dimanche 31 mai 2020

Patty Pravo - Live: La Fenice Venezia - Teatro Romano Verona (2018)

Patty Pravo Live
Patty Pravo - Live:
La Fenice Venezia - Teatro Romano Verona (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Diva au charisme invraisemblable, Patty Pravo a eu mille vies durant lesquelles elle a croisé les Rolling Stones, Pink Floyd, Vangelis, Pavarotti, Brel ou encore Léo Ferré. Artiste iconoclaste, elle a, dès les années 60, combattu pour la cause des femmes, prenant position pour le divorce, l'avortement et la liberté sexuelle, dans une société encore très conservatrice. Née à Venise, la jeune Nicoletta Strambelli se destinait à devenir chef d'orchestre. La vie en a décidé autrement, pour le plus grand bonheur de son public. En souvenir de ses jeunes années, durant l'année 2018, celle de ses 70 ans, elle a engagé une tournée dans les plus grands théâtres italiens, accompagnée d'un orchestre symphonique. Elle en a sorti un (double) album live, le quatrième de sa longue carrière. Le premier disque enregistré à La Fenice le 23 mars 2018, marque son retour triomphal à la Cité des Doges. Le répertoire revisité est celui des années 60-70. Le set s'ouvre avec l'ambitieux Concerto Per Patty (1969), long morceau de onze minutes aux couleurs progressives. Amoureuse de la chanson française depuis toujours, elle enchaîne ensuite avec des reprises chantées en italien de Ferré (Petite, Avec Le Temps) et de Brel (Chansons Des Vieux Amants, Ne Me Quitte Pas). Ce dernier, subjugué par sa version de Ne Me Quitte Pas, pensait que sa voix venait de la lune. Elle rend aussi hommage au courant negro spiritual en reprenant le chant traditionnel Motherless Child popularisé par Odetta, ainsi qu'aux années folk à travers l'intemporel Where Have All The Flowers Gone de Pete Seeger. Enregistré le 4 septembre 2018 à Vérone, le deuxième disque présente sa facette plus rock, et aligne quelques-uns de ses plus grands tubes : La Bambola, Se Perdo Te, Piensero Stupendo ou encore Pazza Idea repris en chœur par la foule. Si elle susurre parfois plus qu'elle ne chante, sa voix file toujours autant le frisson. Elle qui résume sa vie ainsi : "Je suis née en souriant et j'espère mourir en souriant", offre un merveilleux moment de grâce.

Musiciens 

Patty Pravo : chant

Pino Soffredini : guitares
Gian Piero Gotti : guitares
Luca Proietti : claviers
Luca Amendola : basse
Rodolfo Demontis : batterie 
Flavio Ianiro : saxophone, flûte
Clizia Aloisi : chœurs
Elisabetta Nesca : chœurs
Simone Sammarone : guitares

Orchestre symphonique OSCM (Vérone)
Orchestre symphonique Gaga (Venise)

Titres

1.01. Concerto Per Patty
1.02. Tutt'al Più
1.03. Piccino (Petite)
1.04. La Canzone Dei vecchi amanti (La Chanson Des Vieux Amants)
1.05. Non Andare Via (Ne Me Quitte Pas)
1.06. A Modo Mio (My Way)
1.07. Col Tempo (Avec Le Temps)
1.08. Motherless Child
1.09. Dove Andranno I Nostri Fiori (Where Have All The Flowers Gone)

2.01. La Bambola
2.02. Se Perdo Te
2.03. Orient Express
2.04. E Dimmi Che Non Vuoi Morire
2.05. La Viaggiatrice Bisanzio
2.06. Cieli Immensi
2.07. Nuvole
2.08. Piramidi Di Vetro
2.09. Pensiero Stupendo
2.10. Pazza Idea

vendredi 29 mai 2020

Pentangle - One More Road (1993)

Pentangle One More Road
Pentangle - One More Road (1993)

Pourquoi écouter ce disque ?

Enregistré au cœur de la campagne anglaise, le tout dernier album de Pentangle One More Road s'ouvre sur le monde. Si Travelling Solo, le premier titre, a été composé lors d'un séjour de Jacqui McShee à Venise, Manuel évoque l'Espagne, High Germany l'Allemagne, Endless Sky et son style country les États-Unis, Hey, Hey Soldier le conflit nord-irlandais, Somali, la guerre civile en Somalie et Willy Of Winsbury l'Écosse. Ce dernier morceau, déjà présent sur Solomon's Seal (1972), tout comme High Germany, est revu d'une manière somptueuse, mettant en valeur la voix cristalline de Jacqui. Accompagnée au début par un simple piano joué par le bassiste Nigel Portman-Smith, on pense aux années d'or de Renaissance. Jamais Pentangle n'a été aussi proche du rock progressif avec ce titre. Depuis sa reformation dans les années 80, ce groupe culte des années 60-70 s'est davantage électrifié, se rapprochant ainsi de ses pairs Fairport Convention et Steeleye Span. Cette évolution est essentiellement due au guitariste Peter Kirtley, proposant d'agréable soli inventifs (Oxford City). Si Bert Jansch et sa voix caverneuse chante en lead sur quatre titres, dont l'étonnant Are You Going To Scarborough Fair? plus proche de la version de Martin Carthy que de celle de Simon & Garfunkel, Jacqui enchante littéralement chacune des compositions, originales ou traditionnelles. D'ailleurs, une fois Bert retourné à sa carrière solo, elle continuera l'aventure sous le nom de Jacqui McShee's Pentangle (avec l'accord de ses anciens acolytes), aidée du batteur Gerry Conway qui, au cours de sa longue carrière, aura côtoyé quelques une des plus belles voix de la scène folk britannique : Sandy Denny, Maddy Prior, Linda Thompson, Shelagh McDonald, Joan Armatrading, ou encore Claire Hamill.

Musiciens

Jacqui McShee : chant
Bert Jansch : chant, guitare acoustique
Peter Kirtley : chant, guitares
Nigel Portman Smith : basse, piano, chant
Gerry Conway : batterie

Mike Piggott : violon
Paul Brennan : flûte irlandaise

Titres

01. Travelling Solo 
02. Oxford City 
03. Endless Sky 
04. The Lily Of The West 
05. One More Road 
06. High Germany 
07. Hey, Hey Soldier
08. Willy Of Winsbury 
09. Somali 
10. Manuel
11. Are You Going To Scarborough Fair?


jeudi 28 mai 2020

Ange - Zénith An II (2007)

Ange Zénith An 2
Ange - Zénith An II (2007)

Pourquoi écouter ce disque ?

