dimanche 18 septembre 2022

Judy Collins - Who Knows Where The Time Goes (1968)

Judy Collins Who Knows Where The Time Goes
Judy Collins - Who Knows Where The Time Goes (1968)

Pourquoi écouter ce disque ?

Parmi l'abondante discographie de Judy Collins qui s'étale sur sept décennies, du début des années 60 à nos jours, Who Knows Where The Time Goes, sorti en 1968, occupe une place à part, faisant indéniablement partie du top 5 de ses meilleurs albums. Judy explore différents styles musicaux, du très country Someday Soon à la ballade meurtrière Pretty Polly sonnant très Fairport Convention. De Fairport Convention, il en est encore question avec la chanson-titre Who Knows Where The Time Goes composée par Sandy Denny à l'âge de 19 ans. Avec sa thématique sur le temps qui passe, cette chanson est considérée comme l'une des plus belles et des plus tristes de tous les temps. Linda Thompson disait d'elle, non sans humour noir, que par désespoir, les gens pouvaient se tirer une balle dans la tête rien qu'en l'écoutant. En 1968, Sandy n'a pas encore enregistré la version mémorable de l'album Unhalfbricking disponible seulement l'année suivante. Pour l'heure, elle l'a interprétée seule sur scène ou avec The Strawbs dont elle a brièvement fait partie. Judy en a reçu une démo qui l'a de suite séduite. Elle en livre ici une magnifique version toute en nuances. La puissance de cette chanson éclipserait presque les autres reprises de l'album, toutes d'artistes contemporains : Story Of Isaac, Bird On The Wire, toutes deux de Leonard Cohen, I Pity The Poor Immigrant de Bob Dylan ou encore First Boy I Loved de Robin Williamson de l'Incredible String Band. Un seul titre est signé de la seule Judy. Il deviendra un classique incontournable de son répertoire. Il s'agit de My Father dédié à son père tout juste décédé. Parti trop tôt, il n'aura pas eu la joie de découvrir ce cadeau caché de sa chère fille. Cette âme romantique fascinée par la France, a offert à Judy sa toute première guitare. Aveugle, il n'était pas comme dans la chanson mineur, mais chanteur et animateur de radio. Avec Who Knows Where The Time Goes, Judy clôt en beauté une première décennie riche en musique. Elle n'est encore qu'au début de sa très longue carrière. 

Musiciens

Judy Collins : chant, guitare, piano

Buddy Emmons: pedal steel guitar
James Burton : dobro, guitare électrique
Stephen Stills : guitares, basse
Mike Melvoin : piano
Van Dyke Parks : piano
Michael Sahl : claviers
Chris Ethridge : basse
Jim Gordon : batterie, percussions

Titres

01. Hello, Hooray
02. Story Of Isaac
03. My Father
04. Someday Soon
05. Who Knows Where The Time Goes
06. I Pity The Poor Immigrant
07. First Boy I Loved
08. Bird On The Wire
09. Pretty Polly

Vidéos

Who Knows Where The Time Goes : lien vidéo ici

My Father : lien vidéo ici

Hello, Hooray : lien vidéo ici

Story Of Isaac : lien vidéo ici

mercredi 14 septembre 2022

Maiden UniteD - Remembrance (2015)

