jeudi 24 mars 2016

Dave Bainbridge and David Fitzgerald - Life Journey (2009)

Dave Bainbridge David Fitzgerald Life Journey
Dave Bainbridge and
David Fitzgerald - Life Journey (2009)
Cela faisait dix longues années que les deux fondateurs de Iona, Dave Bainbridge et David Fitzgerald, n'avaient plus associé leurs noms sur un même album. Depuis The Eye Of The Eagle en 1998 pour être précis. 

Durant ce laps de temps, Bainbridge a poursuivi l'aventure Iona avec deux albums remarquables (Open Sky puis The Circling Hour), a sorti une œuvre en solo (Veil Of Gossamer) et a publié le résultat de sa fructueuse collaboration avec Troy Donockley, le maître incontesté des uilleann pipes (From Silence, When Worlds Collide). 

De son côté, Fitzgerald ne s'est pas éloigné de la galaxie Iona. On le retrouve sur les six volets de la série des Celtic Expressions Of Worship en compagnie de membres et d'ex-membres de son ancien groupe comme le batteur Terl Bryant, le bassiste Tim Harries ou Troy Donockley. Il a également poursuivi une carrière solo. Après Columcille en 1995, héritier direct des premiers Iona, il a sorti Lux Aeterna, un album magnifique sur lequel on peut entendre la voix angélique de Joanne Hogg, puis God Is Love avec Nick Beggs et Terl Bryant, et, enfin, Breath Of Heaven, toujours accompagné de Terl, mais également de Tim Harries et Frank van Essen.  

Sa rencontre déterminante avec une certaine Mary Fleeson va l'encourage à reprendre contact avec son vieux complice Dave Bainbridge pour lui proposer de travailler à nouveau ensemble sur un projet inédit.

En 2004, Mary Fleeson publie un recueil de poèmes et d'illustrations intitulé Life Journey. Cet ouvrage s'inspire directement de l'œuvre de Iona ainsi que de la petite île de Lindisfarne sur laquelle elle vit avec une centaine d'autres habitants. Curieusement, ce bout de terre a déjà inspiré le groupe de Bainbridge par le passé puisqu'une des chansons de leur album Journey Into The Morn porte son nom. D'un point de vue historique, les deux îles, celles de Iona et Lindisfarne, sont également liées. En effet, le monastère de la seconde a été bâti au VIIe siècle par des moines en provenance de la première. 

C'est donc en 2009 que les deux amis sortent un album portant le même nom que le livre de Mary Fleeson, Life Journey. La musique en est librement inspirée, elle se veut atmosphérique à vocation spirituelle. Bainbridge s'occupe de la partie claviers, guitares (acoustique, électrique), mandoline, bouzouki et percussions. Fitzgerald offre, lui, toute une palette de saxophones (alto, soprano, tenor) et de flûtes (irlandaise, indienne, chinoise). Frank van Essen, autre pilier de Iona, est venu en renfort à la batterie sur le flamboyant Heart - A Call To Confidence, marqué par un splendide solo de guitare tout en émotion, et au violon sur l'épique final de neuf minutes, Life Journey - A Call To Togetherness.     

Malgré quelques petites longueurs, Life Journey est un disque très agréable à écouter. Le plaisir d'entendre nos deux musiciens ensemble est un véritable bonheur. Ainsi, une nouvelle planète dans la galaxie Iona qui ne cesse de s'étendre est née. A vous de la découvrir.  

Musiciens


Dave Bainbridge : claviers, guitares, bouzouki, mandoline, percussions
David Fitzgerald : saxophones, flûtes

Frank van Essen : violon, batterie

Titres


01. The Unknown Destination - A Call To Journey
02. Follow Him - A Call To Follow
03. Light Eternal - A Call To Believe
04. Your Breath - A Call To Travel
05. Magnificat - A Call To Humility
06. As The Touch - A Call To Vulnerability
07. Show Me - A Call To Obey
08. ACTS - A Call To Pray
09. Star - A Call To Trust
10. Tree - A Call To Reconciliation
11. Graceful Trinity - A Call To Wholeness
12. Heart - A Call To Confidence
13. Life Journey - A Call To Togetherness

mercredi 23 mars 2016

Amarok - Canciones De Los Mundos Perdidos (1995)

Amarok Canciones De Los Mundos Perdidos
Amarok - Canciones
De Los Mundos Perdidos (1995)
Après un Els Nostres Petits Amics des plus prometteurs, Canciones De Los Mundos Perdidos est sans aucun doute le disque d'Amarok le plus influencé par la musique celtique. 

