jeudi 31 décembre 2015

Magenta - Metamorphosis (2008)

Magenta Metamorphosis
Magenta - Metamorphosis (2008)
Courant musical fortement influencé par la science-fiction, le rock progressif est généralement décrit comme un voyage vers des mondes inconnus, vers un ailleurs merveilleux. Au contraire, avec Metamorphosis, quatrième album studio de Magenta, Rob Reed et les siens nous entraînent droit dans les Ténèbres. 

Centré sur la Mort, Metamorphosis navigue en effet sur les flots sombres du progressif et fait rejaillir une noirceur rarement entendue dans le rock depuis Joy Division et autres The Cure, au tout début des années 80.

The Ballad Of Samuel Layne ouvre cette danse macabre. Durant vingt minutes, Magenta nous narre l'histoire imaginaire de ce soldat au cœur de l'Enfer, dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale. Nous sommes dans sa tête lorsqu'il reçoit l'ordre de partir au combat tout en sachant que ce sera le dernier, l'heure inéluctable de la fin étant désormais arrivée. Pendant ce temps, de l'autre côté de la Manche, sa fiancée prie pour son retour à travers le chant mélancolique de Christina. Gardant espoir, elle est encore loin de se douter que la Mort l'emportera comme des millions d'autres. 

Sans temps d'arrêt, arrive le morceau suivant, bien plus court (moins de quatre minutes). Il est marqué par la présence de Troy Donockley dont la cornemuse apporte à la fois une touche celtique et ésotérique. Prekestolen, c'est son nom, est en réalité une haute falaise située en Norvège, au-dessus d'un magnifique fjord. En 2000, un couple d'amoureux s'est jeté de celle-ci après avoir scellé un pacte diabolique pour en finir. La chanson raconte cette histoire vraie. 

Le morceau titre, Metamorphosis, nouvel épique dépassant les vingt-trois minutes, est la pièce maîtresse du disque. Christina, au sommet de son talent, livre une prestation brillante durant laquelle elle interprète un tueur en série schizophrène. Pris dans sa folie, il tatoue sur son corps ses différents crimes afin que l'être encore bon en lui puisse voir de quelles monstruosités il est capable. Au terme d'une lutte intérieure déchirante, il finit par se suicider, ultime voie vers la délivrance lui permettant de mettre un terme à ses propres horreurs.

Enfin, Blind Faith termine cette sombre galerie en s'interrogeant sur la vie après la mort. Ou, plus exactement, sur ce qui se passe lorsque, après une vie de certitude, le doute s'installe concernant l'au-delà promis, juste avant que la Mort n'arrive... 

Comme pour les albums précédents, la musique a été composée par Rob Reed et les paroles signées par son frère Steve. Cependant, par rapport à Live At The Point sorti cette même année, le line-up a été divisé par deux. Dan Fry et Alan Mason Jones ne sont plus là et Martin Rosser n'est crédité qu'en tant qu'invité. Le groupe est désormais resserré autour de Rob (basse, claviers, guitares, mandoline, flûte traversière, chœurs), Christina Booth (chant) et Chris Fry (guitare). Les autres instruments sont joués par des musiciens de session, comme le fidèle Tim Robinson à la batterie, présent sur les trois précédents albums (Revolutions, Seven, Home). Outre la présence exceptionnelle de Troy Donockley déjà indiquée, à signaler aussi la participation d'une ensemble à cordes qui apporte également une dimension supérieure à l'œuvre.

Comme beaucoup d'albums du courant progressif, cette œuvre se trouve intimement liée à son artwork. La pochette a été réalisée par Killustrations, société allemande connue notamment pour son impressionnant travaille sur les albums Storm Season et Signal To Noise de White Willow. Avec ce corps christique démembré et cette couleur rouge évoquant le ténébreux Pornography de The Cure, elle apporte une meilleure compréhension à ce disque étrange, sans en dévoiler pour autant toutes les énigmes.

Metamorphosis n'est pas qu'une simple nouvelle étape dans la carrière déjà riche de Magenta. Il marque la maturité enfin atteinte par ce groupe. Jusqu'alors, les influences passées comme celles de Mike Oldfield, Pink Floyd ou Renaissance étaient sans cesse recherchées dans leur musique. Avec ce nouveau disque, les trois musiciens ont non seulement trouvé leur son mais également un style qui leur est propre. Libérés de leurs liens, ils peuvent prendre leur envol devenant, à leur tour, une référence incontournable de la scène prog avec chanteuses aux côtés de Iona, Moslty Autumn et Landmarq. 



Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : guitares, basse, claviers, flûte, mandoline, chœurs
Chris Fry : guitare

Tim Robinson : batterie
Martin Rosser : guitare
Troy Donockley : uilleann pipes
Steff Rhys Williams : chœurs

Matthew Everett : violon
Helina Rees : violon
Claudine Cassidy : violoncelle
Abigail Blackman : violoncelle
Luise Evans : alto

Titres


01. The Ballad Of Samuel Layne
02. Prekestolen
03. Metamorphosis
04. Blind Faith

Bonus réédition 2013

05. A War Bride's Prayer (orchestral edit)
06. Metamorphosis (missing section)
07. Prekestolen (orchestral version)
08. Samuel Layne (orchestral edit)
09. Metamorphosis (single remix)

mercredi 30 décembre 2015

Magenta - Live At The Point 2007 (2008)

Magenta Live At The Point 2007
Magenta - Live At The Point 2007
(2008)
A la suite du concept-album Home (2006) puis de la compilation The Singles (2007), Magenta sort, en 2008, un double album intitulé Live At The Point 2007. Leur précédent disque en concert, Another Time... Another Place... datait de 2004.

Comme son nom l'indique, il a été enregistré le 23 novembre 2007 à The Point, petite salle de Cardiff, capitale du Pays de Galles. C'est cette ancienne église, transformée en théâtre en 2001, puis en salle de concert deux ans plus tard, qui figure en illustration, dans un décor chaotique, sur la pochette du disque. Réputée pour son acoustique excellente, elle devra néanmoins fermer ses portes courant 2009. Cet enregistrement demeure donc un des rares témoignages scéniques de ce lieu devenu mythique. 

La formation musicale de cette soirée exceptionnelle demeure une des meilleures que le groupe ait connu et connaîtra. Au chant, nous retrouvons bien évidemment Christina Booth, toujours aussi époustouflante. Elle est accompagnée aux claviers par Rob Reed, l'âme secrète de Magenta, et aux guitares par les fidèles disciples des maîtres David Gilmour et Steve Hackett, les bien nommés Chris Fry et Martin Rosser. La rythmique est quant à elle assurée avec brio par Dan Fry (basse), petit frère de Chris, et Alan Mason Jones (batterie). 

Côté répertoire, c'est un sans faute. La trame principale du petit dernier, Home, est reprise et les plages 4 à 11 du premier disque lui sont dédiées. Comme pour chacun de leurs concerts, l'instrumental Opus Three ouvre le set, suivi par un Speechless endiablé. On retrouve ces deux titres sur la récente compilation parue un an plus tôt. Les deux premiers albums ne sont pas oubliés. Trois titres de Seven sont interprétés : Envy, le déchirant Anger et un Sloth des plus "caméliens" avec son long solo de guitare final enivrant. Man The Machine, l'enchaînement Genetesis/The Warning et The White Witch, dernier morceau ensorcelant à souhait, représentent fièrement le tout premier album du groupe, Revolutions.

A l'écoute de ces deux disques, aucun doute ne subsiste, Magenta est aussi à l'aise sur scène qu'en studio. En moins d'une décennie, Reed et sa bande sont devenus le fer de lance d'une scène progressive renaissante avec chanteuses. La voix magique de Christina qui n'est pas sans rappeler celle toute aussi fantastique d'Annie Haslam de Renaissance, combinée au talent de Rob et confrontée à sa détermination sans faille, ont largement contribué à ce large succès doublé d'une reconnaissance bien méritée.

