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mardi 1 novembre 2022

Lisa Gerrard & Marcello de Francisci - Exaudía (2022)

Lisa Gerrard Marcello de Francisci Exaudia
Lisa Gerrard & Marcello de Francisci - Exaudía (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lisa Gerrard fait partie de cette catégorie d'artistes dotés d'un immense talent et dont on attend beaucoup. C'est pourquoi, à chaque parution d'un nouvel album, une certaine appréhension s'installe avant son écoute. Il n'est pas rare que s'ensuive une certaine déception, la nouvelle production ne répondant pas à nos espérances (exigences ?). En même temps, il est évident qu'il est impossible à n'importe quel artiste de réaliser à chaque fois une œuvre intemporelle. Avec cet Exaudía, une fois la phase d'appréhension passée, j'ai été littéralement comblé. En renouant avec les ambiances mystiques de l'ère Dead Can Dance, Lisa, telle une déesse, démontre une nouvelle fois à la terre entière qu'elle est dotée d'une des plus belles voix de l'univers. L'album est court, il fait 39 mn, il est sans remplissage, ni démonstration inutile. Lisa possède une maîtrise parfaite de sa voix, laissant naître à chacune de ses interventions une vague émotionnelle sans précédent. Après Brendan Perry, Pieter Bourke, Patrick Cassidy, Jules Maxwell, Hans Zimmer ou encore Klaus Schulze, elle collabore ici avec Marcello de Francisci, compositeur de musiques de films, de jeux vidéo et de publicités. Ils avaient déjà réalisé ensemble l'album Departum en 2010. La décennie suivante, ils ont poursuivi cette collaboration fructueuse à maintes reprises, dont ce nouveau disque est l'apothéose. Exaudía regarde à la fois du côté de l'Occident sacré et de l'Orient mystérieux. Cette offrande divine a vu le jour grâce au label Atlantic Curve dirigé par Daryl Bamonte, connu pour son travail dans les années 90 avec Depeche Mode puis The Cure (il est le frère de leur guitariste et claviériste Perry). 

Musiciens

Lisa Gerrard : chant
Marcello de Francisci : guitares, basse, saz, dulcimer, percussions, claviers

Bahar Shah : chant
Farhad Behroozi : violon
Astrid Williamson : violon
Daniela Arbizzi : violoncelle

Titres

01. When The Light Of Mornings Comes
02. Until We Meet Again
03. Fallen
04. Exaudía
05. Stories Of Love, Triumph & Misfortunes
06. Stay With Me
07. Exaudía Reprise

Vidéos

Exaudía : lien vidéo ici

Until We Meet Again : lien vidéo ici

When The Light Of Morning Comes : lien vidéo ici

dimanche 23 janvier 2022

This Mortal Coil - It'll End In Tears (1984)

This Mortal Coil It'll End In Tears
This Mortal Coil - It'll End In Tears (1984)

Pourquoi écouter ce disque ?

This Mortal Coil est le projet d'un homme, Ivo Watts-Russell. Fondateur du prestigieux label 4AD qui a illuminé les années 80 et 90, Ivo a eu envie de rendre hommage à d'obscurs artistes des décennies précédentes tel que Roy Harper, Alex Chilton, Big Star, Rema Rema, Colin Newman ou Tim Buckley. Il a ainsi convié les têtes d'affiche de 4AD ainsi que quelques invités extérieurs pour réenchanter une sélection de leurs trésors cachés accompagnés d'inédits, dont l'instrumental planant Fyt, sa toute première composition dont il était particulièrement fier. Gordon (devenu depuis Cindy) Sharp de Cindytalk, Howard Devoto (Buzzcocks, Magazine), Martin McCarrick (futur Siouxsie & The Banshees) et Robbie Grey (Modern English) sont de la partie, mais c'est la participation des membres de Cocteau Twins et de Dead Can Dance qui attire avant tout l'attention. Pour la première et unique fois, Elizabeth Fraser et Lisa Gerrard, deux voix hors du commun, sont associées sur un même album. Lisa chante deux de ses compositions, Waves Become Wings et Dream Made Flesh avec son alter ego Brendan Perry, et apparaît sur Barramundi, instrumental composé par Simon Raymonde des Cocteau Twins où elle joue de l'accordéon et lui de la guitare. Mais le titre de l'album, celui qui éclipse tous les autres, c'est la reprise divine de Song To The Siren de Tim Buckley par Elizabeth Fraser et Robin Guthrie. Touchés par la grâce, ils ont transcendé cette insignifiante chanson. Même le cover Another Day de Roy Haper interprété par Elizabeth, mais cette fois-ci sans Robin, ne lui arrive pas à la cheville malgré son intensité. Pourtant, le succès de Song To The Siren deviendra vite un fardeau pour les Cocteau Twins. David Lynch la souhaitait dans son film culte Blue Velvet dans lequel Elizabeth et Robin auraient dû apparaître. Devant la somme astronomique demandée par 4AD, il renoncera à son projet. Première Frustration. 1984 est aussi l'année de la parution de l'album Treasure des Cocteau Twins. Le fait qu'une reprise ait plus de succès que leurs propres compositions va également générer une nouvelle frustration. Comme le dira Robin, "la seule façon pour nous d'être joué à la radio, c'était en chantant la chanson d'un autre sous un autre nom". Il faudra attendre les années 90 pour que les Cocteau Twis, réconciliés avec leur passé, acceptent enfin de la jouer sur scène. Toutes ces dévonvenues expliquent aussi pourquoi ils refuseront de participer aux autres albums de This Mortal Coil. It'll End In Tears était le premier volet d'une trilogie, deux autres suivront, Filigree And Shadow en 1986, puis Blood en 1991.

