mercredi 12 janvier 2022

Tarja - The Shadow Self (2016)

Tarja The Shadow Self
Tarja - The Shadow Self (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Attention, album sous haute tension ! Livrée à ses démons, Tarja explore la face sombre de sa personnalité. Depuis son éviction de Nightwish, la diva finlandaise a emprunté un chemin sinueux, entre metal et classique. Avec The Shadow Self, elle signe son album le plus trash. Quand elle a commencé à travailler dessus, après la sortie de l'excellentissime Colours In The Dark (2013), pour la première fois, elle n'avait pas de titre en tête. Mais sa volonté d'explorer sa face sombre était bien présente, d'où ce titre de travail provisoire : Black. C'est en écoutant une ancienne interview d'Annie Lennox que le nom définitif du projet lui est venu. L'ancienne chanteuse d'Eurythmics y évoquait "the shadow self", expression désignant ce côté obscur qui nous habite tous, et qui est source d'inspiration pour les artistes. Les premières notes de piano classique d'Innocence ne doivent pas nous induire en erreur, ce morceau d'ouverture, évoquant l'horreur des violences domestiques, bascule très vite dans un metal symphonique fulgurant. Les ténèbres et leurs démons sont au cœur de Demons In You, chanté en duo avec Alissa White-Gluz, chanteuse du combo suédois de death metal Arch Enemy. Sa voix à la particularité de passer des tonalités les plus claires aux growls les plus obscurs. Pour l'anecdote, c'est elle qui, avec Elyze Ryd, a remplacé au pied levé Anette Olzon tout juste exclue de Nightwish lors de leur concert à Denver le 28 septembre 2012. Autre duo surprise, celui avec son frère Toni Turunen sur l'intrépide Eagle Eye. Chanteur de Burnclear, groupe finlandais de metal progressif, il a auparavant officié au sein de Decended puis Celesty. En véritable Reine du Metal, Tarja s'approprie l'improbable Supremacy de Muse, avant de livrer The Living End, magnifique pièce tourmentée, mais calme, la seule de l'album, tandis que le titre suivant, Diva, plus théâtral, propose de sublimes envolées lyriques. Je me demande si cette chanson sur laquelle Tarja réalise une impressionnante démonstration de ses talents vocaux, résultat d'un travail acharné, n'est pas un clin d'œil à Annie Lennox dont le premier album solo s'intitulait Diva... Trois mois avant la parution de The Shadow Self, Tarja a sorti un préquelle, The Brightest Void, plus lumineux dans l'esprit. Nous y reviendrons prochainement... 

Musiciens

Tarja : chant, claviers

Alissa White-Gluz : chant
Toni Turunen : chant
Alex Scholpp : guitares, basse
Julian Barrett : guitares
Tim Palmer : guitares, claviers
Jim Dooley : guitares
Alex Wollbeck : claviers
Christian Kretschmar : claviers
Guillermo de Medio : claviers
Izumi Kawakatsu : piano
Kevin Chown : basse
Doug Wimbish : basse
Fernando Scarcella : batterie
Chad Smith : batterie
Mike Terrana : batterie
Luis Conte : percussions
Max Lilja : violoncelle

Titres

01. Innocence
02. Demons In You 
03. No Bitter End
04. Love To Hate
05. Supremacy
06. The Living End
07. Diva
08. Eagle Eye
09. Undertaker
10. Calling From The Wild
11. Too Many

Vidéos

Innocence : lien vidéo ici

No Bitter End : lien vidéo ici

Supremacy (live) : lien vidéo ici

lundi 10 janvier 2022

Big Big Train - Grimspound (2017)

