jeudi 11 février 2016

Ayreon - Into The Electric Castle (1998)

Ayreon Into The Electric Castle
Ayreon - Into The Electric Castle
(1998)
Sorti en 1998, Into The Electric Castle est primordial dans la discographie d'Ayreon, non seulement à cause du succès rencontré. Il s'agit en fait de l'album des "premières fois" pour son mentor, le multi-instrumentiste Arjen Lucassen. 

En effet, pour la première fois, il a invité deux femmes à venir chanter : Anneke van Giersbergen et Sharon den Adel. Entre Anneke et Arjen, c'est le début d'une longue et fructueuse collaboration dont l'apothéose sera The Gentle Storm, en 2015. A cette époque, elle officiait au sein de The Gathering et bénéficiait déjà d'une certaine notoriété. Au contraire de Sharon qui venait tout juste de fonder Within Temptation avec son compagnon Robert Westerholt. Le groupe n'avait alors qu'un seul album à son compteur, Enter. En véritable précurseur, Arjen était loin de s'imaginer qu'il deviendrait une formation majeure du metal symphonique aux côtés de Nightwish et d'Epica. 

Egalement invité pour la première fois, Damian Wilson participera lui aussi, par la suite, à plusieurs projets de Lucassen, notamment Star One. Ancien chanteur de Landmarq, il est, en 1998, à la tête, pour quelques mois encore, de Threshold, groupe créé par Karl Groom.

Impressionné par ses prestation au sein de Gorefest, Arjen a demandé au batteur Ed Warby de le rejoindre sur Into The Electric Castle. Le courant est si bien passé entre les deux musiciens qu'Ed deviendra en quelque sorte son batteur attitré et participera ainsi à la quasi-totalité de ses futurs albums. 

Into The Electric Castle est avant tout un concept-album basé sur une histoire de science-fiction dans laquelle apparaît, pour la première fois, une espèce alien appelée les Forever. Elle fera son retour dix ans plus tard dans 01011001. Pour l'heure, huit personnages, tous issus de lieux et d'époques différentes, se retrouvent téléportés ensemble dans un endroit étrange où une mystérieuse voix les guide vers une aventure dont certains ne reviendront pas vivants. Il s'agit d'une Égyptienne, d'un Highlander, d'une Indienne, d'un Romain, d'un hippie, d'un chevalier de la Table ronde, d'un homme en provenance du futur et d'un barbare.

Afin d'incarner le Highlander, Arjen a tout naturellement fait appel à Fish, ancien chanteur de Marillion. 1998 est également une année propice pour notre Écossais géant puisqu'il revient avec Sunsets On Empire, album produit par le génial Steve Wilson, de loin son meilleur depuis Vigil In A Wilderness Of Mirrors. Damian interprète le chevalier, Anneke, l’Égyptienne et Sharon, l'Indienne. Edward Reekers (Kayak) joue le rôle de l'homme du futur. Celui du Romain est tenu par Edwin Balogh, chanteur de metal néerlandais. Arjen lui-même est le hippie, et le chanteur de son ancien groupe Bodine, Jay van Feggelen, le barbare. Pour la Voix, c'est le britannique Peter Daltrey qui prête la sienne.

D'un point de vue musical, Arjen puise ses influences dans les classiques du rock (Beatles), du prog (Pink Floyd) et du hard (Led Zeppelin). Contrairement à son précédent disque, Actual Fantasy, il a fait appel à de vrais musiciens en remplacement des machines. Ainsi, sont venus jouer notamment le flûtiste Thisj van Leer (Focus), les claviéristes Ton Scherpenzeel, fondateur d'un des plus importants groupes de rock progressif néerlandais Kayak, et Clive Nolan (Pendragon, Arena, Shadowland). 

En posant les véritables bases du projet Ayreon et grâce à son succès, Into The Electric Castle va véritablement lancer la carrière d'Arjen Lucassen. Plusieurs de ses titres deviendront des classiques dans son répertoire, parmi lesquels Valley Of The Queens ou Castle Hall. Ainsi, dans les années 2000, Lucassen et Ayreon deviendront une référence incontournable, aussi bien dans l'univers du progressif que dans celui du metal. Marillion, à ses début avec un certain... Fish, avait réussit pareil exploit. 