Maiden United Remembrance
Maiden UniteD - Remembrance (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Maiden UniteD ou le meilleur moyen de s'initier à un mastodonte du heavy metal lorsque l'on n'est guère attiré par ce genre musical. Fondé par des musiciens néerlandais, Joey Bruers (basse) et Ruud Jolie (guitare) de Within Temptation, Maiden UniteD a pour ambition de revisiter l'œuvre de Iron Maiden sous un angle acoustique, à l'instar d'un Echoes (Barefoot Of The Moon) pour Pink Floyd. Le résultat est juste jubilant. Sorti en 2015, Remembrance est leur troisième album, il fait suite à Mind The Acoustic Pieces (2010) qui proposait l'intégralité de l'album culte Piece Of Mind, et à Across The Seventh Sea axé sur les années 80. Pour la troisième et dernière fois, livrant une performance toute aussi impeccable qu'impressionnante, le grand Damian Wilson (ex-Landmarq, Ayreon, furtur Arena) est au chant. Mais il n'est pas seul cette fois-ci. Preuve qu'en quelques années, Maiden UniteD s'est construit une solide réputation, deux anciens chanteurs d'Iron Maiden sont venus prêter leur voix, à savoir Paul Di'Anno qui a officié de 1978 à 1981, reprend ici Prowler à l'origine sur le premier album du groupe, et Blaze Bayley, remplaçant de Bruce Dickinson entre 1994 et 1999, qui interprète Futureal de l'album Virtual XI (1998). Quatrième voix masculine, Wudstick fait du délicieux Aces High une des meilleures pièces du disque. Marcela Bovio de Stream Of Passion l'accompagne aux chœurs (pour l'anecdote, sa copine Anneke van Giersbergen avait participé à Mind The Acoustic Pieces). Wudstick est un jeune chanteur néerlandais aussi à l'aise dans le hip hop que le rock progressif. Il a participé à The Voice Holland en 2013, mais aussi au projet For All We Know de Ruud Jolie, ainsi qu'au 01011001 et à The Theater Equation d'Ayreon. Autre surprise de cet admirable joyau si bien ciselé, l'apparition à la batterie sur Burning Ambition de Thunderstick, connu pour ses apparitions masquées, brièvement membre du groupe de 1977 à 1978, et futur musicien de Samson. Dès les premières notes de Strange World, le premier titre, Remembrance nous ouvre les portes d'un univers sensoriel aussi inédit que familier, duquel émergent ces pépites d'un autre temps, d'un autre genre, que sont Charlotte The Harlot, Killers ou bien Still Life'15.

Musiciens

Damian Wilson : chant
Ruud Jolie : guitare, mandoline
Joey Bruers : basse
Stef Broks : batterie
Huub van Loon: piano
Thijs Schrijnemakers : Hammond


Paul Di’Anno : chant
Blaze Bayley : chant
Wudstik : chant
Marcela Bovio : chant, violon
Thunderstick : batterie
Mike Coolen : batterie
Marco Kuypers : piano

Titres

01. Strange World
02. Charlotte The Harlot
03. Killers
04. Remember Tomorrow
05. Burning Ambition
06. Futureal
07. Aces High
08. Prowler 
09. Still Life '15

Vidéos

Aces High : lien vidéo ici

Strange World : lien vidéo ici

Futureal : lien vidéo ici

dimanche 11 septembre 2022

Ou - One (2022)

OU One Anthony Vanacore
Ou - One (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Aux frontières de l'étrange... Il y a une petite dizaine d'années, un jeune batteur, également auteur-compositeur, d'origine new-yorkaise a posé ses valises à Pékin, capitale de l'empire du Milieu. Dans cette contrée lointaine dont il maîtrise la langue, il est devenu professeur de musique et s'est confronté à différents musiciens de la scène locale. De formation jazz, Anthony demeure en quête perpétuelle de nouvelles expériences musicales. Ou est né de sa volonté à dépasser ses limites, secondé par un guitariste, un bassiste et surtout une chanteuse, Lynn Wu, souhaitant, comme lui, relever ce défi. Publié chez Inside Out, le label germanique indépendant spécialisé dans les musiques progressives, One, leur premier album est un véritable objet musical non identifié. Difficile à classifier, il est quand même rangé dans la catégorie "metal progressif", même s'il n'a que très peu d'équivalents. Pour résumer, cette musique expérimentale, mélange improbable entre Devin Townsend et Björk, on l'aime ou on ne l'aime pas, mais elle ne laisse pas indifférent. Le but affiché par le groupe était de donner une identité propre à chaque chanson afin de faire de One un disque dynamique. Mention spéciale à la chanteuse dont les incantations aux variations saisissantes apportent une puissante aura à l'ensemble. Entre férocité et onirisme guère éloigné de la dream pop, One se révèle avant tout comme une expérience unique, laissant présager le meilleur pour la suite.

