dimanche 29 août 2021

Magenta - Angels And Damned: 20th Anniversary Show (2021)

Magenta Angels And Damned
Magenta - Angels And Damned: 20th Anniversary Show
(2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

C'est beau d'avoir vingt ans. Le 19 mai 2019, Magenta a célébré cet événement sur la scène du Arlington Arts Centre de Newbury entouré de quelques invités. Réunissant deux CD et deux DVD, Angels And Damned est le témoignage de cette soirée mémorable, d'un groupe au sommet de sa forme. L'instrumental Opus 3, durant lequel défile des photos du groupe prises à différentes époques, ouvre la cérémonie. Gluttony lui succède, et là le spectacle commence vraiment. Rob Reed, le boss, est aux claviers, le génial Chris Fry s'occupe des guitares, Dan Nelson et Jify Griffiths formant à eux deux une rythmique d'enfer sont respectivement à la basse et à la batterie, tandis que la divine Christina Booth, au sourire enchanteur, ensorcelle son public. Chacun des albums de leur riche discographie se trouve représenté par au moins un titre, Seven (Gluttony), Metamorphosis (The Ballad Of Samuel Layne), Chameleon (Red), The Twenty Seven Club (Pearl, The Lizard King), We Are Legend (Trojan), mais ceux sont leur tout premier disque Revolutions ainsi que le sublime concept-album Home qui sont mis à l'honneur ce soir. Si Lightspeed, cinquième section de Man The Machine, et The Warning sont de belles surprises, l'épique The Withe Witch marque l'apothéose du concert dans sa version démentielle, tant par la mise en scène que la qualité d'interprétation. Du Magenta vibrant, comme on l'aime, tout comme le mélancolique Home joué en quasi-intégralité avec un Peter Jones (Tiger Moth Tales, Camel) bluffant au saxophone sur Moving On. Il réapparaîtra ensuite sur un The Ballad Of Samuel Layne grandiose, autre moment fort de la soirée, puis sur Red, The Lizard King et le Spectral Mornings de Steve Hackett, rejoint sur scène par David Longdon du Big Big Train. Le tableau ne serait pas complet sans mentionner l'impressionnante prestation de Simon Brittlebank aux percussions, ni celle de Katie Axelsen à la flûte et de Karla Powell au hautbois. Cette dernière jouait déjà avec Magenta lors du Live At Real World en 2010, puis a refait surface pour les lives We Are Seven et Acapela. Juste un petit regret de cette prestation magique, qu'aucun titre de Masters Of Illusion n'ait été joué, mais l'album était encore en cours de préparation. Pour le reste, c'est un sans-faute. 

Musiciens

Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, chant
Chris Fry : guitares, chant
Dan Nelson : basse
Jify Griffiths : batterie

Pete Jones : saxophone, chant
David Longdon : chant
Simon Brittlebank : percussions
Katie Axelsen : flûte
Karla Powell : hautbois

Titres

1.01. Opus 3
1.02. Gluttony
1.03. This Life
1.04. Hurt
1.05. Moving On
1.06. Towers Of Hope
1.07. Demons
1.08. Morning Sunlight
1.09. The Dream
1.10. The Visionary
1.11. Journey’s End
1.12. Lightspeed
1.13. The Warning

2.01. Trojan
2.02. Pearl
2.03. The Ballad Of Samuel Layne
2.04. Red
2.05. The White Witch
2.06. Spectral Mornings
2.07. The Lizard King

Vidéos

The Ballad Of Samuel Layne : lien vidéo ici

Gluttony : lien vidéo ici

trailer : lien vidéo ici

dimanche 22 août 2021

Renaissance - 50th Anniversary: Ashes Are Burning - An Anthology - Live In Concert (2021)

