vendredi 10 juin 2016

Touchstone - Wintercoast (2009)

Touchstone Wintercoast
Touchstone - Wintercoast (2009)
A l'écoute de Wintercoast, album de Touchstone paru en 2009, deux constats s'imposent. 

D'abord, la mise en avant de la guitare d'Adam Hodgson qui détrône les claviers de Rob Cottingham. Elle rugit sur un Strange Days aux sonorités heavy, se fait lyrique sur le doux Original Sins et s'envole dans le proggeux Wintercoast. Adam n'a pas une seule corde à sa guitare, c'est également lui qui a réalisé le fabuleux artwok de l'album. 

Ensuite, Kim Seviour occupe désormais la place centrale au chant. Là aussi, elle supplante un Rob Cottingham bien plus en retrait. Outre ce bon quantitatif, Kim a également progressé d'un point de vue qualitatif. Si elle n'a pas perdu son côté juvénile qui fait tout son charme, elle fait preuve de beaucoup plus de nuances dans cette voix qu'elle maîtrise de mieux en mieux. Passionnée tout au long de Wintercoast, elle brille sur Solace où elle aborde la délicate et triste question de l'inceste. "Look after me, I'm your little girl", supplie-t-elle avec effroi. 

Troisième marche après Mad Hatters puis Discordant Dreams, Wintercoast, bien meilleur que ses prédécesseurs, atteint le haut du podium. Il bénéficie d'une production sans faille qui n'oublie pas de valoriser la rythmique (Paul Moorghen, basse, et Al Melville, batterie). Jeremy Irons, célèbre acteur britannique aux multiples récompenses (Oscar, César, Golden Globes, Emmy Awards...), introduit et conclut ce concept-album qui nous mène tout droit dans un lieu inconnu à la limite du fantastique, le Wintercoast, dont le nom est inspiré d'une zone côtière russe de la mer Blanche, située près de la ville d'Arkhangelsk. 

La réédition de 2012 propose trois titres supplémentaires, Zinomorph dans une version single raccourcie, et deux extraits live du High Voltage Festival de 2010, Shadow de Discordant Dreams suivi du survitaminé Joker In The Pack

Bref, mixé par John Mitchell, le parrain du groupe, Wintercoast est indispensable à toute bonne discothèque qui se respecte et se classe à proximité des oeuvre de Magenta, IO Earth et Arena. 

Musiciens


Kim Seviour : chant
Rob Cottingham : claviers, chant
Adam Hodgson : guitares
Paul Moorghen : basse, chœurs
Al Melville : batterie

Jeremy Irons : narration

Titres


01. Prelude
02. Wintercoast
03. Strange Days
04. Joker In The Pack
05. Original Sin
06. Voices
07. Zinomorph
08. Solace
09. Line In The Sand
10. The Witness Pt 1
11. The Witness Pt 2

12. Zinomorph (radio edit)
13. Shadow (live)
14. Joker In The Pack (live)

mercredi 8 juin 2016

Parzivals Eye - Fragments (2009)

Parzivals Eye Fragments
Parzivals Eye - Fragments (2009)
Bassiste de RPWL, groupe allemand spécialisé à ses débuts dans les reprises de Pink Floyd, Chris Postl se lance en 2009 dans une carrière solo sous le nom d'emprunt de Parzivals Eye. Fragments est sa première livraison.

Afin de parfaire sa musique, il s'est entouré de quelques pointures. Yogi Lang, son complice au sein de RPWL, est venu lui prêter main forte aux claviers mais a également participé à la production et au mixage. Aux guitares, on retrouve Ossi Schaller (Ian Anderson) et Ian Bairnson connu pour avoir été un des piliers d'Alan Parsons Project et joué sur les quatre premiers albums de Kate Bush.

Côté chant, outre Chris lui-même, nous avons le plaisir d'entendre la grande Christina Booth de Magenta, libérée provisoirement des griffes de Rob Reed. Un autre Reed a été invité, il s'agit d'Alan Reed encore chanteur de Pallas à cette époque. Hasard ou pas, lui et Christina se sont donnés la réplique l'année précédente sur l'opéra rock de Clive Nolan, She.