Musiciens

Elizabeth Fraser : chant
Lisa Gerrard : chant, accordéon, yang t'chin
Gordon Sharp : chant
Howard Devoto : chant
Robbie Grey : chant
Robin Guthrie : guitares
Manuela Rickers : guitares
Ivo Watts-Russell : claviers
Steven Young : piano
Martyn Young : claviers, guitare, basse
Mark Cox : claviers
Simon Raymonde : basse, guitare, claviers
Brendan Perry : basse, batterie
Gini Ball : violon, alto
Martin McCarrick : violoncelle

Titres

01. Kangaroo
02. Song To The Siren
03. Holocaust
04. Fyt
05. Fond Affections
06. The Last Ray
07. Another Day
08. Waves Become Wings
09. Barramundi
10. Dreams Made Flesh
11. Not Me
12. A Single Wish

Vidéos

Song To The Siren : lien vidéo ici

Kangaroo : lien vidéo ici

Dreams Made Flesh : lien vidéo ici

dimanche 1 mars 2020

Dead Can Dance - Dionysus (2018)

Dead Can Dance Dionysus
Dead Can Dance - Dionysus (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Depuis 1981, Dead Can Dance n’a jamais cessé de surprendre, que ce soit sur le plan musical avec des albums qui se suivent, mais qui ne se ressemblent pas, ou sur le plan de ses retours inattendus. Pour notre plus grand bonheur, Dionysus, leur dernier opus en date, et premier concept album, n’échappe pas à cette règle. L'idée de ce disque est née suite à la lecture par Brendan Perry du controversé Naissance de la tragédie à partir de l'esprit de la musique de Nietzsche. Cet ouvrage avance la thèse que c'est à partir de la musique que la tragédie grecque antique prend sa source, mais, surtout, que les anciens dieux Apollon et Dionysos symbolisent chacun deux formes d'art antagonistes. Si le premier est synonyme d'ordre et de contrôle, le second invite à l'improvisation, à la liberté. Son culte qui remonte à 2800 ans, était à l'origine un culte agraire, célébrant la nature. D'où sa modernité et nécessité actuelle aux yeux de Brendan. La musique, plus que les voix à l'exception des chœurs en référence à la tragédie, se trouve au cœur de ce projet. Dans cette optique dionysiaque, tout devient musique y compris les bruits naturels samplés d'abeilles de Nouvelle-Zélande, d'oiseaux d'Amérique latine ou les cloches de ces troupeaux de chèvres traversant les cols suisses. Quant aux instruments d'essence folklorique, ils proviennent essentiellement du pourtour méditerranéen (Europe du Sud, Balkans, Anatolie, Afrique du Nord).  Deux ans de travail ont été nécessaire à Brendan pour construire cette œuvre divisée en deux parties et sept mouvements. En retrait, Lisa Gerrard ne pose sa voix que sur quatre d'entre eux. Chacune de ses interventions est néanmoins pure magie. Proche du folk néo-païen des grecs Daemonia Nymphe, évoquant par certains aspects L'Apocalypse Des Animaux de Vangelis ou les Incantations de Mike Oldfield, Dionysus est avant tout une œuvre inclassable qui désoriente, surprend, mais n'en demeure pas moins lumineuse. 

