mercredi 14 juillet 2021

Niyaz - Nine Heavens (2008)

Niyaz Nine Heavens
Niyaz - Nine Heavens (2008)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lorsque la chanteuse Azam Ali orpheline de Vas, son conjoint Loga Ramin Torkian, et le magicien des sons Carmen Rizzo se sont associés pour former Niyaz, leur ambition première était de présenter sous un angle positif la culture moyen-orientale, et particulièrement iranienne, en Occident. Après un premier album remarqué en 2005, ils poursuivent leur quête avec ce Nine Heavens qui a la particularité de comporter deux disques, le second reprenant huit des neuf titres du premier en versions acoustiques. Combinant tradition et modernité par la fusion d'instruments anciens à des sonorités électro, les trois musiciens proposent une immersion totale dans ces contrées inconnues, entre soufisme, transe et mysticisme. D'une voix pénétrante, Azam déclame des textes d'un autre temps, des poèmes turcs du XVIIIe siècle comme Beni Beni, des chants folkloriques originaires du Khorasan, région reculée du nord-est de l'Iran actuel, des textes du mystique perse Amir Khusrau datant de l'époque médiévale, ou encore des écrits anciens en ourdou, langue indienne apprise dans ce pays après qu'elle ait quitté son Iran natale. Véritable voyage vers un Ailleurs, Nine Heavens est un album fascinant, empreint de saveurs orientales. 

Musiciens

Azam Ali : chant, santour, percussions
Loga Ramin Torkian : kamanche, saz, sitar, lavta, cura, rubad, guitares
Carmen Rizzo : programmation, claviers, batterie

Omer Avci : aski davul, bendir, darbuka, zilli def
Ulas Ozdemir : baglama, cura, chant
Kourosh Moradi : daf, tombak, chant
Pandit Radha Prasad : flûte bansuri
Satnam Ramgotra : tabla
Miles Jay : basse
Andre Harutyunyan : darbuka
Aytekin Atas : chant

Titres

1.01. Beni Beni
1.02. Tamana
1.03. Feraghi - Song Of Exile
1.04. Ishq - Love And The Veil
1.05. Allah Mazare
1.06. Iman
1.07. Molk-E-Divan
1.08. Hejran
1.09. Sadrang

2.01. Allah Mazare (acoustic)
2.02. Beni Beni (acoustic)
2.03. Sadrang (acoustic)
2.04. Tamana (acoustic)
2.05. Feraghi - Song Of Exile (acoustic)
2.06. Hejran (acoustic)
2.07. Ishq - Love And The Veil (acoustic)
2.08. Molk-E-Divan (acoustic)

Vidéos

Beni Beni : lien vidéo ici

Feraghi - Song Of Exile : lien vidéo ici

dimanche 11 juillet 2021

Joshua Burnell - Storm Cogs (2021)

Joshua Burnell Storm Cogs
Joshua Burnell - Storm Cogs (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ici, nous aimons Joshua Burnell. Ce jeune chanteur, inspiré tant par le folk que le prog, fait preuve d'une imagination débordante. Storm Cogs, son dernier EP, en est une nouvelle fois le témoignage. Coincé chez lui à York, il a mis à profit cette étrange période de confinement pour composer trois morceaux, chacun racontant une histoire. Le premier, le plus émouvant, évoque le parcours incroyable d'une chanteuse mythique des années 70, Shelagh McDonald. Après deux albums particulièrement remarqués, elle a littéralement disparu durant plus de trente ans, menant une vie de nomade. La cause ? Un bad trip suite à une prise de LSD. Sur les réseaux sociaux vers lesquels je vous renvoie, Joshua rapporte avec humour et bienveillance sa rencontre avec elle. En 2018, sur son album Songs From The Seasons, il lui avait dédié Dowie Dens Of Yarrow, avec Shelagh's Song, il la fait entrer dans la légende. Changement de décor avec la chanson suivante, Chase The Storm. Et si quelqu'un contrôlait les nuages à l'aide d'une machine ? Point de départ de ce mini-conte fantastique, Joshua, rejoint par la douce Frances Sladen aux vocaux, développe cette histoire improbable aux accointances écolos… la tête dans les nuages. Empreint de nostalgie, l'instrumental The Den, dominé par la guitare acoustique, puise son inspiration dans un souvenir d'enfance. Lequel ? Nous n'en saurons pas plus. A vous d'imaginer…  

Musiciens

Joshua Burnell : chant, instruments
Frances Sladen : chant

Titres

01. Shelagh's Song
02. Chase The Storm
03. The Den

Vidéos

Shelagh's Song : lien vidéo ici

Chase The Storm : lien vidéo ici

jeudi 8 juillet 2021

Shelagh McDonald - The Shelagh McDonald Album (1970)

Shelagh McDonald Album
Shelagh McDonald - The Shelagh McDonald Album
(1970)

Pourquoi écouter ce disque ?

