mercredi 28 septembre 2022

Vael - Kairós (2019)

Vael Kairos
Vael - Kairós (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dans la péninsule ibérique préchrétienne, Vaelico était le dieu loup commun aux tribus celtes qui la peuplaient. Fascinés par cette époque reculée et soucieux de porter un nom de groupe symboliquement rassembleur, le loup étant un animal mythique présent dans de nombreuses cultures, ce jeune ensemble espagnol a adopté le nom de Vael. En 2015, Daniel Iturriaga Chivo (flûtes, guzheng, cornemuse, cithare, hulusi, chant) et Macarena Pingarrón Romero (nyckelharpa, percussions, chant) s'associent à d'autres musiciens dans l'optique de produire une musique originale au concept encore flou, néanmoins inspirée de Tolkien et des univers celtiques. Très vite, Guillermo García Legidos (davul, bodhran, darbuka, tablas, udu) et Violeta M. Triviño (violon) les rejoignent, suivis de Camilo García Molinero (guitare classique, baglama, saz), Teresa Peciña Rodríguez (vielle à roue, flûtes, daf, chant) et José M. Vincente (guitare espagnole). Vael prend ainsi sa forme définitive en 2016, adoptant une toute nouvelle orientation musicale qui consiste à jouer une musique folk ayant pour dessein de fusionner les styles musicaux du monde entier. Les sept musiciens nomment ce nouveau courant panfolk. Ce choix est d'autant plus honorable que lorsqu'on se penche sur la formation musicale de chacun, on constate que l'une vient du classique, un autre du punk, une du jazz, une du grunge, un du metal folk, et un du flamenco. Toute cette diversité au service d'une ambition a donné ce succulent Kairós. Sorti en 2019, leur premier album a été conçu dans un esprit unificateur, colonne vertébrale du projet. Véritable invitation au voyage, il compile un travail conséquent entamé depuis quatre ans. Tel un tourbillon, il nous entraîne des steppes infinies de Russie au vaste Sahara africain, prenant un détour du côté de la Chine, de la Mongolie, de l'Europe balkanique, du Moyen Orient, de l'Amérique du Sud et d'une multitude d'autres endroits aussi insolites les uns que les autres, apportant une richesse sans fin à cette musique à la fois envoutante et solaire. Si les voix féminines m'évoquent celle de Francesca Nicoli d'Ataraxia, leur démarche artistique (et philosophique) se rapproche davantage de celle leurs compatriotes Amarok, L'Ham De Foc, et Ana Alcaide, mais aussi de Boann, Al Andaluz Project et, surtout, Loreena McKennitt. Pour autant, Vael et leur Kairós (à la pochette magnifique) demeurent une expérience unique à découvrir absolument. 

Musiciens

Teresa Peciña Rodríguez : vielle à roue, flûtes, daf, chant
Macarena Pingarrón Romero : nyckelharpa, percussions, chant
Daniel Iturriaga Chivo : flûtes, guzheng, cornemuse, cithare, hulusi, chant
Violeta M. Triviño : violon, chœurs
Camilo García Molinero : guitare classique, baglama, saz, chœurs
José M. Vincente : guitare espagnole, chœurs
Guillermo García Legidos : davul, bodhran, darbuka, tablas, udu, chœurs

Cristina R. Galván de Aegri Somnia : percussions
Caco Castellanos de Ocelon : chœurs
Talanka : chœurs
Tuchy Regueras : chœurs
Victor Saiz : chœurs

Titres

01. Caravanserai 
02. Harsha
03. Prometeo
04. Verde Olivo 
05. Danza Dos Teixos 
06. Montañas De Jade 
07. Nana
08. Nimue
09. Ängpolska
10. Czarne Czary
11. Vesna

Vidéos

Nimue : lien vidéo ici

Caravanserai : lien vidéo ici

Verde Olivo : lien vidéo ici

Nimue (live Castelfest 2019) : lien vidéo ici

dimanche 25 septembre 2022

Babal - Who Will I Be When I Leave? (2022)

