mercredi 11 février 2015

Dave Bainbridge - Veil Of Gossamer (2004)

Dave Bainbridge - Veil Of Gossamer (2004)
Dave Bainbridge - Veil Of Gossamer
(2004)
Après Troy Donockley puis Joanne Hogg, Dave Bainbridge sort, en 2004, son premier album solo, Veil Of Gossamer. Il lui aura fallu deux années complètes de préparation pour réaliser ce chef d’œuvre. A l'origine, il avait envisagé de tout faire tout seul, de jouer de tous les instruments et de ne faire appel que ponctuellement à quelques musiciens additionnels. Au final, s'il joue bien d'une quinzaine d'instruments, plus d'une dizaine d'artistes sont venus lui prêter main forte, dont trois magnifiques chanteuses aux voix si envoûtantes : Joanne Hogg, Rachel Jones et Mae McKenna.

Il est désormais inutile de présenter la célèbre chanteuse du groupe britannique Iona, Joanne Hogg. C'est un peu grâce à elle, d'ailleurs, si cet album a pu voir le jour car elle s'est mise en retrait de Iona après être tombée enceinte de son premier enfant, ce qui a laissé du temps libre à Dave. Elle est présente par ses vocalises sur cinq titres et chante seule sur le poignant Until The Tide Turns qui se termine par un magnifique final de cornemuse exécuté par Troy Donockley. Dave avait prévu de faire interpréter cette chanson par Moya Brennan, mais, trop occupée par l'enregistrement de Two Horizons, il l'a finalement faite enregistrée par Joanne, en Irlande, alors enceinte de huit mois. Le résultat est époustouflant.

Pour enregistrer Rachel Jones, il s'est rendu au Pays de Galle, terre natale de la fascinante chanteuse de Karnataka. Rachel et Dave se sont rencontrés en novembre 2002, lors d'un concert de Iona pour le Classic Rock Society. Il sont restés en contact par la suite et, impressionné par le timbre de sa voix, Dave a de suite pensé à elle pour son projet. Elle ne chante pas à proprement parlé de chanson, sa voix sert d'accompagnement harmonieux aux titres les plus forts du disque : Chanting Waves, Over The Waters, The Everlasting Hills et Star-Filled Skies. Combinée à celles de Joanne et Mae McKenna, elle renforce à merveille la texture déjà si profonde de chacun de ces morceaux.

Malgré ses racines irlandaises et écossaises, c'est en Angleterre que Dave a réalisé ses séances d'enregistrements avec Mae McKenna. Chanteuse du groupe Contraband, au début des années 70, qui mêlait à la fois chansons traditionnelles celtes et musique folk-rock contemporaine, Mae entame ensuite une carrière solo et sort trois albums sur Transatlantic Records entre 1975 et 1977. Dans les années 80 et au-delà, elle demeure dans l'ombre et travaille essentiellement en studio. Elle réalise un grand nombre de sessions de chant pour des artistes aussi divers que Donna Summer, Kylie Minogue, Pete Townshend, Sting, Michael Jackson, Annie Lennox, Björk, Blur, Manic Street Preachers, ABC, Chris Rea ou encore Tears For Fears. Outre les vocalises, Dave lui confie la mission de chanter les trois passages de l'album en gaélique et c'est tout à notre avantage de pouvoir ainsi écouter distinctement cette grande voix aux sonorités si celtiques. Nous avions déjà pu l'entendre auparavant sur deux chansons de la compilation Songs For Luca, mais son chant s'insère ici en parfaite symbiose avec l’œuvre de Dave. 

Parmi les musiciens invités, quatre sont des membres ou ex-membres de Iona : les inévitables Troy Donockley et Frank van Essen ainsi que les bassistes Tim Harries et Nick Beggs. Les autres sont des proches de cette galaxie Iona puisque le violoniste Peter Whitfield a joué sur les premiers albums du groupe, William Schofield est le violoncelliste de l'Emperor String Quartet, Peter Fairclough était le batteur de Plan B, groupe crée dans les années 80 par Dave, et Chris Hale est le chanteur de Aradhna.

Sur le plan musical, Dave Bainbridge nous offre une œuvre personnelle dense, très riche, influencée aussi bien par le mysticisme chrétien d'origine celte (monastère de l'île de Iona, légende de saint Cuthbert, Royaume céleste), que par des poètes (George MacLeod, David Adam) ou de célèbres compositeurs (Gustav Mahler, Erik Satie, Mike Oldfield). Cet album est donc vivement recommandé à toute personne curieuse qui souhaite explorer en profondeur la galaxie Iona et découvrir de nouvelles sensations musicales qui ne peuvent que séduire.

Musiciens


Dave Bainbridge : claviers, guitares, bouzouki, mandoline, balafon, percussions, harpe

Mae McKenna : chant
Rachel Jones : chant
Joanne Hogg : chant
Chris Hale : chant
Troy Donockley : uilleann pipes, tin whistle, low whistle, chant
Peter Whitfield Strings : violon, alto
William Schofield : violoncelle
Nick Beggs : basse
Tim Harries : basse
Frank van Essen : violon, batterie, percussions
Peter Fairclough : percussions

Titres


01. Chanting Waves
02. Over The Waters
03. Veil Of Gossamer
04. The Seen And The Unseen
05. The Everlasting Hills (part 1)
06. The Everlasting Hills (part 2)
07. The Everlasting Hills (part 3)
08. The Everlasting Hills (part 4)
09. The Everlasting Hills (part 5)
10. Seahouses
11. Until The Tide Turns
12. The Homeward Race
13. Star-Filled Skies (part 1)
14. Star-Filled Skies (part 2)
15. Star-Filled Skies (part 3)
16. Star-Filled Skies (part 4)

dimanche 8 février 2015

Karnataka - Delicate Flame Of Desire (2003)

Karnataka - Delicate Flame Of Desire (2003)
Karnataka - Delicate Flame Of Desire
(2003)
Deux ans après The Storm qui avait suscité un certain engouement, la bande de Swansea revient, en 2003, avec un nouvel album répondant à toutes les espérances passées, Delicate Flame Of Desire. S'il fallait qualifier ce disque par un seul qualificatif, ce serait, sans aucune hésitation, par l'adjectif "luxueux".

Luxueux tout d'abord dans la forme. Ce qui nous fera toujours préférer l'objet disque au téléchargement, c'est la pochette et le livret qui nous permettent de découvrir l'univers de l'artiste. Ici, la pochette est très évocatrice avec son papillon de nuit se dirigeant droit vers la source lumineuse. Quant au livret de vingt pages, il est des plus agréables au toucher grâce à son tirage sur papier glacé. C'est vraiment de la grande classe. De plus, l'artwork intérieur réalisé par Inner Vision est particulièrement réussi.

Luxueux également dans la production très léchée. Que de chemin parcouru depuis le premier album réalisé dans le home studio du bassiste Ian Jones. Coproduit, enregistré et mixé par Steve Evans secondé par Joe Gibb aux studios Rockfield, Zero Gravity et Mighty Atom, le mastering a ensuite été coordonnée par Nick Webb aux mythiques studios Abbey Road de Londres. Au final, le disque bénéficie d'une excellente qualité sonore.

Luxueux aussi dans la musique. La présence de Steve Evans à la production a impulsé une nouvelle dynamique qui se ressent immédiatement dans la musique. Tous les instruments sont cette fois-ci mis en valeur : la guitare expressive de Paul Davies, sublime dans ses soli, les riches claviers, parfois "yessiens", de Jonathan Edwards, la basse toujours aussi harmonieuse de Ian Jones et la batterie à la frappe régulée comme un métronome de Gavin John Griffiths. 

Luxueux surtout dans les harmonies vocales. La voix de Rachel Jones est unique, il n'y a aucun doute là-dessus. Elle a ce don précieux de savoir à la fois quand et comment se déposer si délicatement sur la musique et de rendre cet éphémère mélange si magique. Elle bénéficie désormais du renfort d'Anne-Marie Helder qui joue également de la flûte et des percussions. Membre auparavant des groupes gallois Creamy Jobe et Tiger Dragon, elle commence à tourner avec Karnataka en 2001 et intègre officiellement la formation durant l'enregistrement de Delicate Flame Of Desire, en 2002. L'harmonie de ces deux voix donne un résultat remarquable à laquelle s'ajoute une troisième toute aussi pure, celle de la sensuelle Heather Findlay de Mostly Autumn sur les titres Time Stands Still, The Right Time et Heart Of Stone.

A mi-chemin entre Mostly Autumn et Iona, Karnataka signe avec Delicate Flame Of Desire un très grand disque, luxueux, aux sonorité plus pop que prog. Néanmoins, il se conclut sur le premier titre épique du groupe dépassant les dix minutes, Heart Of Stone, sur lequel tout le potentiel des musiciens et chanteuses est richement mis en valeur dans des arrangements complexes qui ancrent, sans réserve, nos Gallois dans l'univers du rock progressif.

