jeudi 18 juin 2020

The Ryszard Kramarski Project - Sounds From The Past (2018)

TRKP Sounds From The Past
The Ryszard Kramarski Project - Sounds From The Past
(2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ryszard Kramarski n'en finit pas de revisiter le passé. Perfectionniste dans l'âme, il ne cesse de retravailler ses anciennes compositions, dans le but inavoué d'atteindre la mélodie parfaite (en référence à l'album de Millenium In Search Of The Perfect Melody). En 2010, c'était l'album Reincarnations datant de 2002 qui avait subi des modification. Vocanda (2000) a bénéficié d'une nouvelle version en 2013, et Deja Vu en 2004 était un recyclage de titres du tout premier Millenium ainsi que de la formation antérieure Framauro. En 1998, sous ce nom était sorti Etermedia, album inégal, édité à 500 exemplaires alors. Vingt ans après, Kramarski, riche de son expérience, lui offre une seconde vie. Sounds From The Past reprend la majeure partie de ce disque, adaptée aux temps actuels. Exit la boîte à rythme, bonjour la vraie batterie, la voix masculine est devenue chanteuse sous les traits de Karolina Lesko, et le polonais a cédé sa place à l'anglais. Il aurait semblé logique que Millenium s’attelle à cette tâche, mais Ryszard en a décidé autrement. C'est entouré des musiciens de son projet parallèle The Ryszard Kramarski Project qu'il s'est lancé dans cette aventure. En 2017, ils avaient offert leur version du Petit Prince de Saint-Exupéry. Cette fois-ci, ils se sont intéressés à cette œuvre moins universelle, mais avec l'enthousiasme de débutants. Le résultat est néanmoins très pro, guitares et claviers floydiens sont au rendez-vous pour un retour vers le passé bien sympathique. 

Musiciens

Ryszard Kramarski : claviers, guitare acoustique
Karolina Leszko : chant
Marcin Kruczek : guitares
Paweł Pyzik : basse
Grzegorz Fieber : batterie, percussions

Titres

01. Visionary Of Heaven
02. These All Paparazzis
03. The Technology Trap
04. The Fairly Tales Of A Stranger
05. Welcome To My Channel!
06. Please Stop The Time
07. We Know Nothing
08. Sounds From The Past

lundi 15 juin 2020

Tale Cue - Voices Beyond My Curtain (1991)

Tale Cue Voices Beyond My Curtain
Tale Cue - Voices Beyond My Curtain (1991)

Pourquoi écouter ce disque ?

Tale Cue, ou le chaînon manquant entre le Marillion des années Fish et les Grecs de La Tulipe Noire. Fondé à Milan en 1987 autour de Silvio Masanotti (guitares), Giovanni Porpora (claviers) et Laura Basla (chant), Tale Cue est, à l'origine, un groupe spécialisé dans les reprises. L'arrivée du bassiste Davide Vicchione et du batteur Filippo Oggioni lui donne un nouvel élan. En 1989, voit le jour Four Tales, enregistrement de quatre démos, toutes des compositions originales. Repérés par le label français Musea, les cinq musiciens sortent en 1991 leur premier et unique album, Voices Beyond My Curtain. Les six morceaux proposés, d'une durée comprise entre sept et quinze minutes, offrent un néo-prog classique mettant en avant le jeu de guitare ingénieux de Silvio, le seul à faire carrière dans la musique par la suite, ainsi que les claviers luxuriants de Giovanni, soutenus par une solide rythmique. Mais ce qui frappe avant tout, c'est la voix sombre et basse de Laura Basla, idéale pour les histoires étranges qu'elle raconte. On aurait aimé toutefois qu'elle s'exprime dans sa langue natale, l'italien, plutôt que l'anglais, pas toujours très bien maîtrisé. Néanmoins, avec cette voix féminine, Tale Cue fait figure de précurseur dans le mouvement néo-progressif qui, à l'instar du progressif naissant des années 60-70, préfère nettement les chanteurs aux chanteuses, exception faite de Renaissance, Curved Air et quelques autres. A l'aube des années 90, se distinguent Quasar et Strangers On A Train (plus un projet musical qu'un groupe en réalité), tous deux menés par Tracy Hitchings, Iona avec Joanne Hogg, aux tendances plutôt prog-folk celtiques, et donc Tale Cue. Confiant dans cette formation, Musea sélectionnera l’envoûtant Choices, un des meilleurs titres avec Pale Light Of The Morning, pour sa compilation Le Meilleur Du Rock Progressif Européen (1995). Ce morceau sera alors une révélation pour l'auteur de ces lignes, point de départ d'une nouvelle passion que confirmeront Landmarq, Magenta, Karnataka, et Mostly Autumn bien des années plus tard. 