C'était il y a vingt ans, ils en avaient trente. "Ils" ?  C'est Ange, le plus grand, mais aussi le plus vieux groupe de rock progressif français. Christian Decamps, son leader devant l'Éternel, a décidé de fêter en toute dignité les trente ans du premier album Caricatures sorti en 1972. Il réunit donc au Zénith de Paris, le 13 octobre 2002, quelques une des membres éminents de la famille Ange, présents et passés, accompagnés d'invités de marque. En 2007, Musea propose ce double-live reprenant les principaux moments de cette soirée exceptionnelle qui dura plus de trois heures trente. Au programme, des classiques comme Ode À Émile, Sur La Trace Des Fées ou Vu D'Un Chien, des titres récents (Adrénaline, Jusqu'où Iront-Ils ?, On Sexe), et des perles rares (Nonne Assistante À Personne A Tanger, Virgule, et surtout Docteur Man, face B du single Tout Feu, Tout Flamme sorti en 1972). Parmi les Anciens, citons la rythmique de l'époque Émile Jacotey, Daniel Haas (basse) et Guénolé Biger (batterie), ainsi que les guitaristes Claude Demet et Serge Cuenot, rassemblés Autour D'Un Cadavre Exquis savoureux aux côtés de Jean-Pascal Boffo, Norbert Krieff et du master actuel Hassan Hajdi. Pour ceux qui l'ignorent, le nouvel Ange du XXIe siècle est un Ange à trois voix partagées entre le Père, Christian Decamps, le Fils, Tristan Decamps, et la Saine d'Esprit, Caroline Crozat. Cette dernière est seulement arrivée en 2001, pour l'album Culinaire Lingus. Ce concert est un peu son grand oral qu'elle réussit avec brio. Entre théâtre et cabaret, elle s'impose, trouvant sa place dès l'ouverture avec une Nonne Assistante A Personne À Tanger ubuesque, allant jusqu'à l'explosion du dantesque Jusqu'où Iront-Ils ?. Son Prélude à Crever D'Amour en compagnie de Tristan est juste magnifique, tandis qu'elle frise l'érotisme aux côtés du Père, sur les gargantuesques Culinaire Lingus et On Sexe où elle n'est pas sans rappeler une certaine Catherine Ringer. Un Ange s'envole, une artiste est née. 

Musiciens

Christian Decamps : chant, claviers, guitare acoustique
Caroline Crozat : chant
Tristan Decamps : claviers, chant
Hassan Hajdi : guitares, chant
Thierry Sidhoum : basse
Hervé Rouyer : batterie, percussions

Gilles Pequinot : violon, guimbarde, flûte
Claude Demet : guitares
Serge Cuenot : guitares
Jean-Pascal Boffo : guitares
Norbert Krief : guitares
Daniel Haas : basse
Guénolé Biger : batterie, percussions
Francis Lalanne : chant
Jean-Marc Miro : chant, guitare acoustique
Manu (de Tryo) : tablas

Titres

1.01. Nonne Assistante À Personne À Tanger
1.02. Ethnies
1.03. Le Ballon De Billy
1.04. Adrénaline
1.05. Jusqu'où Iront-Ils ?
1.06. Culinaire Lingus
1.07. Virgule
1.08. Ode À Émile
1.09. Sur La Trace Des Fées
1.10. Au Delà Du Délire
1.11. Le Bal Des Laze

2.01. Lola Bomembre (Sketch)
2.02. On Sexe
2.03. Shéhérazade
2.04. Si J'étais Le Messie
2.05. Crever D'amour [Prélude]
2.06. Cadavres Exquis
2.07. Présentation
2.08. Docteur Man
2.09. Vu D'un Chien
2.10. Ces Gens-Là
2.11. Autour D'un Cadavre Exquis

lundi 25 mai 2020

My Indigo - My Indigo (2018)

Sharon den Aden My Indigo
My Indigo - My Indigo (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Derrière le projet My Indigo, se cache Sahron den Adel, chanteuse du fameux combo néerlandais de metal symphonique Within Temptation. L'envie de se produire en solo lui est venue peu après l'énorme tournée du Hydra World Tour débutée en 2014, et qui a entraîné le groupe devant 120 000 personnes au total. Sharon en est sortie complètement épuisée, physiquement et mentalement. Son état était tel, qu'elle pensait ne plus arriver à écrire, ni à créer. A cela, s'est ajoutée la disparition de son père, conséquence une longue maladie. My Indigo, résultat de deux années de travail, lui est dédié. A l'origine, Sharon ne pensait pas sortir ce disque. Elle le voyait plutôt comme une thérapie musicale l'aidant à réaliser son introspection. Jamais elle ne s'était autant livrée dans des textes. D'où ce besoin impérial de s'éloigner au maximum de la galaxie Within Temptation, notamment sur le plan musical. Sharon s'est tournée vers la pop de son enfance, celle des années 80 où régnaient Kate Bush et Fleetwood Mac, ses idoles de l'époque. Elle s'est également accordée quelques incursions dans les sonorités contemporaines, du côté d'Adele, de Lana Del Rey et des productions actuelles de l’Eurovision. Si le fan inconditionnel de Within Temptation sera surpris, voire même dérouté, à l'écoute de ce disque, il n'oubliera pas l'essentiel, la splendide voix de Sharon qui n'a jamais été autant mise en valeur.  

Musiciens

Sharon Den Adel : chant

Daniel Gibson : claviers, programmation
Martijn Konijnenburg : claviers
Will Knox : guitares, ukulélé, chœurs
Teus Nobel : trompette
Kevin de Randamie : voix

Titres

01. My Indigo
02. Crash And Burn
03. Black Velvet Sun
04. Indian Summer
05. Out Of The Darkness
06. Star Crossed Lovers
07. Someone Like You
08. Safe And Sound
09. Lesson Learned
10. Where Is My Love

dimanche 24 mai 2020

The Gathering - TG25: Live At Doornroosje (2015)

The Gathering TG25
The Gathering - TG25: Live At Doornroosje (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

The Gathering à l'art de la fête. Pour ses 25 ans, les frères Rutten ont proposé aux anciens et actuels membres du groupe de les rejoindre sur scène pour un concert mémorable. Tous ont accepté, sauf deux. Ainsi, le 9 novembre 2014, à Nimègue, aux Pays-Bas, deux concerts exceptionnels ont été donnés dans la même journée devant un public des plus radieux. Les meilleurs moments ont été sélectionnés pour cet album live, soit dix-huit titres pour plus de deux heures de musique non-stop. Quel plaisir d'entendre à nouveau Anneke van Giersbergen, chanteuse de 1994 à 2007, reprendre d'anciens classiques résonnant encore dans nos têtes. Elle n'est pas seule, les autres voix qui ont fait l'histoire de The Gathering sont elles aussi de la partie : Bart Smith (1989-1993), Marike Groot (1992-1993), et Silje Wergeland depuis 2008. Ensemble, ils ouvrent le set avec un Saturnine mémorable sur lequel ils se succèdent au chant. L'émotion est palpable. Ce n'est que le début. Ils sont heureux, nous aussi. Qu'il est loin le temps où les frères Rutten et leurs potes ados se rêvaient rock stars. Le rêve est devenu réalité. Ils ont aligné tout au long de leur carrière de splendides albums, explorant une multitude de style, du doom metal au trip hop, du metal gothique au rock progressif, sans oublier le rock alternatif. Et, surtout, ils ont révélé une extraordinaire chanteuse en la personne d'Anneke, incapable d'après Arjen Lucassen d'Ayreon, de sortir une fausse note. Allez ! Il est temps de se caler dans un bon fauteuil, de monter le son et de vivre une expérience unique. 