Anne-Marie Helder, Heather Findlay, Rachel Jones
Anne-Marie Helder
Heather Findlay
Rachel Jones


Musiciens



Rachel Jones : chant, percussions
Ian Jones : basse, guitare acoustique, chœurs, percussions
Jonathan Edwards : claviers, chœurs
Paul Davies : guitares électriques
Anne-Marie Helder : chœurs, flûte, percussions
Gavin Griffiths : batterie, percussions

Heather Findlay : chœurs

Titres


01. Karnataka
02. Time Stands Still
03. Delicate Flame Of Desire
04. After The Rain
05. Strange Behaviour
06. The Right Time
07. One Breath Away
08. Out Of Reach
09. Heart Of Stone

samedi 7 février 2015

Mostly Autumn - Live In The USA (2003)

Mostly Autumn - Live In The USA (2003)
Mostly Autumn - Live In The USA
(2003)
Troisième album en concert publié en cette même année 2003, Live In The USA a été enregistré lors de la première visite de Mostly Autumn aux États-Unis en octobre 2002. Comme lors de leur passage au festival de Canterbury Fayre, le groupe se retrouve devant un public à conquérir, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y parvient à merveille.

De toute manière, comment ne pas succomber à l'écoute de ces purs joyaux que sont Shrinking Violet, Mother Nature, The Spirit Of Autumn Past ou encore Evergreen ? Comment ne pas être captivé par Winter Mountain, Please ou Nowhere To Hide ? Mostly Autumn se vit sur scène et les prestations live de ce groupe au sommet de sa forme demeurent inoubliables. Le savant mélange voix féminine/voix masculine et guitares électriques/flûte/claviers crée une ambiance si particulière à laquelle le public ne peut qu'adhérer.

Live In The USA propose une setlist classique mais efficace. On regrettera simplement l'absence du très emblématique Heroes Never Die, cependant, nous savons tous qu'il faut parfois faire des choix et que ce n'est pas toujours simple. D'ailleurs, For All We Shared est l'album le moins représenté avec seulement le très planant The Last Climb. A contrario, avec ses cinq titres, The Last Bright Light est celui qui s'en sort le mieux suivi, juste après, par The Spirit Of Autumn Past et ses quatre chansons. Entre deux extraits de The Last Bright Light, Dark Before The Dawn et Never The Rainbow, s'est faufilé le court mais entraînant Noise From My Head, inédit issu de la compilation Catch The Spirit

Cet album présente donc un large panorama de la carrière de Mostly Autumn. Il est également un excellent témoignage de ses capacités scéniques où plaisir, partage et générosité sont les maîtres-mots. A découvrir absolument !

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitare
Heather Findlay : chant, guitare, bodhran, tambourin
Iain Jennings : claviers
Liam Davison : guitare
Angela Goldthorpe : flûtes, chant
Andy Smith : basse
Jonathan Blackmore : batterie

Titres


01. Nowhere To Hide
02. The Spirit Of Autumn Past
03. Evergreen
04. The Last Climb
05. Winter Mountain
06. Shrinking Violet
07. Dark Before The Dawn
08. Noise From My Head
09. Never The Rainbow
10. Please
11. Mother Nature

mercredi 4 février 2015

Mostly Autumn - Live At The Canterbury Fayre (2003)

Mostly Autumn - Live At The Canterbury Fayre (2003)
Mostly Autumn - Live
At The Canterbury Fayre (2003)
Été 2002. Mostly Autumn participe au festival de Canterbury Fayre. Le groupe n'a que quarante-cinq minutes pour convaincre un public qui ne lui est pas forcément acquis. Il lui faut donc frapper fort. Six titres sont joués ce jour-là, dont un Mother Nature exceptionnel, approchant les quinze minutes, qui clôt le set sous les applaudissements enthousiastes de la foule visiblement conquise.

The Spirit Of Autumn Past est à l'honneur avec trois titres interprétés : Winter Mountain dans une superbe version à découvrir notamment pour le solo psychédélique de Iain Jennings sur la fin, Evergreen, excellent comme d'habitude, et Please, épuré mais efficace. Puis vient The Last Bright Light avec les deux titres que sont Dark Before The Dawn sur lequel Bryan Josh livre une très bonne performance vocale et Mother Nature, émouvant à souhait, dans une version nettement supérieure à celles déjà entendue auparavant, ne serait-ce que dans le duel de guitares que se livrent Bryan et Liam Davison. Enfin, For All We Shared n'est représenté que par The Last Climb toujours aussi floydesque dans ses envolées de guitares. 

En 2003, un CD Live At The Canterbury Fayre reprenant l'intégralité de cette (courte) performance est édité en série limitée et envoyé aux fans ayant participé à la souscription de l'album Passengers. Quel magnifique cadeau !

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitare
Heather Findlay : chant, guitare, bodhran, tambourin
Iain Jennings : claviers
Liam Davison : guitare
Angela Goldthorpe : flûtes, chant
Andy Smith : basse
Jonathan Blackmore : batterie

Titres


01. Winter Mountain
02. Dark Before The Dawn
03. Evergreen
04. The Last Climb
05. Please
06. Mother Nature

mardi 3 février 2015

Mostly Autumn - The Fiddler's Shindig (2003)

Mostly Autumn - The Fiddler's Shindig (2003)
Mostly Autumn -
The Fiddler's Shindig (2003)
En 2001, Mostly Autumn se voit décerner trois prix du prestigieux Classic Rock Society qui distingue chaque année les artistes du monde de la musique progressive et assimilée. Lui sont donc attribuées les récompenses de meilleure chanteuse, meilleur groupe et meilleur guitariste. C'est là le signe du succès sans cesse croissant de ce groupe exceptionnel en ce début des années 2000. Mais tout succès à son revers et, en parallèle, se multiplient les albums live non officiels, communément appelés "bootlegs", distribués sous le manteau et sans l'accord des artistes. Pour y faire face, la bande à Bryan Josh décide de publier coup sur coup toute une série d'albums enregistrés lors de leurs concerts. The Fidder's Shindig, estampillé "Officially Live Series", ouvre le bal.

Capté lors du passage de la troupe à Londres, en mai 2002, cet album, brut, restitue parfaitement l'ambiance scénique de cette époque. Sur soixante-dix minutes de musique sélectionnée, onze titres sont interprétés et chaque album studio est équitablement représenté. Deux sont extraits de For All We Shared, trois de The Spirit Of Autumn Past, trois de The Last Bright Light, deux de Music Inspired By The Lord Of The Rings et un de Catch The Spirit.

Le concert débute avec un Overture - Forge Of Sauron très ardent, dominé par une batterie rageuse et des riffs de guitares inquiétants. On se demande où le groupe va nous emporter. Puis, sans temps mort, on passe à un Greenwood The Great animé par la douce voix d'Heather Findlay qui vient se poser délicatement sur les arpèges de guitare sèche. Elle vient nous rassurer avant que le ciel ne s'obscurcisse et que cette plénitude ne prenne fin. C'est alors que les ombres surgissent et que déferle une vague de violence illustrée par un rythme sec accéléré soutenu par la toute puissance de la batterie et une guitare électrique hargneuse.

La tempête laisse place à un Dark Before The Dawn taillé pour la scène sur lequel la flûte bucolique d'Angela Goldthorpe prend tout son essor. Avec ses huit minutes, Spirit Of Autumn Past nous emmène ensuite sur les trace de la nostalgie grâce au chant en totale symbiose de Bryan Josh qui laisse librement circuler toute l'émotion que suscite ce morceau. Evergreen lui succède et c'est reparti pour huit nouvelles minutes de bonheur. Menée par une Heather Findlay éblouissante, c'est une des chansons les plus emblématiques de notre charismatique chanteuse. Sublime.

Avec The Last Climb, on a l'impression d'entendre un titre caché du vieux répertoire de Pink Floyd, période Dark Side Of The Moon, remis au goût du jour, sur lequel Peter Gabriel de Genesis serait venu jouer de la flûte. A ses côtés, on jurerait entendre chanter et jouer David Gilmour accompagné de Rick Wright aux claviers et de Nick Mason aux fûts.

Petit interlude musical avec un Shindig conduit par la flûte d'Angela. C'est le moment tant attendu pour danser la jig et s'amuser follement. Puis, place au pogo sur le très rock Never The Rainbow où Heather dévoile une nouvelle facette de son talent en "durcissant" son chant. Et on continue dans cette ligne rock avec le titre suivant, tout aussi efficace, Noise From My Head

Lorsque résonnent les premières notes de Shrinking Violet, retour direct à la nostalgie, mais cette fois-ci, celle de l'enfance. Huit minutes pendant lesquelles nous sommes envahis par la magnifique voix d'Heather et la sublime mélodie de cette émouvante chanson.

