Pagan, onzième offrande de Faun, marque un nouveau départ dans leur carrière débutée en 1998. Alors que nos troubadours teutons adeptes du paganisme avaient signé un contrat de distribution avec le géant Universal en 2013, ils ont repris leur liberté. Désormais, Oliver Satyr et les siens gèrent seuls leur destinée, encouragés par la création de leur propre label, Pagan Folk Records dont ce disque est la première parution. Il est aussi le premier sans Fiona Rüggeberg, membre fondateur aux côtés d'Oliver, partie pour de nouveaux projets musicaux, dont Tvinna, ensemble musical réunissant Laura Fella (de Faun) et Fieke van den Hurk (ex-Cesair). Tourné vers les mythes nordiques et germaniques, Pagan s'apparente à un retour aux sources, entre incantations magiques, contes maléfiques et rythmes dansants. Si les voix ensorcelantes de Laura Fella et de l'elfe Adaya (nouvelle venue en remplacement de Fiona) se marient à merveille par leur contraste, elles bénéficient de l'appui de Lindy-Fay Hella de Wardruna sur le titre d'ouverture, Galdra, moment privilégié durant lequel le temps semble en suspens. Autres invités, les Suisses du combo de folk metal Eluveitie qui explosent le final du puissant Gwydion, pièce magistrale aux frontières des ténèbres. Willow Tree qui porte le sceau d'Adaya, Wainamoinen, ballade inquiétante où il est question d'un puissant sorcier finlandais, Tamlin, un classique du folk britannique peuplé de fées maléfiques vraiment pas sympas, ou encore l'entrainant Baldur aux paroles extraites d'un vieux poème runique norvégien, sont quelques-uns des titres incontournables de cet opus, futur classique dans l'abondante discographie de nos Faun.
Musiciens
Oliver Satyr : chant, bouzouki, moraharpa, mandore, taglharpa, guimbarde, guitare
Tout au long de leur carrière, l'art des Banshees est d'avoir été là où on ne les attendait pas. Ils étaient libres comme l'air. En 1991, Superstition déroute plus d'un fan à sa sortie par son orientation ostentatoirement pop et dance. Jamais ils ne s'étaient autant éloignés de leurs racines punks, voire même de leur image gothique qui leur collait à la peau alors qu'ils refusaient d'être associés à ce courant. Pour parvenir à ce résultat, ils ont fait appel au producteur Stephen Hague connu jusqu'alors pour ses collaborations avec OMD, Pet Shop Boys ou New Order pour leur single True Faith. De plus en plus passionné par les ordinateurs et les sons électroniques, c'est Steven Severin qui a orienté le groupe dans cette direction. Ils étaient alors au bord de l'implosion. Jamais leur relation n'avait autant été sous tension. Cet album était une tentative de réconciliation entre la charismatique (et caractérielle) Siouxsie, Steven Severin son ancien petit ami, et Budgie avec lequel elle s'est officiellement fiancée durant les sessions d'enregistrements. Les nouveaux membres, le guitariste Jon Klein et le claviériste Martin McCarrick (Marc Almond, Bryan Ferry, The Glove, Dead Can Dance, This Mortal Coil), tous deux arrivés en 1987, observaient, impuissants, cette situation ubuesque. Pour ne rien arranger, les musiciens n'ont pas enregistré ensemble, chacun était dans un studio séparé. Stephen Hague récupérait ensuite chaque session et les assemblait à l'aide de ses sequencers et ordinateurs. Au contraire de Severin, Siouxsie ne gardera pas un bon souvenir de ce processus. Seuls l'onirique Drifter inspiré de Morricone, et le tout aussi vaporeux Softly trouveront grâce à ses yeux, le reste de l'album manquant d'âme selon elle. Et surtout, elle reprochera à Hague d'avoir transformé son hommage à l'actrice Jayne Mansfield Kiss Them For Me en un hit trop difficile à interpréter live. En effet, le producteur chevronné a samplé des bouts de sa voix, puis les a recollé et transposé hors de sa tonalité habituelle. Cette chanson aux sonorités world se rapprochant ainsi du side project de Budgie et Siouxsie, The Creatures, bénéficie de la présence aux percussions de Talvin Singh qui collaborera par la suite avec Björk. Si, sur le plan musical, Superstition peut paraître plus solaire que ses prédécesseurs, il n'en demeure pas moins du pur Banshees avec ses paroles oppressantes, et cette atmosphère schizophrène, destructrice. A leur image.