Musiciens


Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, chant
Chris Fry : guitare
Martin Rosser : guitare
Dan Fry : basse
Alan Mason Jones : batterie

Titres


1.01. Opus Three
1.02. Speechless
1.03. Envy
1.04. Hurt
1.05. Moving On
1.06. The Journey
1.07. Towers Of Hope
1.08. Demons
1.09. Morning Sunlight
1.10. The Dream
1.11. The Visionary
1.12. Anger

2.01. Man The Machine
2.02. Genetesis/The Warning
2.03. Sloth
2.04. The White Witch (excerpt)

mardi 29 décembre 2015

The Reasoning - Dark Angel (2008)

The Reasoning Dark Angel
The Reasoning - Dark Angel (2008)
Un an à peine après la sortie de leur premier opus, The Reasoning revient avec un Dark Angel bien plus consistant. 

Cette fois-ci, la chanteuse Rachel, désormais appelée Cohen suite à son mariage avec Matthew, le cofondateur du groupe, a été impliquée dès l'origine de sa conception, ce qui n'avait pas été le cas à l'époque d'Awakening. Davantage présente sur le plan vocal, c'est elle qui ouvre l'album avec le puissant Dark Angel au refrain si accrocheur. Elle tient également le chant principal sur Sharp Sea, un futur classique en concert, avant de le partager avec Gareth Jones dans How Far To Fall et l'émouvant Breaking The 4th Wall sur lequel Dylan Thompson a sorti sa mandoline. 

Avec ce même Dylan, elle se retrouve en duo sur un Call Me God? électrique qui n'est pas sans rappeler Touchstone. Dylan et Gareth chantent en lead à leur tour respectivement sur In The Future et Absolute Zero. Puis, tous trois se retrouvent pour conclure l'album dans A Musing Dream, titre le plus long dépassant les neuf minutes, contrastant avec le court instrumental Serenity de moins de deux minutes.

Depuis Awakening, le line-up a connu une légère modification. Suite au départ du guitariste Lee Wright, Owain Roberts a été recruté. Avec le temps, il deviendra un des piliers du groupe avant de disparaître mystérieusement en mars 2012. Fan absolu de Megadeth, ce passionné de cyclisme a décidé d'apprendre à jouer de la guitare après avoir entendu pour la première fois le célèbre riff de Money For Nothing de Dire Straits. 

Ainsi, avec son arrivée, The Reasoning se divise en deux "camps", avec d'un côté les "metalleux-prog" comprenant Matthew, Dylan et Owain, et de l'autre, les "pop-prog" réunissant Rachel, Gareth et le batteur Vinden Wylde. Ensemble, ils contribuent à donner ce son si particulier à leur groupe qui se différencie ainsi de ses pairs comme Magenta ou Mostly Autumn. 

Grâce à ce Dark Angel au graphisme énigmatique signé Dylan Thompson, Rachel tourne définitivement la page Karnataka et, tout comme ses amis de Panic Room qui sortent leur premier album Visionary Position cette même année, elle regarde désormais droit devant elle. L'avenir lui appartient.  

Musiciens


Rachel Cohen : chant, percussions
Dylan Thompson : chant, guitares, mandoline, harmonica
Gareth Jones : chant, claviers
Matthew Cohen : basse
Owain Roberts : guitares
Vinden Wylde : batterie

Titres


01. Dark Angel
02. Sharp Sea
03. How Far To Fall
04. Serenity
05. Call Me God?
06. In The Future
07. Absolute Zero
08. Breaking The 4th Wall
09. A Musing Dream

lundi 28 décembre 2015

Panic Room - Visionary Position (2008)

Panic Room Visionary Position
Panic Room - Visionary Position
(2008)
Panic Room est-il une nouvelle incarnation de Karnataka ? Cette interrogation est parfaitement légitime puisque si certaines chansons de leur premier album Visionary Position, sorti en 2008, le laissent à penser (Endgame, I Wonder What's Keeping My True Love Tonight), il en va de même pour la composition du groupe. En effet, quatre sur cinq de ses membres proviennent de la formation de Swansea dissoute en 2004. Pourtant, Visionary Position marque, en réalité, un nouveau départ pour Anne-Marie Helder, Jonathan Edwards, Paul Davies et Gavin Griffiths. Tous quatre ont leurs regards davantage tournés vers l'avenir que vers un passé qu'ils assument pleinement, sans toutefois le regretter.

A l'époque de Delicate Flame Of Desire (2003), Jonathan avait confié à Anne-Marie vouloir travailler avec elle sur un projet parallèle à Karnataka. Cependant, suite au split aussi précipité qu'inattendu du groupe, provoqué par la rupture entre la chanteuse Rachel Jones et son mari, le bassiste Ian Jones, chacun est parti de son côté. Paul Davies et Jonathan Edwards se sont rapprochés de Mermaid Kiss. Paul a joué sur Salt On Skin et Jonathan sur Etarlis. Gavin a été engagé par Fish. On peut l'entendre sur Communion puis 13th Star. Anne-Marie n'a pas chômé non plus. Après la parution de son premier EP solo, The Contact, elle a fait quelques apparitions remarquées auprès de Fish (Communion), de son compagnon, le guitariste Dave Kilminster (Scarlet), et de Mostly Autumn (Heart Full Of Sky), avant d'intégrer définitivement la bande de York en remplacement d'Angela Gordon pour leur album Glass Shadows.

Auparavant, en 2006, à l'initiative de Jonathan, les quatre musiciens se sont retrouvés pour former Panic Room. L'enregistrement de leur premier album va s'étaler sur deux années. Suivant la proposition d'Anne-Marie, c'est Alun Vaughan qui est engagé comme bassiste. L'intégration de ce musicien, plutôt orienté jazz, montre l'intention de la nouvelle formation de s'ouvrir à de nouvelles influences musicales.

Un sixième membre était initialement prévu. Peter Charlton, propriétaire du studio où enregistre le groupe et qui joue de la guitare acoustique sur le disque, s'est vu proposer une place. Il s'agit d'un ancien ami de Jonathan. Dans leur jeunesse, ils ont joué dans différentes formations, dont un tribute band consacré à Led Zeppelin avec, déjà, Rachel et Ian Jones. Mais, pris par d'autres engagements, il a préféré décliner l'offre.

Bien qu'étant une simple invitée, la violoniste Liz Prendergast, du groupe gallois Bluehorses, occupe une place particulière. Non seulement elle joue, comme convenu, ses partitions doublées de quelques improvisations, mais elle a contribué aux arrangements de quatre des huit chansons que compte le disque. Drôle de coïncidence, elle a également participé au premier album de The Reasoning, Awakening, groupe de l'ancienne chanteuse de Karnataka, Rachel Jones, formé avec son nouveau compagnon, le bassiste Matthew Cohen. Décidément, le monde est bien petit. 

Comme il a été dit plus haut, Panic Room ne cherche pas à s'enfermer dans un style musical unique. Bien au contraire, différents courants traversent cette première œuvre : le jazz (Elektra City), la musique orientale (Apocalypstick), le rock celtique (I Wonder What's Keeping My True Love Tonight), l'indie rock (Reborn) et, bien évidemment, le rock progressif (The Dreaming, unique morceau sur lequel se laisse entendre la flûte). Anne-Marie et les siens sont aussi à l'aise dans les ballades intimistes (Firefly), voire les comptines (Moon On The Water), que dans les compositions plus élaborées et vives (Endgame).

Toutefois, ce qui met Visionary Position au-dessus de la mêlée, c'est le chant improbable d'Anne-Marie. Déjà épatent sur The Contact, il se révèle réellement ici en se déployant et s'adaptant avec une telle aisance sur chaque morceau que cela en deviendrait presque indécent. En réussissant à créer à chaque fois un univers qui lui est propre, Anne-Marie se démarque nettement tant de ses contemporaines (Christina Booth, Heather Findlay, Rachel Jones) que de ses aînées (Annie Haslam, Tracy Hitchings, Kate Bush). Grâce à ce Visionary Position, une nouvelle figure de la scène progressive féminine est définitivement née.




Musiciens


Anne-Marie Helder : chant, fûte
Jonathan Edwards : claviers
Paul Davies ; guitares
Alun Vaughan : basse
Gavin John Griffiths : batterie

Peter Charlton : guitare acoustique
Liz Prendergast : violon
Gary Philips : guitare nylon

Titres


01. Elektra City
02. Endgame (Speed Of Life)
03. Firefly
04. Reborn
05. Moon On The Water
06. Apocalypstick
07. I Wonder What's Keeping My Tru Love Tonight
08. The Dreaming

samedi 19 décembre 2015

Simon Collins - U-Catastrophe (2008)

Simon Collins U-Catastrophe
Simon Collins - U-Catastrophe (2008)
Que vient faire Simon Collins, fils de Phil Collins, dans un blog dédié à des chanteuses de rock progressif ? La réponse est simple, ou presque...