Musiciens

Laura Basla : chant
Silvio Masanotti : guitares
Giovanni Porpora : claviers
Davide Vicchione : basse
Filippo Oggioni : batterie

Lisa De Renzio : flûte

Titres

01. The Knell 
02. Craven Smiles 
03. Prisoner Of Cutting Light 
04. Choices 
05. Flying To Fade
06. Pale Light Of The Morning 

dimanche 14 juin 2020

Hölderlin - Hölderlins Traum (1972)

Hölderlins Traum
Hölderlin - Hölderlins Traum (1972)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fondé en 1970 par les frères Grumbkow, Hölderlin est un groupe allemand proposant une musique bucolique, à la croisée du rock progressif et du folk cosmique. Son nom s'inspire du poète et philosophe romantique Friedrich Hölderlin. Lorsque sort en 1972 son premier album Hölderlins Traum, le groupe rassemble six musiciens, dont la chanteuse néerlandaise, Nanny DeRuig, épouse du guitariste Christian Grumbkow. Sa voix caressante n'est pas sans évoquer les chanteuses britanniques de l'époque tel que Vashti Bunyan ou Bridget St John, de même que la française Françoise Hardy. La musique jouée, douce et rêveuse, se veut avant tout acoustique, mêlant sonorités médiévales (Erwachen), indiennes (Strohhalm) ou encore jazzy (Waren Wir). Cette large palette sonore a été rendue possible grâce à l'emploi ingénieux d'instruments aux horizons divers, allant du Mellotron à la flûte, du sitar au violoncelle, sans oublier le violon, le piano, l'orgue ou les tablas. Ce premier essai est un véritable coup de maître, représentatif du bouillonnement musical de l'Allemagne de ces années-là. Il restera néanmoins sans suite, Nanny quittant le groupe en 1973. Après la faillite de leur maison de disque, liée à une terrible bataille juridique avec leur producteur, les cinq membres restants reviendront en 1975 sous le nom simplifié de Hoelderlin. Malgré une longue carrière, ils ne retrouveront jamais la magie, ni la naïveté de ce premier opus devenu, au fil du temps, un incontournable des mondes oniriques. 

Musiciens

Nanny DeRuig : chant
Christian Grumbkow : guitares
Joachim Grumbkow : violoncelle, guitare acoustique, flûte, piano, orgue, Mellotron
Christoph Noppeney : violon, alto, flûte, piano
Peter Käseberg : basse, guitare acoustique, chant
Michael Bruchmann : batterie, percussions

Peter Bursch : sitar
Mike Hellbach : tablas 
Walter Westrupp : flûte

Titres

01. Waren Wir
02. "Peter" 
03. Strohhalm
04. Requiem Für Einen Wicht 
05. Erwachen 
06. Wetterbericht
07. Traum 


vendredi 12 juin 2020

Shirley Collins - Lodestar (2016)

Shirley Collins Lodestar
Shirley Collins - Lodestar (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Connaissez-vous l'histoire de cette femme qui s'est jetée d'un bateau avec son enfant pour sauver le navire et son équipage d'un mauvais sort (The Bank Of Green Willow) ? Et celle de ce maçon prénommé Lincoln cherchant à se venger d'un mauvais payeur (Cruel Lincoln) ? Ou encore celle de ce médecin refusant de soigner une patiente mourante car elle avait refusé ses avances (The Rich Irish Lady) ? Du haut de ses 81 ans, Shirley Collins, figure emblématique du folk britannique, dresse le tableau d'un monde sombre et brutal, sans héros. Sorti en 2016, Lodestar est le premier album de la chanteuse après trente-huit années de silence. Elle s'était retirée à la fin des années 70, suite à son divorce douloureux avec Ashley Hutchings (Fairport Convention, Steeleye Span, Albion Band) ayant entraîné une perte de sa voix. Enregistré chez elle, dans son cottage, Lodestar, qui signifie "étoile polaire", est un recueil de chansons anglaises, américaines et acadiennes (Sur Le Borde De L'Eau) du XVIe siècle jusqu'aux années 1950. Sorte de Miss Marple de la musique folk, elle narre dans la plus grande des simplicités ces vieilles ballades, mêlant paganisme et surnaturel, totalisant pas moins de onze morts, dont deux infanticides. Un retour gagnant... sauf pour ces derniers.