Musiciens
Siouxsie Sioux : chant
Steven Severin : basse, claviers
Budgie : batterie percussions, claviers
Martin McCarrick : claviers, violoncelle, dulcimer
The London Symphony Orchestra And Chamber Choir With Guest Soloists - Tommy (1972)
Pourquoi écouter ce disque ?
Lorsque The Who sortent leur opéra-rock Tommy en 1969, plus rien ne sera comme avant pour eux. Cet album relatant la misérable vie de Tommy Walker devenu aveugle, sourd et muet dans son enfance, après avoir assisté au meurtre de l'amant de sa mère par son père, aura marqué toute une génération et bien au-delà. En 1972, le célèbre producteur Lou Reizner décide d'en faire une version symphonique. Pour cela, il demande à Wil Malone (qui travaillera plus tard avec Iron Maiden, Black Sabbath, Massive Attack ou Depeche Mode) de réaliser les arrangements, et convoque le London Symphony Orchestra conduit par David Measham avec lequel il collaborera à nouveau pour le Journey To The Centre Of The Earth de Rick Wakeman en 1974. Il ne manque plus que le casting pour les rôles principaux. Si Rod Stewart était prévu pour interpréter le rôle de Tommy, il finit par être écarté en faveur de Roger Daltrey. Au final, il n'apparaîtra que sur l'intrépide Pin Ball Wizard. Les autres Who, Pete Townshend et John Entwistle endosseront les rôles respectifs du narrateur et de l'horrible cousin Kevin. Autre célébrité, Ringo Starr apparaît sous les traits de l'infâme oncle Ernie. L'acteur irlandais Richard Harris est le Docteur, Steve Winwood de Traffic, le père, Richie Havens connu pour avoir ouvert le festival de Woodstock en 1969, Hawker, le chef d'une secte, Graham Bell, jeune chanteur en vogue à l'époque, l'amant. Les personnages féminins sont interprétés par trois femmes d'exception. C'est Sandy Denny (ex-Fairport Convention, ex-Fotheringay) en tant qu'infirmière, qui déclame le mémorable "It's a boy, Mrs Walker, it's a boy". Merry Clayton joue une Acid Queen magique. Si son nom ne vous dit rien, vous avez obligatoirement déjà entendu sa voix. C'est elle qui a immortalisé par ses chœurs le tonitruant Gimme Shelter des Rolling Stones en 1969. Aussi volcanique que Janis Joplin, Maggie Bell de Stone The Crows n'est autre que la mère désespérée de Tommy. Si cette version peut paraître trop grandiloquente pour certains, elle n'en demeure pas moins intéressante pour son approche originale, ses arrangements inventifs, et, surtout, son casting quatre étoiles.
