dimanche 20 octobre 2019

Euphoria Station - The Reverie Suite (2019)

Euphoria Station The Reverie Suite
Euphoria Station - The Reverie Suite (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

The Reverie Suite est une petite pépite en provenance directe des États-Unis. Formé en 2015, à Los Angeles, Euphoria Station se présente comme un duo réunissant la chanteuse d'origine amérindienne Saskia Binder et son mari, le guitariste Hoyt Binder. Après un premier album One Heart en 2017, ils proposent cette ambitieuse suite centrée sur l'enfance de Saskia. S'ils ont embarqué avec eux la même (solide) rythmique que précédemment (Paulo Gustavo à la basse et Chris Quirarte à la batterie), d'autres musiciens les accompagnent comme le claviériste Ronald Van Deurzen, Tollak Ollestad à l'harmonica ou la flûtiste Rebecca Kleinman, formant ainsi The Americana Daydream Revival Orchestra. En effet, The Reverie Suite n'est pas un simple disque, c'est avant tout un voyage musical à travers ce vaste pays que l'on croit connaître par cœur, mais qui ne cesse de surprendre et de fasciner. L'instrumental d'ouverture Prelude / She's Calling condense à lui tout seul cette Amérique dans sa première partie à l'harmonica, genre ballade folk, avant de se transformer en metal prog typé Ayreon, puis nouvelle direction avec ses percussions tribales amérindiennes, suivi d'un nouveau revirement bien rock, saupoudré d'un violon country. Il faut attendre Reverie, la deuxième piste pour découvrir la voix de Saskia, à mi-chemin entre une Heather Findlay et une Susie Bogdanowicz de Glass Hammer. Dans cette chanson, elle se souvient de ses jeux d'enfant avec sa meilleure amie, lorsqu'elles parcouraient ensemble la nature sauvage, près de Sacramento. Empreint de nostalgie (Paradise Road et son piano envoûtant, Seasons, Reprise), sans sombrer dans le pathos, The Reverie Suite séduit par ses compositions authentiques, riches et profondes, évoquant le Home de Magenta. Une sacrée découverte !

Musiciens

Saskia Binder : chant
Hoyt Binder : guitares, banjo, mandoline, chœurs

Ronald Van Deurzen : claviers
Trevor Lloyd : cordes
Tollak Ollestad : harmonica
Rebecca Kleiman : flûte
Paulo Gustavo : basse
Chris Quirarte : batterie
Mike Disarro : chœurs
Bobby Albright : percussions

Titres

01. Prelude/She's Calling
02. Reverie
03. On My Way
04. Heartbeat
05. Bridge Of Dreams 
06. Queen Of Hearts 
07. Paradise Road 
08. Move On 
09. Seasons
10. Reprise 
11. Remind Me 
12. Content 

vendredi 18 octobre 2019

The New St. George - High Tea (1994)

The New St. George High Tea
The New St. George - High Tea (1994)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ils sont cinq. Cinq Américains d'horizons divers à se passionner pour le folk britannique des années 1969-1972. De 1986 à 1996, ils ont sillonné les États-Unis, participé à de multiples festivals afin de partager leur passion. Sorti en 1994, High Tea sera leur seul témoignage studio. Leur nom ? The New St. George, titre de la septième piste du tout premier album en solo de Richard Thompson, Henry The Human Fly (1972). Jennifer Cutting (mélodéon, claviers) se trouve à l'origine du projet. Elle a réuni autour d'elle Bob Hitchcock (chant, guitares), Lisa Moscatiello (chant, guitare acoustique, flûte), Rico Petruccelli (basse) et Juan Dudley (batterie, percussions). High Tea se veut un hommage aux plus grands groupes folk de ces années fastes, de Steeleye Span à Fairport Convention, sans oublier Pentangle, Clannad ou The Albion Country Band. D'où ce brassage de différents styles musicaux enrobant ces airs britanniques traditionnels : prog, jazz, celtique ou world. Seule All The Tea In India est une composition inédite. Cette magnifique pièce trouve son origine dans la jeunesse de Jennifer durant laquelle elle a été baignée de culture et de spiritualité hindoues. Légèreté paillarde (The Steggie), créature mystérieuse (The Mermaid) ou encore tragédie amoureuse (The False Bride) sont au programme de cet High Tea haut en couleurs. Impossible de passer à côté de ce classique de John Martyn, Don't You Go, chanson pacifiste interprétée par une Lisa bouleversante dans son rôle de mère, suppliant son fils de ne pas partir à la guerre. En son for intérieur, elle sait qu'il n'en reviendra jamais...

