lundi 25 janvier 2021

Principal Edwards Magic Theatre - Soundtrack (1969)

Principal Edwards Magic Theatre Soundtrack
Principal Edwards Magic Theatre - Soundtrack
(1969)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fondé en 1968 par un collectif d'étudiants vivant dans une ferme communautaire, Principal Edwards Magic Theatre réunissait des poètes, des musiciens, des danseurs et des techniciens. Leur nom fait à la fois référence à un illustre évangéliste gallois du XIX siècle, aïeul du percussionniste Lyn Edwards (Principal Edwards) et au roman Le Loup des Steppes d'Hemann Hesse (Magic Theatre). Préférant la performance au perfectionnisme, la musique du groupe, reflet d'une époque un peu naïve mais aimant l'expérimentation, propose un patchwork de folk, prog et psychédélisme à la fois inventif et délicieux. C'est John Peel, le célèbre animateur de radio, qui les repère et les signe sur son label Dandelion aux côtés d'artistes non commerciaux comme Bridget St. John ou David Bedford. En 1969, parait le single Ballad (Of The Big Girl Now And The Mere Boy), splendide ballade folk, suivi de l'album Soundtrack. Le disque comporte six titres reproduisant l'ambiance théâtrale développée sur scène comme les effets sonores élaborés ou les passages parlés. Si Shakespeare prête un de ses poèmes à un Third Sonnet To Sundry Notes Of Music électrique, le point d'orgue de l'album n'en demeure pas moins The Death Of Don Quixote, mini-épopée déjantée de treize minutes s'inspirant du roman de Cervantès à laquelle ont été ajoutés quelques éléments contemporains. Principal compositeur, le guitariste Root Cartwright s'illustre vaillamment par ses interventions incisives, tout comme la multi-instrumentiste Belinda Bourquin (flûte, violon, claviers) et la chanteuse Vivienne McAuliffe que l'on retrouvera plus tard aux côtés d'Affinity, Gerry Rafferty, Patrick Moraz (Yes), Anthony Phillips (Genesis) ou Camel. Complètement oublié aujourd'hui, Principal Edwards, malgré sa courte durée de vie (1968-1971), a partagé la scène en son temps avec d'autres petits jeunes qui deviendront de véritables monuments : Fairport Convention, Free, T. Rex, King Crimson, Yes, Deep Purple, David Bowie, Elton John, Fleetwood Mac, Supertramp, et Pink Floyd. D'ailleurs, Nick Mason lui-même produira leur album suivant.

Musiciens

Martin Stellman : chant
Vivienne McAuliffe : chant
Root Cartwright : guitares
Belinda Bourquin : violon, flûte, orgue, piano
Jeremy Ensor : basse
Lyn Edwards : batterie, percussions
David Jones : percussions

Titres

01. Enigmatic Insomniac Machine
02. Sacrifice
03. Death of Don Quixote 
04. Third Sonnet to Sundry Notes of Music 
05. To a Broken Guitar 
06. Pinky: A Mystery Cycle 

Vidéos

Documentaire de la télévision française en 1969

Ballad (Of The Big Girl Now And The Mere Boy) :

Enigmatic Insomniac Machine : lien vidéo ici

dimanche 24 janvier 2021

Richard & Linda Thompson - Pour Down Like Silver (1975)

Richard & Linda Thompson Pour Down Like Silver
Richard & Linda Thompson - Pour Down Like Silver
(1975)

Pourquoi écouter ce disque ?

