jeudi 7 avril 2016

Barbara Dickson - For The Record (2001)

Barbara Dickson For The Record
Barbara Dickson - For The Record
(2001)
For The Record de Barbara Dickson est une intéressante compilation qui retrace la carrière de cette grande dame de la chanson britannique. Parue en 2001, elle exclue les albums produits par Troy Donockley puisque le premier d'entre eux, Full Circle, est sorti en 2004.

Elle se présente sous la forme de deux disques. Le premier est un véritable best of reprenant quelques uns de ses grands standards (Easy Terms, I Know Him So Well etc.). Le second, complémentaire, est l'enregistrement d'un concert donné le 6 décembre 1996 au Brentwood Leisure Centre, dans l'Essex. Il est à noter que sa qualité sonore est bien meilleure que le double live In Concert de 2009. Si l'on peut regretter l'absence de Donockley ce soir-là, le multi-instrumentiste tout aussi talentueux Pete Zorn se trouvait déjà aux côtés de Barbara sur la scène.

Barbara Dickson est une interprète talentueuse. Elle possède ce don extraordinaire de se réapproprier chaque chanson reprise, de la modeler à son image sans lui faire perdre son âme. Son répertoire ne se limite pas au seul folk ou chansons traditionnelles. Certes, elle excelle dans les celtisants My Lagan Love, Macrimmon's Lament ou Sule Skerry. Les chansons de Dylan (The Times They Are A'Changing'), Leonard Cohen (Song Of Bernadette) ou des Beatles (A Day In A Life) semblent lui avoir été écrites sur mesures. Mais elle sait aussi surprendre. Sa reprise du grand Jacques Brel Ne Me Quitte Pas, devenue If You Go Away, est toute en émotion et sincérité, tout comme celle de Sandy Denny, Who Knows Where The Time Goes. Ambiance cabaret assurée avec le September Song de Kurt Weill réinventé. Une certaine solennité se dégage de The Wife Of A Soldier aux paroles extraites d'un texte de Bertolt Brecht. Caméléon, elle se transforme en femme fatale sur Natural Woman, rendue célèbre dans les années 70 par Carole King.  

Trente-cinq titres, trente-cinq facettes de Barbara Dickson. Comment résister ? 

Musiciens


Barbara Dickson : chant, guitare acoustique

Titres


1.01.I Will wait For You
1.02. Answer Me
1.03. All The Pretty Little Horses
1.04. The Times Are A'Changin'
1.05. Blowing In The Wind
1.06. I Know Him So Well
1.07. A Day In The Life
1.08. Farewell To Whisky
1.09. She's Leaving Home
1.10. I Think It's Going To Rain Today
1.11. Anyone Who Had A Heart
1.12. Dark End Of The Street
1.13. Tell Me It's Not True
1.14. Sule Skerry
1.15. Guess I'll Hang My Tears Out To Dry
1.16. Falling In Love Again / Love For Sale
1.17. Easy Terms
1.18. January February
1.19. If You Go Away

2.01. Caravans
2.02. September Song
2.03. Buddy Can You Spare A Dime?
2.04. It's Money That I Love
2.05. Sandman's Coming
2.06. Who Knows Where The Time Goes
2.07. Natural Woman
2.08. Song Of Bernadette
2.09. Bonny At Morn
2.10. Another Suitcase In Another Hall
2.11. The Wife Of A Soldier
2.12. My Lagan Love
2.13. Stolen Love
2.14. Macrimmon's Lament
2.15. I Heard It Through The Grapevine
2.16. The Party's Over

mercredi 6 avril 2016

Barbara Dickson - In Concert (2009)

Barbara Dickson In Concert
Barbara Dickson - In Concert (2009)
Barbara Dickson est une des plus belles voix de la scène folk britannique. Méconnue en France, elle a pourtant débutée sa carrière dans les années 60 et rencontré quelques succès considérables outre-Manche. 

Toujours présente quarante ans plus tard, elle publie en 2009 In Concert. Cet unique témoignage live des années 2000 se présente sous la forme d'un double album d'une durée approximative d'une heure trente. Le concert a été enregistré le 3 novembre 2007 à Spilsby, petite ville du Lincolnshire qui abritait autrefois une importante base de la Royal Air Force. 

Sur scène, Barbara est entourée de cinq musiciens, dont les mutli-instrumentistes Troy Donockley et Pete Zorn. Tous deux sont de vieux compagnons de route de la chanteuse. Donockley a produit ses albums Full Circle (2004) puis Time & Tide (2008). Il jongle ce soir entre sa cornemuse, ses flûtes irlandaises, ses guitares (acoustique et électrique) et son bouzouki. Zorn partage avec ce dernier la guitare et la flûte, il s'occupe aussi des saxophones et de la mandoline. C'est d'ailleurs un plaisir de constater combien se marient à la perfection cornemuse et saxophone. Nick Holland qui a longuement suivi Maddy Prior, autre grande dame de la musique folk britannique, est aux claviers. Brad Lang, présent sur Time & Tide et le dernier album solo de Troy The Madness Of Crowds (2009), joue de la basse et de la contrebasse. Enfin, Russell Field, musicien occasionnel de Midge Ure, a en charge la batterie et les percussions. 