U-Catastrophe est l'album marquant les débuts de sa collaboration avec Dave Kerzner. Ensemble, ils créeront dans quelques années le groupe Sound Of Contact, remarqué dans l'univers du progressif grâce à son album Dimensionaut (2013). Ensuite, Dave rejoindra Heather Findlay au sein de Mantra Vega, leur nouvelle formation, en 2014. Cette même année, Kerzner publiera le monumental New World sous son nom. Ce petit rappel historique est donc le bienvenu. 

Simon est né en Angleterre, à Hammersmith, en 1976. A l'âge de huit ans, il déménage au Canada. Très jeune, il apprend à jouer de la batterie et d'autres instruments comme la guitare et le piano. A quatorze ans, il intègre son premier groupe basé à Vancouver. Il sort ensuite deux albums en solo : All Of Who You Are en 1999 suivi de Time For Truth en 2005.

Pour son troisième opus, il s'entoure du claviériste Dave Kerzner rencontré en 2006, et de Kevin Churko à la fois producteur et coauteur de la majorité des chansons. Churko est alors connu pour son travail auprès d'artistes aussi divers qu'Ozzy Osbourne, Ringo Starr, Céline Dion ou Shania Twain. Dave demeure plus en retrait, mais son influence transparaît tout de même sur quelques titres comme The Good Son ou U-Catastrophe.     

A ce propos, ce titre donné à l'album n'est pas le fruit du hasard. Simon fait directement référence à Tolkien et à un mot de son invention, l'eucatastrophe. Selon le célèbre écrivain, ce terme définit l'aboutissement heureux d'une quête difficile dont l'issue semblait incertaine. La pochette du disque illustre très bien ce néologisme en représentant Simon qui avance droit devant, laissant derrière lui la tourmente qui l'enveloppait auparavant.

Pour l'aider à aller de l'avant, deux invités de marque sont venus apporter leur soutien au jeune homme : les ex-Genesis Phil Collins et Steve Hackett. Steve apparaît sur le morceau final, Fast Foward The Future, et délivre un solo de guitare d'une beauté dont lui seul à le secret. Quant au père, il exécute avec son fils un duo de batterie tribale époustouflant sur l'excellent instrumental The Big Bang

Simon qualifie très justement son disque comme étant un peu rock, un peu prog, un peu pop et un peu electro. Si le meilleur est encore à venir avec Sound Of Contact, cet album n'en demeure pas moins honnête et très intéressant, notamment sur le plan de la création sonore. U-Catastrophe confirme que la relève est maintenant assurée, Phil Collins peut prendre sa retraite en toute tranquillité.  

Musiciens


Simon Collins : chant, batterie, claviers, guitare, sound design

Kevin Churko : guitares, basse, claviers, chœurs
Dave Kerzner : claviers, sound design
Brian Dillman : sound design
Debora Lucyk : sound design, chœurs
Kelly Nordstrom : guitares

Phil Collins : batterie
Steve Hackett : guitare

Titres


01. U-Catastrophe
02. All I've Left To Lose
03. Disappearing
04. Powerless
05. Go (Only One I Know)
06. The Good Son
07. Unconditional
08. The Big Bang
09. Eco
10. Us (Love Transcends)
11. Between I & E
12. Fast Forward The Future

mardi 15 décembre 2015

Blackmore's Night - Secret Voyage (2008)

Blackmore's Night Secret Voyage
Blackmore's Night - Secret Voyage
(2008)
Secret Voyage est le septième album studio du groupe Blackmore's Night composé du célèbre guitariste Ritchie Blackmore et de son exquise épouse à la voix d'ange, Candice Night. 

Avec ce nouveau disque, notre duo nous convient à un voyage dont eux seuls connaissent le secret. A la fois magiciens et conteurs, ils possèdent l'incroyable pouvoir de remonter le temps. Ainsi, ils nous emmènent tour à tour à l'époque mystérieuse des Celtes (Peasant's Promise qui ressemble à s'y méprendre à du Loreena McKennitt), au Moyen Âge des troubadours (The Circle, Sister Gypsy), à la belle Renaissance (Empty Words) ou dans le monde contemporain avec la géniale reprise Can't Help Falling In Love d'Elvis Presley ou celle, bien plus récente, de Rainbow, groupe fondé en 1975 par ce même Ritchie Blackmore, Rainbow Eyes

Ce voyage nous conduit également aux portes de la Russie éternelle, dans un camp tsigane, autour d'un feu de camp (Toast To Tomorrow) puis dans le romantique château de Waldeck, en Allemagne (Prince Waldecks Galliard).

L'ambiance générale festive, sans prise de tête, rend ce nouvel album attachant. Instruments modernes et instruments traditionnels se côtoient constamment et offrent un feu d'artifice de bonne humeur qui fait le plus grand bien. Du haut de ses huit minutes, le dynamique Locked Within The Crystal Ball en est le plus bel exemple. 

Musiciens


Candice Night : chant, bombarde, flûte
Ritchie Blackmore : guitares, mandoline, vielle, violon, percussions

Pat Megan : claviers, programmation
Gypsy Rose : violon
Bard David : chœurs
Joe Castle : chœurs
Jim Manngard : chœurs

Titres


01.God Save The Keg
02. Locked Within The Crystal Ball
03. Gilded Cage
04. Toast To Tomorrow
05. Prince Waldecks Galliard
06. Rainbow Eyes
07. The Circle
08. Sister Gypsy
09. Can't Help Falling In Love
10. Peasants Promise
11. Far Far Away
12. Empty Words

samedi 12 décembre 2015

Josh & Co. Limited - Through These Eyes (2008)

Josh & Co. Limited Through These Eyes
Josh & Co. Limited -
Through These Eyes (2008)
Après Iain Jennings en 2005, Bryan Josh se lance à son tour dans une expérience en solo sous le nom pour le moins étrange de Josh & Co. Limited. 

Through These Eyes paraît en 2008, la même année que Glass Shadows. Outre le chant principal, Bryan joue quasiment de tous les instruments : guitares, claviers, basse, tambourin. Olivia Sparnenn (Breathing Space, Mostly Autumn) l'accompagne aux chœurs et harmonies vocales. Elle tient également le chant principal sur la très belle ballade Old Friend accompagnée à la flûte par Sarah Dean dont c'est l'unique apparition. A la batterie, on retrouve essentiellement Gavin Griffiths (ex-Karnataka, Fish, Panic Room), mais aussi Henry Bourne (Mostly Autumn) sur deux titres, Black Stone aux accents rock, suivi de Slow Down où Olivia démontre une nouvelle fois toutes ses capacités vocales exceptionnelles, tant sur le plan technique qu'émotionnel. 

Côté logistique, Bryan ne s'est pas retrouvé seul aux manettes. L'équipe qui l'entoure déjà autour de Mostly Autumn est à nouveau présente, chacun dans son domaine de spécialité : John Spence (enregistrement), Suzanne Bielby (coordination), Richard Nagy (artwork) et Chris Walkden (graphisme).

Through These Eyes ne s'éloigne pas vraiment du chemin tracé par Mostly Autumn. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que, sur la pochette, il est précisé que Bryan Josh en est le cœur et la guitare. Cette guitare, héritière directe des maîtres Andy Latimer, Ritchie Blackmore et, surtout, David Gilmour, délivre quelques soli à tomber par terre, notamment sur Not A Dream qui, du haut de ses six minutes, demeure le titre le plus long de l'album, ou encore Into Your Arms qui semble tout droit sorti d'une session d'enregistrement oubliée de The Wall, tellement le chant ressemble à s'y méprendre à celui de Roger Waters.  

Sur ce disque, Bryan Josh a souhaité nous faire partager ses rêves. Nous croisons par deux fois Jules César (The Appian Way, Through These Eyes). Toujours sur la chanson titre, nous assistons à un concert exceptionnel réunissant Freddie Mercury (Queen) au chant, Jimi Hendrix à la guitare, John Entwistle (The Who) à la basse et John Bonham (Led Zepplin) à la batterie. Nous partageons ses peines (Merry She Goes), mais, surtout, sa passion amoureuse sur Carry Me dédiée à Olivia. 