Musiciens

Jennifer Cutting : mélodéon, claviers
Bob Hitchcock : chant, guitares, mandoline
Lisa Moscatiello : chant, guitare acoustique, flûte, bouzouki, mandoline
Rico Petruccelli : basse
Juan Dudley : batterie, percussions

John Jennings : orgue Hammond
John Guillory : flûte, bombarde, percussions
Mary Beth Lewandowski : flûte
Sanjay Mishra : citare
Broto Roy : percussions
Walter White : basse
Kevin Whitcombe : batterie, percussions
Kim Miller : violon
Carol Hayes : alto
Marcio Bothelo : violoncelle
Myron Bretholz : bodhran

Titres

01. The Steggie
02. The Mermaid
03. Texas
04. Streams Of Lovely Nancy / Balham Brawl
05. All The Tea In India
06. Bransle Gay
07. Our Captain Cried "All Hands!"
08. Don't You Go
09. Mayden Lane
10. When A Man's In Love
11. The False Bride
12. The Matelot Jig

dimanche 13 octobre 2019

Magenta - We Are Seven: Live 2018 (2018)

Magenta We Are Seven
Magenta - We Are Seven: Live 2018 (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Depuis plusieurs années maintenant, la mode est d'interprétée l'intégralité d'un album sur scène, souvent le plus connu ou estimé. Lors de son concert à The Robin 2, le 8 avril 2018, dans la ville de Wolverhampton, située dans le centre de l'Angleterre, Magenta se plie à cet exercice devenu incontournable pour les artistes de rock progressif. Mais, on le sait, Rob Reed et les siens ont plus d'un tour dans leur sac. C'est pourquoi, ce soir-là, ils jouent non pas un, mais deux albums en entier. We Are Seven est un subtil jeu de mot évoquant à la fois leur album culte Seven et leur dernier disque en date, We Are Legend. Ce dernier ne comporte que trois titres, mais tous dépassent les dix minutes, voire vingt pour Trojan, récit fantastique où il est question d'invasion de la terre par des machines pas vraiment sympathiques. Quant à Seven, sorti en 2004 déjà, il a été construit autour du concept des sept péchés capitaux. Remarqué à sa sortie pour ses qualités exceptionnelles et sa richesse musicale, il a propulsé Magenta dans la cour des grands, faisant d'eux une référence dans le domaine des groupes avec chanteuse. Impossible de demeurer insensible au chant profondément humain de Christina, capable de nous faire passer des larmes au (sou)rire en une fraction de seconde. Ses prestations sur Anger, Sloth ou Envy sont simplement phénoménales, tous comme les guitares de Chris Fry ou les claviers de Rob Reed.Tous trois sont accompagnés de quatre autres musiciens, d'où aussi ce titre We Are Seven à double lecture. Si la section rythmique est assurée par Dan Nelson (bassse) et le dernier arrivé Jon 'Jiffy' Griffiths (batterie), Karla Powell (déjà présente à l'époque du Live At Real World en 2010) au hautbois accompagnée de Katie Axelsen à la flûte apportent des couleurs inédites à certains titres devenus des classiques. The Lizard King est de ceux-là. Il fait partie des petits cadeaux offerts par le groupe avec l’électrique Speechless et l'émouvant Prekestolen sur lequel souffle le fameux Bridge Over Troubled Water de Simon & Garfunkel (écoutez les deux derniers vers et vous comprendrez). Merci Magenta !

