vendredi 26 novembre 2021

Barbara Dickson - Time Is Going Faster (2020)

Barbara Dickson Time Is Going Faster
Barbara Dickson - Time Is Going Faster (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

A plus de 70 ans, Barbara Dickson garde le moral. Du haut de ses cinquante ans de carrière, cumulant pas moins de vingt-cinq albums au compteur, cette grande dame de la scène folk britannique revient  avec un Time Is Going Faster fort intéressant. Cette fois-ci, ce n'est pas Troy Donockley qui est aux manettes mais leur complice commun Nick Holland qui assure la production, le mixage, les arrangements ainsi que les claviers. Troy, qui est pour moi le David Gilmour des uillean pipes tellement son jeu dégage le même feeling, la même émotion que le grand maître, fait partie de l'équipe de musiciens, tout comme le bassiste Brad Lang et le batteur Russell Field, tous déjà présent lors de la tournée de 2017 (voir In Good Company: Live 2017). Barbara n'a pas peur du temps qui passe, au contraire, elle l'assume avec humour et simplicité. Elle a semé à travers cette collection de dix chansons des indices sur son long parcours musical. Ainsi, elle fait sienne cette reprise de l'Incredible String Band, Good As Gone qui l'avait tant marquée dans sa jeunesse, au tout début de sa carrière. Gerry Rafferty, l'inoubliable auteur de Backer Street pour lequel elle avait fait les chœurs sur son album City To City, est un incontournable pour elle. En 2013, elle lui avait rendu un chaleureux hommage à travers son disque de reprises, To Each & Everyone: The Songs Of Gerry Rafferty, ici, elle réenchante son Look Over The Hill. Tell Me It's Not True date à l'origine de 1983. Barbara avait interprété ce titre pour la comédie musicale à succès Blood Brother où elle jouait le rôle de Mme Johnstone qui lui avait valu de remporter le prix de la meilleure actrice. Goodnight, I'm Going Home est une des trois chansons écrites par Barbara pour cet album. Ces dernières années, elle avait un peu perdu confiance en elle et préférait se contenter de reprises. La muse de l'inspiration est revenue. Ce morceau se remémore avec nostalgie le Edinbourg de sa jeunesse. Where Shadows Meet The Light est une autre de ses compositions fortes. Elle y évoque ceux qui ne sont plus là, mais dont la flamme continue à briller en nous. La chanson-titre est un regard ironique sur ce temps qui ne cesse de défiler de plus en plus vite. C'est aussi dans ses réinterprétations d'airs traditionnels qu'elle excelle comme en témoigne Barbara Allan, célèbre chant écossais repris aussi bien dans le passé par Joan Baez que Blackmore's Night, sur lequel elle apporte sa touche toute personnelle, ainsi que la sublime ballade irlandaise suggérant la mort du Christ, Lament Of The Three Marys. Autre curiosité, la cinquième piste Heyr, Himma Smiður, pièce islandaise datant du XIIIe siècle qu'elle a découverte grâce au groupe Árstíðir, connu pour sa collaboration avec Anneke van Giersbergen (Verloren Verleden). Time Is Going Faster entre dans cette catégorie des disques qui font du bien, où il est bon de retrouver une Barbara épanouie. 

Musiciens

Barbara Dickson : chant, guitare, claviers

Nick Holland : claviers, programmation, chœurs
Troy Donockley : uillean pipes, guitares, bouzouki, flûte, chœurs
Brad Lang : basse, chœurs
Russell Field : batterie, percussions

Titres

01. Good As Gone
02. Barbara Allan
03. Where Shadows Meet The Light
04. Look Over The Hill
05. Heyr Himnur Smiður
06. The Ballad Of The Speaking Heart
07. Tell Me It’s Not True
08. Goodnight, I’m Going Home
09. Lament Of The Three Marys
10. Time Is Going Faster

Vidéos

The Ballad Of The Speakink Heart : lien vidéo ici

Where Shadows Meet The Light : lien vidéo ici

Goodnight, I'm Going Home : lien vidéo ici

lundi 22 novembre 2021

Karen Matheson - Still Time (2021)