Le set prend fin avec le majestueux Heroes Never Die qui concentre à lui tout seul ce que Mostly Autumn sait faire de mieux : une puissance enivrante, des soli de guitares flamboyants, des refrains accrocheurs et une émotion décuplée à son maximum. Waouh !

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitare
Heather Findlay : chant, guitare, bodhran, tambourin
Iain Jennings : claviers
Liam Davison : guitare
Angela Goldthorpe : flûtes, chant
Andy Smith : basse
Jonathan Blackmore : batterie

Titres


01. Overture - Forge Of Sauron
02. Greenwood The Great
03. Dark Before The Dawn
04. Spirit Of Autumn Past
05. Evergreen
06. The Last Climb
07. Shindig
08. Never The Rainbow
09. Noise From My Head
10. Shrinking Violet
11. Heroes Never Die

dimanche 1 février 2015

Mostly Autumn - Passengers (2003)

Mostly Autumn - Passengers (2003)
Mostly Autumn - Passengers (2003)
Dans la carrière de Mostly Autumn, il y a un avant et un après Passengers. Il s'agit vraiment de l'album de la maturité qui fait basculer le groupe à un niveau supérieur et qui le conduit à renforcer son aspect rock au détriment de ses tendances folk et progressive. Mais la bande de York n'a pas pour autant perdu son âme, ni sa force, et l'émotion qui se dégage de sa musique est toujours aussi ardente comme l'illustre admirablement la magnifique pochette du disque. 

Cette émotion est avant tout transmise par la voix d'Heather Findlay qui gagne elle aussi en maturité. Que de chemin parcouru depuis l'album For All We Shared où sa présence demeurait si discrète ! Non seulement elle tient le chant principal sur cinq titres (Another Life, Bitterness Burnt, Caught In A Fold, First Thought et Passengers) mais ses capacités se sont fortement accrues. Elle passe d'un registre très rock sur Caught In A Fold à une tessiture très sensuelle sur Another Life sans aucune difficulté et avec une maîtrise absolue. Sur les autres morceaux, le chant est partagé avec Bryan Josh, mais à aucun moment ce dernier ne réussit à l'éclipser complètement tellement son aura empreigne tout l'album. Heather affine également ses compositions. Elle signe deux titres, le puissant Caught In A Fold et l'émouvant Bitterness Burnt dédié à son père récemment décédé. Et elle cosigne avec Iain Jennings la ballade Another Life

Ce qui frappe à l'écoute de ce disque, c'est la cohésion de groupe qui s'en dégage. Depuis 2001 et The Last Bright Light, ce sont les mêmes musiciens qui jouent ensemble, sur scène et en studio. Cette stabilité sera rare dans l'histoire du groupe, d'où l'importance de le signaler. Bryan Josh, le leader incontesté, a souhaité laisser une plus grande liberté à ses musiciens. Iain Jennings, après Heather, en est le principal bénéficiaire. Ses claviers sont bien plus présents qu'auparavant et, outre Another Life, il cosigne avec Josh le très dynamique Answer The Question sur lequel il s'éclate et signe seul l'instrumental Distant Train aux sonorités très floydiennes qui ne sont pas sans rappeler le Empty Spaces de The Wall

Quant aux invités, ils sont pléthore et de haut niveau. Deux chanteurs de marque viennent prêter main forte aux chœurs. Damian Wilson (ex-Landmarq) avec lequel le groupe tourne depuis quelques mois, et le vieil ami Marc Atkinson (Gabriel). Troy Donockley, également ami de longue date, effectue un travail remarquable aux uilleann pipes sur le très progressif Pass The Clock qui clôture l'album. Divisé en trois parties, ce morceau est un vibrant hommage à un autre ami, l'organiste Duncan Rayson, disparu depuis peu, qui avait joué sur Music Inspired By The Lord Of The Rings et Catch The Spirit ainsi que sur les disques solo de Troy, The Unseen Stream et The Pursuit Of Illusion. Si Mostly Autumn n'a pas remplacé son violoniste après le départ de Bob Faulds, cet instrument est toujours à l'honneur et c'est l'infatigable Chris Leslie de Fairport Convention qui le manie ici avec dextérité. En ce qui concerne le violoncelle, c'est toujours la très discrète Marissa Claughan qui joue de cet instrument depuis l'album The Spirit Of Autumn Past. Malheureusement, cette fois-ci, ce sera son dernier enregistrement avec le groupe.

En 2010, Passengers bénéficie d'une remasterisation par John Spence et est republié avec trois titres bonus enregistrés live en 2009 : Caught In A Fold, Simple Ways et l'inégalable Passengers au refrain si intense. La formation a subi quelques changements conséquents. La flûte n'est plus tenue par Angela Goldthorpe mais par Anne-Marie Helder, ex-Karnataka. C'est Gavin Griffiths, un autre ancien membre de Karnataka, qui s'occupe des fûts. Le chant est renforcé par la présence d'une certaine Olivia Sparnenn à l'avenir bien prometteur. Patience, patience...

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares
Heather Findlay : chant, bodhran, tambourin
Iain Jennings : claviers, chœurs
Angela Goldthorpe : flûtes, chœurs
Liam Davison : guitares
Andy Smith : basse
Jonathan Blackmore : batterie

Troy Donockley : low whistles, penny whistles, uilleann pipes, bouzouki
Chris Leslie : violon
Marissa Claughan : violoncelle
Damian Wilson : chœurs
Marc Atkinson : chœurs

Bonus (2010)
Bryan Josh : chant, guitares
Heather Findlay : chant
Iain Jennings : claviers
Anne-Marie Helder : guitare, flûte, claviers, chœurs
Liam Davison : guitares, chœurs
Andy Smith : basse
Gavin Griffiths : batterie
Olivia Sparnenn : chœurs

Titres


01. Something In Between
02. Pure White Light
03. Another Life
04. Bitterness Burnt
05. Caughr In A Fold
06. Simple Ways
07. First Thought
08. Passengers
09. Distant Train
10. Answer The Question
11. Pass The Clock Part 1
12. Pass The Clock Part 2
13. Pass The Clock Part 3

Bonus (2010)
14. Caught In A Fold (live 2009)
15. Simple Ways (live 2009)
16. Passengers (live 2009)  

samedi 31 janvier 2015

Celtic Lullabies - Presence And Protection (2003)

Celtic Lullabies - Presence And Protection (2003)
Celtic Lullabies -
Presence And Protection (2003)
Rares sont les disques où on a la chance d'entendre à la fois Joanne Hogg de Iona et Sarah Lacy d'Eden's Bridge. C'est le cas sur la compilation Songs For Luca. Et c'est de nouveau possible grâce à l'album Celtic Lullabies - Presence And Protection avec ses berceuses parfaitement adaptées au registre vocal de nos deux talentueuses chanteuses. Joanne en chante une seule, l'apaisante et inédite Sweet Dreams For You, et Sarah trois, May The Angels, Presence And Protection et Sing Lullaby qu'elle interprète avec sa douceur habituelle. Quant aux autres, elles sont soit chantées par des enfants, Ingrid DuMosch et Sheila Davis, soit uniquement jouées à l'aide d'instruments de musique traditionnels comme la harpe, la flûte, le violoncelle ou la guitare acoustique.

Très agréable à écouter et idéal pour détendre enfants et parents, Celtic Lullabies est un magnifique disque qui inaugure la nouvelle collection "Celtic Voice" du label prometteur Whole World Media Group. Maintenant, il ne nous reste plus qu'à faire fermer les yeux, faire de beaux rêves et souhaiter qu'une suite voit prochainement le jour... 

Musiciens


Joanne Hogg : chant
Sarag Lacy : chant
Ingrid DuMosch : chant
Sheila Davis : chant
Simeon Wood : flûte
Clare Langan : flûte
Rachel Bartels : harpe
Robin Thompson-Clarke : violoncelle
Dave Bird : guitare
Barrie Gledden : guitare
Richard Lacy : claviers
Andrew Green : claviers

Titres


01. May The Angels
02. All Throught The Night
03. Watching And Waiting
04. Presence And Protection
05. I Cannot Tell
06. Oh How I Love Jesus
07. Be Thou My Vision
08. Sweet Dreams For You
09. Kumbaya
10. Brahm's Lullaby
11. Tranquility
12. Be Still And Know
13. If Tomorrow
14. Sing Lullaby

jeudi 29 janvier 2015

Celtic Expressions Of Worship vol. 6 - A Celtic Blessing (2003)

Celtic Expressions Of Worship vol. 6 - A Celtic Blessing (2003)
Celtic Expressions Of Worship vol. 6 -
A Celtic Blessing (2003)
En 2003, sort le sixième et dernier volume de la série Celtic Expressions Of Worship. Initié en 1996, ce projet avait pour ambition de compiler des hymnes chrétiens de différentes époques, y compris contemporaine, et de les réarranger dans des versions celtiques. Enregistré dans le comté de l'Essex, dans une vieille bâtisse médiévale reconvertie en studio, ce nouveau disque ne fait pas exception à la règle et, parmi les compositeurs actuels, on retrouve les célèbres Stuart Townend et Keith Getty à qui l'on doit le désormais classique In Christ Alone ainsi que les non moins fameux You're The Word Of God The Father (Across The Land), With A Prayer (Love Incarnate) et My Hope.