Initialement paru en 1995, il bénéficiera en 2008 d'une réédition comprenant quatre documents d'archives supplémentaires. Insatisfait du résultat initial, Robert Santamaría en a profité pour réaliser quelques rajouts et modifications avec les musiciens du groupe de 2008. 

Rétrospectivement, Canciones De Los Mundos Perdidos peut être perçu comme un album d'hommages, que ce soit à la nature, aux mondes merveilleux et à leurs concepteurs, ou à la reine du prog, Annie Haslam.

Dès le morceau d'ouverture, Prólogo, avec les folles envolées lyriques de Lídia Cerón, s'annonce comme un hommage marqué au fameux Prologue de Renaissance. En 1972, ce titre ouvrait l'album du même nom de ce groupe devenu mythique. C'était son premier avec Annie Haslam au chant principal. Tant de maîtrise vocale avait alors impressionné le public de l'époque à la recherche de nouveaux horizons musicaux auxquels répondait le courant progressif. 

En fidèle héritier de ses années magiques, Amarok propose avec Canciones De Los Mundos Perdidos une invitation à un Ailleurs, terre mystérieuse imaginée par une myriade d'écrivains parmi lesquels J.R.R. Tolkien et Robert Holdstock. Déjà, le titre même de l'album s'inspire d'une œuvre du célèbre père de Bilbo, Gandalf et Gollum. Un hommage plus appuyé lui est rendu avec l'hymne elfique Homenaje A J.R.R. Tolkien. El Viejo Lugar Prohibio est une fresque directement inspirée des livres de Robert Holdstock, un des pères de la fantasy mythique. Ici, rites païens et rythmes primitifs célèbrent une nature idéalisée à l'état pur. 

Cette nature sanctifiée, nous la retrouvons notamment dans El Vuelo Del Pelicano. Ce morceau, enveloppé d'une discrète guitare oldfieldienne, dépeint l'envol des pélicans au-dessus de la baie de Mochina au sud du Venezuela. A la même époque, une autre baie, située dans le nord de l'Irlande, avait inspiré Iona, cousins éloignés d'Amarok. Il s'agissait de Murlough Bay qui a donné son nom à une de leurs chansons de l'album Beyond These Shores. Située bien plus au nord, l'île Spitzberg regroupe quelques 3000 habitants. Els Darrers Caçadors narre la dure vie des chasseurs de renards dans cette terre plutôt inhospitalière. 

Canciones De Los Mundos Perdidos marque la fin d'une époque pour Amarok. Robert et Lídia vont être amenés à se séparer de certains musiciens. D'autres vont arriver et engager le groupe dans une nouvelle orientation musicale encore plus ouverte sur le monde.

Amarok Canciones De Los Mundos Perdidos
Amarok - Canciones
De Los Mundos Perdidos (2008)

Musiciens


1995
Lídia Cerón : chant
Robert Santamaría : claviers, guitare, glockenspiel
Asy Guerrero : guitare classique
Manel Sesé : percussions
Joan Morera : violon
Kerstin Kokocinski : hautbois
Alfredo Arcus : batterie

1992-1995 (Archives)
Lídia Cerón : chant
Robert Santamaría : claviers, guitare, glockenspiel, basse chœurs
Kartar : tabla
Juan Muñoz : chœurs
Eulàlia Hernández : chœurs
Núria Bosch : chœurs

2008
Robert Santamaría : claviers, guitare, percussions
Manel Mayol : flûtes
Mireia Sisquella : saxophone
Marta Segura : chœurs
Pablo Tato : guitare électrique
Victor Estrada : basse, thérémine

Titres


01. Prólogo
02. Canto Celta

Mochima
03. El Vuelo Del Pelican
04. Cuevas Submarinas
05. Islas

06. Els Darrers Caçadors
07. Naufrags
08. Danza Y Lamento
09. Bolero
10. Homeanje A J.R.R. Tolkien
11. El Viejo Lugar Prohibido

Archivos
12. Esquí De Fondo
13. Los Bosques De Irati
14. El Ciclo Del Tiempo
15. Sólto Faltas Tú

samedi 19 mars 2016

Amarok - Els Nostres Petits Amics (1994)

Amarok Els Nostres Petits Amics
Amarok - Els Nostres Petits Amics
(1994)
Amarok signifie "loup" en langue inuit. Dans l'univers des musiques progressives, Amarok désigne également un album de Mike Oldfield de 1990, un groupe polonais actif au début des années 2000, et, surtout, un groupe espagnol conduit par le compositeur multi-instrumentiste Robert Santamaría depuis 1989.

