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dimanche 3 janvier 2021

Trees - Trees: 50th Anniversary Box Set (2020)

Trees 50th Anniversary Edition
Trees - Trees: 50th Anniversary Box Set (2020)

Pourquoi découvrir ce coffret ?

En seulement deux albums au début des années 70, Trees est entré dans la légende. Moins connu que ses contemporains Pentangle, Fairport Convention ou Steeleye Span, sa musique folk aux intonations prog et psyché n'en est pas moins raffinée. Édité chez Earth Recordings, ce coffret de quatre CD célèbre avec brio ses cinquante ans. Fondé en 1969 par les guitaristes David Costa et Barry Clarke, Trees devient un quintet suite à l'arrivée de Bias Boshell (basse, chant), Unwin Brown (batterie, percussions) et Celia Humphris au chant. Séparés en 1972, Costa, Boshell et Brown étant partis dès 1971, ils laissent à la postérité deux incontournables albums studios, The Garden Of Jane Delawney et On The Shore, bénéficiant chacun d'un excellent travail de remasterisation ici. Le troisième disque déjà édité avec la version CD d'On The Shore en 2007, propose des remix de cet album, plus deux démos inédites : Polly On The Shore et Streets Of Derry. Tout aussi intéressant, le quatrième CD présente lui aussi des démos inédites, des enregistrements de la BBC, deux titres enregistrés en 2007 par tout le groupe à l'exception de Brown remplacé par Mark Roberts, et deux enregistrements live de 2018, She Moved Thro' The Fair et Murdoch, du On The Shore Band, tribute band fondé par Costa et Boshell cette même année. Ce dernier, après la séparation du groupe, a joué un temps au sein de Barclay James Harvest puis des Moody Blues. Disparu en 2008, Brown a suivi une carrière d'enseignant, tandis que Clarke est devenu bijoutier et Costa directeur artistique. Celia Humphris s'est retirée dans le sud de la France, elle a prêté sa voix à quelques projets, notamment au merveilleux Talking With Strangers de sa contemporaine Judy Dyble, première chanteuse de Fairport Convention.

Titres

The Garden of Jane Delawney 
01. Nothing Special
02. The Great Silkie
03. The Garden Of Jane Delawney
04. Lady Margaret
05. Glasgerion
06. She Moved Thro' The Fair
07. Road
08. Epitaph
09. Snail's Lament

On The Shore 
01. Soldiers Three
02. Murdoch
03. Streets Of Derry
04. Sally Free And Easy
06. Fool
07. Adam's Toon
08. Geordie
09. While The Iron Is Hot
10. Little Sadie
11. Polly On The Shore

Fore & After (Part 1)
01. Soldiers Three (Remix 2007)
02. Murdoch (Remix 2007)
03. Streets Of Derry (Remix 2007)
04. Geordie (Remix 2007)
05. Polly On The Shore (Remix 2007)
06. Fool (Remix 2007)
07. Polly On The Shore (demo 1970) Previously unreleased
08. Streets of Derry (demo 1970) Previously unreleased

Fore & After (Part 2)
01. She Moved Thro' The Fair (Demo 1969)
02. Pretty Polly (Demo 1969)
03. The Great Silkie (BBC 1970) Previously unreleased
04. Soldier's Three (BBC 1970) Previously unreleased
05. Little Black Cloud (demo 1969)
06. Forest Fire (BBC 1970)
07. She Moved Thro' The Fair (Live at Cafe Oto 2018)
08. Murdoch (Live at Cafe Oto 2018) 
09. Black Widow (2007)
10. Little Black Cloud Suite (2007)

Vidéos

The Garden Of Jane Delawney : lien vidéo ici

Lady Margaret : lien vidéo ici

Polly On The Shore : lien vidéo ici

Murdoch : lien vidéo ici

Sally Free And Easy : lien vidéo ici

vendredi 20 novembre 2020

Dust On The Nettles: A Journey Through The British Underground Folk Scene 1967-72 (2015)

