dimanche 9 février 2020

Missing Waves - Post-Crash (2018)

Missing Waves Post-Crash
Missing Waves - Post-Crash (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Missing Waves ou l'histoire d'un trio faiseur de sons. Tout commence en 2014, suite à une panne d'ordinateur détruisant toute la mémoire de projets passés, c'est le crash. Très vite, jaillit l'idée de ne poursuivre que l'essentiel, c'est le post. Le concept de Post-Trash est ainsi né. Cette invitation vers un ailleurs se situe aux confluences des courants pop, electro, ambient et jazz dans laquelle chaque membre est venu apporter un propre bout de son histoire personnelle. Marie-Catherine Mossé, chanteuse, claviériste et joueuse de thérémine, un des plus anciens instruments de musique électronique, a grandi en écoutant Massive Attack, Portishead, Muse ou encore ces égéries que sont Kate Bush et Björk (dont l'esprit plane sur l'atmosphérique Are We Like Clouds?). Ses cours de chant auprès de la chanteuse Enzo Enzo lui ont ouvert de nouveaux horizons qu'elle a su très vite mettre à profit. Daniel Palomo Vinuesa, tel un artiste capillaire, agite ciseaux et brosses d'une main, tout en jouant du saxophone de l'autre, instrument qu'il affectionne depuis 1977. Après avoir erré dans les mouvements post-punk du début des années 80, il découvre le jazz, puis l'electro et commet un premier album sous son propre nom en 2006, L'Homme Approximatif. Originaire d'Algérie, Nabil Bouteldja se passionne dès son enfance pour la derbouka, instrument de percussion répandu de l'Afrique du Nord au Moyen-Orient, en passant par les Balkans. Puis il s'ouvre aux sonorités rythmiques africaines et sud-américaines. Sa découverte du jazz le conduit à s'initier à la batterie. Paru chez Brocoli, label exigeant, spécialisé depuis vingt-cinq ans dans les musiques expérimentales sans pour autant se prendre au sérieux, Post-Crash s'inscrit dans cette philosophie. Peuvent en témoigner Célestin et Babooshka, les deux chats mis à contribution sur un Flying Cats allumé, évoquant tant le I Am A Cat de Panic Room (Satellite), que le Catwalk de Siouxsie & The Banshees ou le fameux Lovecats de The Cure. Les Cure, il en est encore question sur le titre final, cover onirique de leur Boys Don't Cry, une pépite. Si le mastering a été confié à Denis Blackham (Yes, Jean-Michel Jarre, Mike Oldfield, Brian Eno, Troy Donockley, Barbara Dickson, Cocteau Twins et bien d'autres), cet album demeure une création française excitante, à l'inspiration débordante dont chaque écoute dévoile un univers sensoriel unique. 

Musiciens

Marie-Catherine Mossé : chant, claviers, théremine
Daniel Palomo Vinuesa : saxophone, ciseaux, brosses
Nabil Bouteldja : batterie, percussions

Rachid Aouka : basse
Nicolas Lucazeau : guitares
Pascal Dalmasso : guitares
Daniel Beaussier : clarinette, flûte
Charlotte Hutter : harpe celtique

Titres

01. Horizon
02. All Is Done
03. Are We Like Clouds ?
04. Bassékilendo
05. Where Are You ?
06. Flying Cats
07. Les Îles Et Les Lacs
08. Là-Haut
09. Boys Don’t Cry

jeudi 6 février 2020

Renaissance - Unplugged: Live At The Academy Of Music, Philadelphia USA (2000)