Santamaría n'est pas Espagnol, il est Vénézuélien de naissance. Il a découvert, dans son pays natal, le rock progressif à l'age de 13 ans à travers les albums de Yes, Pink Floyd, Jethro Tull et Emerson, Lake & Palmer. Ses modèles étaient alors Rick Wakeman et Keith Emerson. En 1978, il achète son premier synthétiseur, puis fonde l'année suivante son premier groupe, Parthenon, avec le batteur Juan Carlos Ballesta.  

Il poursuit en parallèle des études en paléontologie. A la fin des années 80, il s'installe en Espagne, plus exactement en Catalogne. Durant cette période, il découvre Enya, véritable révélation. Il en est désormais certain, son prochain groupe comprendra une femme au chant principal ou ne sera pas. Miracle ! En 1989, il rencontre Lídia Cerón, jeune chanteuse soprano. C'est un coup de foudre immédiat qui donne naissance à Amarok. 

Robert avait ce nom en tête depuis qu'il avait vu le film Never Cry Wolf (Un Homme Parmi Les Loups) en 1983. Tournée en Arctique, cette fable écologique explore la culture inuit ainsi que son rapport à la nature, dont sa relation avec les loups et autres animaux sauvages. 

Ce n'est qu'en 1994 qu'Amarok sort en autoproduction son premier album, Els Notres Petits Amics (Nos Petits Amis). Ce titre, inspiré d'une chanson de l'ex-Genesis Anthony Phillips, correspond à merveille à l'environnement dans lequel évolue le couple. La pochette, réalisée par un ami, illustre leur maison située au cœur de la campagne catalane. C'est ici qu'ils ont construit leur propre studio d'enregistrement fonctionnant uniquement à l'énergie solaire.

Lídia chante (en catalan) sur six des onze titres, les autres étant des instrumentaux. Robert joue des claviers et d'une multitude de percussions comme du glockenspiel, du marimba ou du bongo. Ils sont accompagnés de Manuel Sesé aux autres percussions, Alfredo Arcusa à la batterie, Joan Morera au violon, Asy Guerrero à la guitare classique et Kerstin Kokocinski au hautbois. 

De manière générale, la musique est aérienne, bucolique, voire légèrement naïve. D'ailleurs, Robert aura souvent l'occasion de constater que le disque a tendance à être classé au rayon "Enfants" chez les disquaires. La nature est au centre de cette œuvre. Somiedo, longue pièce intrumentale conduite par un piano poétique, célèbre le loup des Asturies. Toucans du Venezuela (Tucans Per Tot), marmottes (La Vall De Les Marmotes), caméléon (Camaleó I Prisma) et autres petits amis à plumes au chant joyeux font des apparition de-ci de-là au fil du disque. 

Première pierre d'un groupe toujours en activité de nos jours, Amarok apparaît comme un cousin éloigné de Iona avec lequel il partage toute une série de points communs (chant féminin, leaders multi-instrumentistes, musique progressive teintée d'influences ancestrales et d'ailleurs, utilisation d'instruments traditionnels...).

Musiciens


Lídia Cerón : chant
Robert Santamaría : claviers, percussions
Asy Guerrero : guitare classique
Alfredo Arcusa : batterie, percussions
Manuel Sesé : percussions
Joan Morera : violon
Kerstin Kokocinski : hautbois

Titres


01. Tucans Per Tot
02. Amarok Part I
03. Okavango
04. Migracions
05. Somiedo
06. Sols Un Desig
07. La Vall De Les Marmotes
08. Al Gel Blau De La Glacera
09. Retorn
10. Camaleó I Prisma
11. Okavango Final

jeudi 17 mars 2016

Caprice - Kywitt! Kywitt! (2008)

Caprice Kywitt
Caprice - Kywitt! Kywitt! (2008)
Caprice est un groupe russe néoclassique né dans les années 90 avec comme leader et principal compositeur Anton Brejestovski. Lui-même et les musiciens qui l'entourent sont issus de l'Opéra national de Moscou. Au fil des années, le noyau dur de la formation s'est constitué autour d'Inna Brejestoskaya (chant), d'Alexei Bazhalkin (basson), d'Alexandra Korzina (violon), d'Anton Konchakov (clarinette), de Vladimir Bobovnikov (flûte) et, bien évidemment, d'Anton Brejestovski aux divers claviers. 