Le mystère Shelagh McDonald enfin résolu plus de trente ans après sa "disparition". Cette chanteuse d'origine écossaise apparue à la fin des années 60 sur la scène folk, avait tout pour devenir la nouvelle Sandy Denny. Mais le destin en a décidé autrement. Influencée par Joan Baez, Dorris Henderson, Bert Jansch, The Incredible String Band, ou encore Joni Mitchell qui lui a donné l'envie d'écrire ses propres chansons, elle sort un premier album haut en couleurs en 1970. Dessus, on entend la rythmique de Fotheringay (Pat Donaldson et Gerry Conway), des musiciens de Mighty Baby (Ian Whiteman, Mike Evans, Roger Powell), le pianiste de jazz Keith Tippett, ainsi que les arrangements orchestraux de Robert Kirby (Nick Drake) sur les splendides Ophelia's Song et Peacock Lady. Un deuxième album suivra, encore meilleur, en 1971, Stargazer. Puis plus rien. Silence radio. Qu'est-elle devenue ? Nul ne le sait jusqu'en 2005. Entrée dans la légende, certains la croyaient morte. Il n'en était rien. En avril 1972, alors qu'elle préparait son troisième album, elle a fait ce que l'on appelle un bad trip après une prise de LSD. Pendant dix-huit mois, elle a eu des hallucinations qui ont complètement bouleversées sa santé mentale et physique, à tel point qu'elle en a perdu sa voix. D'abord réfugiée chez ses parents en Ecosse, elle a mené, par la suite, une vie de nomade avec son compagnon, entre Canada, île écossaise de Bute, et nord de l'Écosse où elle vivait sous une tente. En 2005, tombant sur un article évoquant la parution de la compilation Let No Man Steal Your Thyme chez Castle Music réunissant ses deux albums plus des titres inédits, elle sort de son silence et contacte la presse locale pour raconter son histoire. Survivante d'une époque révolue, il est encore temps de se pencher sur son œuvre musicale, entourée pour toujours d'une aura mystérieuse. 

Musiciens

Shelagh McDonald : chant, guitare

Keith Christmas : guitare
Andy Roberts : guitare
Gordon Huntley : pedal steel guitar, dobro
Ian Whiteman : claviers
Keith Tippett : piano
Pat Donaldson : basse
Mike Evans : basse
Gerry Conway : batterie
Roger Powell : batterie
Tristan Fry : vibraphone

Titres

01. Mirage
02. Look Over The Hill And Faraway
03. Crusoe
04. Waiting For The Wind To Rise
05. Ophelia's Song
06. Richmond
07. Let No Man Steal Your Thyme
08. Peacock Lady
09.Silk And Leather
10. You Know You Can't Lose
11. Ophelia's Song

Vidéos

dimanche 4 juillet 2021

Fleetwood Mac - Mirage (1982)

Fleetwood Mac Mirage
Fleetwood Mac - Mirage (1982)

Pourquoi écouter ce disque ?

Après un Tusk expérimental et décevant en termes de ventes, retour au fondamentaux pour cette treizième étape de l'interminable saga Fleetwood Mac. Enregistré en France, au château d'Hérouville, célèbres studios qui ont vu défiler Elton John, David Bowie ou encore Pink Floyd, Mirage renoue avec l'esprit pop de Rumours, l'inspiration artistique en moins. Les relations entre les cinq membres du groupe sont devenues exécrables, et ce n'est pas le récent succès phénoménal du premier album de Stevie Nicks, Bella Donna, qui a changé la donne, bien au contraire. Cette dernière est revenue avec trois titres. Le désormais classique Gypsy écrit à la fois en souvenir de sa meilleure amie disparue, mais aussi en référence à sa vie de bohème menée avec Lindsey Buckingham avant d'intégrer Fleetwood Mac, That's Alright date justement de cette époque où tout semblait plus simple, et le virulent Straight Back nourri de sa rupture récente avec le producteur Jimmy Lovine. Sa copine, l'attendrissante Christine McVie fait du Christine McVie, c'est-à-dire des chansons sensuelles et passionnées, dont Only Over You, inspirée de sa romance avec Dennis Wilson des Beach Boys (qui décèdera par noyade l'année suivante), est le meilleur exemple. Assurant deux tubes, Hold Me et Gypsy, et renouant avec le succès commercial, Mirage permet à Fleetwood Mac de continuer à avancer pour le meilleur, mais aussi le pire. 

