Kyriakos Kalaitzidis - Exil (2019) |
Pourquoi écouter ce disque ?
L'histoire de l'humanité est celle de l'exile. De tous temps, les hommes ont quitté ce qu'ils avaient de plus cher pour partir vers un ailleurs, souvent idéalisé. La Grèce, carrefour géographique, a toujours été une terre de départ, mais aussi d'accueil, de l'Antiquité à nos jours. Le compositeur Kyriakos Kalaitzidis, joueur d'oud, sorte de luth à manche court très répandu en Méditerranée orientale, est issu d'une famille d'exilés. Au début du XXe siècle, ses ancêtres ont fui l'empire Ottoman où les Grecs pontiques, aux côtés des Arméniens, étaient massacrés. Son histoire personnelle mêlée à la grande histoire l'ont conduit vers ce voyage à la fois introspectif et initiatique qu'est devenu Exil. Prévue à l'origine pour illustrer un film, la musique d'Exil est devenue un projet à part entière, d'abord sur disque, puis sur scène où il prend toute sa dimension tragique*. Une trentaine de musiciens accompagnent Kyriakos dans ce périple, parmi lesquels ses camarades de l'ensemble En Chordais qui, depuis sa fondation en 1993, explore la richesse musicale multiculturelle des rives de la Méditerranée orientale, un trio de musique persane (Hossein Omouni, Kiya Tabassian, Ziya Tabassian) et la chanteuse Sophia Papazoglou. Cette dernière prête sa voix à deux passages, The Song Of The Swallow, émouvante chanson empreinte de nostalgie, et Zeïmbekiko Of Exile faisant référence à cette danse folklorique grecque connue aussi sous le nom de "danse de l'aigle", uniquement réservée aux hommes. Kyriakos se plaît à évoquer ces danses populaires, nées de ces populations en mouvement, comme la valse (Oriental Waltz), le tango (Tango Of Fire) ou le syrto (New York Syrto). D'une beauté saisissante, cet album, véritable mosaïque d'émotions, se classera aisément dans la discothèque idéale entre le poignant Genocide de l'artiste grecque Lia Hide paru la même année, et le divin Nights From The Alhambra de Loreena McKennitt, tous situés à la croisée de l'Orient et l'Occident.
* Rendez-vous le samedi 11 décembre à 20h30 sur la scène de la Grande salle Pierre Boulez de La Philarmonie de Paris.
Musiciens
Kyriakos Kalaitzidis : oud, chant
Sophia Papazoglou : chant
Yiorgos Kokkinakis : piano
Kyriako Petras : violon
Alkis Zopoglou : kanoun
Vasilis Tzortzinis : contrebasse, luth
Vangelis Karipis : bendir, darabuka, dawli
Nikos Terpsiadis : bendir, idiophone
Hossein Omouni : nay, chant
Kiya Tabassian : sitar
Ziya Tabassian : dumbek
Antonis Ververis : santour
Charis Lamprakis : ney
Lefteris Pavlou : bendir
Vasilis Vetsos : guitare
Dimitris Koukoulitakis : guitare
Antonis Koumandrakis : guitare acoustique
Dimitris Mistakidis : guitare
Kostas Sideris : luth
Elin Söderström : viole de gambe
Christos Sikiotis : violoncelle
Vasilis Saïtis : violoncelle
Iraklis Vavatsikas : accordéon
Stavros Pazaretzis : clarinette
Yiannis Papayiannis : cor
Grigoris Asonitis : cor
Matthew Jennejohn : cornet
Nikos Siderokastritis : batterie
Titres
01. Exile (Exil)
02. Entreaty (Supplication)
03. Oriental Waltz (Valse Orientale)
04. Zeïmbekiko of Exile (Zembekiko De L'exil)
05. Earthen Strains (Voix De La Poussière De Terre)
06. Clear Rain (Pluie Transparente)
07. Desolate Sound (Son Solitaire)
08. Misty Weather A (Temps De Brouillard 1)
09. Misty Weather B (Temps De Brouillard 2)
10. The Song Of The Swallow (Voix De L'hirondelle)
11. Hidden Views (Faces Cachées)
12. Separation (Séparation)
13. The Return (Le Retour)
14. The Tango Of Fire (Le Tango Du Feu)
15. Oud: Rast Taqsim
16. New York Syrto (Le Syrto De New York)
Vidéos
Exil : lien vidéo ici
The Song Of Swallow : lien vidéo ici
Clear Rain : lien vidéo ici