Musiciens

Lynn Wu : chant
Anthony Vanacore : batterie
Jing Zhang : guitares
Chris Cui : basse

Titres

1. Travel 穿 
2. Farewell 夔 
3. Mountain 山
4. Ghost 灵
5. Euphoria 兴
6. Prejudice 豸
7. Dark 暗 
8. Light 光 

Vidéos

Farewell : lien vidéo ici

Mountain : lien vidéo ici

vendredi 9 septembre 2022

Bannkreis - Sakrament (2018)

Bannkreis Sakrament
Bannkreis - Sakrament (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un p'tit tour et puis s'en vont... Bannkreis est une formation allemande née de la rencontre en 2012 entre Johanna Krins et Eric Fish. Mal-voyante, Johanna collabore avec sa sœur au sein de la formation munichoise Delva, tandis qu'Eric est le chanteur du groupe de metal-folk Subway To Sally. Trouvant que leurs voix se marient à merveille, ils se lancent dans l'aventure Bannkreis (du nom du quatrième album de la formation d'Eric sorti en 1997), accompagnés de trois autres musiciens de Subway To Sally, dont le parolier Bodenski. Leur toute première chanson Doch Ich Weiss Es est une collaboration avec les marins de Santiano, célèbre groupe de schlager, et apparaît sur leur album Im Auge Des Sturms en 2017. Juste après leur participation au fameux festival de metal Wacken Open Air (c'est là qu'a été enregistré le dantesque live de Nightwish Showtime, Storytime), leur premier (et unique) album Sakrament est disponible. Pas de metal ici, juste de très belles ballades médiévales romantiques ainsi que quelques morceaux rock plus énergiques tel que Nimmermehr, mon préféré, inspiré d'une nouvelle d'Edgar Allan Poe. Si leur musique évoque par moments Nightwish ou Mostly Autumn, elle se rapproche davantage du Faun des années 2010. D'ailleurs, leur ancienne chanteuse Sandra Elflein y joue des instruments traditionnels (vielle à roue, nyckelharpa, violon et flûte). Un seul single sera extrait de l'album, Lebewohl, version germanique de l'air celtique Black Is The Color popularisé par Nina Simone, que j'ai découvert pour ma part grâce à Sinéad O'Connor qui en a livré une version bouleversante. Bannkreis avait un avenir prometteur, mais le 28 octobre 2019, ils annoncent officiellement leur séparation. Une page se tourne... 

Musiciens

Johanna Krins : chant, flûte, percussions
Eric Fish : chant, cornemuse
Bodenski : vielle à roue, guitares
SimonMichael : batterie, percussions, claviers
Ingo Hamf : guitares, luth, cistre, basse

Sandra Elflein : vielle à roue, nyckelharpa, violon, flûte
Ally Storch : violon, alto
Christoph Pracht : violoncelle
Sandro Friedrich : flûte
Stefan Pintev : violon
Ben Metzner : flûte
Dirk Schlag : guitare
Alex Grube : basse

Titres

01. Lebenslinien
02. Lebewohl
03. Hilf Mir Zu Glauben
04. Fährmann
05. Aus Fernen Ländern
06. Doch Ich Weiss Es
07. Sakrament
08. Nimmermehr
09. Bannkreis
10. Erdbeermond
11. Rabenflug
12. Kein Weg Zurück
13. Ins Dunkel

Vidéos

Lebewohl : lien vidéo ici

Bannkreis : lien vidéo ici

Rabenflug : vidéo ici

lundi 5 septembre 2022

Mari Boine - Eallin (1996)

Mari Boine Life
Mari Boine - Eallin (1996)

Pourquoi écouter ce disque ?