Karen Matheson - Still Time
Karen Matheson - Still Time (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sean Connery ne s'était pas trompé en qualifiant la voix de Karen Matheson de bénie des dieux. La chanteuse de Capercaillie, formation folk écossaise, revient avec un cinquième album solo. Une merveille. Enregistré entre 2005 et 2020 à Glasgow, Still Time est d'une incroyable cohérence. Karen s'est entourée de ses proches comme son mari Donald Shaw, le bassiste Ewen Vernal, l'ex-Eden's Bridge Michael McGoldrick, le joueur de banjo Dick Powell, ou encore James Grant de Love and Money dont elle reprend quatre chansons. Dès les premières notes de Cassiopeia Coming Through, la voix de Karen nous transporte. Le bugle joué par Ryan Quigley apporte une savoureuse touche jazzy. Tout comme le saxophone de Fraser Fifield sur la chanson-titre composée par Donald Shaw. Karen ne propose aucune composition originale, tous les titres sont des reprises, anciennes ou plus modernes, sur lesquelles elle apporte sa propre personnalité. Les thèmes abordés sont variés et concernent aussi bien le temps qui passe, la nostalgie, les sentiments, que des faits de société ou historiques, à l'instar d'Orphan Girl qui se remémore ces jeunes orphelines irlandaises envoyées en Australie au XIXe siècle. Cette émouvante chanson, ode à la liberté, a été écrite par Brendan Graham, celui-là même qui a signé l'hymne The Voice chanté par Eimear Quinn lors de l'Eurovision de 1996 et qui lui avait valu la victoire. Si son précédent opus Urram était marqué par la disparition de ses parents, Still Time s'inscrit dans cette continuité. La photo de la pochette et celles du livret intérieur sont extraites des archives personnelles de l'artiste, et évoquent son enfance. Karen, qui ne peut s'empêcher de regarder vers le passé, délivre néanmoins avec ce Still Time d'une intense délicatesse, un message d'espoir. 

Musiciens

Karen Matheson – Lead vocals

Donald Shaw : piano, accordéon, harmonium, samples
James Grant : guitares, dobro, chant
Sorren MacLean : guitares, chant
John Doyle : guitares, bouzouki, chant
Dirk Powell : banjo
Anna Massie : mandoline
Ewen Vernal : basse
Alyn Cosker : batterie
James MacKintosh : batterie
Fraser Fifield : saxophone
Ryan Quigley : bugle
Michael McGoldrick : flûte
Hannah Fisher : violon, chant
Rudi Di Groot : violoncelle
Clockwork Strings : cordes

Titres

01. Cassiopeia Coming Through
02. The Aragon Mill
03. Still Time
04. Little Gun
05. The Diamond Ring
06. Lassie With The Lint White Locks
07. The Glory Demon
08. Recovery
09. Laurel To A Wreath
10. Orphan Girl
11. Ae Fond Kiss

Vidéos

Still Time : lien vidéo ici

Cassiopea Coming Through : lien vidéo ici

dimanche 21 novembre 2021

Valravn - Koder På Snor (2009)

Valravn Koder På Snor
Valravn - Koder På Snor (2009)

Pourquoi écouter ce disque ?