Bridget St. John - From There / To Here: UK / US Recordings (1974-1982) (2022)
En 2015, Cherry Red Records, label britannique spécialisé dans les rééditions d'albums injustement oubliés, présentait dans un superbe coffret les trois premiers albums de Bridget St. John, chanteuse folk underground à mi-chemin entre Joni Mitchell et Nico. Cette période couvrait les années 1969 à 1972, celles où elle était en contrat avec Dandelion, label du célèbre animateur de radio John Peel qui a fait faillite en 1973, suite à un désaccord de distribution avec Polydor. Pour autant, sa carrière ne s'est pas arrêtée là. Et c'est maintenant la période 1974-1982 que Cherry Red Records place sous les projecteurs avec ce tout aussi passionnant coffret From There / To Here: UK / US Recordings, conçu avec l'aide directe de Bridget qui a écrit les notes internes du livret. 1974 est une année pivot pour la chanteuse. Jo Lustig, manager de Steeleye Span rencontré par l'intermédiaire de Rick Kemp, lui obtient un contrat intéressant chez Chrysalis. L'album Jumblequeen sort cette même année. Il est produit par Leo Lyons de Ten Years After et ont participé Beverley Martyn, Michael Giles (ex-King Crimson), Stefan Grossman, ou encore Chick Churchill, un autre de Ten Years After. Ce qui surprend dès la première écoute, c'est ce sentiment d'une Bridget sortie de son cocon, plus épanouie et apaisée, sûre d'elle-même. 1974 est aussi l'année où elle est élue cinquième chanteuse favorite des lecteurs du Melody Maker suite à un sondage. Deux ans plus tard, elle abandonne tout pour s'envoler vers New-York. Elle s'établit dans Greenwich Village, quartier qui a vu émerger les plus grandes stars du folk us, de Dylan à Simon & Garfunkel en passant par Joan Baez et Joni Mitchell. Pour vivre, elle fait différents petits boulots, faisant même des voix-off. Plus discrète sur le devant de la scène, elle n'abandonne cependant pas la musique. Elle continue à écrire des chansons et à les enregistrer, sans qu'elles soient publiées. Il faut attendre 1995 et son album Take The 5ifth qui est en fait une compilation de dix-sept morceaux conçus entre 1976 et 1982. The New York Sessions, troisième cd de notre coffret, témoigne lui aussi de l'activité de Bridget à cette époque, avec, à nouveau, dix-sept autres titres quasiment tous inédits comprenant de belles curiosités. En 1983, Bridget donne naissance à sa fille qui devient sa priorité. Elle cesse alors son activité de chanteuse. From There / To Here: UK / US Recordings (1974-1982) remet justement à l'honneur cette partie méconnue de sa carrière que je trouve toute aussi intéressante que la première partie, notamment par son aspect plus lumineux. Grâce à ces deux coffrets, indissociables l'un de l'autre, Cherry Red Records offre une nouvelle vision sur l'évolution artistique de cette chanteuse des plus attachantes, qui a côtoyé en son temps les plus grands, tels que Mike Oldfield, Kevin Ayers, Nick Drake, John Martyn, David Bowie, Deep Purple, King Crimson ou encore Jethro Tull.
DISC ONE
JUMBLEQUEEN
01. SPARROWPIT
02. SONG FOR THE WATERDEN WIDOW
03. I DON’T KNOW IF I CAN TAKE IT
04. SOME KIND OF BEAUTIFUL
05. LAST GOODNIGHT
06. CURIOUS AND WOOLLY
07. WANT TO BE WITH YOU
08. JUMBLEQUEEN
09. SWEET PAINTED LADY
10. LONG LONG TIME
11. 3DB AUSTRALIA
12. BUMPER TO BUMPER
13. GROW
14. NANCY ALICE (LATER)*
15. JUST LIKE A WOMAN (BATTERED ORNAMENTS VERSION)*
16. LITTLE SONG (TAKE 2)*
*PREVIOUSLY UNRELEASED
DISC TWO
TAKE THE 5IFTH
01. CASTAWAY
02. CHAMILLE
03. MAKE-ME-WHOLE
04. JEALOUS JAILER
05. I NEED IT SOMETIMES
06. BEST I CAN
07. MAYBE IF I WRITE A LETTER
08. CRAZY HEART
09. FEEL MY LOVE
10. SONG FOR JOHN
11. YOU MAKE IT ALL RIGHT
12. SAFE PLACE
13. TALK TO ME
14. MANHATTAN MADHATTERS
15. ONE NIGHT WONDER
16. CATCH A FALLING STAR
17. FLYING FOR NOW
DISC THREE
THE NEW YORK SESSIONS
01. MOODY
02. EASY COME EASY GO
03. CURIOUS AND WOOLLY (NEW YORK VERSION)*
