dimanche 29 septembre 2019

Yesterdays - Senki Madara (2018)

Yesterdays Senki Madara
Yesterdays - Senki Madara (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fondées dans les années 60, Phoenix et Sfinx ont été pendant des décennies les deux seules formations de référence de rock progressif issues de Roumanie. A l'aube des années 2000, la situation a évolué avec l'arrivée de Yesterdays au nom faisant explicitement référence aux maîtres du genre, Yes. Bien que de nationalité roumaine, ces nouveaux venus ont la particularité d'être originaires de la minorité hongroise peuplant la Transylvanie. Basés dans la petite ville de Carei, située à huit kilomètres de la frontière hongroise, Yesterdays s'apparente davantage à un collectif qu'à un groupe, articulé autour du triumvirat Bogáti-Bokor Ákos (guitares, basse,claviers)/Enyedi Zsolt (claviers)/Kósa Dávid (percussions). Avec Senki Madara, leur troisième (et meilleur) album (autoproduit), ils ont puisé dans le fonds culturel hongrois d'anciennes chansons folkloriques, vieilles de plusieurs centaines d'années, puis les ont adaptées de manière ingénieuse dans un style singulier trouvant son origine dans le rock progressif des années 70. Outre Yes, Genesis, Pink Floyd, Camel, ELP, Gentle Giant ou encore King Crimson sont les influences revendiquées par les musiciens. Le résultat est tout simplement fantastique, d'autant plus qu'ils ont fait appel à trois voix féminines d'exception. Si Stephanie Semeniuc est aujourd'hui la chanteuse officielle du groupe, Tarsoly Csenge, amie de longue date d'Ákos, prête sa voix claire à Hajnalcsillag, tandis que Szirtes Edina Mókus, plutôt orientée jazz, apparaît sur deux chansons, Ne Mondd El et Ugy Bocsáss El. A titre de comparaison, Yesterdays évoluent dans la même catégorie que les Gallois Magenta (les nappes synthétiques du premier morceau Ágról-Ágra évoquent d'ailleurs Speechless), les Néerlandais Flamborough Head (avec lesquels ils ont partagé l'affiche du Mini-Progfestival en 2007, à Budapest), les Finlandais Paidarion (dont Bogáti-Bokor Ákos a joué sur le dernier album Two Worlds Enounter), les Polonais Quidam ou les Grecs Ciccada. Le chant en langue hongroise ainsi que la musique raffinée de cet ensemble authentique transforment l'"Oiseau de personne" (traduction littérale de "Senki Madara") en un réel moment d'évasion, de légèreté et de liberté. 

Musiciens

Stephanie Semeniuc : chant
Bogáti-Bokor Ákos : guitares, basse, claviers, percussions, chant
Fehér Róbert Benjamin : guitares, chant
Enyedi Zsolt : claviers
Kecskeméti Gábor : flûte
Szűcs József : batterie
Kósa Dávid : percussions, chant

Szirtes Edina Mókus : chant
Tarsoly Csenge : chant
Bogáti-Bokor Orsolya : violon, alto
Márton-Sípos Dóra : violoncelle

Titres

1. Ágról-Ágra 
2. Rejtsetek El 
3. Szivárvány Havasán 
4. Elmehetsz 
5. Ne Mondd El 
6. Hajnalcsillag 
7. Szomjú Madarak 
8. Eső 
9. Nap
10. Ugy Bocsáss El

mardi 24 septembre 2019

House of Not - The Walkabout Of A. Nexter Niode - Part 3: On The Madness Of Crowds (2012)

House of Not On The Madness Of Crowds
House of Not - The Walkabout Of A. Nexter Niode -
Part 3: On The Madness Of Crowds (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

