samedi 6 août 2022

Pentangle - The Albums: 1968-1972 (2017)

Pentangle The Albums 1968 1972
Pentangle - The Albums: 1968-1972 (2017)

Il était une fois Pentangle... Ce groupe de légende fondé en 1967 par cinq talentueux musiciens a révolutionné la musique folk par la fusion alors inédite d'éléments rock, jazz, blues, voire même world. En 2017, pour leur cinquantenaire, le label Cherry Red Records a édité un splendide coffret réunissant leurs six albums cultes parus entre 1968 et 1972. Tous ont bénéficié d'une remasterisation remarquable donnant l'impression que le groupe joue à côté de nous. Plus d'une quarantaine de titres bonus ont été ajoutés, ainsi qu'un livret des plus complets comprenant l'histoire du groupe, des interviews, des photos et une multitude d'informations. A la création de Pentangle, les guitaristes et chanteurs Bert Jansch (cité comme influence principale par Jimmy Page, Neil Young, Johnny Marr et bien d'autres) et John Renbourn s'étaient déjà fait un nom sur la scène folk, ensembles ou en solo. Ils connaissaient déjà une certaine popularité du fait de leur jeu à la fois complémentaire et inventif. La chanteuse Jacqui McShee à la voix d'ange se destinait à une carrière dans le jazz. Sa rencontre avec les deux guitaristes va tout changer. En 1966, elle participe à l'album de Renbourn, Another Monday. Danny Thompson (qui jouera plus tard auprès des plus grands tels que Richard Thompson, John Martyn, Kate Bush, Barbara Dickson, Loreena McKennitt, Peter Gabriel) et Terry Cox (qui rejoindra plus tard Charles Aznavour, Elton John mais aussi David Bowie sur la chanson Space Oddity), respectivement à la contrebasse et à la batterie, viennent tous deux de la formation Blues Incorporated d'Alexis Korner. Avec de tels musiciens, Pentangle est vu comme un supergroupe à sa fondation. Leur premier album The Pentangle est aujourd'hui considéré comme un classique indispensable du folk. Le suivant, Sweet Child, sera un double avec un premier disque live et un second enregistré en studio. Le succès commercial viendra avec Basket Of Light. Cruel Sister, leur quatrième, marque un retour aux racines folk. Il se termine par l'odyssée épique Jack Orion s'étirant sur une vingtaine de minute, qui servira de modèle au rock progressif des années 70. Sorti en 1971, Reflection  a été conçu dans la douleur tellement les tensions entre les membres du groupe étaient vives. Il est aussi le plus expérimental des six. Solomon's Seal clôt l'aventure tel un chant du cygne. Pentangle renaitra de ses cendres, tel un phénix, une décennie plus tard. Cette seconde vie qui se veut tout aussi passionnante ne permettra pas au groupe de retrouver sa flamboyance d'antan. John Renbourn, Danny Thompson puis Terry Cox quitteront le navire les uns après les autres, laissant la barre aux seuls Jacqui et Bert jusqu'en 1995. Puis Jacqui, avec l'accord de ses anciens complices, continuera sous le nom de Jacqui McShee's Pentangle. Les cinq membres des origines se retrouvent pour une tournée d'adieu en 2008 (d'où sera issu l'album Finale), puis encore une toute dernière fois en 2011. Cette même année, Bert Jansch s'éteindra, suivi de John Renbourn en 2015. 

DISC ONE:
THE PENTANGLE
1. LET NO MAN STEAL YOUR THYME
2. BELLS
3. HEAR MY CALL
4. PENTANGLING
5. MIRAGE
6. WAY BEHIND THE SUN
7. BRUTON TOWN
8. WALTZ
BONUS TRACKS
9. KOAN (TAKE 2)
10. THE WHEEL
11. THE CASBAH
12. BRUTON TOWN (TAKE 3)
13. HEAR MY CALL (ALTERNATE VERSION)
14. WAY BEHIND THE SUN (ALTERNATE VERSION)
15. WAY BEHIND THE SUN (INSTRUMENTAL)
16. BRUTON TOWN (TAKE 5) *
17. KOAN (TAKE 1)
18. TRAVELLING SONG (NON-LP SINGLE VERSION WITH STRINGS)
19. POISON
20. I GOT A FEELING *
21. MARKET SONG *
* PREVIOUSLY UNISSUED