Renaissance 50th Anniversary
Renaissance - 50th Anniversary: Ashes Are Burning -
An Anthology - Live In Concert (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Qui aurait imaginé en 1969 que Renaissance, ce nouveau groupe fondé par deux anciens des Yardbirds, Keith Relf et Jim McCarty, fêterait ses cinquante ans ? Pas grand monde, voire personne. Pour commémorer cet événement, un concert exceptionnel a été donné le 12 octobre 2019, au Keswick Theatre de la ville de Glenside (États-Unis). Des origines (1969-70), il ne reste aucun membre, McCarty a été convié ce soir-là en tant qu'invité sur deux titres. De l'âge d'or (1971-1980), seule demeure l'éblouissante chanteuse Annie Haslam sur laquelle le temps n'a pas de prise. Elle est entourée sur scène de Rave Tesar qui l'accompagne depuis la fin des années 90, de Mark Lambert qui avait fait brièvement fait partie du groupe dans les années 80 et qui remplace désormais le regretté Michael Dunford à la guitare, du bassiste Leo Traversa, du second claviériste Geoffrey Langley, de Frank Pagano à la batterie et du Renaissance Chamber Orchestra. Pour la petite histoire, Renaissance avait proposait un concert au même endroit deux ans auparavant, qui avait donné lieu à A Symphonic Journey (2018) avec exactement les mêmes musiciens, à l'exception du batteur qui était alors Charles Descarfino. Celui-ci est toutefois présent pour cet anniversaire car il occupe désormais le poste de percussionniste au sein du… Renaissance Chamber Orchestra. D'essence sophistiquée, la musique de Renaissance déploie ici toute sa dramaturgie symphonique grâce à la présence de ce dernier. En un peu plus d'une heure trente, le groupe revisite quelques-uns des meilleurs titres de son répertoire extraits de leurs albums cultes, Ashes Are Burning, Turn Of The Cards, Scheherazade And Other Stories, Novella et A Song For All Seasons, le mieux représenté avec Opening Out, Day Of The Dreamer et Song For All Seasons. Annie n'a pas oublié Island, single du Renaissance de la première époque qu'elle avait interprété lors de son audition pour intégrer le groupe devant un McCarty venu ce soir la rejoindre pour le jouer à ses côtés. Il réapparaît également pour Ashes Are Burning, épique faramineux au solo de guitare incandescent. Incontestablement, l'ombre des absents et/ou disparus plane tout au long du set, la parolière Betty Thatcher, la première chanteuse Jane Relf, son frère Keith, Michael Dunford, John Tout, John Camp, Terence Sullivan et bien d'autres encore. En cinquante ans, Renaissance a vu passé en son sein nombre de musiciens qui ont compté sur la scène prog comme John Hawken (Strawbs, Vinegar Joe), John Wetton (Roxy Music, Asia, King Crimson), Gavin Harrison (Porcupine Tree, King Crimson), Mickey Simmonds (Fish, Mike Oldfield) ou Tom Brislin (Yes, Kansas). La légende continue, profitons-en.

Musiciens

Annie Haslam : chant
Rave Tesar : claviers, direction musicale
Mark Lambert : guitares, chœurs
Leo Traversa : basse, chœurs
Geoffrey Langley : claviers, chœurs
Frank Pagano : batterie, percussions, chœurs

Jim McCarty : guitare, chœurs

The Renaissance Chambers Orchestra

Titres

1.01. Carpet Of The Sun
1.02. Ocean Gypsy
1.03. Running Hard
1.04. Midas Man
1.05. Symphony Of Light
1.06. Island

2.01. Opening Out
2.02. Day Of The Dreamer
2.03. Mystic And The Muse
2.04. A Song For All Seasons
2.05. Ashes Are Burning

Vidéos

Mystic And The Muse : lien vidéo ici

Ashes Are Burning : lien vidéo ici

jeudi 19 août 2021

Ange - Trianon 2020 : Les 50 Ans (2020)