Au début des années 2000, au Danemark, l'ensemble Virelai jouait de la musique médiévale acoustique. Il réunissait la chanteuse féroïenne Anna Katrin Egilstrøð, Martin Seeberg, Søren Hammerlund et Juan Pino, musicien d'origine suisse et équatorienne installé au Danemark. Leur rencontre avec Christopher Juul, faiseur de sons électroniques, les emmène vers un nouveau projet baptisé Valravn. Dans le folklore danois, le valravn était un corbeau qui se nourrissait des cadavres tombés au combat sur les champs de bataille. Il pouvait prendre ensuite l'aspect d'un chevalier ou d'une créature surnaturelle mi-loup et mi-corbeau. Pour la première fois, au Danemark, un groupe s'essaie à intégrer aux instruments traditionnels des sons électroniques modernes. Ce qui ne peut que susciter l'intérêt. En 2007, sort un premier album éponyme où ne sont repris que des airs anciens revisités. Sa suite, Koder På Snor arrive en 2009 et marque une montée en puissance. Désormais, les musiciens se risquent à interpréter leurs propres compositions, tout en conservant ce même esprit, entre tradition et modernité. La comparaison avec Björk est inévitable, tellement le style d'Anna Katrin se rapproche de celui de la chanteuse islandaise. On pense également à sa compatriote des îles Féroé Eivør, ainsi que, plus surprenant, à Chako de la formation japonaise Jack Or Jive. Côté musique, ce sont les Allemands de Faun qui viennent immédiatement à l'esprit. Beaucoup d'espoir était placé en Valravn, malgré les départs de Martin Seeberg et Søren Hammerlund partis ressusciter Virelai après la sortie de Koder På Snor. Réduit à un trio, Valravn s'apprêtait à faire paraître un troisième album en 2013, mais Anna Katrin et Juan Pino ont tiré leur révérence, réduisant le projet à néant. Christopher Juul s'en ira fonder Heilung, groupe de folk expérimental, avec la chanteuse norvégienne Maria Franz qui avait fait une apparition sur Koder På Snor. Il collaborera par la suite avec Faun sur leur album Midgard en 2017, puis avec Myrkur pour le sublime Folkesange en 2020. Valravn demeure aujourd'hui encore une référence tant chez les amateurs de pagan folk que chez les passionnés de folktronica nordique. 

Musiciens

Anna Katrin Egilstrøð : chant, sansula, lyre, hammered dulcimer
Martin Seeberg : flûte, alto, lyre, violoncelle
Søren Hammerlund : mandole, vielle à roue, nyckelharpa
Juan Pino : davul, percussions, hammered dulcimer
Christopher Juul : claviers, sons électroniques

Maria Franz : chant
Helen Davis : harpe
Mpin : chœurs

Titres

01. Koder På Snor
02. Kelling
03. Sjón
04. Kraka
05. Seersken
06. Fuglar
07. Kroppar
08. Lysabild
09. Farin Uttan At Verða Vekk

Vidéos

Koder På Snor : lien vidéo ici

vendredi 19 novembre 2021

Judy Collins - Golden Apples Of The Sun (1962)

Judy Collins Golden Apples Of The Sun
Judy Collins - Golden Apples Of The Sun (1962)

Pourquoi écouter ce disque ?

Judy in progress. Moins d'un an après la sortie de son premier album, A Maid Of Constant Sorrow, Judy Collins, alors âgée de 23 ans, revient avec ce deuxième opus au doux titre évocateur, Golden Apples Of The Sun. Dès la première écoute, il est évident que Judy a pris confiance en elle. Sa voix d'une pureté toujours aussi limpide, est mieux posée, plus réfléchie. Secondée sur quelques titres par le guitariste Walter Raim, et le bassiste Bill Lee, père du cinéaste Spike Lee, elle s'accompagne à la guitare acoustique, instrument qu'elle a adopté à ses 16 ans, délaissant alors le piano. Interprétée a cappella, la délicate berceuse Christ Child Lullaby met sa voix entièrement à nu, tout comme Lark  In The Morning qui deviendra par la suite un classique du répertoire de Steeleye Span et Maddy Prior. Les dix autres chansons de Golden Apples Of The Sun assoient Judy dans sa zone de confort, toutes étant des chants traditionnels à quelques exceptions près. Les paroles de la chanson-titres correspondent aux derniers vers d'un célèbre poème de William Butler Yeats inspiré des mythologies grecques et irlandaises, The Song Of Wandering Aengus. 10.000 Maniacs puis les Waterboys en livreront plus tard leurs propres versions. Twelve Gates To The City du révérend Gary Davis est d'abord un air gospel. Tell Me Who I'll Marry se présente comme une autre curiosité. Si, habituellement, Judy reprend des chants traditionnels issus du monde anglo-saxon, États-Unis et îles britanniques avant tout, cette chanson subtilement arrangée par Walter Raim, trouve ses origines en Pologne. Sing Hallelujah de Mike Settle où on retrouve Bill Lee est une réussite, tout comme l'émouvant Crow On The Cradle, ainsi que ce grand classique que deviendra Great Selchie Of Shule Skerry. Originaire des îles Shetland, cette légende s'inspire des selkies, créatures mythologique mi-humaines, mi-phoques. Joan Baez, son éternelle concurrente et amie, l'avait reprise en 1961, suivront Trees sur leur sublime The Garden Of Jane Delawney, Steeleye Span, puis Dave Bainbridge et Troy Donockley, alors membres de Iona, sur When Worlds Collide en 2005. Judy Collins réalise un grand pas en avant avec ce deuxième disque. Animée par la passion, rien ne semble pouvoir l'arrêter, elle qui, du haut de ses 80 ans aujourd'hui, demeure toujours aussi active et continue à surprendre. 