DISC TWO:
SWEET CHILD – DISC 1 (LIVE AT THE FESTIVAL HALL)
1. MARKET SONG
2. NO MORE MY LORD
3. TURN YOUR MONEY GREEN
4. HAITIAN FIGHT SONG
5. A WOMAN LIKE YOU
6. GOODBYE PORK-PIE HAT
7. THREE DANCES (BRENTZEL GAY/LA ROTTA/THE EARL OF SALISBURY)
8. WATCH THE STARS
9. SO EARLY IN THE SPRING
10. NO EXIT
11. THE TIME HAS COME
12. BRUTON TOWN
BONUS TRACKS
13. HEAR MY CALL
14. LET NO MAN STEAL YOUR THYME
15. BELLS
16. TRAVELLING SONG
17. WALTZ
18. WAY BEHIND THE SUN
19. JOHN DONNE SONG

DISC THREE:
SWEET CHILD – DISC 2 (STUDIO)
1. SWEET CHILD
2. I LOVED A LASS
3. THREE PART THING
4. SOVAY
5. IN TIME
6. IN YOUR MIND
7. I’VE GOT A FEELING
8. THE TREES THEY DO GROW HIGH
9. MOON DOG
10. HOLE IN THE COAL
BONUS TRACKS
11. HOLE IN THE COAL (ALTERNATIVE VERSION)
12. THE TREES THEY DO GROW HIGH (ALTERNATIVE VERSION)
13. HAITIAN FIGHT SONG (STUDIO VERSION)
14. IN TIME (ALT. VERSION)
15. A WOMAN LIKE YOU (UNABRIDGED TRIO VERSION) *
16. I’VE GOT A WOMAN (TRIO MIX) *
17. I AM LONELY (JANSCH SOLO MIX) *
18. POISON
19. BLUES
20. SALLY GO ROUND THE ROSES (ALT. VERSION 2)
21. MOONDOG (FULL BAND VSN) *
* PREVIOUSLY UNISSUED

DISC FOUR:
BASKET OF LIGHT
1. LIGHT FLIGHT (THEME FROM “TAKE THREE GIRLS”)
2. ONCE I HAD A SWEETHEART
3. SPRINGTIME PROMISES
4. LYKE WAKE DIRGE
5. TRAIN SONG
6. HUNTING SONG
7. SALLY GO ROUND THE ROSES
8. THE CUCKOO
9. HOUSE CARPENTER
BONUS TRACKS
10. SALLY GO ROUND THE ROSES (ALTERNATIVE VERSION)
11. COLD MOUNTAIN (B-SIDE)
12. I SAW AN ANGEL (B-SIDE)
13. HOUSE CARPENTER * (LIVE IN ABERDEEN)
14. LIGHT FLIGHT (LIVE IN ABERDEEN) *
15. PENTANGLING (LIVE IN ABERDEEN)
* PREVIOUSLY UNISSUED

DISC FIVE:
CRUEL SISTER
1. A MAID THAT’S DEEP IN LOVE
2. WHEN I WAS IN MY PRIME
3. LORD FRANKLIN
4. CRUEL SISTER
5. JACK ORION
BONUS TRACKS
6. WILL THE CIRCLE BE UNBROKEN (TAKE 1, NO HARMONICA) *
7. RAIN & SNOW (TAKE 2) *
8. OMIE WISE (TAKE 2, LIVE VOX) *
9. JOHN’S SONG (TAKE 7) *
10. REFLECTION (OLYMPIC STUDIOS TAKE 1) *
11. WHEN I GET HOME (ALTERNATIVE VOCAL) *
* PREVIOUSLY UNISSUED