Considéré par beaucoup comme le meilleur disque du couple Thompson et un des meilleurs albums de folk-rock britannique, Pour Down Like Silver a été conçu dans un contexte bien particulier. Depuis peu, Richard et Linda se sont convertis au soufisme, branche ésotérique et mystique de l'islam. Cat Stevens qui deviendra Yusuf Islam Ian Whiteman ainsi que Danny Thompson, bassiste de Pentangle, les suivront sur cette voie. Malgré l'interdiction de jouer de la musique ordonnée par leur guide religieux, les Thompson sont bloqués car ils doivent par contrat un troisième album à leur compagnie de disque, Island Records. Un compromis est finalement trouvé, Pour Down Like Silver se devra d'avoir un fort aspect spirituel. Ainsi, sur la pochette, Richard apparaît barbu avec un turban sur la tête (lui donnant paradoxalement une certaine allure christique), tandis qu'au verso, Linda porte le voile. A travers les textes de Streets Of Paradise, Dimming Of The Day, plus tard repris par un certain David Gilmour, Beat The Retreat ou encore Night Comes In considérée aujourd'hui par Linda comme leur meilleure chanson, toutes périodes confondues, ils expriment leur amour pour leur Dieu, Allah. Sombre et hypnotique, la musique n'en demeure pas moins tranchante. Tout a été joué live avec une utilisation a minima des overdubs. D'où ce son brut, synonyme d'un retour à l'essentiel, plus austère que leurs précédentes productions, Hokey Pokey et I Want To See The Bright Lights Tonight. Toujours aussi flamboyant dans son jeu de guitare, Richard, considéré non sans raison en cette année 1975 comme le plus grand guitariste de la scène rock aux côtés d'Eric Clapton et de Jimmy Page, laisse une part prédominante sur quatre des huit titres à l'accordéon de son ami John Kirkpattick, futur Steeleye Span. Une partie de la rythmique est assurée par les deux Dave de Fairport Convation, Dave Pegg (basse) et Dave Mattacks (batterie). Le chant envouté de Linda illumine à lui seul l'intense The Poor Boy Is Taken Away, ainsi qu'un For Shame Of Doing Wrong vibrant que reprendra son amie Sandy Denny sur son ultime Rendezvous sous le titre I Wish I Was A Fool For You. Dans un esprit contemplatif, l'album se referme sur l'instrumental Dargai du compositeur écossais James Scott Skinner, se référant à la ville du même nom située dans le nord du Pakistan. Après la parution de Pour Down Like Silver, Richard et Linda se retireront dans leur communauté, laissant de côté toute velléité musicale. Mais le démon de la musique reprendra possession d'eux trois ans plus tard. Sorti en 1978, l'album First Light marquera leur retour et le début d'une nouvelle trilogie décisive. 

Musiciens

Richard Thompson : chant, guitares, mandoline, dulcimer, piano
Linda Thompson : chant

Pat Donaldson : basse
Dave Pegg : basse
Dave Mattacks : batterie
Timi Donald : batterie
John Kirkpatrick : accordéon, concertina 
Nick Jones : violon
Aly Bain : violon
Henry Lowther : trompette
Ian Whiteman : flûte, shakuhachi

Titres

01. Streets Of Paradise
02. For Shame Of Doing Wrong
03. The Poor Boy Is Taken Away
04. Night Comes In
05. Jet Plane In A Rocking Chair
08. Beat The Retreat
09. Hard Luck Stories
10. Dimming Of The Day/Dargal

Vidéos

Night Comes In : lien vidéo ici

Dimming Of The Day/Dargal : lien vidéo ici

vendredi 22 janvier 2021

Mari Boine & … - Leahkastin (1994)

Mari Boine Unfolding
Mari Boine & … - Leahkastin (1994)

Pourquoi écouter ce disque ?

Découverte en 1989 à travers son album Gula, Gula diffusé par le label de Peter Gabriel, Real World, Mari Boine poursuit depuis une carrière internationale. Née en Laponie, au nord de la Norvège, cette jeune chanteuse au talent exceptionnel se prédestinait à une carrière d'enseignante. Mais la découverte tardive de la culture ancestrale de son peuple longtemps réprimé l'a conduite vers la musique, faisant d'elle la principale ambassadrice culturelle des Samis. Connus aussi sous le nom de Lapons, ils étaient à l'origine un peuple nomade. Aujourd'hui, leur nombre s'élève à environ 85 000 âmes réparties entre la Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie. Sorti en 1994, Leakhasin qui signifie "déploiement", s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur, Goaskinviellja. Mari a réuni les mêmes musiciens, parmi lesquels le guitariste Roger Ludvigsen et le batteur Helge Andreas Norbakken qui ont participé à l'écriture de l'album. La musique, toujours aussi exigeante, allie à une étrange modernité un esprit chamanique ouvert sur les grands espaces. Sans passéisme aucun, Mari Boine connecte avec bienveillance la culture de ses ancêtres au monde d'aujourd'hui. Sa voix lui sert de vecteur, s'inspirant du joik, chant traditionnel sami à vocation spirituelle, capable de mener à un état de transe. Difficile d'accès à la première écoute, ce disque très riche sur le plan sonore, nécessite un temps d'adaptation avant d'accéder pleinement au plaines infinies du Grand Nord.