Ange Trianon 2020 Les 50 Ans
Ange - Trianon 2020 : Les 50 Ans (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Aujourd'hui c'est la fête chez l'apprenti sorcier ! Ange a 50 ans. Et devinez ce qu'il a préparé à ses fans ? Un concert phénoménal enregistré les 31 janvier et 1er février 2020, au Trianon. Ils étaient tous là, ou presque, tous ceux qui ont participé à l'aventure angélique. Les historiques, les frères Décamps, Christian et Francis, avec Daniel Haas, l'équipe actuelle, Tristan Décamps, Hassan Hajdi, Thierry Sidhoun, Benoit Cazzulini, et ceux qui ont marqué en leur temps la musique d'Ange, Serge Cuenot, Laurent Sigrist, Jean-Claude Potin pour les années 80, Fabrice Bony, Hervé Rouyer pour les années 90, et la radieuse Caroline Crozat pour la première décennie du nouveau millénaire. En cette soirée exceptionnelle marquée par le sceau du Diable, elle réapparaît aux côtés de Didou l'accordéoniste pour une interprétation folle de Fou ! avant de s'acoquiner avec Tristan jusqu'à Crever D'Amour. Elle revient ensuite pour l'improbable Collines Roses, un des titres les plus étranges de la carrière du groupe qui, à mon avis, aurait rencontré un succès certain s'il avait été diffusé sur les ondes et bénéficié d'une promotion médiatique. Mais, comme le dit si bien Christian, le Père, Ange est le plus célèbre groupe français à être passé inaperçu. Ainsi va la vie… Mais c'est à eux, et à eux seuls, que l'on doit ces monuments que sont Le Soir Du Diable, Fils De Lumière, Sur La Trace Des Fées, Ode A Emile, La Gare De Troyes ou encore Vu D'Un Chien, Le Ballon De Billy,  Quasimodo. S'il ne fallait retenir qu'un seul titre de cet inépuisable répertoire, pour ma part, ce serait sans hésiter le sublime Capitaine Cœur De Miel et son final dantesque, à faire pleurer. Que c'est bon… que c'est bon d'avoir croisé la route de ces saltimbanques, tous fils de lumière (et de Mandrin) chantant le paradis. Ils sont exceptionnels. Ils sont éternels. Ils sont Ange.

Musiciens

Christian Décamps : chant, claviers, guitare
Tristan Decamps : claviers, chant
Hassan Hajdi : guitares
Thierry Sidhoum : basse
Benoît Cazzulini : batterie, percussions

Francis Decamps : claviers, accordéon, chant
Daniel Haas: basse, guitare
Serge Cuenot : guitare
Laurent Sigrist : basse
Jean-Claude Potin : batterie, percussions
Fabrice Bony : batterie, percussions
Hervé Rouyer : batterie, percussions
Caroline Crozat : chant
Chœur de Chauffe : chant

Titres

1.01. Caricatures (Narration)
1.02. Le Chien, La Poubelle Et La Rose (Ouverture) 
1.03. Dignité 
1.04. Le Soir Du Diable 
1.05. Fils De Lumière
1.06. Les Longues Nuits D'Isaac 
1.07. Sur La Trace Des Fées 
1.08. Ode A Émile
1.09. Réveille-toi! 
1.10. Capitaine Cœur De Miel 
1.11. Vu D'Un Chien 

2.01. La Gare De Troyes 
2.02. Là Pour Personne 
2.03. Fou! 
2.04. Crever D'Amour (Prélude) 
2.05. Le Ballon De Billy
2.06. Quasimodo 
2.07. La Voiture A Eau 
2.08. Le Rêve Est A Rêver 
2.09. Collines Roses

3.01. À L'Ombre Des Pictogrammes / La Colère Des Dieux (Instrumental) 
3.02. L'Autre Est Plus Précieux Que Le Temps
3.03. Ces Gens-là
3.04. Hymne A La Vie 

Titres

Capitaine Cœur De Miel : lien vidéo ici


Sur La Trace Des Fées : lien vidéo ici

dimanche 15 août 2021

Nine Skies - Live @ Prog En Beauce (2021)

