vendredi 27 février 2015

Mostly Autumn - At The Grand Opera House (2004)

Mostly Autumn - At The Grand Opera House (2004)
Mostly Autumn -
At The Grand Opera House (2004)
En moins de dix ans de carrière, Mostly Autumn sort, en 2004, son cinquième album en concert. Enregistré à York l'année précédente, qu'est-ce qui distingue At The Grand Opera House de ses prédécesseurs ?

Tout d'abord, la setlist  jouée. L'album Passengers qui vient alors de paraître, est à l'honneur avec pas moins de six titres interprétés sur dix. Il s'agit donc du premier enregistrement comportant les versions live du splendide Passengers, du percutant Answer The Question, de l'émouvant Bitterness Burnt, ou encore de l'épique dépassant les quinze minutes, Pass The Clock . Tous de futurs classiques. En revanche, les anciens classiques comme Evergreen, Mother Nature ou Heroes Never Die, ont momentanément été oubliés pour laisser la place à une reprise de Pink Floyd, Comfortably Numb, qui colle parfaitement au répertoire du groupe, à un Dark Before The Dawn extrait de The Last Bright Light, et, surtout, à deux raretés live, Goddbye Alone de Music Inspired By The Lord Of The Rings et The Gap Is Too Wide du deuxième album, The Spirit Of Autumn Past.

Ensuite, les musiciens sur scène. Mostly Autumn, dont les membres demeurent inchangés, a étoffé son équipe pour ce show. Si, sur The Story So Far..., Rachel Jones, Marc Atkinson et Gina Dootson avaient été appelés en renfort au chant, cette fois-ci, ceux ne sont pas moins de treize choristes de la formation The Micklegate Singers qui ont investis la scène. Leur présence est déjà remarquable sur Passengers, mais elle l'est encore plus sur The Gap Is Too Wide, ce qui fait de ce morceau, long de dix minutes, un des summum du disque. Leur chant, mêlé à celui d'Heather Findlay, ainsi qu'aux guitares de Bryan Josh et Liam Davison, rend ce morceau magnifique encore plus puissant dans sa lente, mais majestueuse, progression. A leurs côtés, se démène le Synthesis String Quartet qui apporte un véritable plus à des titres comme le très champêtre Goodbye Alone sur lequel se balade la flûte bucolique d'Angela Goldthorpe, l'instrumental floydien Distrant Train qui voit, grâce au Quartet, son aspect symphonique renforcé, ou encore cette petite perle chantée par Heather qu'est Bitterness Burnt. Ultime invité mais non des moindres, Troy Donockley. En appui ça et là à la guitare électrique, au bouzouki ou aux low whistles, c'est sur Pass The Clock qu'il prend, avec sa cornemuse, toute son ampleur. Ce morceau, écrit par Bryan en la mémoire d'un ami commun récemment décédé, clôt ce concert dans une intense émotion où se croisent la guitare de Josh et l'instrument fétiche de Donockley. Avec cet épique, la bande de York offre un bouquet final de toute beauté à son fidèle public. 

At The Grand Opera House est donc ce que l'on peut appeler un grand album live. Interprété par des musiciens rodés à la scène, proposant une setlist des plus originales et entourés par de substantiels intervenants, ce SACD est le disque idéal pour toute bonne discothèque qui se respecte. 


Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares
Heather Findlay : chant, guitare acoustique, whistle, bodhran, tambourin
Iain Jennings : claviers, chœurs
Jonathan Blackmore : batterie
Liam Davison : guitares, chœurs
Andy Smith : basse
Angela Goldthorpe : flûtes, chœurs, claviers

Troy Donockely : uilleann pipes, low whistles, bouzouki, guitares

Synthesis String Quartet
Sarah Crick : violon
Clair Gale : violon
Jo Almack : alto
Anna Brickles : violoncelle

The Micklegate Singers

Titres


01. Caught In A Fold
02. The Dark Before The Dawn
03. Answer The Question
04. Goodbye Alone
05. Passengers
06. The Gap Is Too Wide
07. Distant Train
08. Bitterness Burnt
09. Comfortably Numb
10. Pass The Clock

lundi 23 février 2015

Jennifer Cutting - Ocean: Songs For The Night Sea Journey (2004)

Jennifer Cutting - Ocean: Songs For The Night Sea Journey (2004)
Jennifer Cutting - Ocean:
Song For The Night Sea Journey (2004)
Jennifer Cutting sait prendre son temps. Il lui a fallu pas moins de sept longues années pour réaliser Ocean: Songs For The Night Sea Journey, album magistral qui rassemble toute une collection de chansons ayant pour thématique unique la mer.