La vingtaine de titres interprétés lors de cette représentation offre un large éventail du riche répertoire de la chanteuse. 

Bien évidemment, les chansons de ses albums réalisés avec Troy sont mises en avant. Deux sont extraites de Time & Tide encore à paraître lors du concert : The Lowlands Of Holland, troublant avec son introduction au bouzouki, et le classique The Water Is Wide (O Waly Waly) dans une de ses plus belles versions. De Full Circle, on retrouve l'enchaînement Westron Wynd / Corpus Christi Carol, The Sky Above The Roof et Eriskay Love Song qui clôture le set. 

Barbara reprend également ses grands classiques remis au goût du jour parmi lesquels Caravans, Another Suitcase In Another Hall, Easy Terms et I Know Him So Well, numéro 1 des charts britanniques en 1985 avec 900 000 exemplaires vendus. 

Il est également agréable de l'entendre reprendre des morceaux traditionnels tels que In The Bleak Midwinter en ouverture (titre aussi présent sur l'album A Midwinter's Night Dream de Loreena McKennitt), ou le très sombre The Great Silkie Of Sule Skerry qu'avait aussi interprété avec talent Maddy Prior sur Ravenchild (1999) auquel avait participé... Troy Donockley.

Quelques vibrants hommages sont rendus à ses idoles. Don't Think Twice, It's Alright et The Times They Are A-changin' sont signés Bob Dylan, The Right Moment, Gerry Rafferty et Millworker, James Taylor. Cette magnifique chanson, auparavant reprise par Bruce Springsteen, Emmylou Harris ou encore Pearl Jam, narre l'histoire à la première personne d'une pauvre ouvrière de l'industrie textile du XIXe siècle, mariée à un ivrogne puis devenue veuve avec trois enfants à nourrir. Elle raconte sa misérable vie, s'interroge sur son avenir incertain et pleure sa jeunesse (en)volée si tôt. 

Malgré une qualité sonore peu satisfaisante, In Concert se laisse écouter d'une traite. L'univers de Barbara Dickson vaut vraiment le détour à qui aime les chansons folks chantées par une voix à la fois profonde, expressive et chaleureuse. 

Musiciens


Barbara Dickson : chant, guitare acoustique

Troy Donockley : guitares, bouzouki, uilleann pipes, whisltes, chant
Pete Zorn : guitare, mandoline, saxophones, flûte, chant
Nick Holland : claviers, chant
Brad Lang : basse, contrebasse, chant
Russell Field : batterie, percussions

Titres


1.01. In The Bleak Midwinter / Here Comes The Sun
1.02. Don't Think Twice, It's Alright
1.03. The Lowlands Of Holland
1.04. Donal Og
1.05. Another Suitcase In Another Hall
1.06. The Sky Above The Roof
1.07. Millworker
1.08. Move Hurts
1.09. The Great Silkie Of Sule Skerry
1.10. The Water Is Wide (O Waly Waly)

2.01. The Right Moment
2.02. Caravans
2.03. Fine Flowers In The Valley
2.04. The Times They Are A-changin'
2.05. Westron Wynd / Corpus Christi Carol
2.06. Easy Terms
2.07. The Witch Of The Westmerlands
2.08. I Know Him So Well
2.09. Eriskay Love Song

dimanche 3 avril 2016

Troy Donockley - The Madness Of Crowds (2009)

Troy Donockley The Madness Of Crowds
Troy Donockley - The Madness
Of Crowds (2009)
The Madness Of Crowds est le troisième album solo de Troy Donockley, ex-Iona. Il conclut avec brio la trilogie commencées par The Unseen Stream en 1998, puis poursuivie avec The Pursuit Of Illusion en 2003.

Toutes les compositions sont signées de Troy qui, comme à l'accoutumée, joue d'une multitude d'instruments : uilleann pipes, whistles, guitares, bouzouki, mandoline et claviers. Il participe même aux vocaux. 

Contrairement à ses précédentes œuvres, la diversité des voix s'est considérablement enrichie. Joanne Hogg est à nouveau présente. Dès le morceau d'ouverture, elle s'impose avec grâce et majesté en interprétant le célèbre Benedictus de Charles Gounod. The Madness Of Crowds, pièce musicale majeure baignée de religiosité, s'interroge sur la montée des intégrismes religieux passéistes en contradiction avec la naissance d'un monde nouveau dans lequel les anciennes idoles sont remplacées par des technologies futuristes. 

Son amie de longue date Barbara Dickson dont il a produit les derniers albums, est également de la partie. Elle pose en partie sa voix si caractéristique sur l'ambitieux Now, Voyager basé sur le poème épique Song Of Myself de l'Américain Walt Whitman. Ce poème, extrait du recueil Feuilles d'herbe, est une source d'inspiration inépuisable. The Unseen Stream, titre de son premier album, provenait déjà de ce texte. Par la suite, Tuomas Holopainen qui en lit ici une strophe, se l’appropriera à son tour pour composer la chanson Song Of Myself que l'on retrouvera sur le monument musical Imaginaerum de son groupe Nightwish. Album sur lequel participera un certain... Troy Donockley. 