En définitive, Through These Eyes mérite bien qu'on s'y attarde. Parenthèse dans la discographie de Mostly Atumn, il présente son leader, sorti provisoirement des contraintes de son groupe, sous un angle nouveau. Curiosité parmi les curiosités, il laisse notamment transparaître au grand jour un humour auquel il nous a peu habitué, typiquement so british. A découvrir. 

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares, claviers, basse, tambourin

Olivia Sparnenn : chant
Gavin Griffiths : batterie
Henry Bourne : batterie
Sarah Dean : flûte
Mike Herbert : voix

Titres


01. Merry She Goes
02. Land Of The Gods
03. The Appian Way
04. We Graze
05. Black Stone
06. Slow Down
07. Through These Eyes
08. Into Your Arms
09. Old Friends
10. Not A Dream
11. Only In The Loss
12. Going Home
13. Carry Me

14. The Appian Way (Radio Edit)

jeudi 10 décembre 2015

Mostly Autumn - Glass Shadows (2008)

Mostly Autumn Glass Shadows
Mostly Autumn - Glass Shadows (2008)
Un an à peine après la sortie de Heart Full Of Sky, Mostly Autumn est de retour avec un nouvel album haut en couleurs, Glass Shadows

Pourtant habitué à de multiples départs depuis sa création, jamais le groupe n'a été confronté à une telle érosion en si peu de temps. De huit, il est passé à six musiciens. Exit Chris Johnson qui avait lui même succédé à Iain Jennings, exit Angela Gordon, exit Liam Davison, exit Andrew Jennings. 

Désormais, Mostly Autumn est recentré autour du duo Bryan Josh / Heather Findlay, seuls membres déjà présent sur le premier album paru il y a tout juste dix ans, For All We Shared. Autour d'eux, gravite la section rythmique exclusivement masculine composée du fidèle Andy Smith à la basse et du nouveau venu Henry Bourne à la batterie. Aux harmonies vocales, viennent s'ajouter les enchanteresses Olivia Sparnenn et Anne-Marie Helder. Ex-Karnataka et actuelle Panic Room, cette dernière joue également de la flûte et succède ainsi avec brio à l'exquise Angela Gordon.

A l'écoute de ce Glass Shadows, trois adjectifs semblent le qualifier au mieux : émouvant, classique et surprenant. 

Émouvant car, rétrospectivement, nous savons maintenant qu'il s'agit du dernier album studio enregistré avec Heather Findlay. Devenue une chanteuse confirmée, elle éprouve désormais le besoin de voler de ses propres ailes et d'affronter de nouveau défis sans être continuellement sous la protection de celui qui demeure le père fondateur du groupe, Bryan Josh. Sa liaison, suivie de sa rupture avec le chanteur Fish l'ont définitivement changée. D'ailleurs quelques piques lui sont directement adressées dans Flowers For Guns, réponse à son disque 13th Star. Les autres titres où elle tient le chant principal sont Unoriginal Sign dont elle signe seule les paroles et la musique, le si fragile Paper Angels au final flamboyant et Above The Blue, une autre de ses compositions sur laquelle on retrouve le veil ami Troy Donockley aux whistles et à la cornemuse. 

Classique car les années passent, le style Mostly Autumn demeure. Ce groupe possède le don précieux de confectionner des refrains accrocheurs (The Second Hand), de créer des atmosphères particulières (Tearing At The Faerytale), de s'inscrire dans la lignée de ses illustres aînés (Glass Shadow, le morceau titre avec sa guitare gilmourienne et ses chœurs floydesques) ou de se plonger dans ses racines folks et d'en tirer le meilleur (Until The Story Ends).   

Surprenant car, malgré ce qui est écrit ci-dessus, Bryan Josh et les siens ne cessent d'emprunter des sentiers où on ne les attend pas. Par exemple, Fireside, le titre d'ouverture, débute comme une simple chanson folk puis se transforme subitement, sans prévenir, en un morceau hard porté par de puissants riffs de guitares d'une violence rarement entendue jusqu'alors chez les Yorkais. De même, la dernière plage, A Different Sky, ressemble plus à un titre de rock américain genre The Mamas And The Papas ou The Beach Boys qu'à du rock progressif.

Mostly Autumn est donc un groupe en perpétuelle mutation. Des musiciens arrivent, d'autres partent, comme dans la vie. Cependant, cela ne l'empêche pas de conserver l'essentiel de ce qui fait sa force, son âme d'une très grande pureté dont sa musique n'est que le reflet ultime.

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares, claviers, programmation
Heather Findlay : chant, piano, percussions
Olivia Sparnenn : chœurs
Anne-Marie Helder : chœurs, flûte
Andy Smith : basse
Henry Bourne : batterie

Troy Donockley : uilleann pipes, low and penny whistles, programmation

Titres


01. Fireside
02. The Second Hand
03. Flowers For Guns
04. Unoriginal Sin
05. Paper Angels
06. Tearing At The Faerytale
07. Above The Blue
08. Glass Shadow
09. Until The Story Ends
10. A Different Sky

lundi 7 décembre 2015

Joanne McIver & Christophe Saunière - The Three Sisters (2008)

Joanne McIver & Christophe Saunière The Three Sisters
Joanne McIver & Christophe Saunière -
The Three Sisters (2008)
The Three Sisters, c'est l'histoire imaginaire de trois jeunes sœurs, vivant autrefois sur l'île d'Arran, et qui ont été transformées en menhirs suite au sortilège jeté par une belle-mère jalouse de leur succès auprès de trois beaux garçons, eux-mêmes frères. Ce conte a été imaginé par Joanne McIver qui l'a mis en musique avec Christophe Saunière.

Originaire de cette île situé au sud-ouest de l'Écosse, Joanne s'est installée en France suite à sa rencontre avec Christophe. Très tôt dans son enfance, elle a appris à jouer de la cornemuse et de la flûte. Son chant limpide n'est pas sans rappeler celui de Loreena McKennitt.

Comme cette dernière, l'instrument fétiche de Christophe est la harpe. Né en Mauritanie, à Nouakchott, son parcours musical est des plus atypiques. Tout en jouant dans les plus grandes formations symphoniques françaises tel que l'Orchestre de Paris ou l'Orchestre national de Lyon, il s'éclate également dans des groupes de rock en tant que bassiste ou batteur. Par la suite, il devient harpiste de l'Orchestre national d'Ecosse où il fait la connaissance de Joanne. Que ce soit aux côtés de chanteurs français (Pierre Perret, Catherine Lara, Benjamin Biolay), sous la direction de grands chefs d'orchestre comme Pierre Boulez ou pour la réalisation de musiques de films, Christophe n'a cessé de multiplier les expériences et a participé à l'enregistrement d'une soixantaine de disques.

La musique celte, dépouillée à l'extrême, est au cœur du duo. The Three Sisters rappelle ainsi les premiers albums de Loreena McKennitt, Elemental et To Drive The Cold Winter Away. Toutefois, pas de synthétiseurs ici. Les sons produits par les instruments aussi prestigieux que sont la harpe, le piano, les flûtes ou les cornemuses (highland pipes, Scottish smallpipes) dessinent sans cesse des images relatives à cette triste histoire des trois sœurs. Ici, la cornemuse évoque l'austérité de la lande (The Three Stones). Là, la harpe imite les vagues d'une mouton emporté par la mer (The Sheep In The Sea).

Ce disque, envoûtant d'un bout à l'autre, s'écoute donc de la même manière que se lit un conte. Dans le livret richement illustré par de splendides photographies et peintures de l'artiste Victoria Melroy, chaque passage est contextualisé par Joanne afin d'en permettre une meilleure compréhension. Il est juste dommage que la pochette ne soit pas aussi attrayante que le contenu musical et qu'elle n'illustre pas suffisamment l'ouverture de cette porte vers un monde légendaire situé au centre des mystérieuses terres celtes. 

Musiciens


Joanne McIver : chant, cornemuses, flûtes
Christophe Saunière : harpe, piano, percussions, chant

Titres


01. Parting On The Shore
02. Will Ye Dance?
03. The Three Stones (smallpipes)
04. Married In The Morning
05. Machrie Moor
06. The Sheep In The Sea
07. The Spinning Wheel
08. Full Moon
09. Shrinking The Cloth
10. The Stepmother's Dream
11. The Brothers' Search
12. The White Stag
13. The Wise Woman
14. The Stepmother's Plight
15. The Three Stones (whistle)

samedi 5 décembre 2015

Loreena McKennitt - A Midwinter Night's Dream (2008)

Loreena McKennitt A Midwinter Night's Dream
Loreena McKennitt -
A Midwinter Night's Dream (2008)
A Mindwinter Night's Dream est un album hybride constitué d'une part des cinq titres de A Winter Garden sorti en 1995, et d'autre part, de huit autre morceaux évoquant eux aussi l'esprit de Noël et les fêtes traditionnelles avec leurs chants si particuliers.