Musiciens

Stevie Nicks : chant
Christine McVie : claviers, chant
Lindsey Buckingham : guitares, chant, claviers
John McVie : basse
Mike Fleetwood : batterie, percussions

Ray Lindsey : guitares

Titres

01. Love In Store
02. Can't Go Back
03. That's Alright
04. Book Of Love
05. Gypsy
06. Only Over You
07. Empire State
08. Straight Back
09. Hold Me
10. Oh Diane
11. Eyes Of The World
12. Wish You Were Here

Vidéos


Hold Me : lien vidéo ici

vendredi 2 juillet 2021

Syrinx Call - Mirrorneuron (2021)

Syrinx Call Mirror Neuron
Syrinx Call - Mirrorneuron (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Et si les robots développaient un jour une forme d'empathie ? Cette hypothèse est le point de départ du nouvel album de Syrinx Call. Projet conçu autour du joueur de flûte Volker Kuinke, ancien collaborateur d'Eloy, Syrinx Call compte désormais quatre membres permanents, Volker lui-même, son épouse Doris Packbiers qui a imaginé cette histoire futuriste, le producteur Jens Lueck, et sa compagne, la divine Isgaard. Après Wind In The Woods en 2015, puis The Moon On A Stick en 2018, Mirrorneuron est leur premier album concept. D'après les chercheurs en neurosciences cognitives, les neurones miroirs jouent un rôle primordial dans l'apprentissage par imitation, mais aussi dans les processus affectifs, tels que l'empathie. D'emblée, le contraste est saisissant entre cette thématique construite autour de l'intelligence artificielle, dont l'héroïne principale se trouve être un robot appelé Kai, et l'utilisation centrale des flûtes de Volker, instrument millénaire inventé, selon la légende, au temps de la mythologie grecque, par la nymphe Syrinx. Entre prog-folk et prog symphonique, Syrinx Call donne vie à une musique riche et dense, empreinte d'émotion. Déjà remarqué sur son projet solo Single Celled Organism, le chant de Jens Lueck a gagné en profondeur, donnant les mêmes frissons que Roger Waters au sommet de sa forme, comme en témoigne One Step Beyond, pont direct avec The Wall. Si l'ombre d'Edda dell'Orso plane sur Big Data, Isgaard et Doris subliment à elles deux le poignant The Arctic Will Die pleuré par Jens. Soutenu par la présence bienveillante du musicien grec Babis Nikou du projet gothique Angel's Arcana, de membres d'Eloy (Frank Bornemann, Klaus-Peter Matziol, Hannes Arkona), ou d'anciens compagnons de route de Sylvan (Jan Petersen, Katja Flintsch, Annika Stolze), on ne peut qu'être subjugué par ce magnifique opus, se savourant comme on lit un bon roman. 

Musiciens

Volker Kuinke: flûtes, chant
Jens Lueck : claviers, batterie, percussions, chant
Isgaard : chant
Doris Packbiers : chant

Frank Bornemann : guitares
Jürgen Osuchowski : guitares
Jan Petersen : guitares
Hannes Arkona : guitares, claviers
Babis Nikou : guitares, luth 
Klaus-Peter Matziol : basse
Georg Kresimon : basse
Katja Flintsch : violon, alto
Annika Stolze : violoncelle

Titres

01. Bit by Bit
02. Deceptive Illusion
03. The Arctic Will Die
04. Breakdown
05. Perfect Shine
06. Merging Influences
07. Big Data 
08. Weird Resonance
09. One Step Beyond
10. Mirror Neuron
11. I’m Gonna Buy Some Flowers
12. Sweetness
13. The Silence
14. Silence Echoes 

Vidéos

Mirrorneuron : lien vidéo ici

jeudi 1 juillet 2021

Joan Baez - Recently (1987)

Joan Baez Recently
Joan Baez - Recently (1987)

Pourquoi écouter ce disque ?