Dernière voix féminine invitée, mais non des moindres, Heather Findlay. Comme Troy, elle a choisit de donner un nouvelle orientation à sa carrière en quittant son ancien groupe Mostly Autumn. Elle illumine par sa présence le dernier titre, End Of Faith, sur lequel elle semble partir lentement à la dérive en compagnie de son fidèle acolyte.

Côté voix masculine, Troy a fait appel à son vieux complice Nick Holland qui a longuement collaboré avec lui sur les albums de Maddy Prior. Ne pouvant pas jouer de tous les instruments, il s'est également entouré d'excellents musiciens. Frank van Essen de Iona assure avec le talent qu'on lui connaît la batterie, quelques percussions, le violon et l'alto. La violoncelliste Rosie Biss de l'Opéra national gallois est carrément bouleversante sur Exiled, véritable pièce classique mélancolique. Brad Lang, rencontré lors des sessions d'enregistrement de Time & Tide de Barbara Dickson, est à la contrebasse et basse fretless. Enfin, un quintette harpe, hautbois, clarinette, flûte et basson est venu soutenir l'ensemble. 

Un album de Troy Donockley est toujours une expérience musicale unique sans équivalence ailleurs. Celui-ci en particulier car il use de sons plus symphoniques, inédits jusqu'alors dans l'œuvre de l'artiste. Il termine également l'odyssée débutée avec The Unseen Stream. Le celtisant Reeds est une suite conclusive de l'épique The Yearl du premier album. Ces deux morceaux évoquent, chacun à leur manière, ce lieu sauvage où le jeune Troy enfant se baignait, bravant les dangers potentiels et les interdits. 

Toutefois, The Madness Of Crowds doit être perçu avant tout comme un album de transition dans la carrière de l'artiste. Il est le signe de son éloignement de la galaxie Iona dans laquelle il avait une place confortable, et de son rapprochement vers la galaxie Nightwish à l'avenir plus incertain, mais porteur d'une nouvelle espérance. 

Musiciens


Troy Donockley : uilleann pipes, whistles, guitares, bouzouki, mandoline, claviers, chant

Joanne Hogg : chant
Barbara Dickson : chant
Heather Findlay : chant
Nick Holland ; chant
Frank van Essen : batterie, percussions, violon, alto
Brad Lang : contrebasse, basse
Rosie Biss : violoncelle

Lucy Muir : harpe
Daniel Gregg : hautbois
Parter Carter : clarinette
Vita Dowd : flûte
Martin Vanderhoff : clarinette

Tuomas Holopainen : lecture

Titres


01. The Madness Of Crowds
02. Reeds
03. Exiled
04. Now, Voyager
05. The Procession
06. Orkahaugr
07. End Of Faith

vendredi 1 avril 2016

Yvonne Lyon - Ashes & Gold (2009)

Yvonne Lyon Ashes & Gold
Yvonne Lyon - Ashes & Gold
(2009)
Deux ans après A Thousand Questions Why, la chanteuse écossaise Yvonne Lyon revient en 2009 avec un nouvel album tout aussi passionnant, Ashes & Gold.

Grâce à lui, elles s'inscrit dans la droite lignée de la chanteuse américaine de musique folk Joan Baez. Leur point commun ? Le Cambodge. En 1980, la militante aux multiples causes humanitaires découvre, avec le reste du monde, l'horreur des crimes des Khmers rouges arrivés au pouvoir en 1975 et délogés par les Nord-Vietnamiens en 1979. Durant cette période, entre 1/4 et 1/3 de la population cambodgienne a été exterminée de manière atroce, soit approximativement 1,7 millions de morts. Cette prise de conscience donnera lieu à la chanson Cambodia, ultime SOS.

Il faut attendre la fin des années 2000 pour qu'un certain nombre de hauts dignitaires Khmers rouges soient enfin jugés pour leurs crimes contre l'Humanité. Yvonne Lyon prend ainsi le relais de Joan Baez en dédiant deux de ses chansons à ce pays meurtri, victime d'un régime communiste criminel, qui, avec l'ouverture de ces procès, se trouve à un tournant de son histoire.

Feel The Light, premier titre d'Ashes & Gold, est un hommage au peuple cambodgien dans son ensemble. Cette douce chanson folk réussit à délivrer un message optimiste avec l'espoir de lendemains meilleurs malgré la persistance d'une certaine tristesse ambiante.  

La seconde s'intitule The Reckoning. Elle est plus particulièrement dédiée aux victimes de la prison secrète de Tuol Sleng, désormais connue sous le sinistre nom de S-21. Avec sa voix fragile, porteuse d'une très grande émotion, la chanteuse est simplement accompagnée d'un piano et d'un violoncelle. Cet endroit maudit, aujourd'hui transformé en musée, était dirigée par le bourreau Douch. Les opposants au régime y étaient envoyés, ou, plus exactement, les soi-disant "ennemis de l'intérieur" puisque, parmi les victimes, se trouvaient des nouveaux-nés, des enfants et des vieillards. Sur les 16 000 ou 20 000 prisonniers dénombrés, seuls environ 200 auraient survécus. Un véritable carnage. 

