dimanche 15 novembre 2020

Gandalf's Fist - A Forest Of Fey (2014)

Gandalf's Fist A Forest Of Fey
Gandalf's Fist - A Forest Of Fey (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fondé en 2005, à Maryport, Gandalf's Fist c'est l'histoire de deux potes partageant les mêmes passions pour la musique, les beuveries et Tolkien. Dean Marsh et Luke Severn se sont rencontrés à l'Université. Très vite, ils sont devenus amis. Ils ont repris l'idée du nom du groupe à un ami qui l'avait inventé pour impressionner une fille. Sorti en 2014, A Forest Of Fey est leur cinquième album en quatre ans. Inspiré des Aventures d'Alice au Pays des Merveilles, le disque raconte les péripéties d'une jeune fille piégée dans une forêt magique où vivent d'étranges créatures. Devenu quatuor suite à l'arrivée du bassiste Chris Ewen et du batteur d'origine allemande Stefan Hepe, Gandalf's Fist propose un néo-prog teinté de folk et de métal évoquant à la fois le Jethro Tull des années 70 (Forest Rose) que le Maiden des années 80 (The Circus In The Clearing et ses guitares) ou le Ayreon plus contemporain. Les parties féminines de ce conte fantastique original sont assurées par une certaine Melissa Hollick, spécialisée dans les chansons populaires vintage des années 40 à 70. Autres apparitions remarquées, celles de quelques pointures comme David Oberlé de Gryphon, Troy Donockley (Iona, Nightwish), John Mitchell (Arena, Lonely Robot), Clive Nolan (Arena, Pendragon) et Matt Stevens qui jouera auprès de Judy Dyble (Earth Is Sleeping). Cet album est un véritable régal, tout a été soigné jusqu'à l'extrême, y compris le magnifique artwork signé Thomas Hubb ouvrant les portes à ce passage vers un ailleurs si enchanteur et effroyable.

Musiciens

Luke Severn : chant
Dean Marsh : chant, guitares, mandoline, claviers, basse
Chris Ewen : basse
Stefan Hepe : batterie

Melissa Hollick : chant
Dave Oberlé : chant, bodhrán
John Mitchell : chant
Dying Seed : chœurs
Jennifer Pederson : chœurs
Alicia Arthur : voix
Matt Stevens : guitare
Troy Donockley : bouzouki, flûtes
Clive Nolan : claviers

Titres

01. Childhood Ghosts 
02. Gardens Of The Lost 
03. A Forest Of Fey (including Wisdom Of The Reptile And The Lament For A Silent Verse) 
04. The Figure Speaks 
05. The World We Created
06. The Circus In The Clearing (including The Fanfare For the King's Tournament) 
07. Blood For A Royal Pardon 
08. Drifter On The Edge Of Time 
09. Forest Rose (Coming Home)
10. Return From The Tournament 
11. Stories Old And Stories Told (Of Children Brave And Children Bold) 
12. A Poison Tree 

Vidéos

Garden Of The Lost : lien vidéo ici

The Circus In The Clearing : lien vidéo ici

vendredi 13 novembre 2020

Spriguns Of Tolgus - Jack With A Feather (1975)

Spriguns Jack With A Feather
Spriguns Of Tolgus - Jack With A Feather (1975)

Pourquoi écouter ce disque ?