Babal Who Will I Be When I Leave
Babal - Who Will I Be When I Leave? (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Babal ou l'art de ne pas se prendre au sérieux... quoique... Apparu à la fin des années 90, ce trio d'origine britannique avait d'abord pour nom Babble. En 2012, Karen Langley (chant), Rob Williams (guitares, claviers, basse) et Jon Sharp (batterie, percussions) adoptent le nom de Babal. Who Will I Be When I Leave?, leur dernière parution en date, poursuit ce long voyage aux saveurs excentriques et au style inqualifiable. A la confluence de différents courants, cinématique, psychédélique, art-rock, leur musique ne ressemble à nulle autre. C'est ce qui fait à la fois tout leur charme et toute leur originalité. Auteure des paroles, Karen a un background blues, jazz, rock et folk. J'ai du mal à dire pourquoi, mais dès que j'ai découvert sa voix, j'ai pensé à Marianne Faithfull. Sûrement à cause de ses intonations, de ses modulations. Mystère. Le groupe est d'ailleurs lui-même un mystère à part entière. Car sous ses aspects loufoques, se cache un musique complexe, chaque morceau dégageant une atmosphère bien à part, avec des paroles percutantes, toutes aussi difficiles à décrypter, mais qui ont sens. Si Babal se positionne en observateur avisé de notre monde en pleine dérive, c'est en fouillant leur biographie que l'on comprend mieux leur démarche artistique. En 2018, est diagnostiqué chez Karen un cancer du sang rare. Soutenue par Rob, elle a mené un dur combat qu'elle a honorablement remporté. La rupture avec le monde d'avant a été rude, elle et son compagnon ne seront plus jamais les mêmes. Refusant de vivre dans le passé, ils décident d'avancer et cette détermination leur donne la force de créer, de puiser au plus profond d'eux-mêmes. Who Will I Be When I Leave? n'est pas un disque anodin, il témoigne de leur passion pour la Vie, celle avec un grand "v". Comme Karen le chante si bien dans ma chanson préférée, Baby wants freedom, baby wants a ride...

Musiciens

Karen Langley : chant
Rob Williams : guitares, claviers, basse, programmation
Jon Sharp : batterie, percussions

Paul Smith : basse, contrebasse

Titres

01. 3 Minutes 
02. Sitting Pretty
03. Corkscrew Rider
04. Dead End Friends
05. The Wolf Slips Up Quickly
06. Made Without Instructions
07. Baby Wants Freedom 
08. Doors
09. Who Will I Be When I Leave?

Vidéos

trailer : lien vidéo ici

Corkscrew Rider : lien vidéo ici

mercredi 21 septembre 2022

Joshua Burnell - Seasons Vol.4: Autumn (2022)

Joshua Burnell Autumn
Joshua Burnell - Seasons Vol.4: Autumn (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Certains aiment l'automne, d'autres non. Je fais partie de la seconde catégorie. Pourtant, je reconnais que cette saison demeure une source d'inspiration inépuisable. Autumn est le quatrième et dernier volet d'une saga ambitieuse initiée par notre Vivaldi du folk-rock britannique, j'ai nommé Joshua Burnell. Souvenez-vous, ce jeune musicien à eu l'idée folle d'enregistrer une chanson folk par semaine durant une année entière. Puis il a réparti ses 52 morceaux sur quatre albums, chacun illustrant une saison. Il a commencé avec Winter, puis ont suivi Spring, Summer et maintenant cet Autumn. Joshua n'a jamais caché son admiration pour ses prédécesseurs, leur ombre plane tout au long de ce disque envoutant, que ce soit Yes (il aime imaginer comment ce groupe phare de la scène prog aurait repris tel ou tel air folk au temps de sa splendeur dans les 70's), Fairport Convention (Reynardine The Werefox), Shelagh McDonald (Dowie Dens Of Yarrow qui brille de mille feux), Jean-Luc Lenoir a qui l'on doit le fascinant Old Celtic & Nordic Ballads (King Of The Fairies), Alan Stivell (Tri Martolod) ou encore Simon & Garfunkel. Sa reprise de leur célèbre Scarborough Fair (qu'eux-mêmes ont emprunté à Martin Carthy) est déconcertante par son originalité. Elle semble avoir été enregistrée dans un monastère. C'est d'ailleurs là la force de Joshua, ses propres versions sont toujours très personnelles, résultat d'un travail à la fois minutieux et inventif. Entouré d'excellents musiciens, dont son frère Ben à la guitare électrique et de la chanteuse (et fiancée) Frances Sladen, Joshua nous ouvre les portes d'un univers fantastiques où se croisent fées maléfiques, sorcières, centaures, dragons ainsi que toute sorte d'antihéros parmi lesquels un certain Merlin. Saluons ici le travail titanesque de ce jeune artiste à l'avenir plus que prometteur. Tiens, le disque se termine sur les dernières notes de She Moved Through The Fair... Et si on réécoutait Winter ?