The British Underground Folk Scene
Dust On The Nettles:
A Journey Through The British Underground Folk Scene
1967-72
(2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Cette compilation en trois volumes offre un vaste panorama du folk britannique renaissant des années 1967 à 1972, dans toute sa diversité. 63 titres, autant d'artistes d'une époque bénie des dieux sur le plan musical explorant toutes les facettes de ce courant underground, des plus traditionnels comme Anne Briggs aux plus extravagants tels que Comus. Magnet, Chimera, Oberon, Mother Nature, Agincourt, Chrissie Quayle, autant de noms oubliés aujourd'hui mais qui, en leur temps ont donné naissance ou contribué à développer le folk électrique, l'acid folk, le folk progressif ou bien le folk psychédélique à l'instar des Fairport Convention, Steeleye Span, Pentangle, The Incredible String Band, qui ont, eux, vu leur aura traverser les âges, tout comme dans une moindre mesure Trees, Bridget St. John, Vashti Bunyan ou encore Spirogyra, Dando Shaft et Shelagh McDonald . On notera au passage qu'une des spécificités de ce mouvement est la forte présence de voix féminines, près de la moitié ici, alors qu'elles étaient quasiment absentes au sein de leurs contemporains hard ou prog, exception faite de Renaissance et Curved Air pour ces derniers. Je ne saurais trop vous conseiller l'écoute de ces trois disques, voyage vers un passé succulent où l'imagination stimulée par les lectures de Tolkien ou Lewis Carroll semblait sans limites. 

Crédits


1.01. LET NO MAN STEAL YOUR THYME – The Pentangle
1.02. WILLOW’S SONG (FROM THE WICKER MAN) – Magnet
1.03. COME ALL YOU TRAVELLERS – Wight
1.04. LOVE IS A FUNNY THING – Spirogyra
1.05. IMAGES OF PASSING CLOUDS – Gary Farr
1.06. PEEK STRANGELY AND WORRIED EVENING – Synanthesia
1.07. GLASS OF WATER – Bob & Carole Pegg
1.08. WINTER IS BLUE – Vashti Bunyan
1.09. WINTER IS A COLOURED BIRD – Comus
1.10. THE SEAGULLS SCREAM – Chrissie Quayle
1.11. STORIES OF JESUS – Clive Palmer
1.12. AMANDA – Steve Peregrin Took’s Shagrat
1.13. CURIOUS CRYSTALS OF UNUSUAL PURITY – Bridget St. John
1.14. ROSES FOR COLUMBUS – Mark Fry
1.15. TILL THE MORNING COMES – Dando Shaft
1.16. BLACK GIRL – Mary-Anne
1.17. THE GARDEN OF JANE DELAWNEY – Trees
1.18. WEIRDSONG OF BREAKING THROUGH AT LAST – Principal Edwards Magic Theatre
1.19. MINAS TIRITH – Oberon
1.20. PRISONERS, VICTIMS, STRANGERS, FRIENDS – Paper Bubble

2.01. PILGRIM – Gerald Moore
2.02. RIVER LANE – Melton Constable
2.03. WAY OUT HERMIT – Moonkyte
2.04. ALL THINGS ARE QUITE SILENT – Steeleye Span
2.05. UPON REFLECTION – Heron
2.06. LOVE IS COME AGAIN – Parchment
2.07. STARGAZER – Shelagh McDonald
2.08. THERE ARE NO GREATER HEROES – Tony Caro & John
2.09. VISIONARY MOUNTAINS – Joan Armatrading
2.10. GLOW OF THE FIRELIGHT – Tuesday
2.11. SEARCHING FOR LAMBS – Warm Gold
2.12. SAMANTHA CAROL FRAGMENTS – Benjamin Delaney Lion
2.13. FOTHERINGAY – Fairport Convention
2.14. YOU KNOW WHAT HAS TO BE – Frozen Tear
2.15. MEANWHILE BACK IN THE FOREST – Hunt Lunt & Cunningham
2.16. FIRST GIRL I LOVED – The Incredible String Band
2.17. HALFDAN’S DAUGHTER – The Moths
2.18. THE MUTANT – Trader Horne
2.19. MEETING BY THE MOONLIGHT MILL – Dry Heart
2.20. HIGHWAYS (MISTY MIST) – Tyrannosaurus Rex
2.21. GABILAN – Duncan Browne
2.22. SAND ALL YELLOW – Kevin Coyne