Musiciens

Anneke van Giersbergen : chant, percussions
Silje Wergeland : chant, claviers
Bart Smits : chant, claviers
Marike Groot : chant, thérémine
René Rutten : guitares, thérémine
Jelmer Wiersma : guitares, chant
Frank Boeijen : claviers, chant
Marjolein Kooijman : basse, chant
Hugo Prinsen Geerligs : basse
Hans Rutten : batterie

Noël Hofman : trompette, guitare

Titres

1.01. Saturnine
1.02. Strange Machines
1.03. Meltdown
1.04. Nighttime Birds
1.05. The Mirror Waters
1.06. King For A Day
1.07. Even The Spirits Are Afraid
1.08. Broken Glass
1.09. Heroes For Ghosts

2.01. Afterwords
2.02. Amity
2.03. On Most Surfaces (Inuit)
2.04. Paper Waves
2.05. Leaves
2.06. In Motion I
2.07. Travel
2.08. Waking Hour
2.09. I Can See Four Miles


vendredi 22 mai 2020

Nightwish - Showtime, Storytime (2013)

Nightwish Showtime Storytime
Nightwish - Showtime, Storytime (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

3 août 2013, festival de Wacken Open Air dans le nord de l'Allemagne, Nightwish, combo finlandais de metal symphonique, livre un mega show devant 80 000 fans en délire. Ce concert enregistré donnera lieu à l'album live Showtime, Storytime, un incontournable de sa discographie. A l'instar de End Of An Era en 2006, il annonce une nouvelle étape dans l'histoire de ce groupe pas comme les autres. Il faut dire que Tuomas Holopainen et les siens reviennent de loin. En 2007, Anette Olzon avait succédé à Tarja, expulsée sans ménagement comme chacun le sait. Mais la jeune chanteuse, malgré toute sa bonne volonté, n'a jamais réussi à s'imposer. Octobre 2012, en pleine tournée Imaginearum, c'est la crise. Elle est à son tour virée du groupe qui recrute provisoirement la néerlandaise Floor Jansen (After Forever, ReVamp, Ayreon). Contre toute attente, en véritable guerrière, celle-ci bluffe son monde et parvient à faire oublier ses prédécesseurs en un claquement de doigts. C'est un miracle ! Showtime, Storytime en est le témoignage. Quelle maîtrise ! Quel charisme ! Et surtout, quelle voix ! Aussi à l'aise sur les anciens titres de l'époque Tarja (Nemo mémorable, Ghost Love Score imparable) que les plus récents (Ghost River dantesque en duo avec Marco Hietala, ou encore le fulgurant Last Ride Of The Day en final). Véritable bête de scène, Floor devient déesse devant des milliers de fidèles convertis en un instant. Tuomas, Marco, Emppu Vuorinen et sa guitare ensorcelée, Jukka Nevalainen comme possédé, ainsi que Troy Donockley en provenance des cieux celtiques, donnent le meilleur d'eux-même tout au long de cette messe noire endiablée, entraînant son monde dans les flammes de l'Enfer. Octobre 2013, Floor et Troy deviennent des membres officiels de Nightwish, trouvant à travers eux un nouveau souffle (divin), tandis que Jukka se retire pour des raisons de santé. Comme annoncé, une nouvelle histoire commence...

Musiciens

Floor Jansen : chant
Tuomas Holopainen : claviers
Emppu Vuorinen : guitares
Marco Hietale : basse, chant
Jukka Nevalainen : batterie
Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes irlandaises, chant

Titres

1.01. Dark Chest Of Wonders
1.02. Wish I Had An Angel
1.03. She Is My Sin
1.04. Ghost River
1.05. Ever Dream
1.06. Storytime
1.07. I Want My Tears Back
1.08. Nemo
1.09. Last Of The Wilds

2.01. Bless The Child
2.02. Romanticide
2.03. Amaranth
2.04. Ghost Love Score
2.05. Song Of Myself
2.06. Last Ride Of The Day
2.07. Outro: Imaginaerum



jeudi 21 mai 2020

Judy Dyble - Weavings Of A Silver Magic (2020)

Judy Dyble with the band of Perfect Strangers and the Ad Hoc Strings
Judy Dyble - Weavings Of A Silver Magic (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

"The legendary Judy Dyble!". C'est par ces mots qu'est introduite sur scène Judy Dyble lors de son concert donné le 10 septembre 2016 à l'église St Barnabas de Cambridge. Car oui, Judy Dyble est une véritable légende. Première chanteuse de Fairport Convention à la fin des années 60 ; aux origines de King Crimson à l'époque de Giles, Giles & Fripp ; fondatrice du duo Trader Horn avec Jackie  McAuley, une référence folk incontournable. Puis retour en grâce à la fin des années 2000 où, en moins d'une décennie, elle aligne trois albums solos essentiels, pour ne pas dire des chefs-d'œuvre, entre prog et folk : Talking With Strangers (2009), Flow And Change (2013) et Earth Is Sleeping (2018). Weavings Of A Silver Magic, son deuxième témoignage live, fait suite au Live At WM Jazz, enregistré en 2013 dans une chaleureuse salle londonienne. Cette fois-ci, la configuration est différente, plus solennelle. Entourée de ses fidèles Perfect Strangers, groupe informel qui l'accompagne depuis 2009, Judy a fait appel au Ad Hoc Strings comprenant deux violons, deux altos et un violoncelle. Les titres revisités sont essentiellement issus de Flow And Change, à l'exception de deux inédits, See What Your Words et Faded Elvis qui apparaîtront sur Earth Is Sleeping, ainsi que de I Talk To The Wind datant de l'époque pré-crimsonienne (Giles, Giles & Fripp). Au fil des chansons, Judy raconte en toute simplicité ses histoires attachantes où il est question d'enfance, de nostalgie, de solitude. Le flamboyant The Sisterhood Of Ruralists s'étirant sur plus de dix minutes, rend un hommage appuyé à quatre de ses amies artistes. Beaucoup d'émotion filtre à travers cette voix fragile, douce et délicate portée par d'enivrantes cordes ou un piano distingué. Pour autant, Judy n'est pas dénuée d'humour, ce qui lui permet de maintenir un équilibre et de ne pas sombrer dans le larmoyant. Devenue aujourd'hui une artiste culte et reconnue, comme en témoignent ses collaboration avec la nouvelle génération (Andy Lewis, Big Big Train), il est grand temps pour nous de remercier cette immense chanteuse à la sincérité rare, pour tout ce qu'elle a accompli, accomplit encore, et accomplira à nouveau. 