Nine Skies Live Prog en Beauce
Nine Skies - Live @ Prog En Beauce (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Il était une fois des gens dans une salle. Ils écoutaient, regardaient, admiraient des magiciens, des musiciens, des artistes. De cette époque, pas si lointaine, nos amis de Nine Skies nous envoient une carte postale. Elle nous dit : "Gardez espoir"... Enregistré le 26 octobre 2019, lors de la septième et dernière édition à ce jour du festival Prog en Beauce, cet album live des Niçois révèle un groupe épatant sur scène. Si l'on en croit les paroles d'Eric Bouillette, guitariste et fondateur de Nine Skies, il s'agit là de leur tout premier concert. C'est à peine croyable tant leur prestation est impressionnante. En cette soirée exceptionnelle, ils sont sept, manque le saxophoniste Laurent Benhamou. Eric, David Darnaud et Alexandre Lamia jouent des guitares, Bernard Hery de la basse, Fabien Galia de la batterie, Anne-Claire Rallo des claviers et l'incroyable Aliénor Favier est au chant. Son fabuleux timbre de voix m'évoque celui de la grande Tracy Hitchings, ex-Landmarq. A l'instar d'un Fish, elle est littéralement habitée, donnant vie à chacune des chansons, leur apportant même une dimension encore plus grandiose, voire tragique, dans les versions revisitées, celles enregistrées à l'origine par des voix masculines comme Return Home ou le splendide Sweetheart Grips extrait de l'album du même nom, un petit chef d'œuvre. Le set est partagé entre les morceaux de ce disque et ceux de Return Home, leur tout premier opus sorti en 2017. Je n'en ai pas la certitude, mais je pense que ce Live @ Prog En Beauce a aussi été pensé comme un hommage à tous ces passionnés qui, souvent bénévolement, font vivre la musique, celle délaissée par les médias de masse, à travers les festivals. Crée en 2013, le Prog en Beauce a accueilli, au fil des années, certaines des meilleures formations prog à chant féminin, parmi lesquelles Albion, Children In Paradise, Karnataka, Magenta, Mostly Autumn, Weend'ô, et, bien entendu, Nine Skies. Merci à eux.

Musiciens

Aliénor Favier : chant
Eric Bouillette : guitares
David Darnaud : guitares
Alexandre Lamia : guitarse, piano
Anne Claire Rallo : claviers
Bernard Hery : basse
Fabien Galia : batterie

Titres

01. Burn My Brain
02. Return Home
03. Eric's Speech
04. Season Of Greed
05. Catharsis
06. Sweetheart Grips
07. Eric's Speech #2 and band presentation
08. Soldiers Of Shame 
09. Fields Of Perdition
11. A Way Back (Return Home Part II) 

Vidéos

Burn My Brain : lien vidéo ici

Return Home : lien vidéo ici

jeudi 12 août 2021

Luar Na Lubre - Ao Vivo (2010)

Luar Na Lubre Ao Vivo
Luar Na Lubre - Ao Vivo (2010)

Pourquoi écouter ce disque ?

Pour ses vingt-cinq ans de carrière, Luar Na Lubre s'offre son premier album live, Ao Vivo. Il a été enregistré en janvier 2009 à La Corogne, plus grande ville de la Galice, région la plus occidentale de l'Espagne continentale, ancrée dans la tradition celtique à l'instar de notre Bretagne. Dès l'ouverture du concert, la suite instrumentale Costa Da Morte reprenant différents thèmes folkloriques, invite à un voyage musical à travers cette terre ancestrale et authentique. Durant toutes ces années, le "groupe du soleil", ainsi surnommé par Mike Oldfield, n'a cessé de mettre en lumière sa Galice, son patrimoine et sa culture. Ce soir-là, les sept musiciens ainsi que leur chanteuse Sara Vidal alignent les morceaux imparables de leur répertoire, Maria Soliña, Tu Gitana, Nau, Devanceiros, ou encore Os Animais au refrain entêtant. Les chansons aux textes forts ne sont pas en reste, comme Chove En Santiago, poème de Federico García Lorca, Memoria Da Noite chantée par Pedro Guerra, où il est question du naufrage du pétrolier Prestige qui, en 2002, avait causé une immense catastrophe écologique, ainsi que El Derecho De Vivir En Paz, sublimé par Ismael Serrano en duo avec Sara. Autres invitées, Luz Casal, connue pour sa reprise du Duel Au Soleil d'Etienne Daho et Diana Navarro, venues toutes deux poser leur voix respectivement sur Camariñas et Romeiro Ao Lonxe (le Scarborough Fair de Simon & Garfunkel). Le tableau ne serait pas complet sans l'interprétation de l'inégalable O Son Do Ar, popularisé en son temps par Mike Oldfield sur son album The Voyager, sous le titre The Song Of The Sun. Pour les non-initiés, ce disque fera office d'excellente introduction à ce groupe à part dans le paysage musical galicien. Quant aux initiés, les plus chanceux, il sera une pépite de plus à leur collection. 