DISC SIX:
REFLECTION
1. WEDDING DRESS
2. OMIE WISE
3. WILL THE CIRCLE BE UNBROKEN?
4. WHEN I GET HOME
5. RAIN AND SNOW
6. HELPING HAND
7. SO CLEAR
8. REFLECTION
BONUS TRACKS
9. SHAKE SHAKE MAMA
10. KOKOMO BLUES
11. FARO ANNIE
12. BACK ON THE ROAD AGAIN
13. WILL THE CIRCLE BE UNBROKEN (TAKE 3, LIVE VOX) *
14. REFLECTION (COMMAND STUDIOS, TAKE 1, WORDLESS VOX) *
15. JOHN’S SONG (TAKE 5, FUZZ GUITAR) *
16. WONDROUS LOVE *
* PREVIOUSLY UNISSUED

DISC SEVEN:
SOLOMON’S SEAL
1. SALLY FREE AND EASY
2. THE CHERRY TREE CAROL
3. THE SNOWS
4. HIGH GERMANY
5. PEOPLE ON THE HIGHWAY
6. WILLY O’ WINSBURY
7. NO LOVE IS SORROW
8. JUMP, BABY, JUMP
9. LADY OF CARLISLE
BONUS TRACKS
10. WHEN I GET HOME (LIVE AT GUILDFORD CIVIC HALL 11/72) *
11. SHE MOVED THROUGH THE FAIR (LIVE AT GUILDFORD CIVIC HALL 11/72) *
12. TRAIN SONG (LIVE AT GUILDFORD CIVIC HALL 11/72) *
* PREVIOUSLY UNISSUED

Let No Man Steal Your Thyme : lien vidéo ici

Sweet Child : lien vidéo ici

Light Flight : lien vidéo ici

Jack Orion : lien vidéo ici

Wedding Dress : lien vidéo ici

Sally Free And Easy : lien vidéo ici

vendredi 5 août 2022

Estampie - Best Of Estampie (1986-2006) (2007)

Estampie Best of
Estampie - Best Of Estampie (1986-2006) (2007)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 1985, de jeunes Allemands passionnés de musique médiévale faisant leurs études à Salzbourg, en Autriche, se rencontrent. L'année suivante, ils fondent Estampie, du nom d'une danse très prisée au Moyen Âge. Ce jeune trio précurseur réunit la chanteuse mezzo-soprano Sigrid Hausen ainsi que les instrumentistes Michael Popp et Ernst Schwindl. La musique médiévale était alors un genre peu étudié, à l'exception notable des ensembles vocaux. Estampie s'attache non seulement à explorer les textes anciens d'auteurs souvent demeurés anonymes, mais cherche aussi à faire revivre les ambiances d'une époque oubliée à l'aide d'instruments d'antan. Au début des années 90, paraissent leurs premiers albums, dont Crusaders en 1996 dédié aux Croisades, sur lequel apparaît Veljanov, chanteur de la formation de darkwave Deine Lakaien. Estampie se fait très vite une renommée grâce à son originalité et à la qualité de son travail. S'accordant néanmoins quelques libertés artistiques, la formation essuie quelques critiques des puristes qui voient la musique médiévale comme quelque chose de figé. Ces excursions vers de nouvelles voies profanes conduisent Sigrid et Michael à expérimenter encore plus loin avec leur nouveau groupe Qntal, orienté vers l'électro-médiéval, aidés d'un troisième membre en la personne d'Ernst Horn, seconde moitié de Deine Lakaien. 1998 voit la parution de Materia Mystica, leur cinquième album, rendant hommage à la grande Hildegard de Bingen. Mais, c'est au début des années 2000 que la formation devenue depuis longtemps un collectif de musiciens, prend toute son ampleur et affiche sa maturité. Ondas (2000), Fin Amor (2002) et Signum (2004) forment une trilogie ancrée dans le réel, dont les titres fonderont la colonne vertébrale de leurs concerts futurs. D'ailleurs, Ondas, leur l'album le plus abouti, est le mieux représenté sur cette compilation avec six titres, alors que les autres disques oscillent entre un et trois maximum, voire zéro pour les deux premiers. 2005 marque un nouveau tournant avec une ouverture vers la world music. Conçu pour la scène, l'ambitieux projet Marco Polo (illustré ici par la chanson live Gol) rassemble des musiciens en provenance d'Iran, d'Inde et de Mongolie. La suite prendra le nom d'Al Andaluz Project, et donnera lieu à une nouvelle et passionnante trilogie.