Ce disque de folk-rock celtique s’inscrit dans la droite lignée des incontournables Iona, Eden's Bridge, Clannad ou Capercaillie. Mais ses influences ne s'arrêtent pas là et sont beaucoup plus ouvertes puisque l'instrumental Sleep (On The Deep) est signé Steve Morse, la magnifique mélodie de Song For The Night Sea Journey chantée en gaélique a été composée par Gustav Holst, et celle de If You Are Near par le non moins célèbre J.S. Bach.

Ocean est donc une œuvre éclectique, interprétée et jouée par une multitude d'artistes aux origines diverses (États-Unis, Angleterre, Écosse, France, Bulgarie) parmi lesquels Troy Donockley (Iona), Peter Knight (Steeleye Span), Dave Mattacks (Fairport Convention), Tony Cuffe (Ossian), Gabriel Yacoub (Malicorne) ou Sylvie Berger (La Bergère). 

Pas moins de cinq chanteuses (Polly Bolton, Grace Griffith, Lisa Moscatiello, Maddy Prior et Tatiana Sarbinska) se succèdent au chant principal. La prestation la plus remarquée est sans aucune hésitation celle de Grace Griffith que l'on peut entendre sur cinq titres. Avec son timbre de voix si clair, parfaitement adapté à ce type de répertoire, elle nous bouleverse sur The Gladdest Breeze aux airs si dramatiques, puis nous éblouit complètement sur le très poétique My Grieg On The Sea avant de nous faire chavirer dans un océan de feu avec Song For The Night Sea Journey. Toutefois, il faut bien avouer que le sommet de l'album est atteint avec Forgiveness interprété par une Maddy Prior au sommet de son art, accompagnée par Jennifer Cutting au piano. Cette pièce unique de grande qualité, brodée par cette voix à la fois puissante et émouvante, aurait eu toute sa place sur un album solo de la talentueuse chanteuse de Steeleye Span.

Jennifer Cutting est une véritable artisane. Fille et petite-fille de musiciens, ethnomusicologue de par sa formation universitaire, elle nous livre à la fois une œuvre pointue, réfléchie, construite lentement années après années, et un disque facilement abordable, offrant un large panel sonore d'instruments traditionnels (uilleann pipes, harpes, fiddle, bodhran, whistles...) qui donnent cette irrésistible envie de partir découvrir de nouvelles contrées mystérieuses par delà les océans.

Musiciens


Jennifer Cutting : piano, orgue, claviers

Polly Bolton : chant
Grace Griffith : chant
Lisa Moscatiello : chant
Maddy Prior : chant
Tatiana Sarbinska : chant
Sylvie Berger : chœurs
Dominick Murray : chœurs
Chris Noyes : chœurs
Gabriel Yacoub : chœurs
Kim Miller : violon
Peter Wilson : violon
Lias Ponton : alto
Marcio Botelho : violoncelle
Eliot Davis : violoncelle
Blake Althen : programmation, guitare
Tony Cuffe : guitare, harpe écossaise, whistles
Troy Donockley : uilleann pipes, whistles, guitare
John Jennings : guitare
Peter Knight : fiddle
Zan McLeod : bouzouki, guitare
Sue Richards : harpe celtique
Rico Petrucelli : basse
Myron Bretholz : bodhran, percussions
Marco Delmar : percussions
Andy Hamburger : batterie
Larry Kolota : batterie, programmation
Steve Loecher : batterie
Dave Mattacks : batterie
Steve Missal : batterie, conga

Chorale Slaveya
Tatiana Sarbinska
Theadocia Chittenden
Anne Harrison
Andrea Loewenwarter
Diane Weinroth

Titres


01. Call Of The Siren
02. Out On The Ocean / Rolling Waves
03. The Gladdest Breeze
04. My Grief On The Sea
05. Dissolving / King Neptune
06. The Sands Of Time
07. Sleep (On The Deep)
08. Song For The Night Sea Journey
09. Forgiveness
10. Neptune Reel / Woman Of The House
11. If You Are Near
12. The Siren's Farewell

samedi 21 février 2015

Barbara Dickson - Full Circle (2004)

Barbara Dickson - Full Circle (2004)
Barbara Dickson - Full Circle (2004)
Barbara Dickson est une chanteuse folk et une actrice née à Dunfermline, en Écosse. Elle commence sa carrière à la fin des années 60 et rencontre un certain succès avec des hits comme Caravans ou Another Suitacase In Another Hall, composé par Andrew Lloyd Weber. Outre-Manche, au fil des années, elle devient une personnalité reconnue et respectée.