04. CASTAWAY (NEW YORK SIMPLER VERSION)*
05. WHAT AM I SUPPOSED TO DO (NEW YORK 1976)*
06. SOME KIND OF BEAUTIFUL (NEW YORK ROCK VERSION)*
Andy Jackson, ce nom n'est pas inconnu à tout inconditionnel de Pink Floyd. Depuis The Wall en 1979, il a collaboré à tous leurs albums en tant qu'ingénieur du son. C'est aussi lui qui est à l'œuvre sur les albums solos de David Gilmour à partir d'About Faces (1984) et sur celui de son frère ennemi Roger Waters, The Pros And Cons Of Hitch Hiking (1984). Un beau CV donc. En 2014, il se tente dans un essai solo avec Signal To Noise, suivi, deux ans plus tard, par 73 Days At Sea. Ce dernier a attiré notre attention du fait de la présence aux vocaux d'Anne-Marie Helder de Panic Room. Elle apparaît sur le morceau épique, long de dix-sept minutes, Drownings, titre sur lequel est également invité le saxophoniste David Jackson, ex-Van Der Graaf Generator, et aujourd'hui membre de l'intéressante formation prog-folk Kaprekar's Constant. Andy joue de tous les autres instruments et chante aussi. Tous les ingrédients qui ont contribué à forger le paysage sonore du Floyd sont au rendez-vous : bruitages, passages instrumentaux transitoires, odyssée épique, chant à la fois fragile et expressif, dans la lignée de celui de Waters avec quelques intonations gilmouriennes, atmosphère aérienne, voire planante, présence d'un saxophone, qualité audio exceptionnelle. A travers ce disque, Andy célèbre la mer, si présente dans notre imaginaire du fait de tous ces mythes et légendes ancestraux qui lui sont associés. A noter la curieuse performance d'Anne-Marie, bien loin de ce qu'elle nous avait habitué jusqu'à présent. Sa voix douce, en même temps si incertaine, n'est pas sans évoquer celle de la fantastique Judy Dyble, première chanteuse de Fairport Convention, qui a signé par la suite de magnifiques albums solos jusqu'à sa disparition en 2020. Si vous êtes amateur de tranquilles et apaisants errements sur des rivières sans fin, ce disque est indéniablement pour vous.
Difficile d'exister pour For The Roses, coincé entre les deux plus grands succès commerciaux de Joni Mitchell que sont Blue (1971) et Court And Spark (1974). Pourtant, ce disque sorti en 1972, après la rupture de la chanteuse avec James Taylor, ne manque pas de charme. Avec le recul, on peut dire qu'il marque la phase de transition entre la période folk de Joni et son ouverture vers une musique plus aventureuse aux sonorités jazz. Signe de cette évolution, l'abandon du dulcimer, la quasi-absence de la guitare acoustique et la forte présence du piano. Trois chansons en particulier annoncent ce futur jazzy, Barangrill, Let The Wind Carry Me, et Cold Blue Steel And Sweet Fire aux accents dramatiques. Ce morceau dénonce les ravages de l'héroïne. Les autres textes de Joni abordent des thèmes sociétaux tels que l'inégalité (Banquet) ou le stress engendré par nos sociétés modernes (Electricity), mais aussi sentimentaux (See You Sometimes, Woman Of Heart And Mind, For The Roses). Pressée par son manager de sortir un hit, elle composera le sarcastique You Turn Me On, I'm A Radio qui en deviendra vraiment un. L'album se referme sur un Judgement Of The Moon And Stars (Ludwig's Tune) savamment orchestré, hommage à ce génie incompris en son temps qu'était Beethoven. Pour mener à bien son projet, la chanteuse canadienne s'est entourée de solides musiciens comme Tommy Scott (instruments à vent), Wilton Felder à la basse, bien connu des studios de la Motown, Russ Kunkel déjà présent à la batterie sur Blue, Bobbye Hall (Janis Joplin, Marvin Gaye, Carole King) aux percussions, et Bobby Notkoff aux cordes. Et elle a aussi fait appel à quelques invités notoires que sont Graham Nash, Stephen Stills (tous deux du célèbre Crosby, Stills, Nash & Young) et le guitariste James Burton, fidèle d'Elvis Presley dans les 70's, également présent sur le fameux Who Knows Where The Time Goes de Judy Collins en 1968.