Titres

01. Disse Mi
02. Chanterai Por Mon Corage
03. Imperator Rex Graecorum
04. Quantos Me Creveren
05. Palästinalied
06. Bluomenrot
07. Gol (Live-Aufnahme)
08. Estampie V
09. Voi Ch'amate
10. Al Journ
11. A Voi Gente
12. Qui Sunt Hi / O Antiqui Sancti / Aer Enim Volat
13. O Fortuna
14. Fin Amor
15. Reis Glorios
16. Numquid Dari
17. Heu Heu Heu
18. Summerwunne

Vidéos

O Fortuna : lien vidéo ici

Fin Amor : lien vidéo ici

Disse Mi : lien vidéo ici

lundi 25 juillet 2022

Trobar De Morte - Reverie (2006)

Trobar De Morte Reverie
Trobar De Morte - Reverie (2006)

Pourquoi écouter ce disque ?

Bienvenue en terres féériques. Après un Fairydust enchanteur (et prometteur), le combo espagnol Trobar De Morte revient avec une Reverie toute aussi mystique. Imaginée comme un livre de légendes, cette Reverie se découpe en trois chapitres, Never Ending Dreams, The Ancient Dreams, Dreams From The Middleages, d'un Prologue et d'un Epilogue. Au fil des titres, l'auditeur vagabonde dans les méandres d'un univers apaisant, entre musique médiévale et fantasy, guère éloigné de cette fameuse Terre du Milieu si chère à Tolkien. Suite au départ de Lady Eodil, Trobar De Morte se retrouve sous la forme d'un quatuor conduit par une Lady Morte au chant extatique, d'une profonde intensité, donnant le sentiment d'assister à une obscure cérémonie païenne. Anna joue des guitares, Armand de la basse, de la batterie et des percussions, et Arianne des percussions en plus des chœurs. A leurs côtés, sont venus participer José Luís Frías (cornemuse, flûtes, busine) et David Bozzo au violon. Les splendides illustrations de la pochette et du livret sont signées Victoria Francés, spécialiste des mondes gothiques et fantastiques, qui travaillera aussi pour Dark Sanctuary. Deuxième album, deuxième pépite pour Trobar de Morte dont la carrière ne fait que commencer en ce début de XXe siècle. A découvrir absolument !

Musiciens

Lady Morte : chant, flûte, percussions
Lenna : guitares
Arianne : chœurs, percussions
Armand : batterie, percussions, basse

Luís Frías : cornemuse, flûtes, busine
David Bozzo : violon

Titres

Prologue

01. Tierra De Hadas

Chapter I: Never Ending Dreams

02. The Harp Of Dagda
03. Secret People
04. The Gnoms

Chapter II: The Ancient Dreams

05. Yule: The End Of The Darkness
06. Calling The Rain
07. The Song Of The Stones
08. Atalaya De Ses Animes

Chapter III: Dreams From The Middle Ages

09. Arabian Night
10. Tempus Fugit
11. Pagan Medieval Dance
12. Excalibur

Epilogue

13. The Lost Dreams

Vidéos

Yule: The End Of The Darkness

Secret People : lien vidéo ici

Arabian Night : lien vidéo ici

dimanche 24 juillet 2022

Grace Cummings - Storm Queen (2022)