3.01. GARDEN SONG – Bill Fay
3.02. MUSIC OF THE AGES – C.O.B.
3.03. A SONG FOR THE SYSTEM – Everyone Involved
3.04. THE COLOUR IS BLUE – Country Sun
3.05. SILENT VILLAGE – Wild Country
3.06. WELCOME TO THE CITADEL – Marc Brierley
3.07. THE EVIL VENUS TREE – The Occasional Word
3.08. STANDING ON THE SHORE – Anne Briggs
3.09. KIND SIR – Agincourt
3.10. EAGLE – Mick Softly
3.11. ROSEMARY HILL – Fresh Maggots
3.12. THE HAPPY KING – Music Box
3.13. ME AND MY KITE – Fuchsia
3.14. WIZARD SHEP – The Sun Also Rises
3.15. SCARBOROUGH FAIR – Folkal Point
3.16. PRISONER – Marie Celeste
3.17. PATRICE – Simon Finn
3.18. GIRL OF THE COSMOS – Shide & Acorn
3.19. ELEGY TO A DEAD KING – Chimera
3.20. SILENCE RETURNS – Beau
3.21. ORANGE DAYS AND PURPLE NIGHTS – Mother Nature

Vidéos

Fairport Convention - Fotheringay : lien vidéo ici

Trees - The Garden Of Jane Delawney : lien vidéo ici

Joan Armatrading - Visionary Mountains : lien vidéo ici

Anne Briggs - Standing On The Shores : lien vidéo ici

vendredi 17 avril 2020

Milk Of The Tree: An Anthology Of Female Vocal Folk And Singer-Songwriters 1966-73 (2017)

An Anthology Of Female Vocal Folk
Milk Of The Tree:
An Anthology Of Female Vocal Folk And Singer-Songwriters 1966-73
(2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Rock progressif et chanteuses... un mélange peu courant, ni à la naissance du genre à la fin des années 60, ni à son apogée durant la décennie suivante, exception faite de Renaissance et Curved Air. Il n'en est pas de même pour un autre courant musical contemporain, le folk, illuminé par une multitude de voix d'essence divine. Que ce soit aux États-Unis ou de l'autre côté de l'Atlantique, au Royaume-Uni, des femmes prirent la parole ; elles (en)chantèrent le monde. Elles s'appelaient Sandy Denny, Joan Baez, Laura Nyro, Linda Ronstadt, Nico ou Marianne Faithfull pour les plus connues. Leurs groupes ? Pentangle, Trees, Eclection, Spyrogira, Jude, Chimera, Mellow Candle et bien d'autres encore. Elles jouaient leur musique folk teintée de rock, de prog, de psychédélisme dans des clubs, des pubs et sur les campus universitaires. Tout un univers s'ouvrait à elles, porteuses de messages de paix et d'amour, évoquant aussi leurs souffrances dans ce monde d'hommes et ses injustices. A travers l'anthologie incontournable Milk Of The Tree, réunissant 3 CD, 60 titres pour 4 heures de musique, devenez les témoins privilégiés de cette époque faste, où tout a commencé. 

Crédits

1.01 Melanie – Do You Believe
1.02 Joan Baez – Blessed Are…
1.03 The Pentangle – Light Flight
1.04 Dana Gillespie – Foolish Seasons
1.05 Judy Roderick – Someone to Talk My Troubles to
1.06 John & Beverley Martyn – Auntie Aviator
1.07 The Serpent Power – Flying Away
1.08 Joan Armatrading – It Could Have Been Better
1.09 Jude – Morning Morgantown
1.10 Mandy More – If Not by Fire
1.11 Laura Nyro – Upstairs by a Chinese Lamp
1.12 Susan Pillsbury – I Thought I Knew the Answers
1.13 Jaki Whitren – Give Her the Day
1.14 Wendy & Bonnie – By the Sea
1.15 Jackie DeShannon – Come and Stay With Me
1.16 Marianne Faithfull – Something Better
1.17 Spirogyra – An Everyday Consumption Song
1.18 Polly Niles – The Milk of the Tree
1.19 Nico – Chelsea Girls
1.20 Mary-Anne – Reverie for Roslyn