Dans les années 90, elle rencontre Troy Donockley avec lequel elle noue une solide relation amicale. Il participe à ses albums Parcel Of Rogues (1994) et Dark End Of The Street (1995) en tant que musicien de session. Mais tous deux n'ont qu'une envie, approfondir leur collaboration musicale.

C'est chose faite en 2004 avec l'album Full Circle intégralement produit et arrangé par Troy. Ce disque s'inscrit dans la continuité de son travail mené auparavant avec Maddy Prior. D'ailleurs, on retrouve ses deux complices, Terl Bryant aux baguettes et Nick Holland, non pas aux claviers, mais au chant et aux chœurs. A leurs côtés, Neil Drinkwater qui a collaboré dans le passé avec le grand Van Morrison et qui a participé aux deux albums solos de Troy, The Unseen Stream et The Pursuit Of Illusion, joue du piano. Il est accompagné à la contrebasse par un musicien au CV impressionnant, Danny Thompson. Membre du groupe de folk Pentangle, il a travaillé avec les plus grands : Kate Bush, Marianne Faithfull, Loreena McKennitt, Peter Gabriel, T Rex, Talk Talk, Tim Buckley et bien d'autres encore. Quant au talentueux Emperor String Quartet (Joanne Hogg, Dave Bainbridge, Troy Donockley), il s'est vu confier les cordes.

Comme avec Maddy Prior, Troy a le don de se mettre au service de l'artiste et d'en faire ressortir le meilleur, en l’occurrence cette voix unique, si pure, si cristalline, portée par des arrangements musicaux d'une très grande justesse et délicatesse. Du morceau d'ouverture, Garten Mother's Lullaby, qui débute par un chant a cappella rejoint ensuite par les whistles et les cordes, au morceau final empreint de nostalgie, Eriskay Love Song, en passant par la splendide reprise de The Everly Brothers, Living Too Close To The Ground, ou un Faithless Love nous transportant dans un tourbillon d'émotions, Barbara Dickson ouvre bien grand les portes de son univers ouaté dans lequel nous sommes tous les bienvenus.

Full Circle marque donc le début d'une riche et fructueuse collaboration entre Barbara Dickson et le multi-instrumentiste Troy Donockley. Très vite, des titres comme Corpus Christi Carol , The Sky Above The Root ou Singing Bird, avec son violon imitant le chant des oiseaux, sont devenus des classiques et occupent désormais une place privilégiées dans le répertoire de notre chanteuse.

Musiciens


Barbara Dickson : chant

Troy Donockley : guitares, uilleann pipes, low & tin whistles, mandole, harmonium, bodhran, claviers, chœurs
Neil Drinkwater : piano
Danny Thompson : contrebasse
Nick Holland : chant, chœurs
Terl Bryant : batterie, percussions

The Emperor String Quartet
Martin Burgess : violon
Clare Hayes : violon
Fiona Bonds : alto
William Schofield : violoncelle

Titres


01. Garten Mother's Lullaby
02. The Sky Above The Root
03. Across The Hills
04. The Unquest Grave
05. Faithless Love
06. Westron Wynde
07. Corpus Christi Carol
08. Living Too Close To The Ground
09. Singing Bird
10. When I Am Laid In Earth
11. Eriskay Love Song

mercredi 18 février 2015

David Fitzgerald - God Is Love (2004)

David Fitzgerald - God Is Love (2004)
David Fitzgerald - God Is Love (2004)
Plus de dix ans après avoir quitté Iona, David Fitzgerald poursuit sa carrière en solitaire et publie, en 2004, son quatrième album, God Is Love. Comme pour ses précédents opus, l'ombre de son ancien groupe continue à planer sur cette nouvelle production. 