Musiciens


Arjen Lucassen : chant, guitares, mandoline, basse, claviers

Anneke van Giersbergen : chant
Sharon den Adel : chant
Fish : chant
Damian Wilson : chant
Edward Reekers : chant
Edwin Balogh : chant
Jay van Feggelen : chant
Peter Daltrey : voix
George Oosthoek : voix
Robert Westerholt : voix

Ed Warby : batterie, percussions
Robby Valentine : claviers
Clive Nolan : claviers
René Merkelbach : claviers
Ton Scherpenzeel : claviers
Roland Bakker : claviers
Thijs van Leer : flûte
Ernö Olah : violon
Taco Kooistra : violoncelle
Jack Pisters : sitar

Titres


1.01. Welcome To The New Dimension
1.02. Isis And Osiris
1.03. Amazing Flight
1.04. Time Beyond Time
1.05. The Decision Three (We're Alive)
1.06. Tunnel Of Light
1.07. Across The Rainbow Bridge

2.01. The Garden Of Emotions
2.02. Valley Of The Queens
2.03. The Castle Hall
2.04. Tower Of Hope
2.05. Cosmic Fusion
2.06. The Mirror Maze
2.07. Evil Devolution
2.08. The Two Gates
2.09. Forever Of The Stars
2.10. Another Time, Another Space

dimanche 7 février 2016

Ayreon - 01011001 (2008)

Ayreon 01011001
Ayreon - 01011001 (2008)
En une décennie, Arjen Lucassen s'est imposé en acteur majeur des scènes progressive et metal avec son projet Ayreon. Désormais, chaque nouvel album crée l’événement. Quatre ans après The Human Equation, 01011001 ne déroge pas à la règle.

Notre ami batave revient à sa première passion, la science-fiction. Il nous emmène sur la Planète Y déjà évoquée dans Into The Electric Castle, puis dans la saga Universal Migrator. D'ailleurs, le titre 01011001 correspond au code binaire de la lettre Y. La modernité et ses problématiques demeure le thème central de cette œuvre ambitieuse.

En effet, cette planète est peuplée par les Forever, une civilisation qui a atteint l'immortalité grâce à la technologie. En contrepartie, elle a perdu toute émotion, ce qui est en train de causer sa perte. Pour sa sauvegarde, elle décide de mettre en place un plan ingénieux. Ainsi, réussira-t-elle à survivre, à créer un monde meilleur... ou provoquera-t-elle le chaos ?

Pour cette superproduction, comme à l'accoutumée, Lucassen s'est entouré de grands noms de la musique actuelle, et d'autres moins connus mais tout aussi intéressants. Côté musiciens, se succèdent aux claviers Tomas Bodin (The Flower Kings), Derek Sherinian (ex-Dream Theater et Planet X, ça ne s'invente pas...) et Joost van den Broek (After Forever, Star One). Sur E=mc², Micheal Romeo (Symphony X) impose le respect avec son solo de guitare bien senti à la fin du morceau. 

Côté chanteurs, dix-sept, dont six femmes, sont venus prêter leur voix. C'est énorme ! Cependant, si certaines interventions sont anecdotiques, comme celle du génial Phideaux Xavier qui ne chante que quelques lignes sur Web Of Lies, d'autres sont heureusement bien plus conséquentes. Les parties de Bob Catley de Magnum, un habitué du genre qui a participé auparavant aux concepts Jabberwocky (1999) puis The Hound Of The Baskervilles (en 2002, en compagnie d'un certain... Arjen Lucassen), de Daniel Gildenlöw de Pain Of Salvation ou de Steve Lee qui décédera deux ans plus tard, sont particulièrement appréciées et efficaces. 

Parmi les six chanteuses, deux ont déjà collaboré dans le passé avec Ayreon. En 1998, Anneke van Giersbergen, alors membre de The Gathering, avait joué le rôle de l’Égyptienne aux côté du grand Fish, dans le désormais classique Into The Electric Castle. Elle a depuis quitté sont groupe pour en crée un nouveau, plus à son image, Agua de Annique. Leur premier album, Air, est sorti en 2007. Floor Jansen d'After Forever a participé à The Dream Sequencer en 2000, mais également au projet Star One à partir de 2002. Sa relation avec Arjen est une histoire de famille car sa sœur Irene avait tenu le rôle de Passion dans The Human Equation en 2004. Anneke et Floor sont, chacune à leur manière, extraordinaires. Présentes sur six des quinze chansons que compte l'album, leurs voix sont particulièrement mises en valeur, aussi bien en chant lead que dans les chœurs. 