Curiosité délicieusement anachronique, Jack With A Feather paraît la même année que le Wish You Were Here de Pink Floyd, A Night At The Opera de Queen ou bien encore Horses de Patti Smith. Fondé en 1972 à Cambridge par la chanteuse Mandy Morton et son époux Mike, le duo acquiert une certaine notoriété locale, jouant dans le club folk qu'il a ouvert l'année suivante. Son nom aux résonnances très "Terre du Milieu" fait à la fois référence à Spriguns, lutin malin des Cornouailles et à Tolgus, nom donné à une mine d'étain de cette même région du sud-ouest de la Grande-Bretagne. L'arrivée du guitariste Chris Russon ainsi que du multi-instrumentiste et chanteur Rick Thomas transforme Spriguns Of Tolgus en un véritable groupe. Entièrement autoproduit, Jack With A Feather, leur premier album, comporte dix airs traditionnels britanniques, plus Seamus The Showman, une joyeuse composition signée Tim Hart (Steeleye Span) qu'il avait interprété avec June Tabor. Ce dernier occupera une place déterminante dans l'histoire du groupe puisqu'il produira leur album suivant Revel Weird And Wild. Pour l'heure, les quatre musiciens jouent une musique folk sophistiquée, rarement électrifiée par la guitare de Russon (Flodden Field). Si leur reprise de Twa Magicians, histoire d'une jeune fille se transformant afin d'échapper à son ravisseur, évoque leurs aînés Steeleye Span avec lesquels ils ont souvent été comparés (cette chanson figure sur leur album Now We Are Six), le subtil Let No Man Steal Your Thyme fait écho au premier Pentangle, tandis que Derby Ram avait été interprété sur le Frost And Fire des Watersons dès 1965, et que Curragh Of Kildare n'est pas sans rappeler l'Irlande de Clannad. Paru cinq ans plus tôt, ce disque aurait eu, à ne pas en douter, un plus grand retentissement et aurait classer Spriguns Of Tolgus sur la même ligne que Steeleye Span, Fairport Convention, Trees ou Fotheringay. 

Musiciens

Mandy Morton : chant, guitare, dulcimer, bongos
Rick Thomas : chant, guitare acoustique, mandoline, dulcimer
Chris Russon : guitares, mandoline
Mike Morton : basse

Titres

01. Lambton Worm
02. Let No Man Steal Your Thyme 
03. Derby Ram 
04. Jigs - Rakes Of Malo/St. Patricks Day/Ten Penny Bit
05. Flodden Field 
06. Troopers Nag 
07. Curragh Of Kildare 
08. Keys Of Canterbury
09. Twa Magicians 
10. Seamus The Showman 
11. Barren Banks Of Aden

Vidéos

Let No Man Steal Your Thyme : lien vidéo ici

jeudi 12 novembre 2020

Collection D'Arnell-Andréa - La Nuit Des Fées: Live (2008)

Collection D'Arnell-Andréa La Nuit Des Fées
Collection D'Arnell-Andréa - La Nuit Des Fées: Live
(2008)

Pourquoi écouter ce disque ?

Moment solennel ce samedi 29 septembre 2007, comme suspendu dans le temps. Collection D'Arnell-Andréa livre devant un public privilégié une prestation acoustique dans la petite chapelle Saint-Jacques datant du XIIe siècle, à Clisson. Dans cette ville, se déroule, cette année-là, la toute première édition du festival de La Nuit des Fées organisé par le label nantais Prikosnovénie. Plusieurs artistes de leur prestigieux catalogue sont venus durant ce dernier week-end de septembre comme Ashram, Corde Oblique, Médiavolo ou encore Pinknruby. Abandonnant toute velléité électrique, les Orléanais se présentent sous la forme d'un sextet, leur guitariste Vincent Magnien étant absent. Chloé St Liphard mêle sa voix irréelle à celle de Franz Torres-Quevedo qui, pour l'occasion, a mis de côté sa basse. Carine Grieg et Jean-Christophe d'Arnell jouent tous deux du piano, tandis que Thibault d'Aboville et Xavier Gaschignard sont respectivement à l'alto et au violoncelle. Sur les treize titres interprétés, neuf sont issus de leur album Tristesse Des Mânes qui avait marqué leur retour sur leur tout nouveau label Prikosnovénie après six ans d'absence discographique. Ce disque avait surpris en son temps par sa musique de chambre inspirée et profondément mélancolique, longue rêverie d'une journée d'automne. From Our Dark Side de The Bower Of Despair, L'Aulne Et La Mort de Villers-aux-Vents, Aux Mortes Saisons d'Un Automne à Loroy et The Long Shadow du dernier en date Exposition: Eaux-Fortes Et Méandres complètent la setlist déjà bien fournie de cette formation trop rare sur scène qui, par le passé, a ouvert en premières parties d'And Also The Trees et de The Legendary Pink Dots.