Meanings et Chicago sont les deux titres sur lesquels Christina chante seule en lead. Le premier dégage une ambiance oppressante. Sa voix, légèrement en retrait et aérienne, tente avec difficultés de se faufiler à travers une avalanche synthétique digne de Clive Nolan. D'ailleurs, Meanings n'est pas sans rappeler The Bonding de She interprété par cette même Christina. Chicago est une véritable perle. Cette chanson contestataire des années 70 a été composée par Graham Nash du fameux Crosby, Stills, Nash & Young. Elle est si bien revisitée ici qu'elle semble extraite des sessions de Home, un des chefs-d'œuvre de Magenta. On y entend le même piano et les soli de guitares ont été exécutés avec autant de dextérité que ceux de Chris Fry. Débordante d'émotions, Christina est tout simplement fantastique. 

Sur Through Your Mind en duo avec Postl, elle est cantonnée à un refrain aux airs d'Abba. Le long morceau d'ouverture Longings End qui s'étend sur près d'un quart d'heure, et le très "génésien" Skylights ont, eux, la chance de l'avoir aux chœurs. 

Grâce à Fragments, les fans de Christina ont le plaisir de découvrir une nouvelle facette de leur chanteuse favorite en dehors de son groupe d'attache. Christina brille littéralement sur Chicago. Ce titre qui aurait toute sa place dans le répertoire scénique de Magenta, mérite à lui seul l'écoute d'un disque justement salué par la critique.


Musiciens


Chris Postl : chant, basse, claviers, guitares
Christina Booth : chant
Alan Reed : chant
Ossi Schaller : guitares
Ian Bairnson : guitares
Yogi Lang : claviers
Martin Kesser : piano
Hannes Weigend : batterie

Titres


01. Longings End
02. Signs
03. Fragments
04. Face My Fear
05. Meanings
06. Skylights
07. Disguise
08. Chicago
09. Where Have Your Flowers Gone
10. Through Your Mind
11. Wide World
12. Another Day

samedi 4 juin 2016

Mr. So & So - Sugarstealer (2009)

Mr So & So Sugarstealer
Mr. So & So - Sugarstealer (2009)
Mr. So & So est un groupe fondé en 1989 par le guitariste Dave Foster et le chanteur/bassiste Shaun McGowan. A ce noyau initial, se sont ajoutés Kieren Twist (claviers) et Leon Parr (batterie). 

Ensemble, ils sortent un premier EP en 1991, Thoughts Of Fear And Principle, suivi de l'album Paraphernalia. En 1994, changement de line up avec l'intégration de Charlotte Evans au chant après la parution de Compendium. Elle avait fait quelques vocaux auparavant sur cet album considéré comme l'un des plus important de la scène progressive des années 90. 

Leur troisième opus The Overlap est disponible en 1998 sur le label de Steve Rothery, guitariste émérite de Marillion, Dorian Music. Suite à des déconvenues financières et malgré un soutien sans faille de Marillion, Mr. So & So se sépare en 2000. Shaun s'en va créer The Lemurs, Kieren rejoint Carl Palmer, Dave, Leon et Charlotte forment Sleeping Giant et tourneront notamment avec Karnataka. 

L'histoire aurait pu s'arrêter là mais, en 2005, Shaun et Dave se retrouvent et décident de renouer. Ils embarquent avec eux Charlotte pour donner une nouvelle naissance à Mr. So & So. Kieren et Leon n'étant pas disponibles, ils sont remplacés par Anthony Hindley (claviers) et Stuart Browne (batterie). Quatre ans plus tard, sort l'inespéré Sugarstealer en autoproduction. 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce come-back est réussi. Nous avons droit à un groupe en forme débordant d'énergie et de créativité. L'ombre des plus grands, des Beatles à Led Zeppelin en passant par Marillion, plane sur cette œuvre inspirée. Toujours sous la protection de leurs illustres aînés, Steve Rothery va jusqu'à leur offrir un solo de guitare dont lui seul à le secret, sur l'exquis Oh Look! A Rainbow!.  Drôle de coïncidence, le chant habité de Shawn évoque ici celui d'un autre Steve, le grand Steve Hogarth. 