Musiciens 

Judy Dyble : chant

Alistair Murphy : guitare, piano
Jeremy Salmon : guitare
Phil Toms : claviers
Mark Fltetcher : basse
Rich Nolan : percussions
Steve Bingham : violon
Kate Clow : violon
Brenda Stweart : alto
Christina Connel : alto
Daniel Grace : violoncelle

Titres

01. Driftaway
02. Crowbaby
03. See What Your Words
04. Faded Elvis
05. Silence
06. Featherdancing
07. Wintersong
08. The Sisterhood Of Ruralists
09. I Talk To The Wind


mercredi 20 mai 2020

Curved Air - Air Conditioning (1970)

Curved Air Airconditioning
Curved Air - Air Conditioning (1970)

Pourquoi écouter ce disque ?

Si Renaissance peut s'enorgueillir d'avoir été le premier groupe de rock progressif à avoir accueilli en son sein une chanteuse, Jane Relf en l’occurrence, Curved Air, d'un an son cadet, fait encore plus fort. Sonja Kristina est l'unique voix de cette formation originale, combinant à sa musique psychédélico-progressive des éléments classiques, folks et électroniques. Autre différence, alors que Renaissance regardait du côté de Beethoven, Curved Air s'intéresse au génial Vivaldi, auteur des Quatre Saisons. Tout commence lorsque le violoniste Darryl Way et Francis Monkman (guitares, claviers), tous deux de formation classique, s'associent pour fonder Sisyphus. Le groupe devient Curved Air suite à l'arrivée de cette étrange chanteuse d'origine suédoise, Sonja Kristina. D'abord chanteuse folk dès l'âge de seize ans, elle participe ensuite à la fameuse comédie musicale Hair. Lorsqu'ils l’auditionnent, Way et Monkman sont subjugués par cette voix si spéciale, assez barrée, différente de ce que l'on entend à l'époque. A l'image de leur musique, elle se fait douce par moments, tourmentée, déchirée, voire violente sur d'autres. A sa sortie, Air Conditioning, leur premier album, bénéficie d'une campagne promotionnelle sans précédent. Il est édité sous la forme d'un picture disc, le premier de l'histoire du rock. Soutenu par Warner Bros, grosse compagnie américaine qui signe-là son tout premier groupe britannique, Curved Air s'en ira en tournée avec Black Sabbath, Jethro Tull, ELP ou encore Deep Purple. Comme Renaissance, Curved Air connaîtra une histoire des plus mouvementées, toujours en cours d'écriture de nos jours. 

Musiciens

Sonja Kristina : chant
Darryl Way : violon, chant
Francis Monkman : guitares, claviers
Robert Martin : basse
Florian Pilkington-Miksa : batterie

Titres

01. It Happened Today
02. Stretch
03. Screw
04. Blind Man
05. Vivaldi
06. Hide And Seek
07. Propositions
08. Rob One
09. Situations
10. Vivaldi (with Cannons)

mardi 19 mai 2020

Renaissance - Renaissance (1969)

Renaissance 1969 Jane Relf
Renaissance - Renaissance (1969)

Pourquoi écouter ce disque ?

Aux origines, ils étaient cinq. Cinq dont une femme, une première pour le mouvement progressif naissant. Tout commence en 1968 lorsque Keith Relf (chant, guitare) et Jim McCarty (batterie, chant) quittent les Yardbirds, groupe phare du rock britannique des années 60 qui a accueilli en son sein quelques-uns des plus brillants guitaristes de cette génération (Eric Clapton, Jeff Beck, Jimmy Page). Ensemble, ils forment Together, formation à orientation folk. Très vite, ils sont rejoints par deux musiciens expérimentés, le pianiste John Hawken et le bassiste Lou Cennamo. Sœur cadette de Keith, Jane vient compléter l'équipe qui choisit comme nom de scène Renaissance. Ainsi débute une longue et périlleuse aventure aux multiples rebonds qui se poursuit jusqu'à nos jours... sans aucun de ces protagonistes. Un premier album éponyme produit par Paul Samwell-Smith (ex-bassiste des Yardbirds) voit le jour fin 1969 sur Island, même label que Traffic et Jethro Tull. Encore expérimentale et malgré quelques maladresses, la musique de Renaissance, inédite jusque-là, tente de concilier rock et classique en y apportant une légère touche de folk. Le travail est tout simplement phénoménal doublé d'une réelle audace. Kings & Queen et Bullet, deux épiques dépassant les dix minutes, ouvrent et ferment respectivement l'album comprenant au total cinq titres, dont un single, Island, sur lequel se laisse découvrir la voix de Jane, encore peu assurée, mais dont la fragilité émeut. Cette dernière n'est pas chanteuse à la base, c'est une première pour elle. Elle apparaît également sur l'entraînant Wanderer, introduit gracieusement au clavecin par Hawken dont l'apport est considérable sur ce disque (tout comme celui de Cennamo). Les bases sont posées. A suivre...

Musiciens

Keith Relf : chant, guitare, harmonica
Jane Relf : percussions, chant
John Hawken : piano, clavecin
Louis Cennamo : basse 
Jim McCarty : batterie, chant

Titres

01. Kings & Queens 
02. Innocence
03. Island
04. Wanderer
05. Bullet

dimanche 17 mai 2020

Judy Collins & Jonas Fjeld - Winter Stories (2019)

Judy Collins Jonas Fjeld Chatham County Line Winter Stories
Judy Collins & Jonas Fjeld - Winter Stories (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Si Joan Baez et Joni Mitchell se font de plus en plus rares, Judy Collins, du haut de ses 80 ans et 60 années de carrière, n'a jamais été aussi inspirée. Ces derniers temps, elle multiplie les collaborations. On se souvient du succès inattendu de son duo avec l'artiste irlandais Ari Hest en 2016, ainsi que de Everybody Knows l'année suivante, réalisé avec l'ami de toujours, Stephen Stills. Pour son nouvel album Winter Stories aux couleurs hivernales, elle a fait appel à Jonas Fjeld, artiste folk norvégien, connu pour son travail avec Rick Danko de The Band. A ce duo inédit, s'est joint Chatham County Line, trio originaire de Caroline du Nord jouant du bluegrass. Navires en déroute, marins perdus, cœurs en peine, destins brisés et violentes intempéries sont les sujets centraux de ces onze chansons où se mêle, avec élégance, à la voix grave de Jonas, le chant toujours aussi limpide de Judy. Comme à son habitude, à côté des compositions inédites, elle propose de belles reprises de son propre répertoire (nostalgique Mountain Girl évoquant son enfance dans le Colorado, The Fallow Way, Angels In The Snow, The Blizzard, un classique du début des années 90) et d'autres artistes. Sa version du River de Joni Mitchell (album Blue, 1971) apporte de nouvelles nuances à ce monument folk jusque-là insoupçonnées. Northwest Passage de Stan Rogers et Highwayman de Jimmy Webb sont eux aussi revisités avec la même passion. Judy ajoute donc une nouvelle perle dorée à sa discographie déjà riche et abondante, à savourer à côté d'un feu ardent, lors d'une longue soirée enneigée. 