Albums après albums, la même troupe des débuts est toujours présente : Nick Fletcher à la guitare, également compositeur de A Celtic Blessing qui ouvre et ferme l'album, Tim Oliver aux claviers, Troy Donockley aux whistles et uilleann pipes, Dave Clifton à la mandoline, Dave Fitzgerald aux instruments à vent, Chris Haigh au fiddle, Tim Harries à la basse et Terl Bryant aux percussions. Nos musiciens sont accompagnés de Zara Elin Bauman à la harpe celtique et de Kate Simmonds au chant sur Deep Peace Of The Gentle Christ (A Celtic Blessing) et You Came To Us (Jesus Living Word) qu'elle a elle même écrite. Kate Simmonds avait, jusqu'alors, enregistré deux albums : One Day (2000) et Heart And Soul And Redemption (2002). Ce dernier a été publié sur le même label qui édite la série Celtic Expressions Of Worship, Kingway Music.

Parmi les différents titres proposés, My Song Is Love Unknown est celui qui a le plus attiré notre attention car il a déjà été repris par Dave Fitzgerald sur Breath Of Heaven et il a été interprété par Joanne Hogg, chanteuse de Iona, sur les albums Psalm de Terl Bryant et Looking Into Light, son premier disque solo. Cette version instrumentale est splendide mais il faut bien avouer qu'elle n’atteint pas le niveau de celle de Joanne Hogg tellement sa voix, parfaitement adaptée à ce titre, est émotionnellement très puissante.

Lorsque la dernière piste du CD entame les premières notes du morceau final, A Celtic Blessing, un petit pincement au cœur se fait sentir à l'idée d'entendre le dernier hymne de cette longue saga. Toutefois, comme dans la vraie vie, rien n'est jamais définitif et une reformation de ces musiciens de l'ombre demeure toujours envisageable.

Musiciens


Terl Bryant : batterie, percussions
Dave Clifton : mandoline, mandole, guitare
Troy Donockley : uilleann pipes, low whistles, tin whistles
Dave Fitzgerald : flûte, piccolo, saxophone, tin whistles
Nick Fletcher : guitares
Tim Harries : basse, contrebasse
Chris Haigh : fiddle
Tim Oliver : claviers

Zara Elin Bauman : harpe celtique
Kate Simmonds : chant

Titres


01. Deep Peace Of The Gentle Christ (A Celtic Blessing)
02. My Song Is Love Unknown
03. You're The Word Of God The Father (Across The Lands)
04. Eternal Spirit
05. In Christ Alone
06. With A Prayer (Love Incarnate)
07. You Came To Us (Jesus Living Word)
08. Open Thou Mine Eyes
09. My Hope
10. Morning Has Broken
11. O The Deep Deep Love Of Jesus
12. A Celtic Blessing (Reprise - Instrumental Version)

lundi 26 janvier 2015

Moya Brennan - Two Horizons (2003)

Moya Brennan - Two Horizons (2003)
Moya Brennan - Two Horizons (2003)
Two Horizons est le cinquième album solo de Moya Brennan, chanteuse du célèbre groupe irlandais Clannad. Produit par Ross Cullum (Enya, Tori Amos, Kate Bush) ce disque a été conçu comme un concept-album ayant pour thème la colline de Tara et son emblème, la harpe. Haut lieu de la mythologie irlandaise, Tara est située dans le comté de Meath et fut le centre politique et spirituel de l'Irlande celtique.

La harpe est donc l'élément central de cet album. Bright Star, Ancient Town, River, Is It Now, Mothers Of Desert et Harpsong font directement référence à cet instrument symbole de l'Irlande moderne. Toutefois, bien que harpiste de talent, Moya Brennan est avant tout une voix, une voix unique. D'une extrême douceur et très éthérée, elle est comparable au souffle des muses inspirant le poète. Au fil des chansons, elle nous transporte délicatement d'un univers à un autre.

Afin d'enrichir sa musique aux sonorités à la fois celtiques, new age et world music, Moya a réuni une multitude de musiciens parmi lesquels Nigel Eaton (Loreena McKennitt) à la vielle, Anthony Brennan (The Corrs) à la guitare, Maire Breatnach (Sinead O'Connor) au fiddle et Troy Donockley (Iona) aux whistles. Ce dernier a été convié uniquement comme musicien de session et n'a pas été impliqué au-delà dans le projet contrairement à sa collaboration avec Maddy Prior.

Two Horizons est donc la combinaison réussie entre une instrumentation très riche et une voix mystique. Sa beauté a également une dimension esthétique grâce aux magnifiques photographies de Moya qui illustrent à merveille la pochette et l'intérieur du livret. Un réel travail d'artiste à découvrir dans sa globalité.

Moya Brennan - Two Horizons (2003)
Moya Brennan - Two Horizons (2003)

Musiciens


Moya Brennan : chant, harpe, claviers

Ross Cullum : guitare, percussions, programmation, claviers
Sinead Madden : fiddle
Fionan de Barra : guitare, bouzouki
Feargal Murray : claviers
Tiarnan O Duinnchinn : uilleann pipes, whistles
Paul Byrne : batterie, percussions
Ewan Cowley : mandoline
Maire Breatnach : violon, fiddle, alto
Eamonn de Barra : flûte
Robbie McIntosh : guitares
Anthony Brennan : guitares
Keith Duffy : basse
Troy Donockley : whistles
Nigel Eaton : vielle
Brendan Monaghan : bodhran, lambeg
Sandy McLelland : batterie
Chris Hughes : programmation
Martin Carthy : guitare
Una Ni Chanainn : violoncelle
Brona Cahill : violon
Tommy Cane : alto

Titres


01. Show Me
02. Bright Star
03. Change My World
04. Bi Liom
05. Is It Now (Theme)
06. Falling
07. Tara
08. Ancient Town
09. Show Me (Theme)
10. Sailing Away
11. River
12. Is It Now
13. Mothers Of The Desert
14. Harpsong
15. Two Horizons
16. Show Me (Jakatta Mix)

dimanche 25 janvier 2015

Maddy Prior - Lionhearts (2003)

Maddy Prior - Lionhearts (2003)
Maddy Prior - Lionhearts (2003)
Après avoir revisité le mythe du roi Arthur (Arthur The King), notre troubadour des temps modernes, Maddy Prior, nous fait part une nouvelle fois de sa passion pour l'histoire en ressuscitant, le temps d'un disque, ce grand souverain que fut Richard Cœur de Lion.

Six chansons composent ce nouveau cycle intitulé Lionhearts. Chacune dresse le portrait d'un proche, ami ou ennemi, du célèbre roi d'Angleterre. Leur histoire nous est contée à travers les yeux de sa mère, Aliénor d'Aquitaine qui, avec Maman, ouvre l'album. Quel plaisir d'entendre Maddy prononcer dans un style marqué par l'ancien français "Ta chère Maman" ! La chanson suivante, John, évoque le frère de Richard, Jean sans Terre et sa mauvaise réputation. Puis, l'instrumental Salah Ed-Din fait référence à l'ennemi redoutable que Richard à combattu en Terre Sainte, le puissant Saladin. Ce morceau, très atmosphérique sur lequel domine la cornemuse, a intégralement été composé par Troy Donockley. Old Lion fait référence à son père, Henri II Plantagenêt avec lequel les relations furent conflictuelles. Celui-ci lui a toujours préféré son jeune frère, Jean. La guitare oldfieldienne en ouverture illustre parfaitement l'amertume ressentie par Aliénor envers son époux et l'interprétation qu'en livre Maddy est absolument grandiose. Thomas est un hommage à l'archevêque de Canterbury, Thomas Becket, canonisé en 1173, trois ans après son assassinat suggéré par Henri II. A ce propos, on lui attribue cette formule cinglante et sanglante : "n'y aura-t-il personne pour me débarrasser de ce prêtre turbulent ?". Enfin, le savoureux War Games est dédiée au fils favori d'Aliénor, Richard. Elle relate sa lutte héroïque contre les Infidèles en Terre Sainte. 