2.01 The Stone Poneys – Different Drum
2.02 Eclection – Please (Mk. II)
2.03 Jade – Five of Us
2.04 The Simon Sisters – Who Has Seen the Wind?
2.05 Judee Sill – Jesus Was a Cross Maker
2.06 The Woods Band – January’s Snows
2.07 Trader Horne – In My Loneliness
2.08 Janis Ian – Society’s Child (Baby I’ve Been Thinking)
2.09 Lily and Maria – I Was
2.10 Mellow Candle – Feeling High
2.11 Tomorrow Come Someday – Tomorrow Come Someday
2.12 Julie Covington – My Silks and Fine Array
2.13 Norma Waterson – Red Wine and Promises
2.14 Mr Fox – Mr Fox
2.15 Buffy Sainte-Marie – The Dream Tree
2.16 The Academy – Munching the Candy
2.17 Sandy Denny – Late November
2.18 Hendrickson Road House – Tomorrow Your Sorrow
2.19 Chuck & Mary Perrin – Mornings
2.20 Lesley Duncan – Mr Rubin

3.01 Chimera – Come Into the Garden
3.02 Diane Hildebrand – Early Morning Blues and Greens
3.03 Susan Christie – Rainy Day
3.04 Bridget St John – Autumn Lullaby
3.05 Principal Edwards Magic Theatre – Ballad (Of the Big Girl Now and a Mere Boy)
3.06 Ruthann Friedman – Windy
3.07 Design – The Lonely
3.08 Shelagh McDonald – Mirage
3.09 Mary Hopkin – Aderyn llwyd (Sparrow)
3.10 Vashti Bunyan – Love Song
3.11 Bonnie Dobson – Winter’s Going
3.12 Anne Briggs – Sandman’s Song
3.13 The Bunch – When Will I Be Loved
3.14 Carolanne Pegg – The Lady and the Well
3.15 Margo Guryan – Think of Rain
3.16 Ithaca – Story of Our Time / Beneath This Sky
3.17 Trees – Murdoch
3.18 The Sallyangie – Banquet on the Water
3.19 Emily Muff – Pass the Night
3.20 Mimi Fariña – Morgan the Pirate



dimanche 16 octobre 2016

Trees - On The Shore (1970)

Trees On The Shore
Trees - On The Shore (1970)
On The Shore sort seulement quelques mois après The Garden Of Jane Delawney, à la fin de l'année 1970.

D'entrée, sa pochette intrigue avec cette petite fille jetant de l'eau dans un parc. Elle est l'œuvre de Storm Thorgesen d'Hipgnosis. Lui et sa société deviendront mondialement célèbre pour leur travail avec Renaissance, Led Zeppelin et, surtout, Pink Floyd. En réalité, la jeune fille se nomme Katherine Meehan, elle n'est autre que la fille de Tony Meehan, ancien batteur de Cliff Richard au sein des Shadows. 

A l'image de cette pochette, On The Shore est bien plus sombre que son prédécesseur duquel se dégageait une certaine légèreté, voire naïveté. Néanmoins, il est bien plus abouti grâce à des compositions qui ont gagné en maturité. Bias Boshell en signe trois, dont une avec David Costa, Fool à l'excellent jeu de guitare. Les deux autres sont While The Iron Is Hot qui évoque les grèves minières du siècle précédent, et Murdoch. Incontestablement une des meilleures de l'album, cette chanson a été composée dans la maison de sa mère au Pays de Galles, suite à un rêve. Elle trouve son inspiration dans la nature environnante encore à l'état sauvage du nord de cette région. Ironie de l'histoire, la maison sera rachetée quelques années plus tard par Celia Humphris et son mari. 

Sally Free And Easy, l'épique de l'album dépassant les dix minutes, est à l'origine une composition du chanteur folk Cyril Tawney. Introduite au piano par Boshell, elle a été enregistrée en une seule prise avec Tony Cox, le producteur, à la basse. Seule la seconde voix de Celia a été ajoutée ultérieurement. D'ailleurs, elle figure toujours parmi ses favorites aux côtés The Garden Of Jane Delawney et Snail's Lament du précédent disque.

Les six titres restants sont des chansons traditionnelles comme Adam's Toon composée par un troubadour au XIIIe siècle, ou Soldiers Three avec ses paroles en ancien français, datant de l'époque élisabéthaine. Dave Swarbrick l'avait auparavant enregistrée avant d'intégrer Fairport Convention. 