Il faut bien avouer que ce type de répertoire sied à merveille à l'univers musical de Loreena McKennitt. L'écho des lointains troubadours du Moyen Âge se laisse aisément entendre sur Noël Nouvelet !, classique du XVIe siècle que Loreena interprète en vieux français. Avec Good King Wenceslas, ceux sont ses anciens compagnons celtes qui resurgissent du fond des siècles. A leurs côtés, le célèbre barde breton Dan Ar Braz est venu prêter main forte à la guitare acoustique. La bonne humeur des pubs irlandais se retrouve dans Gloucestershire Wassail repris en chœur a cappella.

Les influences orientales ne sont pas non plus abandonnées, notamment sur God Rest Ye Merry, Gentlemen que l'on croirait tout droit sorti de son précédent album, An Ancient Muse. Grâce à la magnifique adaptation de In The Bleak Midwinter (harpe, guitare acoustique, violon, violoncelle), Loreena rappelle à ses auditeurs combien Gustav Holst était un grand compositeur. Mais le summum est atteint avec l'interprétation toute spirituelle, pour ne pas dire religieuse, d'Emmanuel. Joanne Hogg, Sarah Lacy et Marlou van Essen se sont déjà aventurées dans la reprise de cette hymne chrétien, chacune ayant apporté son particularisme et ses émotions.  

Outre cet esprit champêtre si bien illustré par la pochette conçue par John Nobrega, A Mindwinter Night's Dream est également le symbole de l'amitié et de la fidélité. En effet, quand on regarde de plus près le crédit des musiciens, on constate que nombre de ceux qui accompagnaient déjà Loreena en 1995, sont toujours présents à ses côtés treize ans plus tard. Parmi eux, nous pouvons citer le guitariste Brian Hughes, le percussionniste Rick Lazar, le violoniste Hugh Marsh et la violoncelliste Caroline Lavelle. C'est d'ailleurs à partir de A Winter Garden que cette dernière a débuté sa collaboration avec Loreena. Cette musicienne britannique qui a trois albums solos à son actif (Spirit - 1995, Brilliant Midnight - 2001, A Distant Bell - 2004) a joué, entre autres, avec Hector Zazou, Vangelis, Peter Gabriel, Mary Black, Tarja, Massive Attack, Radiohead ou Muse.

Idéal pour les fêtes de fin d'année, A Mindwinter Night's Dream n'est sans doute pas un album majeur dans la discographie de la chanteuse canadienne, mais il n'en demeure pas moins un disque attachant porteur d'une grande sérénité. 

Loreena McKennitt A Winter Garden
Loreena McKennitt -
A Winter Garden (1995)

Musiciens


Loreena McKennitt : chant, harpe, claviers, piano, accordéon

Abdelli : chant, mandole
Waiel Abo Baker Ali : violon
Bob Berry : chant
Gill Berry : chant
Dan Ar Braz : guitare acoustique
Aidan Brennan : guitare acoustique
Bernard Coulter : chant
Simon Edwards : basse, marimbula, sintir
Ben Grossman : vièle, percussions
Brian Hughes : guitares, bouzouki
George Koller : basse
Caroline Lavelle : violoncelle
Rick Lazar : percussions
Hugh Marsh : violon
Stratis Psaradellis : lyre grecque, luth grec
Donald Quan : tabla, alto, accordéon
Hossam Ramzy : percussions
Ellen Robotham : chant
Philippa Toulson : chant
Eddie Upton : chant
Robert A. White : bombarde, uilleann pipes, whistle

Titres


01. The Holly & The Ivy
02. Un Flambeau, Jeannette, Isabelle
03. The Seven Rejoices Of Mary
04. Noël Nouvelet !
05. Good King Wenceslas
06. Coventry Carol
07. God Rest Ye Merry, Gentlemen
08. Snow
09. Breton Carol
10. Seeds Of Love
11. Gloucestershire Wassail
12. Emmanuel
13. In The Bleak Midwinter

jeudi 3 décembre 2015

Lisa Gerrard - Best Of (2007)

Lisa Gerrard Best Of
Lisa Gerrard - Best Of (2007)
Depuis la fin de Dead Can Dance, Lisa Gerrard s'est investie dans nombre de projets, que ce soit en solo (The Mirror Pool, 1995), avec Pieter Bourke (Duality, 1998), avec Patrick Cassidy (Immortal Memory, 2004), ou dans des bandes originales de films comme Gladiator en 2000.

L'idée de réunir un aperçu de sa riche carrière hétéroclite dans un même disque peut sembler, de prime abord, séduisante. C'est donc chose faite en 2007 avec ce Best Of regroupant 15 titres de celle qui demeure, années après années, une des plus grandes icônes de la scène heavenly voices, voire bien au-delà.

Toutefois, si l'absence d'extraits de son album The Silver Tree paru un an plus tôt sur un petit label australien peut se comprendre, celle de morceaux issus de son travail avec Patrick Cassidy demeure mystérieuse puisque les deux disques sont sortis sur le même label, 4AD. De plus, Lisa aurait elle-même supervisé le choix des titres.

La période Dead Can Dance est finalement à l'honneur avec huit titres, parmi lesquels deux purs chefs-d'œuvres : The Host Of Seraphim et Yulunga (Spirit Dance). La version live de Sanvean, extraite de Towards The Within, a été préférée à celle de The Mirror Pool. De ce dernier, seul l'orientalisant Swans, interprété par Dimitry Kyryakou au bouzouki et Pieter Bourke aux percussions, a été retenu. D'ailleurs, c'est le monumental Sacrifice qui représente l'album Duality réalisé en collaboration avec ce même Pieter Bourke. En revanche, le film Gladiator a droit à trois extraits, deux ouvrent la compilation qui se conclut par le splendide Now We Are Free. Ali de Michael Mann (2001) et le film néo-zélandais Paï (Whale Rider en version originale, 2002) sont chacun incarnés par une chanson. 

Malgré quelques oublis, ce Best Of permettra aux néophytes de se familiariser avec l'univers musical de Lisa Gerrard, incontestablement une des meilleures chanteuses de sa génération. Aux autres, il offre un témoignage original de ces deux décennies passées sur le tout aussi mythique label 4AD qui l'a vu naître, grandir et qui la laisse maintenant prendre son envol. 

Musiciens


Lisa Gerrard : chant

Titres


01. The Wheat
02. Elysium
03. Sacrifice
04. Ariadne
05. Sanvean (live)
06. The Host Of Seraphim
07. Cantara
08. Swans
09. The Promised Womb
10. Yulunga (Spirit Dance)
11. Indus
12. Persephone (The Gathering Of Flowers)
13. Go Forward
14. See The Sun
15. Now We Are Free

mercredi 25 novembre 2015

Loreena McKennitt - Nights From The Alhambra (2007)

Loreena McKennitt Nights From The Alhambra
Loreena McKennitt -
Nights From The Alhambra (2007)
Un concert de Loreena McKennitt, c'est toujours un moment magique. Mais quand la grande prêtresse des Celtes réunit une poignée de fidèles dans un lieu aussi chargé d'histoire que le palais de Charles Quint à l'Alhambra (Grenade - Espagne), la représentation se mue en une véritable cérémonie mystique.

Du morceau d'ouverture, le si bien nommé The Mystic's Dream (The Mask And Mirror, 1994) à Cymbeline (The Visit, 1991), dernier titre interprété en rappel, en passant par She Moved Through The Fair (Elemental, 1985) héritage de l'ancien temps des Celtes, ainsi que par un Caravanserai (An Ancient Muse, 2006) aux sonorités plus orientales, Loreena McKennitt revisite tous les moments forts de son répertoire durant plus d'une heure trente.