Musiciens

Judy Collins : chant, guitare
Jonas Fjeld : chant, guitare

Dave Wilson : chant, guitare
Greg Readling : basse, claviers, chant
John Teer : mandoline, violon, chant
Russell Walden : piano, chant
Chandler Holt : banjo
Bill Berg : batterie
Øystein Rudi : violon

Titres

01. Northwest Passage
02. Mountain Girl
03. Winter Stories
04. Bury Me With My Guitar On
05. River
06. Sweet Refrain
07. The Fallow Way
08. Angels In The Snow
09. Highwayman
10. Frozen North
11. The Blizzard


Lenka Lichtenberg - Yiddish Journey (2016)

Lenka Lichtenberg Yiddish Journey
Lenka Lichtenberg - Yiddish Journey (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Comme son nom l'indique, Yiddish Journey propose un voyage à la fois spirituel et culturel au sein d'une communauté méconnue, voire oubliée. Née à Prague, Lenka Lichtenberg est une chanteuse canadienne d'origine juive au parcours des plus singuliers. Jusqu'à l'âge de dix ans, elle ne savait pas qu'elle était juive et ignorait tout de l'histoire de sa famille, éradiquée comme des millions d'autres durant la Shoah. Dans un monde troublé, sa mère, survivante de l'horreur, avait cherché à la préserver. Après le choc de cette révélation, Lenka s'est intéressée à ses ancêtres ainsi qu'à toute une civilisation engloutie par les soubresauts de l'Histoire. Dans sa volonté de faire resurgir un passé lumineux, elle a appris le yiddish, langue vernaculaire aux communautés juives d'Europe centrale et orientale apparue au Moyen Âge. Parlée par onze millions de locuteurs avant la guerre, elle a quasiment disparue après celle-ci. L'art étant le meilleur moyen de transmettre un savoir, Lenka s'est emparée de chants traditionnels en leur apportant une touche de modernité aux influences jazz, folk ou world. Le résultat est juste fascinant. A travers ces poèmes anciens, toute la palette des émotions humaines est explorée, la joie, la peine, mais aussi la mélancolie, l'émerveillement, le recueillement, ou encore la passion et le désespoir. Sortie en 2016, cette compilation réunit le meilleur de ses albums parus entre 1999 et 2014, dont deux incontournables, Fray (2010) et Embrace (2013). A l'écoute de cette œuvre musicale d'une richesse inouïe, l'image de deux grandes dames se forge progressivement dans notre esprit, Loreena McKennitt et Ofra Haza. C'est dire le niveau !

Titres

01. Hey, Tsigelekh
02. Zum Gali, Gali
03. Es Vorken Toybn
04. Zing
05. A Lid Vet Farblaybn
06. D'ror Yikra
07. Trili, Trilili
08. Arum Dem Fayer
09. Perfume Road
10. Ver Hot Aza Yingele
11. Vayn Fun Lebn
12. Dremlen Feygl
13. Shnirele Perele
14. In Torbe Funem Vint
15. Es Khlipen Di Malokhim
16. Sheyn Vi Di Levone
17. Eybik
18. Lider Fun Loyb



vendredi 15 mai 2020

Mari Boine - Goaskinviellja / Eagle Brother (1993)

Mari Boine Eagle Brother
Mari Boine - Goaskinviellja / Eagle Brother
(1993)

Pourquoi écouter ce disque ?

D'origine sami (ou lapone), Mari Boine est née en Norvège. A travers ses disques, elle est devenue l'ambassadrice culturelle de son peuple installé aux confins de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de la Russie (péninsule de Kola). Après un premier album en 1985, elle rencontre un succès international grâce à Gula, Gula (1989) soutenu par le label Real World fondé par Peter Gabriel. En 1993, elle crée son propre label, Lean Label, sur lequel elle sort Goaskinviellja / Eagle Brother. Toujours accompagnée par le guitariste Roger Ludvigsen qui la suit depuis ses débuts, Mari s'est entourée de musiciens de son pays ainsi que de Carlos Z. Quispe, flûtiste péruvien. Si sa source première d'inspiration provient du fonds culturel sami comme le joik, chant spirituel issu des traditions chamaniques, elle intègre aisément à sa musique des éléments d'autres peuples (flûte andine, percussions africaines), des sons contemporains électro-acoustiques ainsi que des passages mêlant pop, rock ou jazz. Cette combinaison apporte une couleur unique à son œuvre singulière qui séduira, à ne pas en douter, tout amateur de grands espaces, de nature sauvage et de civilisations ancestrales authentiques. 

Musiciens

Mari Boine : chant, djembé

Roger Ludvigsen : guitares, percussions
Gjermund Silset : basse
Helge Andreas Norbakken : batterie, percussions, piano
Hege Rimestad : violon
Carlos Z. Quispe : flûte, guitare, chant

Titres

01. Čuvges Vuovttat, Duođalaš Čalbmi (Hair of Light, Solemn Eye)
02. Sámi Eatnan Duoddarat (Samilands Rippling Tundra)
03. Modjás Kátrin (Katrin Who Smiles)
04. Dás Áiggun Čuožžut (Within Myself)
05. Dolgesuorbmagežiiguin (A Feathered Touch)
06. Skádja (The Reverberation)
07. Goaskinviellja (Eagle Brother)
08. Ráhkesvuođain (Feather the World)
09. Mu Áhkku (My Grandma)
10. Ále Ále Don (Don't Go... Not You)

jeudi 14 mai 2020

Fairport Convention & Friends - A Tree With Roots: The Songs Of Bob Dylan (2018)

Fairport Convention The Songs Of Bob Dylan
Fairport Convention & Friends -
A Tree With Roots: The Songs Of Bob Dylan
(2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Difficile d'imaginer de nos jours l'aura de Bob Dylan dans les années 60. Sa musique tout comme son charisme ont fasciné toute une génération de jeunes musiciens en herbe, aussi bien aux États-Unis que de l'autre côté de l'Atlantique, en Angleterre. Ashley Hutchings, Simon Nicol et Richard Thompson, les fondateurs de Fairport Convention, se sont retrouvés autour de cette passion commune. Pour preuve, lors de leur tout premier concert, donné le 27 mai 1967, ils ont repris son My Back Pages, titre qu'ils ne graveront jamais sur disque. Tout au long de sa (longue) carrière, Fairport Convention réinventera certaines de ses chansons, souvent les plus obscures, dans une approche toujours originale. Sortie en 2018, la compilation A Tree With Roots en réunit dix-sept, enregistrées durant l'âge d'or du groupe, de 1967 à 1977. En plus des versions studio déjà connues de leurs albums, sont proposées des raretés (enregistrements live ou radio) ainsi que des morceaux issus des sessions solos de Sandy Denny (It Ain't Me Baby, Tomorrow Is A Long Time) ou de son groupe Fotheringay (Too Much Of Nothing). L'album s'ouvre avec leur seul hit classé dans les charts en Grande-Bretagne (place 21), Si Tu Dois Partir, version française imaginée par Sandy de If You Gotta Go, Go Now. La suite donne l'occasion de redécouvrir quatre des voix qui ont façonné cette formation à part : la géniale Judy Dyble, toute première chanteuse, la regrettée Sandy Denny, Ian Matthews (futur Matthews Southern Comfort) et Trevor Lucas, mari de Sandy. On se laissera emporter par quelques sommets tels que le fameux Knocking On Heaven's Door enregistré au L.A. Troubadour en 1974, l'émouvant I'll Keep It With Mine, écrit à l'origine pour Nico, ou encore le somptueux Percy's Song dont le subtil jeu de basse d'Hutchings a été salué par Dylan himself. 