Musiciens

Christina Booth : chant
Chris Fry : guitares, chant
Rob Reed : claviers, chant
Dan Nelson : basse
Jiffy Griffiths : batterie

Karla Powell : hautbois
Katie Axelsen : flûte

Titres

01. Speechless
02. Trojan 
03. Colours 
04. Legend 
05. Prekestolen 
06. The Lizard King 

01. Gluttony
02. Envy
03. Lust
04. Anger
05. Greed
06. Sloth
07. Pride

jeudi 10 octobre 2019

The Moon And The Nightspirit - Mohalepte (2011)

The Moon And The Nightspirit Mohalepte
The Moon And The Nightspirit - Mohalepte (2011)

Pourquoi écouter ce disque ?

La Hongrie et ses légendes... A travers le concept The Moon And The Nightspirit, Ágnes Tóth et son conjoint Mihály Szabó souhaitent faire découvrir les mythes anciens et secrets de leur pays. Mohalepte, leur quatrième album, est une invitation à laisser voguer les âmes solitaires au cœur d'anciennes forêts magiques, comme le suggère la pochette du disque conçue par Ágnes. A la fois conteuse et prêtresse païenne, cette dernière met en musique, avec Mihály, des histoires féeriques et fantastiques, côtoyant l'univers du grand Tolkien. Cousins des Allemands Faun, de l'Australienne Louisa John-Krol et des inévitables Dead Can Dance, The Moon And The Nightspirit offrent un pagan-folk original, trouvant sa source tant en Europe centrale que dans les steppes asiatiques infinies dont est originaire le peuple hongrois. Autre héritage du passé, l'emploi d'instruments traditionnels comme le morin khuur. Cet instrument folklorique mongol, dont le nom signifie "violon à tête de cheval", produit un son unique, comparable à une brise délicate dans les prairies, ou au hennissement lointain d'un cheval. Une musique vraie pour un dépaysement garanti. 

Musiciens

Ágnes Tóth : chant, violon, morin khuur, percussions  
Mihály Szabó : guitare acoustique, basse acoustique, chant

Titres

01. Öregerdo
02. Felleg Útján
03. Holdvarázsolt
04. Kéregbölcso
05. Idebenn
06. Zöldparázs
07. Mohalepte
08. Tücskök Az Avarban

lundi 7 octobre 2019

Isgaard - Human (2019)

Isgaard Human
Isgaard - Human (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Human, le huitième album de la chanteuse allemande Isgaard marque un tournant dans sa carrière. Pour la première fois, elle n’apparaît pas sur la pochette d'un de ses disques, confirmant l'idée à son écoute qu'il s'agit là d'un véritable travail d'équipe. Outre Jens Lueck, son compagnon de toujours occupant à la fois le poste de multi-instrumentiste, de producteur et d'ingénieur du son, toute une équipe s'est constituée autour de la chanteuse au fil du temps. Du guitariste Jan Petersen (ex-Sylvan) à Volker Kuinke (Eloy, Syrinx Call), en passant par Ekis Giloc à la basse ou Katja Flintsch et Annika Stolze aux cordes. C'est pourquoi la disparition tragique du guitariste Dieter Koch fin 2018 a laissé un vide immense. Il avait participé en 2016 à Whiteout puis au projet Single Celled Organism. Une des plus belles chansons du disque lui est dédiée, I Couldn't Say Goodbye, sur laquelle Isgaard atteint les mêmes sommets émotionnels et vocaux qu'une Kate Bush. Entre tristesse et colères, Human a été conçu en réaction à la fragilité des hommes et de notre planète en péril. Jamais le piano, accentuant cette touche mélancolique, n'a été aussi présent. C'est lui qui mène la danse, du titre d'ouverture See The Leaves Falling à A billion Souls All Still Alone en passant par le sublime Black Swan qui aborde subtilement la question de l'exclusion des personnes dites "différentes". Son final, tel une éruption volcanique, illustre si bien ce drame vécu par tous ces individus qui ne demandent qu'à être aimés comme ils sont. Tout aussi déchirant, Your World Is Broken souffre avec ses enfants dont les vies ont été volées suite à des traumatismes (la guitare de Petersen accompagne en toute dignité ces cris silencieux), tandis que Frozen Hearts évoque le drame syrien qui n'en finit pas. L'ambitieux Borders se divisant en trois parties enchantera sans aucun doute les passionnés de musique progressive, héritière du Pink Floyd. Jens mêle sa voix à celle d'Isgaard pour cette saga narrant l'expansion de l'humanité à partir de l'Afrique (Awakening), puis son repli nourri de peurs provocant des divisions (Fractioning), suivi d'une mise en perspective sur un avenir peu rassurant (In The Cage). Dans tous ces tourments, The Sun Comes Up Tomorrow ouvre une fenêtre sur un peu d'espoir, du moins sur la nécessité d'aller de l'avant, quelle que soit la situation. Isgaard frappe fort avec ce disque, témoin d'une époque trouble et troublée. Comme elle, d'autres voix s'élèvent, suppliant l'humanité toute entière à se ressaisir avant qu'il ne soit trop tard. L'urgence est là. 