Musiciens

Chloé St Liphard : chant
Franz Torres-Quevedo : chant
Carine Grieg : piano
Jean-Christophe d'Arnell : piano
Thibault d'Aboville : alto
Xavier Gaschignard : violoncelle

Titres

01. Le Parc Enneigé
02. Au Sacre Des Nuits
03. Là, Ici Ou Ailleurs
04. From Our Dark Side
05. Les Temples Élevés
06. L'Ombre Tilleul
07. L'Aulne Et La Mort
08. La Tristesse Des Mânes
09. Crossing Heaven Like Our Eternity
10. Aux Mortes Saisons
11. Kergal
12. The Long Shadow
13. Un Parc, Une Tonnelle

Vidéos

Aux Mortes Saisons : lien vidéo ici

Au Sacre Des Nuits : lien vidéo ici

mercredi 11 novembre 2020

Karen Dalton - In My Own Time (1971)

Karen Dalton In My Own Time
Karen Dalton - In My Own Time (1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

Comme pour Billie Holiday à laquelle elle détestait être comparée, la voix de Karen Dalton nécessite un temps d'adaptation. Une fois les barrières brisées, on entre dans un univers sonore incomparable. Karen n'écrivait pas, elle était une interprète sans équivalent, capable d'apporter une profondeur insoupçonnée aux chansons, déplaçant les accents, inversant le rythme, tout cela de manière instinctive. Véritable ovni folk, bien éloigné des reines de l'époque qu'étaient Joan Baez, Judy Collins ou même Joni Mitchell, Karen s'intéressait davantage à ses illustres aînées Ella Fitzgerald, Nina Simone et Billie Holiday. D'où son folk original, aux frontières du jazz, de la soul mais aussi de la country et du rock. Encore meilleur que It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best (1969), In My Own Time publié en 1971 demeura son second et dernier album. Produit par son ami et bassiste Harvey Brooks, ce disque bénéficie de meilleurs arrangements, de la présence d'instruments à vent et à cordes, d'un piano et d'un orgue. Contrairement à son prédécesseur où les chansons avaient été enregistrées en une seule prise, Karen a, cette fois-ci, pris son temps (ce qui a donné son titre à l'album). Elle est ainsi sortie de sa zone de confort, se mettant en danger et franchissant les obstacles comme nulle autre. Ses versions de When A Man Loves A Woman, Katie Cruel ou In A Station sont sidérantes. Dès le morceau d'ouverture Something In Your Mind mené par la basse rageuse de Brooks, sa voix cuivrée capte toute l'attention pour ne plus la lâcher jusqu'au titre final, le mélancolique Are You Leaving For The Country. Artiste maudite, Karen tombera dans l'oubli, rongée par les drogues et l'alcool, avant de s'éteindre dans l'indifférence générale en 1993 emportée par le sida. Son influence sera pourtant considérable, elle compte parmi ses admirateurs indéfectibles Bob Dylan Lenny Kaye du Patti Smith Group et Nick Cave. 

Musiciens 

Karen Dalton : chant, guitare, banjo

Amos Garrett : guitare
John Hall : guitare
Daniel Hanken : guitare
Bill Keith : pedal steel guitar
Richard Bell : piano
John Simon : piano
Ken Pearson : orgue
Harvey Brooks : basse
Denny Seiwell : batterie
Greg Thomas : batterie
Dennis Whitted : batterie
Bobby Notkoff : violon
Hart McNee : saxophone
Marcus Doubleday : trompette
Robert Fritz : clarinette

Titres

01. Something On Your Mind
02. When A Man Loves A Woman
03. In My Own Dream
04. Katie Cruel
05. How Sweet It Is (To Be Loved by You)
06. In A Station
07. Take Me
08. Same Old Man
09. One Night Of Love
10. Are You Leaving For The Country

Vidéos

When A Man Loves A Woman : lien vidéo ici

In A Station : lien vidéo ici

Something On Your Mind : lien vidéo ici

lundi 9 novembre 2020

Magenta - The Lost Reel (2020)