Musiciens

Mari Boine : chant, djembé

Roger Ludvigsen : guitares, kalimba, percussions, orgue
Gjermund Silset : basse, kalimba, percussions, 
Helge Andreas Norbakken : batterie, percussions, piano
Hege Rimestad : violon
Carlos Z. Quispe : flûte, harpe, charango, chant

Titres

01. Gumppet Holvot (The Wolves Howl)
02. Ále Šat (No More)
03. Čuovgi Liekkas (Radiant Warmth)
04. Áhččai (To My Father)
05. Maid Áiggot Muinna Eallin (What Do You Want Life?)
06. Mielahisvuohta (Lunacy Lunacy)
07. Gilvve Gollát (Sow Your Gold)
08. Gulan Du (Hearing You)
09. Vuolgge Mu Mielde Bassivárrái (Come With Me To The Sacred Mountain)
10. Mun Da'han Lean Oaivámuš (Just When I Had ...)
11. Dá Lean Mun (Here I Am)

Vidéos

Áhččai (To My Father) : lien vidéo ici

Gilvve Gollát (Sow Your Gold) : lien vidéo ici

mardi 19 janvier 2021

Yvonne Lyon - Held (2015)

Yvonne Lyon Held
Yvonne Lyon - Held (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sorti en 2015, Held est le plus abouti des albums de la chanteuse écossaise Yvonne Lyon. Concept-album ? Album thérapeutique ? Peu importe le sens qui lui est donné tellement le sujet abordé est fort. En novembre 2012, le jeune Caden Riley Beggan est emporté par une septicémie à méningocoque. Il n'avait que six ans. Lors de ses funérailles, Yvonne prend conscience de la puissance de la musique dans ces événements tragiques. Elle entreprend de rencontrer des personnes qui ont vécu un deuil, de collaborer avec elles à l'élaboration d'un texte libérateur et de le mettre en musique, dans l'espoir de transformer le chagrin en une redécouverte de la vie, en une nouvelle envie de vivre. Angela, la maman de Caden, a écrit les magnifiques mots de Till We Meet Again. Les autres protagonistes sont Graeme Duffy, guitariste de Wet Wet Wet, dont le frère est décédé dans un accident de moto, une amie de la mère d'Yvonne qui a perdu son mari des suites d'une longue maladie après qu'elle s'en soit occupé durant des années, une jeune de vingt ans dont le meilleur ami s'est suicidé, une femme qui a perdu huit personnes en huit mois, un cinéaste réfléchissant à la disparition de son parrain, ainsi que la chanteuse Fiona J Mackenzie qui a rédiger en mémoire de son père The Warp And The Weft, texte poignant en gaélique et en anglais. Si chacunes des chansons expriment l'insoutenable, elles n'en demeurent pas moins enveloppées d'une extrême pudeur et délicatesse. On ne sort pas indemne de l'écoute de ce disque irradiant à la beauté transcendée. 

Musiciens

Yvonne Lyon : chant, piano, guitares, percussions

Sandy Jones : programmation, percussions, guitares, basse
Graeme Duffin : guitares, programmation, basse, chœurs
Seonaid Aitken : violon
Pete Harvey : violoncelle
Fiona J Mackenzie : chant
Stephen Fischbacher : chant, guitares
David Lyon : accordéon, guitares

Titres

01. Signifiance
02. Held
03. Learning To Live Again
04. Already Made
05. See It Through
06. Till We Meet Again
07. The Warp And The Weft
08. The Thing Unsaid
09. Right There
10. Speke Road Gardens

Vidéos


The Warp And The Weft : lien vidéo ici

Learning To Live Again : lien vidéo ici

dimanche 17 janvier 2021

Affinity - Affinity (1970)

Affinity Linda Hoyle
Affinity - Affinity (1970)

Pourquoi écouter ce disque ?