Elle profite donc de se laps de temps pour donner une nouvelle vie à ses chansons, dont certaines sont nées il y a plus de vingt ans. Les douze musiciens (apôtres ?) autour d'elle, comme envoûtés par cette voix exceptionnelle, livrent une prestation d'une beauté sans nom, aux frontières du sacré. Tout au long de la cérémonie, Loreena jongle entre sa harpe traditionnelle, son accordéon dynamique et son piano mélancolique. A ses côtés, se tiennent ses vieux compagnons de route parmi lesquels la violoncelliste Caroline Lavelle, le guitariste Brian Hughes, authentique chef d'orchestre, ou bien le violoniste Hugh Marsh, flamboyant sur Santiago. Qanûn, lyre et oud sont, quant à eux, joués par des musiciens d'origine grecque (Panos Dimitrakopoulos, Sokratis Sinopoulos) ou arménienne (Haig Yazdjian).

Ce concert, donné en septembre 2006, est également l'occasion de découvrir un titre rare du répertoire de la chanteuse, Raglan Road. Disponible, jusqu'alors, uniquement sur quelques pressages d'An Ancient Muse, les paroles de cette chanson sont extraites d'un poème publié en 1946 par Patrick Kavanagh, fameux écrivain irlandais. Quatre mots la résument : voix, piano, violoncelle, émotion. Autre moment fort du spectacle, la version mémorable de The Old Ways empreinte d'une nostalgie portée à la fois par le chant haut perché de Loreena, le violoncelle grave de Caroline Lavelle et le violon transcendantal d'Hugh Marsh. 

Nights From The Alhambra est incontestablement une des plus belles pièces de l'artiste canadienne. De plus, publiée sous forme de coffret, elle privilégie l'image (DVD) et le son (2 CD). S'il nous fallait en conserver une seule, sans la moindre hésitation, ce serait cette œuvre.  

Musiciens


Loreena McKennitt : chant, piano, accordéon, harpe

Tal Bergmann : batterie, percussions
Panos Dimitrakopoulos : qanûn
Nigel Eaton : vielle
Steáfán Hannigan : uilleann pipes, bodhran, percussions
Brian Hughes : guitares, oud, bouzouki
Tim Landers : basse
Caroline Lavelle : violoncelle
Rick Lazar : percussions
Hugh Marsh : violon
Donald Quan : alto, claviers, tabla
Sokratis Sinopoulos : lyre
Haig Yazdjian : oud

Titres


1.01. The Mystic's Dream
1.02. She Moved Through The Fair
1.03. Stolen Child
1.04. The Mummer's Dance
1.05. Penelope's Song
1.06. Marco Polo
1.07. The Bonny Swans
1.08. Dante's Prayer
1.09. Caravanserai

2.01. Bonny Portmore
2.02. Santiago
2.03. Raglan Road
2.04. All Soul Night
2.05. The Lady Of Shalott
2.06. The Old Ways
2.07. Never-ending Road (Ahmrán Duit)
2.08. Huron 'Beltane' Fire Dance
2.09. Cymbeline

samedi 21 novembre 2015

Lisa Gerrard & Pieter Bourke - Duality (1998)

Lisa Gerrard Pieter Bourke Duality
Lisa Gerrard & Pieter Bourke -
Duality (1998)
Certains albums marquent plus que d'autres. Duality est de ceux-là. Fruit de la collaboration entre l'ancienne chanteuse de Dead Can Dance, Lisa Gerrard, et le percussionniste australien Pieter Bourke, ce disque peut être considéré comme le second opus solo de la fascinante mezzo-soprano. 

Pieter avait déjà collaboré sur le premier, The Mirror Pool (1995) en tant qu'invité, aux percussions et à quelques chœurs. Puis, il avait accompagné Dead Can Dance sur scène lors de leur tournée suivant la sortie de Spiritchaser (1996). Six semaines après la fin de celle-ci, Lisa l'a contacté par téléphone lui proposant de participer à son nouveau projet musical. Au fil du temps, son implication n'a cessé de se développer, et, de simple intervenant aux percussions, il est devenu coauteur, coproducteur et ingénieur du son du nouveau disque. D'où le choix du titre, Duality, synonyme dans l'esprit des deux artistes d'une entière communion d'esprit, et l'indication de son nom au côté de celui de Lisa sur la pochette. 

Ce petit dernier s'inscrit dans la continuité des derniers albums de Dead Can Dance, Into The Labyrinth (1993) et le déjà cité Spiritchaser. Seule manque la voix masculine si particulière de Brendan Perry. Les influences pour l'essentiel tribales et orientales dominent largement l'ensemble de l'œuvre. Le duo a même fait appel à Madjid Khaladj, célèbre percussionniste iranien vivant à Paris, pour l'aider à la composition de Tempest. Madjid a sorti plusieurs albums de musique traditionnelle iranienne devenus des références en la matière.

Deux titres se détachent nettement des autres. The Human Game, chantée en anglais, ce qui est rare chez Lisa, lui préférant généralement sa propre langue idiosyncrasique, développée depuis l'âge de douze ans. Cette chanson malicieuse avec ses cris d'enfants, son chant léger, son riff répétitif bascule soudainement dans le tragique sur sa fin, lors de la subite montée en puissance du chant de la diva qui rompt ce climat léger et laisse s'installer une menace quasi-imperceptible, mais bien présente.

Sacrifice est une glossolalie évoquant la souffrance des morts tombés au combat. Elle exprime toutes les tortures, toutes les souffrances auxquelles ils ont dû faire face et qu'ils continuent à subir dans l'au-delà. C'est assurément l'une des ses plus belles pièces musicales à laquelle elle donnera une sorte de suite, Devotion, publiée huit ans plus tard sur The Silver Tree (2006). 

Musiciens


Lisa Gerrard : chant, claviers
Pieter Bourke : percussions, claviers

Titres


01. Shadow Magnet
02. Tempest
03. Forest Veil
04. The Conforter
05. The Unfolding
06. Pilgrimage Of Lost Children
07. The Human Game
08. The Circulation Of Shadows
09. Sacrifice
10. Nadir (Synchronicity)

vendredi 20 novembre 2015

Lisa Gerrard - The Silver Tree (2006)

Lisa Gerrard The Silver Tree
Lisa Gerrard - The Silver Tree
(2006)
Inutile de présenter Lisa Gerrard, ancienne chanteuse du groupe culte Dead Can Dance. En 1995, elle a entamé une carrière solo prometteuse avec le sublime The Mirror Pool. Séparée de son label historique 4AD, elle revient en 2006 avec un nouvel album, The Silver Tree, véritable renaissance publiée chez les Australiens de Rubber Records. 

Entourée de Michael Edwards, compositeur de musiques de films, et de Patrick Cassidy avec lequel elle avait déjà collaboré sur Immortal Memory (2004), Lisa Gerrard livre une œuvre splendide d'une noirceur sans précédent. Le design de la pochette, conçu par l'artiste Clive Collier, illustre à la perfection cette atmosphère sombre qui règne sur l'ensemble du disque.

Rien ne vient libérer ce voile opaque porté par les mélopées vibrantes de l'artiste, pas même l'étonnant Space Weaver emprunté au trip-hop de Portishead. Bien que très éloignée de son répertoire habituel, cette chanson nous transcende d'un bout à l'autre avec une tonalité vocale inédite jusqu'alors. 

De même, Towards The Tower, du haut de ses dix minutes, très progressif dans sa structure, déroute complètement par toute cette tension mise en scène dans un rythme à la fois prenant et hypnotique. Durant ses deux dernières minutes, il finit en apothéose en atteignant même le divin.

Il est également question de spiritualité sur Devotion, morceau qui prend littéralement aux tripes. Ce chant mortuaire d'une madone submergée de tristesse semble s'adresser directement à un Dieu lointain devenu soudainement insensible et inaccessible. Elle lui clame sa pitié, lui réclame son aide. Mais, en vain, Il demeure sourd à ses ultimes doléances. Devotion n'est rien d'autre que l'expression du déchirement d'une âme pure désespérée, abandonnée, soumise à d'infinies souffrances.  

The Silver Tree est une œuvre majeure qui, pour en savourer les profondeurs, ne doit pas être abordée à la légère. C'est un moment de recueillement, d'introspection permettant de s'élever. Le minimalisme absolu de la musique, débarrassée de tout superflu, aide à cette quête de spiritualité, guidée au sein des ténèbres par la voix salvatrice d'une Lisa Gerrard métamorphosée en grande prêtresse mystique devant l'Éternel.