Magenta The Lost Reel
Magenta - The Lost Reel (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Acclamé par la critique, Masters Of Illusion, le dernier Magenta, est en passe de devenir un classique du groupe gallois. Écoutez-le, vous serez comblé. Sorti en édition limitée, The Lost Reel en est un complément indispensable. Il propose des mix alternatifs de cinq des six titres de Masters Of Illusion. On a ainsi droit à une version instrumentale de la chanson titre, tandis que les autres morceaux mettent tous en avant la voix si attrayante de Christina Booth, avec une mention particulière pour un Reach For The Moon au piano/saxophone doublé d'un final grandiose, et A Gift From God de toute beauté sur lequel brille Karla Power au hautbois. Les quatre autres morceaux, tous remixés, sont issus de différentes périodes. Pour les plus récents, Legend et Not In Our Name datent de We Are Legend (2017). Si le premier propose une version nettement raccourcie de l'original, on passe de onze à six minutes, le second est un inédit jamais gravé sur disque jusqu'alors, et vue sa qualité, on se demande pourquoi. Turn The Tide sublimé ici, notamment par le solo stellaire de Chris Fry, renvoie aux années Chameleon (2011) tandis que Man The Machine nous transporte encore dix ans en arrière, aux origines de Magenta, à l'époque de Revolutions (2001). Merci à Rob Reed et sa bande d'apporter un peu de lumière dans ces moments troubles que nous vivons tous.

Musiciens

Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, mandoline, guitare, chœurs
Chris Fry : guitares
Dan Nelson : basse
Jiffy Griffiths : batterie

John Mitchell : chant
Peter Jones : saxophone 
Troy Donockley : uilleann pipes 
Karla Powell : hautbois
Andy Edwards : batterie
Tim Robinson : batterie
Kieran Bailey : batterie

Titres

01. Legend (2020 remix) 
02. Reach For The Moon (Shadow mix) 
03. Not In Our Name (2020 remix)
04. The Rose (Victor's mix) 
05. Bela (Band mix)
06. Masters Of Illusion (Instrumental mix) 
07. A Gift From God (Horn mix)
08. Man The Machine (2020 remix) 
09. Turn The Tide (2020 remix)

Vidéos

Not In Our Name (demo) : lien vidéo ici

Gift From God (version originale) : lien vidéo ici 

dimanche 8 novembre 2020

All About Eve - All About Eve (1988)

All About Eve Julianne Regan
All About Eve - All About Eve (1988)

Pourquoi écouter ce disque ?

Souvent associée au mouvement gothique pour sa proximité avec The Mission ou Sisters Of Mercy, la musique d'All About Eve était bien plus complexe, puisant sa source tant dans le folk que le rock psychédélique des seventies. D'origine irlando-anglaise, Julianne Regan se destinait à devenir journaliste rock. Au début des années 80, elle occupe le poste de bassiste au sein de Gene Loves Jezebel qu'elle quitte pour former en 1984 The Swam avec le guitariste Tim Bricheno. L'arrivée du bassiste Andy Cousin l'année suivante stabilise la formation qui prend le nom d'All About Eve d'après le film du même nom avec les actrices Bette Davies et Marylin Monroe dans un de ses tous premiers rôles. Produit par Paul Samwell-Smith, connu pour son travail avec Jethro Tull, Cat Stevens et Renaissance, le premier album du groupe sobrement intitulé All About Eve surprend par ses mélodies flottantes et douces, portées par une voix irréelle, à la fois claire et mélancolique. Engagé comme musicien de session, le batteur Mark Price s'intègre si bien au groupe qu'il en devient le quatrième membre officiel. Si Flowers In Our Hair  ou In The Clouds s'inscrivent dans l'air du temps laissant penser à Siouxsie & The Banshees ou The Cure, d'autres titres surprennent par leur ancrage folk à l'instar de la reprise de l'air traditionnel irlandais She Moves Through The Fair ou du cover de Trees, groupe folk contemporain de Pentangle, le hanté The Garden Of Jane Delawney qui apparaîtra sur la réédition CD de 2015. D'ailleurs, cette dualité constante est symbolisée par la participation ingénieuse des membres de The Mission (Simon Hinkler, Tim Brown et Wayne Hussey) et du violoniste Ric Sanders de Fairport Convention (ex-Soft Machine). Gypsy Dance, Shelter From The Rain, Lady Moonlight, What Kind Of Fool ou encore Martha's Harbour qui influencera à ne pas en douter une certaine Heather Findlay sont quelques-uns des incontournables de ce disque aux mille saveurs.