En effet, la thématique religieuse demeure au cœur de son œuvre. Sur ce point, le titre donné à l'album est des plus explicite. De plus, deux anciens membres du groupe jouent sur ce disque. Il s'agit du batteur Terl Bryant, déjà présent sur Breath Of Heaven, et du bassiste Nick Beggs auparavant croisé sur l'indispensable Lux Aeterna. Côté son, le matriçage a été réalisé par Nigel Palmer qui a travaillé sur tous les albums de Iona, mais aussi sur les premiers disques de Troy Donockley, de Joanne Hogg ou de la série New Irish Hymns

Parmi les autres musiciens invités, figure le vieux complice Tim Oliver aux claviers. Compositeur du morceau d'ouverture Opening, il a également réarrangé avec David Ma Navu, Tallis et O Euchari. Tim Oliver a la particularité d'être le seul musicien à avoir joué sur tous les albums solo de David. Le fils de ce dernier, Andrew, est venu lui prêter main forte aux claviers. C'est la première fois que le père et le fils jouent ensemble sur un disque. Quant à la guitare, elle est tenue par Neil Costello qui avait fait une apparition remarquée sur Lux Aeterna. Une solide amitié lie d'ailleurs les deux hommes qui se connaissent depuis les année 80. 

Avec son savoir-faire habituel, David Fitzgerald alterne les différents instruments à vent, essentiellement le saxophone et les flûtes. En définitive, God Is Love est un album de méditation, très relaxant mais peu diversifié musicalement parlant. Cependant, il a été conçu par un artiste authentique, libéré de toute contrainte et seulement animé par sa foi et sa passion. 

Musiciens


David Fitzgerald : saxophones, flûtes, whisltes, instruments à vent

Tim Oliver : claviers, programmation
Neil Costello : guitare électrique
Nick Beggs : Chapman Stick, basse
Terl Bryant : batterie, percussions
Andrew Fitzgerald : claviers

Titres


01. Opening
02.Ubi Caritas
03. God So Loved
04. Ma Navu (How Beautiful)
05. Love (1 Corinthians 13)
06. Agnus Dei (Alleluia)
07. Tallis
08. O Euchari
09. No Scenes Of Stately Majesty
10. God Is Love (Hyfrydol)
11. There Is A Green Hill
12. Amazing Love
13. I Could Sing Of Your Love Forever

dimanche 15 février 2015

Margaret Becker, Kristyn Getty, Joanne Hogg - New Irish Hymns 3 - Incarnation (2004)

Margaret Becker, Kristyn Getty, Joanne Hogg - New Irish Hymns 3 - Incarnation (2004)
Margaret Becker, Kristyn Getty,
Joanne Hogg - New Irish Hymns 3 -
Incarnation
"In the begining was the Word, and the Word was with God, and the Word was God. He was with God in the begining." ("Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était avec Dieu au commencement"). 

C'est par la lecture du Prologue de l'Évangile selon saint Jean et ses dix-huit premiers versets que débute le troisième volet de la série New Irish Hymns, justement intitulé Incarnation. Ce nouvel album a été construit autour de cette réflexion sur l'Incarnation du Christ et les textes du Saint. Pour son interprétation, le producteur et compositeur Keith Getty a fait appel à la même équipe que le précédent opus, à savoir Margaret Becker, Kristyn Lennox devenue après son mariage avec Keith, Kristyn Getty, et la resplendissante Joanne Hogg.

Outre les chœurs célestes comme sur Prologue, Joanne chante seule trois chansons : Holy Child Who Chose The Hearts Of Men, Fullness Of Grace et When Love Came Dawn To Eath. A propos de cette dernière, quelle autre voix pourrait annoncer avec autant de grâce l'arrivée de l'Amour sur terre ? Sur ce morceau, elle est accompagnée par le célèbre guitariste américain Phil Keaggy, légende vivante du rock chrétien avec plus de cinquante albums à son actif. Pour mémoire, rappelons qu'il avait déjà participé au premier volume de la série.

L'interprétation de chacune des chanteuses est sans faille. Le disque, doublé d'un magnifique livret, est admirablement bien produit et fait découvrir de nouveaux paysages musicaux tout au long de ses quarante et une minutes. Le principal regret que l'on puisse avoir à son écoute, est une présence nettement amoindrie des instruments celtiques. Toutefois, elle est partiellement compensée par une plus grande place accordée aux cordes du fameux Orchestre Philharmonique de Prague. 