J'ai découvert House Of Not en 2012 par ce disque, et, autant le dire de suite, j'ai reçu la même claque que lorsque j'ai écouté pour la première fois Misplaced Childhood de Marillion ou Doomsday Afternoon de Phideaux. C'est dire le niveau. Basé à Toronto, au Canada, House Of Not est un projet avant d'être un groupe. Brian Erikson, son fondateur, a eu l'idée brillante de raconter à travers cinq albums le voyage initiatique d'un certain A. Nexter Niode, personnage pittoresque. On The Madness Of Crowds est le troisième volume de cette aventure fantastique. Son titre a été inspiré de l'étude Extraordinary Popular Delusions and the Madness of Crowds consacrée à la psychologie des foules et écrite en 1841 par un Écossais répondant au nom de Charles Mackay. Cette source d'inspiration explique sans doute la touche celtique qui se dégage dès le premier morceau, Meeting The Piper. Personnage central de cette nouvelle épopée, The Pipper, considéré comme un fou, possède des dons de voyance. Écouté par personne à l'exception de Niode, il lui annoncera les événements qui provoqueront sa chute, mais lui ne les comprendra pas. Côté musique, Erikson et les siens puisent leur inspiration tant dans le jazz de cabaret que le rock progressif héroïque où se croisent les chemins de Pink Floyd, Moody Blues, Camel, Supertramp, Barclay James Harvest ou Rush. Des sommets sont atteints avec le puissant What Is Good For You, interprété par une Dee Brown divine, suivi de l'instrumental The Death Of Silk. A Beautiful Lie, Key Of G et ses guitares "gilmouriennes" hallucinantes, ainsi que Schandenfreude sont autant de scuds capable de faire exploser les enceintes. En un mot, cet album est tout simplement incontournable.

Musiciens

Brian Erikson : chant, claviers, samples, percussions
Ken (Smog) O'Gorman : guitares, sitar, basse, Moog, percussions
Lou Roppoli : guitares

Dee Brown : chant
Eric Stever : guitares
Rob Kennedy : lap steel guitar
Omar Ales : orgue, chœurs
Mark Camilleri : piano 
Garth Blake : basse, basse fretless
Stan Miczek : basse
David Harvey : batterie
Dave Neill : batterie
Troy Feener : batterie
Chris Cigolea : trompette
 Ray Caldwell : uilleann pipes, flûte irlandaise
Jim Bish : flûte

Titres

01. Meeting The Piper 
02. Running With The Crowd 
03. Wishing Well
04. Fastlane Fraulein 
05. Hope 
06. Ode To Easter Island - Piper 
07. Un Ile La Lune La Mer
08. Was It As Good For You? 
09. The Death Of Silk 
10. A Beautiful Lie 
11. A Secret Told - Piper
12. Man Of Faith 
13. Seven Long Years 
14. Key Of G
15. 1000 Buddhas - Piper 
16. Once 
17. Ded Fred 
18. Schadenfreude 
19. Song Seems Sung

lundi 23 septembre 2019

White Sail - WinterTide (2018)

White Sail WinterTide
White Sail - WinterTide (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Quelques semaines à peine après leur premier EP High In The Blue, White Sail propose le single WinterTide. Entièrement composé par Jane Stockdale, cette triste ballade hivernale aux couleurs celtiques enchante dès la première écoute. Son refrain accrocheur, la harpe celtique de Sarah Dean, les percussions ethniques ainsi que la flûte aérienne nous plongent au cœur d'une cérémonie occulte païenne, célébrée lors d'une nuit noire et profonde, autour d'un feu salvateur. Il s'en dégage les mêmes effluves marines que de The Islander de Nightwish. C'est dire sa force. 

Ce CD n'étant pas distribué, il se commande directement sur le site du groupe en cliquant sur ce lien.

Musiciens

Jane Stockdale
Chris Bartram
Sarah Dean

Titre

01. WinterTide

White Sail - High In The Blue (2017)