Premier album de Joan Baez à sortir dans les années 80, le précédent, Honest Lullaby remontant à 1979, Recently démontre que la Pasionaria des causes justes a encore des choses à dire, de nouvelles causes à défendre. Comme elle l'avait fait dans les années 60, elle s'est emparée de récentes chansons engagées pour en livrer des versions toutes personnelles, ne perdant en rien de leur intensité, ni de leur message. Trois personnages sont ainsi mis en lumière. Steve Biko militant anti-apartheid sud-africain, éliminé en 1977, célébré à travers l'hymne de Peter Gabriel, Biko. Nelson Mandela, alors emprisonné, pour lequel Johnny Clegg et son groupe Savuka chantent Asimbonanga ("nous ne l'avons pas vu" en zoulou). Martin Luther King à qui U2 a rendu hommage avec MLK, sur leur album The Unforgettable Fire. Militante antimilitariste depuis toujours, Joan ne pouvait pas passer à côté du sublime Brothers In Arms de Dire Straits. Sa voix, d'une pureté incroyable, transcende littéralement ce titre. Ne cherchant surtout pas à remplacer la guitare inimitable de Knopfler, elle en fait une des meilleures, si ce n'est la meilleure, reprise de ce morceau emblématique. A côté, les autres titres paraissent plus anecdotiques. Deux sont des compositions personnelles, dont la chanson-titre sur laquelle elle règle ses comptes avec son ancien mari. James & The Gang se laisse savourer rien que pour sa voix. Deux autres sont des reprises de standards américains. Popularisé dans les années 60, The Moon Is A Harsh Mistress de Jimmy Webb a été interprété par Glen Campbell, Judy Collins, Linda Ronstadt et Joe Cocker. De son côté, Do Right Woman, Do Right Man est un classique du répertoire de la grande Aretha Franklin, la Reine de la soul. Pour finir, Let Us Break Bread Together/Freedom sont deux airs traditionnels, également engagés. Mais c'est avant tout sur scène que Joan s'est battue pour des causes humanitaires dans les années 80. En 1985, elle a participé au Live Aid, puis, l'année suivante, entourée de Sting, Peter Gabriel, U2 ou encore Lou Reed, elle a rejoint la tournée A Conspiracy Of Hope au profit d'Amnesty International. En studio ou loin des studios, l'infatigable Joan Baez n'oublie jamais sa raison d'être.   

Musiciens

Joan Baez : chant, guitare

Fred Tackett : guitare
Paul Jackson Jr. : guitare
Caleb Quaye : guitare
Laythan Armor : claviers
John Hobbs : claviers
Cesar Cancino : claviers
Tony Wilkins : orgue
Abraham Laboriel : basse, guitarrón
John Robinson : batterie, percussions
Alex Acuña: batterie, percussions
Beau Williams : chœurs
The Cabar Feidh Pipe : cornemuses

Titres

01. Brothers In Arms
02. Recently
03. Asimbonanga
04. The Moon Is A Harsh Mistress
05. James And The Gang
06. Let Us Break Bread Together / Freedom
07. MLK
08. Do Right Woman, Do Right Man
09. Biko

Vidéos

Brothers In Arms : lien vidéo ici

dimanche 27 juin 2021

Bridget St. John - Thank You For… (1972)

Bridget St John Thank You For
Bridget St. John - Thank You For… (1972)

Pourquoi écouter ce disque ?

Thank You For…, troisième et dernier album de la chanteuse folk britannique Bridget St. John à paraître sur le label Dandelion de l'animateur radio John Peel. Faute de succès commercial, il fermera définitivement ses portes à la fin de l'année 1972, après trois ans d'existence. Il n'empêche, John Peel demeurera à tout jamais un des plus grands découvreurs de talents de la scène pop-rock britannique. A mi-chemin entre Nico et Sandy Denny, et souvent comparée à Nick Drake, Bridget propose une collection de onze chansons mélancoliques centrée sur l'amour. Elle alterne compositions personnelles (dont le single Nice), chanson folk (Lazarus, dans une très belle version), reprises de standards américains (Love Minus Zero, No Limit de Dylan, et Every Day de Buddy Holly), et chante une composition de son mari d'alors, Nigel Beresford, le poignant Goodbaby Goodbye sur lequel elle est simplement accompagnée au piano par Ian Whiteman. John Martyn, Rick Sanders (futur Fairport Convention), Rick Kemp (Steeleye Span), Dave Mattacks (Fairport Convention), Gordon Huntley (Shelagh McDonald, Elton John, Matthews Southern Comfort), Pip Pyle (Gong) ou encore Tim Renwick (futur accompagnateur de Pink Floyd) sont quelques-uns des musiciens invités à jouer lors des sessions d'enregistrements, souvent spontanées. En partie oubliée du grand public aujourd'hui, Bridget suscite toujours un vif intérêt chez les amateurs de ces trésors du passé avec lesquels il n'est jamais trop tard de faire connaissance. Fly high, it's just a nice happy day every day. So, thank you for… your music Bridget. 