Musiciens

Lisa Gerrard : chant
Brendan Perry : chant, instruments

Titres

01. Act I
02. Act II

dimanche 30 septembre 2018

The Mystery Of The Bulgarian Voices - BooCheeMish (2018)

Lisa Gerrard Le Mystère des Voix Bulgares
The Mystery Of The Bulgarian Voices - BooCheeMish (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Spécialisé dans les musiques dark metal et néofolk, le label allemand Prophecy crée l’événement en cette année 2018 en publiant le nouvel album du Mystère des Voix bulgares devenu The Mystery Of The Bulgarian Voices. Et ce n'est pas tout, sur quatre titres (Pora Sotunda, Mani Yanni, Unison et Shanda Ya), le chant est partagé avec la grande Lisa Gerrard ! Autant le dire de suite, le résultat est divin. Ce festival de voix sublimes ouvre grand la porte sur une nouvelle dimension où l'Humain et la Nature semblent se reconnecter l'espace d'un instant. Les chanteuses bulgares, dirigées par Dora Hristova, réinventent le folklore de leur pays comme nul autre depuis plus d'un demi-siècle. Ici, sur BooCheeMish, il n'y a pas de place à l'électronique, tous les instruments sont joués en acoustique, que ce soit la gadulka, instrument traditionnel bulgare à cordes frottées, de Hristina Beleva ou la guitare de Petar Milanov à qui l'on doit l'excellent Just Feel... (2017) en compagnie de Darina Zlatkova, chanteuse d'Irfan, autre formation bulgare prodigieuse. Ce traditionalisme ne ferme néanmoins pas la porte à une certaine modernité. Celle-ci s'affirme par la présence de Lisa, du percussionniste allemand David Kuckhermann, ou du beatboxer Alexander Deyanov, plus connu dans son pays sous le pseudonyme de SkilleR. En un mot, BooCheeMish est synonyme d'évasion, l'essence même de toute musique sacrée.

Musiciens


The Mystery Of The Bulgarian Voices : chant

Lisa Gerrard : chant
SkilleR : beatbox

David Kuckhermann : percussions
Hristina Beleva : gadulka
Petar Milanov : guitare, tambûr, basse
Kostadin Genchev : kaval
Dimitar Karamfilov : contrebasse
Yordan Dimitrov : violon
Evgeni Nikolov : violon
Ognyan Konstantinov : alto
Dimitar Tenchev : violoncelle

Jules Maxwell : chant
Jeremy Avis : chant

Titres

01. Mome Malenko
02. Pora Sotunda 
03. Rano Ranila
04. Mani Yanni 
05. Yove
06. Sluntse
07. Unison 
08. Zableyalo Agne
09. Tropanitsa
10. Ganka
11. Shandai Ya
12. Stanka

mercredi 21 septembre 2016

Lisa Gerrard & Patrick Cassidy - Immortal Memory (2004)

Lisa Gerrard Patrick Cassidy Immortal Memory
Lisa Gerrard & Patrick Cassidy -
Immortal Memory (2004)
Après Brendan Perry, Pieter Bourke et Hans Zimmer, Lisa Gerrard s'associe au compositeur irlandais Patrick Cassidy. Ensemble, ils publient Immortal Memory en 2004.

Ce nouvel album, plus orienté musique orchestrale et atmosphérique, s'éloigne de la voie tracée par ses prédécesseurs, The Mirror Pool et Duality qui date de 1998. Depuis, Lisa a participé à plusieurs bandes originales de films dont The Insider, Gladiator, Ali ou Whale Rider (Paï). C'est d'ailleurs lorsqu'elle travaillait sur la musique de Gladiator avec Hans Zimmer qu'elle a fait la connaissance de Patrick Cassidy à Los Angeles. Lui finalisait la bande-son d'Hannibal. De cette rencontre est née l'idée d'un album en commun. Lorsque leurs emplois du temps respectifs le permettront enfin, ils partiront tous deux l'enregistrer dans le home studio de Lisa perdu dans les hautes montagnes australiennes.

Immortal Memory est empreint de spiritualité, de mysticisme et de retour aux sources vers les civilisations anciennes. 

Si Amergin's Invocation est une incantation druidique de l'Irlande ancienne, The Song Of Amergin, le premier morceau, serait, selon la légende, le poème entonné par Amergin, le premier homme à avoir foulé le sol irlandais, lorsqu'il posa son pied sur l'île. Dans ce texte en gaélique, sont loués les éléments et les forces de la nature.