Musiciens

Sara Vidal : chant, percussions
Bieito Romero : cornemuse, accordéon
Eduardo Coma : violon
Xulio Varela : bouzouki, percussions
Pedro Valero : guitare, bouzouki, basse
Patxi Bermúdez : bodhran, tambourin
Javier Ferreiro : batterie, percussions
Xan Cerqueiro : flûte, claviers

Titres

01. Costa Da Morte
02. Chove En Santiago
03. Maria Soliña
04. Britonia
05. Axeitame A Polainiña
06. Tu Gitana
07. Danzando Nos Confíns
08. Romeiro Ao Lonxe
09. O Son Do Ar
10. Nau
11. Memoria Da Noite
12. Os Animais
13. Camariñas
14. Devanceiros
15. El Derecho De Vivir En Paz
16. Romance De Don Gaiferos

Vidéos

Os Animais : lien vidéo ici

Romeiro Ao Lonxe : lien vidéo ici

Camariñas : lien vidéo ici

lundi 9 août 2021

Millenium - Puzzles (2011)

Millenium Puzzles
Millenium - Puzzles (2011)

Pourquoi écouter ce disque ?

Quand Ryszard Kramarski a terminé Exist en 2008, il savait que le prochain album de Millenium serait un double. Petit détail, il lui manquait alors juste le concept. Trois années ont été nécessaires pour élaborer ce nouveau disque axé sur les relations complexes homme-femme aux allégories bibliques. En quatorze titres et près d'une heure trente de musique, Kramarski associé à ses deux héros, Adam et Eve, analyse l'évolution de leurs rapports, de l'amour naissant au jardin d'Eden jusqu'à la rupture inévitable, suivie d'une réconciliation bienvenue. Chacun des titres étant une pièce du puzzle. Autre défi fixé par Ryszard, rendre hommage à ses maîtres, à savoir Pink Floyd (la pochette n'étant pas sans rappeler volontairement celle de The Wall), Genesis, Marillion, Camel, ELO, Alan Parsons Project, Queen et les Beatles. D'où ce sentiment de clair-obscur entre moments lumineux, scintillants, et ambiances dramatiques, tendues. Encore une fois, lui et les membres du groupe font des miracles, jouant à la perfection, que ce soit les guitares de Piotr Płonka au toucher "camélien", les nappes synthétiques de Kramarski, le jeu habile de Krzysztof Wyrwa à la basse et encore plus à la Warr guitar, la batterie percutante de Tomasz Paśko, et surtout le chant impeccable de Gall, majestueux dans le rôle d'Adam. Eve n'apparaît que sur le dernier titre, l'intense et sublime Our Little Eden, incarnée par Sabina Godula, chanteuse de Loonypark qui avait également posé sa voix sur Interdead. Dense et puissant, Puzzles demeure une œuvre majeure dans la discographie de la formation polonaise, inspirée comme jamais. 

Musiciens

Łukasz Gall : chant
Ryszard Kramarski : claviers
Piotr Płonka : guitares
Krzysztof Wyrwa : basse, Warr guitar
Tomasz Paśko : batterie

Sabina Godula-Zając : chant

Titres

1.01. Eden? 
1.02. The Tree Of Knowledge
1.03. The First Man On The Earth
1.04. Apple & Snake
1.05. The Sin
1.06. Broken Rule
1.07. Everything About Her

2.01. Farewell
2.02. The Prose Of Life
2.03. Ice Dreams
2.04. Time Is The Great Healer
2.05. Puzzled 
2.06. We Try Again
2.07. Our Little Eden

Vidéos

trailer : lien vidéo ici

Farewell : lien vidéo ici

Our Little Eden : lien vidéo ici

samedi 7 août 2021

Steeleye Span - Below The Salt (1972)

Steeleye Span Below The Salt
Steeleye Span - Below The Salt (1972)

Pourquoi écouter ce disque ?