Musiciens


Margaret Becker : chant
Kristyn Getty : chant
Joanne Hogg : chant

Tom Haoward : claviers, programmation
Tim Oliver : programmation
Ken Lewis : batterie, percussions
Stephen Leiweke : guitares, programmation, chœurs
Chris Donohue : basse, whistles
Suzanne Bennett : chœurs
Phil Keaggy : guitare

Orchestre Philharmonique de Prague

Titres


01. Prologue
02. Glorious Light
03. Joy Has Dawned Accross The World
04. Holy Child Who Chose The Hearts Of Men
05. Imagine
06. Fullness Of Grace
07. When Love Come Down To Earth
08. Jesus Your Name
09. Born Where The Shadows Lie
10. Celtic Christmas Blessing

vendredi 13 février 2015

Troy Donockley & Dave Bainbridge - From Silence (2004)

Troy Donockley & Dave Bainbridge - From Silence (2004)
Troy Donockley & Dave Bainbridge -
From Silence (2004)
Le 27 octobre 2004, dans la cathédrale de Lincoln (Linolnshire, Angleterre), deux piliers de Iona, Dave Bainbridge et Troy Donockley, improvisent une suite musicale de près d'une heure intitulée From Silence. Cette suite se divise en six parties variant chacune d'une durée comprise entre 5 et 16 minutes. 

Les deux amis avaient seulement préparé les instruments qu'ils souhaitaient jouer et les conditions d'enregistrement. Ils se sont ensuite laissés inspirer par les lieux, l'espace et leur humeur. En effet, Troy Donockley venait de perdre, une semaine auparavant, dans un tragique accident de voiture, un précieux ami, Dave Williams, fabricant de ses uilleann pipes. Troy le considérait comme le Stradivarius de cet instrument et cette disparition l'a beaucoup affecté, ce qui se ressent à l'écoute du disque. 

D'ailleurs, ses instruments fétiches (uilleann pipes mais aussi tin et low whistles) sont à l'honneur et habilement mis en valeur. Grâce à l'acoustique unique de la cathédrale et à la qualité de l'enregistrement binaural, ils prennent un relief rarement entendu jusque là et le disque permet d'en saisir distinctement toutes les nuances et la beauté. Habituellement réservés au folklore, ces instruments prennent ainsi une toute autre dimension dans l'utilisation musicale qui en est faite, à savoir une musique expérimentale progressive à vocation spirituelle. Avec ses nappes de claviers, sa discrète guitare électrique et son bouzouki, Dave Bainbridge apporte ce supplément d'âme à cette improbable performance. 

From Silence est donc un long voyage mystique transportant les esprits dans les méandres émotionnels de nos deux artistes. Œuvre difficilement accessible de prime abord, cette performance s'inscrit dans la continuité d'une autre bien plus célèbre et déjà ancienne, le Live At Pompeii de Pink Floyd. Toutes deux ont été enregistrées en direct, sans montage, sans public et dans un lieu à l'acoustique particulière chargé d'histoire.

Musiciens


Troy Donockley : low whistle, tin whistle, uilleann pipes, guitare acoustique, chant
Dave Bainbridge : claviers, guitare électrique, bouzouki

Titres


01. From Silence : Part One
02. From Silence : Part Two
03. From Silence : Part Three
04. From Silence : Part Four
05. From Silence : Part Five
06. From Silence : Part Six

mercredi 11 février 2015

Dave Bainbridge - Veil Of Gossamer (2004)

Dave Bainbridge - Veil Of Gossamer (2004)
Dave Bainbridge - Veil Of Gossamer
(2004)
Après Troy Donockley puis Joanne Hogg, Dave Bainbridge sort, en 2004, son premier album solo, Veil Of Gossamer. Il lui aura fallu deux années complètes de préparation pour réaliser ce chef d’œuvre. A l'origine, il avait envisagé de tout faire tout seul, de jouer de tous les instruments et de ne faire appel que ponctuellement à quelques musiciens additionnels. Au final, s'il joue bien d'une quinzaine d'instruments, plus d'une dizaine d'artistes sont venus lui prêter main forte, dont trois magnifiques chanteuses aux voix si envoûtantes : Joanne Hogg, Rachel Jones et Mae McKenna.

