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mercredi 11 novembre 2020

Karen Dalton - In My Own Time (1971)

Karen Dalton In My Own Time
Karen Dalton - In My Own Time (1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

Comme pour Billie Holiday à laquelle elle détestait être comparée, la voix de Karen Dalton nécessite un temps d'adaptation. Une fois les barrières brisées, on entre dans un univers sonore incomparable. Karen n'écrivait pas, elle était une interprète sans équivalent, capable d'apporter une profondeur insoupçonnée aux chansons, déplaçant les accents, inversant le rythme, tout cela de manière instinctive. Véritable ovni folk, bien éloigné des reines de l'époque qu'étaient Joan Baez, Judy Collins ou même Joni Mitchell, Karen s'intéressait davantage à ses illustres aînées Ella Fitzgerald, Nina Simone et Billie Holiday. D'où son folk original, aux frontières du jazz, de la soul mais aussi de la country et du rock. Encore meilleur que It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best (1969), In My Own Time publié en 1971 demeura son second et dernier album. Produit par son ami et bassiste Harvey Brooks, ce disque bénéficie de meilleurs arrangements, de la présence d'instruments à vent et à cordes, d'un piano et d'un orgue. Contrairement à son prédécesseur où les chansons avaient été enregistrées en une seule prise, Karen a, cette fois-ci, pris son temps (ce qui a donné son titre à l'album). Elle est ainsi sortie de sa zone de confort, se mettant en danger et franchissant les obstacles comme nulle autre. Ses versions de When A Man Loves A Woman, Katie Cruel ou In A Station sont sidérantes. Dès le morceau d'ouverture Something In Your Mind mené par la basse rageuse de Brooks, sa voix cuivrée capte toute l'attention pour ne plus la lâcher jusqu'au titre final, le mélancolique Are You Leaving For The Country. Artiste maudite, Karen tombera dans l'oubli, rongée par les drogues et l'alcool, avant de s'éteindre dans l'indifférence générale en 1993 emportée par le sida. Son influence sera pourtant considérable, elle compte parmi ses admirateurs indéfectibles Bob Dylan Lenny Kaye du Patti Smith Group et Nick Cave. 

Musiciens 

Karen Dalton : chant, guitare, banjo

Amos Garrett : guitare
John Hall : guitare
Daniel Hanken : guitare
Bill Keith : pedal steel guitar
Richard Bell : piano
John Simon : piano
Ken Pearson : orgue
Harvey Brooks : basse
Denny Seiwell : batterie
Greg Thomas : batterie
Dennis Whitted : batterie
Bobby Notkoff : violon
Hart McNee : saxophone
Marcus Doubleday : trompette
Robert Fritz : clarinette

Titres

01. Something On Your Mind
02. When A Man Loves A Woman
03. In My Own Dream
04. Katie Cruel
05. How Sweet It Is (To Be Loved by You)
06. In A Station
07. Take Me
08. Same Old Man
09. One Night Of Love
10. Are You Leaving For The Country

Vidéos

When A Man Loves A Woman : lien vidéo ici

In A Station : lien vidéo ici

Something On Your Mind : lien vidéo ici

samedi 2 mai 2020

Karen Dalton - It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best (1969)

Karen Dalton It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best
Karen Dalton - It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best
(1969)

Pourquoi écouter ce disque ?

Karen Dalton, le chaînon manquant entre Billie Holiday et Amy Winehouse. A moitié cherokee, à moitié irlandaise, cette personnalité complexe n'a cessé de fasciner les plus grands : Fred Neil, Nick Drake, Nick Cave ou encore Bob Dylan. Ce dernier l'a non seulement mentionnée lors de son discours de réception du Prix Nobel en 2016, mais il disait d'elle qu'elle était sa chanteuse préférée et que "sa voix était si unique. Pour la décrire, il faudrait être un poète". Sa carrière débute au début des années 60, au Greenwich Village. Elle chante le blues, la folk, la country comme personne, accompagnée de sa douze cordes ou de son banjo. Il faut attendre 1969 pour voir paraître son premier album au titre à rallonge : It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best. Il est tout à son image, étrange et envoûtant, aux saveurs insaisissables. D'ailleurs, il a failli ne jamais voir le jour. Karen refusait non seulement le système commercial, mais elle avait une peur bleue des studios pour cause de claustrophobie. C'est pourquoi la majorité des dix pistes ont été enregistrées en une seule prise, captant l'essence même de sa magie. Karen ne compose pas, elle réenchante littéralement les standards folks ou des airs traditionnels, pour en extraire toute la tristesse et le désespoir. A sa sortie, le disque ne se vendra pas, ni le suivant d'ailleurs. Artiste maudite à l'instar d'un Nick Drake, elle sombrera dans la déchéance, rongée par l'alcool et les drogues, jusqu'à sa disparition tragique en 1993, des suites d'un cancer provoqué par le SIDA contracté huit ans auparavant. Elle avait 55 ans. 

Musiciens

Karen Dalton : chant, guitare, banjo
Dan Hankin : guitare acoustique
Kim King : guitare électrique
Harvey Brooks : basse
Gary Chester : percussions

Titres

01. Little Bit Of Rain
02. Sweet Substitute
03. Ribbon Bow
04. I Love You More Than Words Can Say
05. In The Evening (It's So Hard To Tell Who's Going To Love You The Best)
06. Blues On The Ceiling
07. It Hurts Me Too
08. How Did The Feeling Feel To You
09. Right, Wrong Or Ready
10. Down On The Street (Don't You Follow Me Down)