Affinity, un album et puis s'en va. Mais quel album !!! Tout commence au milieu des années 60 lorsque trois étudiants de l'Université du Sussex forment le US Jazz Trio. Lynton Neff est au piano, Nick Nicholas (futur mari de la chanteuse Lynda Hoyle) à la contrebasse, et Grant Serpell à la batterie. Ce dernier sera par la suite remplacé par un certain Mo Foster, bassiste de formation. Le trio se sépare pour donner place à Ice, formation éphémère menée par Neff et Serpell qui connaîtra un certain succès commercial. En 1968, les choses se précisent. Lynton, Grant et Mo cette fois-ci confirmé au poste de bassiste, ambitionnent de former un groupe de jazz aux influences pop. Ils recrutent le guitariste Mike Jopp, puis Lynda Hoyle après avoir cherché en vain un chanteur. Professeure d'anglais, Linda a été initiés très jeune par ses parents au jazz des années 20 et 30, ainsi qu'à la musique classique (Vaughan Williams, Tchaïkovsky). A l'âge de seize ans, sa découverte de Billie Holiday est une révélation. Ella Fitzgerald, Karen Dalton ou encore Laura Nyro deviendront ses autres références. Affinity, titre d'un album sorti en 1962 du célèbre pianiste de jazz canadien Oscar Peterson, modèle de Neff, joue son premier concert le 5 octobre 1968. Le dernier aura lieu sous cette formation le 10 février 1971. Entre ces deux dates, paraît un seul et unique album au titre éponyme, condensé d'un blues-rock teinté de jazz, prog, pop, folk et psychédélisme. Propulsé par Brian Auger, Keith Emerson et Steve Winwood de Traffic, l'orgue Hammond symbole d'un son nouveau à cette époque, occupe ici une place de choix, que ce soit sur l'inquiétant Night Flight aux couleurs prog, signé Jopp/Hoyle, un Mr Joy dément sur lequel Linda démontre la toute-puissance de sa voix, ou bien la reprise dantesque du All Along The Watchtower de Dylan, une des meilleures jamais enregistrées, s'étendant sur plus de onze minutes. Si la pochette du disque rappelle étrangement celle du premier album de Black Sabbath lui aussi sorti en 1970, ce n'est pas pour rien. Toutes deux sont signées du photographe Keef, qui travaillera également pour Colosseum (Valentyne Suite, 1970), Bowie (The Man Who Sold The World, 1971), Sandy Denny (The North Star Grassman And The Ravens, 1971), Dando Shaft (Dando Shaft, 1971), et réalisera le clip de la jeune et encore inconnue Kate Bush, Wuthering Heights, en 1978. 

Musiciens

Linda Hoyle : chant
Lynton Naiff : claviers, vibraphone, percussions
Mike Jopp : guitares, percussions
Mo Foster : basse, contrebasse, percussions
Grant Serpell : batterie, percussions

Titres

01. I Am And So Are You
02. Night Flight
03. I Wonder If I'll Care As Much
04. Mr. Joy 
05. Three Sisters 
06. Coconut Grove
07. All Along The Watchtower 

Vidéos


Night Flight : lien vidéo ici

All Along The Watchtower : lien vidéo ici

vendredi 15 janvier 2021

Renaissance - Tuscany (2000)

Renaissance - Tuscany
Renaissance - Tuscany (2000)

Pourquoi écouter ce disque ?