Musiciens

Joshua Burnell : chant, instruments

Frances Sladen : chant
Tim Burnell : chant
Nathan Graves : guitare électrique
Jack Woods : guitare électrique, mandoline
Ben Burnell : guitares
Dan Webster : guitare électrique
Mark Waters : basse
Tim Yates : basse, mélodéon
Matthew Mefford : basse, contrebasse
Rachel Wilson : violon
Antonio Curiale : violon
Sarah Loughram : violon
Cristina Crespo : flûte

Titres

40. The Autumn Overture
41. Ballad Of The Riddle Rhymer
42. King Of The Fairies
43. Reynardine The Werefox
44. Tri Martolod
45. Two Magicians
46. Guy Fawkes Prince Of Sinister
47. Witch Of The Westmorland
48. The Curse Of Hoxne Bridge
49. Dowie Dens Of Yarrow
50. Tam Lin
51. Scarborough Fair
52. She Moved Through The Fair

Vidéos

Two Magicians : lien vidéo ici

dimanche 18 septembre 2022

Judy Collins - Who Knows Where The Time Goes (1968)

Judy Collins Who Knows Where The Time Goes
Judy Collins - Who Knows Where The Time Goes (1968)

Pourquoi écouter ce disque ?

Parmi l'abondante discographie de Judy Collins qui s'étale sur sept décennies, du début des années 60 à nos jours, Who Knows Where The Time Goes, sorti en 1968, occupe une place à part, faisant indéniablement partie du top 5 de ses meilleurs albums. Judy explore différents styles musicaux, du très country Someday Soon à la ballade meurtrière Pretty Polly sonnant très Fairport Convention. De Fairport Convention, il en est encore question avec la chanson-titre Who Knows Where The Time Goes composée par Sandy Denny à l'âge de 19 ans. Avec sa thématique sur le temps qui passe, cette chanson est considérée comme l'une des plus belles et des plus tristes de tous les temps. Linda Thompson disait d'elle, non sans humour noir, que par désespoir, les gens pouvaient se tirer une balle dans la tête rien qu'en l'écoutant. En 1968, Sandy n'a pas encore enregistré la version mémorable de l'album Unhalfbricking disponible seulement l'année suivante. Pour l'heure, elle l'a interprétée seule sur scène ou avec The Strawbs dont elle a brièvement fait partie. Judy en a reçu une démo qui l'a de suite séduite. Elle en livre ici une magnifique version toute en nuances. La puissance de cette chanson éclipserait presque les autres reprises de l'album, toutes d'artistes contemporains : Story Of Isaac, Bird On The Wire, toutes deux de Leonard Cohen, I Pity The Poor Immigrant de Bob Dylan ou encore First Boy I Loved de Robin Williamson de l'Incredible String Band. Un seul titre est signé de la seule Judy. Il deviendra un classique incontournable de son répertoire. Il s'agit de My Father dédié à son père tout juste décédé. Parti trop tôt, il n'aura pas eu la joie de découvrir ce cadeau caché de sa chère fille. Cette âme romantique fascinée par la France, a offert à Judy sa toute première guitare. Aveugle, il n'était pas comme dans la chanson mineur, mais chanteur et animateur de radio. Avec Who Knows Where The Time Goes, Judy clôt en beauté une première décennie riche en musique. Elle n'est encore qu'au début de sa très longue carrière. 

Musiciens

Judy Collins : chant, guitare, piano

Buddy Emmons: pedal steel guitar
James Burton : dobro, guitare électrique
Stephen Stills : guitares, basse
Mike Melvoin : piano
Van Dyke Parks : piano
Michael Sahl : claviers
Chris Ethridge : basse
Jim Gordon : batterie, percussions

Titres

01. Hello, Hooray
02. Story Of Isaac
03. My Father
04. Someday Soon
05. Who Knows Where The Time Goes
06. I Pity The Poor Immigrant
07. First Boy I Loved
08. Bird On The Wire
09. Pretty Polly