Très présente aux backing vocals, Charlotte tient le lead sur trois titres (trop) courts. Lemon Tree joué à la guitare acoustique, semble tout droit sorti du répertoire des premiers albums de Mostly Autumn. La douce voix de Charlotte ressemble à s'y méprendre à celle d'Heather Findlay. D'une durée n'atteignant même pas les trois minutes, Photograph à la même classe et intensité qu'Unoriginal Sin de l'album quasi-contemporain Glass Shadows. Green Ward 13 est un petit duo en acoustique rappelant cette fois-ci plutôt Odin Dragonfly, projet parallèle d'Heather Findlay et d'Angela Gordon

Avec Sugarstealer, Charlotte Evans s'affirme davantage au sein de la nouvelle mouture de Mr. So & So. Et ce, pour notre plus grand plaisir. Seul regret, ne pas l'entendre au chant principal sur un plus grand nombre de titres. Pour se réconforter, ne dit-on pas que tout ce qui est rare est précieux ?

Musiciens


Shaun McGowan : chant, basse
Dave Foster : guitare
Charlotte Evans : chant
Anthony Hindlay : claviers, chant
Stuart Browne : batterie

Titres


01. Flying Triangles
02. New Year's Day
03. Thursday Are Blue
04. Dandelion Amongst The Violets
05. Honey Jar
06. Lemon Tree
07. Falling Through Rainbows
08. Bleak Hill
09. Oh Look! A Rainbow!
10. Evening Star In  The Indigo Day
11. Bi-Polar
12. Photograph
13. Seeking Poppies In The Dark
14. Falling
15. Broken Crown
16. Green Ward 13
17. White Sun
18. (Return Of) The Gold

vendredi 3 juin 2016

Flamborough Head - Looking For John Maddock (2009)

Flamborough Head Looking For John Maddock
Flamborough Head - Looking For
John Maddock (2009)
Après huit ans de bons et loyaux services, Eddie Mulder tire sa révérence et s'en va former Leap Day avec le batteur Koen Roozen. Looking For John Maddock qui fait suite au Live In Budapest (2007), est donc son chant du cygne au sein de la formation néerlandaise Flamborough Head. 

En guise d'adieux, il signe seul les trois instrumentaux de l'album (The Garden Pond, Spring, Don't Forget Us) ainsi que Sleepless Night et Waste Of Time coécrits avec Margriet Boomsma. Moins impliquée sur le plan vocal, cette dernière a sélectionné toute une palette de flûtes amplement plus variée que sur les précédents opus. 

La curiosité première de ce Looking For John Maddock provient de la chanson titre finale qui s'étend sur près de vingt minutes. Un exploit pour Flamborough Head qui n'avait jamais composé, jusqu'à présent, de morceau aussi long. Edo Spanninga et Margriet en sont à l'origine. Les musiciens y dévoilent tout leur talent. Leur maîtrise des incessants changements de rythme est fascinante, tout comme leur capacité à illustrer les différentes ambiances successives. Dans ses paroles, Margriet rappelle que la vie n'est pas aussi simple que l'on peut le penser quand on est jeune, qu'elle réserve son lot de surprises, bonnes ou mauvaises. Les amitiés se font et défont au fil des cycles. Rien n'est linéaire. 

S'inscrivant dans la continuité de ses prédécesseurs (One For The Crow, Tales Of Imperfection), notamment par sa pochette toujours illustrée par l'artiste Theo Spayy, Looking For John Maddock voit sa musique se complexifier et prendre de la profondeur. Il clôt la tête haute cette riche décennie marquée par une renaissance d'un rock progressif distingué ayant l'intelligence de placer sur le devant de la scène des chanteuses d'envergure.    