Grace Cummings Storm Queen
Grace Cummings - Storm Queen (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Pas toujours facile de trouver les bons mots pour décrire un album, même lorsqu'il s'agit d'un véritable coup de cœur. Storm Queen de Grace Cummings m'a fait le même effet que quand j'ai découvert Imelda May et son 11 Past The Hour l'an dernier, j'ai été sidéré. Ces deux disques ont un même point commun, je les ai trouvés chez Hit Import, à Nice. Et je ne connaissais aucune des deux chanteuses avant mon achat. A la fois actrice et chanteuse, Grace Cummings vit en Australie, à Melbourne. Enfant, elle a appris à jouer du piano. Une fois adolescente, elle est devenue batteuse pour un groupe de reprises de Jimi Hendrix et d'AC/DC. Elle confiera plus tard que durant cette période, elle a beaucoup étudié la manière de chanter de Bon Scott, observant quand il fallait envoyer. Puis, l'apprentissage de la guitare lui est venu naturellement après sa découverte de Bob Dylan, Neil Young et Paul Kelly, un des plus fameux chanteurs de folk australien. En 2019, sort son premier album Refuge Cove favorablement accueilli par la critique. Son minimalisme et son authenticité séduisent. Storm Queen s'inscrit dans la même continuité, à la différence qu'il bénéficie de la présence d'un plus grand nombre de musiciens invités, dont une violoniste, un saxophoniste et un joueur de thérémine, enrichissant ainsi le spectre musical. Ses textes forts, portés par une voix rauque, s'interrogent sur l'héroïsme, l'aliénation, la drogue ou bien la religion. La puissante ballade Up In Flames s'inspire à la fois des feux de brousse et de l'incendie de Notre-Dame à Paris l'an dernier. Sorte de folk gothique par son côté sombre et écorché vif (écoutez Freak ou Dreams, deux moments de grâce, pour vous en convaincre), la musique de Grace Cummings fait écho aussi bien à ses ainés folks des années 60, Karen Dalton en particulier, qu'aux poètes punk des années 70 comme Patti Smith, aux esprits tourmentés des années 80 tel que Nick Cave ou à la vague alternative des années 90 conduite par PJ Harvey. Il n'y a rien à jeter de ce petit bijou où chaque chanson a été enregistrée en trois prises maximum, donnant cette sensation d'instantanéité, d'urgence.

Musiciens

Grace Cummings : chant, guitare, percussions

Cahill Kelly : guitare, percussions, piano, chœurs
Alex Hamilton : guitare, chœurs
Jesse Williams : guitare, orgue, banjo, batterie
Lain Pocock : basse
Peter Convery : basse
Harry Cooper : saxophone
Miles Brown : thérémine
Kat Mear : violon, chœurs
Leah Senior : chœurs

Titres

01. Heaven
02. Always New Days Always
03. Dreams
04. Up In Flames
05. Freak
06. Here Is The Rose
07. Raglan
08. Two Little Birds
09. This Day In May
10. Storm Queen
11. Fly A Kite

Vidéos

Storm Queen : lien vidéo ici


Raglan : vidéo ici

Up In Flames : lien vidéo ici

vendredi 22 juillet 2022

Harold Budd, Simon Raymonde, Robin Guthrie, Elizabeth Frazer - The Moon And The Melodies (1986)

Harold Budd Cocteau Twins The Moon And The Melodies
Harold Budd, Simon Raymonde, Robin Guthrie, Elizabeth Frazer -
The Moon And The Melodies (1986)

Pourquoi écouter ce disque ?