Big Big Train Grimspound
Big Big Train - Grimspound (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Grimspound, dixième album de Big Big Train, sera pour moi l'occasion de rendre hommage à deux artistes partis trop tôt, David Longdon et Judy Dyble. Longdon, décédé le 20 novembre 2021 à l'âge de 56 ans, suite à une chute mortelle à son domicile (comme une certaine Sandy Denny) avait auditionné pour prendre la place de Phil Collins après son départ de Genesis. Il faut dire que son timbre de voix assez similaire à celui de Peter Gabriel rendait sa candidature intéressante. Mais le destin en a décidé autrement et c'est Ray Wilson qui avait finalement été sélectionné. On connait la suite de l'histoire. Finalement, il intègre Big Big Train en 2009, formation de rock progressif fondée en 1990 par Greg Spawton et Andy Poole. Il devient alors leur troisième chanteur, succédant à Martin Read et Sean Filkins. Avec lui, Big Big Train s'envole vers de nouveaux cieux, conquérant un public de plus en plus large grâce à des albums de haute tenue. En 2015, il s'associe à Rob Reed et Christina Booth de Magenta ainsi qu'au bassiste Nick Beggs (ex-Iona), au batteur de Big Big Train Nick D'Virgilio et au grand Steve Hackett (ex-Genesis) pour livrer une nouvelle version du Spectral Mornings de ce dernier, dans un but caritatif en vue de lutter contre la maladie de Parkinson. Il interprétera ensuite ce titre sur scène en 2019 lors du concert anniversaire de Magenta célébrant leurs 20 ans, gravé sur l'album live Angels And Damned. 2015 c'est aussi l'année où David fait la connaissance de Judy Dyble venue le voir à un concert de Big Big Train. Émerveillé, il lui raconte le souvenir vibrant de son achat du tout premier album de Fairport Convention auquel Judy avait pris part. Si Sandy Denny l'a très vite remplacée au sein du groupe, elle n'a pas pour autant éclipsé le souvenir de celle qui, par la suite, s'est retrouvée impliquée avec les membres fondateurs du King Crimson naissant ou qui a formé un duo devenu culte appelé Trader Horn au début des 70's avec l'ex-Them Jackie McAuley, avant de démarrer une carrière solo passionnante à la toute fin des années 2000. Une solide amitié, doublée d'une admiration commune, s'est forgée entre ces deux-là. Elle les conduira à imaginer ensemble le sublime Between A Breath And A Breath, sorti à peine quelques semaines après que Judy ait été emportée par le cancer, le 12 juillet 2020. Elle n'avait que 71 ans. La toute première étape de cette collaboration fructueuse a débuté en réalité avec la participation de Judy à un titre de Grimspound, The Ivy Gate. Quand on connait Judy, on imagine combien cette expérience l'a amusée, mais aussi terrifiée par crainte, à tort, de ne pas être à la hauteur. Cette chanson évoque le dramatique destin d'un certain Thomas Fisher envoyé à la guerre, laissant derrière lui une femme et un enfant. Tous deux périssent avant le retour de Thomas qui, découvrant leur disparition, décide de se donner la mort, dévasté par le chagrin. L'histoire ne s'arrête pas là puisque l'église locale, condamnant le suicide, refuse qu'il repose auprès des siens au sein du caveau familial. Elle ordonne de l'enterrer en dehors du cimetière. Depuis lors, la légende raconte que son fantôme, désespéré, errerait la nuit dans l'espoir d'être réuni à tout jamais avec sa famille... 

Musiciens

David Longdon : chant, flûte, piano, guitares, mandoline, banjo, luth, mélodica, célesta, synthétiseurs, percussions
Dave Gregory : guitares
Andy Poole : guitares, claviers, chœurs
Rikard Sjöblom : guitares, claviers, chœurs
Danny Manners : claviers, contrebasse
Greg Spawton : basse
Nick D'Virgilio : batterie, percussions, chœurs
Rachel Hall : violon, alto, violoncelle, chœurs

Judy Dyble : chant
Philip Trzebiatowski : violoncelle

Titres

1. Brave Captain
2. On The Racing Line
3. Experimental Gentlemen
4. Meadowland
5. Grimspound
6. The Ivy Gate
7. A Mead Hall In Winter
8. As The Crow Flies 

Vidéo

The Ivy Gate : lien vidéo ici

dimanche 9 janvier 2022

Flëur - Prikosnovenie (2002)