Musiciens


Margriet Boomsma : chant, flûtes
Eddie Mulder : guitares, chœurs
Edo Spanninga : claviers
Marcel Derix : basse
Koen Roozen : batterie, percussions

Titres


01. The Garden Pound
02. Sleepless Night
03. Spring
04. Waste Of Time
05. Don't Forget Me
06. Looking For John Maddock

mercredi 1 juin 2016

Flamborough Head - Live In Budapest (2007)

Flamborough Head Live In Budapest
Flamborough Head - Live In Budapest
(2007)
Live In Budapest est le premier album en public du groupe néerlandais Flamborough Head. Il a été enregistré le 25 février 2007 en Hongrie, lors du Mini-Progfestival qui avait pour tête d'affiche Peter Banks, l'un des fondateurs de Yes. 

Le groupe a joué durant une heure trente environ. Près d'une heure vingt ont été gravées sur CD. Après sélection, ont été mis de côté Don't Forget Us et Sleepless Night, deux titres que l'on retrouvera sur le prochain album Loocking For John Maddock. Plutôt que d'anticiper sur l'avenir, Flamborough Head a préféré faire de ce disque live un témoignage de ses années passées. 

Ainsi, la quasi-intégralité de Tales Of Imperfection a été interprétée, à l'exception de l'instrumental Higher Ground. A cette liste, s'ajoutent deux titres de One For The Crow (Old Shoes, Limestone Rock) et un de Definiting Legacy, Garden Of Dreams. A l'origine chanté par le prédécesseur de Margriet Boomsma, celle-ci se l'approprie avec classe. Russian Roulette, court instrumental d'ouverture, est un inédit. 

Excepté ce dernier ainsi que For Starter et la ballade Year After Year, les morceaux oscillent tous entre huit (Captive Of Fate) et douze minutes (Old Shoes, Garden Of Dreams). Cela peut sembler long, mais ce n'est absolument pas le cas tellement cette musique sophistiquée est agréable à écouter et garantie un dépaysement. Il n'y a pas à dire, Flamborough Head est aussi performant sur scène qu'en studio, voire meilleur. La rythmique est bien plus mise en avant, Marcel Derix et son compère Koen Roozen se libèrent enfin. Quant au duo Edo Spanninga (claviers) et Eddie Mulder (guitares), il se complète ou se répond, toujours avec la même complicité. Margriet raconte ses histoires avec le même ton juste qu'on lui connaît. Elle est secondée aux chœurs par Eddie et apporte avec sa flûte une touche d'originalité. 

Sur scène, la musique de Flamborough Head prend une nouvelle dimension. S'il faut bien reconnaître que les versions présentées divergent peu de leur versant studio, il s'en dégage néanmoins une dynamique et une fraîcheur revivifiante. Il n'y a aucun doute, nous avons bien affaire à une des plus intéressantes et talentueuses formations progressives avec chanteuse de la décennie des années 2000. 

Musiciens


Margriet Boomsma : chant, flûte
Eddie Mulder : guitare, chœurs
Edo Spanninga : claviers
Marcel Derix : basse
Koen Roozen : batterie, percussions

Titres


01. Russian Roulette
02. For Starters
03. Maureen
04. Old Shoes
05. Limestone Rock
06. Captive Of Fate
07. Mantova
08. Year After Year
09. Silent Stranger
10. Garden Of Dreams

dimanche 29 mai 2016

Flamborough Head - Tales Of Imperfection (2005)

Flamborough Head Tales Of Imperfection
Flamborough Head -
Tales Of Imperfection (2005)
Tales Of Imperfection est le quatrième album du groupe néerlandais Flamborough Head, le deuxième avec la chanteuse Margriet Boomsma.

Par rapport au précédent, One For The Crow, sorti trois ans plus tôt en 2002, les compositions se sont encore étoffées et Margriet a pris une plus grande assurance. Son chant, moins détaché, s'affirme davantage, notamment sur Captive Of Fate dont la thématique porte sur le besoin de chacun d'aider son prochain, et la ballade finale Year After Year aux somptueux soli de guitare d'Eddie Mulder.

