jeudi 7 novembre 2019

Sandy Denny - Rendezvous (1977)

Sandy Denny Rendezvous
Sandy Denny - Rendezvous (1977)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ce Rendezvous sera le dernier pour Sandy Denny. Moins d'an après sa sortie en mai 1977, la jeune chanteuse alors âgée de 31 ans, décédera tragiquement des suites d'une chute malheureuse. Audacieux, Rendezvous recèle quelques-unes de ses plus belles compositions. Tout commence après son (second) départ de Fairport Convention en 1975. Les mauvaises ventes de Rising For The Moon, malgré une promotion intense, ont conduit à l'éclatement du groupe. Soutenue par son mari et producteur Trevor Lucas, Sandy ne cesse d'écrire. Le but est de relancer sa carrière qui compte déjà à son actif trois albums solos. Sont donc convoqués pour l'enregistrement un orchestre, ses compagnons de route de Fairport Convention et Foteheringay (Richard Thompson, Jerry Donahue, Dave Mattacks, Dave Pegg, Pat Donaldson) et quelques invités prestigieux comme Steve Winwood de Traffic, John (Rabbit) Bundrick de Free ou encore Clare Torry connue pour sa prestation inoubliable sur The Dark Side Of The Moon de Pink Floyd. Tout ce petit monde jouera ensemble en studio, donnant cette ambiance particulière. Si le disque s'ouvre avec un I Wish I Was A Fool For You enjoué, reprise de Richard & Linda Thompson (dont le titre original était For Shame Of Doing Wrong sur leur album Pour Down Like Silver, 1975), c'est à partir de la quatrième piste que Sandy donne toute l'étendue de son talent. Elle s'envole sur Take Me Away aux couleurs gospel, s'enflamme pour le splendide I'm A Dreamer et s'échappe à travers No More Sad Refrains. Silver Threads And Golden Needless est un clin d'œil à ses années Fotheringay. Cette chanson était systématiquement jouée lors des rappels et devait figurer sur leur deuxième album qui ne verra jamais le jour. Mais s'il fallait ne retenir qu'un seul morceau, ce serait sans hésiter All Our Days qui tranche littéralement avec le reste de son répertoire. En hommage à la symphonie pastorale anglaise, elle chante des paroles poétiques sur un fond orchestral faisant référence aux quatre saisons, durant presque huit minutes. Le Renaissance d'Annie Haslam n'est pas bien loin... Initialement intitulé Gold Dust, Rendezvous voit sa parution prévue pour le mois d'octobre 1976 repoussée de six mois par le label Island qui encourage également l'artiste à incorporer la reprise Candle In The Wind d'Elton John, megastar du moment. Enceinte, Sandy ne pourra alors promouvoir dans l'immédiat sa promotion. On connaît malheureusement la suite... Il n'y aura plus de refrains tristes...

Musiciens

Sandy Denny : chant, guitare acoustique, piano

Jerry Donahue : guitares
Richard Thompson : guitare
Trevor Lucas : guitare
Bob Weston : guitare
Junior Murvin : guitare
Billie Livesey : piano
John Bundrick : orgue, piano
Steve Winwood : orgue, piano électrique
John Gillespie : piano
Dave Pegg : basse
Pat Donaldson : basse
Dave Mattacks : batterie
Timi Donald : batterie
Brother James : congas
Dick Cuthell : bugle
Clare Torry : chœurs
Gallagher et Lyle : chœurs
Kay Garner : chœurs
Sue Glover : chœurs
Sunny Leslie : chœurs
The Ladybirds : chœurs

Titres

01. I Wish I Was A Fool For You 
02. Gold Dust
03. Candle In The Wind
04. Take Me Away
05. One Way Donkey Ride
06. I’m A Dreamer
07. All Our Days
08. Silver Threads And Golden Needles
09. No More Sad Refrains

dimanche 20 octobre 2019

Euphoria Station - The Reverie Suite (2019)

Euphoria Station The Reverie Suite
Euphoria Station - The Reverie Suite (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