Fleur Prikosnovenie
Flëur - Prikosnovenie (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un vent d'est effleure nos oreilles. Fondé en 2000, à Odessa, en Ukraine, Flëur est à l'origine un duo réunissant les chanteuses Olga Pulatova et Elena Voynarovskaya. Les rejoignent par la suite la flûtiste Julia Zemlyanaya qui a imaginé le nom du groupe, Katherina Serbina au violoncelle, Vitaly Didyk à la contrebasse et Alexey Tkachchevsky, le seul homme du combo, aux percussions. Le label nantais Prikosnovenie les signe très rapidement pour une distribution exclusive dans le monde, à l'exception de l'Ukraine, de la Russie et de la Biélorussie. Trois albums seront appelés à paraître, leur tout premier portant le même nom que le label, Prikosnovenie (qui peut se traduire par "effleurement") en 2002, suivi de Magic (2004) et Siyanie (2005). Ce premier disque présente une musique douce et délicieuse, difficile à cataloguer, entre dream pop et folk éthéré évoquant à la foi Shelleyan Orphan, Pinknruby, Cocteau Twins ou, plus près de nous, Odin Dragonfly. Finalement, Olga et Elena imposeront le terme de "cardiowave" pour définir leur son unique, qui deviendra par la suite le nom d'un label indépendant ukrainien publiant leurs albums suivants ainsi que leurs projets parallèles. Si, pour Prikosnovenie, les titres ont été traduits en anglais, les deux chanteuses chantent en russe, Olga ayant composée les titres pairs (dont un Blue Shades que ne renierait pas le Mostly Autumn de la première époque), et Elena les titres impairs comme le vibrant Dancing God ainsi qu'un Carrousel aux lignes de chant dignes de la grande Liz Fraser des Cocteau Twins. En résumé, cet album frôle la perfection pour qui aime les ambiances sophistiquées, acoustiques et pastorales. Après leur rupture avec le label nantais, Flëur optera pour une direction musicale plus commerciale et pop, sans pour autant renier ses origines, jusqu'à sa séparation définitive en 2017. 

Musiciens

Olga Pulatova : chant, piano
Elena Voynarovskaya : chant, guitare
Julia Zemlyanaya : flûte
Katherina Serbina : violoncelle
Vitaly Didyk : contrebasse
Alexey Tkachchevsky : percussions

Alexey Kozmidy : electro-guitar
Alexandr Kutsenko : digeridoo, chant

Titres

01. Intro
02. Blue Shades
03. On The Dark Side Of The Moon
04. Injection
05. Dancing God
06. A Sad Clown
07. Carrousel
08. By The Soft Paws
09. Lullaby For The Sun
10. The Heart
11. Golden Waters Of Gang
12. February
13. Fadeaway

Vidéos

Injection : lien vidéo ici

mercredi 5 janvier 2022

Odin Dragonfly - Sirens (2021)

Odin Dragonfly Sirens
Odin Dragonfly - Sirens (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Odin Drafonfly est de retour ! Sous ce nom mystérieux, se dissimulent deux figures emblématiques de Mostly Autumn, Heather Findlay qui les a quitté en 2010, et Angela Gordon partie en 2007 puis revenue en 2015. Odin Dragonfly qui n'est autre que l'anagramme de leurs deux noms de famille, Findlay et Gordon, a sorti un premier album enchanteur en 2007,Offerings. Sirens, sa suite logique, a gagné en maturité et profondeur. Entre ces deux disques, le duo a continué à jouer ensemble sur scène, aux côtés d'Annie Haslam de Renaissance, du regretté Ken Hensley d'Uriah Heep, de Fish, de Focus, de Circulus et des légendaires Fairport Convention. Chacune a eu un enfant (l'émouvante ballade Fall From The Stars est dédiée à Scarlett, la fille d'Angela) et elles ont multiplié les collaborations musicales, que ce soit en solo ou avec Mantra Vega pour Heather, ou avec Leather'o et A Garland Of Flutes pour Angela. Il semble indéniable que ces dernières expériences ont apporté à Angela une plus grande confiance en elle. Si on regarde de plus près, elle signe seule cinq des douze titres ainsi que trois autres avec Heather (dont le sublime titre final Diamond Souls), laissant à Heather quatre morceaux. A titre de comparaison, Angela n'avait offert que trois de ses compositions sur Offerings. C'est ensemble qu'elles ouvrent l'album avec The Dimming où leurs deux voix se marient comme par magie, telles des sirènes. Across The Sea, inspiré des Brumes d'Avalon de Marion Zimmer Bradley, suit et met en avant le chant si fragile d'Angela qui nous entraîne dans cette parenthèse enchantée, avant que Heather ne prenne la relève avec la même délicatesse sur Circling Ravens. Driving, Four & Twenty Moons ou encore Beneath Your Armour sur lequel on retrouve les cloches pastorales entendues au loin sur The Dimming, sont quelques-unes des autres perles de cette musique folk éthérée, 100% au féminin. Sirens, tout comme Offerings avant lui, c'est avant tout l'histoire d'une longue et belle histoire d'amitié entre ces deux sorcières blanches, disciples secrètes  de Stevie Nicks, mais aussi d'All About Eve