En 2008, Caprice sort son septième album Kywitt! Kywitt! sur le label français spécialisé dans les heavenly voices, Prikosnovénie. L'avantage avec cette formation, c'est que les albums se suivent mais ne se ressemblent pas. Après s'être aventuré dans le domaine de la vie après la mort sur leur premier album Mirror (1996), les Russes ont ensuite exploré l'univers infiniment riche de Tolkien avec la trilogie des Elvenmusic, avant de rendre un vibrant hommage aux grands poètes britanniques que sont Shakespeare, Byron ou Shelley sur Sister Simplicity (2004). Avec Kywitt! Kywitt!, ils nous font basculer dans le monde magique des Frères Grimm peuplé de fées, d'elfes, de lutins et de champignons bizarroïdes. 

Le ton général est léger, malicieux, farceur. Inna, comme possédée, interprète avec brio tous ces petits personnages facétieux. Sa voix inimitable, parfois enfantine, est à ranger dans la famille de celles des Kate Bush, Tori Amos, Björk ou autres Loreena McKennitt. D'ailleurs, la ressemblance avec cette dernière est stupéfiante sur Blacksmith, chanson traditionnelle qu'avait repris auparavant Maddy Prior durant sa tournée de 1999 et qui avait donné lieu, par la suite, à l'album en public Ballads & Candles. Elle virevolte d'une comptine à l'autre avec une aisance égale, quelque soit l'idiome employé. L'anglais domine, mais l'allemand pointe le bout de son nez sur le délicieux Kywitt! Kywitt! et sa langue natale est à l'honneur sur The Dusk Of Kimmeria, doux poème romantique de Maximilian Volochine dédié à sa Crimée. Sur le titre bonus Fae, Fae, Fae, Fae, Fae, Fae, Fae, complètement déluré, elle est même accompagnée par le duo moscovite underground Dvar.

Album hors norme, comme toutes les productions de ce groupe culte, Kywitt! Kywitt! à l'énorme mérite d'apporter un peu de gaieté, sans pour autant tomber dans la niaiserie. Enfantin, mais jamais puéril, cet album donne tout simplement le sourire et fait le plus grand bien.



 Musiciens


Inna Brejestoskaya : chant
Anton Brejestovski : claviers, percussions
Alexei Bazhalkin : basson
Alexandra Korzina : violon
Anton Konchakov : clarinette
Vladimir Bobovnikov : flûte
Alexandr Kolomiets : flûte
Konstantin Shmyrev : violoncelle
Tania Strumina : harpe
Denis Osver : hautbois
Karen Ghazarian : duduk
Misha Gorky : basse
Mikhail Venikov : guitares
Andrei Abakumov : accordéon
Igor Astashev : batterie, percussions

Reyngold Gliere String Ensemble

Daniel : chœurs
Kirill : voix
Dvar : voix

Titres


01. Dundellion Wine
02. Monday, Tuesday
03. Kywitt! Kywitt!
04. Adew Sweet Amarillis
05. Mary Morison
06. Philomel, With Melody
07. Chritmas Lullaby
08. Blacksmith
09. The Dusk Of Kimmeria
10. More
11. Peggy O
12. Fae Fae Fae Fae Fae Fae Fae (bonus)      

mardi 15 mars 2016

Edo Notarloberti - Silent Prayers (2008)

Edo Notarloberti Silent Prayers
Edo Notarloberti - Silent Prayers
(2008)
Alfredo 'Edo' Notarloberti est un violoniste napolitain. Il a d'abord joué avec Argine, puis il a rejoint Ashram, groupe de dark wave néo-classique, à la fin des années 90. 

En 2008, il publie chez Ark Records Silent Prayers dont la pochette est illustrée par l'une de ses peintures. Ce premier album en solo s'inscrit dans la continuité de son travail avec Ashram et peut être considéré comme le successeur de leurs deux seuls albums, Ashram (2002, réédité en 2008 chez Prikosnovénie), suivi du encore meilleur Shining Silver Skies (2006).   

En plus du piano que l'on retrouve dans Ashram, joué ici par Martina Mollo (entendu également sur... Shining Silver Skies), Edo est accompagné du violoncelliste Giampaolo Nigro. Le chant est partagé entre un homme, Salvio Sammartino (The Glass Man, Let It Be Except For Love) et une femme, Valentina 'Judie' Del Giudice (Silent Prayer, Preludio On My Skin, L'Extravagance) du groupe toulousain Judie. Les autres titres sont des instrumentaux (The First Was A Death Woman, Marianna Y La Melancholia, Mon Rêve Le 31 Mars). 