Musiciens
Joni Mitchell : chant, guitare, piano
Tom Scott : instruments à vent
Wilton Felder : basse
Russ Kunkel : batterie
Bobbye Hall : percussions
Bobby Notkoff : cordes
James Burton : guitare électrique
Graham Nash : harmonica
Stephen Stills : basse, batterie, guitare électrique
Titres
01. Banquet
02. Cold Blue Steel And Sweet Fire
03. Barangrill
04. Lesson In Survival
05. Let The Wind Carry Me
06. For The Roses
07. See You Sometime
08. Electricity
09. You Turn Me On, I'm A Radio
10. Blonde In The Bleechers
11. Woman Of Heart And Mind
12. Judgement Of The Moon And Stars (Ludwig's Tune)
The Flying Caravan - I Just Wanna Break Even (2021)
Pourquoi écouter ce disque ?
En 2001, Magenta présentait Révolutions, son tout premier album qui était un double. Très vite, les Gallois sont devenus une référence incontournable dans le mouvement néo-prog avec chanteuse. Ils célébraient dans ce disque leurs illustres aînés des années 70, Genesis, Yes, Pink Floyd, Camel et bien d'autres. Vingt ans plus tard, c'est au tour des Espagnols de The Flying Caravan de relever le défi avec ce premier opus, I Just Wanna Break Even, lui aussi un double. Là aussi, le quintet mené par le guitariste Antonio Valente, rend un hommage appuyé au prog des 70's, mais aussi au blues et au jazz à une dose bien plus mesurée. I Just Wanna Break Even se compose de sept morceaux, dont deux versions de The Bunny Road To Knowledge, la première privilégiant le saxophone, la seconde la flûte, et une pièce maîtresse de trente-six minutes, le grandiose A Fairy Tale For Grown-Ups. Originaire d'Alicante, Antonio Valente a appris à jouer de la guitare à l'âge de treize ans après avoir découvert Mark Knopfler. Par la suite, il s'initie au rock progressif (Camel, Jethro Tull, Kansas, Pink Floyd, Genesis, Yes) et aux géants que sont David Gilmour, Andy Latimer ou Martin Barre. En 2012, il rejoint Numen avec lesquels il sort deux albums. Après avoir joué dans différentes formations, il imagine son propre projet qui prend forme à partir de 2014, suite à l'arrivée du claviériste Juan José Sánchez et de la chanteuse Izaga Plata. Depuis 2003 et l'âge de dix-huit ans, elle est la chanteuse du groupe de métal Head Over Hell. Ses influences musicales vont du métal au folk en passant par le rock et la world. Comme Christina Booth de Magenta, participer à un groupe de prog est une première pour elle. D'abord déboussolée, il lui a fallu apprendre à maîtriser ces longs thèmes aux changements permanents de tonalité, de vitesse, de rythmes, et de nuances. Pedro Pablo Molina (basse) et Lluís Mas (batterie, percusisons) complètent l'équipe qui devient The Flying Caravan et finalise I Just Wanna Break Even, petite pépite dans la catégorie rock progressif symphonique mélodique. Souhaitons-leur une même carrière flamboyante que Magenta ou leurs homologues américains Glass Hammer.
