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vendredi 22 juillet 2022

Harold Budd, Simon Raymonde, Robin Guthrie, Elizabeth Frazer - The Moon And The Melodies (1986)

Harold Budd Cocteau Twins The Moon And The Melodies
Harold Budd, Simon Raymonde, Robin Guthrie, Elizabeth Frazer -
The Moon And The Melodies (1986)

Pourquoi écouter ce disque ?

Du Cocteau Twins qui ne dit pas son nom, est-ce possible ? La réponse est "oui" avec The Moon And The Melodies réalisé avec le musicien californien d'avant-garde Harold Budd. Sorti en 1986, juste après Victorialand, cet album demeure encore aujourd'hui à part dans la discographie du groupe écossais. Probablement intimidés par le prestige de Budd, Elizabeth Fraser, Robin Guthrie et Simon Raymonde ont choisi de ne pas faire apparaître le nom du groupe sur le projet, mais simplement leurs noms à eux. Une chaîne de télévision britannique se trouve à l'origine de cette collaboration inédite prévue pour une série de documentaires. Celle-ci a finalement était annulée, mais, nos quatre amis, satisfaits du résultat de leur travail en commun, ont choisi de le sortir sous la forme d'un album sur le label historique des Cocteau Twins, 4AD. The Moon And The Melodies comporte huit titres, dont quatre chantés par une Elizabeth Fraser toujours aussi envoutante, Sea, Swallow Me, Eyes Are Mosaics, She Will Destroy You, et Ooze Out And Away, Onehow. Les quatre autres sont des instrumentaux qui répondent plus à l'univers de Budd. Décédé en 2020, il s'est fait connaître dans les années 70 pour ses collaborations avec Brian Eno. Sa musique dans la lignée des Satie, Debussy ou Hector Zazou, est de suite identifiable par son aspect minimaliste et ses atmosphères aériennes où tout semble en apesanteur. Album en demi-teinte, The Moon And The Melodies séduit par la présence de ces quatre artistes hors normes aux univers oniriques guère éloignés, mais déçoit par l'absence d'une réelle fusion stylistique, chacun restant cantonné dans son périmètre, sans véritable prise de risque. Néanmoins, il est impossible de l'ignorer si l'on porte un intérêt manifeste aux Cocteau Twins. Il faut le voir alors comme une curiosité. Harold Budd et Robin Guthrie seront amenés à collaborer à nouveau ensemble par la suite, notamment sur la bande originale de Mysterious Skin en 2004, tiré du roman du même nom. Ce film bouleversant aborde avec une justesse rare les ravages de la pédophilie en suivant le parcours de deux adolescents victimes d'abus dans leur enfance. La gravité du thème abordé conjuguée à une musique hypnotique donne à ce film une dimension rare, secouant tout notre être, au plus profond de notre âme. 

Musiciens

Harold Budd : piano
Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : guitares
Simon Raymonde : basse

Titres

01. Sea, Swallow Me
02. Memory Gongs
03. Why Do You Love Me?
04. Eyes Are Mosaics
05. She Will Destroy You
06. The Ghost Has No Home
07. Bloody And Blunt
08. Ooze Out And Away, Onehow

Vidéos

The Ghost Has No Name : lien vidéo ici

Sea, Swallow Me : lien vidéo ici

Sea, Swallow Me (Live, Paris 1986) : lien vidéo ici

dimanche 23 janvier 2022

This Mortal Coil - It'll End In Tears (1984)

This Mortal Coil It'll End In Tears
This Mortal Coil - It'll End In Tears (1984)

Pourquoi écouter ce disque ?