Musiciens

Bridget St. John : chant, guitares

John Martyn : guitares
Rick Sanders : guitares
Tim Renwick : guitares
Gordon Huntley : pedal steel guitar
Ian Whiteman : piano
Andy Roberts : claviers
Rick Kemp : basse
Bruce Thomas : basse
Dave Mattacks : batterie
Pip Pyle : batterie
Willie John Wilson : batterie

Titres

01. Nice
02. Thank You For…
03. Lazarus
04. Goodbaby Goodbye
05. Love Minus Zero, No Limit
06. Silver Coin
07. Happy Day
08. Fly High
09. To Leave Your Cover
10. Every Day
11. A Song Is As Long As It Wants To Go On

Vidéos

Fly High : lien vidéo ici

Goodbaby Goodbye : lien vidéo ici

Happy Day : lien vidéo ici

vendredi 25 juin 2021

La Tulipe Noire - Matricide (2013)

La Tulipe Noire Matricide
La Tulipe Noire - Matricide (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Matricide, c'est le meurtre programmé de notre planète Terre, considérée comme une être vivant à part entière par les Grecs anciens. Si, lors de leur dernier album, Nostimon Hemar en 2006, La Tulipe Noire s'inspirait du riche passé de la civilisation grecque antique, nos amis hellènes reviennent avec ce Matricide futuriste, plein de désespoir. Six années interminables ont été nécessaire pour le concevoir, au cours desquelles, on s'en souvient, leur pays a été laminé par la crise économique. Première conséquence de celle-ci, le groupe a explosé, laissant seuls les deux membres fondateurs, la claviériste Alix et Hyde, passé lui aussi aux claviers. Il a cédé son poste de bassiste à une nouvelle recrue Gavin Scott. Le batteur Michael Osborne, la guitariste Marios Mourmouras et la chanteuse Julie Massie ont également été engagés. Véritable révélation, le chant expressif de Julie, professeure de chant et coach vocal, nous rappelle celui de Tracy Hitchings (Landmarq) ou d'Agnieszka Swita (Caamora, Illuminae). Conçu comme un concept album (mais aussi comme un cri d'alarme), Matricide relate l'exploration de notre planète dans un futur proche, où toute vie a disparue, par une équipe expéditionnaire extra-terrestre menée par un certain Mnemon. Lors de ses recherches, il découvre l'incroyable, l'humanité a provoqué sa propre perte à travers la pollution, les guerres et toutes ses actions néfastes. Album sombre, pessimiste mais aussi fataliste avec une pointe de réalisme, Matricide pose les bases d'une réflexion sur l'avenir de tous. Il sera le dernier de La Tulipe Noire, le groupe annonçant sa séparation définitive en octobre 2017. 

Musiciens

Julie Massino : chant
Alix : claviers
Hyde : claviers
Marios Mourmouras : guitares
Gavin Scott : basse
Michael Osborn : batterie

Titres

01. A Letter From Patmos 
02. The Death Chamber
03. In God We Trust?
04. Midas Touch
05. Post Scriptum I
06. Sinking Sun
07. Radio Days
08. Nemesis
09. Poseidon's Wrath 
10. Post Scriptum II
11. No Ark 
12. Funeral Pyre
13. Epimythion

Vidéos

The Death Chamber : lien vidéo ici

Funeral Pyre : lien vidéo ici

dimanche 20 juin 2021

Lia Hide - Home (2013)