Musiciens

Julianne Regan : chant, claviers, percussions, flûte
Tim Bricheno : guitares
Andy Cousin : basse
Mark Price : batterie, percussions

Mick Brown : batterie
Greg Brimstone : batterie
Simon Hinkler : claviers
Peter-John Vettese : claviers
Paul Samwell-Smith : piano, percussions, cordes, cuivres
Ric Sanders : violon
Wayne Hussey : chœurs

Titres 

La tracklist retenue est celle de la réédition de 2015 

1.01. Flowers In Our Hair
1.02. Gypsy Dance
1.03. In The Clouds
1.04. Martha's Harbour
1.05. Every Angel
1.06. Shelter From The Rain
1.07. She Moves Through The Fair
1.08. Wild Hearted Woman
1.09. Never Promise (Anyone Forever)
1.10. What Kind Of Fool
1.11. In The Meadow
1.12. Our Summer (extended version)
1.13. Flowers In Our Hair (extended version)
1.14. In The Clouds (extended version)
1.15. Wild Hearted Woman (extended version)
1.16. Every Angel (extended version)
1.17. What Kind Of Fool (Autumn Rhapsody)

2.01. Our Summer
2.02. Lady Moonlight
2.03. Shelter From The Rain (B-side version)
2.04. Flowers In Our Hair (single version)
2.05. Paradise
2.06. Devil Woman
2.07. Calling Your Name
2.08. Apple Tree Man
2.09. Like Emily
2.10. What Kind Of Fool (reprise)
2.11. Every Angel (single version)
2.12. Wild Flowers
2.13. Candy Tree
2.14. More Than This Hour
2.15. ANother Door
2.16. In The Meadow (live)
2.17. Never Promise (Anyone Forever) (live)
2.18. What Kind Of Fool (single version)
2.19. Gold And Silver
2.20. The Garden Of Jane Delawney

Vidéos

Martha's Harbour : lien vidéo ici

Shelter From The Rain : lien vidéo ici

What Kind Of Full : lien vidéo ici

vendredi 6 novembre 2020

Marta Gómez - Contigo: Songs With Latin American Soul (2014)

Marta Gomez Contigo
Marta Gómez - Contigo: Songs With Latin American Soul
(2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un petit voyage en Amérique du Sud, ça vous dit ? Embarquement immédiat avec Marta Gómez. Cette chanteuse colombienne, considérée en 2005 comme une des cinq femmes les plus représentatives de son pays, se plaît à mélanger les genres musicaux non pas de sa Colombie natale, mais de tout un sous-continent. Rythmes endiablés des Caraïbes ou nostalgie andine n'ont aucun secret pour elle, pas plus que le son cubain, la zamba argentine, le lando péruvien ou encore les cumbias et bambucos colombiens. A ces airs folkloriques aux sonorités latines, elle ajoute quelques éléments jazz et pop toujours bienvenus. Il y a un sourire dans sa voix, donnant à sa musique un aspect solaire malgré des thématiques abordées d'une profondeur sociale et humaine déconcertantes. Contigo: Songs With Latin American Soul présente un échantillon de son riche parcours durant lequel elle a croisé les routes de Bonnie Raitt, John Mayer, ou encore Mercedes Sosa. Cette compilation rayonnante réunit dix-sept titres extraits de trois de ses albums : le tout premier Sólo Es Vivir en 2003, Musiquita (2009) sur lequel la chanteuse cubaine Gema Corredera est venue prêter sa voix, et El Corazón Y El Sombrero dédié au poète espagnol Federico García Lorca. Bon voyage, bonne découverte !