L'album est complété par quatre autres chansons et se termine par un second instrumental, Jupiter. Ce dernier est une libre interprétation par Troy d'un extrait de la suite orchestrale Les Planètes composée par Gustav Holst. Magnifique conclusion ! Auparavant, Maddy nous aura conté la triste histoire d'un jeune homme persuadé qu'il lui faut de l'argent pour rendre son amoureuse heureuse dans Salisbury Plain, puis celle de John Barleycorn déjà interprétée à l'époque glorieuse de Steeleye Span, mais complètement revisitée ici. Yellow Hankerchief est un vibrant hommage aux gens du voyage sur lequel Katie Holland vient prêter main forte aux chœurs. Enfin, Ship In Distress traite des naufrages en mer et de tous ces destins brisés de marins disparus. 

Lionhearts est un des meilleurs albums solos de Maddy Prior si ce n'est le meilleur. Il s'agit également du dernier enregistrement studio de Troy Donockley, Nick Holland et Terl Bryant avec notre saltimbanque. Ainsi s'achève une très belle aventure humaine démarrée quelques années auparavant et qui nous lègue un précieux héritage à posséder absolument : Flesh & Blood, Ravenchild, Arthur The King et Lionhearts

Musiciens


Maddy Prior : chant

Troy Donockley : uilleann pipes, guitares, bouzouki, low whistles, tin whistles, chœurs
Nick Holland : claviers, chœurs
Terl Bryant : batterie, percussions
Katie Holland : chœurs

Titres


Lionhearts
01. Maman
02. John
03. Salh Ed-Din
04. Old Lion
05. Thomas
06. War Games

07. Salisbury Plain
08. John Barleycorn
09. Yellow Handkerchief
10. Ship In Distress
11. Jupiter

vendredi 23 janvier 2015

Troy Donockley - The Pursuit Of Illusion (2003)

Troy Donockley - The Pursuit Of Illusion (2003)
Troy Donockley -
The Pursuit Of Illusion (2003)
Cinq ans après le grandiose The Unseen Stream, Troy Donockley (Iona, Maddy Prior, Mostly Autumn et tant d'autres) revient avec The Pursuit Of Illusion, un nouveau chef d’œuvre bien supérieur à son précédent essai solo. Publié sur son propre label, Lantern Music, cet album a été composé, produit et arrangé par Troy. Il nous propose sept titres pour cinquante-cinq minutes de musique classique contemporaine aux frontières du sacré, baignée d'influences celtique et progressive, de laquelle surgit tout un florilège d'instruments joués par des virtuoses.

En effet, Troy s'est entouré de musiciens de haut niveau. Le célèbre Emperor String Quartet, Peter Knight (Steeleye Span), Nick Beggs (Kajagoogoo, Iona) et Troy lui-même se sont occupés des instruments à cordes, chacun en fonction de sa spécialité. Ce dernier, en compagnie de Chris Redgate au hautbois, joue également des instruments à vent. Certes, les uilleann pipes, pourtant considérés comme son instrument fétiche, n'ont été employés que sur le morceau final, Colour Of The Door. Cette fois-ci, il s'est davantage servi des tin et low whistles, flûtes irlandaises à six trous. Trois claviéristes de talent sont aussi intervenus. Encore une fois, Troy lui-même, mais également Neil Drinkwater (Van Morrison) au piano et Duncan Rayson (Mostly Autumn) à l'orgue. Pour ce qui est des percussions, elles ont été tenues par ses fidèles amis, Terl Bryant (Iona, Eden's Bridge, Maddy Prior) et Andy Duncan qui ont effectué un travail d’orfèvres.

The Pursuit Of Illusion est avant tout un album instrumental, mais le chant occupe également une place importante. Grâce aux chœurs spirituels du York Cantores Choir, certains morceaux comme Conscious ou Fragment prennent une dimension quasi-religieuse. Avec l'intervention de Joanne Hogg sur The Pursuit Of Illusion, un stade encore supérieur est atteint, celui du divin. Notre enchanteresse mêle humblement sa voix à celle, très suave et douce, de son hôte que l'on peut entendre chanté distinctement pour la première fois. Ainsi, elles illustrent ce titre inspiré de la mort tragique d'un célèbre magicien du début du XXe siècle, Chung Ling Soo. Membre du "Magicians Circle", Troy est un vrai passionné de magie.

Magique, c'est ainsi que peut être qualifié ce disque qui recèle de multiples perles musicales envoûtant nos oreilles et notre esprit. Attention, cependant, il ne comporte pas d'accroche immédiate, ni de single, ni de mélodie entêtante. Sa musique, d'une richesse infinie, difficile à décrire, s'écoute attentivement, se découvre avec le temps et se laisse apprivoisée dans la durée. En fait, c'est l'inadaptation flagrante de cette œuvre à notre monde actuel de l’instantanéité qui la rend, en définitive, si intemporelle. N'est pas le plus beau tour de magie qu'un artiste puisse réaliser ? 

Musiciens


Troy Donockley : chant, low whistles, tin whistles, mandoline portugaise, claviers, guitares, percussions, uilleann pipes, bouzouki

Joanne Hogg : chant
Chris Redgate : hautbois
Neil Drinkwater : piano
Duncan Rayson : orgue
Peter Knight : violon
Nick Beggs : Chapman stick
Andy Duncan : percussions, chant
Terl Bryant : batterie, percussions

The Emperor String Quartet
Martin Burgess : violon
Clare Hayes : violon
Fiona Bonds : alto
William Schofield : violoncelle

York Cantores Choir : chœur

Titres


01. Conscious
02. The Pursuit Of Illusion
03. Little Window
04. Floating World
05. A Bridge
06. Fragment
07. Colour Of The Door

vendredi 16 janvier 2015

Margaret Becker, Joanne Hogg, Kristyn Lennox - New Irish Hymns 2 - Father, Son & Holy Spirit (2003)

Margaret Becker, Joanne Hogg, Kristyn Lennox - New Irish Hymns 2 - Father, Son & Holy Spirit (2003)
Margaret Becker, Joanne Hogg,
Kristyn Lennox - New Irish Hymns 2 -
Father, Son & Holy Spirit (2003)
Suite au succès de New Irish Hymns, paraît, deux ans après, un volume deux intitulé Father, Son & Holy Spirit. On prend donc les mêmes et on recommence... ou presque car Moya Brennan a cédé sa place à la chanteuse nord-irlandaise Kristyn Lennox. En revanche, Margaret Becker et Joanne Hogg sont de retour, de même que Keith Getty, initiateur du projet. Homme aux multiples casquettes, à la fois producteur, arrangeur, compositeur, musicien, il est également habité par une foi très profonde qu'il souhaite partager. Et ce partage s'effectue notamment à travers cette série de disques dont le principal regret que l'on puisse avoir pour ce deuxième opus est la mise en retrait des instruments traditionnels au bénéfice des synthétiseurs.

Cette légère perte d'authenticité n'empêche par nos chanteuses de remplir à bien leur mission. Toute leur piété transparaît à travers l'interprétation donnée de chacun de ces hymnes modernes. Comme à l'accoutumée, notre préférence va à l'encontre de Joanne Hogg. Tout comme sur le précédent volume, quatre chansons sur les douze que compte ce disque lui ont été attribuées. Elle nous surprend sur le très disco et dansant I Will Trust. Accompagnée par Tim Oliver (Celtic Expressions Of Worship, David Fitzgerald) aux claviers, elle nous émeut sur My Heart Is Filled. Elle nous donne à nouveau envie de danser sur l'entraînant Come Let Us Sing à l'ambiance si celtique. Enfin, elle trouble notre âme par la pureté de son chant sur l'énigmatique Repentance coécrit par Stuart Townend. 

Sur le morceau final, The Risen Christ (Doxology), nous avons la chance d'entendre une dernière fois notre charismatique chanteuse. Elle interprète ce titre porteur d’espoir en compagnie de Margaret Becker et de Kristyn Lennox. Une très belle chanson qui conclut à merveille ce moment d'émotion. 

Musiciens


Margaret Becker : chant
Joanne Hogg : chant
Kristyn Lennox : chant

Keith Getty : piano
Tim Oliver : claviers, programmation
Ken Lewis : batterie, percussions
Stephen Leiweke : guitares, programmation, chœurs
Chris Donohue : basse, low whistles, accordéon

Orchestre Philharmonique de Prague

Titres


01. See What A Morning (Resurrection Hymn)
02. I Will Trust
03. God Of Grace
04. Join All The Glorious Names
05. My Heart Is Filled
06. Cross Of Jesus
07. Come Let Us Sing
08. Jesus Ever Abiding Friend
09. Jesus Is Lord
10. Repentance
11. Oh My Soul
12. The Risen Christ (Doxology)

jeudi 15 janvier 2015

Songs For Luca (2003)

Songs For Luca (2003) - Dave Bainbridge - Iona
Songs For Luca (2003)
Je m'appelle Luca. Je vis dans le Lincolnshire, en Angleterre. Je suis autiste et pour me venir en aide, mon Papa (Dave Bainbridge) qui joue dans un groupe de musique appelé Iona, et ma Maman (Debbie Bainbridge) ont souhaité m'inscrire au programme Son-rise® du Centre Américain du Traitement de l'Autisme qui a pour objectif de favoriser le développement des enfants comme moi. Afin de financer ce projet, mes parents ont fait appel à tous leurs amis pour qu'ils participent bénévolement à une compilation simplement dénommée Songs For Luca. Cette compilation regroupe vingt-six titres, dont onze inédits, sur deux CD et on retrouve de grandes figures de la scène musicale progressive, celtique, folklorique et chrétienne.