Du Cocteau Twins qui ne dit pas son nom, est-ce possible ? La réponse est "oui" avec The Moon And The Melodies réalisé avec le musicien californien d'avant-garde Harold Budd. Sorti en 1986, juste après Victorialand, cet album demeure encore aujourd'hui à part dans la discographie du groupe écossais. Probablement intimidés par le prestige de Budd, Elizabeth Fraser, Robin Guthrie et Simon Raymonde ont choisi de ne pas faire apparaître le nom du groupe sur le projet, mais simplement leurs noms à eux. Une chaîne de télévision britannique se trouve à l'origine de cette collaboration inédite prévue pour une série de documentaires. Celle-ci a finalement était annulée, mais, nos quatre amis, satisfaits du résultat de leur travail en commun, ont choisi de le sortir sous la forme d'un album sur le label historique des Cocteau Twins, 4AD. The Moon And The Melodies comporte huit titres, dont quatre chantés par une Elizabeth Fraser toujours aussi envoutante, Sea, Swallow Me, Eyes Are Mosaics, She Will Destroy You, et Ooze Out And Away, Onehow. Les quatre autres sont des instrumentaux qui répondent plus à l'univers de Budd. Décédé en 2020, il s'est fait connaître dans les années 70 pour ses collaborations avec Brian Eno. Sa musique dans la lignée des Satie, Debussy ou Hector Zazou, est de suite identifiable par son aspect minimaliste et ses atmosphères aériennes où tout semble en apesanteur. Album en demi-teinte, The Moon And The Melodies séduit par la présence de ces quatre artistes hors normes aux univers oniriques guère éloignés, mais déçoit par l'absence d'une réelle fusion stylistique, chacun restant cantonné dans son périmètre, sans véritable prise de risque. Néanmoins, il est impossible de l'ignorer si l'on porte un intérêt manifeste aux Cocteau Twins. Il faut le voir alors comme une curiosité. Harold Budd et Robin Guthrie seront amenés à collaborer à nouveau ensemble par la suite, notamment sur la bande originale de Mysterious Skin en 2004, tiré du roman du même nom. Ce film bouleversant aborde avec une justesse rare les ravages de la pédophilie en suivant le parcours de deux adolescents victimes d'abus dans leur enfance. La gravité du thème abordé conjuguée à une musique hypnotique donne à ce film une dimension rare, secouant tout notre être, au plus profond de notre âme. 

Musiciens

Harold Budd : piano
Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : guitares
Simon Raymonde : basse

Titres

01. Sea, Swallow Me
02. Memory Gongs
03. Why Do You Love Me?
04. Eyes Are Mosaics
05. She Will Destroy You
06. The Ghost Has No Home
07. Bloody And Blunt
08. Ooze Out And Away, Onehow

Vidéos

The Ghost Has No Name : lien vidéo ici

Sea, Swallow Me : lien vidéo ici

Sea, Swallow Me (Live, Paris 1986) : lien vidéo ici

mardi 19 juillet 2022

The Moon And The Nightspirit - Aether (2020)

The Moon And The Nightspirit Aether
The Moon And The Nightspirit - Aether (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Au détour d'un sentier, dans une forêt profonde, se dresse le temple cérémonial de The Moon And The Nightspirit. Avec Aether, leur septième album, le duo hongrois opère une petite (r)évolution stylistique. Si, jusqu'à présent, le chant éthéré d'Ágnes Tóth dominait, il laisse désormais plus d'espace à celui de son complice et compagnon Mihály Szabó. Sa voix masculine aux intonations chamaniques, tirant vers le growl, apporte une touche plus metal, tout comme l'emploi de guitares électriques sur deux titres. Ainsi, le projet musical de The Moon And The Nightspirit s'éloigne tout doucement des racines profondes de la Terre pour s'aventurer sur une voie cosmique, regardant vers la lune et bien au-delà. Les claviers et le piano, eux aussi plus présents, renforcent cette sensation céleste tournée vers l'infini. Néanmoins, nos deux amis ne sont pas en rupture avec leur passé et n'oublient pas leurs fondamentaux tels que le chant dans leur langue natale, le hongrois, ou l'utilisation d'instruments atypiques comme le morin khuur, sorte de violoncelle mongol à deux cordes. A l'instar de leurs compagnons de route avec lesquels ils ont partagé la scène (Blackmore's Night, Corvux Corax, Arcana, Faun, Irfan, Wardruna), The Moon And The Nightspirit n'est pas à la recherche du succès commercial. Ce qui les intéresse avant tout, c'est la création artistique, l'intention, le façonnage de tout un univers. C'est pourquoi leur démarche sans compromis pour un résultat flamboyant ne peut qu'attirer tout notre respect.