The Reverie Suite est une petite pépite en provenance directe des États-Unis. Formé en 2015, à Los Angeles, Euphoria Station se présente comme un duo réunissant la chanteuse d'origine amérindienne Saskia Binder et son mari, le guitariste Hoyt Binder. Après un premier album One Heart en 2017, ils proposent cette ambitieuse suite centrée sur l'enfance de Saskia. S'ils ont embarqué avec eux la même (solide) rythmique que précédemment (Paulo Gustavo à la basse et Chris Quirarte à la batterie), d'autres musiciens les accompagnent comme le claviériste Ronald Van Deurzen, Tollak Ollestad à l'harmonica ou la flûtiste Rebecca Kleinman, formant ainsi The Americana Daydream Revival Orchestra. En effet, The Reverie Suite n'est pas un simple disque, c'est avant tout un voyage musical à travers ce vaste pays que l'on croit connaître par cœur, mais qui ne cesse de surprendre et de fasciner. L'instrumental d'ouverture Prelude / She's Calling condense à lui tout seul cette Amérique dans sa première partie à l'harmonica, genre ballade folk, avant de se transformer en metal prog typé Ayreon, puis nouvelle direction avec ses percussions tribales amérindiennes, suivi d'un nouveau revirement bien rock, saupoudré d'un violon country. Il faut attendre Reverie, la deuxième piste pour découvrir la voix de Saskia, à mi-chemin entre une Heather Findlay et une Susie Bogdanowicz de Glass Hammer. Dans cette chanson, elle se souvient de ses jeux d'enfant avec sa meilleure amie, lorsqu'elles parcouraient ensemble la nature sauvage, près de Sacramento. Empreint de nostalgie (Paradise Road et son piano envoûtant, Seasons, Reprise), sans sombrer dans le pathos, The Reverie Suite séduit par ses compositions authentiques, riches et profondes, évoquant le Home de Magenta. Une sacrée découverte !

Musiciens

Saskia Binder : chant
Hoyt Binder : guitares, banjo, mandoline, chœurs

Ronald Van Deurzen : claviers
Trevor Lloyd : cordes
Tollak Ollestad : harmonica
Rebecca Kleiman : flûte
Paulo Gustavo : basse
Chris Quirarte : batterie
Mike Disarro : chœurs
Bobby Albright : percussions

Titres

01. Prelude/She's Calling
02. Reverie
03. On My Way
04. Heartbeat
05. Bridge Of Dreams 
06. Queen Of Hearts 
07. Paradise Road 
08. Move On 
09. Seasons
10. Reprise 
11. Remind Me 
12. Content 

vendredi 18 octobre 2019

The New St. George - High Tea (1994)

The New St. George High Tea
The New St. George - High Tea (1994)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ils sont cinq. Cinq Américains d'horizons divers à se passionner pour le folk britannique des années 1969-1972. De 1986 à 1996, ils ont sillonné les États-Unis, participé à de multiples festivals afin de partager leur passion. Sorti en 1994, High Tea sera leur seul témoignage studio. Leur nom ? The New St. George, titre de la septième piste du tout premier album en solo de Richard Thompson, Henry The Human Fly (1972). Jennifer Cutting (mélodéon, claviers) se trouve à l'origine du projet. Elle a réuni autour d'elle Bob Hitchcock (chant, guitares), Lisa Moscatiello (chant, guitare acoustique, flûte), Rico Petruccelli (basse) et Juan Dudley (batterie, percussions). High Tea se veut un hommage aux plus grands groupes folk de ces années fastes, de Steeleye Span à Fairport Convention, sans oublier Pentangle, Clannad ou The Albion Country Band. D'où ce brassage de différents styles musicaux enrobant ces airs britanniques traditionnels : prog, jazz, celtique ou world. Seule All The Tea In India est une composition inédite. Cette magnifique pièce trouve son origine dans la jeunesse de Jennifer durant laquelle elle a été baignée de culture et de spiritualité hindoues. Légèreté paillarde (The Steggie), créature mystérieuse (The Mermaid) ou encore tragédie amoureuse (The False Bride) sont au programme de cet High Tea haut en couleurs. Impossible de passer à côté de ce classique de John Martyn, Don't You Go, chanson pacifiste interprétée par une Lisa bouleversante dans son rôle de mère, suppliant son fils de ne pas partir à la guerre. En son for intérieur, elle sait qu'il n'en reviendra jamais...