Vidéos

Who Knows Where The Time Goes : lien vidéo ici

My Father : lien vidéo ici

Hello, Hooray : lien vidéo ici

Story Of Isaac : lien vidéo ici

mercredi 14 septembre 2022

Maiden UniteD - Remembrance (2015)

Maiden United Remembrance
Maiden UniteD - Remembrance (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Maiden UniteD ou le meilleur moyen de s'initier à un mastodonte du heavy metal lorsque l'on n'est guère attiré par ce genre musical. Fondé par des musiciens néerlandais, Joey Bruers (basse) et Ruud Jolie (guitare) de Within Temptation, Maiden UniteD a pour ambition de revisiter l'œuvre de Iron Maiden sous un angle acoustique, à l'instar d'un Echoes (Barefoot Of The Moon) pour Pink Floyd. Le résultat est juste jubilant. Sorti en 2015, Remembrance est leur troisième album, il fait suite à Mind The Acoustic Pieces (2010) qui proposait l'intégralité de l'album culte Piece Of Mind, et à Across The Seventh Sea axé sur les années 80. Pour la troisième et dernière fois, livrant une performance toute aussi impeccable qu'impressionnante, le grand Damian Wilson (ex-Landmarq, Ayreon, furtur Arena) est au chant. Mais il n'est pas seul cette fois-ci. Preuve qu'en quelques années, Maiden UniteD s'est construit une solide réputation, deux anciens chanteurs d'Iron Maiden sont venus prêter leur voix, à savoir Paul Di'Anno qui a officié de 1978 à 1981, reprend ici Prowler à l'origine sur le premier album du groupe, et Blaze Bayley, remplaçant de Bruce Dickinson entre 1994 et 1999, qui interprète Futureal de l'album Virtual XI (1998). Quatrième voix masculine, Wudstick fait du délicieux Aces High une des meilleures pièces du disque. Marcela Bovio de Stream Of Passion l'accompagne aux chœurs (pour l'anecdote, sa copine Anneke van Giersbergen avait participé à Mind The Acoustic Pieces). Wudstick est un jeune chanteur néerlandais aussi à l'aise dans le hip hop que le rock progressif. Il a participé à The Voice Holland en 2013, mais aussi au projet For All We Know de Ruud Jolie, ainsi qu'au 01011001 et à The Theater Equation d'Ayreon. Autre surprise de cet admirable joyau si bien ciselé, l'apparition à la batterie sur Burning Ambition de Thunderstick, connu pour ses apparitions masquées, brièvement membre du groupe de 1977 à 1978, et futur musicien de Samson. Dès les premières notes de Strange World, le premier titre, Remembrance nous ouvre les portes d'un univers sensoriel aussi inédit que familier, duquel émergent ces pépites d'un autre temps, d'un autre genre, que sont Charlotte The Harlot, Killers ou bien Still Life'15.

Musiciens

Damian Wilson : chant
Ruud Jolie : guitare, mandoline
Joey Bruers : basse
Stef Broks : batterie
Huub van Loon: piano
Thijs Schrijnemakers : Hammond


Paul Di’Anno : chant
Blaze Bayley : chant
Wudstik : chant
Marcela Bovio : chant, violon
Thunderstick : batterie
Mike Coolen : batterie
Marco Kuypers : piano

Titres

01. Strange World
02. Charlotte The Harlot
03. Killers
04. Remember Tomorrow
05. Burning Ambition
06. Futureal
07. Aces High
08. Prowler 
09. Still Life '15

Vidéos

Aces High : lien vidéo ici

Strange World : lien vidéo ici

Futureal : lien vidéo ici

dimanche 11 septembre 2022

Ou - One (2022)

OU One Anthony Vanacore
Ou - One (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Aux frontières de l'étrange... Il y a une petite dizaine d'années, un jeune batteur, également auteur-compositeur, d'origine new-yorkaise a posé ses valises à Pékin, capitale de l'empire du Milieu. Dans cette contrée lointaine dont il maîtrise la langue, il est devenu professeur de musique et s'est confronté à différents musiciens de la scène locale. De formation jazz, Anthony demeure en quête perpétuelle de nouvelles expériences musicales. Ou est né de sa volonté à dépasser ses limites, secondé par un guitariste, un bassiste et surtout une chanteuse, Lynn Wu, souhaitant, comme lui, relever ce défi. Publié chez Inside Out, le label germanique indépendant spécialisé dans les musiques progressives, One, leur premier album est un véritable objet musical non identifié. Difficile à classifier, il est quand même rangé dans la catégorie "metal progressif", même s'il n'a que très peu d'équivalents. Pour résumer, cette musique expérimentale, mélange improbable entre Devin Townsend et Björk, on l'aime ou on ne l'aime pas, mais elle ne laisse pas indifférent. Le but affiché par le groupe était de donner une identité propre à chaque chanson afin de faire de One un disque dynamique. Mention spéciale à la chanteuse dont les incantations aux variations saisissantes apportent une puissante aura à l'ensemble. Entre férocité et onirisme guère éloigné de la dream pop, One se révèle avant tout comme une expérience unique, laissant présager le meilleur pour la suite.