Titres

01. Si Tu Dois Partir
02. Jack O' Diamonds
03. Lay Down Your Weary Tune 
04. Dear Landlord 
05. Open The Door Richard 
06. I'll Keep It With Mine 
07. Percy's Song 
08. The Ballad Of Easy Rider 
09. It Ain't Me Babe
10. George Jackson
11. Tomorrow Is A Long Time - Sandy Denny 
12. Days Of 49
13. Down In The Flood 
14. All Along The Watchtower 
15. Too Much Of Nothing 
16. Million Dollar Bash 
17. Knocking On Heaven's Door



lundi 11 mai 2020

Strangers On A Train - The Key Part 2: The Labyrinth (1993)

Strangers On A Train The Key Part 2 The Labyrinth
Strangers On A Train - The Key Part 2:
The Labyrinth (1993)

Pourquoi écouter ce disque ?

Derrière Strangers On A Train, se cache le maître des claviers Clive Nolan (Arena, Pendragon, Shadowland). La saga The Key, dont la première partie The Prophecy est sortie en 1990, peut être considérée comme sa trilogie inachevée. La suite, The Labyrinth, disponible en 1993, devait être suivie d'un troisième volet qui, jusqu'à aujourd'hui, n'a jamais vu le jour. Cette deuxième partie réunit les mêmes protagonistes que la précédente, Clive Nolan (claviers), Karl Groom (guitares, basse) et Tracy Hitchings (chant), plus un nouveau venu, le chanteur de Pallas, Alan Reed. Ces deux voix, l'une féminine et l'autre masculine, deviendront, au fil des décennies, les voix fétiches de Clive. On les retrouvera (séparément) dans chacun de ses ambitieux projets : Jabberwocky, The Hound Of The Baskervilles, She, Alchemy ou King's Ransom. Pour l'anecdote, Clive et Tracy se sont rencontrés aux Pays-Bas, alors que le groupe de celle-ci, Quasar, faisait la première partie de Pendragon à la fin des années 80. A la recherche d'une voix atypique pour sa trilogie en préparation, Clive, fasciné par sa performance, lui avait demandé de collaborer avec lui. Trois mois après, ils étaient ensemble en studio. Il faut bien avouer que la prestation de Tracy apporte un sacré relief à l'ensemble. Quelle chanteuse ! Si l'absence de batterie pouvait faire craindre un manque de rythme, il n'en est rien. Les claviers de Clive, toujours omniprésents, apporte un aspect symphonique à l'œuvre (la majestueuse ouverture de Darkwolrd jouée à l'orgue de cathédrale), tandis que la guitare énervée de Karl électrise l'ensemble, dans la droite lignée des plus grands : Mike Olfield (DarkworldEndzone) ou Andy Latimer (Darkwolrd, The Vision Clears). Encore plus étoffé et aventureux que The Prophecy avec ses deux longues suites dépassant les vingt minutes, The Labyrinth s'avère captivant du début à la fin, pour qui aime sortir des sentiers battus.  

Musiciens

Tracy Hitching : chant
Alan Reed : chant
Karl Groom : guitares, basse
Clive Nolan : claviers

Titres

01. Darkwood
02. Hijrah
03. The Labyrinth 
04. The Vision Clear
05. Endzone 

dimanche 10 mai 2020

New Dance Orchestra - Electronica (2013)

New Dance Orchestra Electronica
New Dance Orchestra - Electronica (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Le claviériste Geoff Downes s'est fait un nom sur la scène musical grâce à ses participations au sein de The Buggles, Yes et Asia. Dans les années 80, il s'est lancé dans un projet solo plus confidentiel sous le nom de New Dance Orchestra. Si ses albums successifs étaient essentiellement instrumentaux, la donne change avec son cinquième, Electronica, sorti en 2013. Il s'est associé avec la chanteuse Anne-Marie Helder (Karnataka, Panic Room, Mostly Autumn) qui interprète chacune des douze compositions. Tous deux ont déjà collaboré ensemble au sein d'Icon, autre projet parallèle mené en duo avec le regretté John Wetton (King Crimson, UK, Asia). Non dénué d'intérêt, Electronica déroutera à ne pas en douter tout amateur de musiques progressives. Ici, nous sommes en présence d'une pop electro-dance aux relents disco. Downes, maître des claviers, joue de tous les instruments et assure la programmation. Soutenue aux chœurs par Linda Allan et Debi Doss, Anne-Marie prouve une nouvelle fois ses talents de performeuse dans un univers qui n'est pas le sien. Elle assure du début à la fin, assumant quelques clins d'œil aux grandes que sont Cher (Shine On), Kim Wilde (Movin' On), Bananarama (Breaking The Spell), Ace Of Base (Jinx) ou Madonna (Remember The Day). Une curiosité sympathique, mais pas indispensable. 

Musiciens

Geoffrey Downes : instruments, programmation

Anne-Marie Helder : chant
Linda Allan : chœurs
Debi Doss : chœurs

Titres

01. Shine On 
02. Forgiven
03. Movin' On
04. Rainbow's End
05. Breaking The Spell 
06. Love Is Not Enough 
07. Jinx 
08. Hanging By A Thread
09. Remember The Day
10. Dance To The Music Of Time 
11. Walking Through The Fire
12. Golden Days

vendredi 8 mai 2020

Leather'o - Six (2018)

Leather'o Six
Leather'o - Six (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Les fans de Mostly Autumn retrouveront avec un plaisir non dissimulé Angela Gordon dans cette charmante formation folk. Ils auront même le privilège de l'entendre au chant principal sur deux titres, False Lady et Black Is The Color. Fondé en 2012, à York, Leather'o réunit des passionnés de musiques celtiques et est-européennes, y compris tziganes. Ce qui les anime avant tout, c'est de jouer live, aussi bien dans les pubs que lors de festivals. En 2014, les cinq musiciens avaient sorti un premier EP, Five, comprenant cinq titres. Ils reviennent en 2018 avec Six, nouvel EP de... six titres, et un membre en plus. Jack Woods (mandoline) a rejoint Angela (chant, accordéon, flûtes), Bob Ward (guitare), Rachel Wilson (violon), Lindsey Woods (flûtes, basse Fretless) et Billy Hickling (percussions) qui a repris la place laissée vacante par Steve Aspley parti vers d'autres aventures. De leur musique enjouée, se dégage un esprit festif, une bonne humeur ainsi que beaucoup d'humour. A noter la version toute saisissante du classique Black Is The Color, air traditionnel d'origine écossaise, repris à différentes époques par de grandes figures comme Nina Simone, Joan Baez, Natacha Atlas ou encore Lauryn Hill. Allez ! Entrez dans la danse maintenant !