Renaissance Unplugged
Renaissance - Unplugged:
Live At The Academy Of Music, Philadelphia USA (2000)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sorti en 2000, Unplugged est l'unique témoignage du Renaissance des années 1985-1987. Après l'échec de Time-Line qui lui est imputé, le bassiste Jon Camp quitte le groupe en 1985 pour fonder Cathédrale avec John Young (Asia, Greenslade, Scorpions). Annie Haslam et Michael Dunford, les seuls rescapés de l'âge d'or des années 70, décident alors de continuer en donnant des concerts acoustiques sous une formations inédite. Mark Lambert prend la place de Camp au poste de bassiste/guitariste. En 2015, il reviendra dans Renaissance, mais cette fois-ci pour remplacer le regretté Michael Dunford. Le jeune Raphael Rudd fait également son entrée comme pianiste/harpiste, tandis que Charles Descarfino s'occupe des percussions. Si le premier décédera en 2002, Charles se tiendra aux côtés d'Annie et de Mark lors de l'enregistrement du splendide A Symphonic Journey paru en 2018. Les cinq acolytes joueront ensemble jusqu'à leur séparation le 6 juin 1987. Le concert gravé ici date de 1985. Si le son, il faut bien l'avouer, est plutôt médiocre, le set est magique. Neuf des douze titres sont issus de leurs chefs-d'œuvre Ashes Are Burning, Turn Of The Cards et Scheherazade And Other Stories. Si l'aspect symphonique de leur musique est mis de côté, la puissance et la passion sont, elles, toujours présentes. Okichi-San de Camera Camera (1981) est le seul morceau interprété des années 80, synonymes d'errance pop-synthétiques. Black Flame, Mother Russia, Young Prince & Princess ou encore Northern Lights de A Song For All Seasons procurent toujours les mêmes frissons. Sans aucun doute, cette formation originale est la meilleure depuis l'éclatement du quintet classique Haslam/Dunford/Camp/Tout/Sullivan. 

Musiciens

Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitares
Raphael Rudd : piano, harpe
Mark Lambert : basse, guitare
Charles Descarfino : percussions 

Titres

01. Can You Understand
02. Carpet of the Sun 
03. Midas Man 
04. Okichi-San 
05. I Think Of You
06. Black Flame
07. Mother Russia 
08. Northern Lights 
09. The Young Prince and Princess
10. Trip to the Fair 
11. The Vultures Fly High
12. Running Hard

N'ayant pas trouvé de vidéo de cette époque, je vous propose cette version unplugged de Carpet Of The Sun avec la formation classique : 

lundi 3 février 2020

Millenium - Three Brothers' Epilogue (2008)

Millenium Three Brothers' Epilogue
Millenium - Three Brothers' Epilogue (2008)

Pourquoi écouter ce disque ?

Il était une fois l'histoire de trois frères, Daniel, Adrian et John Sunders. Vocanda, premier vrai album de Millenium, avait retracé le périple de Daniel, arriviste riche et arrogant, tombé dans le coma. Il a eu droit à une seconde mais un nouvel échec l'a conduit tout droit à l'asile. Adrian, héros malgré lui d'Interdead, a aussi passé trois ans dans ce même asile après avoir fui la réalité et s'être réfugié dans un monde virtuel. Aujourd'hui, il travaille dans une petite boutique où il croisait de temps en temps son aîné, John. Ce dernier ne s'est toujours pas remis de ce fameux rêve où, après avoir gagné à la loterie, il avait cru pouvoir changer le monde (Numbers And The Big Dream Of Mr Sunders). Rattrapé par la démence, il s'est retrouvé à son tour à l'asile, dans une chambre mitoyenne à celle de Daniel. Comme son titre l'indique, Epilogue, long morceau fleuve d'un rock néo-prog explosif, met un terme définitif à cette trilogie trépidante, aux frontières du réel. Łukasz Gall, littéralement habité, nous entraîne dans les méandres de la folie, où se confrontent guitares floydiennes et claviers symphoniques. Et comme Millenium ne fait jamais les choses à moitié, il nous offre en bonus deux inédits extraits des sessions de Numbers And The Big Dream Of Mr Sunders. Au final, trente minutes de musique stratosphérique pour le seul plaisir de nos oreilles. 