Musiciens

Jennifer Cutting : mélodéon, claviers
Bob Hitchcock : chant, guitares, mandoline
Lisa Moscatiello : chant, guitare acoustique, flûte, bouzouki, mandoline
Rico Petruccelli : basse
Juan Dudley : batterie, percussions

John Jennings : orgue Hammond
John Guillory : flûte, bombarde, percussions
Mary Beth Lewandowski : flûte
Sanjay Mishra : citare
Broto Roy : percussions
Walter White : basse
Kevin Whitcombe : batterie, percussions
Kim Miller : violon
Carol Hayes : alto
Marcio Bothelo : violoncelle
Myron Bretholz : bodhran

Titres

01. The Steggie
02. The Mermaid
03. Texas
04. Streams Of Lovely Nancy / Balham Brawl
05. All The Tea In India
06. Bransle Gay
07. Our Captain Cried "All Hands!"
08. Don't You Go
09. Mayden Lane
10. When A Man's In Love
11. The False Bride
12. The Matelot Jig

dimanche 13 octobre 2019

Magenta - We Are Seven: Live 2018 (2018)

Magenta We Are Seven
Magenta - We Are Seven: Live 2018 (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Depuis plusieurs années maintenant, la mode est d'interprétée l'intégralité d'un album sur scène, souvent le plus connu ou estimé. Lors de son concert à The Robin 2, le 8 avril 2018, dans la ville de Wolverhampton, située dans le centre de l'Angleterre, Magenta se plie à cet exercice devenu incontournable pour les artistes de rock progressif. Mais, on le sait, Rob Reed et les siens ont plus d'un tour dans leur sac. C'est pourquoi, ce soir-là, ils jouent non pas un, mais deux albums en entier. We Are Seven est un subtil jeu de mot évoquant à la fois leur album culte Seven et leur dernier disque en date, We Are Legend. Ce dernier ne comporte que trois titres, mais tous dépassent les dix minutes, voire vingt pour Trojan, récit fantastique où il est question d'invasion de la terre par des machines pas vraiment sympathiques. Quant à Seven, sorti en 2004 déjà, il a été construit autour du concept des sept péchés capitaux. Remarqué à sa sortie pour ses qualités exceptionnelles et sa richesse musicale, il a propulsé Magenta dans la cour des grands, faisant d'eux une référence dans le domaine des groupes avec chanteuse. Impossible de demeurer insensible au chant profondément humain de Christina, capable de nous faire passer des larmes au (sou)rire en une fraction de seconde. Ses prestations sur Anger, Sloth ou Envy sont simplement phénoménales, tous comme les guitares de Chris Fry ou les claviers de Rob Reed.Tous trois sont accompagnés de quatre autres musiciens, d'où aussi ce titre We Are Seven à double lecture. Si la section rythmique est assurée par Dan Nelson (bassse) et le dernier arrivé Jon 'Jiffy' Griffiths (batterie), Karla Powell (déjà présente à l'époque du Live At Real World en 2010) au hautbois accompagnée de Katie Axelsen à la flûte apportent des couleurs inédites à certains titres devenus des classiques. The Lizard King est de ceux-là. Il fait partie des petits cadeaux offerts par le groupe avec l’électrique Speechless et l'émouvant Prekestolen sur lequel souffle le fameux Bridge Over Troubled Water de Simon & Garfunkel (écoutez les deux derniers vers et vous comprendrez). Merci Magenta !

Musiciens

Christina Booth : chant
Chris Fry : guitares, chant
Rob Reed : claviers, chant
Dan Nelson : basse
Jiffy Griffiths : batterie

Karla Powell : hautbois
Katie Axelsen : flûte

Titres

01. Speechless
02. Trojan 
03. Colours 
04. Legend 
05. Prekestolen 
06. The Lizard King 

01. Gluttony
02. Envy
03. Lust
04. Anger
05. Greed
06. Sloth
07. Pride

jeudi 10 octobre 2019

The Moon And The Nightspirit - Mohalepte (2011)

The Moon And The Nightspirit Mohalepte
The Moon And The Nightspirit - Mohalepte (2011)

Pourquoi écouter ce disque ?

