dimanche 6 novembre 2022

Babacar - Babacar (1998)

Babacar Caroline Crawley Boris Williams
Babacar - Babacar (1998)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 1993, Shelleyan Orphan, le duo formé de Caroline Crawley et Jemaur Tayle, se sépare après trois albums. Caroline a un nouveau projet en tête. Elle souhaite le réaliser avec son compagnon Boris Williams, batteur de The Cure, et Roberto Soave, bassiste de Presence, groupe fondé par Lol Tolhurst, ex-The Cure, et qui implose en cette même année 1993. Rejoints par le guitariste Rob Steen (ex-Presence), ils donnent un premier concert le 22 juillet 1993 à Londres, pour les treize ans du mythique label 4AD. Leur nom ? Babacar. Ils demeurent discrets les années suivantes, jusqu'en 1998 où paraît leur premier (et unique) album, simplement intitulé Babacar. Entretemps, Boris a définitivement quitté The Cure, et ils ont recruté un nouveau membre... Jemaur Tayle. Contrairement à Shelleyan Orphan, seule Caroline occupe le poste de chanteuse, Jemaur est relégué à la guitare, au dulcimer et aux percussions. Enregistré dans les fameux studios Real World de Peter Gabriel où les a retrouvé sur quelques titres l'ancien pote de Boris au sein de The Cure, Porl Thompson, Babacar se révèle captivant d'un bout à l'autre, réservant une place de choix à la voix douce de Caroline, ainsi qu'au jeu inventif de Boris à la batterie et aux percussions. Leur indie pop onirique et sophistiquée nous plonge dans un rêve éveillé, regardant vers les rivages du psychédélisme et des musiques orientales. Le single Midsummer complétera ce disque avec deux inédits. Babacar se séparera dans l'indifférence générale après quelques concerts. Au début des années 2000, Caroline et Jemaur se consacrent à nouveau à Shelleyan Orphan, toujours soutenus par Boris. Mais l'aventure prend définitivement fin le 4 octobre 2016, Caroline étant emportée par une longue maladie. Entre Shelleyan Orphan, This Mortal Coil et Babacar, elle laisse derrière elle une œuvre qui, je l'espère, ne tombera pas dans l'oubli. 

Musiciens

Caroline Crawley : chant, guitares, claviers, percussions
Jemaur Tayle : guitares, dulcimer, percussions
Rob Steen : guitares
Roberto Soave : basse
Boris Williams : batterie, percussions

Porl Thompson : guitares, banjo
Tristan Powel : e-bow
Bruno Ellingham : violon
Siva Shakti Sivan Nesan : vînâ
Siva Shankar Siva Pragasagilla : violon indien
Hakim Brunsdan (?) : chant

Titres

01. Midsummer
02. Mesmer
03. Mantra
04. Silence
05. Decideum
06. Tree
07. Waiting
08. The River In Me
09. Babacar
10. Freefall
11. Peace

Vidéos



Silence : lien vidéo ici

samedi 5 novembre 2022

Imaginaerium - The Rise Of Medici (2022)

Imaginaerium The Rise Of Medici
Imaginaerium - The Rise Of Medici (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 2020, Eric Bouillette, multi-instrumentiste d'origine niçoise installé en Angleterre, lance le projet le plus ambitieux de sa fulgurante carrière. Fondateur des fabuleux Nine Skies, de Solace Supplice, membre de The Room, de Genesya, tribute band dédié à Genesis, il imagine un concept-album racontant l'ascension de la célèbre famille des Médicis dans la Florence de la Renaissance italienne. La chanteuse italienne Laura Piazzai lui a suggéré l'idée. Elle lui propose aussi de faire appel à Clive Nolan (Caamora, Prendragon, Arena...) avec lequel elle a collaboré sur l'album From The Outside In en 2019. Enchanté par l'idée, Clive ne se fait pas prier. Il développe l'histoire et, avec Eric, ils composent la musique. Imaginaerium est née. D'origine russe, Elena Vladyuk, la deuxième voix féminine, renforce la dimension internationale d'Imaginearium. Laura incarne le premier rôle, celui de Contessina de Bardi, épouse de Cosimo de Medici que joue Andy Sears, ancien chanteur de Twelth Night et entendu sur l'Alchemy de Clive. Dotée de capacités vocales impressionnantes, Laura s'inscrit dans la lignée de Tracy Hitchings (Quasar, Landmarq) et Agniezska Swita (Caamora, Illuminae). Clive s'est réservé un rôle en or, celui du méchant. Rinaldo degli Albizzi était le rival de Cosimo. Ce dernier provoquera sa chute. Banquier des papes et des rois, il était considéré comme l'homme le plus riche de son époque. Durant deux cent ans, sa dynastie écrira l'Histoire, celle avec un grand "h", donnant entre autre trois papes et deux reines de France. The Rise Of Medici s'apprécie comme la lecture d'un captivant roman historique. Chacun des protagonistes est vertigineux. La musique l'est toute autant. A l'ambiance Renaissance, se mêle un savant dosage de guitares heavy, d'envolées symphoniques, de claviers virevoltants, d'une harpe furtive. Le tout porté par une rythmique d'enfer : Bernard Hery de Nine Skies à la basse et Scott Higham, ex-Pendragon, à la batterie. Le résultat est somptueux, à l'image de la pochette et de l'artwork intérieur de l'édition spéciale parue en série limitée à 300 exemplaires. Eric en aurait été fier. Malheureusement, il nous a quitté l'été dernier, juste avant que ne sorte l'album. Mais ne vous inquiétez pas pour lui. A l'heure qu'il est, il est aux anges, entouré de ses idoles, Lennon, Hendrix, Freddy, Bowie, Janis. Ils ont tellement de choses à se raconter. Imaginez un peu leur tête quand il leur demandera : "Vous connaissez The Rise Of Medici ? Non ? Écoutez alors. Il était une fois... ". 

Musiciens

Eric Bouillette : guitares, violon, mandoline, claviers
Clive Nolan : claviers, chant
Laura Piazzai : chant
Andy Sears : chant
Elena Vladyuk : chant
Mark Spencer : chœurs
Bernard Hery : basse
Scott Higham : batterie
Isabella Cambini : harpe

Titres

01. Festina Lente
02. Duty Of Love
03. House Of Dreams
04. The Tide Will Change
05. Never Close Your Eyes
06. Glass Throne
07. Treachery
08. Fall From Grace
09. Will I Never Return
10. Fortunes Reverse
11. Return Of Medici
12. Legacy

CD Bonus 
01. Fortunes Reverse - Clive & Laura Mix
02. Duty Of Love - Bonus Mix
03. Legacy - Duet with Andy & Laura
04. Never Close Your Eyes - Harp Mix with Laura
05. Fall From Grace - Duet Elena & Laura
06. Fortunes Reverse - Guitar mix
07. Festina Lente - Laura Mix
08. The Tide Will Change - Instrumental Mix
09. Interview with Eric
10. Interview with Laura
11. Interview with Clive