Impressionné par sa voix si particulière, Arjen cherchait depuis longtemps à travailler avec Magali Luyten. Il a donc tout naturellement pensé à cette chanteuse belge, également coach vocal et professeure de chant,  pour incarner un Forever sur deux titres, Liquid Eternity et Ride The Comet. Tout comme Phideaux Xavier, Simone Simons d'Epica fait une courte apparition sur Web Of Lies qui clôt le premier disque. Curieusement, ce court morceau semble être interprété par Heather Findlay tellement les tessitures vocales des deux chanteuses sont similaires. Liselott Hegt, chanteuse, bassiste et claviériste de Dial, formation progressive néerlandaise, fait une apparition discrète sur The Truth Is In Here, titre folk chanté en lead par Arjen lui-même. Même furtivité pour Marjam Welman sur E=mc² aux sonorités bien plus métalliques. Cette jeune chanteuse vient alors juste de rejoindre Autumn, groupe de metal gothique des Pays-Bas en activité depuis 1995.

Moins surprenant que ses prédécesseurs sur le plan musical malgré son lot d'invités, 01011001 est un album maîtrisé d'un bout à l'autre par une main de maître. Il est toutefois regrettable que certains artistes n'aient pas disposé de plus d'espace pour s'exprimer. C'est là son seul défaut, un détail donc devant tant de qualités.   

Musiciens


Arjen Lucassen : chant, guitares, basse, mandoline, claviers

Anneke van Giersbergen : chant
Floor Jansen : chant
Simone Simons : chant
Liselotte Hegt : chant
Magali Luyten : chant
Marjam Welman : chant
Bob Catley : chant
Tom Englund : chant
Daniel Gildenlöw : chant
Hansi Kürsch : chant
Jorn Lande : chant
Steve Lee : chant
Jonas Renkse : chant
Ty Tabor : chant
Wudstick : chant
Phideaux Xavier : chant

Ed Warby : batterie, percussions
Lori Linstruth : guitare
Michael Romeo : guitare
Derek Sherinian : claviers
Tomas Bodin : claviers
Joost van den Broek : claviers
Ben Mathot : violons
David Faber : violoncelle
Jeroen Goossens : flûtes

Titres


1.01. Age Of Shadows
1.02. Comatose
1.03. Liquid Eternity
1.04. Connect The Dots
1.05. Beneath The Waves
1.06. Newborn Race
1.07. Ride The Comet
1.08. Web Of Lies

2.01. The Fifth Extinction
2.02. Waking Dreams
2.03. The Truth Is In There
2.04. Unnatural Selection
2.05. River Of Time
2.06. E=mc²
2.07. The Sixth Extinction

jeudi 4 février 2016

Indica - Valoissa (2008)

Indica Valoissa
Indica - Valoissa (2008)
Fondé en 2001, Indica est un groupe finlandais exclusivement féminin. Il est composé de Johanna 'Jonsu' Salomaa au chant, Sirkku Karvonen aux claviers, Jenny Mandelin à la guitare, Heini Säisä à la basse et Laura Häkkänen à la batterie. D'abord influencé par la musique gothique, les cinq musiciennes ont évolué, au fil des années, vers un metal symphonique proche de Within Temptation ou Nightwish. D'ailleurs, en 2007, elles effectuent les premières parties de leurs compatriotes lors de leur tournée en Scandinavie avec leur toute nouvelle chanteuse, Anette Olzon

Les liens avec Nightwish se renforcent par la suite lorsque Tuomas Holopainen, l'âme du groupe, accepte de produire leur quatrième album à paraître en 2008. Ce disque est lumineusement intitulé Valoissa ("Lumières" en français). Troy Donockley a été invité à jouer de la flûte irlandaise et, comme à son habitude, la magie opère. 

Sa présence est particulièrement remarquée sur trois titres. Hiljainen Maa superpose judicieusement modernité occidentale et musique ancestrale finlandaise. Askeleet est dotée d'une mélodie imparable finement ciselée. Cette chanson, d'une grande douceur, n'est pas sans rappeler Enya ou Moya Brennan. Dernière plage, Ei Enää, délicate ballade aux influences prog-folk, serait plutôt à rapprocher du travail effectuer par Anne-Marie Helder au sein de Panic Room. D'ailleurs, la voix de Jonsu s'apparente plus à celle de la chanteuse galloise qu'à celle de Tarja. Toutefois, les inconditionnels de Nightwish trouveront quelques réminiscences de leur groupe favori dans des titres percutants comme Elä ou Sanoja

Valoissa est un album audacieux qui apporte un dépaysement certain. En choisissant de chanter dans leur langue natale et d'incorporer à leur musique des portions de leur héritage culturel, les Indica ouvrent bien grand une fenêtre vers un ailleurs qui ne demande qu'à être exploré. 