Ce nouvel album comporte deux épiques dépassant les dix minutes. Silent Stranger est marqué par la flûte de Margriet devenue un élément essentiel à la musique du groupe. Introduit par le court instrumental "camelien" For Starters, Maureen dénonce les ravages des normes de beauté imposées par les magazines de mode. La pochette, comme d'habitude signée Theo Spaay, illustre tristement cette problématique toujours d'actualité.

Par rapport à ses contemporains, Flamborough Head peut être classé entre Glass Hammer par son aspect symphonique, et Mostly Autumn pour son côté folk (utilisation de la flûte notamment). Comparé à ses illustres aînés, Flamborough Head se situe dans la continuité de Camel (le jeu de guitare d'Eddie n'est pas sans rappeler celui d'Andy Latimer) et de Renaissance en ce qui concerne certains aspects du chant de Margriet et, surtout, l'emploi fréquent d'un piano mélancolique dont les envolées célestes évoquent les heures glorieuses de John Tout durant les années 70. 

Détail intéressant, les photos du groupe illustrant l'intérieur du livret ont été prises par Serge Llorente lors du Festival Crescendo de 2004. Serge Llorente fait partie de la rédaction du magazine spécialisé Koid'9 depuis de nombreuses années. Ainsi, un groupe néerlandais portant un nom anglophone qui collabore avec un Français, c'est aussi cela l'Europe. 

Musiciens


Margriet Boomsma : chant, flûtes
Eddie Mulder : guitares, chœurs
Edo Spanninga : claviers
Marcel Derix : basse
Koen Roozen : batterie, percussions

Titres


01. For Starters
02. Maureen
03. Higher Ground
04. Silent Stranger
05. Captive Of Fate
06. Mantova
07. Year After Year

samedi 28 mai 2016

Flamborough Head - One For The Crow (2002)

Flamborough Head One For The Crow
Flamborough Head -
One For The Crow (2002)
Flamborough Head, célèbres falaises des côtes britanniques, ont également donné leur nom à une passionnante formation néerlandaise de rock progressif originaire de la Frise. Cette province du nord des Pays-Bas est réputée pour son particularisme local bien ancré. 

Au début des années 90, le claviériste Edo Spanninga fonde ce groupe avec Marcel Derix (basse), Koen Roozen (batterie), un guitariste et un chanteur. Anglophile, Edo a choisi cette appellation car il voulait absolument un nom composé du style Led Zeppelin, Jethro Tull ou Pink Floyd. 

Ensemble, ils sortent deux albums salués par la critique, Unspoken Whisper en 1998, suivi de Defining The Legacy deux ans plus tard. Marillion, Pendragon et Arena sont les références les plus fréquemment citées pour définir leur musique. 

Changement de cap en 2002 avec One For The Crow. Après les départs successifs du guitariste et du chanteur, Flamborough Head a fait appel à Eddie Mulder et Margriet Boomsma pour les remplacer. Egalement flûtiste, cette dernière n'est autre que l'épouse d'Edo. Tous trois vont former le nouveau noyau du groupe et se répartir les compositions. 

Ainsi, Flamborough Head évolue d'une musique néo-progressive à un rock symphonique typé seventies évoquant tout aussi bien Genesis, Camel, Pink Floyd ou Renaissance. Dotée d'une voix unique, Margriet se rapproche cependant plus de sa consœur Tracy Hitchings que d'Annie Haslam sur le plan vocal. Autre point commun avec la chanteuse de Landmarq, Margriet à la difficile tâche de succéder à un homme à un moment où les formations progressives avec chanteuses n'étaient pas encore très fréquentes.

One For The Crow est un album réussi, très agréable à écouter. Le chant rétro de Margriet se marrie à merveille avec les compositions oldies du groupe. D'une durée approximative d'une heure, il comporte quatre morceaux épiques dépassant les dix minutes, parmi lesquels deux perles, Old Shoes et Limestone Rock. Véritables délices, les instrumentaux Separate et Old Forest signés Mulder, naviguent sur les mêmes eaux champêtres qu'un certain Anthony Phillips. 