Musiciens

Łukasz Gall : chant
Ryszard Kramarski : claviers
Piotr Płonka : guitares
Krzysztof Wyrwa : basse, stick
Tomasz Paśko : batterie

Titres

01. Epilogue - Three Brothers Trilogy
02. Dream About Aliens
03. Wake Up John!

vendredi 31 janvier 2020

Celestial Fire - Live In The UK (2017)

Celestial Fire Live In The UK
Celestial Fire - Live In The UK (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lorsque Dave Bainbridge, leader de Iona, sort en 2014 son deuxième album solo Celestial Fire, il n'a qu'une idée en tête, le porter sur scène. Pour cela, il lui fallait constituer un groupe capable de jouer cette musique complexe et exigeante, combinant technicité, émotion et passion. Lui qui joue à la fois de la guitare et des claviers, a fait appel à quatre comparses réunissant tous ces critères. Son fidèle compagnon de chez Iona, le batteur-violoniste aux sons enchanteurs Frank van Essen est le premier d'entre eux. Dave Brons avec qui il joue au sein de GB3, trio de guitaristes comprenant également Paul Bielatowicz, se joint très vite à l'aventure, tout comme l'impressionnant bassiste Simon Fitzpatrick du Carl Palmer's ELP Legacy, véritable révélation de cette formation répondant au nom de Celestial Fire. Autre savoureuse découverte, Sally Minnear, fille de Kerry Minnear de Gentle Giant, ancienne tête d'affiche du célèbre spectacle Lord of the Dance, tout comme Hayley Griffiths de Karnataka. Si sa voix douce et pénétrante a du mal au début à faire oublier celle de l'inégalable Joanne Hogg, très vite, le charme opère. La setlist majestueuse de ce concert, donné le 1er octobre 2015 à York, reprend en effet non seulement des morceaux des deux albums solos de Bainbridge, mais aussi des titres de Iona, ainsi que deux reprises de Yes, Roundabout sur lequel excelle Fitzpatrick et Soon, ainsi que The Storm du groupe de musique celtique Moving Hearts. Quel réel plaisir de découvrir ces perles en live que sont Until The Tide Turns, Over The Waters (Veil Of Gossamer), Brendan's Voyage, et Brendan's Return (Beyond These Shores), jusque là jamais jouées sur scène. Tout comme les trois extraits de Celestial Fire, la chanson titre en ouverture, Love Remains et In The Moment qui n'ont en rien perdu de leur puissance, bien au contraire. Sally et les siens transcendent aussi ces classiques de Iona que sont Today, Revelation, Chi-Rho ou Beyond These Shores. 2 CD, 1 DVD, plus de deux heures de magies où se croisent soli de guitares incroyables, claviers virtuoses, basse explosive, batterie énervée, violon en larme et voix angélique.      

Musiciens

Dave Bainbridge : guitares, claviers, bouzouki, percussions, chant
Sally Minnear : chant, guitare acoustique, percussions
Dave Brons : guitares, mandoline, percussions, chant
Simon Fitzpatrick : basse, Chapman stick, basse Moog, darbuka 
Frank van Essen : batterie, percussions, violon, chant

Titres

1.01. Celestial Fire
1.02. Today
1.03. Kells Opening Theme
1.04. Revelation
1.05. The Storm
1.06. Until The Tide Turns
1.07. Love Remains

2.01. Over The Waters
2.02. Chi-Rho
2.03. Roundabout
2.04. Songs Of Ascent - Part 2
2.05 .Beyond These Shores
2.06. Brendan's Voyage
2.07 .Brendan's Return
2.08. In The Moment
2.09. Soon

lundi 27 janvier 2020

Fotheringay - Fotheringay (1970)