Musiciens


Johanna 'Jonsu' Salomaa : chant, violon, claviers
Sirkku Karvonen : claviers, chœurs
Jenny Mandelin : guitares, chœurs
Heini Säisä : basse, chœurs
Laura Häkkänen : batterie, percussions, chœurs

Troy Donockley : low whistle

Titres


01. Elä
02. Pahinta Tänään
03. 10h Myöhässä
04. Hiljainen Maa
05. Askeleet
06. Sanoja
07. Valoissa
08. Täältä Pois
09. Pyromaani
10. Hämärää
11. Ei Enää

mercredi 3 février 2016

Tarja - The Seer (2008)

Tarja The Seer
Tarja - The Seer (2008)
Un an après My Winter Storm, Tarja sort The Seer, disque édité à 1000 copies et exclusivement réservé au marché britannique. Présenté comme un EP, il ne comporte pas moins de onze titres pour une durée totale de cinquante minutes de musique. 

Il se divise donc en trois parties avec, d'une part, un titre inédit, d'autre part, six remixes du précédent album, et, enfin, quatre morceaux live. 

La chanson The Seer est un duo surprenant avec Doro Pesch, ancienne chanteuse du groupe de heavy metal allemand Warlock. Menée par de bons gros riffs de guitares et deux voix survitaminées, elle possède tous les attributs pour devenir un classique dans le répertoire de la diva finlandaise.

Exercice souvent périlleux, les versions remixées et alternatives ne sont pas inintéressantes, bien au contraire. Boy And The Ghost (Izumix) dépouillée à l'extrême, avec une Tarja à la voix émouvante accompagnée d'un simple piano, est magnifique. Lost Northern Star a droit à deux remixes, l'un heavy, toutes guitares en avant (Tägtgren Remix), l'autre plus atmosphérique, avec cette fois-ci une basse hypnotique entraînante (Ambience Sub Low Mix). 

Les quatre morceaux live sont extraits d'un concert donné à Kuusankoski, ville située dans le sud-est de la Finlande. Damned And Divine est restituée dans son ambiance à la fois mystérieuse et inquiétante. L'interprétation fragile de You Would Have Loved This que l'on retrouve sur son album de Noël Henkäys Ikuisuudesta est pleine de magie. Il est rare d'entendre Tarja aussi émue. Cette émotion est toujours présente avec Our Great Divide. Digne des premiers Nightwish, Ciaran's Well fait la part belle à la batterie de Mike Terrana dont c'est la première apparition sur un disque de Tarja.

Au final, une seule question se pose : pourquoi avoir limité la diffusion de ce petit bijoux ? C'est un véritable non-sens commercial. 

Musiciens


Tarja : chant

Studio
Doro Pesch : chant
Earl Harvin : batterie
Doug Wimbish : basse
Alex Scholpp : guitares
Torsten Stenzel : claviers, programmation
Martin Tillman : violoncelle
Kiko Loureiro : guitare acoustique
Izumi Kawakatsu : piano

Czech Film Orchestra and Choir

Live
Mike Terrana : batterie
Doug Wimbish : basse, chant
Alex Scholpp : guitares
Toni Turunen : guitares
Maria Ilmoniemi : claviers, chant
Max Lilja : violoncelle
Markus Hohti : violoncelle

Titres


01. The Seer
02. Lost Northern Star (Tägtgren Remix)
03. The Reign (Scoremix)
04. Die Alive (Alternative Version)
05. Boy And The Ghost (Izumix)
06. Calling Grace (Full Version)
07. Most Nothern Strar (Ambience Sub Lox Mix)
08. Damned And Divine (Live)
09. You Would Have Loved This (Live)
10. Our Great Divide (Live)
11. Ciaran's Well (Live)

mardi 2 février 2016

Nightwish - The Islander (2008)

Nightwish The Islander
Nightwish - The Islander (2008)
The Islander est le cinquième single extrait de l'album Dark Passion Play de Nightwish. 