Contrairement à un Landmarq qui a poursuivi son évolution vers un néo-progressif de qualité suite à l'arrivée de Tracy Hitchings, Flamborough Head a opté pour une toute autre direction musicale plus aventureuse. Ce choix n'est toutefois pas une rupture avec son passé. La pochette du disque est à nouveau signée Theo Spay comme celles des deux précédents opus, ce qui donne indéniablement une unité à l'ensemble de l'œuvre de nos Néerlandais. 

Flamborough Head  Unspoken Whisper
Flamborough Head -
Unspoken Whisper (1998)

Flamborough Head  Defining The Legacy
Flamborough Head -
Defining The Legacy (2000)

Musiciens


Margriet Boomsma : chant, flûtes
Eddie Mulder : guitares, chœurs
Edo Spanninga : claviers
Marcel Derix : basse
Koen Roozen : batterie, percussions

Titres


01. One For The Crow
02. Old Shoes
03. Separate
04. Daydreams
05. Nightlife
06. Old Forest
07. Limestone Rock
08. New Shoes

mercredi 25 mai 2016

Wetton-Downes - Icon 3 (2009)

John Wetton Geoffrey Downes Icon 3
Wetton-Downes - Icon 3 (2009)
Icon 3 est la suite logique logique d'Icon et d'Icon II Rubicon. Contrairement à ce dernier où l'idée de guerre était très présente (The Die Is Cast ou Rubicon en sont des exemples), le nouvel album de Wetton et Downes exalte cette fois-ci la paix. Une colombe ornant l'artwork à divers endroits la symbolise, et elle est louée dans la dernière chanson du disque, le fringuant Peace In Our Time.

John Wetton avouera, dans les notes du livret, qu'il avait cette mélodie en tête depuis des répétitions faites avec Bill Bruford et Rick Wakeman en 1976. A ce propos, il fait remonter les origines de Don't Go Out Tonight aux années 80 et celles du tout aussi rock Sex, Power And Money au début des années 90. Les autres compositions sont ,elles, le fruit de sa collaboration actuelle avec son vieil ami Geoffrey Downes. 

Comme pour les deux premiers opus, les références à Asia ne manquent pas. Mais d'autres sources d'inspiration se laissent sentir. Celle à Queen est flagrante sur Destiny où les clins d’œil à Bohemian Rhapsody sont légions. On jurerait entendre Freddy Mercury clamait son célèbre "Mama just killed a man" transformé en "Mama , I was just a kid". Il faut dire que si la voix de Wetton n’atteint pas celle de feu Freddy Mercury, elle possède une puissance toute aussi rare.

Le duo Wetton-Downes ne se conçoit pas comme un simple ersatz d'Asia. Il cherche d'ailleurs à s'en démarquer en employant des instruments originaux. Hugh McDowell, présent sur les trois disques, occupe un espace important avec son violoncelle. Il n'est pas un simple instrument d'accompagnement, mais se trouve souvent au cœur même des compositions. Sur le premier volet, la flûte était également à l'honneur avec Ian McDonald de King Crimson. Ensuite, sur Icon II Rubicon, ce fut le violon. Ici, c'est la harpe jouée par le Suisse Andreas Vollenweider. Elle officie sur l'instrumental Anna's Kiss ainsi que sur Raven, délicate ballade chantée en duo avec grâce par la délicieuse Anne-Marie Helder de Panic Room (mais aussi de Mostly Autumn et anciennement de Karnataka). 

Anne-Marie est la plus belle surprise de ce Icon 3. Elle succède ainsi à Annie Haslam et à Anneke van Giersbergen au sein de la team Wetton-Downes. Un changement de personnel s'est aussi effectué. Ainsi, John Mitchell et Steve Christey ne sont plus de la partie. Dave Kilminster et son pote, Pete Riley, les remplacent respectivement à la guitare et à la batterie. Tout aussi bon que Mitchell (il joue les parties de David Gilmour sur les tournées de Roger Waters), Kilminster se fait néanmoins plus discret. Mais quand il se lâche, ça envoie !