Musiciens

Shirley Collins : chant

Pip Barnes : chant, guitare
Ian Kearey : mandoline, the instrument, guitare, basse, harmonium
Dave Arthur : guitare, chant, banjo
Ossian Brown : vielle à roue, orgue
Alex Neilson : batterie, percussions
Glen Redman : batterie
Michael J. York : cornemuse
John Watcham : concertina 
Elle Osborne : violoncelle
Pete Cooper : violon, chant
Rivka Zoob : alto

Titres

01. Awake Awake – The Split Ash Tree - May Carol - Southover
02. The Banks Of Green Willow
03. Cruel Lincoln
04. Washed Ashore
05. Death And the Lady
06. Pretty Polly
07. Old Johnny Buckle
08. Sur Le Borde De L’Eau
09. The Rich Irish Lady/Jeff Sturgeon
10. The Silver Swan 

jeudi 11 juin 2020

Corde Oblique - The Moon Is A Dry Bone (2020)

Corde Oblique The Moon Is A Dry Bone
Corde Oblique - The Moon Is A Dry Bone (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Cela fait maintenant quinze ans que la formation napolitaine Corde Oblique propose un folk méditerranéen incandescent et poétique en permanente mutation. Inspiré par les deux sirènes de la pochette, perdues dans une mer désertique, incapables de communiquer entre elles (œuvre de l'artiste indonésien Hardijanto Budiman), Riccardo Prencipe, son leader et guitariste, a orienté ses textes en direction de l'enfance. Celle qui perdra ses illusions lors du passage à l'âge adulte, et la sienne, enveloppée d'une douce nostalgie rêveuse. Pour les interpréter, c'est avec la précision d'orfèvre qu'on lui connait qu'il a sélectionné les sept voix de ce disque, trois masculines et quatre féminines. Les nouveaux venus, Andrea Chimenti (La Strada) et Miro Sassolini (Il Terzo Suono), sont deux chanteurs emblématiques des années new wave italiennes, Sergio Panarella d'Ashram, qui est un habitué, livre une prestation mémorable sur l'intense Il Figlio Dei Vergini aux côtés de Caterina Pontrandolfo. Cette dernière collabore régulièrement avec Riccardo depuis le tout premier album de Corde Oblique sorti en 2005, Respiri. Pour The Moon Is A Dry Moon, elle intervient sur quatre titres au total, dont le sublime Le Grandi Anime, à la profondeur amplifiée par les percussions de Michele Maione et l'accordéon de Carmine Ioanna du Cirque du Soleil. Rita Saviano, issue de la mouvance dream pop, est la nouvelle chanteuse officielle du groupe. Elle se révèle sur la chanson titre au psychédélisme déjanté ainsi que sur la reprise d'Anathema, Temporary Peace, écho lointain au Flying de The Stones Of Naples (2009). La chanteuse d'origine bulgare Denitza Seraphim (Irfan), déjà présente sur I Maestri Del Colore (2016), enchante Le Torri Di Maddaloni, moment mystérieux et magique, aux saveurs toutes balkaniques. Enfin, l'actrice Maddalena Crippa prête sa voix à La Casa Del Ponte, morceau à la fois oppressant et ambigu, tel un souvenir ancien s'éloignant progressivement, durant lequel est évoquée la maison d'enfance du guitariste. Le tableau ne serait pas complet sans mentionner Edo Notarloberti (violon), Umberto Lepore (basse), Alession Sica (batterie) et Luigi Rubino (piano) qui, par leur implication, ont contribué à faire de ce disque un indispensable, pour ne pas dire un chef d'œuvre, le huitième dans la discographie du Maître d'art napolitain. 