Musiciennes

Angela Gordon : piano, chant, flûte
Heather Findlay : guitare, chant, low whistle, percussions

Titres

01. The Dimming
02. Across The Sea 
03. Circling Ravens
04. Driving
05. Don’t Wait Too Long 
06. Come Right To Me 
07. Four And Twenty Moons
08. Beneath Your Armour 
09. Fall From The Stars 
10. Rise And Fall
11. Gulls
12. Diamond Soul

Vidéos

Driving : lien vidéo ici

Witches Promise (Jethro Tull cover disponible sur Offerings) : lien vidéo ici

dimanche 2 janvier 2022

All About Eve - Scarlet And Other Stories (1989)

All About Eve Scarlet And Other Stories
All About Eve - Scarlet And Other Stories (1989)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un an après un premier album prometteur, All About Eve livre une suite toute aussi excitante, mais bien plus sombre. Il faut dire que durant les sessions d'enregistrement, le groupe est au bord de la rupture. L'idylle entre la chanteuse Julianne Regan et le guitariste Tim Bricheno a pris fin, tous deux sont emplis de peine. Incapable de poursuivre leur collaboration, ce dernier finira par quitter le navire pour rejoindre les Sisters Of Mercy. Face à cette trahison, Julianne, Andy Cousin (basse) et Mark Price (batterie) choisissent de rester dans le sillage de The Mission de Wayne Hussey, ex-Sisters et ennemi juré d'Andrew Eldritch, leader des Sisters. Pour l'heure, Scarlet And Other Stories confirme l'aspect déroutant de ce quatuor inclassable. Un peu gothique de par leur look et leur proximité avec The Mission, un peu new wave, capable de tourner avec The Cure et Simple Minds, mais aussi un peu folk avec la présence d'un banjo sur More Than The Blues, ainsi que par leur participation au Cropredy Festival organisé par Fairport Convention. Ric Sanders, leur violoniste, fait partie des invités de l'album, ainsi que la violoncelliste Caroline Lavelle qui n'a pas encore commencé sa collaboration avec Loreena McKennitt, mais qui a joué sur l'album A Kiss In The Dreamhouse de Siouxsie & The Banshees. Paul Samwell-Smith joue également des claviers sur deux titres, le flamboyant December, une des plus belles compositions du groupe, et un Hard Spaniard plus aérien. Coproducteur de l'album, il est le fondateur des Yardbirds qui ont vu passer Eric Clapton, Jeff Beck et Jimmy Page, puis il a produit dans les années 70 Jethro Tull, Renaissance, Illusion et Claire Hamill. Aujourd'hui tombé dans l'oubli, All About Eve a pourtant marqué à la fin des années 80 une certaine jeunesse comme le rappelaient récemment Heather Findlay et Angela Gordon de Mostly Autumn à l'occasion de la sortie de leur dernier album Sirens sous le nom d'Odin Dragonfly. Pour l'anecdote, la fille d'Angela se prénomme Scarlett... ça ne vous dit rien ?