Musicients

Isgaard : chant

Jens Lueck : batterie, percussions, programmation, guitares, chant
Jan Petersen : guitares électriques
Klaus Volland : guitares acoustiques
Ekiss Giloc : basse
Katja Flintsch : violon, alto
Annika Stolze : violoncelle
Volker Kuinke : flûte

Titres

01. See The Leaves Falling 
02. I Couldn‘t Say Goodbye 
03. The Sun Comes Up Tomorrow 
04. Black Swan 
05. Your World Is Broken 
06. A Billion Souls
07. Frozen Hearts 
08. Borders: Awakening
09. Borders: Fractioning
10. Borders: In The Cage

jeudi 3 octobre 2019

Collection D'Arnell-Andréa - Cirses Des Champs (1996)

Collection D'Arnell-Andréa Cirses Des Champs
Collection D'Arnell-Andréa - Cirses Des Champs (1996)

Pourquoi écouter ce disque ?

Étrange album que ce Cirses Des Champs de Collection D'Arnell-Andréa. Malgré une pochette bucolique invitant à la rêverie, peinture de style impressionniste signée Nicolas Mecheriki, nous avons là un disque électrique. Riffs ravageurs, guitares saturées, Franz Torres-Quvedo se retrouve au premier plan, secondé à la basse par Stephan Kehlsen, nouveau membre. Avec toute l'élégance qui est sienne, Collection D'Arnell-Andréa mêle à un rock exigeant et brut, une poésie d'essence pastorale nourrie de vastes paysages ruraux. La nature est et demeure au cœur du projet mené par Jean-Christophe d'Arnell. D'ailleurs, Cirses Des Champs (véritable nom du "chardon") se présente comme un concept-album construit autour des plantes dites "mauvaises herbes", ou considérées comme nuisibles. Chacun des titres porte le nom de l'une d'elle. Et à l'intérieur du livret, en regardant de plus près les paroles, on constate que chaque chanson possède un mot au milieu duquel trône une lettre écrite en majuscule. En assemblant toutes ces lettres entre elles, apparaît le nom "coquelicot". Dernière plante mystérieuse, la voix caressante de Chloé St Liphard réconfortant, ou plutôt ensorcelant notre âme pendant que notre corps subit les assauts répétés de ces lierres, ronces, orties et autres buis.

Musiciens

Chloé St Liphard : chant
Jean-Christophe d'Arnell : claviers
Carine Grieg : claviers, chant
Franz Torres-Quevedo : guitares
Stephan Kehlsen : basse
Xavier Gaschignard : violoncelle

Titres

01. Le Cirse Des Champs
02. L'Andain
03. Le Lierre
04. L'Ivraie
05. Les Nielles
06. Les Prêles
07. Les Ronces
08. Les Mauves
09. L'Armoise
10. L'Ortie
11. Les Buis
12. Une Ronce (Wherever You Go)

mardi 1 octobre 2019

Joshua Burnell - Songs From The Seasons (2018)