Fotheringay Sandy Denny
Fotheringay - Fotheringay (1970)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fin 1969, la nouvelle fait l'effet d'une bombe, Sandy Denny quitte Fairport Convention alors en pleine ascension. La raison invoquée est qu'elle souhaite interpréter ses propres compositions, sans s'encombrer de reprises de morceaux traditionnels. L'autre motivation officieuse est qu'elle est tombée amoureuse du guitariste australien Trevor Lucas avec qui elle souhaite partager la scène. Si son producteur Joe Boyd souhaite la voir se lancer dans une carrière solo, elle veut son propre groupe. Lucas emmène avec lui son ancien complice d'Eclection, le batteur Gerry Conway, tandis que le guitariste Jerry Donahue et le bassiste Pat Donaldson font défection à Poet and the One Man Band pour rejoindre ce qui deviendra Fotheringay. A travers ce nom, Sandy souhaite rendre hommage à la reine d'Écosse Mary Stuart retenue prisonnière dans cette forteresse. La jeune chanteuse en avait déjà fait une chanson pour l'album What We Did On Our Holidays (1969). Cette fascination pour l'époque des Tudor inspirera l'artiste Marion Appleton, sœur de Trevor, dans la réalisation de la pochette du premier album où elle attribuera aux membres du groupe des costumes de troubadour. Quatre des neufs titres ont été composés par Sandy qui privilégie désormais le piano. Il s'agit là certainement de ses plus belles pièces.  Elle combine à sa voix bénie des dieux expressivité et profondeur. Nothing More, Winter Winds que reprendra Heather Findlay sur son album hivernal I Am Snow, l'impressionnant The Sea et The Pond And The Stream, inspiré de sa contemporaine Anne Briggs, sont devenus aujourd'hui des classiques. Côté reprises, impossible de ne pas citer le titre final Banks Of The Nile, ballade écossaise à l'intensité jamais égalée depuis, The Way I Feel du Canadien Gordon Lightfoot, tout premier morceau joué par les cinq musiciens, et Too Much Of Nothing de Dylan chanté par Trevor. On retrouve sa voix en lead sur sa composition The Ballad Of Ned Kelly et en duo avec Sandy sur un Peace In The End enjoué aux couleurs country. A noter la présence aux chœurs d'une certaine Linda Peters, future Linda Thompson et grande amie de Sandy. Tiraillée par Boyd, cette dernière mettra un terme à Fotheringay avant qu'un second album, tout aussi prometteur, ne voit le jour. On connait la suite : The North Star Grassman And The Raven (1971), Sandy (1972), Like An Old Fashioned Waltz (1974), puis un dernier Rendezvous en 1977, juste avant sa disparition tragique.

Musiciens

Sandy Denny : chant, piano, guitare
Trevor Lucas : guitares, chant
Jerry Donahue : guitares, chœurs
Pat Donaldson : basse, chœurs
Gerry Conway : batterie, chœurs

Linda Peters : chœurs
Tod Lloyd : chœurs

Titres

01. Nothing More
02. The Sea
03. The Ballad Of Ned Kelly
04. Winter Winds
05. Peace In The End
06. The Way I Feel
07. The Pond And The Stream 
08. Too Much Of Nothing
09. Banks Of The Nile 

dimanche 26 janvier 2020

Panic Room - Screens: Live In London (2017)