Sortie en mai 2008, cette sympathique ballade celtique, rappelant Mostly Autumn, à la particularité d'être chantée par Marco Hietala qui en a composé la musique. La nouvelle chanteuse Anette Olzon est cantonnée aux chœurs. En revanche, une place importante est accordée aux instruments de Troy Donockley que sont le bodhran, la cornemuse et la flûte irlandaise. D'ailleurs, notre talentueux musiciens apparaîtra également dans le clip, signe de sa nouvelle relation privilégiée avec la formation finlandaise. En définitive, à l'exception de quelques nappes synthétiques de Tuomas Holopainen, auteur des paroles, tous les instruments sont joués en acoustique. Évoquant un vieux gardien de phare, The Islander est une chanson qui tranche dans le bon sens avec tout ce qu'a pu réaliser Nightwish jusqu'alors. 

Deux versions sont proposées, celle pour la radio et celle de l'album, avec deux autres instrumentaux plus secondaires. Escapist, titre bonus de Dark Passion Play, n'est pas sans rappeler les fameuses Tubular Bells de Mike Oldfield. Meadows Of Heaven dispose décidément de tous les attributs pour constituer une excellente musique de film.

Les Finlandais, qui ont bon goût, ont classé ce single en tête des charts dès sa sortie. Plus au sud, en Espagne, il a atteint la cinquième position. En France, il n'est arrivé qu'à la 91ème place. Cherchez l'erreur... 

Musiciens


Marco Hietala : chant, guitare acoustique
Emppu Vuorinen : guitare acoustique
Tuomas Holopainen : claviers
Anette Olzon : chœurs
Jukka Nevalainen : percussions

Troy Donockley : bodhran, uilleann pipes, tin whistle

London Philharmonic Orchestra

Titres


01. The Islander (edit)
02. The Islander (full-lengh version)
03. Escapist (instrumental)
04. Meadows Of Heaven (orchestral version)

dimanche 31 janvier 2016

Renaissance - Dreams & Omens (2008)

Renaissance Dreams & Omens
Renaissance - Dreams & Omens (2008)
En 2008, le label Repertoire à la bonne idée de remasteriser en lui donnant un son splendide Live At Carnegie Hall de Renaissance. De leur côté, Annie Haslam et Michael Dunford profitent de cette réédition pour sortir de leurs vieux cartons un enregistrement inédit jusqu'alors, vieux de tout juste trente ans. 

Ce concert, donné en 1978 à Philadelphie et publié sous le titre Dreams & Omens, offre un contraste saisissant avec Live At The Carnegie Hall. D'une part, la qualité sonore est nettement moins bonne, elle fait penser de prime abord à celle d'un bootleg. D'autre part, le groupe n'est pas accompagné, cette fois-ci, d'un orchestre classique. Annie Haslam (chant), Michael Dunford (guitare acoustique, chant), John Tout (claviers), Jon Camp (basse, guitare acoustique, chant) et Terence Sullivan (batterie, percussions) sont donc seuls sur scène, comme c'est toujours le cas, à de rares exceptions près. En effet, cette même année, Renaissance a eu l'occasion de jouer au Royal Albert Hall de Londres avec le Royal Philharmonic Orchestra. Un grand souvenir pour eux. Ici, pas de cordes, les parties orchestrales sont interprétées aux synthétiseurs par John, voire par Annie dans certaines lignes de chant. 

Le groupe est alors au summum de sa gloire. Il vient de sortir A Song For All Seasons avec lequel il connaîtra son premier et dernier hit classé dans les charts, Northern Lights. On le retrouve ici avec l'épique de dix minutes Day Of The Dreamer du même album. Le précédent, Novella (1977), est également bien représenté avec deux titres : l'étrange histoire de celui qui transformait le métal en or, Midas Man, et Can You Hear Me d'une durée de quatorze minutes sur lequel Annie exécute avec grâce ses fameuses envolées célestes atteignant le sublime. L'inévitable Carpet Of The Sun d'Ashes Are Burning (1973) est toujours aussi intense. Le disque se termine avec Things I Don't Understand, seul extrait du très grand Turn Of The Cards, mélange savamment dosé de jazz et de musique progressive typique des seventies.  

Dreams & Omens, malgré ses faiblesses sonores, est un véritable délice. Ce voyage dans le temps rappelle combien la musique de ce groupe était riche, originale et, avant tout, unique. Annie, dotée d'une voix tout aussi unique couvrant cinq octaves était, et demeure, l'âme de Renaissance. Délaissant par la suite progressivement la musique, avant un retour en force dans les années 2000, elle a aiguisé une autre facette de son art en se tournant vers la peinture. C'est d'ailleurs une de ses œuvres qui a été choisie pour illustrer la pochette de ce retour aux sources des plus plaisants.