Musiciens

Riccardo Prencipe : guitares
Rita Saviano : chant
Edo Notarloberti : violon
Umberto Lepore : basse
Alessio Sica : batterie
Luigi Rubino : piano
Michele Maione : percussions
Carmine Ioanna : accordéon

Caterina Pontrandolfo : chant
Denitza Seraphim : chant
Sergio Panarella : chant
Andrea Chimenti : chant
Miro Sassolini : chant
Maddalena Crippa : voix

Titres

01. Almost Blue
02. La Strada 
03. The Moon Is A Dry Bone 
04. Le Grandi Anime 
05. Le Torri Di Maddaloni 
06. Il Giglio Dei Vergini
07. La Casa Del Ponte 
08. Temporary Peace
09. Il Terzo Suono 
10. Herculaneum 
11. Almost Blue II



lundi 8 juin 2020

Rob Reed - Sanctuary II (2016)

Rob Reed Sanctuary 2
Rob Reed - Sanctuary II (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

A l'instar de Mike Oldfield, Rob Reed se plaît à valoriser les voix féminines dans ses compositions. Celles de Mike se nomment Sally Oldfield, Maddy Prior, Bridget St John, Maggie Reilly, Bonnie Tyler, ou, plus récemment, Mae McKenna et Hayley Westenra. Rob a opté pour Christina Booth dans Magenta, et pour Angharad Brinn dans ses projets parallèles, à savoir Kompendium et la série des Sanctuary. Cette dernière est donc à nouveau à l'œuvre sur Sanctuary II, album d’inspiration oldfieldienne divisé en deux longs mouvements d'une vingtaine de minutes chacun. Sa voix fantomatique hante les moments cruciaux de ces pistes, tout comme l'ensemble Synergy Vocals composé de quatre femmes et quatre hommes. Comme pour le premier volume sorti en 2014, Rob utilise pas moins de vingt-trois instruments, dont les fameuses cloches tubulaires si chères à l'univers du maître. Afin de donner du relief à l'ensemble, il a fait appel au batteur Simon Phillips qui a accompagné Mike dans les années 80 ainsi qu'à Tom Newman (bohdran) et Les Penning (flûtes), tous deux compagnons de route des années 70 (Tubular Bells pour le premier, Ommadawn pour le second). Avec Sanctuary II, Rob Reed poursuit son hommage respectueux à celui qui, dès l'âge de sept ans, lui a donné envie de faire de la musique, alors qu'il venait d'acheter... Tubular Bells.  

Musiciens

Rob Reed : instruments

Angharad Brinn : chant
Synergy Vocals : chant
Simon Phillips : batterie
Tom Newman : bohdran
Les Penning : flûtes

Titres

1.01. Sanctuary II Part 1
1.02. Sanctuary II Part 2

Bonus CD

2.01. Salzburg
2.02. Pen Y Fan
2.03. Les Penning Section (Single Edit) 
2.04. Marimba (Single Edit) 
2.05. Side Two Opening (Alternative Version) 
2.06. Side Two End (Alternative Version) 
2.07. Marimba (Chimpan A Remix) 
2.08. Sanctuary II Part 1 (Tom Newman Mix) 
2.09. Sanctuary II Part 2 (Tom Newman Mix) 

dimanche 7 juin 2020

Bridget St John - Ask Me No Questions (1969)

Bridget St John Ask Me No Questions
Bridget St John - Ask Me No Questions (1969)

Pourquoi écouter ce disque ?

Bridget St John, un nom inconnu pour la plupart d'entre nous. Sorte de Nick Drake au féminin qui aurait croisé la route de Nico et Joni Mitchell, cette artiste folk britannique a joué aux côté de David Bowie, Deep Purple, King Crimson ou encore Jethro Tull. Elle avait comme amis ce même Nick Drake, John et Beverly Martyn, Kevin Ayers, Buffy Ste Marie et a prêté sa voix à Mike Oldfield pour son fameux Ommadawn (1975). Lors d'une session radio de 1968, le célèbre animateur de la BBC John Peel est subjugué par la prestation de cette jeune chanteuse, à peine âgée d'une vingtaine d'années. Il fonde pour elle le label Dandelion sur lequel sort l'année suivante Ask Me No Questions à la pochette représentant Bridget bébé. Au fil des douze chansons, composées durant ses études, elle met à nu son innocence blessée, évoquant ses ruptures, des relations sans lendemain, mais aussi les joies furtives de la vie. Sa voix profonde et sombre, doublée d'un jeu de guitare complexe, bénéficie à certains moments de l'appui de John Martyn (To B Without A Hitch, Curl Your Toes, Ask Me No Questions) et de Ric Sanders, futur Soft Machine et Fairport Convention (Lizard-Long-Tongue Boy, Many Happy Returns). Enregistré en à peine dix heures, Ask Me No Questions ainsi que les trois albums suivants de Bridget demeurent des trésors oubliés de ces années fastes, celles de la fin des années 60 et de la première moitié des années 70. 