"IMAGINEZ la glace et la neige du paysage arctique, le froid mordant du vent du Nord, le soupçon de bleu irrésistible sous un lac cristallisé.
Ferme tes yeux.
Alors écoutez.
Écoutez vraiment.
Vous sentirez une voix avant même de l'entendre.
Elle ne ressemble à aucune autre.
C'est une voix qui donne vie au paysage avec une pureté envoûtante ; une voix qui représente mille ans de connexion ancestrale à un espace gelé inflexible.
C'EST MARI BOINE."
Moana Maniapoto, chanteuse maorie de Nouvelle-Zélande, présente ainsi Mari Boine qui, comme elle, redonne vie et place à la culture de ses ancêtres à travers sa musique. Depuis son premier album en 1985, Mari Boine est devenue l'ambassadrice de tout un peuple, les Samis, connus aussi sous le nom de Lapons. Sorti en 1989, Gula Gulla rencontre un réel succès, bien au-delà des frontières de sa Norvège natale. Le label de Peter Gabriel, Real World, spécialisé dans les musiques du monde, décide même de le distribué à partir de 1993. Capté à Kassel, en Allemagne, ainsi qu'à Trondheim, en Norvège, Eallin est son premier témoignage live. Sorte de cérémonie chamanique, la prestation donne le vertige. Mari et ses cinq musiciens, tous impressionnants, ouvrent une fenêtre sur ces immenses espaces nordiques où la nature à la fois mystérieuse, fascinante et intrigante semble foisonnante, réduisant l'être humain à une portion congrue de son infinité. Comme Mari, son guitariste Roger Ludvigsen est d'origine sami. Celui qui enflamme par son jeu distordu le monumental Vuolgge Mu Mielde Bassivárrái, jouera aussi sur les albums Mesmerized et Pilot de la chanteuse norvégienne Kari Rueslåtten. Gjermund Silset (basse, somptueux dans ses soli sur Modjás Katrin) et Helge Andreas Norbaken (percussions) viennent tous deux du jazz, tandis que le flûtiste péruvien Carlos Zamata Quispe apporte une certaine touche exotique inattendue. La violoniste Hege Rimestad est une pionnière en Norvège dans l'utilisation du violon électrique. L'année suivante, en 1997, elle fera paraître son premier album solo, Hvite Pil, sorti aussi sous le titre de White Arrow, sur lequel figureront tous ses compagnons de scène, y compris Mari. Cette combinaison gagnante était indubitablement la meilleure pour donner vie sur scène à une musique d'une autre dimension, fusionnant sans perdre son identité des éléments de jazz, d'ethnique et de prog.

Musiciens

Mari Boine : chant, djembé

Gjermund Silset : basse, hackbrett
Hege Rimestad : violon
Helge Andreas Norbaken : percussions
Roger Ludvigsen : guitares
Carlos Zamata Quispe : flûtes, chant, charango, zamponia

Titres

01. Mielahisvuohta 
02. Dás Áiggun Čuožžut 
03. Orbina 
04. Gula Gula 
05. Modjás Katrin 
06. Eco 
07. Skádja 
08. Vuolgge Mu Mielde Bassivárrái
09. It Šat Duolmma Mu
10. Dutjne 

Vidéos

Vuolgge Mu Mielde Bassivárrái : lien vidéo ici

Gula Gula : lien vidéo ici

vendredi 2 septembre 2022

October Project - October Project (1993)

October Project
October Project - October Project  (1993)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sans la voix peu commune de sa chanteuse Mary Fahl, alliant profondeur et émotion, October Project n'aurait peut-être jamais rencontré le succès, malgré une musique pop luxuriante immédiatement accessible. Le groupe, basé à New-York, fait ses premières scènes au début des années 90, dans le quartier de Manhattan, fréquentant les mêmes clubs qu'un certain Jeff Buckley tout aussi débutant. Emil Adler (claviers, chant) et celle qui deviendra son épouse, Julie Flanders (paroles) sont à l'origine de cette formation atypique, sans batteur ni bassiste attitré mais avec une parolière comme cinquième membre officielle. Adolescents, tous deux se fréquentaient déjà et écrivaient ensemble. A la fac, au début des années 80, il se lient d'amitié avec Marina Belica, future claviériste et voix du combo. En 1985, arrive le guitariste David Sabatino qui intègre leur projet pas encore vraiment défini. La bascule se fait suite à leur rencontre avec Mary Fahl en 1989, une révélation. October Project voit alors le jour, un premier album éponyme paraît quatre ans plus tard. Ce disque présente une collection de ballade mélancoliques, très intenses, aux paroles assez ésotériques. Mais, comme dit plus haut, Mary et sa fascinante voix aux charmes envoutants leur donne ce supplément d'âme unique qui fait toute la différence. Parfois comparé à Renaissance, October Project m'évoque davantage Clannad par son aspect musical aérien, hors-sol. Une très belle découverte. 