Vidéos

Glass Throne : lien vidéo ici

Treachery : lien vidéo ici

mardi 1 novembre 2022

Lisa Gerrard & Marcello de Francisci - Exaudía (2022)

Lisa Gerrard Marcello de Francisci Exaudia
Lisa Gerrard & Marcello de Francisci - Exaudía (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lisa Gerrard fait partie de cette catégorie d'artistes dotés d'un immense talent et dont on attend beaucoup. C'est pourquoi, à chaque parution d'un nouvel album, une certaine appréhension s'installe avant son écoute. Il n'est pas rare que s'ensuive une certaine déception, la nouvelle production ne répondant pas à nos espérances (exigences ?). En même temps, il est évident qu'il est impossible à n'importe quel artiste de réaliser à chaque fois une œuvre intemporelle. Avec cet Exaudía, une fois la phase d'appréhension passée, j'ai été littéralement comblé. En renouant avec les ambiances mystiques de l'ère Dead Can Dance, Lisa, telle une déesse, démontre une nouvelle fois à la terre entière qu'elle est dotée d'une des plus belles voix de l'univers. L'album est court, il fait 39 mn, il est sans remplissage, ni démonstration inutile. Lisa possède une maîtrise parfaite de sa voix, laissant naître à chacune de ses interventions une vague émotionnelle sans précédent. Après Brendan Perry, Pieter Bourke, Patrick Cassidy, Jules Maxwell, Hans Zimmer ou encore Klaus Schulze, elle collabore ici avec Marcello de Francisci, compositeur de musiques de films, de jeux vidéo et de publicités. Ils avaient déjà réalisé ensemble l'album Departum en 2010. La décennie suivante, ils ont poursuivi cette collaboration fructueuse à maintes reprises, dont ce nouveau disque est l'apothéose. Exaudía regarde à la fois du côté de l'Occident sacré et de l'Orient mystérieux. Cette offrande divine a vu le jour grâce au label Atlantic Curve dirigé par Daryl Bamonte, connu pour son travail dans les années 90 avec Depeche Mode puis The Cure (il est le frère de leur guitariste et claviériste Perry). 

Musiciens

Lisa Gerrard : chant
Marcello de Francisci : guitares, basse, saz, dulcimer, percussions, claviers

Bahar Shah : chant
Farhad Behroozi : violon
Astrid Williamson : violon
Daniela Arbizzi : violoncelle

Titres

01. When The Light Of Mornings Comes
02. Until We Meet Again
03. Fallen
04. Exaudía
05. Stories Of Love, Triumph & Misfortunes
06. Stay With Me
07. Exaudía Reprise

Vidéos

Exaudía : lien vidéo ici

Until We Meet Again : lien vidéo ici

When The Light Of Morning Comes : lien vidéo ici

dimanche 30 octobre 2022

Albion - The Indefinite State Of Matter (2012)

Albion The Indefinite State Of Matter
Albion - The Indefinite State Of Matter (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Après cinq ans d'absence, nous amis polonais d'Albion sont de retour en 2012 avec The Indefinite State Of Matter. Ce groupe de rock néo-progressif a été fondé en 1992, à Cracovie, par le guitariste Jerzy Antczak et le claviériste Krzystof Malec. Comme Quidam, leurs contemporains, leur particularité première était d'avoir une femme au chant. A l'époque, il s'agissait d'Anna Batko. Au cours du nouveau millénaire, Katarzyna Sobkowicz-Malec, épouse de Krzystof, lui a succédé. The Indefinite State Of Matter est son troisième album avec le groupe, il fait suite à Wabiąc Ciene (2005), et à Boken Hopes (2007) où le chant en polonais avait été abandonné au profit de l'anglais. Albion ambitionnait d'élargir son audience en dehors des frontières de son pays natal. En 2012, Albion se présente sous la forme d'un trio réunissant Katarzyna, Krzystof et Jerzy, le bassiste et le batteur ayant quitté le navire. Ils sont remplacés ici par deux invités, l'impérial Krzystof Wyrwa de Millenium à la basse, et le batteur Grzegorz Bauer qui intégrera prochainement... Millenium. Tous deux effectuent un travail excellent. Dans la lignée de Pink Floyd (les soli gilmouriens d'Antzak sont un pur régal), Albion propose une musique agréable bien structurée, aérienne et mélodique. Peu de prises de risque, tout est bien calibré, à l'exception du "mouvementé" Children's Ryhme où il est question de cauchemars effrayant les enfants. Ce n'est toutefois pas du Nightwish... L'album s'ouvre et se termine par deux instrumentaux ambitieux dépassant chacun les dix minutes. Le premier, Particle Of Soul, est plus classique mais ses envolées procurent leur effet, tandis que le second, Fear, entrouvre une voie originale vers de nouveaux horizons. A l'issu de ce disque, le groupe va se scinder en deux. Katarzyna et Krzystof vont continuer leur chemin sous le nom de... Noibla (Albion à l'envers, si, si) et proposeront le passionnant Hesitation en 2018, tandis que Jerzy rappellera Anna Batka et continuera sous le nom d'Albion. Toujours en 2018, ils sortiront sous ce nom un You'll Be Mine plus électrique. L'histoire du rock est décidemment pleine de rebondissements.

Musiciens

Katarzyna Sobkowicz-Malec: chant
Jurek Antczak : guitares
Krzysztof Malec : claviers

Krzysztof Wyrwa : basse
Grzegorz Bauer : batterie
Rhonda Adams : chœurs

Titres

01. Particle Of Soul 
02. When I See The Light 
03. Children's Rhyme
04. Airborne
05. Indefinite State
06. Fear

Vidéos

Children's Rhyme : lien vidéo ici

When I See The Light : lien vidéo ici

vendredi 28 octobre 2022

Maddy Prior & The Girls - Bib & Tuck (2002)

Maddy Prior Rose Kemp Abbie Lathe Bib & Tuck
Maddy Prior & The Girls - Bib & Tuck (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