On The Shore est un album à la fois folk, psychédélique et progressif. Contrairement aux autres formations contemporaines, la guitare électrique occupe bien plus d'espace. L'ensemble est porté par Celia Humphris. Souvent située à juste titre entre Sandy Denny et Annie Haslam, sa voix est divine.

Le groupe se séparera peu de temps après sa sortie. Une nouvelle mouture officiera jusqu'en 1973 sans Boshell ni Brown, mais aucun autre album ne sera enregistré. Par la suite, Celia se mariera et fondera une famille. Elle fera de rares réapparitions comme en 2009, sur le magnifique Talking With Strangers de Judy Dyble, aux côtés de Jacqui McShee



Musiciens


Celia Humphris : chant
Barry Clarke : guitares
David Costa : guitares, dulcimer
Bias Boshell : basse, piano, guitare, chant
Unwin Brown : batterie, percussions, chant

Tony Cox : basse
Michael Jefferies : harpe

Titres


01. Soldiers Three
02. Murdoch
03. Streets Of Derry
04. Sally Free And Easy
05. Fool
06. Adam's Toon
07. Geordie
08. While The Iron Is Hot
09. Little Sadie
10. Polly On The Shore    

vendredi 14 octobre 2016

Trees - The Garden Of Jane Delawney (1970)

Trees The Garden Of Jane Delawney
Trees - The Garden Of
Jane Delawney (1970)
Contemporain de Fairport Convention, Pentangle et Steeleye Span, Trees ne connaîtra pas le même succès. Et pourtant, ce quintet londonien publiera coup sur coup deux albums de très haute tenue : The Garden Of Jane Delawney suivi de On The Shore quelques mois plus tard. 

Formé en 1969 par les guitaristes David Costa et Barry Clarke, ce noyau est rapidement rejoint par des amis d'amis que sont le bassiste Bias Boshell, le batteur Unwin Brown et la céleste chanteuse Celia Humphris. Celle-ci fréquentait alors la même école d'art dramatique que Jane Seymour et avait l'ambition de devenir actrice. 

En 1970, sort leur premier album The Garden Of Jane Delawney. Il s'inscrit tout droit dans la mouvance folk électrique menée par Fairport Convention. Trees pousse même le mimétisme jusqu'à reprendre She Moved Thro' The Fair, magnifique ballade traditionnelle irlandaise fraîchement interprétée par Sandy Denny sur l'album What We Do On Our Holidays (1969). Si les deux formations comptent toutes deux une chanteuse à la voix féerique, la comparaison s'arrête là. Trees a son identité propre et The Garden Of Jane Delawney est là pour le démontrer. 

Sur ses neuf titres, quatre sont des réadaptations de chansons du folklore britannique parmi lesquelles The Great Silkie. Originaire des îles Orcades situées au nord de l'Écosse, cette complainte relate l'histoire d'une femme qui découvre que le père de son enfant n'est autre qu'un selkie, créature mythologique mi-humaine mi-phoque. Maddy Prior livrera sa version sur Ravenchild en 1999, ainsi que Barbara Dickson (In Concert). 

Les cinq autres sont des compositions originales essentiellement écrite par Boshell. Bien meilleur musicien que ses collègues, on le retrouvera dans les années 80 aux côtés des Moody Blues et de Barclay James Harvest. La plus intéressante de toutes est sans aucun doute la chanson titre The Garden Of Jane Delawney de laquelle se dégage une aura mystérieuse. Écrite dès 1965, Boshell n'a jamais pu l'expliquer, ni su qui était cette Jane Delawney. Elle lui est venue comme ça. Encore aujourd'hui elle figure parmi les favorites de Celia aux côtés de Snail's Lament. Françoise Hardy, All About Eve, Dark Sanctuary et les néerlandais d'Ygdrassil en donneront tour à tour leur version. 

Aussi surprenant que cela puisse paraître, The Garden Of Jane Delawney a extrêmement bien vieilli. Il offre, à qui prendra le temps de l'écouter, une originale combinaison de guitares électriques ou acoustiques, de percussions et de voix pure, doublée d'un jeu de basse des plus subtils.