Musiciens

Mary Fahl : chant
Emil Adler : chant, claviers
Marina Belica : chant, claviers
David Sabatino : chant, guitares
Julie Flanders : paroles

Urbano Sanchez : percussions
Michael Rhodes : basse
Chad Cromwell : batterie
Kenny Greenberg : guitares
Anthony LaMarchina : violoncelle
Alan Umstead : alto 
Kristin Wilkinson : alto
Carl Gorodetzky : violon
Cathy Umstead : violon
David Davidson : violon
Lee Larrison : violon
Pam Sixfin : violon

Titres

01. Bury My Lovely
02. Ariel
03. Where You Are
04. A Lonely Voice
05. Eyes of Mercy
06. Return to Me
07. Wall of Silence
08. Take Me As I Am
09. Now I Lay Me Down
10. Always
11. Paths of Desire
12. Be My Hero 

Vidéos

Bury My Lovely : lien vidéo ici

Return To Me : lien vidéo ici

jeudi 1 septembre 2022

Faun - Pagan (2022)

Faun Pagan
Faun - Pagan (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Pagan, onzième offrande de Faun, marque un nouveau départ dans leur carrière débutée en 1998. Alors que nos troubadours teutons adeptes du paganisme avaient signé un contrat de distribution avec le géant Universal en 2013, ils ont repris leur liberté. Désormais, Oliver Satyr et les siens gèrent seuls leur destinée, encouragés par la création de leur propre label, Pagan Folk Records dont ce disque est la première parution. Il est aussi le premier sans Fiona Rüggeberg, membre fondateur aux côtés d'Oliver, partie pour de nouveaux projets musicaux, dont Tvinna, ensemble musical réunissant Laura Fella (de Faun) et Fieke van den Hurk (ex-Cesair). Tourné vers les mythes nordiques et germaniques, Pagan s'apparente à un retour aux sources, entre incantations magiques, contes maléfiques et rythmes dansants. Si les voix ensorcelantes de Laura Fella et de l'elfe Adaya (nouvelle venue en remplacement de Fiona) se marient à merveille par leur contraste, elles bénéficient de l'appui de Lindy-Fay Hella de Wardruna sur le titre d'ouverture, Galdra, moment privilégié durant lequel le temps semble en suspens. Autres invités, les Suisses du combo de folk metal Eluveitie qui explosent le final du puissant Gwydion, pièce magistrale aux frontières des ténèbres. Willow Tree qui porte le sceau d'Adaya, Wainamoinen, ballade inquiétante où il est question d'un puissant sorcier finlandais, Tamlin, un classique du folk britannique peuplé de fées maléfiques vraiment pas sympas, ou encore l'entrainant Baldur aux paroles extraites d'un vieux poème runique norvégien, sont quelques-uns des titres incontournables de cet opus, futur classique dans l'abondante discographie de nos Faun.

Musiciens

Oliver Satyr : chant, bouzouki, moraharpa, mandore, taglharpa, guimbarde, guitare
Laura Fella : chant
Adaya Lancha Bairacli: chant, cornemuse, harpe, pandola, flûtes
Stephan Groth : chant, vielle à roue, flûte
Rüdiger Maul : batterien oercussions
Niel Mitra : claviers

Lindy-Fay Hella : chant
Christian Glanzmann : chant
Rafael Salzmann : guitare, basse
Alain Ackermann : batterie
Maya Fridman : violoncelle

Titres

01. Galdra
02. Halloween
03. Gwydion
04. Wainamoinen
05. Tamlin
06. Neun Welten
07. Lord Randal
08. Innisfree
09. Ran
10. Baldur
11. Caer
12. Willow Tree
13. Zeit Der Raben 

Vidéos


Gwydion : lien vidéo ici


mercredi 31 août 2022

Siouxsie And The Banshees - Superstition (1991)

Siouxsie & The Banshees Superstition
Siouxsie And The Banshees - Superstition (1991)

Pourquoi écouter ce disque ?