Musiciens

Julianne Regan : chant, claviers
Tim Bricheno : guitares, claviers, banjo
Andy Cousin : basse, claviers
Mark Price : batterie, percussions

Caroline Lavelle : violoncelle
Ric Sanders : violon
Paul Samwell-Smith : claviers, chœurs

Titres

01. Road to Your Soul
02. Dream Now
03. Gold and Silver
04. Scarlet
05. December
06. Blind Lemon Sam
07. More Than the Blues
08. Tuesday's Child
09. Pieces of Our Heart
10. Hard Spaniard
11. The Empty Dancehall
12. Only One Reason
13. The Pearl Fishermen

Vidéos

December : lien vidéo ici

The Pearl Fisherman : lien vidéo ici

Road To Your Soul : lien vidéo ici

samedi 1 janvier 2022

Stevie Nicks - Bella Donna (1981)

Stevie Nicks Bella Donna
Stevie Nicks - Bella Donna (1981)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 2021, pour les quarante ans de la parution de son tout premier album solo Bella Donna, Stevie Nicks l'évoquait comme un "rêve". Avec plus de huit millions d'exemplaires vendus, huitième meilleure vente en 1982 aux USA, ce disque a conquis toute une génération fascinée par l'aura mystique de Stevie. Plus rien ne sera désormais comme avant, y compris sa place au sein de sa formation mythique Fleetwood Mac. L'idée de cet album lui est venue durant les sessions d'enregistrement de Tusk en 1979. Stevie étouffait, que ce soit à cause du succès gigantesque du groupe difficile à gérer ou ses relations amoureuses chaotiques avec Lindsey Buckingham ou Mike Fleetwood. Elle a ressenti le besoin de s'exprimer ailleurs, soutenue par le producteur Jimmy Iovine (Bruce Springsteen, Patti Smith, Tom Petty). Celui-ci favorisera sa rencontre avec Tom Petty. Ils réaliseront ensemble le tube Stop Draggin' My Heart Around. Avec son ami Don Henley des Eagles, elle chantera la tendre ballade Leather And Lace. Waddy Watchel, guitariste studio incontournable à Los Angeles, qui deviendra un de ses fidèles, tout comme les choristes Sharon Celani et Lori Perry avec lesquelles Stevie souhaitait former un Crosby, Stills and Nash au féminin, sont de la partie, ainsi que le guitariste d'Elton John, Davey Johnstone ou encore le claviériste du E Street Band de Springsteen, Roy Bittan. Œuvre toute personnelle, Stevie a composé neuf des dix titres de l'album. Certaines chansons sont anciennes, comme After The Glitter Fades, écho lointain à son grand-père chanteur de musique country, écrite avant d'intégrer le Mac, d'autres récentes à l'instar du hit Edge Of Seventeen, hommage à John Lennon assassiné et à son oncle décédé la même année. Bella Donna, la chanson-titre, point de départ de l'album, inspirée par les mésaventures de la mère d'un ancien petit ami, évoque un amour impossible, broyé. Aucun faux pas sur ce disque aux saveurs vertueuses qui a, comme par magie, transformé pour toujours la petite sorcière de Fleetwood Mac en Reine du rock'n'roll. 

Musiciens

Stevie Nicks : chant, piano

Sharon Celani : chœurs.
Lori Perry : chœurs.
Waddy Wachtel : guitares
Davey Johnstone : guitare acoustique
Tom Petty : guitare, chant
Michael Campbell : guitare
Don Felder : guitare
Dan Dugmore : pedal steel
Bob Glaub : basse
Duck Dunn : basse
Tom Moncrieff : basse
Richard Bowden : basse
Roy Bittan : piano
Bill Elliott : piano 
Billy Payne : piano 
Benmont Tench : orgue 
David Adelstein : synthétiseur 
Don Henley : batterie, chant
Russ Kunkel : batterie, percussions
Stan Lynch : batterie, percussions 
Phil Jones : percussions
Bobbye Hall : percussions

Vidéos

Edge Of Seventeen : lien vidéo ici

Stop Draggin' My Heart Around : lien vidéo ici

mercredi 29 décembre 2021

Billie Holiday And Stan Getz - Billie And Stan (1954)

Billie Holiday and Stan Getz
Billie Holiday And Stan Getz - Billie And Stan (1954)

Pourquoi écouter ce disque ?