Musiciens

Angela Gordon : chant, accordéon, flûtes
Bob Ward : guitare
Jack Woods : mandoline
Lindsey Woods : flûtes, basse fretless
Rachel Wilson : violon
Billy Hickling : percussions

Titres

01. Laurel, Dougie & Dick 
02. False Lady
03. Risipit / Bim Bim Hora
04. Where Can I Buy Some Gin? 
05. Black Is The Colour 
06. The Weasel Set 


jeudi 7 mai 2020

Guðrið Hansdóttir - Taking Ship (2014)

Gudrid Hansdottir Taking Ship
Guðrið Hansdóttir - Taking Ship (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

Retour en solo, après l'expérience sans lendemain de Byrta, pour notre jeune étoile montante des îles Féroé, désormais installée en Islande. Taking Ship, premier EP de Guðrið Hansdóttir, a été imaginé comme un concept-album construit autour de poèmes d'Heinrich Heine. Cet écrivain allemand du XIXe siècle est considéré par les spécialistes comme le "dernier poète du romantisme". Guðrið a mis en musique six de ses textes, traduits en anglais et en féroïen, tout en respectant leur mélancolie profonde. Le résultat est à couper le souffle, malgré une durée limitée à une vingtaine de minutes à peine. Quelle voix ! Quelle sens de la mélodie ! Aidée dans la réalisation par sa moitié de Byrta, Janus Rasmussen, la jeune chanteuse a fait appel à des musiciens de ses îles natales, d'Islande (Ólafur Arnalds, Daníel Friðrik Böðvarsson) et de Finlande (Lauri Myllymäki, Ville Rauhala). Ces derniers apportent toute la délicatesse nécessaire à la somptueuse ballade You Blossom Like A Flower. Autre moment enchanté, le piano-voix I Had In Mind To Stay. Et puis cet Epilogue en final, où le piano se perd, seul, en hommage à Erik Satie. Idéal en période de spleen... 

Musiciens

Guðrið Hansdóttir : chant, guitares, omnichord

Janus Rasmussen : claviers, programmation, basse, percussions, chœurs
Ólafur Arnalds : piano
Daníel Friðrik Böðvarsson : guitare, basse
Lauri Myllymäki : chant
Ville Rauhala : contrebasse
Kristján Hrannar Pálsson : claviers
Sunna Margrét Þórisdóttir : chœurs
Lauri Myllymäki : chœurs
Liina Mäki-Patola : chœurs

Titres

01. From Those Blue Eyes
02. Taking Ship
03. You Blossom Like A Flower
04. Tú Hevur Tær Dýrastu Perlur
05. You Have Diamonds
06. I Had In Mind To Stay
07. Epilogue

lundi 4 mai 2020

Steve Hackett - Voyage Of The Acolyte (1975)

Steve Hackett Voyage Of The Acolyte
Steve Hackett - Voyage Of The Acolyte (1975)

Pourquoi écouter ce disque ?

Faut-il écouter Voyage Of The Acolyte uniquement pour Shadow Of The Hierophant ? A cette question légèrement provocante, la réponse est bien évidemment non. Ce premier album solo de Steve Hackett, alors encore membre de Genesis, regorge d'ingéniosité et de moments bucoliques. Mais, pour les passionnés de voix féminines, l'épique Shadow Of The Hierophant demeure un incontournable, aussi emblématique que le céleste The Great Gig In The Sky de Pink Floyd. A l'instar de la prestation de Clare Torry, celle de Sally Oldfield est juste divine. La jeune chanteuse apporte toute sa dimension mystique à ce moment enchanteur. Steve l'a découverte à travers The Sallyangie, duo folk de la fin des années 60 qu'elle formait avec son jeune frère Mike, celui-là même qui deviendra célèbre avec ses Tubular Bells en 1973. Le guitariste avait été fasciné par sa voix, et, tout naturellement, il lui a demandé de participer à ce morceau prévu à l'origine pour Genesis. Composé en 1972, il a été joué et répété pour l'album Foxtrot, mais n'avait finalement pas été retenu. Steve l'avait alors rangé dans un tiroir pour mieux le ressortir trois ans plus tard. On ne peut que regretter que les deux artistes n'aient pas poursuivi leur collaboration par la suite. Sally a sorti un premier album sous son nom en 1978, Water Bearer et a continué une carrière demeurée confidentielle, mais non dénuée d'intérêt. Quant à la chanson, c'est désormais Amanda Lehmann qui l'interprète aux côtés de Steve, que ce soit sur Genesis Revisited II ou sur scène. 

Musiciens

Steve Hackett : guitares, claviers, percussions, autoharpe, chant 

John Acock : claviers
Mike Rutherford : basse
Percy Jones : basse
Johnny Gustafson : basse
Phil Collins: batterie, percussions, chant
John Hackett : flûte, claviers, percussions
Robin Miller : hautbois, cor anglais
Nigel Warren-Green : violoncelle
Sally Oldfield : chant

Titres

01. Ace Of Wands 
02. Hands Of The Priestess Part I
03. A Tower Struck Down
04. Hands Of The Priestess Part II
05. The Hermit
06. Star Of Sirius
07. The Lovers
08. Shadow Of The Hierophant

dimanche 3 mai 2020

Pink Floyd - The Later Years 1987-2019 (2019)

Pink Floyd The Later Years
Pink Floyd - The Later Years 1987-2019 (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 2019, Pink Floyd a présenté un somptueux coffret comprenant pas moins de seize disques (5 CD, 6 Blu-Rays, 5 DVD) retraçant les dernières années du groupe, celles de l'ère Gilmour. Pour les bourses plus modestes, une compilation de l'ensemble est proposée en parallèle. Elle compte douze titres parmi lesquels les meilleurs de sa longue carrière : Us And Them, Wish You Were Here, Comfortably Numb, Sorrow ou encore High Hopes. Afin de mettre en valeur cette période cruciale, plusieurs options ont été choisies. A Momentary Lapse Of Reason a été remixé et revisité, laissant une plus grande place à Nick Mason, à l'époque plutôt effacé, voire absent. Les sessions d'enregistrement de The Division Bell mettent, quant à elles, plus en avant l'apport de Richard Wright. On a droit aussi aux répétitions de la tournée Pulse (le trop rare Lost For Words), à deux remix du live Delicate Sound Of Thunder, ainsi qu'à trois extraits du fameux concert caritatif à Knebworth en 1990. Il avait réuni quelques unes des plus grandes stars du rock de l'époque : Paul McCartney, Eric Clapton, Elton John, Robert Plant, Phil Collins, Genesis, Status Quo ou encore Dire Straits. Le show du Floyd avait été exceptionnel sur deux points. La saxophoniste Candy Dulfer les avait rejoints sur scène pour un Shine On Your Crazy Diamonds divin. Pour la première fois depuis l'enregistrement de Dark Side Of The Moon, Clare Torry, à qui on doit l'envolée céleste de The Great Gig In The Sky, participait aux chœurs, aux côtés de Sam Brown et Durga McBroom, elles aussi figures emblématiques du Floyd au féminin. Si cette simple compilation suscite quelques frustrations, elle a le mérite d'exister. J'espère avant tout que les CD du coffret seront prochainement vendus séparément, ce qui, d'après certaines sources, serait prévu. A suivre...