White Sail High In The Blue
White Sail - High In The Blue (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Originaire de York, White Sail propose une musique folk raffinée, jouée par des musiciens unis par les mêmes passions, la mer, la nature, l'histoire, la vie, et l'amour. Ces thématiques sont au cœur de leurs chansons publiées sur un premier EP fin 2017, High In The Blue. Si les harmonies vocales de Ridgeway évoquent dès la première écoute leurs aînés de Steeleye Span, White Sail n'en a pas moins développé son propre style du fait de l'expérience cumulée de ses trois musiciens. Jane Stockdale (chant, percussions) est une habituée des festivals, elle joue depuis des années à travers toute l'Angleterre. Chris Bartram (chant, guitare, trompette) partage son temps entre l'enseignement de la musique à l'université, et la scène aux côté d'une multitude de musiciens jouant aussi bien du ska, du funk ou de la soul. Sa trompette apporte d'ailleurs une réelle touche d'originalité ici (The Fluther Girls). La harpiste Sarah Dean est, avouons-le, notre préférée. Que ce soit en solo (The Incredible String Blond), aux côtés de Bryan Josh, d'Heather Findlay ou de Luna Rossa ou avec ses nouveaux compagnons, son jeu délicat subjugue et accompagne à merveille ces cinq chansons aux textes poétiques. Enjoy the music!

Ce CD n'étant pas distribué, il se commande directement sur le site du groupe en cliquant sur ce lien.

Musiciens

Jane Stockdale : chant, djembé
Chris Bartram : chant, guitare acoustique, trompette
Sarah Dean : chant, harpe celtique, schruti box

Titres

01. Ridgeway
02. The Flither Girls
03. Carry
04. Spring
05. White Sail

 
   

dimanche 22 septembre 2019

Octantrion - Octantrion (2014)

Octantrion
Octantrion - Octantrion  (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

Né des cendres de Drakkan, Octantrion propose un festival d'instruments à cordes. Ce duo solaire est constitué d'Éléonore Billy, une passionnée des cultures et instruments scandinaves, et de Gaëdic Chambrier, musicien autodidacte aux goûts très éclectiques, du jazz au rock en passant par les musiques du monde. Ses instruments fétiches sont à cordes pincées (mandoles, cistres et guitares), dont la guitare-harpe est sans doute le plus original. Conçue par le luthier Benoit Meulle-Stef, elle allie six cordes de guitare et vingt-deux cordes de harpe. Éléonore joue, elle, de deux instruments nordiques traditionnels, ancrés dans la culture scandinave : le nyckelharpa, sorte de vielle à archet, et le hardingfele, petit violon arborant des motifs somptueux. En quarante minutes et dix morceaux, Octantrion ouvre les portes de son univers musical où se croisent contes et légendes elfiques (Nellë, Morë Hér), polskas suédoises (Polska Från Barsebäck, Finn Pål), courants méditerranéens (Harmen Formen), ou encore fjords norvégiens (Leiken Henna Oline Veti-Odden, Royskatten Hallen) associés à des sons modernes. Bref, du vrai polsk'n roll !

Musiciens

Éléonore Billy : nyckelharppas, hardingfele
Gaëdic Chambrier : cistre, mandoles, guitares, percussions

Jean-Philippe Viret : contrebasse

Titres

01. Nellë
02. Polska Från Barsebäck2. 
03. Morë Hér
04. Leiken Henna Oline Veti-Odden
05. Finn Pål
06. Harmen Formen
07. Royskatten Hallen
08. Fanget Springleik
09. 223
10. Crépuscule

vendredi 20 septembre 2019

The Paradox Twin - The Importance Of Mr Bedlam (2018)

The Paradox Twin The Importance Of Mr Bedlam
The Paradox Twin - The Importance Of Mr Bedlam (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lorsque John Mitchell (Arena, It Bites...) et Chris Hillman ont fondé White Star Records, ils avaient promis de privilégier la qualité à la quantité. Et bien ils n'ont pas menti. Nouvelle signature du label, The Paradox Twin propose un premier album faisant preuve d'une maturité déconcertante. Fondé en 2012 par Danny Sorell (chant, guitares, claviers, compositions, coproduction), le groupe, dont le nom fait explicitement référence à une théorie de Paul Langevin émise en 1911 en lien avec la relativité restreinte, rassemble Leland Freeman à la guitare, Diane Fox à la basse et Rob McGregor à la batterie. The Importance Of Mr Bedlam nous entraîne aux frontières de la paranoïa et de l'étrange, au cœur des théories du complot relatives à l'enlèvement d'êtres humains par des extraterrestres. Si le sujet peut prêter à sourire de prime abord, son aspect dramatique apparaît à la cinquième piste (Moonblood), lorsque la femme du héros, sous les traits de Kim Seviour (ex-Touchsotne) exprime son désarrois face aux obsessions de son mari. Guitares démentes, section rythmique solide et claviers en retrait mais bien présents accompagnent le chant expressif de Sorell, évoquant par certains aspects Damian Wilson, David Bowie ou encore Brett Anderson de Suede. Si on retrouve certains éléments mélodiques de ces derniers, Porcupine Tree est une autre référence majeure venant à l'esprit, tout comme l'incontournable Numbers and The Big Dream of Mr Sunders de Millenium. La Vérité est-elle ailleurs ? Je n'en sais rien, mais, une chose est sûre, il serait vraiment dommage de passer à côté de cette étoile scintillante. 

