mercredi 26 octobre 2016

Renaissance - Ashes Are Burning (1973)

Renaissance Ashes Are Burning
Renaissance - Ashes Are Burning
(1973)
Sorti en 1973, Ashes Are Burning marque le début de l'âge d'or de Renaissance qui s'étendra jusqu'en 1978 et A Song For All Seasons

Durant toute cette période, Renaissance sera constitué des mêmes musiciens, à savoir Annie Haslam à la voix unique, John Tout et son piano magique, Jon Camp émule de Chris Squire, et le percussionniste de talent Terence Sullivan. Si Michael Dunford n'est pas encore considéré comme un membre à part entière du groupe sur ce disque, il le deviendra à sa sortie et en demeurera un des piliers incontournables jusqu'à son décès en 2012.

Pour l'heure, c'est lui qui signe toutes les compositions avec la parolière Betty Thatcher, à l'exception de On The Frontier. Ce titre est une reprise de Shoot, nouvelle formation de Jim McCarty, le fondateur de Renaissance. Ainsi, la nouvelle génération rend un dernier hommage à son mentor parti voguer vers d'autres horizons.

Dunford apporte la touche ultime qui fera toute l'originalité de Renaissance par rapport à ses contemporains : l'utilisation de la seule guitare acoustique. En effet, exit la guitare électrique jouée précédemment par Rob Hendry. Désormais, la basse demeurera le seul instrument électrique. Grâce au jeu mélodique de Camp, elle occupera rapidement une place centrale dans l'architecture musicale. 

Ceci dit, c'est déjà le cas sur le titre Ashes Are Burning. Au moment du final, elle est toutefois mise en concurrence avec une guitare électrique exceptionnellement présente. Exécuté par Andy Powell de Wishbone Ash, ce dernier livre ici un des plus beaux soli de toute sa carrière. Autre grand moment, l'envolée lyrique d'Annie qui semble vouloir aller au-delà de ses capacités vocales. Véritable feu d'artifice, Ashes Are Burning deviendra sur scène un des classiques du groupe souvent joué en rappel.

Autre nouveauté, pour la première fois un orchestre classique fait son apparition. Composé d'un ensemble de vingt-deux pièces (instruments à cordes et à vent), il intervient de manière subtile sur Can You Understand, synthèse parfaite entre musique folk et rock symphonique. Un vent d'est d'origine russe plane également sur cette chanson d'ouverture, longue de près de dix minutes. 

Carpet Of The Sun est le deuxième titre sur lequel l'orchestre est présent. Par son aspect "flower power" légèrement naïf, il fait office de single idéal. Les paroles de Betty Thatcher font référence au questionnement innocent d'un enfant qui lui demandait si le gazon du jardin était un tapis. Elle lui répondit qu'effectivement, c'était le tapis du soleil. 

Si Let It Grow n'est rien d'autre qu'une simple ballade agréable joliment ficelée, At The Harbour est à découvrir absolument. Par sa noirceur, il annonce l'album suivant Turn Of The Cards. Commençant et se terminant avec quelques notes de La Cathédrale Engloutie de Debussy, l'histoire relatée est celle d'un navire à la dérive, perdu dans l'océan, sans espoir, et des femmes angoissées sur le port, guettant le retour de leurs mari(n)s, pleines d'espoir. 

Ashes Are Burning est le premier album de Renaissance à obtenir un certain succès outre-Atlantique. Il se trouvera même classé dans les charts. En revanche, le Vieux Continent restera beaucoup plus réfractaire à ce groupe pourtant tout aussi créatif que Pink Floyd, Genesis, Yes ou King Crimson. Le fait que ce soit une femme au chant lui aurait-il été préjudiciable ? On ose espérer que non...



Musiciens


Annie Haslam : chant
John Tout : clavier, chant
Jon Camp : basse, guitare, chant
Terence Sullivan : batterie, percussions, chant

Michael Dunford : guitare acoustique
Andy Powell : guitare électrique

Titres


01. Can You Understand
02. Let It Grow
03. On The Frontier
04. Carpet Of The Sun
05. At The Harbour
06. Ashes Are Burning