Tout au long de leur carrière, l'art des Banshees est d'avoir été là où on ne les attendait pas. Ils étaient libres comme l'air. En 1991, Superstition déroute plus d'un fan à sa sortie par son orientation ostentatoirement pop et dance. Jamais ils ne s'étaient autant éloignés de leurs racines punks, voire même de leur image gothique qui leur collait à la peau alors qu'ils refusaient d'être associés à ce courant. Pour parvenir à ce résultat, ils ont fait appel au producteur Stephen Hague connu jusqu'alors pour ses collaborations avec OMD, Pet Shop Boys ou New Order pour leur single True Faith. De plus en plus passionné par les ordinateurs et les sons électroniques, c'est Steven Severin qui a orienté le groupe dans cette direction. Ils étaient alors au bord de l'implosion. Jamais leur relation n'avait autant été sous tension. Cet album était une tentative de réconciliation entre la charismatique (et caractérielle) Siouxsie, Steven Severin son ancien petit ami, et Budgie avec lequel elle s'est officiellement fiancée durant les sessions d'enregistrements. Les nouveaux membres, le guitariste Jon Klein et le claviériste Martin McCarrick (Marc Almond, Bryan Ferry, The Glove, Dead Can Dance, This Mortal Coil), tous deux arrivés en 1987, observaient, impuissants, cette situation ubuesque. Pour ne rien arranger, les musiciens n'ont pas enregistré ensemble, chacun était dans un studio séparé. Stephen Hague récupérait ensuite chaque session et les assemblait à l'aide de ses sequencers et ordinateurs. Au contraire de Severin, Siouxsie ne gardera pas un bon souvenir de ce processus. Seuls l'onirique Drifter inspiré de Morricone, et le tout aussi vaporeux Softly trouveront grâce à ses yeux, le reste de l'album manquant d'âme selon elle. Et surtout, elle reprochera à Hague d'avoir transformé son hommage à l'actrice Jayne Mansfield Kiss Them For Me en un hit trop difficile à interpréter live. En effet, le producteur chevronné a samplé des bouts de sa voix, puis les a recollé et transposé hors de sa tonalité habituelle. Cette chanson aux sonorités world se rapprochant ainsi du side project de Budgie et Siouxsie, The Creatures, bénéficie de la présence aux percussions de Talvin Singh qui collaborera par la suite avec Björk. Si, sur le plan musical, Superstition peut paraître plus solaire que ses prédécesseurs, il n'en demeure pas moins du pur Banshees avec ses paroles oppressantes, et cette atmosphère schizophrène, destructrice. A leur image.

Musiciens

Siouxsie Sioux : chant
Steven Severin : basse, claviers
Budgie : batterie percussions, claviers
Martin McCarrick : claviers, violoncelle, dulcimer
Jon Klein : guitares

Talvin Singh : percussions indiennes

Titres

01. Kiss Them for Me
02. Fear (Of The Unknown)
03. Cry
04. Drifter
05. Little Sister
06. Shadowtime
07. Silly Thing
08. Got To Get Up
09. Silver Waterfalls
10. Softly
11. The Ghost In You

Vidéos

Kiss Them For Me : lien vidéo ici

Little Sister : lien vidéo ici

Silly Thing : lien vidéo ici

jeudi 25 août 2022

The London Symphony Orchestra And Chamber Choir With Guest Soloists - Tommy (1972)

The London Symphony Orchestra And Chamber Choir With Guest Soloists -
Tommy (1972)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lorsque The Who sortent leur opéra-rock Tommy en 1969, plus rien ne sera comme avant pour eux. Cet album relatant la misérable vie de Tommy Walker devenu aveugle, sourd et muet dans son enfance, après avoir assisté au meurtre de l'amant de sa mère par son père, aura marqué toute une génération et bien au-delà. En 1972, le célèbre producteur Lou Reizner décide d'en faire une version symphonique. Pour cela, il demande à Wil Malone (qui travaillera plus tard avec Iron Maiden, Black Sabbath, Massive Attack ou Depeche Mode) de réaliser les arrangements, et convoque le London Symphony Orchestra conduit par David Measham avec lequel il collaborera à nouveau pour le Journey To The Centre Of The Earth de Rick Wakeman en 1974. Il ne manque plus que le casting pour les rôles principaux. Si Rod Stewart était prévu pour interpréter le rôle de Tommy, il finit par être écarté en faveur de Roger Daltrey. Au final, il n'apparaîtra que sur l'intrépide Pin Ball Wizard. Les autres Who, Pete Townshend et John Entwistle endosseront les rôles respectifs du narrateur et de l'horrible cousin Kevin. Autre célébrité, Ringo Starr apparaît sous les traits de l'infâme oncle Ernie. L'acteur irlandais Richard Harris est le Docteur, Steve Winwood de Traffic, le père, Richie Havens connu pour avoir ouvert le festival de Woodstock en 1969, Hawker, le chef d'une secte, Graham Bell, jeune chanteur en vogue à l'époque, l'amant. Les personnages féminins sont interprétés par trois femmes d'exception. C'est Sandy Denny (ex-Fairport Convention, ex-Fotheringay) en tant qu'infirmière, qui déclame le mémorable "It's a boy, Mrs Walker, it's a boy". Merry Clayton joue une Acid Queen magique. Si son nom ne vous dit rien, vous avez obligatoirement déjà entendu sa voix. C'est elle qui a immortalisé par ses chœurs le tonitruant Gimme Shelter des Rolling Stones en 1969. Aussi volcanique que Janis Joplin, Maggie Bell de Stone The Crows n'est autre que la mère désespérée de Tommy. Si cette version peut paraître trop grandiloquente pour certains, elle n'en demeure pas moins intéressante pour son approche originale, ses arrangements inventifs, et, surtout, son casting quatre étoiles. 