Musiciens

Lynn Wu : chant
Anthony Vanacore : batterie
Jing Zhang : guitares
Chris Cui : basse

Titres

1. Travel 穿 
2. Farewell 夔 
3. Mountain 山
4. Ghost 灵
5. Euphoria 兴
6. Prejudice 豸
7. Dark 暗 
8. Light 光 

Vidéos

Farewell : lien vidéo ici

Mountain : lien vidéo ici

vendredi 9 septembre 2022

Bannkreis - Sakrament (2018)

Bannkreis Sakrament
Bannkreis - Sakrament (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un p'tit tour et puis s'en vont... Bannkreis est une formation allemande née de la rencontre en 2012 entre Johanna Krins et Eric Fish. Mal-voyante, Johanna collabore avec sa sœur au sein de la formation munichoise Delva, tandis qu'Eric est le chanteur du groupe de metal-folk Subway To Sally. Trouvant que leurs voix se marient à merveille, ils se lancent dans l'aventure Bannkreis (du nom du quatrième album de la formation d'Eric sorti en 1997), accompagnés de trois autres musiciens de Subway To Sally, dont le parolier Bodenski. Leur toute première chanson Doch Ich Weiss Es est une collaboration avec les marins de Santiano, célèbre groupe de schlager, et apparaît sur leur album Im Auge Des Sturms en 2017. Juste après leur participation au fameux festival de metal Wacken Open Air (c'est là qu'a été enregistré le dantesque live de Nightwish Showtime, Storytime), leur premier (et unique) album Sakrament est disponible. Pas de metal ici, juste de très belles ballades médiévales romantiques ainsi que quelques morceaux rock plus énergiques tel que Nimmermehr, mon préféré, inspiré d'une nouvelle d'Edgar Allan Poe. Si leur musique évoque par moments Nightwish ou Mostly Autumn, elle se rapproche davantage du Faun des années 2010. D'ailleurs, leur ancienne chanteuse Sandra Elflein y joue des instruments traditionnels (vielle à roue, nyckelharpa, violon et flûte). Un seul single sera extrait de l'album, Lebewohl, version germanique de l'air celtique Black Is The Color popularisé par Nina Simone, que j'ai découvert pour ma part grâce à Sinéad O'Connor qui en a livré une version bouleversante. Bannkreis avait un avenir prometteur, mais le 28 octobre 2019, ils annoncent officiellement leur séparation. Une page se tourne... 

Musiciens

Johanna Krins : chant, flûte, percussions
Eric Fish : chant, cornemuse
Bodenski : vielle à roue, guitares
SimonMichael : batterie, percussions, claviers
Ingo Hamf : guitares, luth, cistre, basse

Sandra Elflein : vielle à roue, nyckelharpa, violon, flûte
Ally Storch : violon, alto
Christoph Pracht : violoncelle
Sandro Friedrich : flûte
Stefan Pintev : violon
Ben Metzner : flûte
Dirk Schlag : guitare
Alex Grube : basse

Titres

01. Lebenslinien
02. Lebewohl
03. Hilf Mir Zu Glauben
04. Fährmann
05. Aus Fernen Ländern
06. Doch Ich Weiss Es
07. Sakrament
08. Nimmermehr
09. Bannkreis
10. Erdbeermond
11. Rabenflug
12. Kein Weg Zurück
13. Ins Dunkel

Vidéos

Lebewohl : lien vidéo ici

Bannkreis : lien vidéo ici

Rabenflug : vidéo ici

lundi 5 septembre 2022

Mari Boine - Eallin (1996)

Mari Boine Life
Mari Boine - Eallin (1996)

Pourquoi écouter ce disque ?