Musiciens


Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitare acoustique, chant
John Tout : claviers
Jon Camp : basse, guitare acoustique, chant
Terry Sullivan : batterie, percussions

Titres


01. Can You Hear Me
02. Carpet Of The Sun
03. Day Of The Dreamer
04. Midas Man
05. Northern Light
06. Things I Don't Understand  

jeudi 28 janvier 2016

Renaissance - Live At The Carnegie Hall (1976)

Renaissance Live At The  Carnegie Hall
Renaissance - Live At The
Carnegie Hall (1976)
En 1975, après une tournée triomphale sur la côte Est des États-Unis, Renaissance est au sommet de sa gloire. Cette tournée s'achève au mois de juin à New York, et le groupe décide alors d'enregistrer ses trois derniers concerts donnés au Carnegie Hall.

Cette salle, plutôt réputée pour accueillir de la musique classique ou du jazz, sied parfaitement à l'univers de cette formation hors norme. Pour l'occasion, elle est accompagnée par l'Orchestre philharmonique de New York, dirigé par Tony Cox. Ce même Tony Cox qui participera ensuite à la conception du futur chef d'œuvre Scheherazade And Other Stories.

En effet, d'un point de vue chronologique, si Live At The Carnegie Hall est sorti en 1976, son enregistrement précède de quelques mois la parution du célèbre album mythique du groupe. Ce qui peut sembler fou car Renaissance va en proposer en avant-première deux extraits, et pas n'importe lesquels. Il s'agit du splendide Ocean Gypsy porté par la voix divine d'Annie Haslam, puis de l'intégralité de Scheherazade qui dure quasiment... trente minutes ! 

Les autres titres proposés constituent une sorte de best of de la période Haslam/Dunford/Tout/Camp/Sullivan. Le concert s'ouvre en grande pompe par un Prologue explosif de l'album du même nom paru en 1972. Trois titres sont issus du disque suivant, Ashes Are Burning de 1973 : Can You Understand, le single Carpet Of The Sun et la monumentale chanson titre Ashes Are Burning d'une durée de vingt-trois minutes, sur laquelle Jon Camp, en vrai disciple de Chris Squire, livre un stupéfiant solo de basse. Avis aux amateurs ! Pour Turn Of The Cards, on aurait pu espérer Black Flame ou Cold Is Being. Finalement, ont été retenu Running Hard et Mother Russia, ténébreux hommage à Alexandre Soljenitsyne et aux victimes oubliées du Goulag soviétique.

Si, dans l'ensemble, les versions jouées sur scène semblent proches des versions studios, l'accompagnement orchestral donne une dimension grandiose aux chansons. De ce fait, Renaissance demeure, encore aujourd'hui, une des meilleures synthèses entre musique classique et rock, qu'il soit progressif ou pas. Merci au label Repertoire pour la rééditon en 2008 et la remasterisation d'une qualité exceptionnelle de cet album en concert qui demeure un des plus intéressants des années 70.  

Musiciens


Annie Haslam : chant
John Tout : claviers, chant
Michael Dunford : guitare acoustique, chant
Jon Camp : basse, chant
Terence Sullivan : batterie, percussions, chant

New York Philharmonic Orchestra dirigé par Tony Cox

Titres


1.01. Prologue
1.02. Ocean Gypsy
1.03. Can You Understand
1.04. Carpet Of The Sun
1.05. Running Hard
1.06. Mother Russia

2.01. Scheherazade
2.02. Ashes Are Burning

lundi 25 janvier 2016

Landmarq - Aftershock (2002)

Landmarq Aftershock
Landmarq - Aftershock (2002)
Tout comme Iona qui avait sorti deux albums live consécutifs (Heaven's Bright Sun et Woven Cord), Landmarq fait de même. Après le détonnant Thunderstruck, voici le tout aussi intéressant Aftershock

Si trois des six titres proviennent de Science Of Coincidence (The Vision Pit, Heritage, Lighthouse), il n'y a toutefois pas de doublon avec son prédécesseur. Au final, seul More Flame For The Dancers n'a pas donné lieu à une version live gravée sur CD. 

L'extraordinaire After I Died Somewhere mérite à lui seul l'achat de ce disque malheureusement très rare aujourd'hui. Cette douce ballade, composée par Steve Leigh, se trouve à l'origine sur le premier album du groupe, Solitary Witness. Elle débute par un duo piano/voix pour finir en apothéose avec les trois autres musiciens dont un splendide solo d'Uwe D'Rose. 