Titres

01. La Ronda
02. Chicharra
03. Almita Mía
04. Carnavaliando
05. Contigo
06. Tu Voz
07. Arbolé, Arbolé
08. Gacela Del Amor Desesperado
09. Te Extraño
10. Déjalo Ir
11. Rio
12. Así Te Espero Yo
13. Casida De Las Palomas Oscuras
14. Granada
15. Zamba para Mi Muerte
16. La Soleá
17. Tú

Vidéos


Déjalo Ir (live) : lien vidéo ici

jeudi 5 novembre 2020

Stone The Crows - Ontinuous Performance (1972)

Stone The Crows Ontinuous Performance
Stone The Crows - Ontinuous Performance (1972)

Pourquoi écouter ce disque ?

Le 3 mai 1972, le jeune guitariste Les Harvey, cofondateur de la formation de blues-rock Stone The Crows, s'électrocute sur scène et décède. C'est le drame, il avait à peine 27 ans. Touchés au plus profond d'eux-mêmes, les quatre membres restants, dont la fabuleuse chanteuse Maggie Bell, font appel à Jimmy McCulloch afin de le remplacer pour finaliser l'album en cours, quasiment achevé, Ontinuous Performance. Ce dernier brillera de mille feux sur le splendide Sunset Cowboy, vibrant hommage à leur ami disparu. Si le claviériste Ronnie Leahy occupe désormais une place prépondérante, il signe seul deux des sept titres, One More Chance et Niagara, morceau de bravoure aux frontières du prog s'étendant sur plus de neuf minutes, l'histoire retiendra de cet album le cover Penicillin Blues des Américains Brownie McGhee et Sonny Terry. Cette chanson électrisante reviendra régulièrement dans le répertoire scénique de Maggie Bell, se lançant dans une carrière solo après la dissolution du groupe. Car, si Ontinuous Performance s'est très bien vendu à sa sortie, mieux que ses prédécesseurs, la flamme s'est éteinte avec la mort de Les. En 1973, après leur dernier concert à Montreux, les cinq musiciens décident de se séparer. Le batteur Collen Allen s'en ira rejoindre Focus et John Mayall, tandis que McCulloch atterrira dans les Wings de McCartney. Le 27 septembre 1979, son frère le retrouvera mort dans son appartement londonien, victimes des drogues. Il avait 26 ans…

Musiciens

Maggie Bell : chant
Leslie Harvey : guitares
Jimmy McCulloch : guitares
Ronnie Leah : claviers
Steve Thompson : basse
Colin Allen : batterie, percussions

Titres

01. On The Highway
02. One More Chance
03. Penicillin Blues
04. King Tut
05. Good Time Girl
06. Niagara
07. Sunset Cowboy

Vidéos

Penicillin Blues (live) : lien vidéo ici

Sunset Cowboy (live) : lien vidéo ici

lundi 2 novembre 2020

Iona - The Book Of Iona (2020)

The Book Of Iona
Iona - The Book Of Iona (2020)

Pourquoi découvrir ce coffret ?