Titres

01. Shine On You Crazy Diamond, Parts 1-5 (Live At Knebworth 1990)
02. Marooned Jam (The Division Bell Sessions)
03. One Slip (2019 Remix)
04. Lost For Words (Pulse Tour Rehearsal) 
05. Us And Them (Delicate Sound Of Thunder 2019 Remix)
06. Comfortably Numb (Live At Knebworth 1990)
07. Sorrow (2019 Remix)
08. Learning to Fly (Delicate Sound Of Thunder 2019 Remix)
09. High Hopes (Early Version) (The Division Bell Sessions)
10. On The Turning Away (2019 Remix)
11. Wish You Were Here (Live At Knebworth 1990)
12. Run Like Hell (Delicate Sound Of Thunder 2019 Remix)

samedi 2 mai 2020

Karen Dalton - It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best (1969)

Karen Dalton It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best
Karen Dalton - It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best
(1969)

Pourquoi écouter ce disque ?

Karen Dalton, le chaînon manquant entre Billie Holiday et Amy Winehouse. A moitié cherokee, à moitié irlandaise, cette personnalité complexe n'a cessé de fasciner les plus grands : Fred Neil, Nick Drake, Nick Cave ou encore Bob Dylan. Ce dernier l'a non seulement mentionnée lors de son discours de réception du Prix Nobel en 2016, mais il disait d'elle qu'elle était sa chanteuse préférée et que "sa voix était si unique. Pour la décrire, il faudrait être un poète". Sa carrière débute au début des années 60, au Greenwich Village. Elle chante le blues, la folk, la country comme personne, accompagnée de sa douze cordes ou de son banjo. Il faut attendre 1969 pour voir paraître son premier album au titre à rallonge : It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best. Il est tout à son image, étrange et envoûtant, aux saveurs insaisissables. D'ailleurs, il a failli ne jamais voir le jour. Karen refusait non seulement le système commercial, mais elle avait une peur bleue des studios pour cause de claustrophobie. C'est pourquoi la majorité des dix pistes ont été enregistrées en une seule prise, captant l'essence même de sa magie. Karen ne compose pas, elle réenchante littéralement les standards folks ou des airs traditionnels, pour en extraire toute la tristesse et le désespoir. A sa sortie, le disque ne se vendra pas, ni le suivant d'ailleurs. Artiste maudite à l'instar d'un Nick Drake, elle sombrera dans la déchéance, rongée par l'alcool et les drogues, jusqu'à sa disparition tragique en 1993, des suites d'un cancer provoqué par le SIDA contracté huit ans auparavant. Elle avait 55 ans. 

Musiciens

Karen Dalton : chant, guitare, banjo
Dan Hankin : guitare acoustique
Kim King : guitare électrique
Harvey Brooks : basse
Gary Chester : percussions

Titres

01. Little Bit Of Rain
02. Sweet Substitute
03. Ribbon Bow
04. I Love You More Than Words Can Say
05. In The Evening (It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best)
06. Blues On The Ceiling
07. It Hurts Me Too
08. How Did The Feeling Feel To You
09. Right, Wrong Or Ready
10. Down On The Street (Don't You Follow Me Down)


vendredi 1 mai 2020

Mr. So & So - Truths, Lies & Half Lies (2013)

Mr So & So Truths, Lies & Half Lies
Mr. So & So - Truths, Lies & Half Lies (2013)

Pourquoi écouter ce disque ? 

Que ce soit pour Anathema ou Mr. So & So, on ne peut que se réjouir de la place croissante occupée par leurs chanteuses respectives au fil du temps. Certes, Charlotte Evans n'est pas Lee Douglas, mais chacune de ses intervention rehausse le niveau déjà élevé de ce combo britannique trop rare. Fondé en 1989 par Dave Foster (guitares) et Shaun McGowan (chant, basse) qui partageaient leurs goûts communs pour Yes, Genesis, The Who et les Beatles, Mr. So & So a connu une histoire des plus mouvementée. Malgré un succès croissant durant les années 90, doublé d'un soutien marqué par Marillion, et en particulier Steve Rothery, le groupe s'est séparé à l'aube du XXIe siècle, confronté aux réalités économiques. Charlotte Evans, invitée aux chœurs sur leur premier album Compendium en 1994, était devenue un membre à part entière juste après sa sortie. Comme chacun le sait, rien n'est jamais définitif, en particulier dans le rock. Mr. So & So s'est donc reformé pour livrer le prometteur Sugarstealer en 2009, suivi par ce tout aussi intéressant Truths, Lies & Half Lies quatre ans après. Toujours accompagnés du batteur Stuart Browne et d'un nouveau claviériste, Andy Rigler, ils se sont amusés à explorer de nouveaux territoires musicaux comme le metal prog (Paperchase, Apophis) ou le Pink Floyd de l'ère Waters (Jingo). Charlotte chante seule en lead sur les enivrants Looking Glass, délicate ballade évoquant le Oldman de Janison Edge interprété par Sam Collins (Sue Element), et Breathe aux couleurs Mostly Autumn, époque Heather Findlay. Ailleurs, elle partage le chant avec Shaun, notamment sur les deux sommets du disque, You're Coming Home où ce dernier évoque avec une nostalgie touchante ses grands-parents, ainsi que le flamboyant Please, titre final avec sa montée toute progressive digne du meilleur des Beatles. Depuis la parution de Truths, Lies & Half Lies, Dave Foster s'en est allé rejoindre le Steve Rothery Band et Panic Room qu'il a quitté en 2018. Alors ? A quand un retour de Mr. So & So ?

Musiciens

Shaun McGowan : chant, basse, bouzouki, didgeridoo, cornemuse, banjo
Charlotte Evans : chant, percussions
Dave Foster : guitares, percussions
Andy Rigler : claviers
Stuart Browne : batterie

Titres

01. Paperchase
02. Apophis
03. Truths, Lies & Half Lies
04. House Of Dreams
05. Looking Glass
06. Jingo
07. You're Coming Home
08. Breathe
09. Time For Change
10. Compliance
11. Please