En ce début de millénaire, Renaissance n'a jamais aussi bien porté son nom. Annie Haslam, Michael Dunford et Terence Sullivan effectuent un retour inespéré, secondés par le claviériste John Tout. Avec le bassiste Jon Camp, cette formation a connu un âge d'or dans les années 70, alignant des albums splendides, parmi lesquels de véritables chefs-d'œuvre (Turn Of The CardsScheherazade and Other Stories, Novella). Séparé de Tout et Sullivan, les trois musiciens restants se sont heurtés aux années 80, recherchant en vain un succès commercial qui n'est jamais venu. Après un Time-Line décevant en 1983, suivi du départ de Camp, ils se sont séparés en 1987 dans l'indifférence générale. L'ombre de Renaissance n'a jamais cessé de planer au-dessus d'Annie Haslam qui a poursuivi une intéressante carrière solo. En 1994, elle publie même l'album Blessing In Disguise sous le nom d'Annie Haslam's Renaissance. Il en est de même pour Michael Dunford qui, en 1995, réactive Renaissance accompagné de la chanteuse Stephanie Adlington avec The Other Woman, puis, deux ans plus tard, Ocean Gypsy sorti cette fois sous le nom de Michael Dunford's Renaissance. En 1998, alors qu'il travaille sur le projet d'une comédie musicale intitulée Scheherazade, inspiré de l'album du même nom, il contacte Annie pour enregistrer de nouvelles chansons en bonus. Celle-ci est emballée, se joignent alors à eux Tout et Sullivan. Ce dernier tente de faire revenir Camp, mais Haslam et Dunford s'y opposent fermement. C'est Roy Wood, fondateur de The Move, Electric Light Orchestra et Wizzard, qui occupe le poste de bassiste. Il a été le compagnon d'Annie dans les années 70 et a produit son tout premier album solo en 1977, l'exotique Annie In Wonderland. Devant cet engouement, l'idée d'un nouvel album de Renaissance fait son chemin. Mais la route est longue, car, pris par d'autres engagements, Tout suivi de Wood se retirent. Le claviériste Mickey Simmonds (Mike Oldfield, Fish, Camel, XII Alfonso) fait son entrée, ainsi que le bassiste Alex Caird que l'on retrouvera au sein de Renaissant, la formation de Sullivan (South Of Winter, 2004). Enregistré dans la campagne anglaise, Tuscany (Toscane), au nom choisi par Annie, paraît en 2000... au Japon. Il faut attendre l'année suivante pour qu'il sorte en Europe. Difficile d'être objectif pour un album tant attendu. Si des titres comme Lady From Tuscany, One Thousand Roses, Pearls Of Wisdom, In My Life ou Dolphins Prayer évoquent le Renaissance de la grande époque, d'autres sont plus anecdotiques. L'accent est mis avant tout sur la voix en or d'Annie qui ne semble pas avoir souffert malgré les années. Elle est impressionnante. Inférieur à leurs productions des années 70, mais bien supérieur à celles des années 80, Tuscany peut être qualifié d'album honorable, marquant le retour d'un groupe légendaire, trop souvent oublié, et à l'histoire pas encore finie, réservant encore bien des surprises.

Musiciens

Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitare
Terence Sullivan : batterie, percussions
Mickey Simmonds : claviers

John Tout : claviers, piano, clavecin
Roy Wood : basse, claviers, percussions, chœurs
Alex Caird : basse

Titres

01. Lady From Tuscany
02. Pearls Of Wisdom
03. Eva’s Pond
04. Dear Landseer
05. In The Sunshine
06. In My Life
07. The Race
08. Dolphin’s Prayer
09. Life In Brazil
10. One Thousand Roses

Vidéos

Lady From Tuscany : lien vidéo ici

Pearls Of Wisdom : lien vidéo ici

Dolphins Prayer : lien vidéo ici

lundi 11 janvier 2021

Caprice - Elvenmusic (2001)

Caprice Elvenmusic Tolkien
Caprice - Elvenmusic (2001)

Pourquoi écouter ce disque ?

Au début du XXIe siècle, Peter Jackson crée l'événement en adaptant au cinéma la trilogie du Seigneur des Anneaux de Tolkien. Les films connaissent un succès fulgurant bien mérité, entrainant dans leur sillage un intérêt accru pour tout ce qui se trouve en lien avec la mystérieuse Terre du Milieu et l'œuvre de son créateur. En 2001, du côté de la Grande-Bretagne, Mostly Autumn propose un épique Music Inspired By The Lord Of The Rings, tandis que les Russes de Caprice présentent le premier volet de leur Elvenmusic qui en comptera trois. Fondé en 1996 par le compositeur Anton Brejestovski, Caprice réunit des musiciens académiques jouant pour l'Orchestre national symphonique russe, le théâtre Bolchoï ou l'Ensemble Alexandrov. Le noyau dur du groupe comprend la chanteuse Inna Brejestovskaya, quatre instrumentistes à vent (flûte, basson, cor anglais, clarinette), deux instrumentistes à cordes (violon, violoncelle), une harpiste et Anton Brejestovski aux claviers. Après un premier album confidentiel édité en Russie, Mirror (réédité puis distribué à l'international par le label français Prikosnovénie en 2006), l'ensemble néo-classique joue essentiellement dans des clubs et quelques salles. Grâce à leur chanson Princess Mee retenue sur une compilation de musique gothique russe, le label Prikosnovénie les repère et les signe pour sortir l'album Elvenmusic, la musique des elfes. Légère et aérienne, cette musique à la fois festive et mélancolique invite à découvrir la Terre du Milieu à travers les poèmes de Tolkien, à l'exception de Merrymaking Of The Forest Elves au texte de Francis James Child. Inna et sa voix enchanteresse nous accompagne tout au long de ces récits fabuleux où il est question de fées, princesses, donjons, dragons et nains. Si Caprice atteint avec ce disque une telle esthétique musicale, il le doit sans aucun doute aux influences d'Anton qui vont de Tchaikovsky, Chostakovitch, et Purcell à Pink Floyd, Yes, Genesis, King Crimson et Jean-Michel Jarre, en passant par Depeche Mode et Duran Duran (si, si). 