La Hongrie et ses légendes... A travers le concept The Moon And The Nightspirit, Ágnes Tóth et son conjoint Mihály Szabó souhaitent faire découvrir les mythes anciens et secrets de leur pays. Mohalepte, leur quatrième album, est une invitation à laisser voguer les âmes solitaires au cœur d'anciennes forêts magiques, comme le suggère la pochette du disque conçue par Ágnes. A la fois conteuse et prêtresse païenne, cette dernière met en musique, avec Mihály, des histoires féeriques et fantastiques, côtoyant l'univers du grand Tolkien. Cousins des Allemands Faun, de l'Australienne Louisa John-Krol et des inévitables Dead Can Dance, The Moon And The Nightspirit offrent un pagan-folk original, trouvant sa source tant en Europe centrale que dans les steppes asiatiques infinies dont est originaire le peuple hongrois. Autre héritage du passé, l'emploi d'instruments traditionnels comme le morin khuur. Cet instrument folklorique mongol, dont le nom signifie "violon à tête de cheval", produit un son unique, comparable à une brise délicate dans les prairies, ou au hennissement lointain d'un cheval. Une musique vraie pour un dépaysement garanti. 

Musiciens

Ágnes Tóth : chant, violon, morin khuur, percussions  
Mihály Szabó : guitare acoustique, basse acoustique, chant

Titres

01. Öregerdo
02. Felleg Útján
03. Holdvarázsolt
04. Kéregbölcso
05. Idebenn
06. Zöldparázs
07. Mohalepte
08. Tücskök Az Avarban

lundi 7 octobre 2019

Isgaard - Human (2019)

Isgaard Human
Isgaard - Human (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Human, le huitième album de la chanteuse allemande Isgaard marque un tournant dans sa carrière. Pour la première fois, elle n’apparaît pas sur la pochette d'un de ses disques, confirmant l'idée à son écoute qu'il s'agit là d'un véritable travail d'équipe. Outre Jens Lueck, son compagnon de toujours occupant à la fois le poste de multi-instrumentiste, de producteur et d'ingénieur du son, toute une équipe s'est constituée autour de la chanteuse au fil du temps. Du guitariste Jan Petersen (ex-Sylvan) à Volker Kuinke (Eloy, Syrinx Call), en passant par Ekis Giloc à la basse ou Katja Flintsch et Annika Stolze aux cordes. C'est pourquoi la disparition tragique du guitariste Dieter Koch fin 2018 a laissé un vide immense. Il avait participé en 2016 à Whiteout puis au projet Single Celled Organism. Une des plus belles chansons du disque lui est dédiée, I Couldn't Say Goodbye, sur laquelle Isgaard atteint les mêmes sommets émotionnels et vocaux qu'une Kate Bush. Entre tristesse et colères, Human a été conçu en réaction à la fragilité des hommes et de notre planète en péril. Jamais le piano, accentuant cette touche mélancolique, n'a été aussi présent. C'est lui qui mène la danse, du titre d'ouverture See The Leaves Falling à A billion Souls All Still Alone en passant par le sublime Black Swan qui aborde subtilement la question de l'exclusion des personnes dites "différentes". Son final, tel une éruption volcanique, illustre si bien ce drame vécu par tous ces individus qui ne demandent qu'à être aimés comme ils sont. Tout aussi déchirant, Your World Is Broken souffre avec ses enfants dont les vies ont été volées suite à des traumatismes (la guitare de Petersen accompagne en toute dignité ces cris silencieux), tandis que Frozen Hearts évoque le drame syrien qui n'en finit pas. L'ambitieux Borders se divisant en trois parties enchantera sans aucun doute les passionnés de musique progressive, héritière du Pink Floyd. Jens mêle sa voix à celle d'Isgaard pour cette saga narrant l'expansion de l'humanité à partir de l'Afrique (Awakening), puis son repli nourri de peurs provocant des divisions (Fractioning), suivi d'une mise en perspective sur un avenir peu rassurant (In The Cage). Dans tous ces tourments, The Sun Comes Up Tomorrow ouvre une fenêtre sur un peu d'espoir, du moins sur la nécessité d'aller de l'avant, quelle que soit la situation. Isgaard frappe fort avec ce disque, témoin d'une époque trouble et troublée. Comme elle, d'autres voix s'élèvent, suppliant l'humanité toute entière à se ressaisir avant qu'il ne soit trop tard. L'urgence est là. 

Musicients

Isgaard : chant

Jens Lueck : batterie, percussions, programmation, guitares, chant
Jan Petersen : guitares électriques
Klaus Volland : guitares acoustiques
Ekiss Giloc : basse
Katja Flintsch : violon, alto
Annika Stolze : violoncelle
Volker Kuinke : flûte

Titres

01. See The Leaves Falling 
02. I Couldn‘t Say Goodbye 
03. The Sun Comes Up Tomorrow 
04. Black Swan 
05. Your World Is Broken 
06. A Billion Souls
07. Frozen Hearts 
08. Borders: Awakening
09. Borders: Fractioning
10. Borders: In The Cage

jeudi 3 octobre 2019

Collection D'Arnell-Andréa - Cirses Des Champs (1996)

Collection D'Arnell-Andréa Cirses Des Champs
Collection D'Arnell-Andréa - Cirses Des Champs (1996)

Pourquoi écouter ce disque ?