2002, année fastueuse pour Maddy Prior. Non seulement elle retrouve ses anciens camarades de Steeleye Span qu'elle avait quitté cinq ans plus tôt, mais elle se lance aussi dans un nouveau projet, Maddy Prior & The Girls, dans la lignée du duo qu'elle avait fondé avec June Tabor dans les années 70, Silly Sisters. The Girls sont sa fille Rose Kemp alors âgée de 17 ans (entendue sur le magnifique live Ballads & Candles en 2000), et la multi-instrumentiste Abbie Lathe, également professeure de chant. Bib & Tuck, leur première production, est un album à trois voix accompagnées d'une discrète instrumentation. Autant le dire de suite, les harmonies vocales sont brillantes. Le disque se divise en deux parties distinctes. La première regroupe différentes chansons aux horizons variées : compositions originales telles que Rain d'Abbie célébrant la pluie, classiques folk (Stitch In Time de Mike Waterson interprété en son temps par Martin Carthy), chansons pop (reprises du fameux True Colours de Cyndi Lauper et du I Need You To Turn To d'Elton John), réinterprétation de Acapella Stella composé par Rick Kemp et présent sur le deuxième album solo de Maddy, Changing Winds (1979), ou airs traditionnels comme Sparkling Rills. La seconde partie s'intitule The Cotton Triangle. Elle comprend huit chants en lien avec l'effroyable traite atlantique au XVIIIe siècle. Les différents angles du commerce triangulaire entre le Royaume-Uni, l'Afrique et l'Amérique, incluant le traffic d'êtres humains, sont abordés, ne négligeant nullement l'ampleur de cette tragédie sans nom. On retrouve ici l'attrait de Maddy pour les fresques historiques. Dans ses albums solos, il a été question de la campagne de Napoléon en Russie (Ravenchild), du légendaire roi Arthur (Arthur The King), puis de Richard Cœur de Lion (Lionhearts). Un autre album de Maddy Prior & The Girls suivra, mais il se fera sans sa fille Rose, remplacée par Claudia Gibson. Affaire à suivre...

Musiciens

Maddy Prior : chant
Rose Kemp : chant, guitare acoustique
Abbie Lathe : chant, guitare acoustique, batterie, piano

Nick Nolland : claviers, percussions
Tony Poole : guitare
Rick Kemp : basse
Robin Jowett : mélodion
Giles Lewin : violon

Titres

01. Accappella Stella 
02. I Am The World
03. Stitch In Time
04. Hush Hush
05. Rain
06. Sweet Thames Flow Softly 
07. Down In The Valley 
08. I Need You To Turn To
09. Drop Of Blood 
10. Sparkling Rills 
11. True Colors

The Cotton Triangle
12. Blow Boys Blow
13. The Dead Are Not Dead
14. Homeless
15. Haul Her Away 
16. Cotton Fields
17. Blow The Man Down
18. Cropper Lads
19. Doffin' Mistress
20. Liverpool Judies

Vidéos

Down In The Valley : lien vidéo ici

Liverpool Judies : lien vidéo ici

Sparkling Rills : lien vidéo ici

lundi 24 octobre 2022

Jack Or Jive - Prayer (1991)

Jack or Jive Prayer
Jack Or Jive - Prayer (1991)

Pourquoi écouter ce disque ?

Jack Or Jive, un groupe qui ne ressemble à aucun autre. S'il fallait absolument faire une comparaison, ce serait avec Cocteau Twins, époque Treasure. On les aime ou on les déteste, il n'y a pas de juste milieu. Mais qui sont-ils ? Formé en 1989, dans la région d'Osaka au Japon, ce duo réuni Makoto Hattori et celle qui deviendra son épouse en 1992, la mystérieuse Chako. Telle une pythie, ses vocalises étranges et oniriques, improvisées dans un langage imaginaire, parfois aussi en anglais ou en japonais, sont à la base des compositions. Lui s'occupe des ambiances, de l'instrumentation très minimaliste (nappes synthétiques, percussions, piano). Ensemble, ils présentent, en 1990, une première démo enregistrée intégralement à la maison, Expatriation. D'abord distribuée uniquement chez un disquaire d'Osaka, ils attirent l'attention d'un nouveau label allemand, l'éphémère Dradomel. Conscients de la pauvreté de la production, ils réenregistrent tout le disque qui paraît, l'année suivante, sous le titre de Prayer. Le label nantais Prikosnovenie le rééditera en 1999 avec une nouvelle pochette, celle présentée ici, et quatre titres inédits. Héritiers d'un peuple hanté par le feu nucléaire, leur œuvre avant-gardiste désoriente. Aux ambiances crépusculaires, se mêle une dimension spirituelle, entraînant des compositions longues et contemplatives. Entre tradition millénaire et modernité, Prayer annonce une carrière prometteuse pour Jack Or Jive qui, paradoxalement, connaîtra un plus grand succès en dehors des frontières de son pays natal.

Musiciens

Chako : chant, instruments
Makoto Hattori : instruments

Titres

01. Worry About The Country
02. A Prayer
03. The Cosmic Rays
04. For Children's Future
05. We Lost
06. 37°C
07. The Earth
08. Prayers

Bonus 1999
09. Ko-Kashita
10. Black Mountains
11. Non
12. The Last X'Mas

Vidéos

A Prayer : lien vidéo ici


Worry About The Country : lien vidéo ici

dimanche 23 octobre 2022

Sultana - Uni Vers Elle (2022)

Sultana Uni Vers Elle
Sultana - Uni Vers Elle (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Il y a quelques mois, Sultana présentait un premier single Tierra Madre qui annonçait son troisième album à paraître. Aussi exquise qu'une sucrerie, cette chanson solaire aux effluves latino-américaines et caribéennes n'était qu'une mise en bouche. Faisant suite à Mosaïque (2010) et au bien nommé Sol'Air (2017), le nouvel opus de Sultana s'intitule Uni Vers Elle, titre symbolique plaçant le féminin sacré au cœur du concept. Sultana célèbre la féminité, l'amour et la nature. Auteure des paroles, sa poésie s'écrit et se chante, comme par magie, dans la langue des oiseaux. Telle une passeuse de vie, d'histoire, de rêve, d'espoir, elle nous transporte, nous enivre, nous fait oublier les mauvais jours. Sensuelle sur Cœur Quantique, en duo avec son compagnon Hervé Bartolomé, son Garde Du Cœur, torride dans Nuit Féline, elle livre un texte poignant, à vif, avec Liberté, tout aussi vibrant que ses Confidences. Sa musique métissée et lumineuse trouve son apogée dans son duo festif avec le chanteur tunisien Skander Guetari, Maria Zaina, futur single en puissance. La flûtiste et percussionniste réunionnaise Sandra Ellama, la guitariste brésilienne Fernanda Primo, le guitariste espagnol Manuel Delgado, le batteur Désiré Nkouandou Njopam, déjà présent à l'époque de Sol'Air, le pianiste Jann Halexander, le claviériste Romain Chenard, Barbara Felettig à la basse ou encore la saxophoniste Laurence Gastine et tous les autres musiciens l'entourant ont contribué à donner vie à cette parenthèse enchantée et ses dix chansons, que dis-je, pépites à vocation... universelle. 

Ce nouvel opus sera présenté le jeudi 17 novembre 2022 à 20h30 sur la scène des 2 Pianos lors d’un concert de lancement exceptionnel.