Peu nombreuses sont les chansons ayant abordé le sujet de ces lieux d'horreur avec autant de justesse. Nuit Et Brouillard, chef d'œuvre absolu de Jean Ferrat, évoque les camps de concentration nazis. Avec Mother Russia, le groupe Renaissance a exploré la froideur du Goulag soviétique suite à la parution d'Une journée d'Ivan Denissovitch d'Alexandre Soljenitsyne au début des années 70. The Reckoning s'inscrit donc dans cette continuité, dans cette lutte contre l'oubli, indispensable travail de Mémoire.   

Musiciens


Yvonne Lyon : chant, guitare acoustique, piano

Graeme Duffin : guitare, programmation, chœurs
Sandy Jones : programmation, basse, guitares
Davis Lyon : claviers, accordéon, guitare
Ali Whitty : chœurs
Gareth Davies-Jones : chœurs, mandoloncelle
Jamie Wilson : chœurs
Alyn Cosker : batterie
Kev McGuire : contrebasse
Alastair savage : violon
Pete Harvey : violoncelle
Craig Dunsmmore : trompette, trombone, tuba

Titres


01. Feel The Light
02. Lonely Road
03. All Is Not Lost
04. Hollow Sound
05. The Coffe Song
06. Someday
07. Tiny Things
08. The Reckoning
09. Undone
10. I Am Loved

lundi 28 mars 2016

Fairclough & Youell - Momentarily (2009)

Peter Fairclough Hayley Youell Momentarily
Fairclough & Youell - Momentarily
(2009)
Avec la mise en vacances de Iona suite au départ de Troy Donockley, Dave Bainbridge multiplie, en cette année 2009, les collaborations avec d'anciennes connaissances.

Il a d'abord renoué avec David Fitzgerald, cofondateur de Iona. Les deux acolytes ont élaboré ensemble Life Journey, synonyme d'un retour aux sources. Il a également coproduit l'album Cathedral Of Dreams de son vieux complices Nick Fletcher. Leur amitié remonte au temps de Plan B, premier groupe fondé par Dave au tout début des années 80. A l'époque, la batterie était tenue par un certain Peter Fairclough. C'est lui que Dave rejoint sur Momentarily, très beau disque de jazz avec quelques pointes de rock progressif.

Dave Bainbridge y joue des claviers, de la guitare et du bouzouki. Également présent, le bassiste Fred Thelonius Baker, déjà entendu aux côté du guitariste Phil Miller, du groupe culte Soft Machine ou du célèbre violoniste Nigel Kennedy, assure, tout comme Dave, quelques  parties de guitare. Hayley Youell est au chant. Sa voix suave au large registre possède une tessiture proche de celle d'Heather Findlay, voire d'Olivia Sparnenn, toutes deux égéries de Mostly Autumn. Elle est discrètement secondée sur quelques titres par Kayla Kavanagh, jeune chanteuse irlandaise.

Peter Fairclough est connu pour avoir enregistré des disques avec Keith Tippett, pianiste de jazz qui a notamment participé aux albums In The Wake Of Poseidon et Lizard de King Crimson. Dans les années 90, il a sorti Shepherd Wheel sous le nom du Peter Fairclough Group, puis Permission, deux ans plus tard, en 1997, sous son seul nom. Il apparaît dans la galaxie Iona en 2003 lorsque Dave lui demande gracieusement un titre pour la compilation Songs For Luca. Ce disque était destiné à récolter des fonds permettant ainsi à son fils autiste d'intégrer un établissement spécialisé. L'année suivante, il s'occupe des percussions sur le premier album solo de son vieil ami, Veil Of Gossamer

Composé par le duo Fairclough/Youell, Momentarily est un album agréable à écouter, très calme dans son ensemble avec, toutefois, quelques accélérations bienvenues. Tous les instruments sont mis à l'honneur. Le piano omniprésent se fend de jolis soli comme sur le morceau d'ouverture Quicker Than Sound, long de près de dix minutes, ou sur le tout aussi intéressant One Beat Strair. La guitare électrique, bien plus rare, illumine un Trippin' aux réminiscences "james bondiennes". Élément central des compositions, la basse de Baker, au jeu évoquant Jon Camp de Renaissance, est splendide. Elle réussit à occuper de manière ingénieuse tout l'espace sur Ev'ry Day. Hayley Youell est elle aussi parfaite dans ce registre. Sa montée en puissance sur le titre final Little Steps est tout simplement bluffante. Enfin, s'il ne fallait retenir qu'un morceau sur lequel Fairclough excelle, ce serait sans hésiter 20:39. Il livre ici une prestation toute démonstrative de son immense savoir-faire aux baguettes.

Momentarily est le genre d'album qui se laisse découvrir au fil des écoutes. Certes, cela demande du temps, mais l'auditeur s'en trouvera récompensé à coup sûr. 

Musiciens


Hayley Youell : chant, claviers
Peter Fairclough : batterie, percussions, chœurs
Fred Thelonius Baker : basse, guitare
Dave Bainbridge : claviers, guitares, boouzouki
Kayla Kavanagh : chœurs, claviers

Titres


01. Quicker Than Sand
02. Over Load
03. Those Birds
04. Trippin'
05. One Beat Stair
06. Ev'ry Day
07. Cryptic
08. Don't
09. Shed
10. After Dark
11. 20:39
12. Little Steps

samedi 26 mars 2016

Nick Fletcher - Cathedral Of Dreams (2009)

Nick Fletcher Cathedral Of Dreams
Nick Fletcher - Cathedral Of Dreams 
(2009)
Cathedral Of Dreams est un album du guitariste classique Nick Fletcher. Sorti en 2009, il est publié sur Open Sky, label de Dave Bainbridge, l'âme de Iona.