Étrange album que ce Cirses Des Champs de Collection D'Arnell-Andréa. Malgré une pochette bucolique invitant à la rêverie, peinture de style impressionniste signée Nicolas Mecheriki, nous avons là un disque électrique. Riffs ravageurs, guitares saturées, Franz Torres-Quvedo se retrouve au premier plan, secondé à la basse par Stephan Kehlsen, nouveau membre. Avec toute l'élégance qui est sienne, Collection D'Arnell-Andréa mêle à un rock exigeant et brut, une poésie d'essence pastorale nourrie de vastes paysages ruraux. La nature est et demeure au cœur du projet mené par Jean-Christophe d'Arnell. D'ailleurs, Cirses Des Champs (véritable nom du "chardon") se présente comme un concept-album construit autour des plantes dites "mauvaises herbes", ou considérées comme nuisibles. Chacun des titres porte le nom de l'une d'elle. Et à l'intérieur du livret, en regardant de plus près les paroles, on constate que chaque chanson possède un mot au milieu duquel trône une lettre écrite en majuscule. En assemblant toutes ces lettres entre elles, apparaît le nom "coquelicot". Dernière plante mystérieuse, la voix caressante de Chloé St Liphard réconfortant, ou plutôt ensorcelant notre âme pendant que notre corps subit les assauts répétés de ces lierres, ronces, orties et autres buis.

Musiciens

Chloé St Liphard : chant
Jean-Christophe d'Arnell : claviers
Carine Grieg : claviers, chant
Franz Torres-Quevedo : guitares
Stephan Kehlsen : basse
Xavier Gaschignard : violoncelle

Titres

01. Le Cirse Des Champs
02. L'Andain
03. Le Lierre
04. L'Ivraie
05. Les Nielles
06. Les Prêles
07. Les Ronces
08. Les Mauves
09. L'Armoise
10. L'Ortie
11. Les Buis
12. Une Ronce (Wherever You Go)

mardi 1 octobre 2019

Joshua Burnell - Songs From The Seasons (2018)

Joshua Burnell Songs From The Seasons
Joshua Burnell - Songs From The Seasons (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Joshua Burnell ou l'étoile montante du folk britannique actuel. A peine son premier album Into The Green sorti, Joshua s'est lancé le défi ambitieux, fin 2016, d'enregistrer et de réarranger une chanson traditionnelle par semaine pendant un an. Au final, il a accumulé cinquante-deux morceaux ayant tous en commun de refléter l'évolution des saisons. Quatorze d'entre eux ont été retenus pour ce Songs From The Seasons, album hommage aux rois et reines de la musique folk. Ce que Joshua aime avant tout c'est aller de l'avant, revisiter de veilles chansons en les modernisant, sans se soucier des conventions. Ainsi, le classique Two Magicians au texte osé où un forgeron tente de voler la virginité d'une femme, est abordé sous l'angle de vue de cette dernière. Ce qui n'avait jamais été fait jusqu'alors. Autre moment de bravoure, The Nightingale, délicate ballade danoise au final flamboyant, sur lequel la guitare de Ben Burnell, frère de Joshua, sonne comme celle du grand Mark Knopfler, époque Dire Straits. Mais l'aspect le plus éloquent de ce disque se trouve dans la présence discrète de grandes dames. Si à travers ses interprétations de The Dowie Dens Of Yarrow, The Snow Is Melts The Soonest et Reynardine, Joshua rend un hommage respectueux à Shelagh McDonald, Anne Briggs et Sandy Denny qui ont immortalisé ces classiques en leur temps, il ne s'arrête pas là. Le titres Songs From The Seasons est un clin d'œil appuyé à l'album de Renaissance A Song For All Seasons (1978), d'autant plus que la pochette est illustrée par une peinture originale d'Annie Haslam, chanteuse de ce groupe mythique de rock symphonique que nous chérissons particulièrement ici. Et ce n'est pas fini ! Autre invitée de marque, Angela Gordon de Mostly Autumn qui apparaît à la flûte irlandaise sur un Farewell To Tarwathie à la fois mélancolique et nostalgique. Enfin, impossible de ne pas citer Sarah Loughran (violon), Rachel Wilson (violon), Rachel Brown (violoncelle), Cristina Crespo (flûte), ni Frances Sladen, compagne de Joshua, apportant une touche féminines aux chœurs de High Germany et du déjà cité The Nightingale. Une étoile n'est rien sans ses planètes. 