Musiciens

Judy Collins : chant, guitare acoustique, piano

Walter Raim : guitare, banjo
Bill Lee : basse

Titres

01. Golden Apples Of The Sun
02. Bonnie Ship The Diamond
03. Little Brown Dog
04. Twelve Gates To The City
05. Christ Child Lullaby
06. Great Selchie Of Shule Skerry
07. Tell Me Who I'll Marry
08. Fannerio
09. Crow On The Cradle
10. Lark In The Morning
11. Sing Hallelujah
12. Shule Aroon

Vidéos

Great Selchie Of Shule Skerry : lien vidéo ici

Crow On The Cradle : lien vidéo ici

Golden Apples Of The Sun : lien vidéo ici

lundi 15 novembre 2021

Diana HP - Fazer E Cantar (2021)

Diana H.P. Fazer Cantar
Diana HP - Fazer E Cantar (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Diana HP est née sous une belle étoile. Fille de musiciens, sa mère Lena Horta (le "H" de "HP") est flûtiste tandis que son père Yuri Popoff (le "P") qui a cosigné ici Gagarine en hommage au célèbre cosmonaute soviétique, joue de la basse. Elle est également la nièce de Toninho Horta, guitariste du fameux Clube da Esquina, collectif fondé par Milton Nascimento et Lô Borges qui, au début des années 70, révolutionna la musique populaire brésilienne en réinventant la bossa nova agrémentée d'éléments jazz, folk traditionnel, rock prog et psychédélique. Héritière assumée de ce courant musical, Diana le réenchante à son tour avec son album Fazer E Cantar ("Faire et Chanter"), secondée par des musiciens français issus de la scène jazz. Installée désormais à Paris, elle a fait appel à son compagnon Mathias Allamagne, bassiste réputé qui a joué notamment avec Charles Aznavour, ainsi qu'au trio JazzBastards connu pour ses collaborations avec des artistes aussi divers que Sébastien Tellier, Air, Charlotte Gainsbourg, Françoise Hardy, Damon Albarn de Blur ou Jarvis Cocker de Pulp. Entourée du parolier Marcio Borges, poète qui avait déjà signé par le passé des textes pour ses parents et son oncle, ainsi que de Dave McDonald, ingénieur son de Portishead, Diana a jeté la première couche de peinture en posant sa voix délicate accompagnée d'un simple piano, puis elle a laissé libre cours à l'imagination de ses musiciens afin qu'ils finalisent le tableau. Le résultat est des plus probant. Fazer E Cantar est une soyeuse bulle d'air aux ondes positives, bienvenue dans ce monde aujourd'hui plombé par la sinistrose. 