Musiciens

Danny Sorrell : chant, guitares, claviers, programmation
Leland Freeman : guitares
Diane Fox : basse
Rob McGregor : batterie, percussions

Kim Seviour : chant
John Mitchell : guitares

Titres

01. The Mir
02. The Importance Of Mr Bedlam
03. Cyvcles
04. Earthbound
05. Moonblood
06. Planeta
07. Gravity Time Dilation

jeudi 19 septembre 2019

Framauro - Last Word: The End (2001)

Framauro Ostanie Słowo: Koniec
Framauro - Last Word: The End (2001)

Pourquoi écouter ce disque ?

Attention, document historique ! Ryszard Kramarski propose avec ce disque la toute première strate archéologique de Millenium, une des plus intéressantes formations contemporaines de rock progressif basée en Pologne. En 1996, sous le nom de Framauro, il a enregistré dans sa chambre, avec son 8 pistes, plusieurs démos, aidé de ses deux cousins, Stach Kramarski (chant) et Tomasz Pabian (guitares). Afin de se faire connaître, ils ont gravé leur matériel sur une trentaine de CD envoyés aux radios et magazines spécialisés. Ceux sont ces morceaux remasterisés que l'on retrouve ici, avec, en bonus, un instrumental inédit, Ostatnie Slowo: Koniec (Last Word: The End), tout dernier enregistrement sous le nom de Framauro. Si la voix rauque de Stach tranche avec celle Łukasz Gall, plus suave, la musique évoque bel et bien l'univers flamboyant de Millenium. Notre oreille s'est particulièrement intéressée aux pistes 9 à 11, prémices du concept album Vocanda, héritier des Pink Floyd et Marillion. Sans être un incontournable, Last Word: The End n'en demeure pas moins une appréciable curiosité, ainsi qu'une fenêtre ouverte sur ce que proposaient (en amateurs) nos voisins de l'Est il y a plus de vingt ans.

Musiciens

Stanisław Kramarski : chant
Ryszard Kramarski : guitare, claviers, basse, programmation, chant 
Tomasz Pabian : guitare, programmation

Titres

01. Nakarmieni Masmediami 
02. Astronomus Fra Mauro
03. Baśniowe Alternatywy (Part 1 & 2)
04. Ekopieśń
05. Karty Prawdy
06. Był Sobie Kraj!
07. Rozdzielieni
08. Pięć Elementów 
09. Różowe Okulary 
10. Wędrowiec Z Zaświatów
11. Kręgi Życia 
12. Ostatnie Słowo: Koniec (2001 recording) 

dimanche 15 septembre 2019

Heather Findlay - Wild White Horses (2019)