Les deux musiciens se connaissent depuis le début des années 80. Lorsque Bainbridge fonda son premier groupe, Plan B, il recruta Fletcher sur les conseils du batteur Peter Fairclough. Né en 1960, à Sheffield, Nick a apprit à jouer de la guitare dès l'âge de douze ans. Ses idoles étaient Steve Hackett (Genesis), Steve Howe (Yes) et Jan Akkerman (Focus). Plan B puisait ses influences dans le rock progressif des seventies, Yes en particulier. Après quelques années, le groupe se sépara et Bainbridge mis sur pied Staircase, nouvelle formation plutôt orientée jazz-rock-funk. Il fit de nouveau appel à Nick pour tenir la guitare.

Lorsque Dave Bainbridge et David Fitzgerald créèrent Iona à la fin des années 80, leurs chemins se séparèrent par la suite, sans trop s'éloigner pour autant. Dans la seconde moitié des années 90, Nick fut inviter à participer au projet à la fois musical et spirituel des Celtic Expressions Of Worship aux côté de musiciens issus de la galaxie Iona comme Fitzgerald, Troy Donockley, Tim Harries ou Terl Bryant. Six albums verront le jour ; ils bénéficieront de quelques apparitions remarquées de Joanne Hogg (vol. 3 et vol. 5) ou Mike Haughton (vol. 4), autres membres de Iona. Il retrouva par la suite Joanne sur son disque collaboratif New Irish Hymns sorti en 2001.

2007 est l'année des retrouvailles. Le label Kingsway propose aux deux amis d’enregistrer un hommage aux compositeurs Stuart Townend et Keith Getty. Cela donnera l'excellent The Breaking Of The Dawn avec Yvonne Lyon au chant, véritable révélation. Puis, Dave invita Nick à participer à la compilation Songs For Luca 2 destinée à venir en aide à son fils autiste. L'entente fut si bonne entre eux que, en retour, Nick demanda à Dave de réaliser son prochain album solo, Cathedral Of Dreams

Ils décidèrent de l'enregistrer dans l'église St Luke du petit village de Holton le Moor, perdu au milieu du Lincolnshire. Ce choix s'explique par l'impressionnante qualité acoustique du lieu. Effectivement, le son rendu de l'album est tellement excellent que Nick donne l'impression de jouer dans la même pièce que l'auditeur. 

Le disque se divise en deux parties. La première comprend un récital de onze titres composés et improvisés par Nick avec sa seule guitare classique. Le dépaysement est assuré. Le virtuose nous transporte en quelques notes de l'ère baroque aux saveurs sud-américaines, de l'Europe de l'Est aux îles Hébrides dans l'ouest de l'Ecosse. La seconde partie, intitulée Iberian Fantasy For Guitar And Orchestra, se divise en quatre mouvements. Cette longue pièce d'une durée de 24 minutes voit la guitare accompagnée des claviers de Bainbridge diffusant une légère ambiance orchestrale, d'une flûte jouée par Andrea Alonso, et de quelques percussions disséminées de-ci, de-là assurées par Gabriel Alonso.

Cathedral Of Dreams mérite le détour. Cet album est vivement recommandé aux aficionados de Steve Hackett, Anthony Phillips, Mike Oldfield, Steve Howe, ou encore Gordon Giltrap.

Musiciens


Nick Fletcher : guitare classique

Dave Bainbridge : claviers
Andrea Alonso : flûte
Gabriel Alonso : percussions

Titres


01. Brasilia
02. Song Of The Orphan
03. Dark Waters
04. Evensong
05. Cornucopia
06. Veil Of Tears
07. A Higher Path (Fantasia No. 2)
08. Sirocco
09. Cathedral Of Dreams
10. Visage
11. Evesham Vale

Iberian Fantasy For Guitar And Orchestra
12. Duende
13. Mysterioso
14. Recuerdos
15. Appasionata  

jeudi 24 mars 2016

Dave Bainbridge and David Fitzgerald - Life Journey (2009)

Dave Bainbridge David Fitzgerald Life Journey
Dave Bainbridge and
David Fitzgerald - Life Journey (2009)
Cela faisait dix longues années que les deux fondateurs de Iona, Dave Bainbridge et David Fitzgerald, n'avaient plus associé leurs noms sur un même album. Depuis The Eye Of The Eagle en 1998 pour être précis. 

Durant ce laps de temps, Bainbridge a poursuivi l'aventure Iona avec deux albums remarquables (Open Sky puis The Circling Hour), a sorti une œuvre en solo (Veil Of Gossamer) et a publié le résultat de sa fructueuse collaboration avec Troy Donockley, le maître incontesté des uilleann pipes (From Silence, When Worlds Collide). 