Au début des années 50, Billie Holiday a tout vécu : le succès, la drogue, l'alcool, la prison et les mauvaises fréquentations. En 1951, alors qu'elle est au creux de la vague, elle retrouve Louis McKay qu'elle avait rencontré à l'âge de 16 ans. Il devient son nouveau protecteur et relance sa carrière. Les 29 et 31 octobre, Billie donne deux représentations au Storyville Club de Boston, petit club très connu du monde du jazz ouvert en 1950, qui verra passer John Coltrane, Ella Fitzgerald, Duke Ellington, Charlie Parker, Charles Mingus ou encore Sarah Vaughan. Ces deux soirs, elle est accompagnée du saxophoniste Stan Getz, une pointure. Il était surnommé "The Sound"en raison de sa sonorité immédiatement identifiable. Avec eux, Buster Harding est au piano, John Fields (Duke Ellington) à la basse et Marquis Foster (Duke Ellington, Charles Mingus, Charlie Parker) à la batterie. Une petite vingtaine de chansons sont interprétées, mais seulement huit ont été sélectionnées pour l'album Billie And Stan publié en 1954, sur un tout nouveau label américain spécialisé dans le jazz, Dale. Si la qualité d'enregistrement laisse à désirer, la performance est divine. Billie prend plaisir à être sur scène. Elle interprète des classiques de son répertoire tels que Miss Brown To You, composé pour elle et enregistré la première fois en 1935, ou bien Ain't Nobody's Business If I Do dépeignant avec un certain réalisme une relation abusive. You're Driving Me Crazy, chanson populaire américaine datant elle aussi des années 30, a connu très vite le succès après avoir été reprise dans la comédie musicale Smiles avec Marylin Miller et Adele Astaire. Et c'est avec plaisir que l'on (re)découvre le Billie's Blues, une de ses rares compositions, enregistrée en 1936. Billie reviendra par la suite au Storyville Club en 1953, puis une dernière fois en 1959, juste avant de s'éteindre définitivement.

Musiciens

Billie Holiday : chant
Stan Getz : saxophone
Buster Harding : piano
John Fields : basse
Marquis Foster : batterie

Titres

01. Them There Eyes
02. Ain't Nobody's Business If I Do
03. He's Funny That Way
04. You're Driving Me Crazy
05. Lover Come Back To Me
06. Billie's Blues
07. Miss Brown To You
08. Detour Ahead

Vidéo

lundi 27 décembre 2021

Spektrum - Spektrum (2003)

Spektrum
Spektrum - Spektrum (2003)

Pourquoi écouter ce disque ?

Direction la Suède à la découverte de Spektrum. Apparu au début du nouveau millénaire, ce quintet était à l'origine un projet solo du claviériste Olov Andersson qui a pour modèles Tony Banks de Genesis et David Paich de Toto. Alors qu'il venait de terminer le dernier album de Grand Stand, groupe au sein duquel il officie depuis 1995, il lui restait du matériel à exploiter. Il s'est mis alors à travailler avec Hansi Cross, guitariste de Cross, puis se sont greffés au projet Göran Fors, bassiste de Galleon, Göran Johnsson, batteur de Grand Stand, et la chanteuse Lizette von Panajott. Pour cette dernière issue de la scène indus, c'était un défi de chanter sur un album de rock progressif. Spektrum voit le jour en 2003 sur Progress Records, label suédois ayant pour vocation à promouvoir le rock progressif et symphonique, fondé en 1999 par Hensi Cross. Cross, Grand Stand et Galleon sont toutes des formations également abritées par ce label. Malgré sa courte durée, une quarantaine de minutes, Spektrum, l'album, séduit avec ses flamboyants soli de guitares, ses claviers symphoniques, ses arrangements soignés et le chant rentre-dedans de Lizette. A titre de comparaison, Spektrum, le groupe, s'aligne sur les premiers Magenta, le Landmarq de Tracy Hitchings, ou encore les Grecs de La Tulipe Noire. L'instrumental Perpetuum Mobile au final explosif me fait aussi penser à du IO Earth. Un deuxième album était prévu pour 2005 mais, pour des raisons inconnues, il n'a jamais vu le jour, faisant de Spektrum l'unique témoignage de ce qu'étaient capables ensembles ces cinq musiciens. 