Concert de lancement de l'album prévu le 1er février 2022 au Studio de l’Ermitage à Paris. Venez nombreux 😉

Musiciens

Diana HP : chant

Vincent Taurelle : claviers
Ludovic Bruni : guitare
Mathias Allamagne : basse
Vincent Taeger : batterie

Titres

01. Fazar E Cantar
02. Le Jour
03. Gagarine
04. Delikatessen
05. Brincadeira
06. Mais Um Sol
07. Balanço
08. Sonho

Vidéos

Fazer E Cantar : lien vidéo ici

Gagarine : lien vidéo ici

dimanche 14 novembre 2021

Sinéad O'Connor - So Far… The Best Of Sinéad O'Connor (1997)

Sinéad O'Connor So Far The Best Of
Sinéad O'Connor - So Far… The Best Of Sinéad O'Connor
(1997)

Pourquoi écouter ce disque ?

Aussi curieux que cela puisse paraître, il existe un lien entre Sinéad O'Connor et Pink Floyd. Ou, plus exactement, entre deux de ses membres éminents, Roger Waters et Richard Wright. La chanteuse irlandaise a été invitée par le premier lors du concert évènement donné le 21 juillet 1990, à Berlin, commémorant la chute du tristement célèbre mur, durant lequel le mythique album The Wall a été interprété par des stars internationales comme Marianne Faithfull, Joni Mitchell ou encore Cyndi Lauper . Sinéad était venue pour interpreter Mother, mais sa performance a été perturbée par une coupure de courant. Waters l'a encouragée à mimer la chanson le temps que ce soit réparer, ce qui a profondément vexé la chanteuse au caractère bien trempé. En représailles, elle refusa de remonter sur scène pour le final devant réunir tous les participants. On imagine aisément l'ambiance explosive dans les coulisses entre ces deux artistes impétueux. Pour la vidéo du concert, ce sont finalement les images de la répétition qui ont été utilisées. Six ans plus tard, c'est aux côtés de Rick Wright qu'elle réapparaît. Rick présente Broken China, sublime album intimiste abordant la douloureuse question de la dépression. Sinéad a été conviée pour chanter sur deux titres, Reaching For The Rail et l'intense Breakthrough. La profondeur de son chant accentue toute la dimension dramatique de cette chanson lumineuse symbolisant la sortie de la dépression et la liberté retrouvée. Souvent évoquée dans la presse pour ses frasques, Sinéad n'est pas une simple rebelle médiatique, elle a un réel besoin d'exprimer toute sa colère, sa rage contre ce monde qu'elle n'arrive pas à appréhender. Iconoclaste, elle est avant tout une interprète de talent dotée d'une voix intense et expressive. Cette compilation reprend quelques-uns de ses meilleurs morceaux sortis entre 1987 et 1997, extraits de ses quatre albums studio et d'ailleurs. Le succès est venu grâce à sa reprise à fleur de peau du Nothing Compares 2 U de Prince avec lequel elle s'est brouillée, mais écoutez ces bombes que sont Thank You For Hearing Me écrite suite à sa rupture avec Peter Gabriel, Don't Cry For Me, Argentina dont sa version est à faire pâlir celle de Madonna, ce Fire On Babylon explosif, ou encore le fabuleux Troy, ma chanson favorite, qui vous prend aux tripes pour ne plus vous lâcher. Se mettant sans cesses en danger, sans réel plan de carrière, Sinéad dont on ne peut ignorer l'intégrité, demeure une artiste à part dans le paysage pop-rock, et il n'est jamais inutile de se replonger dans sa carrière mouvementée. 

Titres

01. Nothing Compares 2 U
02. Mandinka
03. The Emperor's New Clothes
04. Thank You For Hearing Me
05. The Last Day Of Our Acquaintance
06. Fire On Babylon
07. Troy
08. I Am Stretched On Your Grave
09. Jackie
10. Success Has Made A Failure Of Our Home
11. John I Love You
12. Empire - Bomb The Bass 
13. Don't Cry For Me, Argentina
14. You Made Me The Thief Of Your Heart
15. This Is A Rebel Song

Vidéos

Nothing Compares 2 U : lien vidéo ici


Fire On Babylon : lien vidéo ici

dimanche 7 novembre 2021

Xanthoula Dakovanou - Lamenta (2021)