Musiciens
Izaga Plata : chant
Antonio Valiente : guitares
Juan José Sánchez : claviers
Pedro Pablo Molina : basse
Lluís Mas : batterie, percussions
Manuel Salido : saxophone
Juan Carlos Aracil : flûte
Jorge Aniorte : chant
Titres
1.01. Get Real
1.02. Flying Caravan
1.03. Upstream To Manonash
1.04. Love's Labour Mislaid
1.05. The Bumpy Road To Knowledge
2.01. A Fairy Tale For Grown-Ups. Part I-Northern Lights
Trewa est une sympathique formation de folk progressif qui nous vient d'Italie, de la petite ville d'Uggiate-Trevano située au nord de Milan, en Lombardie. Dans l'ancienne langue lombarde, "trewa" signifie "trêve". Ce nom a été adopté par Luca Briccola, fondateur du groupe, dans l'idée que, dans notre monde moderne, chacun a besoin d'une trêve pour fuir la routine stressante. D'où ce premier album vu comme un joyeux voyage au cours duquel se réaliseront de belles rencontres. Many Meetings On A Blithe Journey rassemble une collection de chansons, certaines originales, d'autres traditionnelles, imaginées dans un esprit folk à la fois britannique et très marqué 60's-70's, avec quelques incursions vers le rock progressif, mais aussi la musique médiévale. Ainsi, on pense aussi bien aux références du genre que sont Fairport Convention, Pentangle, Steeleye Span, Trees ou Jethro Tull, qu'à quelques formations plus contemporaines comme Mostly Autumn, Blackmore's Night, The Morrigan, voire même Phideaux sur Jade Fountain et Blithe Our Journey suite à l'échange entre voix masculine et féminine. Luca n'est pas le seul chanteur, il est accompagné de Marco Carenzio (aussi à la guitare acoustique et à la harpe) et de Serena Bossi dont les envolées ne sont pas sans évoquer celles de Valerie Gracious de Phideaux. Le violoniste Filippo Pedretti ainsi que le batteur Mirko Soncini participent également aux chœurs, tandis que Joseph Galvan est à la basse. Toutes les chansons sont chantées en anglais à l'exception de Hom Selvadic qui nous fait découvrir la langue lombarde. Si les amateurs de Pentangle s'intéresseront plus particulièrement aux nouvelles versions proposées de Once I Had A Sweetheart et Wedding Dress, ceux de Fairport Convention tendront l'oreille tant du côté de l'indétrônable Matty Groves que du tout aussi fameux John Barleycorn, revisité aussi en son temps par Steeleye Span et, surtout, Traffic sur le cultissime John Barleycorn Must Die (1970).
Christine McVie - Songbird: A Solo Collection (2022)
Pourquoi écouter ce disque ?
Arrivée en 1970 dans Fleetwood Mac, Christine McVie est toujours apparue comme une personne discrète, à l'opposé de l'extravagante sorcière blanche Stevie Nicks. Avec elle, une certaine douceur s'est délicatement installée dans la musique du groupe. On lui doit quelques-uns de leurs plus grands tubes tels que Don't Stop, Little Lies, Everywhere, Hold Me, ou encore la sublime ballade Songbird enregistrée lors du dantesque Rumours. C'est le seul titre du Mac que l'on retrouve sur cette sympathique compilation qui vise à mettre en lumière sa carrière solo. Contrairement à Stevie, Christine a été peu prolifique, elle n'a sorti que deux albums solos, Christine McVie en 1984, suivi de In The Meantime vingt ans plus tard, en 2004. Elle-même reconnaît ne pas se sentir légitime en tant qu'artiste solo, préférant s'effacer derrière un groupe. En février 2020, lors du concert hommage à Peter Green organisé à Londres par Mike Fleetwood, elle rencontre le célèbre producteur Glyn Johns qui a travaillé avec les plus grands : Beatles, Rolling Stones, Led Zeppelin, Who, Eagles, Dylan, Fairport Convention, Midnight Oil et bien d'autres. Elle lui demande s'il serait d'accord de remasteriser d'anciens titres en vue d'une compilation. Le résultat est ce Songbird: A Solo Collection des plus intéressants sur lequel ont été sélectionnés deux titres de son premier album solo paru sous le nom de Christine McVie (un tout premier est paru en 1970 lorsqu'elle s'appelait encore Christine Perfect, mais aucune de ses chansons n'a été retenue ici), cinq de In The Meantime, son favori, deux inédits, Slow Down prévu à l'origine pour un film, All You Gotta Do, enregistrement oublié réalisé avec le bassiste George Hawkins aujourd'hui décédé, et Songbird dans une nouvelle version orchestrée par Vince Mendoza (Joni Mitchell, Björk, Sting, Elvis Costello), sur laquelle a été conservée la voix originale de Christine, celle de 1977. En regardant de plus près, on remarquera aussi les participations de deux de ses anciens collègues de Fleetwood Mac, Lindsey Buckingham et Billy Burnette, d'Eric Clapton (sur The Challenge), de Steve Winwood, d'Ethan Johns, fils de Glyn Johns, et de Guy Fletcher, ancien claviériste de Dire Straits. Cette compilation sans prétention propose un regard nouveau sur une excellente mélodiste, au chant plein de charme, qui demeure avant tout le pilier d'un des groupes phares de l'histoire du rock.