Musiciens

Inna Brejestovskaya : chant
Anton Brejestovski : claviers, chant
Vladimir Bobovnikov : flûte
Denis Golubev : hautbois
Vlad Komissarchuk : hautbois, cor anglais
Valeri Vasiliev : clarinette, chant
Alexei Bazalkin : basson
Tatiana Strunina : harpe
Alexandra Korzina : violon
Alexei Tolstov : violoncelle
Yuri Akimov : bodhran, congas
Maria Voronina : claviers
Andrei Abakumov : claviers, programmation
Natasha Sharai : chant
Ostlupusmmeon : chant

Titres

01. The Realm Of Faerie
02. Princess Mee
03. Song Of The Wind
04. Far Over Misty Mountains
05. The Last Dance
06. Lullaby
07. The Mewlips
08. Of Amroth And Nimrodel
09. The Road Goes Ever On And On
10. Merrymaking Of The Forest Elves
11. Of True Thomas And Fairy Queen
12. Farewell

Vidéos

Princess Mee : lien vidéo ici

 Merrymaking Of The Forest Elves : lien vidéo ici

dimanche 10 janvier 2021

Mike Oldfield - Two Sides: The Very Best Of Mike Oldfield (2012)

Mike Oldfield Two Sides
Mike Oldfield - Two Sides:
The Very Best Of Mike Oldfield (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec l'inégalable Tubular Bells en 1973, le jeune Mike Oldfield, âgé d'à peine vingt ans, ouvre de nouvelles frontières. Sorti en 2012, la compilation Two Sides survole l'ensemble de sa carrière en 29 titres exclusivement choisis par lui. Trois chanteuses sont créditées ici, Bonnie Tyler (Islands), Hayley Westenra (On My Heart), et, surtout, l'inoubliable Maggie Reilly qui a immortalisé Moonlight Shadow, ballade romantique par excellence (d'abord proposée à Enya) sur laquelle une jeune fille pleure l'assassinat de son bien-aimé au clair de lune. Dans cette optique, un petit retour sur ces voix féminines croisées tout au long de ce trépidant périple musical s'impose.

Dans les années 70, les voix sont avant tout utilisées comme harmonies et accompagnements sonores dans les longues pièces musicales et ambitieuses de l'artiste. Les chanteuses invitées partagent un même point commun, elles viennent toutes de la scène folk : sa sœur Sally avec laquelle il avait formé le duo Sallyangie à la fin des années 60, Mundy Ellis, l'irlandaise Clodagh Simonds de Mellow Candle, Bridget St. John et Maddy Prior de Steeleye Span. 

Les années 80 marquent un tournant. Mike se met à composer des chansons courtes, taillées pour la radio FM. De nouvelles voix apparaissent, se classant dans un registre plus pop-rock. Avec Maggie Reilly, il aligne les hits : Moonlight Shadow déjà cité, mais aussi Family Man ou To France. Bonnie Tyler s'illustre sur Islands, tandis que sa compagne, la norvégienne Anita Hegerland, Carol Kenyon ou encore Nikki Lamborn (alias Nikki Bentley) apparaissent ponctuellement au fil des albums marquants cette décennie. 