Musiciens

Sultana : chant

Fernanda Primo : guitare
Manuel Delgado : guitare flamenco
Romain Chenard : claviers
Désiré Nkouandou : percussions, batterie, chœurs
Barbara Felettig : basse
Pepe : basse 
Hervé Bartolomé : chant 
Skander Guetari : chant
Laurence Gastine : saxophone, chœurs 
Sandra Ellama : flûte traversière, bobre, roulér, kayamb, voix
Solveig : chœurs 
Julien Matrot : trompette, bugle
Jann Halexander : piano 
Douglas Marcolino : accordéon, percussions, clave

Titres

01. Tierra Madre
02. Comme Une Évidence
03. Uni Vers Elle
04. Cœur Quantique
05. Garde Du Cœur
06. Confidences
07. Maria Zaina
08. Passeuse De Vie
09. Liberté
10. Nuit Féline

Vidéos


Tierra Madre : lien vidéo ici

vendredi 21 octobre 2022

Pink Floyd - Hey Hey Rise Up (2022)

Pink Floyd Andriy Khlyvnyuk Hey Hey Rise Up
Pink Floyd - Hey Hey Rise Up (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Le 8 avril 2022, à la surprise générale, Pink Floyd publie une nouvelle chanson. Ce n'était pas arrivé depuis 2014 et The Endless River. Il aura fallu une guerre monstrueuse pour que David Gilmour réactive le Floyd soutenu par son complice Nick Mason. Lorsque la Russie envahit l'Ukraine en février 2022, le monde est figé. Une guerre d'une intensité sans précédent sur le continent européen depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale s'ensuit. Gilmour qui a une belle-fille et des petits-enfants ukrainiens décide donc d'agir pour le rétablissement de la paix et apporte un soutien sans faille au peuple ukrainien. Dès le 11 mars, il coupe l'accès en streaming à la Russie et au Belarus de tous ses enregistrements en solo et de ceux de Pink Floyd après 1987. Touché par le chanteur du groupe Boombox, Andriy Khlyvnyuk qui interprète a capella, en tenue militaire, devant la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, un chant patriotique composé durant la guerre de 14-18, il lui demande l'autorisation d'utilisé sa voix pour l'inclure dans une chanson inédite dont les fonds récoltés serviront à aider les victimes ukrainiennes de la guerre. Celui-ci accepte. La chanson devient Hey Hey Rise Up, un nouvel ovni dans la carrière de Pink Floyd puisque ce morceau ne ressemble à aucun autre. Il est couplé d'une nouvelle version de A Great Day For Freedom, à l'origine parue sur The Division Bell (1994). Sur cette version épurée, sont seuls crédités David Gilmour, Nick Mason et le regretté Richard Wright, ainsi que les trois choristes qui avaient accompagné le groupe durant leur tournée de l'époque, Sam Brown, Durga McBroom et Claudia Fontaine. Cette chanson à l'ambiance romantique évoquait les inquiétudes de Gilmour sur les conséquences de la chute, toute récente, du mur de Berlin. Contrairement à Roger Waters, Gilmour a toujours était très discret sur ses engagements politiques. Cette guerre en Ukraine met en exergue la rivalité entre les deux hommes qui prend ainsi une dimension géopolitique. Du jamais vu dans l'histoire du rock. En soutenant fermement le peuple ukrainien, Gilmour répond à un Waters qui apparait aujourd'hui comme un pro-russe (les Polonais ont annulé récemment deux de ses concerts dans leur pays). Choisis ton camp, camarade ! Waters paye ses ambiguïtés face à l'annexion de la Crimée en 2014 et ses positions sur le régime de Poutine. Une semaine avant l'invasion, il balayait d'un revers de la main les rumeurs, les qualifiant de propagande contre la Russie. Et ce ne sont pas ses déclarations tordues après l'invasion qui ont calmé les esprits. Qualifiant tout de même Poutine de "gangster", il ose mettre sur un même plan le pays envahit et son envahisseur, rejetant une grande partie de la faute sur les Occidentaux (son obsession depuis des décennies) du fait de leur aide militaire aux... Ukrainiens. Selon lui, tout irait mieux si l'Ukraine était désarmée face à son ennemi. Une paix serait à coup sûr signée. Il oublie juste de préciser qu'un pays indépendant serait rayé de la carte. Aujourd'hui, il s'étonne d'être sur des listes noires d'organisations clandestines ukrainiennes et se fait passer pour une victime en criant, à qui veut l'entendre, que le gouvernement ukrainien souhaite l'assassiner. Triste dérive (prévisible) pour un artiste aussi talentueux. C'est pourquoi, au final, je préfère nettement plus la démarche d'un Gilmour, même si, je dois l'avouer, j'aurais préféré que Hey Hey Rise Up sorte sous son seul nom. Mais il est évident que cela aurait eu beaucoup moins d'impact si cela n'avait pas été signé Pink Floyd. 

Musiciens 


David Gilmour : chant, guitares, claviers
Nick Mason : batterie
Rick Wright : claviers (2)

Andriy Khlyvnyuk : chant (1)
Guy Pratt : basse (1)
Nittin Sawhney : claviers (1)
Romany Gilmour : chœurs (1)
Veryovka Folk Song and Dance Ensemble : chorale (sample) (1)
Sam Brow : chœurs
Claudia Fontaine : chœurs
Durga McBroom : chœurs

Titres

01. Hey Hey Rise Up
02. A Great Day For Freedom 2022

Vidéos

Hey Hey Rise Up : lien vidéo ici

An
Andriy Khlyvnyuk : lien vidéo ici

jeudi 20 octobre 2022

Bridget St. John - Jumblequeen (1974)

Bridget St John Jumble Queen
Bridget St. John - Jumblequeen (1974)

Pourquoi écouter ce disque ?

Courtisée par Virgin et Rocket Records, le label d'Elton John, la chanteuse folk britannique Bridget St. John signe finalement chez Chrysalis après que sa maison de disque Dandelion où elle a sorti ses trois premiers albums, ait fermée ses portes. Ce contrat, elle l'a obtenu par l'intermédiaire de son ami Rick Kemp, qui a fait pression auprès de l'impétueux Jo Lustig, alors manager de son groupe Seeleye Span, qui a su jouer de ses relations. A cette époque, les têtes d'affiche de Chrysalis se nommaient Steeleye Span, Jethro Tull et Ten Years After. La maison de disque demande à Leo Lyons, membre fondateur et bassiste de Ten Years After, alors en quête de nouvelles ambitions, de produire le nouvel album de Bridget, Jumblequeen. Les deux artistes s'entendent immédiatement à merveille, devenant même amis. Leo a su capturer l'essence acoustique et mélancolique des chansons de Bridget, leur adjoignant de subtils arrangements. Ils se sont entourés d'excellents musiciens, tels que le complice de Leo au sein de Ten Years Afters, Chick Churchill aux claviers, Beverley Martyn, épouse de John Martyn, au chant, le guitariste américain Stefan Grossman, le bassiste Dave Winter, Mike Giles (ex-King Crimson) à la batterie, Bernie Marsden, futur fondateur de Whitesnake, et un quatuor à cordes. Sur le plan artistique, Jumblequeen est l'album de la maturité, Bridget est dans son élément. Elle écrit et chante sur sa vie, ses sentiments, ses proches, et le monde environnant. Sur le plan personnel, la situation est plus compliquée. La rupture avec son mari Nigel Beresford s'amorce. C'est d'ailleurs le thème de la chanson qu'il lui a écrite, Last Goodnight. Malgré de belles critiques, Jumblequeen n'obtiendra pas le succès escompté. Chrysalis ne signant pas pour un autre disque, Bridget s'en ira vers les États-Unis recommencer une nouvelle vie. Une page se tourne...