Xanthoula Dakovanou Lamenta
Xanthoula Dakovanou - Lamenta (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Située au nord-ouest de la Grèce, à la frontière avec l'Albanie, l'Épire est une région isolée et montagneuse, à la croisée de la Grèce égéenne et des pays balkaniques. Elle a emprunté à la première sa civilisation, tout en développant comme ses voisins du nord, un genre de vie particulier, fondé davantage sur la vie pastorale et les grands espaces. Les traditions y demeurent très fortes, à l'instar des miroloyia, terme pouvant se traduire par "discours sur le destin", désignant ces chants de lamentations, généralement exécutés par des femmes, lors de rituels funéraires, ou pour accompagner de longs départs comme l'exile. Ils ont pour vocation de se libérer de la douleur en l'extériorisant. Devenus source d'inspiration pour un spectacle de danse contemporaine*, ces chants ont été revisités, dépoussiérés et modernisés par la chanteuse Xanthoula Dakovanou nommée directrice musicale du projet. Également compositrice, Xanthoula a étudié l'ethnomusicologie à Athènes, se spécialisant dans les musiques des Balkans, de la Méditerranée orientale, de la Bulgarie, de l'ancienne Byzance, et les chants ottomans. Elle a fait appel à quelques-uns des meilleurs musiciens de la scène musicale traditionnelle grecque comme le célèbre clarinettiste Nikos Filippidis aux envolées célestes (Miroloi On Clarinet), ainsi qu'à des musiciens de la scène world jazz parmi lesquels le jazzman français Magic Malik venu jouer de la flûte et prêter sa voix. Lamenta réunit onze de ces miroloyia, certains ayant conservés une forme traditionnelle, d'autres, au contraire, ont été confrontés à une modernité contemporaine, parfois rock. Tous explorent le riche passé de cette région du monde, se référant à ses peuples anciens comme les Valaques, ou Aroumains, lointains descendants des Romains (Vlacha), mais aussi à la mythologie à travers l'évocation du personnage de Charon, celui-là même qui conduisait les âmes des défunts aux Enfers (Leventis, Charon's Feast). Difficile d'accès de prime abord, cette musique atypique prend sens dès lors que l'on dispose de clés pour mieux l'appréhender. Elle prend alors une dimension mystique, quasi-sacrée, effleurant l'âme, au même titre que les albums de Vas avec Azam Ali, ou l'impressionnant BooCheeMish des Mystères des Voix Bulgares sur lequel a participé la grande Lisa Gerrard.

*A découvrir sur scène le spectacle de danse « Lamenta » les 13 et 14 décembre à La Grande Halle de La Villette

Musiciens

Xanthoula Dakovanou : chant, santouri
Lefkothea Filippidi : chant
Avgerini Gatsi : chant
Thanassis Tzinas : chant
Kleon Antoniou : chant, guitare électrique
Alexandros Rizopoulos : chant, percussions
Antonis Maratos : basse, contrebasse
Panos Katsikiotis : batterie
Solis Barkis : percussions
Nikos Filippidis : clarinette
Dimitris Brendas : clarinette
Makic Malik : flûte, chant
Kostas Filippidis : luth
Ourania Lampropoulo : santouri
Dimitris Katsoulis : violon
Stefanos Filos : violon

Titres

01. Mariola
02. Miroloi On Clarinet
03. Pogonisia Of Separation
04. Vgika Psila
05. Vlacha
06. Electric Berati
07. Tin Ammon Ammo
08. Fighting The Waves
09. Leventis
10. Charon's Feast
11. Zoe

Vidéo

vendredi 5 novembre 2021

Collection D'Arnell-Andréa - Another Winter (2019)

Collection D'Arnell-Andréa Another Winter
Collection D'Arnell-Andréa - Another Winter (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