Heather Findlay Wild White Horses
Heather Findlay - Wild White Horses (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Étonnante Heather Findlay ! Dix ans après avoir quitté Mostly Autumn, elle sort pour la toute première fois un album sous son seul nom. Certes, en 2011 il y a eu The Phoenix Suite, mais il s'agissait d'un simple EP. Ensuite, elle s'est abritée derrière les noms de The Heather Findlay Band, The Heather Findlay Trio, ou de The Heather Findlay Quartet, sans oublier Mantra Vega, supergroupe fondé avec Dave Kerzner, ou son duo en compagnie de Chris Johnson. Sans aucun doute, Wild White Horses est l'album de la maturité, celui où elle s'assume pleinement. Réalisé avec l'aide de Luke Morley de Thunder (production, compositions, guitare, basse, claviers, percussions, mandoline, flûte, chœurs), ce nouveau disque se veut plus éclectique et offre une orientation plus rock, voire country, que prog ou folk. Mais les fans de la chanteuse ne seront pas désorientés, la pureté de sa voix est demeurée inchangée. Il suffit d'écouter la splendide ballade Firefly (voix/piano) pour se retrouver de suite ensorcelé. Seul le magnifique I Remenber sur lequel joue Troy Donockley de Nightwish évoque les années Mostly Autumn. Sa couleur celtique tranche en comparaison à un Face In The Sun aux sonorités plus orientales et spirituelles, héritières de l'époque Mantra Vega. Here's To You, brut et direct, est dédié à son ami Liam Davison, décédé tragiquement, en 2017, la veille de son cinquantième anniversaire. Elle écrit à son sujet ces belles paroles, très humbles : "When I remember the good times that we had / How can I be unhappy even if I'm sad?". Si son duo avec Danny Bowes (Just A Woman), chanteur de Thunder, peut surprendre, tant on s'éloigne de son registre habituel, la présence du grand Ian Anderson de Jethro Tull à la flûte sur Winner réconciliera tout le monde. D'une beauté insolente, Wild White Horses n'en fait pas moins preuve d'une élégance exquise, pour le seul plaisir de nos sens. 

Musiciens

Heather Findlay : chant

Luke Morley : guitares, mandoline, basse, claviers, flûte, percussions, chœurs
Dave McCluskey : batterie
Troy Donockley : uilleann pipes
Ian Anderson : flûte 
Tim Oliver : piano
Daniel Bowes : chant
Georgia Rankin : chœurs, manjira
Harlan Findlay-Loftus : chœurs, programmation
Drayke Findlay-Loftus : chœurs
Katy Burgess : chœurs
Sarah Dean : chœurs

Titres

01. Here's To You 
02. Just A Woman
03. The Island 
04. Face In The Sun
05. Southern Shores
06. I Remember
07. Wild White Horses
08. Winner
09. Already Free
10. Cactus
11. Firefly
12. Forget The Rain 

vendredi 13 septembre 2019

Luar Na Lubre - Espiral (2002)

Luar Na Lubre Espiral
Luar Na Lubre - Espiral (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec cet album, la formation galicienne de musique traditionnelle Luar Na Lubre voit plus grand, plus loin. Si les instruments anciens, souvent d'origine celtique, occupent toujours une place centrale, le groupe s'ouvre davantage à la modernité en utilisant une contrebasse, une guitare électrique ainsi que des synthétiseurs. Plus audacieux, l'emploi d'un orchestre symphonique, celui de Brastislava, sur deux titres : l'instrumental Caniga Sta. María aux couleurs très "oldfielfiennes" et le magistral Devanceiros, interprété avec conviction par la chanteuse Rosa Cedrón. Le temps d'un El Derecho De Vivir En Paz vibrant, elle abandonne son galicien natal pour chanter en espagnol. Cette magnifique chanson engagée, pacifiste, a été composée en 1971 par l'artiste chilien Victor Jara, arrêté, torturé puis assassiné par la police du général Pinochet en 1973. A travers la suite interceltique Espiral reprenant des airs traditionnels de Galice, Bretagne, Irlande, Écosse et Pays de Galles, Luar Na Lubre revendique une nouvelle fois l'attachement de sa région aux pays celtiques et à l'Atlantique. Dans cette même optique, Espiral a été coproduit par le grand Dónal Lunny, figure emblématique de la renaissance de la musique traditionnelle irlandaise. Trois longues années ont été nécessaires pour réaliser cet album ambitieux qui ravira sans aucun doute les amateurs de mélodies originales issues tant dans des âges anciens que du monde contemporain. 