1972, année charnière dans la carrière de Steeleye Span. Ashley Hutchings ainsi que Martin Carthy sont descendus du train, laissant seuls Maddy Prior, Tim Hart, tous deux seuls membres fondateurs restants, et le violoniste Peter Knight. Pour les remplacer, sont recrutés deux musiciens qui deviendront des acteurs majeurs de l'histoire du groupe. Le guitariste Bob Johnson est engagé sous les conseils de Knight. Rick Kemp devient le bassiste officiel. Il avait, peu de temps auparavant, auditionné pour rejoindre King Crimson, mais avait finalement renoncé à les suivre. Les deux nouveaux membres emmènent avec eux leur bagage musical fait de rock et de blues, donnant ainsi une coloration plus "catchy" au son du groupe. Autre départ surprise, celui de leur producteur historique Sandy Roberton parti s'occuper de Decameron et du duo Gay and Terry Woods avec lesquels il avait collaboré sur le premier disque de… Steeleye Span. Il ne sera pas remplacé pour Below The Salt, quatrième album du groupe, et le premier signé chez Chrysalis. Les cinq musiciens ainsi que l'ingénieur du son Jerry Boys se sont eux-mêmes occupés de la production. Below The Salt aux inclinaisons médiévales comme le suggère sa pochette, ne comprend que des chants traditionnels, tous choisis par Maddy et Tim, à l'exception de King Henry chanté par Johnson, et de leur tout premier hit, Gaudete suggéré également par Bob. Aussi insolite que cela puisse paraître, ce morceau est en fait un chant de Noël d'origine scandinave datant du XVIe siècle, interprété a cappella et en latin. Difficile d'imaginer qu'un tel titre pourrait entrer dans les charts de nos jours. Tout était encore possible en ce début des années 70. Below The Salt fait aujourd'hui parti des albums préférés des fans du groupe qui reprend régulièrement sur scène le déjà cité Gaudete, mais aussi Saucy Sailor, John Barleycorn (popularisé par Traffic), ou Sheep-Crook And Black Dog

Musiciens

Maddy Prior : chant, percussions
Tim Hart : chant, guitares dulcimer, percussions 
Bob Johnson : chant, guitares
Peter Knight : violon, mandoline, banjo, alto, piano, chant
Rick Kemp : basse, percussions, chant

Titres

01. Spotted Cow
02. Rose Bud In June
03. Jigs: The Bride's Favorite, Tansey's Fancy
04. Sheep-Crook And Black Dog
05. Royal Forester
06. King Henry
07. Gaudette
08. John Barleycorn
09. Saucy Sailor

Vidéos

Gaudete : lien vidéo ici

Saucy Sailor : lien vidéo ici

jeudi 5 août 2021

Louisa John-Krol - Elderbrook (2017)