Musiciens

Joshua Burnell : chant, guitares, claviers, batterie, percussions, accordéon, flûte, bouzouki, autoharpe

Nathan Greaves : guitares, basse
Ben Burnell : guitares
Jack Woods : mandoline, guitare
Tim Yates : mélodéon, basse
Mark Waters : basse
Matthew Mefford : basse, contrebasse
Sarah Loughran : violon
Rachel Wilson : violon
Antonio Curiale : violon
Rachel Brown : violoncelle
Angela Gordon : flûte irlandaise
Cristina Crespo : flûte
Polly Bolton : mandoline
Frances Sladen : chant

Titres

01. Two Magicians
02. Tam Lin
03. High Germany
04. Dowie Dens Of Yarrow
05. Behind The Haystack
06. Robin Hood & The Pedlar
07. The Snow It Melts The Soonest
08. Lord Franklin
09. King Of The Fairies
10. Mrs McGrath
11. Reynardine The Werefox
12. The Banshee Set
13. The Nightingale
14. Farewell To Tarwathie

En bonus, non présent sur l'album, cette reprise de Renaissance, At The Harbour

lundi 30 septembre 2019

Panic Room - Incarnate (2014)

Panic Room Incarnate
Panic Room - Incarnate (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

Il semblait difficile à Panic Room de donner un successeur à Skin tellement ce dernier était d'un niveau exceptionnel. A cela, s'ajoutait le départ surprise de Paul Davies, leur guitariste historique. Et pourtant, Incarnate n'a pas à rougir ! Anne-Marie Helder (chant, guitare, claviers, harmonica), Jonathan Edwards (claviers), Gavin John Griffiths (batterie, percussions) et Yatim Halimi (basse) ont fait appel à Adam O'Sullivan, guitariste émérite au style bluesy, offrant ainsi de nouvelles orientations musicales. Son travail est remarquable, que ce soit sur le titre d'ouverture Velocity aux riffs fulgurants, ou sur Into Temptation sur lequel il propose un jeu vif et intelligent. Avec Incarnate, le groupe marque sa volonté d'ouvrir un nouveau chapitre, de poursuivre son parcours en suivant sa propre voie, tout en se démarquant nettement de ses contemporains tel que Mostly Autumn, Magenta, Landmarq ou Karnataka dont Anne-Marie, Jonathan et Gavin ont fait partie. La chanson titre Incarnate tout comme Waterfall (avec son intro lumineuse à la Supertramp) abordent cette thématique de la prise en main par soi-même. Une des caractéristiques de Panic Room est d'ailleurs la profondeur de ses textes. Close The Door, All That We Are ou encore Start The Sound évoquent toutes la relation à l'autre, parfois joyeuse, souvent dramatique. Impossible de résister à la noirceur de Dust, le dernier titre, qui, pour moi, demeure leur composition la plus forte d'un point de vue émotionnel. Anne-Marie en a écrit les paroles suite à une attaque chimique sur une école en Syrie. Son chant fantomatique, baigné d'une musique d'outre-tombe, incarne ce flot de douleur d'où jaillissent les cris de ces jeunes âmes déchirées. En véritable frontwoman, Anne-Marie nous éblouissait jusqu'alors, avec ce titre elle se hisse au même niveau que les plus grandes, de Sandy Denny à Kate Bush, de Lisa Gerrard à Beth Gibbons. Une déesse est née. 

Musiciens

Anne-Marie Helder : chant, guitares, claviers, harmonica
Jonathan Edwards : claviers
Adam O'Sullivan : guitares
Yatim Halimi : basse
Gavin John Griffiths : batterie, percussions

Titres

01. Velocity 
02. Start the Sound
03. Incarnate
04. Nothing New
05. The Waterfall 
06. Into Temptation 
07. All That We Are 
08. Searching 
09. Close the Door 
10. Dust