De son côté, Fitzgerald ne s'est pas éloigné de la galaxie Iona. On le retrouve sur les six volets de la série des Celtic Expressions Of Worship en compagnie de membres et d'ex-membres de son ancien groupe comme le batteur Terl Bryant, le bassiste Tim Harries ou Troy Donockley. Il a également poursuivi une carrière solo. Après Columcille en 1995, héritier direct des premiers Iona, il a sorti Lux Aeterna, un album magnifique sur lequel on peut entendre la voix angélique de Joanne Hogg, puis God Is Love avec Nick Beggs et Terl Bryant, et, enfin, Breath Of Heaven, toujours accompagné de Terl, mais également de Tim Harries et Frank van Essen.  

Sa rencontre déterminante avec une certaine Mary Fleeson va l'encourage à reprendre contact avec son vieux complice Dave Bainbridge pour lui proposer de travailler à nouveau ensemble sur un projet inédit.

En 2004, Mary Fleeson publie un recueil de poèmes et d'illustrations intitulé Life Journey. Cet ouvrage s'inspire directement de l'œuvre de Iona ainsi que de la petite île de Lindisfarne sur laquelle elle vit avec une centaine d'autres habitants. Curieusement, ce bout de terre a déjà inspiré le groupe de Bainbridge par le passé puisqu'une des chansons de leur album Journey Into The Morn porte son nom. D'un point de vue historique, les deux îles, celles de Iona et Lindisfarne, sont également liées. En effet, le monastère de la seconde a été bâti au VIIe siècle par des moines en provenance de la première. 

C'est donc en 2009 que les deux amis sortent un album portant le même nom que le livre de Mary Fleeson, Life Journey. La musique en est librement inspirée, elle se veut atmosphérique à vocation spirituelle. Bainbridge s'occupe de la partie claviers, guitares (acoustique, électrique), mandoline, bouzouki et percussions. Fitzgerald offre, lui, toute une palette de saxophones (alto, soprano, tenor) et de flûtes (irlandaise, indienne, chinoise). Frank van Essen, autre pilier de Iona, est venu en renfort à la batterie sur le flamboyant Heart - A Call To Confidence, marqué par un splendide solo de guitare tout en émotion, et au violon sur l'épique final de neuf minutes, Life Journey - A Call To Togetherness.     

Malgré quelques petites longueurs, Life Journey est un disque très agréable à écouter. Le plaisir d'entendre nos deux musiciens ensemble est un véritable bonheur. Ainsi, une nouvelle planète dans la galaxie Iona qui ne cesse de s'étendre est née. A vous de la découvrir.  

Musiciens


Dave Bainbridge : claviers, guitares, bouzouki, mandoline, percussions
David Fitzgerald : saxophones, flûtes

Frank van Essen : violon, batterie

Titres


01. The Unknown Destination - A Call To Journey
02. Follow Him - A Call To Follow
03. Light Eternal - A Call To Believe
04. Your Breath - A Call To Travel
05. Magnificat - A Call To Humility
06. As The Touch - A Call To Vulnerability
07. Show Me - A Call To Obey
08. ACTS - A Call To Pray
09. Star - A Call To Trust
10. Tree - A Call To Reconciliation
11. Graceful Trinity - A Call To Wholeness
12. Heart - A Call To Confidence
13. Life Journey - A Call To Togetherness

mercredi 23 mars 2016

Amarok - Canciones De Los Mundos Perdidos (1995)

Amarok Canciones De Los Mundos Perdidos
Amarok - Canciones
De Los Mundos Perdidos (1995)
Après un Els Nostres Petits Amics des plus prometteurs, Canciones De Los Mundos Perdidos est sans aucun doute le disque d'Amarok le plus influencé par la musique celtique. 

Initialement paru en 1995, il bénéficiera en 2008 d'une réédition comprenant quatre documents d'archives supplémentaires. Insatisfait du résultat initial, Robert Santamaría en a profité pour réaliser quelques rajouts et modifications avec les musiciens du groupe de 2008. 

Rétrospectivement, Canciones De Los Mundos Perdidos peut être perçu comme un album d'hommages, que ce soit à la nature, aux mondes merveilleux et à leurs concepteurs, ou à la reine du prog, Annie Haslam.

Dès le morceau d'ouverture, Prólogo, avec les folles envolées lyriques de Lídia Cerón, s'annonce comme un hommage marqué au fameux Prologue de Renaissance. En 1972, ce titre ouvrait l'album du même nom de ce groupe devenu mythique. C'était son premier avec Annie Haslam au chant principal. Tant de maîtrise vocale avait alors impressionné le public de l'époque à la recherche de nouveaux horizons musicaux auxquels répondait le courant progressif. 

En fidèle héritier de ses années magiques, Amarok propose avec Canciones De Los Mundos Perdidos une invitation à un Ailleurs, terre mystérieuse imaginée par une myriade d'écrivains parmi lesquels J.R.R. Tolkien et Robert Holdstock. Déjà, le titre même de l'album s'inspire d'une œuvre du célèbre père de Bilbo, Gandalf et Gollum. Un hommage plus appuyé lui est rendu avec l'hymne elfique Homenaje A J.R.R. Tolkien. El Viejo Lugar Prohibio est une fresque directement inspirée des livres de Robert Holdstock, un des pères de la fantasy mythique. Ici, rites païens et rythmes primitifs célèbrent une nature idéalisée à l'état pur. 