This Mortal Coil est le projet d'un homme, Ivo Watts-Russell. Fondateur du prestigieux label 4AD qui a illuminé les années 80 et 90, Ivo a eu envie de rendre hommage à d'obscurs artistes des décennies précédentes tel que Roy Harper, Alex Chilton, Big Star, Rema Rema, Colin Newman ou Tim Buckley. Il a ainsi convié les têtes d'affiche de 4AD ainsi que quelques invités extérieurs pour réenchanter une sélection de leurs trésors cachés accompagnés d'inédits, dont l'instrumental planant Fyt, sa toute première composition dont il était particulièrement fier. Gordon (devenu depuis Cindy) Sharp de Cindytalk, Howard Devoto (Buzzcocks, Magazine), Martin McCarrick (futur Siouxsie & The Banshees) et Robbie Grey (Modern English) sont de la partie, mais c'est la participation des membres de Cocteau Twins et de Dead Can Dance qui attire avant tout l'attention. Pour la première et unique fois, Elizabeth Fraser et Lisa Gerrard, deux voix hors du commun, sont associées sur un même album. Lisa chante deux de ses compositions, Waves Become Wings et Dream Made Flesh avec son alter ego Brendan Perry, et apparaît sur Barramundi, instrumental composé par Simon Raymonde des Cocteau Twins où elle joue de l'accordéon et lui de la guitare. Mais le titre de l'album, celui qui éclipse tous les autres, c'est la reprise divine de Song To The Siren de Tim Buckley par Elizabeth Fraser et Robin Guthrie. Touchés par la grâce, ils ont transcendé cette insignifiante chanson. Même le cover Another Day de Roy Haper interprété par Elizabeth, mais cette fois-ci sans Robin, ne lui arrive pas à la cheville malgré son intensité. Pourtant, le succès de Song To The Siren deviendra vite un fardeau pour les Cocteau Twins. David Lynch la souhaitait dans son film culte Blue Velvet dans lequel Elizabeth et Robin auraient dû apparaître. Devant la somme astronomique demandée par 4AD, il renoncera à son projet. Première Frustration. 1984 est aussi l'année de la parution de l'album Treasure des Cocteau Twins. Le fait qu'une reprise ait plus de succès que leurs propres compositions va également générer une nouvelle frustration. Comme le dira Robin, "la seule façon pour nous d'être joué à la radio, c'était en chantant la chanson d'un autre sous un autre nom". Il faudra attendre les années 90 pour que les Cocteau Twis, réconciliés avec leur passé, acceptent enfin de la jouer sur scène. Toutes ces dévonvenues expliquent aussi pourquoi ils refuseront de participer aux autres albums de This Mortal Coil. It'll End In Tears était le premier volet d'une trilogie, deux autres suivront, Filigree And Shadow en 1986, puis Blood en 1991.

Musiciens

Elizabeth Fraser : chant
Lisa Gerrard : chant, accordéon, yang t'chin
Gordon Sharp : chant
Howard Devoto : chant
Robbie Grey : chant
Robin Guthrie : guitares
Manuela Rickers : guitares
Ivo Watts-Russell : claviers
Steven Young : piano
Martyn Young : claviers, guitare, basse
Mark Cox : claviers
Simon Raymonde : basse, guitare, claviers
Brendan Perry : basse, batterie
Gini Ball : violon, alto
Martin McCarrick : violoncelle

Titres

01. Kangaroo
02. Song To The Siren
03. Holocaust
04. Fyt
05. Fond Affections
06. The Last Ray
07. Another Day
08. Waves Become Wings
09. Barramundi
10. Dreams Made Flesh
11. Not Me
12. A Single Wish

Vidéos

Song To The Siren : lien vidéo ici

Kangaroo : lien vidéo ici

Dreams Made Flesh : lien vidéo ici

vendredi 11 juin 2021

Cocteau Twins - Victorialand (1986)

Cocteau Twins Victorialand
Cocteau Twins - Victorialand (1986)

Pourquoi écouter ce disque ?