"IMAGINEZ la glace et la neige du paysage arctique, le froid mordant du vent du Nord, le soupçon de bleu irrésistible sous un lac cristallisé.
Ferme tes yeux.
Alors écoutez.
Écoutez vraiment.
Vous sentirez une voix avant même de l'entendre.
Elle ne ressemble à aucune autre.
C'est une voix qui donne vie au paysage avec une pureté envoûtante ; une voix qui représente mille ans de connexion ancestrale à un espace gelé inflexible.
C'EST MARI BOINE."
Moana Maniapoto, chanteuse maorie de Nouvelle-Zélande, présente ainsi Mari Boine qui, comme elle, redonne vie et place à la culture de ses ancêtres à travers sa musique. Depuis son premier album en 1985, Mari Boine est devenue l'ambassadrice de tout un peuple, les Samis, connus aussi sous le nom de Lapons. Sorti en 1989, Gula Gulla rencontre un réel succès, bien au-delà des frontières de sa Norvège natale. Le label de Peter Gabriel, Real World, spécialisé dans les musiques du monde, décide même de le distribué à partir de 1993. Capté à Kassel, en Allemagne, ainsi qu'à Trondheim, en Norvège, Eallin est son premier témoignage live. Sorte de cérémonie chamanique, la prestation donne le vertige. Mari et ses cinq musiciens, tous impressionnants, ouvrent une fenêtre sur ces immenses espaces nordiques où la nature à la fois mystérieuse, fascinante et intrigante semble foisonnante, réduisant l'être humain à une portion congrue de son infinité. Comme Mari, son guitariste Roger Ludvigsen est d'origine sami. Celui qui enflamme par son jeu distordu le monumental Vuolgge Mu Mielde Bassivárrái, jouera aussi sur les albums Mesmerized et Pilot de la chanteuse norvégienne Kari Rueslåtten. Gjermund Silset (basse, somptueux dans ses soli sur Modjás Katrin) et Helge Andreas Norbaken (percussions) viennent tous deux du jazz, tandis que le flûtiste péruvien Carlos Zamata Quispe apporte une certaine touche exotique inattendue. La violoniste Hege Rimestad est une pionnière en Norvège dans l'utilisation du violon électrique. L'année suivante, en 1997, elle fera paraître son premier album solo, Hvite Pil, sorti aussi sous le titre de White Arrow, sur lequel figureront tous ses compagnons de scène, y compris Mari. Cette combinaison gagnante était indubitablement la meilleure pour donner vie sur scène à une musique d'une autre dimension, fusionnant sans perdre son identité des éléments de jazz, d'ethnique et de prog.

Musiciens

Mari Boine : chant, djembé

Gjermund Silset : basse, hackbrett
Hege Rimestad : violon
Helge Andreas Norbaken : percussions
Roger Ludvigsen : guitares
Carlos Zamata Quispe : flûtes, chant, charango, zamponia

Titres

01. Mielahisvuohta 
02. Dás Áiggun Čuožžut 
03. Orbina 
04. Gula Gula 
05. Modjás Katrin 
06. Eco 
07. Skádja 
08. Vuolgge Mu Mielde Bassivárrái
09. It Šat Duolmma Mu
10. Dutjne 

Vidéos

Vuolgge Mu Mielde Bassivárrái : lien vidéo ici

Gula Gula : lien vidéo ici

vendredi 2 septembre 2022

October Project - October Project (1993)

October Project
October Project - October Project  (1993)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sans la voix peu commune de sa chanteuse Mary Fahl, alliant profondeur et émotion, October Project n'aurait peut-être jamais rencontré le succès, malgré une musique pop luxuriante immédiatement accessible. Le groupe, basé à New-York, fait ses premières scènes au début des années 90, dans le quartier de Manhattan, fréquentant les mêmes clubs qu'un certain Jeff Buckley tout aussi débutant. Emil Adler (claviers, chant) et celle qui deviendra son épouse, Julie Flanders (paroles) sont à l'origine de cette formation atypique, sans batteur ni bassiste attitré mais avec une parolière comme cinquième membre officielle. Adolescents, tous deux se fréquentaient déjà et écrivaient ensemble. A la fac, au début des années 80, il se lient d'amitié avec Marina Belica, future claviériste et voix du combo. En 1985, arrive le guitariste David Sabatino qui intègre leur projet pas encore vraiment défini. La bascule se fait suite à leur rencontre avec Mary Fahl en 1989, une révélation. October Project voit alors le jour, un premier album éponyme paraît quatre ans plus tard. Ce disque présente une collection de ballade mélancoliques, très intenses, aux paroles assez ésotériques. Mais, comme dit plus haut, Mary et sa fascinante voix aux charmes envoutants leur donne ce supplément d'âme unique qui fait toute la différence. Parfois comparé à Renaissance, October Project m'évoque davantage Clannad par son aspect musical aérien, hors-sol. Une très belle découverte. 