Musiciens

Bridget St. John : chant, guitare


Stefan Grossman : guitare, bottleneck
Bernie Marsden : guitare
Chick Churchill : claviers
Dave Winter : basse
Mike Giles : batterie
Gavyn Wright : violon
Godfrey Salmon : violon
Don Mc Vay : alto
Michael Hurvitz : violoncelle
Beverley Martyn : chant

Titres

01. Sparrowpit
02. Song For The Waterden Widow
03. I Don't Know If I Can Take It
04. Some Kind Of Beautiful
05. Last Goodnight
06. Curious & Woolly
07. Want To Be ith You
08. Jumblequeen
09. Sweet Painted Lady
10. Long Long Time

Vidéos

Song For The Waterden Widow : lien vidéo ici

Jumblequeen : lien vidéo ici

Last Goodnight : lien vidéo ici

mardi 18 octobre 2022

Supper's Ready - A Tribute To Genesis (1995)

Supper's Ready
Supper's Ready - A Tribute To Genesis (1995)

Pourquoi écouter ce disque ?

Créé en 1989, Magna Carta Records est un label américain basé à New-York, spécialisé dans les musiques progressives, le metal, le jazz et le rock alternatif. En 1995, pour les vingt ans du départ de Peter Gabriel de Genesis, un tribute est édité sous le titre emblématique de cette formation britannique incontournable dans l'histoire du rock, Supper's Ready. Cette même année, la maison de disque publie deux autres tributes, Tales From Yesterday dédié à Yes, et The Moon Revisited en hommage à Pink Floyd. Personnellement, je ne suis pas très fan de ce genre d'exercice, mais celui-ci a attiré mon attention du fait de la participation d'Annie Haslam de Renaissance (que l'on retrouvera également sur Tales From Yesterday). Deux types d'artistes ont été conviés, la nouvelle génération marquée par Genesis (Enchant, Magellan Shadow Gallery...) et quelques contemporains de Genesis tels que Annie Haslam, mais aussi Richard Sinclair de Caravan qui livre une sublime version de For Absent Friends, Pete Bardens de Camel, avec le futur batteur de Genesis (sur Calling All Stations) au chant, Nick D'Virgilio, sur un passable Many Too Many, et David Hentschel, producteur de Genesis dans les années 70, impressionnant sur Undertow avec Jay Tausig au chant. Quant à Annie Haslam, elle réenchante littéralement le magnifique Ripples. Si aucuns extraits des albums Trespass, Wind & Wuthering, Invisible Touch et We Can't Dance n'ont été retenus, un certain équilibre s'est créé entre les années Peter Gabriel (six titres) et l'ère Phil Collins (huit titres). De Firth Of Fith (Over The Garden Wall) à Mama (Magellan) en passant par Squonk (Cairo) ou Entangled (Shadow Gallery), à vous de voir quelles versions saurons au mieux vous séduire. 

Titres et Artistes

01. WATCHER OF THE SKIES
Robert Berry and Hush
Robert Berry : chant, basse, guitare
Paul Keller : guitare
Mike Wible : claviers
Roger Bonasera : batterie
Gene Perrault : percussions

02. FIRTH OF FIFTH 
Over The Garden Wall
Marc Leveille : chant
Greg Bennett : guitares
Sue Bennett : claviers, chant
Gene Stout : basse
Paul Marangoni : percussions

03. UNDERTOW
David Hentschel and Jay Tausig
Jay Tausig : chant, guitares
David Hentschel : claviers
Daniel Todd Carter : batterie

04. RIPPLES
Annie Haslam
Annie Haslam : chant
David Biglin : instruments, chant

05. BACK IN NYC 
Kevin Gilbert
Kevin Gilbert : chant, guitares, basse, claviers, violoncelles, flûte 
Mike Keneally : guitares, kalimba, piano, flûte
Nick D'Virgilio : batterie, chant
Toby Holmes : trombone

06. FOR ABSENT FRIENDS
Richard Sinclair
Richard Sinclair : chant
David Rees-Williams : piano, clavecin, claviers

07. MAMA 
Magellan
Trent Gardner : chant, claviers
Wayne Gardner : guitares
Roger Patterson : batterie, percussions

08. MAN OF OUR TIMES
Enchant
Ted Leonard : chant
Douglas A. Ott : guitares, claviers
Ed Platt : basse
Paul Craddick : batterie

09. MANY TOO MANY 
Pete Bardens "Mirage"
Pete Bardens : claviers
Nick D'Virgilio : chant, batterie
Desha Dunnahoe : basse
Stevie Adams : guitares
 
10. ENTANGLED 
Shadow Gallery
Mike Baker : chant
Brendt Allman : guitares
Gary Wehrkamp : guitares
Chris Ingles : piano
Carl Cadden-James : chœurs

11. SQUONK 
Cairo
Bret Douglas : chant
Alec Fuhrman : guitares
Mark Robertson : claviers
Jeff Brockman : batterie

12. I KNOW WHAT I LIKE (IN YOUR WARDROBE) 
Crack The Sky
John Palumbo : chant, claviers, guitares
Ian Palumbo : guitares, chant
Tim Deaner : chant
Dr. Maurice Hayes : narration

13. CARPET CRAWLERS
John Goodsall with Michael Zentner
John Goodsall : guitares
Michael Zentner : chant
Tommy Mars : claviers
Jeff Berlin : basse
Tos Panos : batterie
Ty Parr : chœurs
Susan Willett : chœurs

14. KEEP IT DARK
World Trade
Billy Sherwood : chant, basse, guitares, claviers
Jay Schellen : batterie

Vidéos

Annie Haslam - Ripples : lien vidéo ici

Magellan - Mama : lien vidéo ici

Richard Sinclair - For Absent Friends : lien vidéo ici

Over The Garden Wall - Firth Of Fith : lien vidéo ici

dimanche 16 octobre 2022

Tvinna - One: In The Dark (2021)