Steeleye Span - Good Times Of Old England: Steeleye Span 1972-1983 (2022)
Il était une fois Steeleye Span... Fondé en 1969 par un ancien de Fairport Convention, Ashley Hutchings, Steeleye Span s'est très vite imposé comme une des meilleures formations de folk rock britannique, aux côtés de Pentangle et de Fairport Convention. Si Pentangle a révélé Jacqui McShee, Fairport Convention Judy Dyble puis Sandy Denny, Steeleye Span a mis sous les projecteurs la jeune Maddy Prior, à la fois chanteuse exceptionnelle, conteuse et danseuse. Après trois albums prometteurs, Hark! The Village Wait (avec une seconde voix féminine en la personne de Gay Woods), Please To See The King et Ten Man Mop, Or Mr. Reservoir Butler Rides Again, Steeleye Span arrive en 1972 à un tournant de sa carrière. Maddy, Tim Hart et Peter Knight affichent clairement leur volonté de rencontrer le succès, ce qui leur permettrait de vivre de leur musique. Cette nouvelle orientation pousse vers la sortie Ashley Hutchings ainsi que le guitariste Martin Carthy, laissant ainsi la place à Rick Kemp (basse) et Bob Johnson (guitare) qui apportent avec eux leur sensibilité rock et blues. Ils engagent aussi un nouveau manager, le peu sympathique et colérique Jo Lustig, découvreur de Pentangle puis de Ralph McTell. C'est lui qui leur obtient un juteux contrat chez Chrysalis, label britannique fondé en 1968 qui a déjà à son catalogue Procol Harum et Jethro Tull. Sage décision puisque dès l'album suivant, Below The Salt, le groupe trouve enfin le succès grâce au single improbable Gaudete, air monacal du XVIe siècle chanté a cappella et en latin. En tous, neuf albums sortiront entre 1972 et 1983 chez Chrysalis, tous réunis et remasterisés dans ce somptueux coffret Good Times Of Old England, avec, en plus, trois lives, dont deux inédits, Live At The Rainbow Theatre 1974 et Live At The Berklee Performance Centre, Boston 1976. Il est d'ailleurs curieux de noter qu'à l'exception de Live At Last qui est plus un disque d'adieu sur lequel ne figure que des titres inédits sauf deux, Steeleye Span n'a jamais fait paraître d'album live durant les années 70. Sorti en 1975, All Around My Hat demeurera le plus gros succès du groupe, leur donnant une renommée internationale. A travers ces douze disques, Chrysalis nous invite à un retour vers le passé afin de redécouvrir, ou de découvrir tout simplement, un groupe alors au sommet de son art.