Joshua Burnell Songs From The Seasons
Joshua Burnell - Songs From The Seasons (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Joshua Burnell ou l'étoile montante du folk britannique actuel. A peine son premier album Into The Green sorti, Joshua s'est lancé le défi ambitieux, fin 2016, d'enregistrer et de réarranger une chanson traditionnelle par semaine pendant un an. Au final, il a accumulé cinquante-deux morceaux ayant tous en commun de refléter l'évolution des saisons. Quatorze d'entre eux ont été retenus pour ce Songs From The Seasons, album hommage aux rois et reines de la musique folk. Ce que Joshua aime avant tout c'est aller de l'avant, revisiter de veilles chansons en les modernisant, sans se soucier des conventions. Ainsi, le classique Two Magicians au texte osé où un forgeron tente de voler la virginité d'une femme, est abordé sous l'angle de vue de cette dernière. Ce qui n'avait jamais été fait jusqu'alors. Autre moment de bravoure, The Nightingale, délicate ballade danoise au final flamboyant, sur lequel la guitare de Ben Burnell, frère de Joshua, sonne comme celle du grand Mark Knopfler, époque Dire Straits. Mais l'aspect le plus éloquent de ce disque se trouve dans la présence discrète de grandes dames. Si à travers ses interprétations de The Dowie Dens Of Yarrow, The Snow Is Melts The Soonest et Reynardine, Joshua rend un hommage respectueux à Shelagh McDonald, Anne Briggs et Sandy Denny qui ont immortalisé ces classiques en leur temps, il ne s'arrête pas là. Le titres Songs From The Seasons est un clin d'œil appuyé à l'album de Renaissance A Song For All Seasons (1978), d'autant plus que la pochette est illustrée par une peinture originale d'Annie Haslam, chanteuse de ce groupe mythique de rock symphonique que nous chérissons particulièrement ici. Et ce n'est pas fini ! Autre invitée de marque, Angela Gordon de Mostly Autumn qui apparaît à la flûte irlandaise sur un Farewell To Tarwathie à la fois mélancolique et nostalgique. Enfin, impossible de ne pas citer Sarah Loughran (violon), Rachel Wilson (violon), Rachel Brown (violoncelle), Cristina Crespo (flûte), ni Frances Sladen, compagne de Joshua, apportant une touche féminines aux chœurs de High Germany et du déjà cité The Nightingale. Une étoile n'est rien sans ses planètes. 

Musiciens

Joshua Burnell : chant, guitares, claviers, batterie, percussions, accordéon, flûte, bouzouki, autoharpe

Nathan Greaves : guitares, basse
Ben Burnell : guitares
Jack Woods : mandoline, guitare
Tim Yates : mélodéon, basse
Mark Waters : basse
Matthew Mefford : basse, contrebasse
Sarah Loughran : violon
Rachel Wilson : violon
Antonio Curiale : violon
Rachel Brown : violoncelle
Angela Gordon : flûte irlandaise
Cristina Crespo : flûte
Polly Bolton : mandoline
Frances Sladen : chant

Titres

01. Two Magicians
02. Tam Lin
03. High Germany
04. Dowie Dens Of Yarrow
05. Behind The Haystack
06. Robin Hood & The Pedlar
07. The Snow It Melts The Soonest
08. Lord Franklin
09. King Of The Fairies
10. Mrs McGrath
11. Reynardine The Werefox
12. The Banshee Set
13. The Nightingale
14. Farewell To Tarwathie

En bonus, non présent sur l'album, cette reprise de Renaissance, At The Harbour

lundi 30 septembre 2019

Panic Room - Incarnate (2014)

Panic Room Incarnate
Panic Room - Incarnate (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