Louisa John-Krol Elderbrook
Louisa John-Krol - Elderbrook (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sous l'ancienne rivière Elderbrook, située dans le sud-est de l'Australie, se cache un monde secret peuplé d'êtres mystérieux, les elfes. Assoupis sous un arbre, deux jeunes adolescents, Bree et Jack Green, vont pénétrer à leur insu dans cet univers fantastique et se retrouver au milieu d'une lutte acharnée visant à renverser le pouvoir tyrannique de l'ignoble roi Tobiar Snork. Dragons, licornes, gobelins, gnomes, forêts hantées, fontaines chantantes ou chats aux pouvoirs insolites sont au cœur de cette aventure imaginée par notre fée australienne à la voix de cristal, Louisa John-Krol. Jamais elle n'avait présenté une œuvre aussi aboutie et colossale, entièrement autoproduite. Près de deux heures de musique réparties en trente titres sur deux CD, c'est le résultat de ce projet inspiré tant du Seigneur des Anneaux, que du Monde de Narnia ou d'Harry Potter. Plus d'une trentaine de musiciens et chanteurs ont été conviés, parmi lesquels son amie Liz Van Dort, le Français Jean-Christophe d'Arnell (Collection d'Arnell-Andréa), l'Italien Francesco Banchini (GOR), l'Allemand Olaf Parusel (Stoa) ainsi que la chanteuse espagnole Priscilla Hernandez. D'une très grande richesse sonore (la liste des instruments est faramineuse), la musique oscille entre dream pop, folk ambiant, world music et prog celtique, évoquant Kate Bush, Loreena McKennitt, Iona ou encore Clannad. Louisa signe avec Elderbrook un album à la fois fascinant et enchanteur, le meilleur de sa carrière. 

Musiciens

Louisa John-Krol : chant, mandoline, sansula, ocarina, percussions, harmonica, guitare, piano, clavecin, xylophone, glockenspiel

Harry Williamson : chant, guitare, claviers, percussions, dulcimer, cymbalum, harpe
Brett Taylor : chant, basse, guitare, claviers, flûtes, percussions
Jean-Christophe d'Arnell : chant, claviers, percussions
Olaf Parusel : chant, claviers, percussions
Priscilla Hernandez : chant, chalumeau, flûte, bansuri
Phil Setton : chant, ukulele, claviers, basse, guitare
Bron Lloyd : chant, vielle à roue
Catherine Goss : chant
Nicholas Goss : chant
Kelly Miller-Lopez : chant
Adrienne Piggott : chant
Liz Van Dort : chant
Elizabeth Rose : voix
Aimi Hatigan : voix
Sarah Hatigan : voix
Alexandre Fröb : voix
Theodore Wohng : voix
Zeinabosadat Yazdanfar : voix
Gilbert Albanis : effets sonores
Nicholas Albanis : dulcimer, mellotron, guitare, percussions
Mathias Grassow : claviers
Richard Allison : piano
Francesco Banchini : clarinette, flûte, bendir, cymbale
Aaron Barnden : violon
Jessica Bell : violon
Skye Taylor : violon
Ceridwen Davies : alto
Jenni Heinrich : alto
Caerwen Martin : violoncelle
Kim Brown : bouzouki
Paul Gooding : accordéon
Simon Lewis : vibraphone, kora
Kelly Miller-Lopez : harpe
Louise Radcliffe-Smith : percussions
Jack Setton : percussions
Liam Taylor : trompette
Samantha Taylor : flûte

Titres

1.01. Fleeing The Flame
1.02. The Fountains Of Alderbee
1.03. Hey Mr Shawnwort
1.04. Borne'Long Rivers
1.05. Violin Velvet
1.06. Escalder
1.07. The Green Lady
1.08. Yerandle
1.09. Way
1.10. Fountainsong
1.11. River Knowing
1.12. The Dwarf Of Barberry
1.13. Fontaines Enchantées
1.14. Eoarvah
1.15. Kloh
2.01. Antiquity
2.02. Evander The Unicorn
2.03. Gnome Song
2.04. Contradiction Is The Dragon
2.05. Starkey
2.06. Fly Away
2.07. Ice Ion
2.08. Talaria
2.09. Dreamdawn
2.10. Galaxies
2.11. Ludos
2.12. Inside The Bubble
2.13. Thelderbrin
2.14. Fountains Finale
2.15. Antiquity (Acoustic)

Vidéos

Evander The Unicorn : lien vidéo ici

The Green Lady : lien vidéo ici

mardi 3 août 2021

Colin Masson - Isle Of Eight (1999)