Musiciens

Lizette von Panajott : chant, claviers 
Hansi Cross : guitares, claviers, chant
Olov Andersson : claviers, guitare acoustique, percussions, mini-cloches turques, chant
Göran Fors : basse, moog Taurus, chant
Göran Johnsson : batterie, chant, guitares, claviers

Titres

01. Spektrum 
02. Land of longing
03. Now
04. Perpetuum Mobile
05. The Quest
06. Ivory tower
07. A chemical release 

Vidéos

The Quest : lien vidéo ici

Perpetuum Mobile : lien vidéo ici

Ivory Tower : lien vidéo ici

dimanche 26 décembre 2021

Steeleye Span - Commoners Crown (1975)

Steeleye Span Commoners Crown
Steeleye Span - Commoners Crown (1975)

Pourquoi écouter ce disque ?

Coincé entre Now We Are Six et All Around My Hat, Commoners Crown, septième album de Steeleye Span, ne démérite pas malgré un succès commercial moindre. A l'exception de l'instrumental Bach Goes To Limerick, composition originale du groupe visant à fusionner le classicisme de Bach au folk irlandais, les huit autres morceaux de l'album sont tous des airs traditionnels anciens réarrangés aux sonorités modernes, c'est-à-dire rock. Car depuis Now We Are Six accompagné de l'arrivée du batteur Nigel Pegrum, l'orientation musicale du groupe est désormais clairement rock avec ces riffs de guitares sauvages, cette basse percutante et la batterie puissante. Mais c'est indéniablement la voix de Maddy Prior qui fascine toujours autant, racontant avec la même conviction ces histoire sanglantes que sont Little Sir Hugh, chanson médiévale relatant l'assassinat du saint anglais Little Saint Hugh de Lincoln, ou bien Long Rankin où il est question des horribles meurtres de ce légendaire personnage, devenu le cauchemar de plusieurs générations d'enfants anglais. Ce morceau épique, un des plus long de leur répertoire atteignant presque les neuf minutes, s'apparente à un mini-opéra-rock. Devenu un classique réclamé par les fans en concert, il sera réenregistré en 2002 pour l'album des retrouvailles Present avec les mêmes musiciens, à l'exception de Tim Hart, décédé, et de Nigel Pegrum remplacé par le désormais inamovible Liam Genockey. Autre curiosité de ce disque, la participation du célèbre acteur Peter Sellers au ukulélé sur le dernier morceau, New York Girls. Sellers succède ainsi en tant qu'invité spécial à David Bowie qui avait officié au saxophone sur l'album précédent. Les six musiciens avaient décidé d'utiliser un ukulélé sur ce titre léger, mais personne ne savait en jouer. Bob Johnson a eu l'idée de contacter Sellers qui était connu pour en jouer, ce qu'il accepta à la grande surprise générale. Cette chanson est également inhabituelle en ce sens que tous les membres du groupe de sexe masculin (excepté Pegrum) chantent sur deux strophes chacun (Rick Kemp intervient sur les versets 1 et 5, Tim Hart les 2 et 6, Peter Knight les 3 et 7 et Johnson les 4 et 8). Commoners Crown, qui peut se traduire par "couronne de l'homme ordinaire" est un hommage à ces véritables héros que sont les hommes de la rue, célébrés à leur manière à travers les paroles de ces vieilles chansons. D'ailleurs, en regardant de plus près la pochette du disque, on constate que la couronne qui l'orne est composée d'une multitude de petites figurines humaines assemblées les unes aux autres afin de former cette couronne.