Panic Room Screens
Panic Room - Screens: Live In London (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Le 11 octobre 2016, Panic Room donne un concert exceptionnel à Islington Assembly Hall, salle londonienne en activité depuis 1930. Pourquoi exceptionnel ? Parce que le groupe décide d'enregistrer et de filmer l’événement pour en faire son premier album live. Screens: Live In London sort l'année suivante grâce au financement de ses fans. Autant le dire de suite, les cinq musiciens sont au sommet de leur forme. Ce soir-là, ils ont tout donné. Jonathan Edwards et son toucher fantastique, Gavin John Griffiths sûr de lui comme jamais derrière ses fûts, Yatim Halim au jeu de basse toujours aussi subtil, le dernier arrivé Dave Foster (Mr So & So, Steve Rothery Band) maître de ses cordes, et, surtout, Anne-Marie Helder, brillante comme mille feux. Performeuse remarquable, elle est de la même trempe qu'une Laura Nyro, Sandy Denny ou Kate Bush. En vingt-deux titres et plus de deux heures vingt de musique, Panic Room revisite ses quatre premiers albums, dont le fameux Skin, le mieux représenté avec pas moins de huit morceaux. Si Song For Tomorrow donne un coup de fouet électrique, le triptyque Skin/Hiding The World/Nocturnal déploie tout un panel d'émotion donnant le frisson. Frissons garantis aussi pour l'interprétation si émouvante de Dust, appel au secours des victimes de la guerre en Syrie. Apocalypstick, Sandstorms ou Satellite qui clôt le set tel un feu d'artifice sont d'autres moments grandioses démontrant tout le potentiel de cette formation des plus originales, aujourd'hui bien éloignée de ses racines "karnatakiennes" ou de ses accointances "mostly autumniennes". Au fil du temps, elle s'est construit un univers musical qui lui est propre où il est si bon de s'égarer. La question que l'on se pose maintenant, est de savoir si, après les départs de Yatim et Dave, Screens sera le testament du groupe ou bien la fin d'une étape seulement ? Espérons juste que ce soit la seconde solution...

Musiciens

Anne-Marie Helder : chant, guitares, flûte, percussions
Jonathan Edwards : claviers
Dave Foster : guitares
Yatim Halimi : basse, chant
Gavin John Griffiths : batterie, percussions

Titres

1.01. Into Temptation 
1.02. Freedom to Breathe
1.03. Screens
1.04. Yasuni
1.05. Start the Sound)
1.06. Sunshine
1.07. Chameleon
1.08. Promises
1.09. Dust
1.10. Firefly
1.11. Song for Tomorrow
1.12. Velocity

2.01. Tightrope Walking
2.02. The Fall
2.03. Apocalypstick
2.04. Denial
2.05. Incarnate
2.06. Skin
2.07. Hiding the World
2.08. Nocturnal
2.09. Sandstorms
2.10. Satellite

vendredi 24 janvier 2020

Byrta - Byrta (2013)

Byrta
Byrta - Byrta (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

En 2011, la chanteuse Guðrið Hansdóttir quitte ses îles Féroé natales pour s'installer à Reykjavik, en Islande. Elle y fait la connaissance de son compatriote le multi-instrumentiste Janus Rasmussen qui officie alors au sein de la formation électro Bloodgroup. L'envie de collaborer ensemble voit très vite le jour. Prise de nostalgie, Guðrið a écrit pour la première fois des textes en langue féroïenne et elle aimerait bien les adapter en musique. Byrta est ainsi né. D'après la légende, ce nom était inscrit sur un bateau qui passait devant nos deux protagonistes alors qu'ils cherchaient comment nommer leur nouveau projet. A l'origine, Byrta est un prénom féminin qui signifie à la fois faisceau de lumière et commencement de quelque chose de nouveau. Sorti en 2013 sur le label féroïen Tutl, ce premier album s'oriente vers une musique électro hypnotique et minimaliste, aux mélodies bien acérées. Venant des univers du rock et de la folk, Guðrið sort littéralement de son champ de confort, mais n'a rien perdu de la douceur de sa voix. A l'exception de Eydnan écrite par la chanteuse féroïenne Elin B. Heinesen, elle signe tous les autres textes ainsi que les musiques, aidée de Janus pour la chanson titre Byrta. En plus, elle joue de la guitare et de l'omnichord, sorte d'autoharpe éléctronique. Janus, lui, s'est occupé de la programmation, de l'enregistrement, du mixage et de la production. Côté instruments, il joue des claviers, guitare, ukulélé, basse et percussions. Il a aussi réalisé quelques chœurs. Sur l'ensorcelant Hjartasorg qui m'évoque les dernières créations d'Eivør, un violon se laisse entendre. Seule invitée du disque, on retrouvera la violoniste islandaise Magrét Soffia Frímannsdóttir quelques années plus tard aux côtés de la délicieuse Anneke van Giersbergen et d'Árstíðir pour leur album commun Verloren Verleden en 2016. Au charme certain, Byrta évoque à travers ses chansons ces thèmes universels que sont la solitude, le désir ou la séparation, mais d'un point de vue original, d'un bout de rocher perdu quelque part au milieu de l'Atlantique nord.  