Toute ma famille s'est investie dans ce projet ambitieux. Ma sœur adorée, Evie, nous a apporté tout son soutien. Maman a joué deux morceaux de piano composés spécialement pour l'occasion, Starlit Garden et Bright Flame, sur lesquels elle exprime tout son amour maternel. Papa a lui aussi écrit et joué à la guitare In The Wake Of Colmcille. Ensuite, il a regardé vers l'Extrême-Orient et a remixé l'instrumental Beijing que l'on peut entendre sur le premier album de Iona, et il a dévoilé une version live jusque là inédite du flamboyant Man (Matthew The Man - The Book Of Kells) enregistré à Tokyo en 2001. Quant à moi, avec mes crayons, j'ai dessiné la pochette.

Ma grande famille Iona s'est également mobilisée. Les vieux complices, David Fitzgerald et Papa, ont offert une interprétation live de Open My Eyes - Reprise dont la version originale se trouve sur leur album commun, The Eye Of The Eagle. C'est d'ailleurs Oncle David (Fitzgerald) qui a l'honneur d'ouvrir Songs For Luca avec le très aérien Columba Aspexit, premier titre également de son dernier album Breath Of Heaven. Tante Joanne (Hogg) met l'accent sur l'aspect familial de se projet en autorisant la reproduction de Brightest And Best, extrait de Looking Into Light, sur lequel elle chante accompagnée par ses trois sœurs, Helen, Doreen et Muriel. Oncle Troy (Donockley), quant à lui, nous a envoyé l'instrumental Sights tiré de son premier album solo, The Unseen Stream. Mes autres oncles, Nick (Beggs) et Frank (van Essen) nous ont fait un double cadeau avec deux inédits chacun. Tonton Terl (Bryant) apparaît également sur deux titres. Celui issu de son album PsalmMy Song Is Love Unknown,  très cérémonieux avec son orgue d'église sur lequel se pose la délicate voix de Tante Joanne. Et celui de son nouveau groupe Eden's Bridge, Open Sea, que l'on pouvait déjà entendre sur leur dernier album paru en 2002, Isles Of Tide.

Et puis de nombreux autre amis sont là. Les anciens comme Peter Fairclough du jazz band Peter Fairclough Group (Shepherd Wheel) qui jouait avec Papa au sein du groupe Plan B formé bien avant que je naisse, dans la première moitié des années 80, ou bien Adrian Snell dont Papa était le guitariste et le claviériste dans, cette fois-ci, la seconde moitié des années 80. C'est par son intermédiaire qu'il a rencontré Oncle David et Tante Joanne, noyau du futur Iona. Like Father, Like Son, au titre très symbolique, est la chanson qu'il interprète pour ma compilation. De grandes dames sont aussi présentes parmi lesquelles la mythique chanteuse du non moins mythique Clannad, Maire (Moya) Brennan (Misty Eyed Adventures), l'actrice et chanteuse anglaise Julie Tippetts (Lament), Mae McKenna à la voix si douce (The Whistlin' Gypsy Rover, Ca' The Ewes) et les merveilleuses Rachel Jones et Anne-Marie Helder de Karnataka (After The Rain). Ils sont peut être à la fin de ma présentation, mais ils n'en demeurent pas moins de grands artistes : Rick Wakeman et ses claviers magiques (Morning Has Broken), l'Américain Jeff Johnson (I'll Look For You) et les groupes de musique progressive Gentle Giant (Aspirations) et The Flower Kings (A King's Prayer).

A toutes et à tous, je leur dis un grand merci d'avoir contribué à cette si belle compilation qui dresse un panorama complet de la galaxie Iona et bien au-delà. A vous qui achèterez ce disque, je vous remercie également car tous les fonds récoltés me permettront de mieux affronter les difficultés de la vie et contribueront, sans aucun doute, à améliorer le sort de l'enfant que je suis.

Titre et Interprètes


1.01. Columba Aspexit (David Fitgerald)
1.02. Open Sea (Eden's Bridge)
1.03. Sights (Troy Donockley)
1.04. In The Wake Of Colmcille (Dave Bainbridge)
1.05. Shepherd Wheel (Peter Fairclough Group)
1.06. King's Prayer (The Flower Kings)
1.07. Brightest And Best (Joanne Hogg)
1.08. For Luca (Nick Beggs)
1.09. Whistlin' (Mae McKenna)
1.10. Ester (Frank van Essen)
1.11. Beijing - The Widescreen Remix (Iona)
1.12. I'll Look For You (Jeff Johnson)
1.13. Starlit Garden (Debbie Bainbridge)

2.01. After The Rain (Karnataka)
2.02. Morning Has Broken (Rick Wakeman)
2.03. My Song Is Love Unknown (Terl Bryant)
2.04. Labyrinth (Frank van Essen)
2.05. Lament (Julie Tippetts)
2.06. Man - Live in Tokyo (Iona)
2.07. Like Father, Like Son (Adrian Snell)
2.08. Misty Eyes Adventures (Maire Brennan)
2.09. Forever In My Heart (Nick Beggs)
2.10. Aspirations (Gentle Giant)
2.11. Ca' The Ewes (Mae McKenna)
2.12. Open My Eyes - Reprise (Dave Bainbridge & David Fitzgerald)
2.13. Bright Flame (Debbie Bainbridge)

samedi 10 janvier 2015

Erasmus - Voyage (2002)

Erasmus - Voyage (2002)
Erasmus - Voyage (2002)
Erasmus est un groupe crée en 2001 par les Gallois Jayde (chant, guitare) et Matthew Cohen (basse). Leur premier album, Voyage, parait en 2002 sur le label F2, après un an de travail. 

Ce disque a attiré notre attention pour trois principales raisons. Tout d'abord, il s'agit du premier témoignage musical en studio de Matthew Cohen. Ce grand fan d'Iron Maiden et de son bassiste Steve Harris intégrera d'ici peu Magenta et fondera, dans la seconde partie des années 2000, son propre groupe, The Reasoning, dans lequel on retrouvera sa future épouse, Rachel Jones, l'actuelle chanteuse de Karnataka. Ensuite, sur le titre I Appear, nous avons l'honneur d'entendre en introduction la magnifique voix légèrement orientalisante de Christina, la chanteuse de Magenta. Sa prestation dure à peine deux petites minutes, mais ce sont des minutes remplies de bonheur. Enfin, au mixage, à la coproduction et derrière les claviers se cache l'inusable homme aux multiples projets, le talentueux Rob Reed, leader de Magenta.

Sur le plan musical, les six titres oscillent entre rock néo-progressif et métal progressif. Si la ligne n'est pas clairement définie, ce mélange s'avère plaisant, même si un certain manque de maturité est perceptible. Toutefois, il faut bien avoir à l'esprit que nous n'avons là qu'un premier essai enregistré avec peu de moyens. De même, la voix de Jayde, aux intonations rappelant Richard Butler des Psychedelic Furs, semble trop détachée et mal assortie avec la musique. C'est un peu le maillon faible du disque. Malgré ces remarques, l'album est loin d'être mauvais. La chanson éponyme, Voyage, dépassant le quart d'heure, est très bien construite ainsi que parfaitement menée avec ses incessants breaks à répétition changeants continuellement le rythme. Tout comme I Appear, déjà cité et approchant les dix minutes, ou l'émouvant The End Of Time qui clôt le CD. Les différents thèmes abordés évoquent, au fil des chansons, la vie, ses souffrances, son stress, ses plaisirs. 

Il aurait été intéressant de découvrir une suite à ce Voyage afin de suivre l'évolution de ce groupe prometteur et de constater ses progrès. Malheureusement, le destin en a décidé autrement. Erasmus va rapidement splitter et ses deux leader se brouiller. Cet album n'en demeure pas moins un première graine plantée qui fleurira dans quelques années pour donner une nouvelle fleur mélangeant elle aussi influences néoprog et métal progressif, The Reasoning. 