Musiciens


Lisa Gerrard : chant

Titres


01. In Exile
02. Shadow Hunter
03. Come Tenderness
04. TheSea Whisperer
05. Mirror Medusa
06. Space Weaver
07. Abwoon
08. Serenity
09. Towards The Tower
10. Wandering Star
11. Sword Of The Samurao
12. Devotion
13. The Valley Of The Moon

mercredi 18 novembre 2015

Loreena McKennitt - An Ancient Muse (2006)

Loreena McKennitt An Ancient Muse
Loreena McKennitt -
An Ancient Muse (2006)
Quand l'Occident rencontre l'Orient, tel aurait pu s'intituler le septième album de Loreena McKennitt, revenue après neuf longues années silencieuses. Finalement, ce sera An Ancient Muse.

Cet album est le fruit d'une quête mystique. La dernière Reine des Celtes est parti sur les routes du monde à la recherches de traces secrètes de ce peuple mystérieux. Son périple l'a conduite sur la Route de la soie, jusqu'en Chine, puis en Mongolie. Les morceaux Caravanserai et Kecharitomene en sont directement inspirés. Elle s'est rendu également en Jordanie, en Turquie, en Grèce où elle a visité des lieux mythiques chargés d'histoire comme Pétra, Istanbul ou Delphes.

Enregistré aux célèbres studios Real World de Peter Gabriel, les neuf titres allient modernité et traditions, traditions orientales (Incantation, The Gates Of Istanbul, Sacred Shabbat), celtes et occidentales (The English Ladye And The Knight aux paroles tirées d'un poème de l'écrivain écossais Walter Scott, Never-Ending Road). Nyckelharpa, qanûn, bouzouki et autres uilleann pipes enrichissent cette musique toujours aussi originale, au même titre que les "traditionnels" guitares électriques et synthétiseurs des temps modernes.

Clairvoyante sur son rôle, Loreena écrivait dans le livret, en 2006 : "Toujours aussi consciente que nous devons assumer le poids du passé et être à l'écoute des leçons que nous enseignent les voix disparues, je maintiens encore l'intime conviction que nous sommes le point culminant de toute l'histoire qui nous précède et que ce qui nous unit les uns aux autres doit nécessairement être plus important que ce qui nous sépare. Aussi, j'entretiens encore l'espoir qu'en aspirant à créer un climat qui encourage l'harmonie et la diversité intégrée, l'ensemble de nos croyances sauront nous guider vers un avenir garant de notre pérennité en respect de la force de vie qui nous anime". 

En cette fin d'année 2015, en France notamment, mais ailleurs dans le monde également, ces mots n'ont jamais sonné aussi juste. Aujourd'hui, plus que jamais, ils prennent tout leur sens et se doivent de résonner en chacun d'entre nous. 

Musiciens


Loreena McKennitt : chant, claviers, accordéon, percussions

Brian Hughes : guitares, vocal drone, bouzouki, oud
Charlie Jones : basse
Tim Landers : basse
Tal Bergman : batterie, percussions
Clive Deamer : batterie
Manu Katché : batterie
Stuart Bruce : percussions vocal drone
Ed Hanley : percussions
Jason Hann : percussions
Rick Lazar : percussions
Hossam Ramzay : percussions
Evangelos Karipis : percussions
Andreas Papas : percussions
Panos Dimitrakopoulos : qanûn
Nigel Eaton : vielle
Ben Grossman : vielle
Steáfán Hanningan : clarinette, uilleann pipes, vocal drone
Georgios Kontogiannis : bouzouki
Caroline Lavelle : violoncelle
Annbjorg Lien : nyckelharpa
Hugh Marsh : violon
Donald Quan : alto, vocal drone
Marco Migliari : vocal drone
Sokratis Sinopoulos : lyre
Haig Yazdjian : oud

Titres


01. Incantation
02. The Gates Of Istanbul
03. Caravanserai
04. The English Ladye And The Knight
05. Kecharitomene
06. Penelope's Song
07. Sacred Shabbat
08. Beneath A Phrygian Sky
09. Never-Ending Road (Amhrán Duit)

dimanche 15 novembre 2015

Moya Brennan - Heart Strings (2008)

Moya Brennan Heart Strings
Moya Brennan - Heart Strings (2008)
Après sept albums en solo, Moya Brennan, chanteuse du célèbre groupe irlandais Clannad, sort, en 2008, son premier disque en public, Heart Strings. Il a été enregistré en octobre 2007 à Liverpool, avec le Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, et en novembre de la même année en Allemagne. 

Celle que l'on surnomme, à juste titre, la First Lady of Celtic Music, délivre une prestation de toute beauté. Elle réussit à transporter l'auditeur dans de lointaines contrées celtiques depuis longtemps inaccessibles, au cœur même d'un univers féerique, durant toute l'heure que dure la représentation.

Si l'artiste revisite une grande partie de son répertoire, son dernier album en date, Signature (2006), est le mieux représenté avec, notamment, les deux singles Merry-go-round et No One Talks. D'autres perles plus anciennes sont réactualisées comme Sailing Away de l'album Two Horizons (2003), Perfect Time, ballade irlandaise dans la plus grande tradition que l'on retrouve sur l'album du même nom paru en 1998, ou encore Against The Wind enregistrée pour son premier album Máire en 1992.

Ses années Clannad ne sont pas pour autant oubliées. Alasdair MacColla, peu jouée sur scène auparavant, est extrait de leur album Lore de 1996, et tout le monde a en tête les hits In A Lifetime, à l'origine enregistré en duo avec Bono de U2, et Theme From Harry's Game qui a servi de bande originale au film Jeux de Guerre avec Harrison Ford, en 1992. 

Les musiciens accompagnant Moya sont les mêmes qui ont joué sur Signature. Tous ont réalisé un travail formidable, que ce soit les frères de Barra, Fionán à la guitare et Cormac à la harpe, ou Eamon Galldubh aux instruments à vent (cornemuse irlandaise, flûtes, saxophone). Une mention particulière est réservée au batteur Peter Byrne qui, lors d'une interview, a révélé que ses modèles n'étaient autres que Pete de Freitas du groupe mythique originaire de Liverpool Echo & The Bunnymen, décédé tragiquement dans un accident de moto en 1989 à l'âge de 27 ans, et le grand Mel Gaynor connu pour être un membre éminent de Simple Minds.

Moya Brennan, la dame de trèfle, Barbara Dickson, la dame de pique, Maddy Prior, la dame de carreau et Loreena McKennitt, la dame de cœur, ont toutes quatre en commun une voix magique unique, mais elles maîtrisent également, chacune à sa manière, l'art de faire revivre d'ancienne chansons traditionnelles en les adaptant à notre monde contemporain, sans pour autant leur faire perdre leur âme ancestrale. 

Moya Brennan Heart Strings
Moya Brennan - Heart Strings (2008)


Musiciens


Moya Brennan : chant, harpe

Paul Byrne : batterie, bodhran, percussions
Fionán de Barra : guitare, chœurs
Cormac de Barra : harpe, chœurs
Eamonn Galldubh : uilleann pipes, flûtes, saxophone
Yoshinobu Izumi : basse
Sam Jackson : claviers, chœurs
Sinéad Madden : violon, chœurs

Royal Liverpool Philharmonic Orchestra
Direction : Julie Feeney

Titres


01. Tapestry
02. Perfect Time
03. Mhorag's Na Horo Gheallaidh
04. Alasdair MacColla
05. Molly Fair
06. Sailing Away
07. Gone Are The Days
08. Tune Medley (Eleanor Plunkett, Hobknobs, Father Francis Cameron)
09. I Will Find You
10. Merry-go-round
11. No One Talks
12. In A Lifetime
13. Against The Wind
14. Theme From Harry's Game

vendredi 13 novembre 2015

Barbara Dickson - Time & Tide (2008)

Barbara Dickson Time and Tide
Barbara Dickson - Time & Tide
(2008)
Après la parenthèse Nothing's Gonna Change My World, hommage aux quatre de Liverpool, Barbara Dickson revient, en 2008, avec un nouvel album, Time & Tide, petit frère de Full Circle qui, comme lui, a été produit par l'ami de toujours, Troy Donockley.