Une mélancolie en perpétuel renouvellement, typique du romantisme de la Vieille Europe, se dégage de cette œuvre admirable. L'ensemble est court, à peine plus de trente minutes, mais d'une rare intensité. Les prestations de Valentina, synthèse par excellence de Siouxsie et de Lisa Gerrard, sont incontestablement le sommet de l'album. Elle est époustouflante dans Silent Prayer, prière viscérale adressée à la Madone, ainsi que sur Preludio On My Skin d'où jaillit graduellement toute l'émotion accumulée au plus profond de son être.

Seulement édité à 601 exemplaires, Silent Prayers est un petit bijoux à classer à la suite de l'intégrale d'Ashram et tout prêt des albums de Corde Oblique et Collection d'Arnell-Andréa.     

Musiciens


Edo Notarloberti : violon
Martina Mollo : piano
Giampaolo Nigro : violoncelle
Valentina 'Judie' Del Giudice : chant
Salvio Sammartino : chant

Titres


01. The First Was A Death Woman
02. Silent Prayer
03. Marianna Y La Melancholia
04. Preludio On My Skin
05. The Glass Man
06. Let It Be Except For Love
07. Dark Tango
08. Mon Rêve Le 31 Mars
09. L'Extravagance

dimanche 13 mars 2016

Mike Oldfield - Music Of The Spheres (2008)

Mike Oldfield Music Of The Spheres
Mike Oldfield - Music Of The Spheres
(2008)
On ne présente plus Mike Oldfield, légende vivante du rock progressif. En quelques années, il est devenu un véritable modèle pour toute une génération de musiciens, parmi lesquels Rob Reed de Magenta qui n'a jamais caché son admiration à son égard. 

Mike Oldfield fait également partie de ces pionniers qui ont insufflé l'utilisation de voix féminines dans leur musique. Tout le monde a en mémoire sa collaboration avec Maggie Reilly sur Crises en 1983 et le tube international Moonlight Shadow, repris en 1989 par l'éblouissante Queen of Prog, Annie Haslam de Renaissance. Dès son premier album Tubular Bells en 1973, il a fait appel à des choristes dont l'une d'elles, Sally, était sa propre sœur. Elle reviendra sur ses trois opus suivants et connaîtra une certaine renommée grâce à ses envolées célestes sur Shadow Of The Hierophant de Voyage Of The Acolyte, première oeuvre en solo de Steve Hackett alors guitariste de Genesis, sortie en 1975. En 1978, Maddy Prior participe à Incantations, puis, presque dix ans plus tard, Bonnie Tyler, alors au sommet de sa gloire, chante sur Islands de l'album du même nom paru en 1987. 

En 2008, pour Music Of The Spheres, son nouvel album tant attendu, Mike fait appel une nouvelle fois à un chœur strictement féminin composé notamment de Mae McKenna, chanteuse écossaise qui avait participé, en 2004, au premier opus de Dave Bainbridge, Veil Of Gossamer, aux côtés de Joanne Hogg (Iona) et de Rachel Jones (Karnataka), ainsi qu'à Hayley Westenra, jeune interprète soprano néo-zélandaise membre des Celtic Woman. Elle n'intervient que sur On My Heart et On My Heart Reprise, mais chacune de ses vocalises est absolument lumineuse.

Avec Music Of The Spheres, pièce de musique classique pour orchestre, piano et guitare acoustique, Mike a laissé de côté tous les instruments électroniques qui ont fait son succès. Lui ne joue que de la guitare acoustique. Les parties de piano sont interprétées par le célèbre pianiste d'origine chinoise Lang Lang. Le Sinfonia Sfera Orchestra se compose de 75 musiciens dirigés par Karl Jenkins, connu pour avoir été un membre éminent du groupe de rock progressif Soft Machine à partir de 1972. 

Si la musique fait explicitement référence aux œuvres antérieures de l'artiste, elle oscille entre bande originale de film genre John Williams, et poème symphonique inspiré des Planètes de Gustav Holst. Des planètes, il en est effectivement question ici car la "Musique des Sphères" est une ancienne théorique grecque datant de l'Antiquité selon laquelle l'univers serait régi par des rapports numériques harmonieux. Chaque distance entre les planètes correspondrait en réalité à des intervalles musicaux et ce sont ces vibrations qu'a tenté de reproduire Mike Oldfield.

Sans être aussi révolutionnaire que son travail des années 70, Music Of The Spheres demeure sans aucun doute l'œuvre la plus ambitieuse et réussie de ce talentueux musiciens au cours des années 2000. A explorer sans modération. 