Les origines du christianisme son également sondées avec Abwoon (Our Father) qui n'est autre que le Notre Père en araméen, la langue de Jésus-Christ. Paradise Lost est une autre référence au Dieu des Chrétiens, tandis que Sailing To Byzantium célèbre avec justesse la Byzance sacrée. 

Au travers de Psallit In Aure Dei, Patrick Cassidy a souhaité rendre un dernier hommage à son père décédé. Simplement accompagnée d'un orgue d'église, Lisa chante en latin, langue de l'Église, cette prière écrite par Thomas de Celano, disciple et hagiographe de François d'Assise. 

Album chargé en symbolique, Immortal Memory occupe une place à part dans la discographie de la diva. Ici, sa voix, légèrement en retrait, est au service de la musique, et non pas l'inverse comme à l'accoutumée. Cela peut désorienter à la première écoute et demander un temps d'adaptation. Mais une fois cette difficulté surmontée, le plaisir se transforme en un voyage auditif vers une autre dimension où monastères perdus au sein de lieux isolés devenus inaccessibles et univers féerique de Tolkien se côtoient pour le meilleur.

Musiciens

Lisa Gerrard : chant
Patrick Cassidy : claviers

Titres

01. The Song Of Amergin
02. Maranatha (Come Lord)
03. Amergin's Invocation
04. Elegy
05. Sailing To Byzantium
06. Abwoon (Our Father)
07. Immortal Memory
08. Paradise Lost
09. I Asked For Love
10. Psallit In Aure Dei      

dimanche 18 septembre 2016

Lisa Gerrard - The Mirror Pool (1995)

Lisa Gerrard The Mirror Pool
Lisa Gerrard - The Mirror Pool (1995)
Plus de vingt ans après sa sortie, The Mirror Pool demeure un monument inégalé. 

Sorti en 1995, il s'agit du premier album solo de Lisa Gerrard. A l'époque, elle était encore membre de la célèbre formation heavenly Dead Can Dance. Certaines de ses compositions n'ayant pas trouvé leur place dans l'œuvre du groupe, la diva a préféré les réunir et leur donner vie afin qu'elle ne tombent pas dans l'oubli.

Pour cela, elle a fait appel aux services de Dimitry Kyryakou qui l'accompagne au bouzouki, de Pieter Bourke aux percussions, de son mari Jacek Tuschewski au chant sur deux titres et de John Bonnar aux claviers. Ce dernier, ancien élève d'Olivier Messiaen, a également retranscrit et adapté ses idées musicales pour le Victorian Philharmonic Orchestra de Melbourne. 

The Mirror Pool est avant tout marqué par la performance vocale de Lisa. Elle explore ici, plus que jamais, les sons que produit sa voix et qui, sans être des paroles, sans être des mots distincts, s'adressent directement à l'âme de l'auditeur. Ainsi, elle l'entraîne successivement à l'époque baroque avec Largo, air d'ouverture de l'opéra d'Haendel Serse, aux confins de la Perse ancienne (Persian Love Song), dans le Rhin mystérieux, aux pieds de la terrifiante Lorelei (Laurelei), ou sur les bords paradisiaques de la rivière Celon imaginée par Tolkien (Celon).  

Album automnal par excellence, tout y est mélancolie, tristesse, désespoir. Le désormais classique Sanvean en est le meilleur exemple. Cette ode déchirante a été composée en Irlande, lors d'une tournée de Dead Can Dance, alors que Lisa était nostalgique de son pays lointain et de sa famille. A noter que la cantatrice Sarah Brightman s'est risquée avec succès à l'interpréter lors de son Symphony Live In Vienna.

Avec le recul, on peut considérer The Mirror Pool comme une synthèse de ses années passées au sein de Dead Can Dance qui annonce sa future carrière solo. La prochaine étape sera Duality en collaboration avec Peter Bourke.