Il est désormais inutile de présenter la célèbre chanteuse du groupe britannique Iona, Joanne Hogg. C'est un peu grâce à elle, d'ailleurs, si cet album a pu voir le jour car elle s'est mise en retrait de Iona après être tombée enceinte de son premier enfant, ce qui a laissé du temps libre à Dave. Elle est présente par ses vocalises sur cinq titres et chante seule sur le poignant Until The Tide Turns qui se termine par un magnifique final de cornemuse exécuté par Troy Donockley. Dave avait prévu de faire interpréter cette chanson par Moya Brennan, mais, trop occupée par l'enregistrement de Two Horizons, il l'a finalement faite enregistrée par Joanne, en Irlande, alors enceinte de huit mois. Le résultat est époustouflant.

Pour enregistrer Rachel Jones, il s'est rendu au Pays de Galle, terre natale de la fascinante chanteuse de Karnataka. Rachel et Dave se sont rencontrés en novembre 2002, lors d'un concert de Iona pour le Classic Rock Society. Il sont restés en contact par la suite et, impressionné par le timbre de sa voix, Dave a de suite pensé à elle pour son projet. Elle ne chante pas à proprement parlé de chanson, sa voix sert d'accompagnement harmonieux aux titres les plus forts du disque : Chanting Waves, Over The Waters, The Everlasting Hills et Star-Filled Skies. Combinée à celles de Joanne et Mae McKenna, elle renforce à merveille la texture déjà si profonde de chacun de ces morceaux.

Malgré ses racines irlandaises et écossaises, c'est en Angleterre que Dave a réalisé ses séances d'enregistrements avec Mae McKenna. Chanteuse du groupe Contraband, au début des années 70, qui mêlait à la fois chansons traditionnelles celtes et musique folk-rock contemporaine, Mae entame ensuite une carrière solo et sort trois albums sur Transatlantic Records entre 1975 et 1977. Dans les années 80 et au-delà, elle demeure dans l'ombre et travaille essentiellement en studio. Elle réalise un grand nombre de sessions de chant pour des artistes aussi divers que Donna Summer, Kylie Minogue, Pete Townshend, Sting, Michael Jackson, Annie Lennox, Björk, Blur, Manic Street Preachers, ABC, Chris Rea ou encore Tears For Fears. Outre les vocalises, Dave lui confie la mission de chanter les trois passages de l'album en gaélique et c'est tout à notre avantage de pouvoir ainsi écouter distinctement cette grande voix aux sonorités si celtiques. Nous avions déjà pu l'entendre auparavant sur deux chansons de la compilation Songs For Luca, mais son chant s'insère ici en parfaite symbiose avec l’œuvre de Dave. 

Parmi les musiciens invités, quatre sont des membres ou ex-membres de Iona : les inévitables Troy Donockley et Frank van Essen ainsi que les bassistes Tim Harries et Nick Beggs. Les autres sont des proches de cette galaxie Iona puisque le violoniste Peter Whitfield a joué sur les premiers albums du groupe, William Schofield est le violoncelliste de l'Emperor String Quartet, Peter Fairclough était le batteur de Plan B, groupe crée dans les années 80 par Dave, et Chris Hale est le chanteur de Aradhna.

Sur le plan musical, Dave Bainbridge nous offre une œuvre personnelle dense, très riche, influencée aussi bien par le mysticisme chrétien d'origine celte (monastère de l'île de Iona, légende de saint Cuthbert, Royaume céleste), que par des poètes (George MacLeod, David Adam) ou de célèbres compositeurs (Gustav Mahler, Erik Satie, Mike Oldfield). Cet album est donc vivement recommandé à toute personne curieuse qui souhaite explorer en profondeur la galaxie Iona et découvrir de nouvelles sensations musicales qui ne peuvent que séduire.

Musiciens


Dave Bainbridge : claviers, guitares, bouzouki, mandoline, balafon, percussions, harpe

Mae McKenna : chant
Rachel Jones : chant
Joanne Hogg : chant
Chris Hale : chant
Troy Donockley : uilleann pipes, tin whistle, low whistle, chant
Peter Whitfield Strings : violon, alto
William Schofield : violoncelle
Nick Beggs : basse
Tim Harries : basse
Frank van Essen : violon, batterie, percussions
Peter Fairclough : percussions