Ainsi s'achève la trilogie Icon imaginée par nos deux compères cinq ans plus tôt. Bien que prochainement sexagénaires, ils sont bien loin de raccrocher pour profiter pleinement de leur retraite. Certes, leur créativité n'est plus celle de leurs jeunes années, mais il est évident qu'ils ont acquis un savoir-faire à faire pâlir la nouvelle génération. Maîtres absolus de leurs instruments, de belles années vont encore s'offrir à eux, ensemble ou séparément. 

Musiciens


John Wetton : chant, basse
Geoffrey Downes : claviers, vocoder

Dave Kilminster : guitares
Pete Riley : batterie
Hugh McDowell : violoncelle
Andreas Vollenweider : harpe
Anne-Marie Helder : chant

Titres


01. Twice The Man I Was
02. Destiny
03. Green Lights And Blue Skies
04. Raven
05. My Life Is In Your Hands
06. Sex, Power And Money
07. Anna's Kiss
08. Under The Sky
09. Don't Go Out Tonight
10. Never Thought I's See You Again
11. Peace In Our Time

dimanche 22 mai 2016

Wetton-Downes - Icon II Rubicon (2006)

John Wetton Geoffrey Downes Icon II Rubicon
Wetton-Downes - Icon II Rubicon
(2006)
Après un premier album en demi-teinte, John Wetton et Geoffrey Downes sont de retour avec le bien meilleur Icon II Rubicon

Peu de modifications concernant les musiciens les accompagnant. John Mitchell continue à occuper le poste de guitariste avec brio, tout comme le batteur Steve Christey et le violoncelliste Hugh McDowell. D'ailleurs, la mise en avant de son instrument donne une touche mélancolique supplémentaire aux compositions du duo. 

Côté nouveautés, il faut noter la participation de Katie Jacoby, jeune violoniste alors âgée de quinze ans. Anneke van Giersbergen, encore membre de The Gathering, a la lourde tâche de succéder à Annie Haslam. Elle chante sur deux titres. To Catch A Thief est un magnifique duo avec John Wetton. Le contraste entre leurs deux voix est saisissant. Celle d'Anneke, si fragile et aérienne, semble sans cesse se briser avec fracas sur le chant puissant de John, telle une vague sur un roc. Tears Of Joy a la particularité d'être construite sur la même ligne mélodique que Backer Street de Gerry Rafferty, hit de l'année 1978. Jouée à l'origine au saxophone par Raphael Ravenscroft (Pink Floyd, The Final Cut), Katie la reprend ingénieusement au violon. Anneke seconde un John émouvant sur cette chanson épurée à l'extrême où ne subsistent ni guitare, ni batterie.  

Il est vrai que la force de cet album est le chant de Wetton qui ne cesse de se bonifier avec le temps. Sur des titres aussi divers que The Die Is Cast, Reflections (Of My Life) ou Shannon où l'on passe d'un rock viril à une chanson folk typique des pubs anglais en passant par une ballade introspective, sa voix exceptionnelle porte chacune de ces compositions. Si elles sont plus achevées que sur l'album précédent, il y flotte toutefois comme un parfum des années 80. Les claviers symphoniques de Downes ne sont pas étrangers à cette sensation. Heureusement, ils ne sont plus aussi froids que les sons synthétiques de cette époque. Preuve que la technologie a bien progressé. 

Pour être honnête, Icon II Rubicon n'est pas un album indispensable. Il cache cependant quelques perles, dont les deux duos avec la fabuleuse Anneke. Il démontre aussi que nos deux artistes ont encore de l'inspiration et qu'ils sont capable d'offrir de grands moments musicaux. 