Plus que ses prédécesseurs, ce quatrième album des Cocteau Twins marque la naissance du courant musical appelé "heavenly voices" où s'entrelacent musique atmosphérique et voix féminine éthérée. Enregistré sous la forme d'un duo, Simon Raymonde s'étant absenté pour cause de collaboration au deuxième opus de This Mortal Coil, Victorialand surprend par son absence de basse et de boîte à rythme. Robin Guthrie a privilégié la guitare acoustique adaptée au son Cocteau, quelques nappes synthétiques, et la voix inimitable, quasi-magique d'Elizabeth Fraser. Seul un saxophone joué par Richard Thomas de Dif Juz fait une courte apparition sur le morceau d'ouverture, le poétique Lazy Calm. Il joue aussi du tabla, percussion indienne, sur Feet-Like Fins, autre moment féérique. Tout est douceur et beauté dans cette invitation au voyage vers un monde inconnu, inspiré de la Terre Victoria, portion du continent Antarctique et voisine de la terre Adélie. Le groupe signe quelques-uns des titres les plus emblématiques de sa carrière, du déjà cité Lazy Calm, au mystérieux Throughout The Dark Months Of April And May, suivi du cotonneux Whales Tails, jusqu'au morceau final, le sublime The Thinner The Air aux accents dramatiques. On ne le dira jamais assez, mais la voix d'Elizabeth Fraser, d'une pureté incroyable, semble s'être échappée du Paradis afin de nous faire toucher du doigt à nous, simples mortels, la somptuosité absolue du Sacré. Sans surprise, Victorialand, du haut de ses trente-deux minutes et cinquante-cinq secondes, se classe dans le top quatre de Robin Guthrie, aux côtés d'Head Over Heels, d'Heaven Or Las Vegas et de Milk & Kisses

Musiciens

Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : guitares

Richard Thomas : saxophone, tabla

Titres

01. Lazy Calm
02. Fluffy Tufts
03. Throughout The Dark Months Of April And May
04. Whales Tails
05. Oomingmak
06. Little Spacey
07. Feet-Like Fins
08. How To Bring A Blush To The Snow
09. The Thinner The Air

Vidéos

Lazy Calm : lien vidéo ici

The Thinner The Air : lien vidéo ici

dimanche 30 août 2020

Cocteau Twins - Treasure (1984)

Cocteau Twins Treasure
Cocteau Twins - Treasure (1984)

Pourquoi écouter ce disque ?

And then they were three... again. Pour leur troisième et merveilleux opus, les Cocteau Twins s'offrent un nouveau membre, le bassiste-claviériste Simon Raymonde. Issu comme eux de la scène punk, Simon est le fils d'Ivor Raymonde, célèbre producteur des années 60 qui a collaboré entre autre avec Dusty Springfield et The Walker Brothers. Inspiré par les muses de la mythologie (Lorelei, Persephone, Pandora) et de la littérature (Beatrix, Ivo, Domino), Treasure marque un tournant radical dans la carrière du groupe, donnant naissance au mystère Cocteau Twins. Avec ce disque qui devait être réalisé en collaboration avec Brian Eno (et Daniel Lanois), ils forgent définitivement leur propre son, un son inédit jamais entendu auparavant. Tel un peintre, Robin Guthrie superpose à l'infini les effets de guitares mêlés à des claviers atmosphériques, construisant ainsi une musique complexe, emportée par le chant aérien d'Elizabeth Fraser. Ses paroles obscures, souvent inintelligibles, sont faites de vrais mots, mais aussi d'argot écossais et d'autres d'origine inconnue. Robert Smith des Cure qualifiera Treasure d'album le plus romantique jamais enregistré. Il en était fan à tel point qu'il était devenu son disque de chevet lors de la préparation de son mariage à la fin des années 80, juste avant la sortie du monumental Disintegration

Musiciens

Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : guitares
Simon Raymonde : basse, claviers

Titres

01. Ivo
02. Lorelei
03. Beatrix
04. Persephone
05. Pandora
06. Amelia
07. Aloysius
08. Cicely
09. Otterley
10. Domino


samedi 29 février 2020

Cocteau Twins - Head Over Heels (1983)