Les légendes ne s'éteignent jamais. Fondé en 1989 par trois passionnés, Dave Bainbridge (guitares, claviers), Joanne Hogg (chant) et David Fitzgerald (instruments à vent), Iona sortira pas moins de sept albums studios avant de se séparer officiellement en 2016. Afin de célébrer les trente ans de leur tout premier album mais aussi du groupe, Dave Bainbridge a entrepris une remasterisation de tous leurs enregistrements studios, tous accompagnés d'un second disque remplis d'inédits et de versions alternatives. A cela, il a ajouté Snowdia, auparavant paru sous le titre Dunes, inclus dans l'anthologie The River Flows, ainsi que The Sound Of Iona réunissant anciens et nouveaux morceaux retravaillés début 2020 avec d'anciens membres. L'ensemble est livré dans un splendide coffret avec en plus un poster, des photos et un riche livret. Indispensable pour tout fan du groupe qui se respecte. Pour ceux qui ne connaissent pas, il n'est jamais trop tard. Inclassable, Iona, qui tire son nom d'une petite île écossaise ayant abrité une célèbre abbaye, combine spiritualité chrétienne, prog symphonique sophistiqué, musique celtique et voix céleste, celle de Joanne Hogg. Au cours de leur carrière, ils ont réalisé autant de chansons pop d'une efficacité redoutable (Treasure, Today, Irish Day) que de morceaux aux longs développements majestueux (mes deux favoris étant Matthew The Man et Encircling), ainsi que de purs moments d'émotions à l'instar de l'instrumental A Million Stars. En plus des trois fondateurs déjà cités, huit autres musiciens ont été membres à part entière du groupe : le batteur-violoniste néerlandais Frank van Essen, Troy Donockley qui joue aujourd'hui avec Nightwish et qui a collaboré avec les plus belles voix féminines contemporaines (Maddy Prior, Barbara Dickson, Christina Booth, Hayley Griffiths, Olivia Sparnenn et tant d'autres), Martin Nolan (cornemuse), Phil Barker (basse), le batteur Terl Bryant (Barbara Dickson, John Paul Jones, Peter Gabriel, Jim Kerr), l'incroyable bassiste Nick Beggs (Steve Hackett, Steven Wilson, The Mute Gods, Lifesigns), Tim Harries également bassiste de Steeleye Span, et Mike Haughton qui accompagne régulièrement Cliff Richards. Moya Brennan de Clannad, Robert Fripp de King Crimson et Heather Findlay alors de Mostly Autumn sont quelques-uns des prestigieux invités ayant fait une apparition. Dave Bainbridge parle maintenant de réaliser un autre coffret réunissant uniquement des enregistrements live. Il sera tout aussi bienvenu. 

Albums


Snowdia (2020)
The Sound Of Iona (2020)

Vidéos

Irish Day : lien vidéo ici

The Ancient Wells : lien vidéo ici

Matthew The Man : lien vidéo ici

Encircling : lien vidéo ici

A Million Stars : lien vidéo ici

dimanche 1 novembre 2020

Lia Hide - Genocide (2019)

Lia Hide ‎Γενοκτονία (Μια Ωδή Στη Ζωή)
Lia Hide - Genocide (2019)

Pourquoi écouter de disque ?

Genocide est à part dans la discographie de l'artiste grecque Lia Hide. Empreint de douleurs et souffrances, ce disque avait pour vocation d'illustrer musicalement la performance scénique du même nom élaborée par l'acteur et chorégraphe athénien Pavlos Kourtidis. Malheureusement, Covid oblige, peu de représentations ont eu lieu de ce travail de mémoire éloquent. En parallèle au génocide arménien, l'empire Ottoman a organisé le massacre d'environ 350 000 Grecs pontiques entre 1915 et 1923. Cette population était installée sur les bord de la mer Noire, au nord de la Turquie actuelle, depuis des millénaires. Il n'en restera plus rien par la suite, à l'exception de ceux qui se résignèrent à se convertir à l'islam. Les autres survivants, ayant tout perdu, émigrèrent vers la Grèce, la Russie et la Roumanie. Peu d'espoir dans ce crépuscule des dieux, la musique entièrement composée par Lia fait écho à ces âmes en peine, à toute cette civilisation engloutie en un rien de temps. Si le morceau d'ouverture Home, chant funèbre pleurant mais aussi honorant les ancêtres et cette terre perdue, provoque autant de frissons que le Emmeleia de Dead Can Dance, les autres morceaux, tous des instrumentaux, nous plonge dans les méandres insensés de cette tragédie sans nom. Ne jamais oublier, quoiqu'il arrive…  

Musiciens

Lia Hide : chant, claviers

Aki'Base : basse
Geaorge Rados : batterie

Titres

01. Home (Την Πατρίδα μ' Εχασα)
02. Umbra (Σκιά)
03. Tocatta (Δραμός)
04.nGea (Γη)
05. Drown The Horizon (Φούρκισμα)
06. Wail Weep And Howl (Βαγμονή)
07. Ascend (Ανεβασιά)
08. Hurt Harm And Ruin (Χαλασμονή)
09. Aura (Εβόρα)

Photos du spectacle