Musiciens

Guðrið Hansdóttir : chant, guitare, omnichord
Janus Rasmussen : claviers, guitares, ukulélé, basse, percussions

Magrét Soffia Frímannsdóttir : violon

Titres

01. Eydnan
02. Andvekur
03. Byrta
04. Loyndarmál
05. Tin Doyvandi Tøgn
06. Norðlýsið
07. Vit Falla
08. Hjartasorg
09. Næstan
10. Frosin

jeudi 23 janvier 2020

Ayreon Universe - Best Of Ayreon Live (2018)

Ayreon Universe Live
Ayreon Universe - Best Of Ayreon Live (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Arjen Lucassen n'a jamais caché son désamour pour la scène. Dans les années 2000, il a donné quelques concerts avec Star One puis Stream Of Passion, mais jamais avec Ayreon, son projet phare. La décennie suivante, il aura une idée de génie : porter ce dernier sur scène, sans qu'il ait besoin d'apparaître, ou très peu. Pour cela, il lui fallait à chaque représentation un casting des plus prestigieux. Cela a été le cas avec The Theater Equation et ça l'est de nouveau avec Ayreon Universe et ses trois concerts donnés en septembre 2017. Si, en 2015, c'était l'intégralité de l'album The Human Equation qui était jouée, cette fois-ci, l'ambition était de présenter entre deux et cinq titres de chaque album d'Ayreon auxquels ont été ajoutés deux extraits de Star One dont The Eye Of Ra en final. De ce projet fou, 0101100, Into The Electric Castle et The Theory Of Everything sont les trois disques les mieux représentés avec cinq titres pour le premier, et quatre chansons pour chacun des deux suivants. Côté interprètes, on peut dire que c'est la grande classe. Seize vocalistes parmi lesquels le grand Damian Wilson et Marco Hietala de Nightwish pour les garçons, et pas moins de six filles : Anneke van Giersbergen, complice depuis quasiment le début de Lucassen, Marcela  Bovio, ex-Stream Of Passion, Floor Jansen de Nightwish, sa sœur Irene, Maggy Luyten de Nightmare ainsi que Lisette van den Berg (Scarlet Stories). Tout ce beau monde est absolument sublime, heureux de participer à cet événement. S'il ne fallait retenir qu'un seul titre, ce serait pour ma part Valley Of The Queens, interlude magique sur lequel les divas Anneke, Marcela et Floor se partagent le chant. Ayreon Universe est un incontournable pour tout fan d'Ayreon mais aussi pour tout novice souhaitant s'initier à ce monument musical. 

Musiciens

Arjen Anthony Lucassen : chant, guitare

Floor Jansen : chant
Anneke van Giersbergen : chant
Marcela Bovio : chant
Irene Jansen : chant
Maggy Luyten : chant
Lisette van den Berg : chant 
Damian Wilson : chant
Hansi Kürsch : chant
Tommy Karevik : chant
Marco Hietala : chant
Jonas Renkse : chant
Mike Mills : chant
Robert Soeterboek : chant
John Jaycee Cuijpers : chant
Edward Reekers : chant
Jay van Feggelen : chant

Marcel Coenen : guitare
Ferry Duijsens : guitare
Joost van den Broek : claviers
Johan van Stratum: basse
Peter Vink : basse
Ed Warby : batterie, chant
Rob Snijders : batterie, percussions
Jeroen Goossens : : flûtes
Ben Mathot : violon
Maaike Peterse : violoncelle