Musiciens

Ágnes Tóth : chant, claviers, morin khuur, guimbarde, percussions
Mihály Szabó : chant, guitares, basse, claviers

Titres

01. Aether
02. Kaputian Kapukon Át
03. Égi Messzeségek
04. A Szárny
05. Logos
06. A Mindenség Hívása
07. Asha

Vidéos

Kaputian Kapukon Át : lien vidéo ici

dimanche 17 juillet 2022

Moon Far Away - Lado World (1997)

Moon Far Away Lado World
Moon Far Away - Lado World (1997)

Pourquoi écouter ce disque ?

Inquiétante et fascinante Russie. C'est dans la ville d'Arkhangelsk, située aux confins du cercle polaire, que Moon Far Away voit le jour en 1994. En choisissant un nom dans la langue de Shakespeare, Count Ash (instruments), Anea (chant) et Helg (photographies artistiques) ambitionnent, dès le début, d'avoir une reconnaissance internationale. Celle-ci viendra avec leur premier album Lado World sorti en 1997. S'inscrivant dans le courant néo-folk par sa fusion de motifs ethniques typiquement russes à des éléments de la culture médiévale européenne, Lado World est aujourd'hui considéré comme le premier disque de rock gothique de Russie. D'abord simple projet studio, les musiciens de Moon Far Away entretiennent le mystère en apparaissant sur scène avec des masques, vêtus de costumes de cérémonie païennes, et ne s'adressant jamais au public entre deux titres. Dans ce voile énigmatique, ils préfèrent utiliser des pseudonymes, à l'instar de leur leader Count Ash, de son vrai nom Aleksey Sheptunov. Ce dernier cite parmi ses influences les inévitables Dead Can Dance, mais aussi The Moon Lay Hidden Beneath A Cloud, Sol Invictus, Stoa, Garmarna, ainsi que Prokofiev, Purcell ou la musique folklorique traditionnelle russe. Chacun des quatre premiers albums de Moon Far Away aura la particularité d'avoir un titre dans une langue différente (l'anglais pour celui-ci même si le terme "Lado" provient du slave) et d'être relié à l'un des quatre éléments (la Terre pour Lado World). Avec ce projet expérimental alliant technologie et tradition, Count Ash aspire à inventer une nouvelle musique rituelle trouvant sa source dans la Russie éternelle. Lado World en est la première étape. 

Musiciens

Anea : chant
Count Ash : instruments

Titres

01. Timefall
02. Praesagium
03. Elevsinia
04. Mare Frigidum
05. The Autumn Song Of Slovisha
06. Septem Nomina
07. Syrinx
08. Eos Dance
09. Amusements Of Demiurg
10. Der Tanz Des Trubsalendes
11. Horror Vacui (Pan Theme)
12. Noch Einmal

Vidéos

Praesagium : lien vidéo ici

The Autumn Song Of Slovisha : lien vidéo ici

Noch Einmal : lien vidéo ici

jeudi 14 juillet 2022

Moonrise - Soul's Inner Pendulum (2009)

Moonrise Soul's Inner Pendulum
Moonrise - Soul's Inner Pendulum (2009)

Pourquoi écouter ce disque ?