La plage 4 offre un medley de deux instrumentaux : Ta Jiang (Infinity Parade) et Narovlya (The Vision Pit). Curieusement, l'absence de la chanteuse n'a pas de conséquences tellement la musique est captivante. Grâce à l'excellent mixage, chaque instrument occupe assez d'espace pour s'exprimer clairement. 

Embrace clôture Aftershock, tout comme elle fermait Infinity Parade en 1993. Coécrite à l'époque par leur chanteur Damian Wilson, Tracy Hitchings, l'a, comme à son habitude, entièrement revisitée, se l'est appropriée, et réussit l'exploit de rendre sa version encore bien plus vivante. Sans remettre en cause le talent de Damian, certainement un de meilleurs chanteurs de cette nouvelle génération, avec Tracy, Landmarq est passé à un cap bien supérieur. 

Tous ces enregistrements sont issus de la tournée 2000/01 qui a mené le groupe aux États-Unis (Progday 2000), en Italie, au Mexique (Baja Prog 2000), en France (Prog Sud 2001), aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Seul regret, il n'est nulle part indiqué de quel concert est extrait chaque morceau. Cependant, cela ne gêne en rien l'écoute et on a même l'impression d'avoir à faire à un même et unique concert.

Aftershock marque la fin d'une époque. En effet, il s'agit du dernier disque avec le claviériste Steve Leigh, membre fondateur du groupe.  Pour des raisons à la fois familiales et professionnelles, il a préféré tirer sa révérence et céder sa place. Une page se tourne, une autre s'ouvre. Ainsi s'écrit l'histoire de la musique...

Musiciens


Tracy Hitchings : chant
Uwe D'Rose : guitare
Steve Leigh : claviers
Dave Wagstaffe : batterie
Steve Gee : basse

Titres


01. The Vision Pit
02. Heritage
03. After I Died Somewhere
04. Medley: Ta Jiang / Narovlya
05. Lighthouse
06. Embrace

dimanche 24 janvier 2016

Landmarq - Thunderstruck (1999)

Landmarq Thunderstruck
Landmarq - Thunderstruck (1999)
Thunderstruck est le premier album live de Landmarq, toutes périodes confondues. Il constitue le témoignage de la tournée promotionnelle organisée à travers l'Europe en 1998/99, suite à la parution de Science Of Coincidence.

Déjà, sa pochette est remarquable. Illustrant des chasseurs de foudre, elle figure indéniablement parmi les plus réussies du courant progressif. D'ailleurs, elle sera à plusieurs reprises copiée pour des bootlegs, de Pink Floyd notamment.

Le contenu est encore plus intéressant. Ce disque démontre, à qui en douterait, que Landmarq est bel et bien un groupe de scène. Au total, huit titres ont été retenus, dont quatre de Science Of Coincidence, premier album avec la nouvelle chanteuse Tracy Hitchings.

Que se soit en studio ou sur scène, Science Of Coincidence est toujours aussi punchy. The Overlook se trouve magnifié, bien meilleur qu'en studio. Tous les musiciens font preuves d'une virtuosité incroyable avec une Tracy époustouflante par tant de maîtrise vocale. Pour le plus grand plaisir de nos oreilles, Between Sleeping And Dreaming voit sa durée doublée par rapport à sa version initiale. Summer Madness clôt l'album dans la bonne humeur et offre un court solo, non teinté d'humour, de chaque musicien lors de leur présentation.

Le groupe a retenu également quatre titres de l'ère Damian Wilson. Tracy réinterprète chacun d'entre eux à sa façon. Pinewood Avenue, une des ses chansons favorites, se trouve initialement sur The Vision Pit, Borders sur Solitary Witness, Solitary Witness ainsi que Tailspin sur Infinity Parade. A noter que Landmarq à pour curieuse habitude, sur chaque nouvel album, d'intituler une chanson du même titre que l'album précédent (ex : "Solitary Witness"). Ce n'est donc pas toujours facile de s'y retrouver.

Fin 1999, seules trois femmes dominent la scène progressive. Annie Haslam qui prépare un nouvel album avec un Renaissance reformé, représente le courant symphonique classique. Joanne Hogg et Iona, dont le dernier album live Woven Cord est paru cette même année 1999, symbolise la tendance folk-celtique. A cette époque, Mostly Autumn et Karnataka en sont les toutes jeunes pousses. Enfin, Tracy Hitchings qui a su trouver un nouvel élan avec Landmarq, se trouve à la pointe du  néo-progressif. Toutes trois deviendront des références incontournables, dans le siècle suivant, pour toutes les formations de progressif avec chanteuses qui ne vont cesser de se multiplier.    