Titres

1.01. Prologue
1.02. Dreamtime
1.03. Abbey Of SYnn
1.04. River Of Time
1.05. The Blackboard
1.06. The Theory Of Everything
1.07. Merlin's Will
1.08. Waking Dreams
1.09. Dawn Of A Million Souls
1.10. Valley Of The Queens
1.11. Ride The Comet
1.12. Star Of Sirrah
1.13. Comatose
1.14. Loser
1.15. And The Druids Turned To Stone

2.01. The Two Gates
2.02. Into The Black Hole
2.03. Actual Fantasy
2.04. Computer Eyes
2.05. Magnetism
2.06. Age Of Shadows
2.07. Intergalatic Space Crusaders
2.08. Collision
2.09. Everybody Dies
2.10. The Castle Hall
2.11. Amazing Flight In Space
2.12. Day Eleven : Love
2.13. The Eye Of Ra

lundi 20 janvier 2020

Collection D'Arnell-Andréa - Tristesse Des Mânes (2002)

Collection d'Arnell-Andréa Tristesse des Mânes
Collection D'Arnell-Andréa - Tristesse Des Mânes (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

De 1996 à 2002, Collection D'Arnell-Andréa traverse une longue période durant laquelle il ne publie pas de nouveau matériel. Certes, le sextet se produit sur scène, comme en témoigne la vidéo Concert - Orléans - Samedi 20 janvier 2001, et n'oublie pas de fêter ses dix ans d'existence avec la compilation CollAGE (1998), sans pour autant livrer d'inédit. Tout change en ce début de XXIe siècle lorsque Jean-Christophe d'Arnell et les siens sont contactés par le label des fées Prikosnovénie, alors en pleine ascension. Le deal est de réaliser un album entièrement acoustique, sans guitares, ni synthés, où seraient revisités d'anciens titres. Le résultat, Tristesse Des Mânes, se situe au-delà des espérances. Avec ce disque, Collection D'Arnell-Andréa effectue un retour en grâce où Baudelaire côtoie Debussy et Fauré. Perfectionnistes, les musiciens ont réarrangés sept titres de leur trois premiers albums (Un Automne à Loroy, Au Val Des Roses, Les Marronniers) sous une configuration inédite voix-piano-alto-violoncelle, et présentent sept compositions nouvelles, elles aussi empreintes de mélancolie romantique. Au niveau du line-up, le bassiste Stephan Kehlsen a cédé sa place au violoniste alto Thibault d'Aboville, aussi membre de Gantök, groupe de pop expérimentale. Jamais Chloé St Liphard n'avait aussi bien chanté. Sa voix, émotionnellement si pure, trace une voie secrète pour les mânes, ces âmes égarées en quête de repos éternel. Collection D'Arnell-Andréa s'est servi de leur tristesse sans fin pour tailler un diamant poétique, enveloppé d'un spleen automnal où il fait bon de se perdre. 

Musiciens

Chloé St Liphard : chant
Franz Torres-Quevedo : chant
Carine Grieg : piano, chant
Jean-Christophe d'Arnell : piano
Thibault d'Aboville : alto
Xavier Gaschignard : violoncelle

Titres

01. Aux Glycines Défuntes
02. Là, Ici Ou Ailleurs
03. Au Sacre Des Nuits
04. Kergal
05. Le Parc Enneigé
06. Les Chants De Peine
07. Loire Et Léthé
08. Les Temples Élevés
09. L'Ombre Tilleul
10. Aux Cordes Éternelles
11. Un Automne Restant
12. Un Parc, Une Tonnelle
13. La source Du jour
14. La Tristesse Des Mânes 

vendredi 17 janvier 2020

Jennifer Cutting's Ocean Orchestra - Waves (2017)