Musiciens

The London Symphony Orchestra
Chamber Choir

Pete Townshend : Narrator
Sandy Denny : Nurse
Graham Bell : Lover
Steve Winwood : Father
Maggie Bell : Mother
Richie Havens : Hawker
Merry Clayton : Acid Queen
Roger Daltrey : Tommy
John Entwistle : Cousin Kevin
Ringo Starr : Uncle Ernie
Rod Stewart : Local Lad
Richard Harris : Doctor

Titres

01. Overture 
02. It's A Boy
03. 1921 
04. Amazing Journey
05. Sparks
06. Eyesight To The Blind
07. Christmas 
08. Cousin Kevin 
09. The Acid Queen
10. Underture 
11. Do You Think It's Alright?
12. Fiddle About
13. Pinball Wizard 
14. There's A Doctor 
15. Go To The Mirror 
16. Tommy, Can You Hear Me? 
17. Smash The Mirror 
18. I'm Free
19. Miracle Cure
20. Sensation
21. Sally Simpson 
22. Welcome 
23. Tommy's Holiday Camp
24. We're Not Gonna Take It
25. See Me, Feel Me

Vidéos

Overure : lien vidéo ici

It's A Boy : lien vidéo ici

Acid Queen : lien vidéo ici

mardi 23 août 2022

Bridget St. John - From There / To Here: UK / US Recordings (1974-1982) (2022)

Bridget St. John From There To Here
Bridget St. John - From There / To Here:
UK / US Recordings (1974-1982) (2022)
En 2015, Cherry Red Records, label britannique spécialisé dans les rééditions d'albums injustement oubliés, présentait dans un superbe coffret les trois premiers albums de Bridget St. John, chanteuse folk underground à mi-chemin entre Joni Mitchell et Nico. Cette période couvrait les années 1969 à 1972, celles où elle était en contrat avec Dandelion, label du célèbre animateur de radio John Peel qui a fait faillite en 1973, suite à un désaccord de distribution avec Polydor. Pour autant, sa carrière ne s'est pas arrêtée là. Et c'est maintenant la période 1974-1982 que Cherry Red Records place sous les projecteurs avec ce tout aussi passionnant coffret From There / To Here: UK / US Recordings, conçu avec l'aide directe de Bridget qui a écrit les notes internes du livret. 1974 est une année pivot pour la chanteuse. Jo Lustig, manager de Steeleye Span rencontré par l'intermédiaire de Rick Kemp, lui obtient un contrat intéressant chez Chrysalis. L'album Jumblequeen sort cette même année. Il est produit par Leo Lyons de Ten Years After et ont participé Beverley Martyn, Michael Giles (ex-King Crimson), Stefan Grossman, ou encore Chick Churchill, un autre de Ten Years After. Ce qui surprend dès la première écoute, c'est ce sentiment d'une Bridget sortie de son cocon, plus épanouie et apaisée, sûre d'elle-même. 1974 est aussi l'année où elle est élue cinquième chanteuse favorite des lecteurs du Melody Maker suite à un sondage. Deux ans plus tard, elle abandonne tout pour s'envoler vers New-York. Elle s'établit dans Greenwich Village, quartier qui a vu émerger les plus grandes stars du folk us, de Dylan à Simon & Garfunkel en passant par Joan Baez et Joni Mitchell. Pour vivre, elle fait différents petits boulots, faisant même des voix-off. Plus discrète sur le devant de la scène, elle n'abandonne cependant pas la musique.  Elle continue à écrire des chansons et à les enregistrer, sans qu'elles soient publiées. Il faut attendre 1995 et son album Take The 5ifth qui est en fait une compilation de dix-sept morceaux conçus entre 1976 et 1982. The New York Sessions, troisième cd de notre coffret, témoigne lui aussi de l'activité de Bridget à cette époque, avec, à nouveau, dix-sept autres titres quasiment tous inédits comprenant de belles curiosités. En 1983, Bridget donne naissance à sa fille qui devient sa priorité. Elle cesse alors son activité de chanteuse. From There / To Here: UK / US Recordings (1974-1982) remet justement à l'honneur cette partie méconnue de sa carrière que je trouve toute aussi intéressante que la première partie, notamment par son aspect plus lumineux. Grâce à ces deux coffrets, indissociables l'un de l'autre, Cherry Red Records offre une nouvelle vision sur l'évolution artistique de cette chanteuse des plus attachantes, qui a côtoyé en son temps les plus grands, tels que Mike Oldfield, Kevin Ayers, Nick Drake, John Martyn, David Bowie, Deep Purple, King Crimson ou encore Jethro Tull.