Lia Hide Home
Lia Hide - Home (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Jeune artiste grecque et espoir d'une nouvelle génération, Lia Hide s'est d'abord illustrée sur la scène electro, notamment avec A Dog Named Rodriguez (Everyday Is A Brand New Day, 2007). En 2013, elle présente son premier projet solo, Home. Elle y dévoile son univers, sombre, lugubre et poétique, où la plume d'Amélie Nothomb aurait rencontré une voix pleine de passion, dans le sillage de Björk, Eivør ou Beth Gibbons. Construit comme un concept-album, Home raconte à travers ses douze titres les meurtres d'une certaine Sue, sorte d'alter ego de la chanteuse, assassinant tous ceux qui lui ont fait du tort. C'est donc avec un malin plaisir que Lia nous entraîne avec elle dans son monde torturé, parfois naïf, mais vibrant, évoquant une certaine Kate Bush. A l'exception de Sunday Mornings, elle a signé seule chaque morceau, succession de mini-histoires dont les points culminants sont Burn The Witch!, Sue et Dad. Dès l'ouverture, A Song For A Funeral et son orgue d'église, le décor est planté. Il va y avoir du sang et des larmes. Mais c'est avant tout sur scène où elle a croisé Tricky et Anneke van Giersbergen, que Lia prend son entière dimension de performeuse. Bien qu'excellent, Home n'est qu'un aperçu de ce dont elle est capable. A bon entendeur… 

Musiciens

Lia Hide : chant, claviers, basse

Fotis Karaoglanis : guitare
Dimitris Rouhitsas : guitare
Michalis Kavadias : guitare
Rasos Rossopoulos : guitare
Yotis Kiourtzoglou : basse
Pantelis Skepasthianos : basse
Ellie Dadira : basse
George Rados : batterie, percussions
Socrates Gianniaris : percussions
Marinos Galatsinos : clarinette, saxophone, flûte

Titres

01. A Song For A Funeral 
02. Sunday Mornings
03. Like A Lie
04. Walk Away
05. About Last Night 
06. Burn The Witch
07. Northern Lights 
08. Blue Boy 
09. Sue 
10. Grow Older
11. Sunburns 
12. Dad
13. Outro

Vidéos


Northern Lights : lien vidéo ici

Burn The Witch : lien vidéo ici

vendredi 18 juin 2021

Ciccada - Harvest (2021)

Ciccada Harvest
Ciccada - Harvest (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un nouvel album de Ciccada, c'est aussi plaisant que retrouver une bande de vieux copains que l'on n'a pas vu depuis des lustres. Formé en 2005 à Athènes, ce groupe atypique dans le paysage musical grec, se manifeste par intervalles réguliers tous les cinq ans. A Child In The Mirror, leur premier album, est paru en 2010, suivi de The Finest Of Miracles en 2015, et ce Harvest passionnant, que dis-je, somptueux, en 2021. Le quatuor Evangelia Kozoni (chant) / Yorgos Mouhos (guitares, chant) / Nicolas Nikolopoulos (instruments à vent, claviers, percussions, chœurs) / Yiannis Iliakis (batterie, percussions, chœurs) s'est étoffé suite à l'arrivée de Dimi Spela au chant (membre de Λunatics, tribute band grec de Pink Floyd), de Marietta Tsakmakli, joueuse de saxophones, et d'Aggelos Malisovas à la basse. Toujours bercée par les géants des années 70, tant du côté prog (Renaissance, Gentle Giant, Gryphon, Jethro Tull, Pink Floyd) que folk (Pentangle, Fairport Convention, Steeleye Span, Trees), leur musique pastorale aux saveurs méditerranéennes mêle adroitement influences rock, folk, jazz et classique. L'instrumental d'ouverture, Eniania, du nom de cette région de la Grèce antique située au centre de la Grèce actuelle, célèbre la terre de leurs illustres ancêtres et ses légendes. The Old Man And The Butterfly nous tient en haleine tout au long, jusqu'à son final explosif complètement inattendu. Si la flûte omniprésente évoque Jethro Tull, la guitare en introduction de No Man's Land laisse penser à Pink Floyd, tandis que le chant féminin rappelle la regrettée Judy Dyble. Impossible de ne pas évoquer le titre final, Queen Of Wishes, empreint de fantastique du haut de ses douze minutes. Ciccada signe avec ce Harvest un album remarquable, dont il serait dommage de passer à côté. A dans cinq ans pour suite toute aussi mémorable !

Musiciens

Dimi Spela : chant
Evangelia Kozoni : chant
Yorgos Mouhos : guitares, chant
Marietta Tsakmakli : saxophones, chœurs
Nicolas Nikolopoulos : flûtes, clarinette, saxophones, claviers, glockenspiel, chœurs 
Aggelos Malisovas : basse
Yiannis Iliakis : batterie, percussions, chœurs

Titres

01. Eniania (Keepers Of The Midnight Harvest)
02. Open Wings
03. The Old Man And The Butterfly
04. No Man's Land
05. Who's To Decide?
06. Queen Of Wishes 

Vidéos

Trailer : lien vidéo ici