Riche de ces expériences, Mike retrouve dans les années 90 ses racines celtiques. Il fait de nouveau appel à Bridget St. John et Clodagh Simonds sur Amarok (1990), puis, seulement à cette dernière pour Tubular Bells III en 1998. Il s'ouvre également à un registre plus "world", plus diversifié sur le plan vocal, et convoque les chanteuses Amar, Rosa Cedrón (ex-Luar Na Lubre), Nicola Emmanuelle, Helen "Pepsi" DeMacque du duo Pepsi & Shirlie, Miriam Stockley, Cara Dillon, ou encore Susannah Melvoin, ancienne collaboratrice de Prince ainsi que la mezzo-soprano Sally Bradshaw.

Il est à nouveau question de voix opératiques dans les années 2000/2010 avec la participation d'Hayley Westenra à l'honorable Music Of The Spheres en 2008 (sur lequel apparaît aussi Mae McKenna), et de l'ancienne chanteuse du combo finlandais de metal symphonique Nightwish, Tarja Turunen, à la chanson Never Too Far (album Tubular Beats, 2013). Mais l'évènement le plus marquant de cette période réside dans le retour de sa sœur Sally sur deux albums, Tr3s Lunas en 2002, suivi du Tubular Bells 2003. Elle n'avait plus collaboré avec son petit frère depuis Incantations en 1978, une éternité en somme. Ainsi, la boucle est bouclée. 

Ce (court) panorama montre que Mike Oldfield a non seulement été un précurseur sur le plan musical, mais aussi sur l'emploi de voix féminines dans un courant musical, le rock progressif, plutôt frileux dans ce domaine à sa naissance, à quelques exceptions près comme Renaissance, Curved Air ou Earth & Fire. Aujourd'hui généralisées, on ne compte plus les formations contemporaines avec chanteuses, il faudra néanmoins attendre la fin des années 80 et les années 90 pour assister à leur retour, d'abord timide avec, d'un côté, les formations néo-progressives comme Quasar, Landmarq (toutes deux avec Tracy Hitchings), Tale Cue en Italie, Quidam en Pologne, Janison Edge ou Magenta, et celles plus marquées prog-folk celtiques telles que Iona, Mostly Autumn, Karnataka et les espagnols d'Amarok.

Titres

1.01. Tubular Bells (Part One) (Two Sides Excerpt) 
1.02. Ommadawn (Part One) (Two Sides Excerpt) 
1.03. Crises (Two Sides Excerpt)
1.04. The Lake (Two Sides Excerpt) 
1.05. Amarok (Part One) (Two Sides Excerpt) 
1.06. Amarok (Part Two) (Two Sides Excerpt) 
1.07. Sentinel
1.08. Supernova 
1.09. Ascension 
1.10. The Tempest 

2.01. Guilty 
2.02. Family Man
2.03. Five Miles Out 
2.04. Moonlight Shadow
2.05. Shadow On The Wall
2.06. To France
2.07. Etude 
2.08. Magic Touch
2.09. Islands
2.10. Heaven's Open
2.11. Tattoo
2.12. The Song Of The Sun 
2.13. Summit Day
2.14. Lake Constance
2.15. Broad Sunlit Uplands 
2.16. The Doge's Palace 
2.17. Amber Light 
2.18. Angelique 
2.19. On My Heart

Vidéos

Moonlight Shadow : lien vidéo ici

Islands : lien vidéo ici

On My Heart : lien vidéo ici

jeudi 7 janvier 2021

Pinknruby - Queen Kale (2008)

Pinknruby Queen Kale
Pinknruby - Queen Kale (2008)

Pourquoi écouter ce disque ?

Pinknruby, une fenêtre grande ouverte vers un ailleurs onirique. Queen Kale, le troisième et dernier album de ce duo acoustique atypique, s'inscrit dans la continuité des deux précédents, The Vast Astonishment (2003) et Garden (2005). Fondé en 1998, suite à la rencontre entre le musiciens anglais Paul Bradbury et la chanteuse d'origine slovène Mihaela Repina, le groupe s'est d'abord appelé Pink Beauty and Red Ruby avant de devenir, sous une forme contractée, Pinknruby. Trouvant leur inspiration dans la consommation d'ayahuasca, préparation amazonienne à base de lianes provoquant des hallucinations, ils diffusent une musique éthérée, ayant pour ambition de guérir les âmes et les plaies de la vie. Découverts par le label rennais Prikosnovénie, spécialisé dans les heavenly voices, ils choisissent de voler de leurs propres ailes pour ce troisième opus sorti chez Proserpina Records. Mihaela, telle une pythie, souffle ses incantations magiques où mots anglais, slovènes et ceux issus de son imagination se caressent les uns aux autres. Cocteau Twins, Shelleyan Orphan ou encore Kate Bush son quelques-unes des références venant à l'esprit, renforçant ainsi cette sensation de bien-être dans une ambiance à la fois féérique et poétique. 