Tvinna One In The Dark
Tvinna - One: In The Dark (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Nouveaux venus sur la scène pagan folk, Tvinna est une supergroupe réunissant Fiona Rüggeberg (ex-Faun), Laura Fella (Faun), Fieke van den Hursk (ex-Cesair), Rafael Salzmann (Eluveitie) et Jasper Barendregt (Ulsect). Comme si ce casting de luxe ne suffisait pas, ils ont invités sur leur premier album One: In The Dark la déesse des îles Féroé Eivør Pálsdóttir, Fabienne Erni d'Eluveitie et la chanteuse soprano Jessey-Joy Spronk. Tvinna est avant tout une aventure féminine et une histoire d'amitié entre Fiona, Laura et Fieke qui ont composé et produit ce disque signé chez By Norse Music, label de Warduna et Eivør. Le nom même Tvinna est issu du vieux norvégien, il signifie "entrelacer". Leur musique à la base mi-rock, mi-electro, s'inspire d'anciens airs scandinaves. Une tétralogie est prévue, In The Dark étant le premier volume. Elle s'organise autour des quatre éléments, l'eau, l'air, la terre et le feu (comme l'ont également réalisés les Russes de Moon Far Away). L'eau, symbolisant la naissance, la maternité, le passage de l'ombre à la lumière, est au cœur du concept d'In The Dark qui relate les expériences personnelles de nos trois protagonistes. Celles-ci s'intéressent aussi à la mythologie à travers, notamment, la figure de la déesse Perchta dans 12, divinité toujours vénérée dans le sud de l'Allemagne et les Alpes autrichiennes. Si les voix féériques de Fiona et Laura envoutent dès les premières notes de The Gore, le son puissant de ce disque est absolument fabuleux. Ce travail est dû à Fieke, ingénieure du son et productrice aujourd'hui reconnue pour son travail avec Eivør, Myrkur, Katja Moslehner, Nanna Barslev, Omnia, Cesair, Faun, Leaves' Eyes ou encore Elvya. Pour résumer, Tvinna serait la rencontre improbable entre Clannad et Björk

Musiciens

Fiona Rüggeberg : chant, flûtes, électronique
Laura Fella : chant, mandoline, électronique
Fieke van den Hursk : accordéon, claviers, array mbira, électronique, beats
Rafael Salzmann : guitares, basse
Jasper Barendregt : batterie, percussions

Eivør Pálsdóttir : chant
Fabienne Erni : chant
Jessey-Joy Spronk : chant

Titres

01. The Gore
02. 12
03. Kreiz
04. Wild Hunt
05. Inside - The Dark
06. Sunna
07. Tides
08. Partus
09. Skymning

Vidéos

The Gore : lien vidéo ici


vendredi 14 octobre 2022

Sally Oldfield - Celebration (1980)

Sally Oldfield Celebration
Sally Oldfield - Celebration (1980)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sœur aînée d'un certain Mike, on se souvient tous de la prestation inégalable de Sally Oldfield sur le majestueux Shadow Of The Hierophant de Steve Hackett. C'était en 1975. Trois ans plus tard, Sally présentera son premier album solo, le sublime Water Bearer, suivi en 1979 du facétieux Easy. Celebration est sa troisième réalisation, elle non plus, non dénuée d'intérêt. A travers ce disque résolument optimiste, Sally célèbre la vie, chaque être vivant. D'une douceur extrême, sa musique explore différents styles musicaux, tout en conservant une certaine cohérence. Ainsi, la première chanson Mandala fait écho au new age naissant, Morning Of My Live est une délicate ballade aux accents folk, tout comme My Damsel Heart, tandis que Celebration s'ouvre au reggae, Blue Water emprunte des sentiers sinueux plutôt prog, et le splendide Woman Of The Night nous entraîne au cœur d'un cabaret de jazz à l'ambiance feutrée. Au fil de ses albums, Sally s'est constituée au solide noyau de musiciens fidèles, tels que Frank Ricotti (percussions), Graham Jarvis (batterie) ou encore Herbie Flowers à la basse qui a collaboré par le passé avec David Bowie, Elton John et Lou Reed. Elle a également fait appel à quelques pointures que sont le groupe de reggae Aswad (sur Celebration), John Kirpatrick de Steeleye Span, complice de Richard & Linda Thompson (à l'accordéon sur Morning Of My Life), le guitariste Tim Renwick (David Bowie et plus tard Pink Floyd), ou bien Mel Collins au saxophone (King Crimson, Camel, The Alan Parsons Project). En tout, une vingtaine de musiciens ont participé à cette sucrerie qui, telle une légère brise matinale, vient caresser notre âme. 

Musiciens

Sally Oldfield : chant, piano, synthétiseurs, marimba, percussions 

Nico Ramsden : guitares
Tim Renwick : guitares
Roger Rettig : guitares
Aswad : guitares, basse, batterie, percussions
Brian Miller : claviers
Tim Cross : claviers
John Kirkpatrick : accordéon
Mel Collins : saxophone
Kenny Wheeler : trompette
Alan James : basse
Herbie Flowers : basse
Pierre Moerlen : batterie
Graham Jarvis : batterie
Tom Newman : batterie, chœurs
Stuart Elliott : batterie
 Morris Pert : vibraphone
Frank Ricotti : percussions, glockenspiel 
Duncan Kinnell : congas

Titres

01. Mandala
02. Morning Of My Life
03. Woman Of The Night
04. Celebration
05. Blue Water 
06. My Damsel Heart 
07. Love Is Everywhere

Vidéos

Celebration : lien vidéo ici

Morning Of My Life : lien vidéo ici

Mandala : lien vidéo ici

jeudi 13 octobre 2022

Fearful Symmetry - The Difficult Second (2022)

Fearful Symmetry The Difficult Second
Fearful Symmetry - The Difficult Second (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Coup de cœur de ce mois d'octobre, ce deuxième album de Fearful Symmetry est un intense plaisir auditif. Fondé en 2018 par deux passionnés de rock et de prog, Suzi James et son cousin Jeremy Shotts, cette formation britannique propose un premier opus prometteur l'année suivante, Louder Than Words, inspiré de la vie et de l'œuvre du poète William Blake. D'ailleurs, leur nom "Fearful Symmetry" est extrait d'un vers de son fameux poème The Tyger dans lequel il s'interroge sur les motivations de Dieu qui a créé à la fois le tigre et l'agneau. Projet uniquement studio, Fearful Symmetry revient avec The Difficult Second, titre malicieux évoquant tant la difficulté pour un artiste de donner une suite à un premier disque, que le rapport au temps comme l'illustre la pochette réalisée par Suzi. Celle-ci s'est retrouvée seule aux commandes après la mise en retrait de Jeremy qui a seulement contribué aux paroles du passionnant épique Battlestorm, inspirées d'un certain... William Blake. Elle a accompli un travail de titan en composant la musique, écrivant les paroles, jouant de la guitare, de la basse, des claviers, de la mandoline, de l'oud, de l'e-violon, des percussions, participant aux chœurs, produisant, mixant, et masterisant l'album. Déjà présents sur Louder Than Words, Yael Shotts et Sharon Petrover ont apporté leur contribution respectivement au chant et à la batterie. The Difficult Second s'ouvre avec Mood Swings And Roundabouts, hommage à peine voilé à Yes. Le voyage se poursuit entre Orient et Occident. En effet, sortant de sa zone de confort, Fearful Symmetry enrichit sa musique au fil des titres de délicates émanations orientales bienvenues, que ce soit sur les deux instrumentaux Shifting Sands et Shukraan Jazilaan, ou le morceau chanté Eastern Eyes. Si vous recherchez un peu de chaleur, une musique positive, mais exigeante, contribuant à éloigner le stress du quotidien, The Difficult Second est pour vous. Un must !