Musiciens


Tracy Hitchings : chant
Steve Leigh : claviers
Uwe D'Rose : guitare
Steve Gee : basse
Dave Wagstaffe : batterie

Titres


01. Pinewood Avenue
02. Solitary Witness
03. Science Of Coincidence
04. Tailspin
05. The Overlook
06. Between Sleeping And Dreaming
07. Borders
08. Summer Madness

vendredi 22 janvier 2016

Landmarq - Science Of Coincidence (1998)

Landmarq Science Of Coincidence
Landmarq - Science Of Coincidence
(1998)
Landmarq est un groupe fondé en 1990 par Steve Leigh (claviers), Uwe D'Rose (guitare) et Bob Daisley (chant), tous trois anciens membres de Quasar. Ils sont rapidement rejoints par Steve Gee, autrefois bassiste d'Artemis, formation des années 70 proche de Camel, et Dave Wagstaffe (batterie) lui aussi ex-Quasar.

Après les départs successifs de Bob Daisley puis de son successeur, Rob Lewis-Jones, les musiciens proposent la place vacante à Tracy Hitichings, ancienne chanteuse de... Quasar. Malheureusement, elle vient de sortir son album From Ignorance To Ecstasy et SI Music, son label, lui demande de refuser par crainte de pénaliser les ventes du disque.

Damian Wilson est alors recruté sur proposition de Karl Groom. Ensemble, ils sortiront trois albums : Solitary Witness (1992), Infinity Parade (1993), puis The Vision Pit (1995). Avant la parution de ce dernier, Damian fut brièvement remplacer par Ian 'Moon' Gould que l'on retrouvera plus tard dans le rôle de l'inquiétant Selton dans The Hound Of The Baskervilles de Nolan & Wakeman et, plus discrètement, sur les chœurs de Jabberwocky.  

Lorsque Damian décide de quitter définitivement Landmarq, la réflexion du groupe sur son remplacement le mène à préférer une femme afin d'éviter toute comparaison. Tout naturellement, le choix se porte sur Tracy Hitchings désormais libérée de ses obligations contractuelles.

Durant trois longues années, le nouvel album Science Of Coincidence est peaufiné. La production est confiée à Mike Stobbie qui a travaillé auparavant avec Natalie Imbruglia, John Wetton et Pallas. Aux regards du résultat, l'attente valait le coup. 

Avec Science Of Coincidence, non seulement Landmarq offre un album de néo-progressif pur jus soutenu par la guitare flamboyante d'Uwe et les claviers "marillionesques" de Leigh, mais il dévoile, avant tout, au grand jour, la voix toute en nuances de Tracy qui n'a jamais aussi bien chanté. D'ailleurs, le Classic Rock Society ne s'y trompera pas en lui décernant le prix de la meilleure chanteuse de l'année 1998. Ironie de l'histoire, le lauréat masculin de cette même année ne sera autre que... Damian Wilson. 

D'une durée totale de 63'21'', Science Of Coincidence est composé de huit chansons dont trois dépassent les dix minutes : The Vision Pit, titre de l'album précédent aux faux airs de Pink Floyd, l'étonnant Lightouse sur lequel la voix de Tracy est à la limite de la rupture, et The Overlook qui démarre naïvement par un chœur d'enfants anglophones interprétant maladroitement Frère Jacques, puis bascule brusquement dans les méandres d'un esprit torturé.

Jamais l'ennui ne guette. La magie opère en permanence, que ce soit sur le très percutant morceau titre Science Of Coincidence ou le délicat Between Sleeping And Dreaming à la mélodie soignée. Avec cet album, Landmarq franchit une nouvelle étape qualitative. L'aventure ne fait donc que commencer. 

Musiciens


Tracy Hitchings : chant
Uwe D'Rose : guitares
Steve Leigh : claviers, chœurs
Steve Gee : basse, chœurs
Dave Wagstaffe : batterie, chœurs

The Landmarquettes : chœurs
Delia Smith : chœurs

Titres


01. Science Of Coincidence
02. The Vision Pit
03. Heritage
04. Summer Madness
05. Lighthouse
06. Between Sleeping And Dreaming
07. More Flames For The Dancer
08. The Overlook