Titres


01. Chanting Waves
02. Over The Waters
03. Veil Of Gossamer
04. The Seen And The Unseen
05. The Everlasting Hills (part 1)
06. The Everlasting Hills (part 2)
07. The Everlasting Hills (part 3)
08. The Everlasting Hills (part 4)
09. The Everlasting Hills (part 5)
10. Seahouses
11. Until The Tide Turns
12. The Homeward Race
13. Star-Filled Skies (part 1)
14. Star-Filled Skies (part 2)
15. Star-Filled Skies (part 3)
16. Star-Filled Skies (part 4)

dimanche 8 février 2015

Karnataka - Delicate Flame Of Desire (2003)

Karnataka - Delicate Flame Of Desire (2003)
Karnataka - Delicate Flame Of Desire
(2003)
Deux ans après The Storm qui avait suscité un certain engouement, la bande de Swansea revient, en 2003, avec un nouvel album répondant à toutes les espérances passées, Delicate Flame Of Desire. S'il fallait qualifier ce disque par un seul qualificatif, ce serait, sans aucune hésitation, par l'adjectif "luxueux".

Luxueux tout d'abord dans la forme. Ce qui nous fera toujours préférer l'objet disque au téléchargement, c'est la pochette et le livret qui nous permettent de découvrir l'univers de l'artiste. Ici, la pochette est très évocatrice avec son papillon de nuit se dirigeant droit vers la source lumineuse. Quant au livret de vingt pages, il est des plus agréables au toucher grâce à son tirage sur papier glacé. C'est vraiment de la grande classe. De plus, l'artwork intérieur réalisé par Inner Vision est particulièrement réussi.

Luxueux également dans la production très léchée. Que de chemin parcouru depuis le premier album réalisé dans le home studio du bassiste Ian Jones. Coproduit, enregistré et mixé par Steve Evans secondé par Joe Gibb aux studios Rockfield, Zero Gravity et Mighty Atom, le mastering a ensuite été coordonnée par Nick Webb aux mythiques studios Abbey Road de Londres. Au final, le disque bénéficie d'une excellente qualité sonore.

Luxueux aussi dans la musique. La présence de Steve Evans à la production a impulsé une nouvelle dynamique qui se ressent immédiatement dans la musique. Tous les instruments sont cette fois-ci mis en valeur : la guitare expressive de Paul Davies, sublime dans ses soli, les riches claviers, parfois "yessiens", de Jonathan Edwards, la basse toujours aussi harmonieuse de Ian Jones et la batterie à la frappe régulée comme un métronome de Gavin John Griffiths. 

Luxueux surtout dans les harmonies vocales. La voix de Rachel Jones est unique, il n'y a aucun doute là-dessus. Elle a ce don précieux de savoir à la fois quand et comment se déposer si délicatement sur la musique et de rendre cet éphémère mélange si magique. Elle bénéficie désormais du renfort d'Anne-Marie Helder qui joue également de la flûte et des percussions. Membre auparavant des groupes gallois Creamy Jobe et Tiger Dragon, elle commence à tourner avec Karnataka en 2001 et intègre officiellement la formation durant l'enregistrement de Delicate Flame Of Desire, en 2002. L'harmonie de ces deux voix donne un résultat remarquable à laquelle s'ajoute une troisième toute aussi pure, celle de la sensuelle Heather Findlay de Mostly Autumn sur les titres Time Stands Still, The Right Time et Heart Of Stone.

A mi-chemin entre Mostly Autumn et Iona, Karnataka signe avec Delicate Flame Of Desire un très grand disque, luxueux, aux sonorité plus pop que prog. Néanmoins, il se conclut sur le premier titre épique du groupe dépassant les dix minutes, Heart Of Stone, sur lequel tout le potentiel des musiciens et chanteuses est richement mis en valeur dans des arrangements complexes qui ancrent, sans réserve, nos Gallois dans l'univers du rock progressif.

Anne-Marie Helder, Heather Findlay, Rachel Jones
Anne-Marie Helder
Heather Findlay
Rachel Jones


Musiciens



Rachel Jones : chant, percussions
Ian Jones : basse, guitare acoustique, chœurs, percussions
Jonathan Edwards : claviers, chœurs
Paul Davies : guitares électriques
Anne-Marie Helder : chœurs, flûte, percussions
Gavin Griffiths : batterie, percussions

Heather Findlay : chœurs

Titres


01. Karnataka
02. Time Stands Still
03. Delicate Flame Of Desire
04. After The Rain
05. Strange Behaviour
06. The Right Time
07. One Breath Away
08. Out Of Reach
09. Heart Of Stone

samedi 7 février 2015

Mostly Autumn - Live In The USA (2003)

Mostly Autumn - Live In The USA (2003)
Mostly Autumn - Live In The USA
(2003)
Troisième album en concert publié en cette même année 2003, Live In The USA a été enregistré lors de la première visite de Mostly Autumn aux États-Unis en octobre 2002. Comme lors de leur passage au festival de Canterbury Fayre, le groupe se retrouve devant un public à conquérir, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y parvient à merveille.