DISC ONE
JUMBLEQUEEN

01. SPARROWPIT
02. SONG FOR THE WATERDEN WIDOW
03. I DON’T KNOW IF I CAN TAKE IT
04. SOME KIND OF BEAUTIFUL
05. LAST GOODNIGHT
06. CURIOUS AND WOOLLY
07. WANT TO BE WITH YOU
08. JUMBLEQUEEN
09. SWEET PAINTED LADY
10. LONG LONG TIME

11. 3DB AUSTRALIA
12. BUMPER TO BUMPER
13. GROW
14. NANCY ALICE (LATER)*
15. JUST LIKE A WOMAN (BATTERED ORNAMENTS VERSION)*
16. LITTLE SONG (TAKE 2)*
*PREVIOUSLY UNRELEASED

DISC TWO
TAKE THE 5IFTH

01. CASTAWAY
02. CHAMILLE
03. MAKE-ME-WHOLE
04. JEALOUS JAILER
05. I NEED IT SOMETIMES
06. BEST I CAN
07. MAYBE IF I WRITE A LETTER
08. CRAZY HEART
09. FEEL MY LOVE
10. SONG FOR JOHN
11. YOU MAKE IT ALL RIGHT
12. SAFE PLACE
13. TALK TO ME
14. MANHATTAN MADHATTERS
15. ONE NIGHT WONDER
16. CATCH A FALLING STAR
17. FLYING FOR NOW

DISC THREE
THE NEW YORK SESSIONS

01. MOODY
02. EASY COME EASY GO
03. CURIOUS AND WOOLLY (NEW YORK VERSION)*
04. CASTAWAY (NEW YORK SIMPLER VERSION)*
05. WHAT AM I SUPPOSED TO DO (NEW YORK 1976)*
06. SOME KIND OF BEAUTIFUL (NEW YORK ROCK VERSION)*
07. I NEED IT SOMETIMES (ROXY RECORDERS VERSION)*
08. FACE TO FACE (ROXY RECORDERS VERSION)*
09. COME UP AND SEE ME SOMETIME
10. KEEP YOU IN TOUCH*
11. TALK TO ME (ROXY RECORDERS VERSION)*
12. CRAZY HEART (UNKNOWN VERSION)*
13. FEEL MY LOVE (ROXY RECORDERS VERSION)*
14. HELP HIM THROUGH IT (ROXY RECORDERS VERSION)*
15. FLYING FOR NOW (UNKNOWN VERSION)*
16. SUNNYSIDE UP (ROXY RECORDERS VERSION)*
17. CURIOUS AND WOOLLY (RIGHT TRACK VERSION)*
*PREVIOUSLY UNRELEASED

Manhattan Madhatters : lien vidéo ici

Jumblequeen : lien vidéo ici

Easy Come Easy Go : lien vidéo ici