Il semblait difficile à Panic Room de donner un successeur à Skin tellement ce dernier était d'un niveau exceptionnel. A cela, s'ajoutait le départ surprise de Paul Davies, leur guitariste historique. Et pourtant, Incarnate n'a pas à rougir ! Anne-Marie Helder (chant, guitare, claviers, harmonica), Jonathan Edwards (claviers), Gavin John Griffiths (batterie, percussions) et Yatim Halimi (basse) ont fait appel à Adam O'Sullivan, guitariste émérite au style bluesy, offrant ainsi de nouvelles orientations musicales. Son travail est remarquable, que ce soit sur le titre d'ouverture Velocity aux riffs fulgurants, ou sur Into Temptation sur lequel il propose un jeu vif et intelligent. Avec Incarnate, le groupe marque sa volonté d'ouvrir un nouveau chapitre, de poursuivre son parcours en suivant sa propre voie, tout en se démarquant nettement de ses contemporains tel que Mostly Autumn, Magenta, Landmarq ou Karnataka dont Anne-Marie, Jonathan et Gavin ont fait partie. La chanson titre Incarnate tout comme Waterfall (avec son intro lumineuse à la Supertramp) abordent cette thématique de la prise en main par soi-même. Une des caractéristiques de Panic Room est d'ailleurs la profondeur de ses textes. Close The Door, All That We Are ou encore Start The Sound évoquent toutes la relation à l'autre, parfois joyeuse, souvent dramatique. Impossible de résister à la noirceur de Dust, le dernier titre, qui, pour moi, demeure leur composition la plus forte d'un point de vue émotionnel. Anne-Marie en a écrit les paroles suite à une attaque chimique sur une école en Syrie. Son chant fantomatique, baigné d'une musique d'outre-tombe, incarne ce flot de douleur d'où jaillissent les cris de ces jeunes âmes déchirées. En véritable frontwoman, Anne-Marie nous éblouissait jusqu'alors, avec ce titre elle se hisse au même niveau que les plus grandes, de Sandy Denny à Kate Bush, de Lisa Gerrard à Beth Gibbons. Une déesse est née. 

Musiciens

Anne-Marie Helder : chant, guitares, claviers, harmonica
Jonathan Edwards : claviers
Adam O'Sullivan : guitares
Yatim Halimi : basse
Gavin John Griffiths : batterie, percussions

Titres

01. Velocity 
02. Start the Sound
03. Incarnate
04. Nothing New
05. The Waterfall 
06. Into Temptation 
07. All That We Are 
08. Searching 
09. Close the Door 
10. Dust 
  

dimanche 29 septembre 2019

Yesterdays - Senki Madara (2018)

Yesterdays Senki Madara
Yesterdays - Senki Madara (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fondées dans les années 60, Phoenix et Sfinx ont été pendant des décennies les deux seules formations de référence de rock progressif issues de Roumanie. A l'aube des années 2000, la situation a évolué avec l'arrivée de Yesterdays au nom faisant explicitement référence aux maîtres du genre, Yes. Bien que de nationalité roumaine, ces nouveaux venus ont la particularité d'être originaires de la minorité hongroise peuplant la Transylvanie. Basés dans la petite ville de Carei, située à huit kilomètres de la frontière hongroise, Yesterdays s'apparente davantage à un collectif qu'à un groupe, articulé autour du triumvirat Bogáti-Bokor Ákos (guitares, basse,claviers)/Enyedi Zsolt (claviers)/Kósa Dávid (percussions). Avec Senki Madara, leur troisième (et meilleur) album (autoproduit), ils ont puisé dans le fonds culturel hongrois d'anciennes chansons folkloriques, vieilles de plusieurs centaines d'années, puis les ont adaptées de manière ingénieuse dans un style singulier trouvant son origine dans le rock progressif des années 70. Outre Yes, Genesis, Pink Floyd, Camel, ELP, Gentle Giant ou encore King Crimson sont les influences revendiquées par les musiciens. Le résultat est tout simplement fantastique, d'autant plus qu'ils ont fait appel à trois voix féminines d'exception. Si Stephanie Semeniuc est aujourd'hui la chanteuse officielle du groupe, Tarsoly Csenge, amie de longue date d'Ákos, prête sa voix claire à Hajnalcsillag, tandis que Szirtes Edina Mókus, plutôt orientée jazz, apparaît sur deux chansons, Ne Mondd El et Ugy Bocsáss El. A titre de comparaison, Yesterdays évoluent dans la même catégorie que les Gallois Magenta (les nappes synthétiques du premier morceau Ágról-Ágra évoquent d'ailleurs Speechless), les Néerlandais Flamborough Head (avec lesquels ils ont partagé l'affiche du Mini-Progfestival en 2007, à Budapest), les Finlandais Paidarion (dont Bogáti-Bokor Ákos a joué sur le dernier album Two Worlds Enounter), les Polonais Quidam ou les Grecs Ciccada. Le chant en langue hongroise ainsi que la musique raffinée de cet ensemble authentique transforment l'"Oiseau de personne" (traduction littérale de "Senki Madara") en un réel moment d'évasion, de légèreté et de liberté. 