Musiciens


Bridget St John : chant, guitare

John Martyn : guitare
Ric Sanders : guitare
Dominic : percussions

Titres

01. To B Without A Hitch
02. Autumn Lullaby
03. Curl Your Toes
04. Like Never Before
05. The Curious Crystals Of Unusual Purity
06. Barefeet And Hot Pavements
07. I Like To Be With You In The Sun
08. Lizard-Long-Tongue Boy
09. Hello Again (Of Course)
10. Many Happy Returns
11. Broken Faith
12. Ask Me No Questions

jeudi 4 juin 2020

Three Colours Dark - The Science Of Goodbye (2020)

Three Colours Dark The Science Of Goodbye
Three Colours Dark - The Science Of Goodbye (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Si 2020 semble s'afficher comme l'année de tous les dangers, elle aura été marquée par un souffle d'espoir, le retour (inespéré) de Rachel Cohen. Depuis la séparation en 2014 de The Reasoning, la chanteuse s'était retirée de la scène musicale pour se consacrer à son doctorat en psychologie. Fin 2018, elle croise la route de son ancien acolyte de Karnataka, Jonathan Edwards, claviériste de Panic Room et Luna Rossa. Autour d'un verre, ils se souviennent de leurs jeunes années, parlent musique et en viennent à évoquer une possible collaboration. Ainsi est né Three Colours Dark. The Science Of Goodbye, leur premier (et excellent) album, sans être un concept, aborde à travers ses textes les troubles de la personnalité, en particulier le narcissisme pathologique, domaine de prédilection de Rachel. Jonathan, aidé de cette dernière, les a mis en musique, à l'exception du cover en lien avec la thématique générale, Ghosts In The Wind, signé du grand Richard Thompson. Quel plaisir de déambuler au fil des chansons, guidé par cette voix fabuleuse et si délicate. Avec son timbre particulier rappelant Annie Lennox, elle n'avait jamais été autant mise en valeur jusqu'alors (à l'exception notable du Acoustically Speaking de The Reasoning). On doit ce travail au troisième personnage-clef du projet, à la fois guitariste, bassiste, ingénieur du son et coproducteur, Tim Hamill (Panic Room, Luna Rossa, The Storys, Elin Fflur). Par son intermédiaire, Steve Balsamo (The StorysKompendiumChimpan A) est venu poser sa voix sur trois titres, Wonderland, Blood Moon Rising (splendide) et Monster. Empruntant à la fois au prog, au folk, au rock atmosphérique, à la pop, au jazz et à la musique celtique, Three Colours Dark a trouvé son propre style, élégant et distingué, sans avoir à puiser dans les formations prestigieuses respectives de ses membres, anciennes ou présentes (Karnataka, The Reasoning, Panic Room, Luna Rossa). Notre duo trace sa propre voie, regardant droit devant, heureux de sa complicité retrouvée. Maintenant, il nous reste à espérer que The Science Of Goodbye soit le premier volet d'une longue série, et non un essai sans suite. Cela, ce sera à Rachel et Jonathan d'en décider. 

Musiciens

Rachel Cohen : chant
Jonathan Edwards : claviers, guitares
Tim Hamill : guitares, basse, programmation batterie

Steve Balsamo : chant
Dave Gregory : guitare électrique
Chantel McGregor : guitare électrique, ebow
Kate Ronconi : violon
Nathan Bray : trompette, bugle

Titres

01. Enter, Soubrette 
02. Wonderland (How Can This Be Love?) 
03. Know You Now
04. Ghosts In The Wind
05. Three Colours Dark
06. Tasted Like Kryptonite
07. Rainbow's End
08. Blood Moon Rising 
09. Monster
10. The Science Of Goodbye

lundi 1 juin 2020

Estampie - Ave Maris Stella (1991)