Musiciens


Mike Oldfield : guitare acoustique
Lang Lang : piano
Hayley Westenra : chant

Mary Carewe : chœurs
Jacqueline Barron : chœurs
Nicole Tibbels : chœurs
Mae McKenna : chœurs
Heather Cairncross : chœurs
Sarah Eyden : chœurs

The Sinfonia Sfera Orchestra

Titres


Part 1
01. Harbinger
02. Animus
03. Silhouette
04. Shabda
05. The Tempest
06. Harbinger Reprise
07. On My Heart

Part 2
08. Aurora
09. Prophecy
10. On My Heart Reprise
11. Harmonia Mundi
12. The Other Side
13. Empyrean
14. Musica Universalis  

vendredi 11 mars 2016

Frequency Drift - Personal Effects (Part One) (2008)

Frequency Drift Personal Effects (Part One)
Frequency Drift -
Personal Effects (Part One) (2008)
Frequency Drift est un groupe allemand originaire de Bayreuth en Bavière. Fondé en 2006 par le claviériste et compositeur Andreas Hack, il sort en 2008 son premier album Personal Effects (Part One) sur le label français spécialisé dans le rock progressif, Musea. 

Au chant, on retrouve Katja Hübner avec laquelle Andreas avait auparavant collaboré sur l'album Digital Kharma d'Artwork en 1999, puis au sein de son projet Echofields entre 2000 et 2006, année où 817 (days) verra le jour. Les autres musiciens sont Sebastian Kock à la guitare, Jürgen Rennecke à la basse et Wolfgang Ostermann à la batterie. 

Ce dernier est également une vieille connaissance d'Andreas. Il a fait partie de Jester's Tear qu'il a rejoint après son passage au sein de Devil's Cry, à la fin des années 90. Plutôt orienté hard rock, Jester's Tear a été monté en 1995 par Andreas et son frère, le guitariste Christian Hack. Après de multiples changements de personnels, ils sortiront un unique album en 2000, Living Dream, suivi d'un EP en 2003, Burned. On peut signaler qu'une de leurs chanteuses, Cerstin Gwen, ainsi que Christian et leur bassiste Tobias Schütz (également ex-Devil's Cry) apparaîtront sur 817 (days).

Avec Frequency Drift, Andreas s'offre un nouveau départ. Il organise désormais sa musique autour d'un rock progressif "cinématique" inspiré de films fantastiques et de science-fiction tels que Blade Runner ou la série TV Battlestar Galactica. Personal Effects (Part One) est d'ailleurs un concept-album minimaliste. Les paroles du livret ont été remplacées par les illustrations en noir et blanc de Chris Rebmann. A chaque chanson correspond une série de dessins expliquant cette histoire oppressante se déroulant dans un monde futuriste imaginaire aux dérives totalitaires. 

Pendant plus d'une heure, Katja, dont le chant puissant fait penser à celui de Tracy Hitchings de Landmarq, raconte cette aventure portée par une musique riche et variée comportant d'intéressants soli de batterie (Anger), de piano (Personal Effects) ou de guitare (Fall). Pour connaître la suite, il faudra attendre deux (longues) années...



Musiciens 


Katja Hübner : chant
Andreas Hack : claviers
Sebastian Kock : guitare
Jürgen Rennecke : basse
Wolfgang Ostermann : batterie

Titres


01. Albatross
02. Ghost Memory
03. River
04. Fall
05. Romance
06. Personal Effect
07. Anger
08. Retribution
09. Portrait

mardi 8 mars 2016

Echofields - 817 (days) (2006)

Echofields 817 (days) Frequency Drift
Echofields - 817 (days) (2006)
Echofields, groupe allemand formé du claviériste Andreas Hack et de la chanteuse Katja Hübner, se situe à la préhistoire de Frequency Drift qui verra le jour en 2006. 

Pendant six ans, de 2000 à 2006, le duo va enregistrer toute une série de chansons dont douze seront sélectionnées pour apparaître sur leur premier et unique album 817 (days)

Afin d'enrichir leur musique, Andreas et Katja se sont entourés de quelques musiciens supplémentaires. Le frère d'Andreas, Christian, est venu prêter main forte à la guitare sur certains titres comme Pay, Gone ou Still. La harpiste Nerissa Schwarz est également présente. Avec les années, elle deviendra un élément indispensable à la musique de Frequency Drift. Pour l'heure, elle intervient en toute élégance sur cinq chansons (Ice, Reason, Uncertainty, Discipline, Remember). Si la basse est tenue par Tobias Schütz (ex-Devil's Cry, groupe éphémère de death metal), on peut regretter l'utilisation d'une batterie programmée qui donne un côté démo inachevée à l'ensemble.