Musiciens

Stephanie Semeniuc : chant
Bogáti-Bokor Ákos : guitares, basse, claviers, percussions, chant
Fehér Róbert Benjamin : guitares, chant
Enyedi Zsolt : claviers
Kecskeméti Gábor : flûte
Szűcs József : batterie
Kósa Dávid : percussions, chant

Szirtes Edina Mókus : chant
Tarsoly Csenge : chant
Bogáti-Bokor Orsolya : violon, alto
Márton-Sípos Dóra : violoncelle

Titres

1. Ágról-Ágra 
2. Rejtsetek El 
3. Szivárvány Havasán 
4. Elmehetsz 
5. Ne Mondd El 
6. Hajnalcsillag 
7. Szomjú Madarak 
8. Eső 
9. Nap
10. Ugy Bocsáss El

mardi 24 septembre 2019

House of Not - The Walkabout Of A. Nexter Niode - Part 3: On The Madness Of Crowds (2012)

House of Not On The Madness Of Crowds
House of Not - The Walkabout Of A. Nexter Niode -
Part 3: On The Madness Of Crowds (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

J'ai découvert House Of Not en 2012 par ce disque, et, autant le dire de suite, j'ai reçu la même claque que lorsque j'ai écouté pour la première fois Misplaced Childhood de Marillion ou Doomsday Afternoon de Phideaux. C'est dire le niveau. Basé à Toronto, au Canada, House Of Not est un projet avant d'être un groupe. Brian Erikson, son fondateur, a eu l'idée brillante de raconter à travers cinq albums le voyage initiatique d'un certain A. Nexter Niode, personnage pittoresque. On The Madness Of Crowds est le troisième volume de cette aventure fantastique. Son titre a été inspiré de l'étude Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds consacrée à la psychologie des foules et écrite en 1841 par un Écossais répondant au nom de Charles Mackay. Cette source d'inspiration explique sans doute la touche celtique qui se dégage dès le premier morceau, Meeting The Piper. Personnage central de cette nouvelle épopée, The Pipper, considéré comme un fou, possède des dons de voyance. Écouté par personne à l'exception de Niode, il lui annoncera les événements qui provoqueront sa chute, mais lui ne les comprendra pas. Côté musique, Erikson et les siens puisent leur inspiration tant dans le jazz de cabaret que le rock progressif héroïque où se croisent les chemins de Pink Floyd, Moody Blues, Camel, Supertramp, Barclay James Harvest ou Rush. Des sommets sont atteints avec le puissant What Is Good For You, interprété par une Dee Brown divine, suivi de l'instrumental The Death Of Silk. A Beautiful Lie, Key Of G et ses guitares "gilmouriennes" hallucinantes, ainsi que Schandenfreude sont autant de scuds capable de faire exploser les enceintes. En un mot, cet album est tout simplement incontournable.

Musiciens

Brian Erikson : chant, claviers, samples, percussions
Ken (Smog) O'Gorman : guitares, sitar, basse, Moog, percussions
Lou Roppoli : guitares

Dee Brown : chant
Eric Stever : guitares
Rob Kennedy : lap steel guitar
Omar Ales : orgue, chœurs
Mark Camilleri : piano 
Garth Blake : basse, basse fretless
Stan Miczek : basse
David Harvey : batterie
Dave Neill : batterie
Troy Feener : batterie
Chris Cigolea : trompette
 Ray Caldwell : uilleann pipes, flûte irlandaise
Jim Bish : flûte

Titres

01. Meeting The Piper 
02. Running With The Crowd 
03. Wishing Well
04. Fastlane Fraulein 
05. Hope 
06. Ode To Easter Island - Piper 
07. Un Ile La Lune La Mer
08. Was It As Good For You? 
09. The Death Of Silk 
10. A Beautiful Lie 
11. A Secret Told - Piper
12. Man Of Faith 
13. Seven Long Years 
14. Key Of G
15. 1000 Buddhas - Piper 
16. Once 
17. Ded Fred 
18. Schadenfreude 
19. Song Seems Sung