De toute manière, comment ne pas succomber à l'écoute de ces purs joyaux que sont Shrinking Violet, Mother Nature, The Spirit Of Autumn Past ou encore Evergreen ? Comment ne pas être captivé par Winter Mountain, Please ou Nowhere To Hide ? Mostly Autumn se vit sur scène et les prestations live de ce groupe au sommet de sa forme demeurent inoubliables. Le savant mélange voix féminine/voix masculine et guitares électriques/flûte/claviers crée une ambiance si particulière à laquelle le public ne peut qu'adhérer.

Live In The USA propose une setlist classique mais efficace. On regrettera simplement l'absence du très emblématique Heroes Never Die, cependant, nous savons tous qu'il faut parfois faire des choix et que ce n'est pas toujours simple. D'ailleurs, For All We Shared est l'album le moins représenté avec seulement le très planant The Last Climb. A contrario, avec ses cinq titres, The Last Bright Light est celui qui s'en sort le mieux suivi, juste après, par The Spirit Of Autumn Past et ses quatre chansons. Entre deux extraits de The Last Bright Light, Dark Before The Dawn et Never The Rainbow, s'est faufilé le court mais entraînant Noise From My Head, inédit issu de la compilation Catch The Spirit

Cet album présente donc un large panorama de la carrière de Mostly Autumn. Il est également un excellent témoignage de ses capacités scéniques où plaisir, partage et générosité sont les maîtres-mots. A découvrir absolument !

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitare
Heather Findlay : chant, guitare, bodhran, tambourin
Iain Jennings : claviers
Liam Davison : guitare
Angela Goldthorpe : flûtes, chant
Andy Smith : basse
Jonathan Blackmore : batterie

Titres


01. Nowhere To Hide
02. The Spirit Of Autumn Past
03. Evergreen
04. The Last Climb
05. Winter Mountain
06. Shrinking Violet
07. Dark Before The Dawn
08. Noise From My Head
09. Never The Rainbow
10. Please
11. Mother Nature

mercredi 4 février 2015

Mostly Autumn - Live At The Canterbury Fayre (2003)

Mostly Autumn - Live At The Canterbury Fayre (2003)
Mostly Autumn - Live
At The Canterbury Fayre (2003)
Été 2002. Mostly Autumn participe au festival de Canterbury Fayre. Le groupe n'a que quarante-cinq minutes pour convaincre un public qui ne lui est pas forcément acquis. Il lui faut donc frapper fort. Six titres sont joués ce jour-là, dont un Mother Nature exceptionnel, approchant les quinze minutes, qui clôt le set sous les applaudissements enthousiastes de la foule visiblement conquise.

The Spirit Of Autumn Past est à l'honneur avec trois titres interprétés : Winter Mountain dans une superbe version à découvrir notamment pour le solo psychédélique de Iain Jennings sur la fin, Evergreen, excellent comme d'habitude, et Please, épuré mais efficace. Puis vient The Last Bright Light avec les deux titres que sont Dark Before The Dawn sur lequel Bryan Josh livre une très bonne performance vocale et Mother Nature, émouvant à souhait, dans une version nettement supérieure à celles déjà entendue auparavant, ne serait-ce que dans le duel de guitares que se livrent Bryan et Liam Davison. Enfin, For All We Shared n'est représenté que par The Last Climb toujours aussi floydesque dans ses envolées de guitares. 

En 2003, un CD Live At The Canterbury Fayre reprenant l'intégralité de cette (courte) performance est édité en série limitée et envoyé aux fans ayant participé à la souscription de l'album Passengers. Quel magnifique cadeau !

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitare
Heather Findlay : chant, guitare, bodhran, tambourin
Iain Jennings : claviers
Liam Davison : guitare
Angela Goldthorpe : flûtes, chant
Andy Smith : basse
Jonathan Blackmore : batterie

Titres


01. Winter Mountain
02. Dark Before The Dawn
03. Evergreen
04. The Last Climb
05. Please
06. Mother Nature