Musiciens


Celia Humphris : chant
Barry Clarke : guitares
David Costa : guitares
Bias Boshell : chant, basse, guitare
Unwin Brown : batterie

Titres


01. Nothing Special
02. The Great Silkie
03. The Garden Of Jane Delawney
04. Lady Margaret
05. Glasgerion
06. She Moved Thro' The Fair
07. Road
08. Epitaph
09. Snail's Lament    

samedi 24 septembre 2016

Judy Dyble - Talking With Strangers (2009)

Judy Dyble Talking With Strangers
Judy Dyble - Talking With Strangers
(2009)
Talking With Strangers est le genre d'album que l'on aimerait découvrir plus souvent. Tout y est volupté, douceur, émerveillement.

Sorti en 2009, il marque le retour sur le devant de la scène de Judy Dyble. Certes, trois autres essais en solo demeurés confidentiels l'ont précédés : Enchanted Garden en 2004, puis Spindle et The Whorl, tous deux en 2006. Mais, Talking With Strangers demeure indiscutablement son œuvre la plus accomplie.

Coproduit et coécrit par Tim Bowness de No-Man et Alistair Murphy, il réunit une pléiade de grands noms : Ian McDonald (King Crimson, Foreigner), Robert Fripp (King Crimson), Simon Nicol (Fairport Convention), Pat Mastelotto (King Crimson), Rachel Hall (future Big Big Train) ainsi que les divines chanteuses Julianne Regan (All About Eve), Jacqui McShee (Pentangle) et Celia Humphris (Trees). 

D'inspiration plutôt folk, il comporte quelques clins d'œil au mouvement progressif. C'est La Vie est une magnifique reprise d'Emerson, Lake & Palmer qui se trouve à l'origine sur leur cinquième album studio, Works Volume 1 (1977). Le morceau final Harpsong débute comme une simple chanson folk sur laquelle Judy pose sa délicate voix et joue quelques notes répétitives d'autoharpe. Puis, il s'aventure dans une digression progressive éblouissante d'une vingtaine de minutes. 

Chanson autobiographique, elle raconte avec pudeur la vie de Judy, véritable légende du folk/rock peu connue du grand public. Sa carrière débute dans les années 60 lorsqu'elle devient la première chanteuse de Fairport Convention. Elle participe à leur premier album éponyme disponible en 1968 avant d'être remplacée par Sandy Denny. Par la suite, elle rejoint le trio Giles, Giles & Fripp avec son petit ami de l'époque Ian McDonald. Après son départ, les musiciens prendront le nom de King Crimson et deviendront un des piliers du rock progressif. Jusqu'en 1973, elle collabore de manière éphémère à d'autres formations comme Trader Horn. Puis, elle décide de se retirer du circuit musical après avoir rencontré celui qui deviendra son mari. Elle fondera alors une famille et deviendra bibliothécaire. Elle continuera à faire quelques apparitions ponctuelles lors des conventions annuelles de Fairport Convention pour le plus grand plaisir de leurs fans qui ne l'ont pas oubliée. La plus marquante d'entre elles sera celle de 1997 fêtant les trente ans du groupe.

Talking With Strangers symbolise donc son véritable retour avec comme ambition affichée, celle de réaliser un album des plus attachants doté d'une grande sensibilité, tout à son image. 

Judy Dyble Talking With Strangers
Judy Dyble - Talking With Strangers
(2009)

Musiciens


Judy Dyble : chant, autoharpe

Tim Bowness : chant, guitare électrique
Celia Humphris : chant
Jacqui McShee : chant
Julianne Regan : chant
Alistair Murphy : guitares, claviers
Robert Fripp : guitare électrique
Harry Fletcher : guitare électrique
Paul Robinson : guitare électrique
Jeremy Salmon : guitare électrique
Simon Nicol : guitare acoustique
John Gillies : guitare acoustique
Marc Fletcher : basse
Pat Mastelotto : batterie, percussions
Ian McDonald : flûte, saxophone, ukulélé
Rachel Hall : violon
Laurie A'Court : saxophone
Sanchia Pattinson : hautbois

Titres


01. Neverknowing
02. Jazzbirds
03. C'est La Vie
04. Talking With Strangers
05. Dreamtime
06. Grey October Day
07. Harpsong