Below The Salt
1.01. Spotted Cow
1.02. Rosebud In June
1.03. Jigs: The Bride's Favourite / Tansey's Fancy
1.04. Sheep Crook and Black Dog
1.05. Royal Forester
1.06. King Henry
1.07. Gaudete
1-08. John Barleycorn
1.09. Saucy Sailor
1.10. Gaudete (Single Version)
1.11. The Holly And The Ivy
1.12. Gaudete (Take 1)
1.13. Singing The Travels
Parcel Of Rogues
2.01. One Misty Moisty Morning
2.02. Alison Gross
2.03. The Bold Poachers
2.04. The Ups And Downs
2.05. Robbery With Violins
2.06. The Wee Wee Man
2.07. The Weaver And The Factory Maid
2.08. Rogues In A Nation
2.09. Cam Ye O'er Frae France
2.10. Hares On The Mountain
2.11. Bonny Moorhen
2.12. Rag Doll (Alt. Take)
2.13. The Ups & Downs (Instrumental)
Now We Are Six
3.01. Seven Hundred Elves
3.02. Drink Down The Moon
3.03. Now We Are Six
3.04. Thomas The Rhymer
3.05. The Mooncoin Jig
3.06. Edwin
3.07. Long-A-Growing
3.08. Two Magicians
3.09. Twinkle Twinkle Little Star
3.10. To Know Him Is To Love Him
3.11. Thomas The Rhymer (Single Edit)
Commoners Crown
4.01. Little Sir Hugh
4.02. Bach Goes To Limerick
4.03. Long Lankin
4.04. Dogs And Ferrets
4.05. Galtee Farmer
4.06. Demon Lover
4.07. Elf Call
4.08. Weary Cutters
4.09. New York Girls
4.10. Bach Goes To Limerick / Devil's Dream (Alt. Take)
4.11. Galtee Farmer (Alt. Take)
4.12. New York Girls (Alt. Take 1)
4.13. New York Girls (More Sellers Version)
All Around My Hat
5.01. Black Jack Davy
5.02. Hard Times Of Old England
5.03. Cadgwith Anthem
5.04. Sum Waves (Tunes)
5.05. The Wife Of Usher's Well
5.06. Gamble Gold (Robin Hood)
5.07. All Around My Hat
5.08. Dance With Me
5.09. Batchelor's Hall
5.10. Sum Waves / Devil's Dream
5.11. Batchelor's Hall (Instrumental)
Rocket Cottage
6.01. London
6.02. The Bosnian Hornpipes
6.03. Orfeo/Nathan's Reel
6.04. The Twelve Witches
6.05. The Brown Girl
6.06. Fighting For Strangers
6.07. Sligo Maid
6.08. Sir James The Rose
6.09. The Drunkard
6.10. The Drunkard (Alt. Take)
Storm Force Ten
7.01. Awake, Awake
7.02. Sweep, Chimney Sweep
7.03. The Wife Of The Soldier
7.04. The Victory8:33
7.05. The Black Freighter (from "The Threepenny Opera")
7.06. Some Rival
7.07. Treadmill Song
7.08. Seventeen Come Sunday
7.09. The Boar's Head Carol
Live At Last
8.01. The Atholl Highlanders / Walter Bulwer's Polka
8.02. Saucy Sailor / Black Freighter
8.03. The Maid And The Palmer
8.04. Hunting The Wren
8.05. Montrose
8.06. Bonnets So Blue
8.07. The False Knight On The Road
8.08. The Victory
8.09. Cam Ye O'er Frae France
8.10. Seventeen Come Sunday
Sails Of Silver
9.01. Sails Of Silver
9.02. My Love
9.03. Barnet Fair
9.04. Senior Service
9.05. Gone To America
9.06. Where Are They Now
9.07. Let Her Go Down
9.08. Longbone
9.09. Marigold / Harvest Home
9.10. Tell Me Why
On Tour (Australian Only Release)
10.01. The King
10.02. Black Jack Davy
10.03. Sails Of Silver
10.04. Little Sir Hugh
10.05. Let Her Go Down
10.06. Alison Gross
10.07. Bach Goes To Limerick
10.08. Thomas The Rhymer
10.09. I Have A Wish
10.10. Longbone
10.11. I Live Not Where I Love
10.12. Gone To America
10.13. Gaudete
10.14. All Around My Hat
Live At The Rainbow Theatre 1974
11.01. Back Goes To Limerick
11.02. The Ups And Downs
11.03. Demon Lover
11.04. Two Magicians
11.05. The Wife Of Usher's Well
11.06. One Misty Moisty Morning
11.07. Long Lankin
11.08. Jig Jam
11.09. The Musical Priest / The Silver Spear
11.10. Little Sir Hugh
11.11. Thomas The Rhymer
11.12. Cam Ye O'er Frae France
11.13. Oh You Beautiful Doll
11.14. Gaudete2:29
11.15. Irish Jigs (including Paddy Clancy's)
11.16. The Mason's Apron
Live At The Berklee Performance Centre, Boston 1976