Colin Masson Isle Of Eight
Colin Masson - Isle Of Eight (1999)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un album solo de Colin Masson, c'est un peu la rencontre entre Mike Oldfield et Steve Hackett. Fondateur et leader de la formation de prog-folk The Morrigan, Colin a conçu Isle Of Eight entre les albums Masque (1998) et Hidden Agenda (2002). Jusqu'alors, le musicien ne nous avait pas habitué à de telles envolées, ni développements. Isle Of Eight, d'une durée de 65 mn, ne comporte que trois titres, la chanson-titre (25 mn), Total Eclipse (27 mn), et Return To The Northern Wasteland (13 mn). En véritable homme-orchestre de cette épopée celtique aux accents symphoniques, Colin joue des guitares, claviers, basse, fûtes, trombone, percussions et batterie. Il a aussi composé, enregistré et produit l'album et réalisé la splendide pochette. Seule invitée, son épouse (et voix féminine de The Morrigan) Cathy Alexander qui chante sur les deux premiers morceaux, puis joue du synthétiseur sur le troisième. Sa voix irréelle s'accorde à la perfection avec les atmosphères successives, stimulant l'imagination. Il faut bien l'avouer, Colin réussit l'exploit de tenir son auditeur en haleine durant plus d'une heure dans son univers aux saveurs "oldfieldiennes", très instrumental. Une bien belle surprise de la part d'un artiste qui mériterait une meilleure reconnaissance.

Musiciens

Colin Masson : guitares, basse, flûtes, claviers, percussions, trombone, batterie, programmation

Cathy Alexander : chant, claviers
Ryan Masson : bruits

Titres

01. Isle Of Eight
02. Total Eclipse
03. Return To The Northern Wasteland

Vidéo

Isle Of Eight : lien vidéo ici

dimanche 1 août 2021

Elina Duni Quartet - Dallëndyshe (2015)

Elina Duni Quartet Dallëndyshe
Elina Duni Quartet - Dallëndyshe (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

L'exil, Elina Duni connaît. Enfant, elle a quitté son Albanie natale pour vivre en Suisse. Dallëndyshe, son deuxième album à paraître sur le prestigieux label ECM, explore ces chansons de l'exil, synonymes d'espoir, de séparations, de rêves brisés. Produit par Manfred Eicher, fondateur du label, Dallëndyshe se révèle inclassable, entre jazz et folk. Jazz par la constitution même du Elina Duni Quartet qui, outre Elina et sa voix profonde porteuse d'émotion, réunit le pianiste Colin Vallon, le contrebassiste Patrice Moret, et Norbert Pfammatter à la batterie. Folk par sa source d'inspiration, le pays des aigles et ses chants traditionnels ancestraux. Pour nombre d'entre nous, à l'exception de l'immense écrivain Ismaïl Kadaré, l'Albanie n'évoque rien, ou si peu, sur le plan culturel. Elina et ses musiciens ouvrent ainsi une fenêtre sur cette mystérieuse contrée, nous invitant à découvrir des chansons de Muharrem Gurra et du Kosovar Isak Muçolli, décédé juste après la sortie de l'album, deux compositeurs importants, d'autres anonymes, se transmettant de générations en générations. Deux ont attiré particulièrement notre attention, Ti Ri Ti Ti Klarinatë, chanson populaire enjouée trouvant son origines chez les Arvanites, branche du peuple albanais installée en Grèce depuis l'époque médiévale, ainsi que la chanson-titre, une émouvante ballade, qui, elle, est issue d'une autre branche, les Arberèches, des Albanais qui ont fui au sud de la botte italienne l'invasion ottomane. A la suite de cette petite escapade, l'impression demeure d'avoir touché de la pointe des oreilles une culture plus que millénaire, dont il reste encore beaucoup à découvrir.

Musiciens

Elina Duni : chant
Colin Vallon : piano
Patrice Moret : contrebasse
Norbert Pfammatter : batterie

Titres

01. Fëllënza
02. Sytë
03. Ylberin
04. Unë Në Kodër, Ti Në Kodër
05. Kur Të Pashë
06. Delja Rude
07. Unë Do Të Vete
08. Taksirat
09. Nënë Moj
10. Bukuroshe
11. Ti Ri Ti Ti Klarinetë
12. Dallëndyshe

Vidéos


Kur Të Pashë : lien vidéo ici