Jennifer Cutting Waves
Jennifer Cutting's Ocean Orchestra - Waves (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Passionnée des cultures et musiques celtiques, des chansons folkloriques des îles britannique ainsi que du mouvement folk-rock né à la fin des années 60, Fairport Convention et Steeleye Span en tête, Jennifer Cutting est, sans aucun doute, la plus British des Américaines. Ethnomusicologue de profession, elle publie Waves, un disque à son image, ouvert sur le monde. Les vagues sont ici perçues comme une métaphore de la vie, avec ses hauts et ses bas, ses changements de saisons. Comme pour ses deux précédents opus, Ocean (2004) et Song Of Solstice (2010), elle s'est entourée de musiciens remarquables parmi lesquels Polly Bolton (Dando Shaft, Albion Band), Troy Donockley (Iona, Nightwish), la harpiste Sue Richards,  le jazzman Ben Bokor ou encore John Wubbenhorst plus connu dans l'univers des musiques du monde. Elle s'est aussi associée à la chanteuse Lisa Moscatiello et au bassiste Rico Petruccelli avec qui elle officiait dans les années 90 au sein du groupe The New St. George, au nom tiré d'une chanson de Richard Thompson. Ensemble, ils avaient sorti en 1994 High Tea. Un deuxième album, Johnny Has Gone Electric devait voir le jour, mais les musiciens se sont séparés avant. En mémoire de leur batteur Juan Dudley disparu en 2011, ils ont enregistré certaines chansons prévues pour ce disque : la chanson titre évoquant sous un angle humoristique comment les intégristes du folk ont vu d'un très mauvais œil l'emploi d'instruments électriques par la nouvelle génération, Bob Dylan en tête, One April Morning, chanson traditionnelle anglaise mettant en garde les femmes contre les hommes volages, Lark In The Clear, sublime chanson d'amour interprétée ici par Polly Bolton accompagnée de Troy Donocley à la flûte irlandaise et de Jennifer à l'orgue, et Crane And Tower à la fibre écolo, sur laquelle a été samplée la voix de Juan. Signalons aussi l'émouvante interprétation de Lisa Moscatiello, secondée à la harpe par Sue Richards, sur Leaves Of Autumn où, sous couvert d'un changement de saison poétique, il est question de la maladie de Parkinson. Tout aussi profond, le dernier titre Steady As You Go est une chanson pour dire au revoir à ceux emportés par la mort. Plus lumineuse, Song To The Sun à la mélodie "flower power" honore la Nature, tandis que She célèbre la liberté. Mais le morceau le plus fou du disque est incontestablement Everything Glows, sorte de Bollywood celtique psychédélique. Avec Waves, Jennifer Cutting et sa troupe réalisent un sans-faute, subtil équilibre entre passé, présent et futur.

Musiciens

Jennifer Cutting : claviers, accordéon

Lisa Moscatiello : chant, whistle
John Roberts : chant
Steve Winick : chant
Sara Curtin : chant
Todd Watts : chant
Jenny Nichols : chant
Tom Prasada-Rao : chant
William Pint : chant, guitare
Stephen Winick : chant
Pete Kennedy : guitare électrique
Chris Parker : guitare électrique
Marco Delmar : guitare électrique
Zan McLeod : guitare éléctrique, bouzouki, mandoline
Clive Gregson : guitare, chant
Rico Petruccelli : basse
Robie Magruder : batterie
Steve Loecher : batterie
Andy Hamburger : batterie
Matt Bell : percussions
Juan Dudley : voix, percussions
Ben Bokor : flûte, piccolo
Troy Donockley : whistle
Robert Mitchell : cornemuse
Felicia Dale : vielle à roue, whistle
Rosie Shipley : violon
Andrew Dodds : violon
Robert Spates : violon
Sue Richards : harpe celtique
John Wubbenhorst : bansuri, flûte
Samrat Kakkeri : tabla, percussions indiennes

Washington Revels : chœurs

Titres

01. Waves
02. One April Morning
03. Rocking The Baby / The Curlew
04. Johnny Has Gone Electric
05. Lark In The Clear Air
06. Wheel Of Fortune
07. Crane And Tower
08. Leaves Of Autumn
09. Song To The Sun
10. Everything Glows
11. She
12. Steady As You Go