Musiciens

Suzi James : guitares, basse, claviers, mandoline, oud, e-violon, percussions, chœurs
Yael Shotts : chant
Sharon Petrover : batterie

Titres

01. Mood Swings And Roundabouts
02. The Difficult Second 
03. Light Of My Life 
04. Shifting Sands 
05. Eastern Eyes
06. The Song Of The Siren 
07. Hope
08. Sandworm 
09. Shukraan Jazilaan
10. Warlords

Vidéos

Sandworm : lien vidéo ici

Shifting Sands : lien vidéo ici

Warlords : lien vidéo ici

vendredi 7 octobre 2022

Ranarim - Morgonstjärna (2006)

Ranarim Morning Star
Ranarim - Morgonstjärna (2006)

Pourquoi écouter ce disque ?

Cette formation suédoise de musique folklorique a été en activité de 1997 à 2010. Quatre albums studios ont été publiés durant cette période, Morgonstjärna ("étoile du matin") est leur troisième. L'histoire de Ranarim (nom poétique qui peut se traduire par "tapisserie de rosée") commence lorsque quatre étudiants de l'Académie royale de musique de Stockholm décident de redonner vie à d'anciennes chansons du folklore suédois, souvent oubliées, avec une pointe de modernité. Ils prennent alors le nom de Ranarim. Ulrika Bodén est au chant et à la flûte, Sofia Sandén au chant et au violon, Jens Engelbrecht à la guitare, et Niklas Roswall au nyckelharpa. Niklas connaît déjà une certaine notoriété depuis qu'il a remporté en 1996 le championnat du monde de nyckelharpa. De la même famille que la vièle à roue, cet instrument à cordes frottées datant de l'époque médiévale, est l'instrument traditionnel suédois par excellence, indissociable du folklore de ce passionnant pays nordique. Cependant, sa renommée a dépassé les frontières de son pays depuis une quarantaine d'années. Des musiciens comme Laurent Vercambre (Malicorne) et Éléonore Billy (Octantrion) en France, ou Ana Alcaide en Espagne en sont devenus des spécialistes. En 2000, Ramarin sort son premier album, Till Ljusan Dag. Il est suivi trois ans plus tard par För Världen Älskar Vad Som Är Brokot qui voit l'arrivée du contrebassiste Anders Johnsson et de Sebastian Notini aux percussions. Ce dernier est remplacé par Olle Linder sur Morgonstjärna. En 2008, leur dernier album voit le jour. Il s'intitule Allt Vid Den Ljusa Stjärnan. Suite à cela, Sofia, Jens, Anders et Ollen quitteront la formation. Ulrika et Niklas rejoints par d'autres musiciens donneront le tout dernier concert de Ranarim le 15 décembre 2010. Leur chansons aériennes et plaisantes, dans la pure tradition folklorique, relatent d'anciennes légendes scandinaves, évoquent le changement des saisons, célèbrent la nature, explorent les relations humaines toujours aussi compliquées quelques soient les époques. Ulrika et Sofia qui chantent également dans un ensemble vocal, possèdent deux voix claires, complémentaires et enchanteresses se mariant à merveille. Si vous êtes intéressés par la culture scandinave, ou tout simplement curieux, Ranarim retiendra, à ne pas en douter, toute votre attention. 

Musiciens

Ulrika Bodén : chant, flûte
Sofia Sandén : chant, violon
Niklas Roswall : nyckelharpa, chant
Jens Engelbrecht : guitares, mandole
Anders Jonson : contrebasse
Olle Linder : percussions

Titres

01. Maj Vare Välkommen
02. Bondepraktikan
03. Kött På Benen
04. Inte Har Jag Pengar Inte Är Jag Pank
05. Falkvard Lagermansson
06. Kärleken Slutar Så Sena
07. Brinna Inga Hjärtan
08. Hem Igen
09. Morgonstjärna
10. Äldstebröderna
11. Sjömansvisan
12. Lyby Lasse
13. Vinder Vänder Om
14. Stolt Signhild
15. Fågel I Fjärran

Vidéos

Morgonstjärna : lien vidéo ici

Falkvard Lagermansson : lien vidéo ici

Maj Vare Valommen : lien vidéo ici

mardi 4 octobre 2022

Clannad - Nádúr (2013)

Clannad Nadur
Clannad - Nádúr (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Quarante ans de Clannad résumés en un seul et même disque. Sorti en 2013, tout juste quarante ans après leur tout premier album, Nádúr ("nature" en gaélique) résume à lui tout seul la longue et passionnante carrière de ce groupe irlandais sans équivalence. Moya Brennan disait à sa sortie "chaque piste est différente, mais chaque piste est du pur Clannad". Ce qu'elle ne savait pas alors, c'est que cette petite merveille serait leur tout dernière production en studio. Par chance, c'est un Clannad de nouveau à cinq qui fait son retour. Pól Brennan qui avait quitté le clan en 1990 est de retour aux côtés de Moya, Ciarán Brennan, Noel Duggan et son frère jumeau Pádraig Duggan. Ce dernier décèdera en 2016. Parmi les musiciens qui les accompagnent, citons Ged Lynch à la batterie (David Gilmour, Peter Gabriel, Sting), Steve Turner aux claviers (Kylie Minogue) ainsi que le chanteur nord-irlandais Duke Special en duo avec Moya sur le titre phare de l'album, l'irrésistible Brave Enough, véritable hymne. Pour la première fois un harmonica se laisse entendre et c'est sur The Fishing Blues égayé par cet instrument (qui me rappelle l'air de Karma Chameleon de Culture Club). Autres moments forts, TransAtlantic aux paroles signées de l'auteur irlandais Colum McCann, The Song In Your Heart dédiée au père de Moya, Vellum, en ouverture, qui évoque le somptueux Livre de Kells, manuscrit médiéval considéré comme le plus beau trésor national d'Irlande (et dont Iona, héritier de Clannad, avait consacrait un album entier, The Book Of Kells en 1992), ou encore Setanta où il est question du héros mythologique irlandais Cú Chulainn. Aussi empreint de mysticisme que ses prédécesseurs, cet album clôt dignement une fabuleuse saga débutée dans un coin perdu du nord de l'Irlande et dont les protagonistes sont devenus, malgré eux, d'immenses stars internationales grâce, avant tout, à leur talent et à leur pugnacité. 