L'hiver sera froid. Neuf longues années séparent Another Winter de Vernes-Monde sorti en 2010. Jamais Collection D'Arnell-Andréa ne s'était accordé de pause discographique aussi longue. La dernière avait duré six ans, entre Cirses Des Champs (1996) et le sublime Tristesse Des Mânes (2002), premier disque d'une série de cinq, dont un live, à paraître sur le label nantais Prikosnovénie, aujourd'hui en sommeil. Ce retour (inespéré) s'effectue chez Trisol Music, label allemand spécialisé dans les musiques dark alternatives, accueillant entre autre Clan Of Xymox et L'Âme Immortelle. Jean-Christophe d'Arnell qui a collaboré récemment avec Louisa John-Krol sur son magnifique album Elderbrook, demeure toujours le maître d'œuvre. La disparition de son père en 2016 l'a entraîné sur un sentier sinueux fait de tristesse dont l'écriture a été sa seule échappatoire. Hanté par le deuil ainsi que par les souvenirs d'enfance, Another Winter livre une double lecture de l'hiver, celle de la saison froide où tout est figé, marquée par la mort d'un proche, mais aussi celle de la fin d'un cycle, synonyme de renaissance. D'ailleurs, le groupe ouvre une nouvelle brèche musicale plus orientée vers l'electro ambient. Si le chant de Chloé St Liphard reste toujours aussi stellaire, guitare électrique, violoncelle et alto ont volontairement été placés en retrait, laissant comme seul fil rouge entre les titres le piano de Carine Grieg. Fondé en 1986, Collection D'Arnell-Andréa n'a cessé de se renouveler au fil des années, sans jamais se renier. Avec ce deuxième disque ayant pour thème central une saison après Un Automne À Loroy, les héritiers du Grand Meaulnes réussissent à surprendre encore, se positionnant là où on ne les attendait pas. 

Musiciens

Chloé St Liphard : chant
Carine Grieg : piano
Vincent Magnien : guitare électrique
Franz Torres-Quevedo : basse, chant
Jean-Christophe d'Arnell : claviers, batterie, chant
Thibault d'Aboville : alto
Xavier Gaschignard : violoncelle

Titres

01. By The Pond
02. Pangs Of Severance
03. Le Jour Venu
04. Les Blés-Océans
05. The Grief Of Waves
06. The Shade Of A Flower
07. Barks Of Rime
08. Les Bancs De Sable
09. Des Étangs En Exil
10. Another Winter
11. Les Périssoires
12. Saules Sans Voix

Vidéos

Les Périssoires : lien vidéo ici

Le Jour Venu : lien vidéo ici

Saules Sans Voix : lien vidéo ici

lundi 1 novembre 2021

Silly - Kopf An Kopf Live (2013)

Silly Kopf An Kopf Live
Silly - Kopf An Kopf Live (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Quand Anna Loos est devenue la chanteuse officielle de Silly, rien n'indiquait que le groupe retrouverait le succès. Tout s'était arrêté au décès de Tamara Danz, emportée par un cancer en 1996. Alles Rot en 2010 était une belle surprise, Kopf An Kopf son successeur confirme cette nouvelle voie. C'est tout naturellement que les quatre musiciens ont retrouvé la scène dont ce Kopf An Kopf Live est le témoignage. Plus de deux heures de musiques durant lesquelles on en envie de chanter, danser, sauter. Car la force de Silly, ceux sont ces mélodies accrocheuses, ces refrains entêtants, y compris pour les non-germanophones. Le set fait la part belle au dernier album studio joué en quasi-intégralité, en plus de quelques titres d'Alles Rot tels que Erinnert, Ich Sag Nicht Ja, Leg Wich Fest et la chanson-titre, tous taillés pour la scène. L'héritage des années Tamara Danz est également assuré par la reprise émouvante de Asyl In Paradies, le medley acoustique Bye Bye / Flieg / Verlorene Kinder / Wo Bist Du, le classique Mont Klamott lointain écho aux années new wave est-allemandes, et du célèbre Bataillon D'Amour toujours aussi mélancolique. La basse caressante de Jäcki Reznicek réchauffe à elle toute seule l'atmosphère si froide de ce morceau culte. En tournée, avec Anna, Uwe Hassbecker aux guitares et Ritchie Barton aux claviers, ils sont accompagnés du batteur Ronny Dehn, du second guitariste Herr Petereit, et du fils d'Uwe, Daniel Hassbecker au violoncelle, claviers et e-guitare. A noter aussi la présence sur Ohne Dich de Rea Garvey, chanteur irlandais membre du groupe allemand Reamonn, connu aussi pour être un des coachs récurrents de The Voice of Germany. En quarante de carrière, Silly n'a rien perdu de sa fulgurance, bien au contraire. 