Avec Echofields et 817 (days), Andreas Hack est aux prémices du concept de "Rock Progressif Cinématique" qu'il développera par la suite avec son prochain projet, Frequency Drift. Durant ces six années cruciales, il a expérimenté la recherche de nouveau sons, exploré la musique progressive dans ses moindres recoins et découvert tout l'avantage qu'il pouvait tirer de l'utilisation de voix féminines envoûtantes porteuses d'émotions. Les graines sont désormais semées. Elles donneront par la suite de magnifiques fruits comme les si bien nommés Mermaid et Ice qui prendront le temps de mûrir puis réapparaîtront respectivement, dans toute leur splendeur, sur les albums Ghosts (2011) et Laid To Rest (2012).   

Musiciens 


Katja Hübner : chant
Andreas Hack : claviers, programmation, guitare, basse

Christian Hack : guitare
Rainer Hartmann : guitare
Tobias Schütz : basse
Nerissa Schwarz : harpe
Cerstin Gwen : chant

Titres


01. Pay
02. Midnight
03. Flow
04. Mermaid
05. Crystal
06. Ice
07. Gone
08. Reason
09. Still
10. Uncertainty
11. Discipline
12. Remember

dimanche 6 mars 2016

Introitus - Fantasy (2007)

Introitus Fantasy
Introitus - Fantasy (2007)
Introitus est un groupe de néo-progressif suédois formé autour du couple Bender et de leurs enfants. Matts, le père, compose la musique et joue des claviers ainsi que de différents instruments comme l'accordéon, la guitare, la basse et des percussions. Anna, la mère, chante et écrit les paroles. Mattias, le fils, s'occupe de la batterie et des percussions. Johanna, la fille, participe aux chœurs. 

Véritable affaire de famille, Introitus sort en autoproduction son premier album Fantasy en 2007, accompagné de huit autres musiciens. Il bénéficiera d'une réédition et remasterisation en 2011, après sa signature sur le label suédois Progress Records (Magic Pie, Cross, Beardfish...).

Fantasy est le résultat de trois décennies de travail. Son cœur est la chanson titre située à la quatrième plage. Cette pièce maîtresse longue de vingt-six minutes est la synthèse absolue de toutes les influences musicales qui ont nourrit au fil des années son leader, Matts. Parmi celles-ci, sont parfaitement reconnaissables Pink Floyd (présence du saxophone), Genesis, Steve Hackett en solo (guitare acoustique), Mike Oldfield (percussions), Camel ou Pendragon pour le splendide solo de guitare sur le final. L'ensemble est savamment orchestré et donne sa toute puissance à ce morceau sur lequel le chant d'Anna, après quelques discrètes vocalises, n'intervient qu'à la dix-huitième minute pour se lancer ensuite dans un refrain irrésistible, soutenu par un chœur entraînant, presque enfantin.

Cette voix d'Anna demeure la véritable force de Fantasy, l'album. Sa tessiture se situe dans le même spectre de grandes dames telles que Christina Booth (Magenta) ou Olivia Sparnenn (Breathing Space, Mostly Autumn). Elle devient tour à tour maternelle et protectrice sur l'élégant Child dédié aux enfants du couple qui font toute sa fierté ; sombre et dramatique sur Ghost qui explore les peurs les plus profondes enfouies en chacun d'entre nous ; optimiste et prévenante sur Here And Now pourtant écrit suite au terrible tsunami survenu en 2004 ; pleine d'espoir et de joie sur ce moment magique qu'est justement Magical Moment aux sonorités sixties très The Mamas And The Papas.

Avec Fantasy, Anna Jobs Bender se place sans aucune difficulté dans le sillage des grandes chanteuses de la mouvance progressive, Annie Haslam en tête, suivie de Tracy Hitchings, Joanne Hogg, Heather Findlay et bien d'autres encore à la voix si merveilleuse.


Musiciens


Anna Jobs Bender : chant
Mats Bender : claviers, programmation, accordéon, basse, guitares, percussions
Per Danielsson : guitares
Peter Wetterberg : basse, chœurs
Stefan Ekedahl : violoncelle, cornemuse suédoise
Jobs Karl Larsson : violon
Liselotte Hellström : violon
Staffan Rasmusson : violon
Mattias Bender : batterie, percussions, chœurs
Tony Fritzon : saxophone
Matilda Kock : flûte

Anna Nyström : chœurs
Sanna Hanson : chœurs
Johanna Bender : chœurs
Anna Hansback : chœurs
Stefan Bohlin : chœurs

Titres


01. Genesis
02. Child
03. Ghost
04. Fantasy
05. Crossroads
06. Here And Now
07. Magical Moments

vendredi 4 mars 2016

Moya Brennan - An Irish Christmas (2005)

Moya Brennan An Irish Christmas
Moya Brennan - An Irish Christmas
 (2005)
Trois ans avant And Winter Came... d'Enya, Moya Brennan, sa grande sœur, avait déjà sorti son propre album de Noël, An Irish Christmas (2005). Dans la discographie de la chanteuse irlandaise, ce sixième disque solo se situe entre Two Horizons (2003) et Signature (2006). 