Cette nature sanctifiée, nous la retrouvons notamment dans El Vuelo Del Pelicano. Ce morceau, enveloppé d'une discrète guitare oldfieldienne, dépeint l'envol des pélicans au-dessus de la baie de Mochina au sud du Venezuela. A la même époque, une autre baie, située dans le nord de l'Irlande, avait inspiré Iona, cousins éloignés d'Amarok. Il s'agissait de Murlough Bay qui a donné son nom à une de leurs chansons de l'album Beyond These Shores. Située bien plus au nord, l'île Spitzberg regroupe quelques 3000 habitants. Els Darrers Caçadors narre la dure vie des chasseurs de renards dans cette terre plutôt inhospitalière. 

Canciones De Los Mundos Perdidos marque la fin d'une époque pour Amarok. Robert et Lídia vont être amenés à se séparer de certains musiciens. D'autres vont arriver et engager le groupe dans une nouvelle orientation musicale encore plus ouverte sur le monde.

Amarok Canciones De Los Mundos Perdidos
Amarok - Canciones
De Los Mundos Perdidos (2008)

Musiciens


1995
Lídia Cerón : chant
Robert Santamaría : claviers, guitare, glockenspiel
Asy Guerrero : guitare classique
Manel Sesé : percussions
Joan Morera : violon
Kerstin Kokocinski : hautbois
Alfredo Arcus : batterie

1992-1995 (Archives)
Lídia Cerón : chant
Robert Santamaría : claviers, guitare, glockenspiel, basse chœurs
Kartar : tabla
Juan Muñoz : chœurs
Eulàlia Hernández : chœurs
Núria Bosch : chœurs

2008
Robert Santamaría : claviers, guitare, percussions
Manel Mayol : flûtes
Mireia Sisquella : saxophone
Marta Segura : chœurs
Pablo Tato : guitare électrique
Victor Estrada : basse, thérémine

Titres


01. Prólogo
02. Canto Celta

Mochima
03. El Vuelo Del Pelican
04. Cuevas Submarinas
05. Islas

06. Els Darrers Caçadors
07. Naufrags
08. Danza Y Lamento
09. Bolero
10. Homeanje A J.R.R. Tolkien
11. El Viejo Lugar Prohibido

Archivos
12. Esquí De Fondo
13. Los Bosques De Irati
14. El Ciclo Del Tiempo
15. Sólto Faltas Tú

samedi 19 mars 2016

Amarok - Els Nostres Petits Amics (1994)

Amarok Els Nostres Petits Amics
Amarok - Els Nostres Petits Amics
(1994)
Amarok signifie "loup" en langue inuit. Dans l'univers des musiques progressives, Amarok désigne également un album de Mike Oldfield de 1990, un groupe polonais actif au début des années 2000, et, surtout, un groupe espagnol conduit par le compositeur multi-instrumentiste Robert Santamaría depuis 1989.

Santamaría n'est pas Espagnol, il est Vénézuélien de naissance. Il a découvert, dans son pays natal, le rock progressif à l'age de 13 ans à travers les albums de Yes, Pink Floyd, Jethro Tull et Emerson, Lake & Palmer. Ses modèles étaient alors Rick Wakeman et Keith Emerson. En 1978, il achète son premier synthétiseur, puis fonde l'année suivante son premier groupe, Parthenon, avec le batteur Juan Carlos Ballesta.  

Il poursuit en parallèle des études en paléontologie. A la fin des années 80, il s'installe en Espagne, plus exactement en Catalogne. Durant cette période, il découvre Enya, véritable révélation. Il en est désormais certain, son prochain groupe comprendra une femme au chant principal ou ne sera pas. Miracle ! En 1989, il rencontre Lídia Cerón, jeune chanteuse soprano. C'est un coup de foudre immédiat qui donne naissance à Amarok. 

Robert avait ce nom en tête depuis qu'il avait vu le film Never Cry Wolf (Un Homme Parmi Les Loups) en 1983. Tournée en Arctique, cette fable écologique explore la culture inuit ainsi que son rapport à la nature, dont sa relation avec les loups et autres animaux sauvages. 

Ce n'est qu'en 1994 qu'Amarok sort en autoproduction son premier album, Els Notres Petits Amics (Nos Petits Amis). Ce titre, inspiré d'une chanson de l'ex-Genesis Anthony Phillips, correspond à merveille à l'environnement dans lequel évolue le couple. La pochette, réalisée par un ami, illustre leur maison située au cœur de la campagne catalane. C'est ici qu'ils ont construit leur propre studio d'enregistrement fonctionnant uniquement à l'énergie solaire.

Lídia chante (en catalan) sur six des onze titres, les autres étant des instrumentaux. Robert joue des claviers et d'une multitude de percussions comme du glockenspiel, du marimba ou du bongo. Ils sont accompagnés de Manuel Sesé aux autres percussions, Alfredo Arcusa à la batterie, Joan Morera au violon, Asy Guerrero à la guitare classique et Kerstin Kokocinski au hautbois. 

