lien vidéo ici

The Moon Is A Powerful Lover : lien vidéo ici

Someday We'll All Be Together : lien vidéo ici

vendredi 5 mars 2021

Obsolem - Between Scylla And Charybdis (2020)

Obsolem Between Scylla And Charybdis
Obsolem - Between Scylla And Charybdis (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Between Scylla And Charybdis, entre Charybde et Scylla, il n'y a rien d'autre que la terreur. Dans le langage courant, "tomber de Charybde en Scylla" signifie que rien ne va et que c'est de pire en pire. Cette expression trouve son origine dans la mythologie grecque. Charybde était un dangereux tourbillon situé à l'entrée du détroit de Messine. A l'opposé, se trouvait l'antre du monstre Scylla. Cette fresque antique sert de toile de fond à ce conte moderne que nous relatent Obsolem, nouveaux venus sur la scène prog française. A l'origine, il s'agissait d'un projet solo du multi-instrumentiste Greg Françoise, musicien chevronné qui s'est intéressé tant au metal, qu'au jazz, au blues, au funk ou au classique. Sous les conseils du batteur Franck Schaack, le projet s'est transformé, courant 2019, en un groupe réunissant Peter Coutouly à la basse et la chanteuse Leia Oo, également chargée des paroles. Le concept repose sur le réveil d'une intelligence artificielle qui, constatant que le monde des humains court à sa perte, tente de l'analyser sous un angle binaire, en s'aidant des grands mythes antiques enfouis dans sa base de données. Ainsi, sont confrontés l'homme/la nature, la vie/la mort, le bien/le mal, ou encore le réel/l'imaginaire. Cette dichotomie se retrouve jusque sur la pochette où l'Homme, minuscule, n'est rien face à cette Nature, immense, représentée par l'arbre, l'eau et les montagnes, qu'il cherche sans cesse à apprivoiser, voire à détruire. Comme pour Pink Floyd, le concept est suffisamment fort pour qu'il n'est pas été nécessaire d'indiquer sur la pochette du disque le nom du groupe, ni le titre de l'album. Le Floyd est d'ailleurs une référence venant naturellement, tant sur le plan musical que philosophique. D'autres grands noms surgissent furtivement au détour d'un morceau, de Steven Wilson à Led Zepp, en passant par Deep Purple ou Depeche Mode sur le nerveux The Curse. Car oui, tout est sous tension dans cette course vers le chaos menée, que dis-je, chantée par une Leia souveraine, moitié déesse déchue réfugiée dans les Enfers d'Hadès, moitié princesse rebelle errant dans une galaxie lointaine, très lointaine. Sur la toute fin du dernier titre, ce brouillard abyssal, prenant littéralement aux tripes, se dissipe, faisant place à une infime lueur d'espoir. Fiction ou réalité ? Obsolem signe avec ce premier album une œuvre saisissante, empruntant des sentiers inattendus, parfois périlleux, comme le rap de Kriss 101 sur Diabolus Ex Machina, mais qui apportent au final une dimension supplémentaire bienvenue, tant ces quatre-là maîtrisent d'un bout à l'autre leur sujet. 

Musiciens

Leia Oo : chant
Greg Françoise : guitares, basse, claviers
Peter Coutouly : basse
Franck Schaack : batterie

Kriss 101: chant 
Red Dito : claviers

Titres

01. Between Scylla…
02. Cherry Blossom
03. Enter The Maze
04. Skydrops
05. Narcisse
06. Vertigo
07. The Curse
08. Diabolus Ex Machina
09. …And Charybdis

Vidéos

Trailer : lien vidéo ici

…And Charybdis : lien vidéo ici

lundi 1 mars 2021

Dave Bainbridge & Sally Minnear - Live In The Studio (2020)

Dave Bainbridge Sally Minnear Live In The Studio
Dave Bainbridge & Sally Minnear - Live In The Studio
(2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

En cette fin d'année 2020, Dave Bainbridge a réservé une petite surprise à son public de fidèles. Il a couplé son DVD Live In The Studio sorti en 2018 à un CD audio comprenant quinze de ses dix-neuf pistes. Avec sa complice Sally Minnear, ils proposent de nouvelles versions d'anciens titres de Iona, quelques titres du répertoire solo de Dave, ainsi que des airs celtiques que tous deux apprécient. Dès que Sally pose sa voix sur les premières notes de Kells Theme, nous nous retrouvons propulsés comme par enchantement en pleine magie des années Iona. Certes, Sally n'est pas Joanne Hogg, mais peu importe au final, elle s'est réappropriée avec talent Treasure, Today, Revelation ou encore Beyond These Shores, livrant avec Dave des versions épurées, mais qui font sens. Son interprétation du célèbre My Lagan Love, chant traditionnel irlandais, est elle aussi géniale, tant sur le plan technique qu'émotionnel. Dave et Sally se connaissent depuis qu'elle est enfant. Elle est la fille d'un de ses proches amis, Kerry Minnear, fondateur du Gentle Giant. Leur collaboration a commencé en 2014, lors de l'enregistrement du deuxième album solo de Dave, Celestial Fire. Puis, ensemble, ils ont formé le groupe Celestial Fire avec d'autres musiciens, dont Frank van Essen, ex-Iona, et le guitariste Dave Brons. Sally s'ajoute aux fabuleuses voix avec lesquelles Dave a travaillé et qu'il n'a cessé de mettre en valeur à travers ses projets : l'inévitable Joanne Hogg, Heather Findlay, Rachel Cohen, Moya Brennan, Mae McKenna et Julia Malyasova. Aujourd'hui partagé entre ce duo avec Sally, ses albums solo,  Lifesigns, Strawbs, et quelques autres collaborations comme les albums Celtish de Nigel & Julie Cameron, Dave (nous) offre avec ce Live In The Studio une parenthèse bienvenue.

Musiciens

Dave Bainbridge : claviers, guitares, bouzouki
Sally Minnear : chant, guitare acoustique, percussions, flûtes, violon, claviers

Titres

01. Kells Theme
02. Treasure
03. After the Battle
04. My Lagan Love
05. The Wild Sea/Machrie Moor
06. The Humours Of Ballyloughlan
07. Today
08. Songs Of Ascent (Part 2)
09. The Storm
10. Shuil A Ruin
11. Innocence Found
12. Revelation
13. Heaven’s Bright Sun
14. Beyond These Shores
15. Caoineadh Cu Chulainn

Vidéo

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