Musiciens

Lisa Gerrard : chant, claviers, percussions, yangqin

John Bonnar : claviers, chant
Pieter BOurke : percussions, chant
Dimitry Kyryakou : bouzouki, chant
Jacek Tuschewski : chant

The Victorian Philharmonic Orchestra

Titres

01. Violina: The Last Embrace
02. La Bas: Song of the Drowned
03. Persian Love Song: The Silver Gun
04. Sanvean: I Am Your Shadow
05. The Rite
06. Ajhon
07. Glorafin
08. Majhanavea's Music Box
09. Largo
10. Werd
11. Laurelei
12. Celon
13. Venteles
14. Swans
15. Nilleshna
16. Gloradin

jeudi 3 décembre 2015

Lisa Gerrard - Best Of (2007)

Lisa Gerrard Best Of
Lisa Gerrard - Best Of (2007)
Depuis la fin de Dead Can Dance, Lisa Gerrard s'est investie dans nombre de projets, que ce soit en solo (The Mirror Pool, 1995), avec Pieter Bourke (Duality, 1998), avec Patrick Cassidy (Immortal Memory, 2004), ou dans des bandes originales de films comme Gladiator en 2000.

L'idée de réunir un aperçu de sa riche carrière hétéroclite dans un même disque peut sembler, de prime abord, séduisante. C'est donc chose faite en 2007 avec ce Best Of regroupant 15 titres de celle qui demeure, années après années, une des plus grandes icônes de la scène heavenly voices, voire bien au-delà.

Toutefois, si l'absence d'extraits de son album The Silver Tree paru un an plus tôt sur un petit label australien peut se comprendre, celle de morceaux issus de son travail avec Patrick Cassidy demeure mystérieuse puisque les deux disques sont sortis sur le même label, 4AD. De plus, Lisa aurait elle-même supervisé le choix des titres.

La période Dead Can Dance est finalement à l'honneur avec huit titres, parmi lesquels deux purs chefs-d'œuvres : The Host Of Seraphim et Yulunga (Spirit Dance). La version live de Sanvean, extraite de Towards The Within, a été préférée à celle de The Mirror Pool. De ce dernier, seul l'orientalisant Swans, interprété par Dimitry Kyryakou au bouzouki et Pieter Bourke aux percussions, a été retenu. D'ailleurs, c'est le monumental Sacrifice qui représente l'album Duality réalisé en collaboration avec ce même Pieter Bourke. En revanche, le film Gladiator a droit à trois extraits, deux ouvrent la compilation qui se conclut par le splendide Now We Are Free. Ali de Michael Mann (2001) et le film néo-zélandais Paï (Whale Rider en version originale, 2002) sont chacun incarnés par une chanson. 

Malgré quelques oublis, ce Best Of permettra aux néophytes de se familiariser avec l'univers musical de Lisa Gerrard, incontestablement une des meilleures chanteuses de sa génération. Aux autres, il offre un témoignage original de ces deux décennies passées sur le tout aussi mythique label 4AD qui l'a vu naître, grandir et qui la laisse maintenant prendre son envol. 

Musiciens


Lisa Gerrard : chant

Titres


01. The Wheat
02. Elysium
03. Sacrifice
04. Ariadne
05. Sanvean (live)
06. The Host Of Seraphim
07. Cantara
08. Swans
09. The Promised Womb
10. Yulunga (Spirit Dance)
11. Indus
12. Persephone (The Gathering Of Flowers)
13. Go Forward
14. See The Sun
15. Now We Are Free

samedi 21 novembre 2015

Lisa Gerrard & Pieter Bourke - Duality (1998)

Lisa Gerrard Pieter Bourke Duality
Lisa Gerrard & Pieter Bourke -
Duality (1998)
Certains albums marquent plus que d'autres. Duality est de ceux-là. Fruit de la collaboration entre l'ancienne chanteuse de Dead Can Dance, Lisa Gerrard, et le percussionniste australien Pieter Bourke, ce disque peut être considéré comme le second opus solo de la fascinante mezzo-soprano. 

Pieter avait déjà collaboré sur le premier, The Mirror Pool (1995) en tant qu'invité, aux percussions et à quelques chœurs. Puis, il avait accompagné Dead Can Dance sur scène lors de leur tournée suivant la sortie de Spiritchaser (1996). Six semaines après la fin de celle-ci, Lisa l'a contacté par téléphone lui proposant de participer à son nouveau projet musical. Au fil du temps, son implication n'a cessé de se développer, et, de simple intervenant aux percussions, il est devenu coauteur, coproducteur et ingénieur du son du nouveau disque. D'où le choix du titre, Duality, synonyme dans l'esprit des deux artistes d'une entière communion d'esprit, et l'indication de son nom au côté de celui de Lisa sur la pochette. 