Cocteau Twins Head Over Heels
Cocteau Twins - Head Over Heels (1983)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec son deuxième album Head Over Heels, Cocteau Twins délaisse ses habits post-punk  de Garlands pour endosser ceux de la dream pop dont ils seront les hérauts. Suite au départ du bassiste historique Will Heggie, le trio écossais devient un duo s'articulant autour du couple Robin Guthrie - Elizabeth Fraser. A eux deux, ils posent les bases de ce son si particulier, à la fois ésotérique et éthéré, distinguant les Cocteau Twins de toutes les autres formations contemporaines. S'il est vrai qu'ils en sont encore au stade expérimental, à l'instar de la pochette réalisée par le studio 23 Envelope, le chant incantatoire d'Elizabeth au sens abstrait, ainsi que les guitares luxuriantes de Robin sont bien présents. Five Ten Fiftyfold agrémenté d'un saxophone crépusculaire, l'onirique Sugar Hiccup au refrain entêtant ainsi que le bouillonnant Musette And Drums sont autant de petites merveilles à la beauté froide. Sorti sur le mythique label 4AD, Head Over Heels est un incontournable de cette année 1983 au même titre que le fameux live Nocturne de Siouxsie & The Banshees, que le premier EP des Sisters Of Mercy The Reptile House, ou encore que le projet psychédélique de Robert Smith (The Cure) associé à Steve Severin (The Banshees), The Glove, et que le désormais classique Burning From The Inside de Bauhaus. 

Musiciens

Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : instruments

Ally : saxophone

Titres

01. When Mama Was Moth
02. Five Ten Fiftyfold
03. Sugar Hiccup
04. In Our Angelhood
05. Glass Candle Grenades
06. In The Gold Dust Rush
07. The Tinderbox (of A Heart)
08. Multifoiled
09. My Love Paramour
10. Musette And Drums

lundi 26 décembre 2016

Cocteau Twins - Garlands (1982)

Cocteau Twins Garlands
Cocteau Twins - Garlands (1982)
1982. Alors que The Cure poursuit sa descente aux enfers avec le cultisme Pornography, et que Siouxsie, en compagnie de ses obscurs Banshees, s’essaie à de nouvelles expériences sur le non moins inquiétant A Kiss In The Dreamhouse, voilà que surgissent de cette vague de froid en provenance de Grande-Bretagne les Cocteau Twins. Enregistré en sept jours, Garlands est leur premier album. 

Originaires de Grangemouth, petite ville portuaire écossaise, Elizabeth Fraser (chant), Robin Guthrie (guitares) et Will Heggie (basse) ont choisi ce nom en référence à une ancienne chanson des Simple Minds parue en 1979 sur l'album Life In A Day, sous le nouveau titre de No Cure. Donc, rien à voir avec le célèbre poète français... 

Ils ne le savent pas encore, mais les Cocteau Twins vont rapidement entrer dans la légende en devenant les précurseurs d'un nouveau genre musical plus tard dénommé "heavenly voices". Sa principale caractéristique est de mêler musique atmosphérique et voix féminines éthérées. Le chant si particulier de Liz, véritable instrument à part entière, est bien au cœur de leur création artistique. La basse lourde de Will, le jeu de guitare sombre et minimaliste de Robin ont pour seule vocation d'accompagner ses mélopées souvent incompréhensibles, telles un chant de sirène, et de maintenir cette ambiance hypnotique.

Bientôt rejoints par Dead Can Dance et Lisa Gerrard, les Cocteau Twins domineront durant une vingtaine d'années cette nouvelle scène. Leur influence s'étendra à d'autres courants musicaux comme le rock progressif. Sans eux, pas de Karnataka, ni de Mermaid Kiss ou de Travellers. Pas plus de Strawberry Fields, de The Gathering ou de Phideaux. C'est dire leur importance. 



Musiciens


Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : guitares
Will Heggie : basse

Titres


01. Blood Bath
02. Wax And Wane
03. But I'm Not
04. Blind Dumb Deaf
05. Shallow Then Halo
06. The Hollow Men
07. Garlands
08. Grail Overfloweth