Musiciens

Mihaela Repina : chant
Paul Bradbury : chant, guitare, contrebasse, percussions

Jo Quail : violoncelle
Mr. Matthew Kelly : violon
Matt Tweed : percussions

Titres

01. Stardust
02. Summoning Storm Clouds
03. Jakinafield
04. Seasons Passing
05. Agua Fieru
06. Hamerov
07. Alua
08. Wings Of A Dove
09. Janerla
10. Seven Sisters

Vidéos

Summoning Storm Clouds : lien vidéo ici

Agua Fieru : lien vidéo ici

lundi 4 janvier 2021

Celestial Burst - The Maze (2020)

Celestial Burst The Maze
Celestial Burst - The Maze (2020)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lorsqu'une chanteuse de prog cite Eivør comme référence, on ne peut être qu'interpelé. Et quand son groupe à comme invitée la fabuleuse Anneke van Giersbergen sur son premier (mini)-album, alors là, on est comblé. Celestial Burst est un projet musical né dans la tête du guitariste bordelais Alexis Lustenberger. Ce fan de metal (Metallica, Iron Maiden, AC/DC) a évolué au fil des années vers le metal progressif (Opeth, Dream Theater, Ayreon, Porcupine Tree), puis vers le prog des origines (Pink Floyd, King Crimson, Genesis). Toutes ces riches influences se retrouvent dans sa musique dont The Maze est le premier témoignage gravé sur disque. Courant 2019, il est rejoint par la chanteuse et comédienne Kenza Laala. Tous deux se connaissent depuis 2005 lorsqu'ils jouaient ensemble au lycée, au sein de White Matéria, une éphémère formation. Kenza a apporté avec elle son univers, ainsi que sa voix profonde et précise, modulée en fonction de chaque scène illustrée par chacun des cinq titres. The Maze relate l'histoire d'une jeune femme mélancolique qui subit sa vie plus qu'elle ne la vit (Obedience, The Maze). Son mal-être la pousse au suicide (First Flight), mais elle finit par revenir à la vie, dans un monde qu'elle ne comprend pas, qu'elle ne reconnait plus (The Place Where I'm Supposed To Be, Anna). Si son parcours labyrinthique m'évoque le magnifique Home de Magenta, d'autre références viennent à l'esprit comme Frequency Drift, The Ryszard Kramarski Project ou encore The Gathering, VUUR et l'album Death Is Just A Feeling de l'artiste libanais Amadeus Awad, tous trois ayant bénéficiés de la présence d'Anneke. Celle-ci s'est retrouvée impliquée dans le projet suite à une annonce lancée aux artistes durant les premiers temps du covid. Elle les avait invités à lui envoyer un seul titre et, suite à une sélection, elle poserait sa voix dessus. La chanson-titre The Maze a été retenue parmi des centaines, c'est dire sa qualité à la base, et apparaît en bonus en final de l'album. Dès ce premier opus passionnant d'un bout à l'autre, Celestial Burst se classe au même niveau que les formations prog françaises avec chanteuses telles que Children Of Paradise, AmartiA ou Weend'Ô, pourtant plus anciennes. Alors ? A quand la suite ?

Musiciens

Kenza Laala : chant
Alexis Lustenberger : guitares

Margaux Serret : guitares
Sébastien Tibackx : basse
Xavier Richard : batterie 

Titres

01. Obedience
02. The Maze
03. First Flight
04. The Place Where I'm Supposed To Be
05. Anna
06. The Maze (feat. Anneke Van Giersbergen)

Vidéos

The Maze (feat. Anneke Van Giersbergen) : lien vidéo ici

Obedience : lien vidéo ici

First Flight : lien vidéo ici