Entièrement dévoué à la voix de la chanteuse, Troy l'accompagne, comme à son habitude, avec un nombre impressionnant d'instruments : guitares (électrique et acoustique), flûtes (high et low whistles), uileann pipes, claviers, bodhran et bouzouki. Tous deux ont également convié le multi-instrumentiste américain Pete Zorn (saxophones, percussions, chœurs), le bassiste Brad Lang qui a joué auparavant avec des artistes aussi divers que Robbie Williams, Wishbone Ash, Ute Lemper, Ray Charles ou Roger Hodgson (ex-Supertramp), l'accordéoniste écossais Phil Cunningham et le Néerlandais Frank van Essen (violon, alto, percussions), représentant de la grande famille Iona, au même titre que son prédécesseur Terl Bryant sur Full Circle

Barbara a souhaité que cet album soit un pont entre le passé, le présent et le futur. Pour cela, elle a choisi de réinterpréter un certain nombre de chansons anciennes, de les réarranger grâce à l'aide de Troy afin de leur donner une nouvelle vie et de prolonger ainsi leur longévité. Il est possible de classer en deux catégories les morceaux sélectionnés avec, d'un côté, les vieilles chansons traditionnelles remontant à des temps immémoriaux, ou presque, et, de l'autre, les compositions plus récentes datant du XXe siècle. 

Les chansons traditionnelles sont au nombre de cinq. Lowlands Of Holland, reprise auparavant dans les années 70 par Steeleye Span, ouvre l'album. Rigs O'Rye tient une place particulière dans le cœur de Barbara car c'est la première chanson qu'elle a interprétée à la télévision. Ici, elle est accompagnée par le vibrant violon de Frank. Son interprétation de The Water Is Wide (Oh, Waly, Waly), vieille folk song écossaise devenue un classique, est absolument bouleversante. Avec Dream Angus, un hommage discret est rendu à la grande chanteuse de jazz Annie Ross dont c'était une des chansons préférées. Quant à Lady Franklin's Lament, ballade du XIXe siècle, elle est magnifiée par les chœurs conjuguées des deux chorales d'Ampleforth Abbey.

Quatre titres sont issus du répertoire contemporain. La très belle Disremember Me a été composée par Charlie Dore, actrice, chanteuse et ancienne partenaire musicale de Barbara. Cette artiste a également écrit pour Tina Turner, Céline Dion ou George Harrison. Gerry Goffin et Carole King, célèbres pour avoir placé une cinquantaine de titres en tête du top 40 américain dans les années 60, sont à l'origine de Goin' Back. Cette chanson a déjà été interprétée auparavant par The Byrds, Freddie Mercury, Marianne Faithfull, Phil Collins ou encore Diana Ross ainsi que The Pretenders. Inutile de préciser que la version de Barbara est, de loin, la meilleure... Archie Fisher, chanteur de folk écossais, est l'auteur de Witch Of The Westmerlands, dont l'histoire mélange  à la fois légendes et superstitions anciennes. Barbara  l'avait déjà jouée sur son album From The Beggar's Mantle, en 1971, avec ce même Archie à la guitare. Enfin, le disque se termine par un sourire. A l'origine, Smile était une simple musique de Charlie Chaplin pour son film Les Temps Modernes (1936). Ce n'est qu'en 1954 que deux Anglais, John Turner et Geoffrey Parsons, lui attribuèrent des paroles.

Le neuvième titre, Palm Sunday, est le seul inédit de l'album. Composé à quatre mains par le duo Dickson/Donockley, cette ballade, aux couleurs celtes des plus plaisantes, a tous les atouts pour devenir à son tour un classique dans le répertoire de l'artiste.

Grâce aux arrangements somptueux de Troy, Time & Tide n'est pas une œuvre passéiste. Au contraire, elle est bien ancrée dans son temps, et scrute l'avenir en toute confiance, sans se laisser perturber par une nostalgie envahissante. Tout comme Barbara Dickson qui, du haut de ses quarante années de carrière, se sent entièrement libre dans ses choix artistiques, ce qui lui permet de livrer le meilleur d'elle-même. L'entière communion de ces deux artistes, entourés de talentueux musiciens, a permis à ce nouveau disque d'éclore, puis de se hisser parmi les meilleurs albums de cette grande dame de la chanson britannique. 

Musiciens


Barbara Dickson : chant

Troy Donockley : guitares, uilleann pipes, whistles, claviers, bodhran, bouzouki, chœurs
Pete Zorn : saxophones, percussions, chœurs
Brad Lang : basse, contrebasse
Phil Cunningham : accordéon
Frank van Essen : violon, alto, percussions

Scola Cantorum et Scola Puellarum d'Ampleforth Abbey : chant

Titres


01. Lowlands Of Holland
02. Disremember Me
03. Rig O' Rye
04. Goin' Back
05. The Water Is Wide (Oh, Waly, Waly)
06. Dream Angus
07. Withch Of The Westmerlands
08. Lady Franklin's Lament
09. Palm Sunday
10. Smile

jeudi 12 novembre 2015

Joanne Hogg - Personal (2008)

Joanne Hogg Personal
Joanne Hogg - Personal (2008)
Presque dix ans après son premier album solo, Looking Into Light, Joanne Hogg revient avec Personal, un disque beaucoup plus intimiste. 

Alors que pour le précédent, elle n'avait conservé que son prénom comme nom d'artiste, cette fois-ci, elle signe de son nom complet. Cette assurance affichée se retrouve également dans la direction artistique qui, d'une certaine manière, rompt avec son passé. Ce n'est pas dans la vieille Europe que Joanne a enregistré son disque, ni dans des terres celtiques chargées de spiritualité, mais à Nashville, capitale de la country. Là-bas, notre chanteuse s'est entourée de musiciens de session comme Derri Daugherty, leader du groupe The Choir, ou Chris Donohue, célèbre pour avoir collaboré avec de grandes figures du rock telles que Tom Jones, Emmylou Harris, Robert Plant ou Elvis Costello. Quelques vieux compagnons de routes ont toutefois suivi la chanteuse dans son périple américain : Troy Donockley à la flûte, Frank van Essen aux percussions et Terl Bryant à la batterie.

Sur le plan musical déjà connu, nous retrouvons cette merveilleuse voix unique, mais c'est à-peu-près tout. Pour le reste, nous sommes très loin de l'univers de son groupe Iona, ou, même, de Looking Into Light. S'il fallait absolument rapprocher cette nouvelle œuvre de son travail passé, ce serait avec l'album New Irish Hymns 4 paru en 2005, réalisé avec Margaret Becker et Krisyn Getty.

Les chansons ont toutes été composées par Joanne en six semaines à partir du piano, comme l'illustre si bien la pochette. Les autres instruments se sont ensuite agrégés à cette base musicale lors de l'enregistrement qui a, lui aussi, été très rapide, trois jours environ. Il n'y a pas d'envolée progressive, ni de référence à la musique celtique, à l'exception de Dancing sur laquelle on peut entendre la discrète flûte irlandaise de Troy. En fait, il s'agit plutôt d'une collection de courte ballades évoquant la relation de l'artiste avec Dieu, ses longues réflexions et ses questionnement sur sa foi. Joanne se livre en toute sincérité, comme elle ne l'a jamais fait auparavant, et son chant, teinté de mysticisme, demeure des plus envoûtants sur More, I Felt Sad In Church Today, Waiting ou encore The Fire When You Delay

Dépassant à peine les quarante minutes, le bien nommé Personal présente une nouvelle facette artistique de Joanne Hogg. Cette chanteuse déroutante à généralement l'audace de se trouver là où on ne l'attend pas. que ce soit ici avec ce nouvel album, ou bien dans des bandes-son de jeux vidéos (XenogearsXenosaga) ou avec le jeune pianiste croate Maksim.

Musiciens


Joanne Hogg : chant, piano

Troy Donockley : low whistle
Frank van Essen : percussions
Terl Bryant : batterie
Ken Lewis : batterie
Chris Donohue : basse, guitare acoustique
Jeff Roach : claviers
Derri Daugherty : guitare électrique
Paul Nelson : violoncelle
Lisa Cochran : chœurs

Titres


01. More
02. Forgive Me (Song Of Compassion)
03. O Lord I'm Crying For Help (Psalm 34)
04. Waiting
05. The Fire When You Delay
06. Personal
07. Dancing
08. You Are My Strong Salvation (Psalm 27)
09. I Felt Sad In Church Today
10. Where Is Grace Hiding