Musiciens


Jayde : chant, guitares
Matthew Cohen : basse

Robert Reed : claviers
Christina : chant
Charlie Steel : batterie

Titres


01. Gatekeeper
02. Silent Dreams
03. I Appear
04. The Unholy Sun
05. Voyage
06. The End Of Time

vendredi 9 janvier 2015

Manning - The Ragged Curtain (2002)

Manning - The Ragged Curtain (2002)
Manning - The Ragged Curtain (2002)
Guy Manning est le fondateur, avec Andy Tillison, des groupes de musique progressive Parallel Or 90 Degrees et The Tangent. A la fin des années 90, il se lance également dans un tout nouveau concept baptisé simplement Manning. Les trois premiers albums, Tall Stories For Small Children (1999), The Cure (2000) et Cascade (2001), ressemblent davantage à un projet solo car Guy, grâce à ses talents de multi-instrumentiste, y joue quasiment de tous les instruments. 

A partir de l'album The Ragged Curtain, sorti en 2002, l'entité Manning prend l'allure d'un groupe puisque Guy, tout en demeurant l'unique compositeur, s'entoure des musiciens qui l'accompagnent sur scène depuis 2000. Parmi eux, citons la saxophoniste Laura Fowles également aux chœurs. D'autres musiciens sont invités à se joindre à l'équipe comme son vieil ami Andy Tillison aux claviers ou Angela Gordon (Goldthorpe), de Mostly Autumn, qui joue notamment sur le titre éponyme Ragged Curtain, lointain écho au Genesis et au Jethro Tull des années 70, où elle déploie son talent mésestimé de flûtiste avec de très belles envolées lyriques. Elle avait déjà participé au précédent album, Cascade, paru un an auparavant. 

Ce disque est avant tout un hommage au père de Guy, décédé depuis peu, et, plus largement, à ses parents. Tous deux étaient des amoureux de la Grèce, pays qui a inspiré notre artiste dans ses compositions. C'est sur l'île de Rhodes qu'il a écrit le morceau épique à tiroir Ragged Curtain, long de vingt-six minutes et divisé en huit parties. C'est également sur cette île qu'il est tombé fou amoureux d'une peinture de son hôtel et qui servira, après d'âpres négociations, d'illustration à la pochette du disque. D'ailleurs, le personnage central de l’œuvre est la principale source d'inspiration du vibrant The Weather Of Dreams sur lequel intervient à nouveau Angela qui apporte sa délicate touche pastorale entre deux soli de guitares et de claviers aux allures si progressives.

Entendre Angela Gordon dans un contexte autre que celui de son groupe d'appartenance est un véritable plaisir auditif. De plus, Guy Manning est un artiste talentueux qui mérite d'être découvert, même si, il faut bien l'avouer, le manque de chaleur de son chant peut légèrement déconcerter.

Manning - Cascade (2001)
Manning - Cascade (2001)


Musiciens


Guy Manning : guitares, claviers, batterie, basse, mandoline, chant
Laura Fowles : saxophone, chant
Gareth Harwood : guitare
Rick Ashton : basse
Jonathan MacDonald Binns : batterie

Angela Gordon : flûte
Andy Tillison : claviers
Neil Harris : claviers

Titres


01. A Ripple From Ragged Curtains
02. Tightrope
03. A Place To Hide
04. Where Do All The Madmen Go?
05. Stronger
06. What Is It Worth?
07. The Weathe Of Dreams
08. Ragged Curtains

lundi 5 janvier 2015

The Bollenberg Experience - If Only Stones Could Speak (2002)

The Bollenberg Experience - In Only Stones Could Speak (2002)
The Bollenberg Experience -
If Only Stones Could Speak
(2002)
Ah ! Si seulement les pierres de la ville de Bruges, la "Venise du nord", pouvaient parler... Elles nous conteraient la triste légende du lac d'Amour (Minna), ou alors celle de la relique du Saint-Sang présente dans la cité belge depuis 1148 (Holy Blood), ou bien pourquoi la statue d'un ours se niche-t-elle dans la Loge des Bourgeois devenue entre-temps Archives d'État, située rue de l'Académie (Ursus Brugghia). Elles nous expliqueraient qui était Jean Népomucène (No Words) puis nous narreraient l'histoire de la plus ancienne auberge de la ville crée en 1515 et cachée dans le quartier Sainte-Anne (Cafe Vlissinghe). Les mésaventures malheureuses de la petite orpheline Anna n'auraient plus de secret pour nous (Anna From The Well), ni l'origine du mausolée gothique situé dans l'église Notre-Dame (The Story Of Three).

Mais, comme chacun le sait, elles ne peuvent rien dire. C'est donc le journaliste belge spécialisé dans le rock, John "Bo Bo" Bollenberg, qui se substitue à elles et nous raconte l'histoire de ces sept mythes dans un disque paru sur le label de référence Musea. Entouré d'un collectif de musiciens portant le nom de The Bollenberg Experience, John a fait appel à de grands noms du rock progressif comme le Suédois Pär Lindh de Pär Lindh Project, producteur de l'album, le célébrissime claviériste de Yes, Rick Wakeman, le virtuose Jordan Rudess de Dream Theater, ou encore Roine Stolt des Flower Kings et du super-groupe Transatlantic qui est venu prêter main-forte à la gratte. 

Deux autres invités de marque ont particulièrement attiré notre attention : Bryan Josh et Heather Findlay de Mostly Autumn. Tous deux chantent sur la très agréable ballade Minna qui, avec ses intonations médiévales, son solo de guitare joué par Björn Johansson et sa thématique romantique ne dépareillerait pas dans le répertoire du groupe yorkais. L'émotion est à son comble grâce au chant d'Heather qui se fait l'écho parfait de la complainte de la pauvre Minna. On retrouve ensuite Bryan à la guitare électrique et Heather aux bodhran et tin whistle dans le celtisant Cafe Vlissinghe enrobé par la basse ronflante de William Kopecky et sur lequel plane l'ombre de Blackmore's Night. Une nouvelle fois, le chant d'Heather fait merveille sur l'émouvant Anna From The Well tandis que la guitare de Bryan électrise l'entêtant morceau d'ouverture, If Only Stones Could Speak. Tous deux sont à nouveau conviés sur le titre bonus The Goodnight Knight dont la durée dépasse les neuf minutes et qui a l'honneur de clôturer cette visite guidée.

Ce concept-album réalisé par un passionné, ou, plus exactement, par un amoureux de sa ville, mérite d'être autant découvert que la célèbre cité médiévale belge elle-même, qui a le privilège d'être ici mise en valeur sous un angle audacieux. Une fois n'est pas coutume, culture et musique progressive font bon ménage ensemble et ce sont les auditeurs que nous sommes qui en sont les grands gagnants. 

Musiciens


John Bollenberg : chant
Pär Lindh : batterie, percussions, claviers, mellotron, clavecin, orgue, trompette baroque
Heather Findlay : chant, bodhran, tin whistle
Bryan Josh : guitare, e-bow, chant
Roine Stolt : guitares, tambourin
Björn Johansson : guitares, claviers, mellotron, percussions, mandoline, instruments médiévaux, chant
Rick Wakeman : claviers, chœurs
Jordan Rudess : claviers
William Kopecky : basse
Bernard Dewulf : violon
Marten Berglund : voix
Vanessa Defauw : chant

Ensemble Macogall : chœur

Titres


01. If Only Stones Could Speak
02. Holy Blood
03. Minna
04. Ursus Brugghia
05. Cafe Vlissinghe
06. No Words
07. Anna From The Well
08. The Story Of Three
09. The Goodnight Knight      

dimanche 4 janvier 2015

Julia Jenkins - Shine (2002)

Julia Jenkins - Shine (2002)
Julia Jenkins - Shine (2002)
Cet album est une exception puisque c'est le seul présenté sur ce blog que je ne possède pas et dont je n'ai jamais entendu la moindre note de musique. Mais, il m'était difficile de le passer sous silence étant donné les musiciens qui y ont participé. En effet, toute la grande famille Mostly Autumn a contribué à son élaboration : Bryan Josh, Heather Findlay, Liam Davison, Angela Goldthorpe, Iain Jennings, Jonathan Blackmore, Troy Donockley, Kev Gibbons (For All We Shared), Duncan Rayson (Catch The Spirit, The Unseen Stream) et Ché (For All We Shared, Music Inspired By The Lord Of The Rings). 

J'espère développer cet article si j'arrive, un jour, à trouver ce disque. En attendant, pour plus de détails, je vous conseille ce site en langue anglaise : Musical Discoveries.  