Musiciens

Maddy Prior : chant
Tim Hart : chant, dulcimer, guitare
Bob Johnson : chant, guitare
Peter Knight : violon
Rick Kemp : chant, basse
Nigel Pegrum : batterie, flûte

Titres

01. Little Sir Hugh
02. Bach Goes To Limerick
03. Long Lankin
04. Dogs And Ferrets
05. Galtee Farmer
06. Demon Lover
07. Elf Call
08. Weary Cutters
09. New York Girls

Vidéos

Long Lankin : lien vidéo ici

Bach Goes To Limerick : lien vidéo ici

mercredi 22 décembre 2021

Auri - II: Those We Don't Speak Of (2021)

Auri II
Auri - II: Those We Don't Speak Of (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Des nuages. Un lever de soleil. Les premiers rayons du soleil perçant les nuages au-dessus de la mer. Écouter Auri en admirant ce paysage grandiose. Auri est une invitation au voyage vers un ailleurs à la fois onirique et intangible. Ce projet est né en 2011 de la réunion de la chanteuse finlandaise Johanna Kurkela, de son époux, mentor de Nightwish Tuomas Holopainen, et de leur ami commun, le britannique multi-instrumentiste Troy Donockley, ex-Iona, pas encore membre de Nightwish à l'époque. Le nom d'Auri provient d'un personnage féminin des Chroniques du Tueur de Roi (The Kingkiller Chronicle) de Patrick Rothfuss. Il faut attendre 2018 pour que paraisse leur première production. Dans la lignée de Clannad, Iona et des premiers Karnataka, se superposent musiques atmosphérique, celtique, folk et prog. Ce deuxième volume s'inscrit dans la continuité du précédent, à la différence près qu'il se veut beaucoup plus consistant, mieux élaboré. En 2018, c'était dans les studios Real World de Peter Gabriel que le trio avait enregistré. C'est pourquoi on retrouvait beaucoup plus de musiciens d'origine britanniques en invités. Cette fois-ci, Those We Don't Speak a été enregistré en Finlande avec majoritairement des musiciens finlandais, à l'exception du néerlandais Frank van Essen, ancien complice de Troy au sein de Iona. Kai Hahto, nouveau batteur de Nightwish, Juho Kanervo, bassiste de Johanna et le violoncelliste Jonas Pap (Epica, Within Temptation) ainsi que le mystérieux Vangelis the cat responsable des atmosphères félines ont apporté leur contribution à ce disque, véritable bande-son cinématique à l'ambiance sombre, parfois effrayante. Tuomas Holopainen se fait vraiment plaisir dans ce projet qu'il voit comme une bulle d'oxygène, bien loin des pressions subies avec Nightwish, devenu une énorme machine. Troy Donockley est toujours aussi exceptionnel et prodigieux. J'adore ce musicien talentueux. C'est lui qui a eu la bonne idée de placer la chanson-titre à faire frémir, composée par Johanna, en début du disque, plantant ainsi le décor, alors que Tuomas l'envisageait comme une parenthèse. Johanna Kurkela est pour moi une véritable révélation. Je trouve que son chant s'est vraiment affirmé ici, évoquant par moment la géniale Anneke van Giersbergen (de manière flagrante sur The Duty Of Dust, It Take Me Place et The Long Walk) ou Hayley Griffiths, ex-Karnataka, sur l'entrainant Pearl Diving. Pour l'anecdote, Those We Don't Speak Of était prêt à paraître au printemps dernier, mais la maison de disque Nuclear Blast a repoussé sa sortie à l'automne, le jugeant plus en adéquation avec cette saison. On comprend pourquoi.

Musiciens

Johanna Kurkela : chant, violon, alto, claviers
Tuomas Holopainen : claviers, chœurs
Troy Donockley : guitares, bouyouki, mandole, uilleann pipes, low whistles, aérophone, bodhran, claviers, chant

Frank van Essen : violon, alto
Jonas Pap : violoncelle
Juho Kanervo : basse
Kai Hahto : batterie, percussions
Vangelis the cat : ambiances félines

Titres

01. Those We Don’t Speak Of
02. The Valley
03. The Duty Of Dust
04. Pearl Diving
05. Kiss The Mountain
06. Light And Flood
07. It Takes Me Places
08. The Long Walk
09. Scattered To The Four Winds
10. Fireside Bard

Vidéos

Pearl Diving : lien vidéo ici

The Valley : lien vidéo ici