De manière générale, la musique est aérienne, bucolique, voire légèrement naïve. D'ailleurs, Robert aura souvent l'occasion de constater que le disque a tendance à être classé au rayon "Enfants" chez les disquaires. La nature est au centre de cette œuvre. Somiedo, longue pièce intrumentale conduite par un piano poétique, célèbre le loup des Asturies. Toucans du Venezuela (Tucans Per Tot), marmottes (La Vall De Les Marmotes), caméléon (Camaleó I Prisma) et autres petits amis à plumes au chant joyeux font des apparition de-ci de-là au fil du disque. 

Première pierre d'un groupe toujours en activité de nos jours, Amarok apparaît comme un cousin éloigné de Iona avec lequel il partage toute une série de points communs (chant féminin, leaders multi-instrumentistes, musique progressive teintée d'influences ancestrales et d'ailleurs, utilisation d'instruments traditionnels...).

Musiciens


Lídia Cerón : chant
Robert Santamaría : claviers, percussions
Asy Guerrero : guitare classique
Alfredo Arcusa : batterie, percussions
Manuel Sesé : percussions
Joan Morera : violon
Kerstin Kokocinski : hautbois

Titres


01. Tucans Per Tot
02. Amarok Part I
03. Okavango
04. Migracions
05. Somiedo
06. Sols Un Desig
07. La Vall De Les Marmotes
08. Al Gel Blau De La Glacera
09. Retorn
10. Camaleó I Prisma
11. Okavango Final

jeudi 17 mars 2016

Caprice - Kywitt! Kywitt! (2008)

Caprice Kywitt
Caprice - Kywitt! Kywitt! (2008)
Caprice est un groupe russe néoclassique né dans les années 90 avec comme leader et principal compositeur Anton Brejestovski. Lui-même et les musiciens qui l'entourent sont issus de l'Opéra national de Moscou. Au fil des années, le noyau dur de la formation s'est constitué autour d'Inna Brejestoskaya (chant), d'Alexei Bazhalkin (basson), d'Alexandra Korzina (violon), d'Anton Konchakov (clarinette), de Vladimir Bobovnikov (flûte) et, bien évidemment, d'Anton Brejestovski aux divers claviers. 

En 2008, Caprice sort son septième album Kywitt! Kywitt! sur le label français spécialisé dans les heavenly voices, Prikosnovénie. L'avantage avec cette formation, c'est que les albums se suivent mais ne se ressemblent pas. Après s'être aventuré dans le domaine de la vie après la mort sur leur premier album Mirror (1996), les Russes ont ensuite exploré l'univers infiniment riche de Tolkien avec la trilogie des Elvenmusic, avant de rendre un vibrant hommage aux grands poètes britanniques que sont Shakespeare, Byron ou Shelley sur Sister Simplicity (2004). Avec Kywitt! Kywitt!, ils nous font basculer dans le monde magique des Frères Grimm peuplé de fées, d'elfes, de lutins et de champignons bizarroïdes. 

Le ton général est léger, malicieux, farceur. Inna, comme possédée, interprète avec brio tous ces petits personnages facétieux. Sa voix inimitable, parfois enfantine, est à ranger dans la famille de celles des Kate Bush, Tori Amos, Björk ou autres Loreena McKennitt. D'ailleurs, la ressemblance avec cette dernière est stupéfiante sur Blacksmith, chanson traditionnelle qu'avait repris auparavant Maddy Prior durant sa tournée de 1999 et qui avait donné lieu, par la suite, à l'album en public Ballads & Candles. Elle virevolte d'une comptine à l'autre avec une aisance égale, quelque soit l'idiome employé. L'anglais domine, mais l'allemand pointe le bout de son nez sur le délicieux Kywitt! Kywitt! et sa langue natale est à l'honneur sur The Dusk Of Kimmeria, doux poème romantique de Maximilian Volochine dédié à sa Crimée. Sur le titre bonus Fae, Fae, Fae, Fae, Fae, Fae, Fae, complètement déluré, elle est même accompagnée par le duo moscovite underground Dvar.

Album hors norme, comme toutes les productions de ce groupe culte, Kywitt! Kywitt! à l'énorme mérite d'apporter un peu de gaieté, sans pour autant tomber dans la niaiserie. Enfantin, mais jamais puéril, cet album donne tout simplement le sourire et fait le plus grand bien.



 Musiciens


Inna Brejestoskaya : chant
Anton Brejestovski : claviers, percussions
Alexei Bazhalkin : basson
Alexandra Korzina : violon
Anton Konchakov : clarinette
Vladimir Bobovnikov : flûte
Alexandr Kolomiets : flûte
Konstantin Shmyrev : violoncelle
Tania Strumina : harpe
Denis Osver : hautbois
Karen Ghazarian : duduk
Misha Gorky : basse
Mikhail Venikov : guitares
Andrei Abakumov : accordéon
Igor Astashev : batterie, percussions

Reyngold Gliere String Ensemble

Daniel : chœurs
Kirill : voix
Dvar : voix

Titres


01. Dundellion Wine
02. Monday, Tuesday
03. Kywitt! Kywitt!
04. Adew Sweet Amarillis
05. Mary Morison
06. Philomel, With Melody
07. Chritmas Lullaby
08. Blacksmith
09. The Dusk Of Kimmeria
10. More
11. Peggy O
12. Fae Fae Fae Fae Fae Fae Fae (bonus)