Musiciens

Rosa Cedrón : chant, violoncelle
Bieito Romero : cornemuse, accordéon, vielle à roue
Xan Cerqueiro : flûte
Daniel Sisto : guitare acoustique
Xulio Varela : bouzouki, berimbau, tambourin
Xavier Ferreiro : percussions
Patxi Bermudez : batterie, percussions  
Pedro Valero : guitares

Dónal lunny : bouzouki, basse, bodhran, claviers, guitares
Nollaig Casey : violon
Mairtin O'Connor : accordéon
Javier Chacon : bombarde
Fernando Villar : claviers
Javier Tejedor : percussions
Brais Maceiras : accordéon
Elias Garcia : bouzouki
Ludus Tonalis : chant
Afonso Morán : contrebasse
Wafir S. Gibril : luth

Orchestre symphonique de Bratislava dirigé par David Hernando

Titres

01. Hai Quen Di
02. El Derecho De Vivir En Paz
03. Ara Solis
04. Ancares
05. Espiral
06. Cantiga Sta. María
07. Camiño De Ibias
08. Costa Da Morte
09. Devanceiros

jeudi 12 septembre 2019

Steeleye Span - Est'd 1969 (2019)

Steeleye Span Est'd 1969
Steeleye Span - Est'd 1969 (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Peu connu du public français, Steeleye Span fête en cette année 2019 ses cinquante ans de carrière. Fer de lance du revival folk britannique de la fin des années 60, c'est un des derniers groupes de cet âge d'or encore en activité aujourd'hui, avec Fairport Convention. La chanteuse Maddy Prior est le dernier membre fondateur encore présent. Liam Genockey occupe le poste de batteur depuis la fin des années 80, tandis que les cinq autres musiciens sont arrivés durant la décennie en cours. Est'd 1969, leur vingt-troisième album studio, commémore comme il se doit cet anniversaire. Harmonies vocales divines, musiciens inventifs, mélange de tradition et de modernité, fables populaires où magie et passé historique se rejoignent sont autant d'éléments-clés de leur œuvre, toujours pratiqués avec le même professionnalisme et la même passion. Tel Janus, le dieu romain à deux têtes, Steeleye Span a conçu Est'd 1969 comme un pont entre le passé et l'avenir. Ce dernier se trouve incarné par la nouvelle génération avec, entre autres, Benji Kirkpatrick arrivé il y a deux ans, fils de John Kirkpatrick, ancien membre à la fin des années 70, ou Rose Kemp, auteure du dernier titre Reclaimed qui n'est autre que la fille de Maddy Prior et du bassiste historique du groupe Rick Kemp, parti en 2016 pour raisons de santé. La participation de Ian Anderson de Jethro Tull, à la flûte (Old Matron) évoque un passé glorieux. C'est lui qui avait produit en 1974 le fameux Now We Are Six sur lequel David Bowie avait fait une discrète apparition au saxophone. Avec January Man, réflexion sur le temps qui passe, la mémoire du regretté Tim Hart est célébrée. Membre fondateur de Steeleye Span, il interprétait déjà cette chanson dans les années 60, lorsqu'il formait un duo avec Maddy. C'est elle qui la chante ici, mais, étrangement, sa voix, plus basse, fragile, m'évoque celle de Gay Woods qui fut, à deux reprises, l'autre voix féminine du groupe. Contrairement à certains dinosaures, Steeleye Span ne sort pas un disque pour d'obscures raisons financières, mais juste pour le plaisir. Et cela s'entend. 

Musiciens

Maddy Prior : chant
Liam Genockey : batterie, percussions
Julian Littman : guitare, mandoline, claviers, chant
Jessica May Smart : violon, chant
Andrew ‘Spud’ Sinclair : guitare, chant
Benji Kirkpatrick : bouzouki, guitare, mandoline, banjo, chant
Roger Carey : basse, chant

Ian Anderson : flûte
Sophie Yates : clavecin 

Titres

01. Harvest
02. Old Matron
03. The January Man
04. The Boy and the Mantle (Three Tests of Chastity)
05. Mackerel of the Sea
06. Cruel Ship's Carpenter
07. Domestic
08. Roadways
09. Reclaimed