Musiciens


John Wetton : chant, basse, guitares
Geoffrey Downes : claviers, vocoder

John Mitchell : guitares
Steve Christey : batterie
Hugh McDowell : violoncelle
Katie Jacoby : violon
Anneke van Giersbergen : chant

Titres


01. The Die Is Cast
02. Finger On The Trigger
03. Reflections (Of My Life)
04. To Catch A Thief
05. Tears Of Joy
06. Shannon
07. The Hanging Tree
08. The Glory Of Winning
09. Whirlpool
10. Rubicon

jeudi 19 mai 2016

Wetton-Downes - Icon (2005)

John Wetton Geoffrey Downes Icon
Wetton-Downes - Icon (2005)
Fondateurs d'Asia au début des années 80, John Wetton (chant, basse) et Geoffrey Downes (claviers) se retrouvent dans les années 2000 pour un nouveau projet, Icon

Comme à l'époque de leur super groupe qui réunissait à leurs côtés les légendaires Steve Howe (Yes) et Carl Palmer (ELP), ils se sont entourés de musiciens de haute volée. A la guitare, un John Mitchell (Arena) au sommet de sa forme. Son jeu, à la fois vif et inventif, ne manque pas d'illuminer certaines compositions peu originales dont Hey Josephine à peine passable. Hugh McDowell (ELO) et Ian McDonald (King Crimson) apportent eux aussi une touche particulière grâce à leurs instruments que sont respectivement le violoncelle et la flûte. Steve Christey de Jadis s'occupe avec subtilité de la batterie. 

Le dernier invité est une invitée. Il s'agit d'Annie Haslam, véritable icône vivante à la voix d'ange. Si sa participation est plus que furtive sur l'entraînant I Stand Alone, elle est tout simplement magique sur le dernier titre, In The End. Son duo avec un John Wetton au chant chaleureux et puissant, sur un air séduisant joué au piano par Downes accompagné de Ian Mc Donald à la flûte, donne des ailes à l'auditeur. Il conclut l'album en beauté. Difficile d'imaginer que jouent ensemble quatre artistes, tous anciens membres des plus grands groupes de rock progressif : King Crimson pour Wetton et McDonald, Yes pour Downes et Renaissance pour Haslam.   

D'ailleurs, Icon est un disque marqué par la nostalgie. Celle du passé de Wetton et Downes, deux figures emblématiques qui ont marqué la musique de ces trente dernières années. Pour mémoires, outre les formations déjà citées, on retrouve Wetton au fil du temps au sein de UK, Roxy Music, Uriah Heep et même de Renaissance entre 1971 et 1972. Quant à Downes, il a fait une entrée remarquée sur la scène musicale avec The Buggles dès 1977 et leur hit Video Killed Radio Star. Nostalgie d'Asia en particulier qui leur a fait connaître la gloire en 1982 dès leur premier album. Let Me Go, premier titre d'Icon, n'est pas si éloigné de ces années-là. L'année suivante, le groupe se reformera avec ses membres originaux pour une tournée, puis un nouvel album en 2008, le médiocre Phoenix. Nostalgie aussi avec toutes ses ballades parmi lesquelles Meet Me At Midnight à l'arrière-goût du célèbre Hello de Lionel Richie, Sleep Angel ou bien Far Away inspirée par le fils de John... qui a parlé de nostalgie de l'enfance ?   

En attendant une suite prochaine qui s'annonce bien meilleure, ce disque est à ranger à la suite de l'intégrale d'Asia. Il comblera sans aucun doute une grande majorité de leurs fans.


Musiciens


John Wetton : chant, basse
Geoffrey Downes : claviers

Steve Christey : batterie
John Mitchell : guitares
Hugh McDowell : violoncelle
Ian McDonald : flûte
Annie Haslam : chant

Titres


01. Overture: Paradox - Let Me Go
02. God Walks With Us
03. I Stand Alone
04. Meet Me At Midnight
05. Hey Josephine
06. Far Away
07. Please Change Your Mind
08. Sleep Angel
09. Spread Your Wings
10. In The End