Musiciens

Anna Loos : chant
Uwe Hassbecker : guitares, violon, laouto, chant
Ritchie Barton : claviers, chant
Jäcki Reznicek : basse, chant

Ronny Dehn : batterie
Herr Petereit : guitares
Daniel Hassbecker : violoncelle, claviers, e-guitare
Rea Garvey : chant

Titres

1.01. Intro/Verkehrte Welt
1.02. Lotos
1.03. Blinder Passagier
1.04. Erinnert
1.05. Wo Fang Ich An
1.06. Die Welt Wird Hell Sein
1.07. Asyl Im Paradies
1.08. Vaterland
1.09. Blutsgeschwister
1.10. Ohne Dich
1.11. Medley: Bye Bye/Flieg/Verlorene Kinder/Wo Bist Du

2.01. Kopf An Kopf
2.02. Mont Klamott
2.03. Dein Atlantis
2.04. Ich Sag Nicht Ja
2.05. Deine Stärken
2.06. Deine Stimme
2.07. Hass(Becker)
2.08. Alles Rot
2.09. Bataillon D'Amour
2.10. Leg Mich Fest
2.11. Wo Fang Ich An (Radio Version)

Vidéos

Trailer : lien vidéo ici

Vaterland : lien vidéo ici

dimanche 31 octobre 2021

Faraway - Far From The Madding Crowd (2001)

Faraway Far From The Madding Crowd
Faraway - Far From The Madding Crowd (2001)

Pourquoi écouter ce disque ?

Faraway est un duo australien réunissant deux artistes gravitant dans la galaxie de Louisa John-Krol. Leur seul et unique album Far From The Madding Crowd, au titre inspiré du quatrième roman de Thomas Hardy, est d'abord sorti en 1998 chez Resurgence, subdivision de la maison de disque Voiceprint, puis a été réédité en 2001 par le label nantais Prikosnovénie, celui-là même qui abritait à la même époque une certaine… Louisa John-Krol. Moins féérique que celle de Louisa, leur musique vaporeuse évoque Dead Can Dance et Rajna par ses côtés ethniques et tribaux, mais aussi les japonais de Jack Or Jive pour l'aspect ambient et orientalisant. Liz Van Dort, la chanteuse, a une voix incroyable, idéale pour entrer en transe. D'origine britannique, Harry Williamson joue de la plupart des instruments. Fils de l'auteur controversé Henry Williamson, il a collaboré avec l'ex-Genesis Anthony Phillips, Daevid Allen et Gilli Smyth de Gong (leur fils Taliesin joue ici des congas), Nick Turner d'Hawkwind, mais aussi Sting au tout début de sa carrière. En 1982, il quitte l'Angleterre thatchérienne pour se réfugier en Australie où il participe à des musiques de film et à d'autres projets musicaux. Si Far From The Madding Crowd n'est pas un album indispensable à toute bonne discothèque qui se respecte, il remplit sa mission principale qui consiste à élever l'âme l'espace d'un instant, loin, bien loin de ce monde de fous. 

Musiciens

Liz Van Dort : chant
Harry Williamson : instruments, chant

Miles Alexander McNicholl : batterie
Robert Calvert : saxophone
Temis Aranibar : siku
Deidre Dowling : violon, alto
Taliesin Allen : congas
Marque-O Biasion : basse

Titres

01. The Boatman
02. Oo Sa Gi
03. Apple
04. The Morning Glory
05. The Morning Glory (Dawn Dub)
06. Decadence 
07. Stars
08. Shall I Come
09. Espirutu Andina
10. Jaminji
11. Farther

Vidéos

Boatman : lien vidéo ici

Shall I Come : lien vidéo ici

Espirutu Andina : lien vidéo ici