Si Enya a privilégié dans son opus les compositions originales et n'a réalisé que deux reprises de chants traditionnels (O Come, O Come, Emmanuel, Silent Night), il n'en va pas de même chez son aînée. C'est même plutôt l'inverse puisque là, seuls deux titres sont inédits. I Still Believe est une chanson émouvante abordant l'absence des êtres chers au moment des fêtes de Noël. Construite à partir d'un poème, Love Came Down At Christmas est dédiée à la naissance de Jésus.

Dernière curiosité entre les deux disques, ils se terminent à l'identique, par un Silent Night en gaélique, Oíche Chúin. Chacune des versions méritent l'une autant que l'autre à être découverte. Dans celle de Moya, le refrain est repris en chœur par deux anges, Aisling et Paul, ses enfants.

An Irish Christmas est un véritable voyage dans le temps. Dès l'ouverture, Carol Of The Bells nous mène droit au cœur de l'Ukraine, en 1914, date où cette chanson a été composée, inspirée par les chants populaires de ce pays. Une couleur celtique lui est donnée grâce aux uilleann pipes d'Eamonn Galldubh (Clannad, Riverdance, Celtic Woman). Avec The Wexford Carol, retour aux racines irlandaises et au XIIe siècle. Cette fois, c'est la harpe qui est à l'honneur, portée par le chant si mystérieux et envoûtant de Moya. Plus festif, Deck The Halls repose sur une mélodie datant du XVIe siècle. 

En octobre 1962, alors que le monde était au bord d'une nouvelle guerre mondiale lors de la crise des missiles de Cuba, le Français Noël Regney et son épouse, l'Américaine Gloria Shane Baker, écrivent à quatre mains Do You Hear What I Hear?, hymne pour la paix. Cette version de Moya est somptueuse, sans aucun doute une des meilleures de ce titre maintes fois repris. Son chant intense et solennel survole avec limpidité un tambour martial faisant écho au contexte dramatique dans lequel est née cette chanson. 

Bien plus ancienne (XVIe siècle ?), God Rest Ye Merry Gentlemen est un classique revisité dans une version moderne parfaitement adéquate. Aussi curieux que cela puisse paraître, Gabriel's Message qui annonce la naissance du Christ, provient du Pays basque. Après ce moment cérémonieux, la joie éclate sur le bien nommé Joy To The World (XVIIIe siècle) à l'engouement communicatif. In The Bleak Midwinter (XIXe siècle), accompagné de ses précieux whistles, n'est pas sans rappeler ô combien l'hiver peut être froid dehors, mais chaud à l'intérieur. La harpe réapparaît en toute discrétion sur le chant médiéval In Dulci Jubilo popularisé en 1975 par Mike Oldfield.          

Ainsi, ce Noël irlandais se referme sur l'intemporel Silent Night magnifié par un chant céleste quasiment a cappella. Un moment fort comme l'est l'ensemble de cet excellent album. 

Musiciens


Moya Brennan : chant, harpe, claviers

Paul Byrne : batterie, percussions
Fionnán De Barra : guitare, bouzouki, claviers, chant
Cormac De Barra : harpe, chant
Eamon Galldubh : uilleann pipes, whistles, flûte
Yoshinobi Izumi : basse
Sam Jackson : piano, claviers
Sinéad Madden : fiddle, chant
Frances Mitchell : claviers
Máire Breatnach : alto, fiddle
Anthony Drennan : guitares
Úna Ní Chanainn : violoncelle
Tim Jarvis : claviers
Aisling Jarvis : chant
Paul Jarvis : chant

Titres


01. Carol Of The Bells
02. The Wexford Carol
03. Deck The Halls
04. Do You Hear
05. God Rest Ye Merry Gentleman
06. Gabriel's Message
07. Joy To The World
08. I Still Believe
09.On The Bleak Midwinter
10. Love Came Down At Christmas
11. In Dulci Jubilo
12. Oíche Chúin (Silent Night)