Amateurs de David Gilmour, Andy Latimer, Steve Rothery ou Nick Barrett, ce disque est pour vous. Moonrise est un projet musical né dans la tête du multi-instrumentiste polonais Kamil Konieczniak. En 2008, il fait paraître sur le label Lynx Music, basé à Cracovie, son premier album The Lights Of A Distant Bay. Ce disque empreint de néo-prog a été une très belle surprise. Il bénéficiait de la participation de Gall, le chanteur de Millenium, sur quatre titres, les quatre autres étant des instrumentaux. Soul's Inner Pendulum, sorti un an après, reprend les choses là où elles avaient été laissées. Kamil y a intégré des chansons composées durant sa jeunesse, prévues initialement pour son premier opus. Gall est toujours partie prenante de l'aventure. Crédité comme simple invité, il chante sur sept des huit titres de l'album dont il a écrit les paroles. Son chant profond et si expressif évoque à la fois Peter Gabriel et Peter Nicholls d'IQ. C'est dire... Kamil ne s'est pas contenté cette fois-ci de jouer de tous les instruments. Il a intégré trois musiciens venus étoffer son offre musicale. Marcin Kruczek de Nemezis assure les flamboyants soli de guitare, tous "gilmouriens" dans l'âme, Dariusz Rybka, futur Millenium, au saxophone renforce cet aspect "floydien" (mais aussi "camélien") des morceaux, et Grzegorz Jakieła se retrouve derrière les fûts. Si vous doutez encore de ce groupe, laissez-vous tenter par leur morceau final, l'épique The Greatest Miracle et son final de toute beauté, véritable feu d'artifice émotionnel.

Musiciens

Kamil Konieczniak : claviers, guitares, basse, chœurs, loops
Marcin Kruczek : guitare
Dariusz Rybka : saxophone
Grzegorz Jakieła : batterie

Łukasz Gall : chant
Paweł Kuźmiczyn : basse

Titres

01. Awakened 
02. Angels' Hidden Plan
03. I Call My Soul
04. Icarus (Full Moon 2)
05. Empty Lines
06. Night Sky
07. Feeling Like I Lost My Mind
08. The Greatest Miracle

Vidéos

The Great Miracle : lien vidéo ici

Night Sky : lien vidéo ici

Feeling Like I Lost My Mind : lien vidéo ici

mardi 12 juillet 2022

Moon Halo - Together Again (2022)

Moon Halo Together Again
Moon Halo - Together Again (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Imaginé par le chanteur Marc Atkinson (Gabriel, Riversea, Mandalaband, Nine Stones Close) et le claviériste Iain Jennings (Mostly Autumn, Breathing Space), Moon Halo réunit quelques-uns des meilleurs musiciens de la galaxie Mostly Autumn. Outre les deux déjà cités, on retrouve avec le plus grand des plaisirs le bassiste David Clements (Riversea, Mandalaband), le guitariste Martin Ledger (Cloud Atlas, Heather Findlay) et la talentueuse Anne-Marie Helder (Panic Room, Luna Rossa, Mostly Autumn) aux chœurs. Ses vocalises célestes apportent une indispensable complémentarité au chant si chaleureux de Marc. Together Again fait suite au premier album Chroma qui avait agréablement surpris à sa sortie en 2020. Il s'inscrit dans sa lignée, explorant de nouvelles pistes, bien éloignées de ce que proposent Marc avec Riversea ou Iain avec Mostly Autumn. Entre prog mélodique, pop luxuriante et blues mélancolique, Together Again me fait penser par certains aspects au Genesis des années 80, en moins grandiloquent. Entre Chroma et Together Again, le covid est passé par là, laissant des traces indélébiles. Les paroles de Marc abordent cette période trouble. L'isolement, la séparation mais aussi la famille ainsi que le rapport à l'autre sont au cœur des thèmes abordés. Doté d'une très grande sensibilisé, Marc ne nous entraine pas dans les méandres d'un monde obscurci pas ses peurs, bien au contraire, son message se veut positif, apportant ainsi un peu d'espoir. 

Musiciens

Marc Atkinson : chant
Iain Jennings : claviers, programmation
David Clements : basse, guitares, claviers
Alex Cromarty : batterie
Martin Ledger : guitares
Anne-Marie Helder: : chœurs

Titres

01. Light In The World
02. Together Again
03. Embrace This Life
04. If This Is All There Is
05. We’ve Still Got Time
06. Wasteland
07. Reconnected
08. About Me And You
09. Stories To Tell
10. Back To Normality
11. It Was You 
12. The Sandman Is Waiting
13. Life Goes On 

Vidéos

vidéo promotionnelle : lien vidéo ici

Embrace This Life : lien vidéo ici

Wasteland : lien vidéo ici