Ce petit dernier s'inscrit dans la continuité des derniers albums de Dead Can Dance, Into The Labyrinth (1993) et le déjà cité Spiritchaser. Seule manque la voix masculine si particulière de Brendan Perry. Les influences pour l'essentiel tribales et orientales dominent largement l'ensemble de l'œuvre. Le duo a même fait appel à Madjid Khaladj, célèbre percussionniste iranien vivant à Paris, pour l'aider à la composition de Tempest. Madjid a sorti plusieurs albums de musique traditionnelle iranienne devenus des références en la matière.

Deux titres se détachent nettement des autres. The Human Game, chantée en anglais, ce qui est rare chez Lisa, lui préférant généralement sa propre langue idiosyncrasique, développée depuis l'âge de douze ans. Cette chanson malicieuse avec ses cris d'enfants, son chant léger, son riff répétitif bascule soudainement dans le tragique sur sa fin, lors de la subite montée en puissance du chant de la diva qui rompt ce climat léger et laisse s'installer une menace quasi-imperceptible, mais bien présente.

Sacrifice est une glossolalie évoquant la souffrance des morts tombés au combat. Elle exprime toutes les tortures, toutes les souffrances auxquelles ils ont dû faire face et qu'ils continuent à subir dans l'au-delà. C'est assurément l'une des ses plus belles pièces musicales à laquelle elle donnera une sorte de suite, Devotion, publiée huit ans plus tard sur The Silver Tree (2006). 

Musiciens


Lisa Gerrard : chant, claviers
Pieter Bourke : percussions, claviers

Titres


01. Shadow Magnet
02. Tempest
03. Forest Veil
04. The Conforter
05. The Unfolding
06. Pilgrimage Of Lost Children
07. The Human Game
08. The Circulation Of Shadows
09. Sacrifice
10. Nadir (Synchronicity)

vendredi 20 novembre 2015

Lisa Gerrard - The Silver Tree (2006)

Lisa Gerrard The Silver Tree
Lisa Gerrard - The Silver Tree
(2006)
Inutile de présenter Lisa Gerrard, ancienne chanteuse du groupe culte Dead Can Dance. En 1995, elle a entamé une carrière solo prometteuse avec le sublime The Mirror Pool. Séparée de son label historique 4AD, elle revient en 2006 avec un nouvel album, The Silver Tree, véritable renaissance publiée chez les Australiens de Rubber Records. 

Entourée de Michael Edwards, compositeur de musiques de films, et de Patrick Cassidy avec lequel elle avait déjà collaboré sur Immortal Memory (2004), Lisa Gerrard livre une œuvre splendide d'une noirceur sans précédent. Le design de la pochette, conçu par l'artiste Clive Collier, illustre à la perfection cette atmosphère sombre qui règne sur l'ensemble du disque.

Rien ne vient libérer ce voile opaque porté par les mélopées vibrantes de l'artiste, pas même l'étonnant Space Weaver emprunté au trip-hop de Portishead. Bien que très éloignée de son répertoire habituel, cette chanson nous transcende d'un bout à l'autre avec une tonalité vocale inédite jusqu'alors. 

De même, Towards The Tower, du haut de ses dix minutes, très progressif dans sa structure, déroute complètement par toute cette tension mise en scène dans un rythme à la fois prenant et hypnotique. Durant ses deux dernières minutes, il finit en apothéose en atteignant même le divin.

Il est également question de spiritualité sur Devotion, morceau qui prend littéralement aux tripes. Ce chant mortuaire d'une madone submergée de tristesse semble s'adresser directement à un Dieu lointain devenu soudainement insensible et inaccessible. Elle lui clame sa pitié, lui réclame son aide. Mais, en vain, Il demeure sourd à ses ultimes doléances. Devotion n'est rien d'autre que l'expression du déchirement d'une âme pure désespérée, abandonnée, soumise à d'infinies souffrances.  

The Silver Tree est une œuvre majeure qui, pour en savourer les profondeurs, ne doit pas être abordée à la légère. C'est un moment de recueillement, d'introspection permettant de s'élever. Le minimalisme absolu de la musique, débarrassée de tout superflu, aide à cette quête de spiritualité, guidée au sein des ténèbres par la voix salvatrice d'une Lisa Gerrard métamorphosée en grande prêtresse mystique devant l'Éternel.

Musiciens


Lisa Gerrard : chant

Titres


01. In Exile
02. Shadow Hunter
03. Come Tenderness
04. TheSea Whisperer
05. Mirror Medusa
06. Space Weaver
07. Abwoon
08. Serenity
09. Towards The Tower
10. Wandering Star
11. Sword Of The Samurao
12. Devotion
13. The Valley Of The Moon