Musiciens

Moya Brennan : chant, harpe
Ciarán Brennan : basse, guitares, mandoline, claviers, chant
Pól Brennan : flûtes, guitares, claviers, bodhrán, chant
Noel Duggan : guitares, chant
Pádraig Duggan : mandole, chant

Duke Special : chant
Leon Brennan : chant
Steve Cooney : guitare nylon
Steve Turner : claviers
Alan Bailey : cornemuse
Eamon Murray : harmonica
Aisling Jarvis : bouzouki
Ged Lynch : batterie, percussions

Titres

01. Vellum 
02. Rhapsody Na Gcrann
03. TransAtlantic (3:57)
04. Turas Dhómhsa Chon Na Galldachd
05. Brave Enough
06. The Fishing Blues 
07. Lámh Ar Lámh 
08. Tobar An Tsaoil 
09. The Song In Your Heart 
10. A Quiet Town
11. Hymn (To Her Love) 
12. Setanta 
13. Cití Na Gcumann 

Vidéos

Brave Enough : lien vidéo ici

Vellum (radio edit) : lien vidéo ici

The Fishing Blues : lien vidéo ici

dimanche 2 octobre 2022

Kaipa - Urskog (2022)

Kaipa Urskog
Kaipa - Urskog (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Géant du prog symphonique suédois, Kaipa a eu deux vies bien distinctes. Fondé en 1973 par le claviériste Hans Lundin, le groupe s'inspire à la fois de ses contemporains (Camel, Yes, Genesis...), de la musique classique (Bach) et du folklore suédois. Durant cette première aventure qui s'arrêtera nette en 1982, ils produisent cinq albums dont trois avec le futur fondateur de The Flower Kings, Roine Stolt. Au début du nouveau siècle, Hans Ludin réactive la machine Kaipa avec de nouveaux musiciens et deux chanteurs, Patrik Lundström et Aleena Gibson. Cette dernière est connue dans son pays pour graviter dans la sphère du concours de l'Eurovision, très prisé dans les pays nordiques, en tant qu'interprète mais aussi comme compositrice. Devenu seulement un projet studio, Kaipa en est aujourd'hui à son neuvième album. A l'image de la pochette représentant la profonde et dense forêt suédoise, Urskog peut se traduire par "forêt vierge". C'est elle qui a été la source première d'inspiration pour Hans, ainsi que le cycle des saisons. Les six morceaux présentés, dont deux épiques dépassant les quinze minutes, ont été imaginés comme une déambulation sensorielle au fil des saisons scandinaves. Les musiciens frôlent la perfection, y compris le nouveau venu à la batterie, Darby Todd (proche de Devin Townsend) à la frappe plus forte que son prédécesseur. Pour la première fois, un saxophone se laisse entendre sur une composition de Kaipa, permettant une légère incursion du côté du jazz. Kaipa propose une musique complexe, sophistiquée et avant tout lumineuse, très positive. Bref, pour qui aime le rock progressif symphonique exigeant, c'est l'éclate totale.

Musiciens

Patrik Lundström : chant
Aleena Gibson : chant
Hans Lundin : claviers, chant
Per Nilsson : guitares
Jonas Reingold : basse
Darby Todd : batterie

Elin Rubinsztein : violon
Olof Åslund : saxophone

Titres

01. The Frozen Dead Of The Night
02. In A World Of Pines 
03. Urskog
04. Wilderness Excursion 
05. In Tthe Wastelands Of My Mind
06. The Bitter Setting Sun 

Vidéos

Wilderness Excursion : lien vidéo ici

mercredi 28 septembre 2022

Vael - Kairós (2019)

Vael Kairos
Vael - Kairós (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dans la péninsule ibérique préchrétienne, Vaelico était le dieu loup commun aux tribus celtes qui la peuplaient. Fascinés par cette époque reculée et soucieux de porter un nom de groupe symboliquement rassembleur, le loup étant un animal mythique présent dans de nombreuses cultures, ce jeune ensemble espagnol a adopté le nom de Vael. En 2015, Daniel Iturriaga Chivo (flûtes, guzheng, cornemuse, cithare, hulusi, chant) et Macarena Pingarrón Romero (nyckelharpa, percussions, chant) s'associent à d'autres musiciens dans l'optique de produire une musique originale au concept encore flou, néanmoins inspirée de Tolkien et des univers celtiques. Très vite, Guillermo García Legidos (davul, bodhran, darbuka, tablas, udu) et Violeta M. Triviño (violon) les rejoignent, suivis de Camilo García Molinero (guitare classique, baglama, saz), Teresa Peciña Rodríguez (vielle à roue, flûtes, daf, chant) et José M. Vincente (guitare espagnole). Vael prend ainsi sa forme définitive en 2016, adoptant une toute nouvelle orientation musicale qui consiste à jouer une musique folk ayant pour dessein de fusionner les styles musicaux du monde entier. Les sept musiciens nomment ce nouveau courant panfolk. Ce choix est d'autant plus honorable que lorsqu'on se penche sur la formation musicale de chacun, on constate que l'une vient du classique, un autre du punk, une du jazz, une du grunge, un du metal folk, et un du flamenco. Toute cette diversité au service d'une ambition a donné ce succulent Kairós. Sorti en 2019, leur premier album a été conçu dans un esprit unificateur, colonne vertébrale du projet. Véritable invitation au voyage, il compile un travail conséquent entamé depuis quatre ans. Tel un tourbillon, il nous entraîne des steppes infinies de Russie au vaste Sahara africain, prenant un détour du côté de la Chine, de la Mongolie, de l'Europe balkanique, du Moyen Orient, de l'Amérique du Sud et d'une multitude d'autres endroits aussi insolites les uns que les autres, apportant une richesse sans fin à cette musique à la fois envoutante et solaire. Si les voix féminines m'évoquent celle de Francesca Nicoli d'Ataraxia, leur démarche artistique (et philosophique) se rapproche davantage de celle leurs compatriotes Amarok, L'Ham De Foc, et Ana Alcaide, mais aussi de Boann, Al Andaluz Project et, surtout, Loreena McKennitt. Pour autant, Vael et leur Kairós (à la pochette magnifique) demeurent une expérience unique à découvrir absolument. 

Musiciens

Teresa Peciña Rodríguez : vielle à roue, flûtes, daf, chant
Macarena Pingarrón Romero : nyckelharpa, percussions, chant
Daniel Iturriaga Chivo : flûtes, guzheng, cornemuse, cithare, hulusi, chant
Violeta M. Triviño : violon, chœurs
Camilo García Molinero : guitare classique, baglama, saz, chœurs
José M. Vincente : guitare espagnole, chœurs
Guillermo García Legidos : davul, bodhran, darbuka, tablas, udu, chœurs

Cristina R. Galván de Aegri Somnia : percussions
Caco Castellanos de Ocelon : chœurs
Talanka : chœurs
Tuchy Regueras : chœurs
Victor Saiz : chœurs

Titres

01. Caravanserai 
02. Harsha
03. Prometeo
04. Verde Olivo 
05. Danza Dos Teixos 
06. Montañas De Jade 
07. Nana
08. Nimue
09. Ängpolska
10. Czarne Czary
11. Vesna

Vidéos

Nimue : lien vidéo ici

Caravanserai : lien vidéo ici

Verde Olivo : lien vidéo ici

Nimue (live Castelfest 2019) : lien vidéo ici