Musiciens

Mary Fahl : chant
Emil Adler : chant, claviers
Marina Belica : chant, claviers
David Sabatino : chant, guitares
Julie Flanders : paroles

Urbano Sanchez : percussions
Michael Rhodes : basse
Chad Cromwell : batterie
Kenny Greenberg : guitares
Anthony LaMarchina : violoncelle
Alan Umstead : alto 
Kristin Wilkinson : alto
Carl Gorodetzky : violon
Cathy Umstead : violon
David Davidson : violon
Lee Larrison : violon
Pam Sixfin : violon

Titres

01. Bury My Lovely
02. Ariel
03. Where You Are
04. A Lonely Voice
05. Eyes of Mercy
06. Return to Me
07. Wall of Silence
08. Take Me As I Am
09. Now I Lay Me Down
10. Always
11. Paths of Desire
12. Be My Hero 

Vidéos

Bury My Lovely : lien vidéo ici

Return To Me : lien vidéo ici

jeudi 1 septembre 2022

Faun - Pagan (2022)

Faun Pagan
Faun - Pagan (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Pagan, onzième offrande de Faun, marque un nouveau départ dans leur carrière débutée en 1998. Alors que nos troubadours teutons adeptes du paganisme avaient signé un contrat de distribution avec le géant Universal en 2013, ils ont repris leur liberté. Désormais, Oliver Satyr et les siens gèrent seuls leur destinée, encouragés par la création de leur propre label, Pagan Folk Records dont ce disque est la première parution. Il est aussi le premier sans Fiona Rüggeberg, membre fondateur aux côtés d'Oliver, partie pour de nouveaux projets musicaux, dont Tvinna, ensemble musical réunissant Laura Fella (de Faun) et Fieke van den Hurk (ex-Cesair). Tourné vers les mythes nordiques et germaniques, Pagan s'apparente à un retour aux sources, entre incantations magiques, contes maléfiques et rythmes dansants. Si les voix ensorcelantes de Laura Fella et de l'elfe Adaya (nouvelle venue en remplacement de Fiona) se marient à merveille par leur contraste, elles bénéficient de l'appui de Lindy-Fay Hella de Wardruna sur le titre d'ouverture, Galdra, moment privilégié durant lequel le temps semble en suspens. Autres invités, les Suisses du combo de folk metal Eluveitie qui explosent le final du puissant Gwydion, pièce magistrale aux frontières des ténèbres. Willow Tree qui porte le sceau d'Adaya, Wainamoinen, ballade inquiétante où il est question d'un puissant sorcier finlandais, Tamlin, un classique du folk britannique peuplé de fées maléfiques vraiment pas sympas, ou encore l'entrainant Baldur aux paroles extraites d'un vieux poème runique norvégien, sont quelques-uns des titres incontournables de cet opus, futur classique dans l'abondante discographie de nos Faun.

Musiciens

Oliver Satyr : chant, bouzouki, moraharpa, mandore, taglharpa, guimbarde, guitare
Laura Fella : chant
Adaya Lancha Bairacli: chant, cornemuse, harpe, pandola, flûtes
Stephan Groth : chant, vielle à roue, flûte
Rüdiger Maul : batterien oercussions
Niel Mitra : claviers

Lindy-Fay Hella : chant
Christian Glanzmann : chant
Rafael Salzmann : guitare, basse
Alain Ackermann : batterie
Maya Fridman : violoncelle

Titres

01. Galdra
02. Halloween
03. Gwydion
04. Wainamoinen
05. Tamlin
06. Neun Welten
07. Lord Randal
08. Innisfree
09. Ran
10. Baldur
11. Caer
12. Willow Tree
13. Zeit Der Raben 

Vidéos


Gwydion : lien vidéo ici