Musiciens


Julia Jenkins : chant, guitare

Peter Doney : guitares, basse
Kev Gibbons : whistles, bodhran, guitare, basse
Duncan Rayson : claviers
Pat Corner-Walker : batterie
Troy Donockley : cistre
Heather Findlay : chant, tambourin
Bryan Josh : guitare
Liam Davison : guitare
Ché : percussions
Angela Goldthorpe : flûte
Iain Jennings : claviers
Jonathan Blackmore : percussions

Mostly Autumn - Catch The Spirit - The Complete Anthology (2002)

Mostly Autumn - Catch The Spirit - The Complete Anthology (2002)
Mostly Autumn - Catch The Spirit -
The Complete Anthology (2002)
Après quatre albums studio et un album live, Mostly Autumn revient, en 2002, avec Catch The Spirit - The Complete Anthology, une compilation qui n'en est pas vraiment une. Certes, tous les titres de ce double CD sont extraits des précédents albums, à l'exception de l'inédit Noise From My Head. Mais Bryan Josh, le leader chanteur-guitariste du groupe, ne s'est pas limité à un simple copier-coller. Il a préféré réenregistrer et réarranger les vingt-deux morceaux restants avec sa bande désormais rodée pour la scène et, surtout, enfin stabilisée autour d'Heather Findlay au chant, d'Angela Goldthorpe à la flûte, d'Iain Jennings aux claviers. de Liam Davison également à la guitare, d'Andy Smith à la basse et de Joanthan Blackmore à la batterie.

Ainsi, du premier album For All We Shared, cinq titres ont été retenus : Nowhere To Hide avec son nouveau riff d'ouverture déjà entendu sur le live The Story So Far..., Heroes Never Die légèrement ralenti par rapport à la version originale, The Night Sky toujours aussi planant, tout comme The Last Climb, et Porcupine Rain auquel un nouveau solo de guitare a été ajouté à la fin.

De The Spirit Of Autumn Past, six titres ont été repris : Please qui comporte une batterie plus puissante, The Spirit Of Autumn Past plus rapide et amputé de sa première partie, Evergreen chanté de manière plus douce par Heather, The Great Blue Pearl, Winter Mountain avec sa nouvelle introduction basse/batterie si percutante, et The Gap Is Too Wide lui aussi plus rapide que l'original mais avec un final inédit magnifique combinant une nouvelle fois la cornemuse de Troy Donockley et la guitare électrique de Bryan Josh.

The Last Bright Light est l'album le mieux représenté avec sept morceaux. We Come And We Go est la grande surprise de cette compilation puisque, initialement interprété par Bryan, c'est Heather qui le chante ici et en livre une version magique. Les autres chansons sont Half The Mountain, Shrinking Violet, The Dark Before The Dawn, Prints In The Stone, Never The Rainbow et Mother Nature, plus proche des versions jouées sur scène dernièrement. 

Seulement quatre extraits sont issus de Music Inspired By The Lord Of The Rings : The Riders Of Rohan, Goodbye Alone, Overture - The Forge Of Sauron et The Return Of The King.

A l'origine, une première compilation était parue sous le titre Heroes Never Die et était composée des mêmes titres que le premier CD de Catch The Spirit. Bryan Josh, ne la jugeant pas suffisamment représentative de la carrière de Mostly Autumn, a préféré en sortir une autre reprenant donc le premier disque sous-titré "Heroes Never Die" et la complétant par un second disque intitulé "Mother Nature".  

Catch The Spirit et ses 145 minutes de musique est une excellente introduction à l'univers de ce groupe unique, digne héritier du Pink Floyd, qui marie dans une parfaite harmonie, grâce à ses mélodies uniques, musiques progressive, folklorique et celtique.

Mostly Autumn - Heroes Never Die - The Anthology (2002)
Mostly Autumn - Heroes Never Die -
The Anthology (2002)

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares, tambourin
Heather Findlay : chant, tambourin
Iain Jennings : claviers, orgue Hammond, piano, chœurs
Liam Davison : guitares, chœurs
Angela Goldthorpe : flûtes, chœurs
Andy Smith : basse
Jonathan Blackmore : batterie

Duncan Rayson : piano, claviers, programmation
Marcus Bousefield : violon
Geoffrey Richardson : violon, alto
Troy Donockley : uilleann pipes, flûte, whistle
Marc Atkinson : chœurs
Gina Dootson : chœurs
Janine Atkinson : chœurs
Marissa Claughn : chœurs
Nicola Garton : chœurs
Mathew Foster : chœurs
Kassie Davies : chœurs
Charlotte Gaines : chœurs
Nicole Smith : chœurs
Hannah Ellison : chœurs

Titres


Heroes Never Dies
1.01. Nowhere To Hide
1.02. We Come And We Go
1.03. Please
1.04. The Spirit Of Autumn Past
1.05. Evergreen
1.06. The Riders Of Rohan
1.07. This Great BLue Pearl
1.08. Noise From My Head
1.09. Half The Mountain
1.10. Shrinking Violet
1.11. Goodbye Alone
1.12. Heroes Never Die

Mother Nature
2.01. Overture - The Forge Of Sauron
2.02. The Dark Before The Dawn
2.03. Prints In The Stone
2.04. The Return Of The King
2.05. The Night Sky
2.06. Winter Mountain
2.07. The Last Climb
2.08. Never The Rainbow
2.09. Porcupine Rain
2.10. The Gap Is Too Wide
2.11. Mother Nature

vendredi 2 janvier 2015

Eden's Bridge - Isle Of Tides (2002)

Eden's Bridge - Isle Of Tides (2002)
Eden's Bridge - Isle Of Tides (2002)
Tel un joaillier, Eden's Bridge a passé deux ans à tailler minutieusement ce nouveau bijou paru en 2002. Pour cela, le groupe s'est enrichi de deux nouveaux maîtres d’œuvre déjà connus : le joueur de cornemuse et de whistles Michael McGoldrick, entendu sur le précédent album All In A Life, et le flûtiste Simeon Wood qui a auparavant joué sur Celtic Christmas.

Isle Of Tides est considéré à juste titre par la bande et la critique comme son œuvre la plus aboutie. Nous sommes désormais très loin de la période des "celtics albums", il s'agit là d'un disque très personnel, entièrement composé par les membres du groupe, et qui évoque à la fois la joie, l'enchantement des pèlerinages et autres voyages spirituels, mais aussi leurs difficultés de tout ordre. Le titre de l'album ainsi que la suite de plus de vingt minutes du même nom font référence à une île située sur la côte ouest de l'Angleterre où ont péri brûlés un grand nombre de saints et sur laquelle nos musiciens du Yorkshire ont trouvé une partie de leur inspiration.

Comme toujours, tout est parfaitement soigné chez Eden's Bridge. Chaque note, chaque son, chaque instrument est à sa place. L'apport des deux nouveaux musiciens renforce le côté celtique de leur musique. Grâce au travail combiné de Terl Bryant et de Richard Lacy, les percussions, d'une extrême richesse et variété, sont un des principaux points forts du disque. Terl s'est littéralement surpassé. Et que dire du chant de Sarah Lacy ? Impossible, à son écoute, de ne pas évoquer sa collègue Joanne Hogg de Iona, Moya Brennan de Clannad ou encore Tori Amos par certains aspects. Toutefois, il a son essence propre, mélange de douceur et d'humanisme qui nous guide durant tout ce voyage intérieur. 

Jon Large, le bassiste, considère You Carry Me comme sa chanson préférée car, bien que très courte, sa simplicité et ses paroles lui rappellent ses échanges avec Dieu. De son côté, Richard Lacy préfère l'atmosphérique Open Sea qui, comme son titre l'indique, lui évoque la mer et ses errances. Pour ma part, la ballade My Hope Is Safe With Thee ouvrant la seconde partie de la suite Isle Of Tides, est le morceau qui m'a le plus touché. Son introduction aux low whistles accompagnée par la voix aérienne de Sarah, suivie par un long solo de guitare joué par son époux, David Bird, et d'une montée en puissance de son chant lumineux rejoint par tout le groupe, réunit ce que j'aime le plus, à savoir la beauté de la musique celtique mariée à la force du rock progressif. Et vous, lequel de ces dix-huit morceaux va vous emporter ?   

Musiciens


David Bird : guitares, cistre, mandoline, chœurs
Terl Bryant : batterie, percussions, chœurs
Sarah Lacy : chant, piano
Richard Lacy : piano, claviers, orgue Hammond, percussions, low whistle, chœurs
Jon Large : basse
Michael McGoldrick : uilleann pipes, low whistles
Simeon Wood : flûtes

The St Michael Singers : chant

Titres


01. Looking Down
02. Open Sea
03. Creator Of Creation
04. Keep Me Sailing
05. The Earth Waits
06. You Carry Me

Isles Of Tides
07. Who Would Build An Abbey Here?
08. Sail Away
09. From Here, Today
10. Adrift
11. Release
12. My Hope Is Safe With Thee
13. Still Small Voice
14. The Turning
15. Journeys End

16. Where You Search
17. Thanks Be To Thee
18. Boat Song