Estampie Ave Maris Stella
Estampie - Ave Maris Stella (1991)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ensemble munichois de musique médiévale, Estampie tire son nom d'une danse ancienne du même nom. A l'origine trio réunissant Sigrid Hausen (chanteuse mezzo-soprano), Michael Popp (instruments anciens) et Ernst Schwindl (instruments anciens), Estampie est devenu quatuor suite à l'arrivée du percussionniste Johann Bengen. Lors de sa fondation en 1985, le groupe avait pour ambition de faire découvrir à un large public la musique du Moyen Âge, celle comprise entre l'an 1000 et 1400. Avec le temps, il s'ouvrira aux influences modernes et à la world music. Pour son deuxième album Ave Maris Stella, paru en 1991, les quatre musiciens, accompagnés de Mona Spägele, se sont intéressés aux chants liés au culte de Marie. Ce personnage emblématique de la religion chrétienne était à la fois celle pleurant son fils et les malheurs du monde, la reine céleste, l'auxiliaire de Dieu faiseuse de miracles, et la Vierge, incarnation de la pureté. A travers quinze chants, souvent polyphoniques, d'une durée comprise entre une et huit minutes, Estampie propose un voyage dans le temps au cœur de cette Europe férue de foi, durant lequel apparaissent quelques personnages clef de cette époque comme Hildegard de Bingen, St François d'Assise ou le troubadour Guiraut Riquier. A découvrir pour la qualité de l'interprétation, des voix et de l'instrumentation. 

Musiciens

Sigrid Hausen : chant, flûte, corne de chamois
Michael Popp : oud, saz, tar, harpe, flûtes
Ernst Schwindl : vielle à roue, orgue, cloches
Johann Bengen : santour, percussions

Mona Spägele : chant

Titres

01. Ave Maris Stella
02. Ave Generosa
03. Ave Mater, O Maria
04. Stabat Juxta Christi Crucem
05. Ave, Donna Santissima
06. Dansse Real
07. Regenbogen Tagewise
08. Saltarello
09. Humils, Forfaitz, Repres E Penedens
10. Vos Qui Admiramini - Gaude Gloriosa
11. Ave Gloriosa, Mater Salvatoris
12. Santa Maria, Strela Do Dia
13. Da Que Deus Mamou
14. Ave Maris Stella
15. Stella Splendens


Anathema - Weather Systems (2012)

Anathema Weather Systems
Anathema - Weather Systems (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Si, pour certains, le chef d'œuvre absolu d'Anathema est We're Here Because We're Here (2010), pour moi, c'est indéniablement Weather Systems. Cet album m'a fait vibré à sa sortie et continue à le faire à chaque écoute. Pourtant, ces deux disques sont indissociables, formant un diptyque. En effet, les quatre chansons qui forment l'ossature de Weather Systems ont été écrites durant les sessions de We're Here..., à savoir Untouchable Part 1, The Gathering Of The Clouds, Lightning Song et l'explosif The Storm Before The Calm. Ce morceau, navigant entre électro et prog, monte graduellement en puissance, pour s'achever en une éruption vocale de Vincent Cavanagh qui, tel un tsunami, libère toutes nos émotions dans un océan de larmes, émerveillées par tant de beauté. Il faut dire que les frères Cavanagh, Vincent et Daniel, secondés par la famille Douglas, John et sa sœur Lee, devenue membre à part entière du groupe, sont au sommet de leur art. Leurs compositions, à la fois sombre et lumineuses, bercées de mélancolie, explorent les recoins les plus reculés de notre psyché. A cela s'ajoute la prestation incandescente de Lee, jamais autant impliquée, et dont la voix magnifique, selon Vincent lui-même, brise le cœur. La production impeccable, signée du norvégien Christer-André Cederberg, bénéficie de l'apport de cordes conduites par Dave Stewart sur cinq titres. A la fois intense, homogène et profond, on ne ressort pas indemne de l'écoute de ce pur bijou. 

Musiciens

Vincent Cavanagh : chant, claviers, programmation, guitares, basse
Daniel Cavanagh : guitares, claviers, piano, basse, chant 
Lee Douglas : chant
John Douglas : batterie, claviers, programmation

Christer-André Cederberg : basse, piano 
Wetle Holte : batterie 
Jamie Cavanagh : basse
Petter Carlsen : chœurs

Titres

01. Untouchable Part 1
02. Untouchable Part 2
03. The Gathering Of The Clouds
04. Lightning Song
05. Sunlight
06. The Storm Before The Calm 
07. The Beginning And The End
08. The Lost Child
09. Internal Landscapes