Né des cendres de Drakkan, Octantrion propose un festival d'instruments à cordes. Ce duo solaire est constitué d'Éléonore Billy, une passionnée des cultures et instruments scandinaves, et de Gaëdic Chambrier, musicien autodidacte aux goûts très éclectiques, du jazz au rock en passant par les musiques du monde. Ses instruments fétiches sont à cordes pincées (mandoles, cistres et guitares), dont la guitare-harpe est sans doute le plus original. Conçue par le luthier Benoit Meulle-Stef, elle allie six cordes de guitare et vingt-deux cordes de harpe. Éléonore joue, elle, de deux instruments nordiques traditionnels, ancrés dans la culture scandinave : le nyckelharpa, sorte de vielle à archet, et le hardingfele, petit violon arborant des motifs somptueux. En quarante minutes et dix morceaux, Octantrion ouvre les portes de son univers musical où se croisent contes et légendes elfiques (Nellë, Morë Hér), polskas suédoises (Polska Från Barsebäck, Finn Pål), courants méditerranéens (Harmen Formen), ou encore fjords norvégiens (Leiken Henna Oline Veti-Odden, Royskatten Hallen) associés à des sons modernes. Bref, du vrai polsk'n roll !
The Paradox Twin - The Importance Of Mr Bedlam (2018)
Pourquoi écouter ce disque ?
Lorsque John Mitchell (Arena, It Bites...) et Chris Hillman ont fondé White Star Records, ils avaient promis de privilégier la qualité à la quantité. Et bien ils n'ont pas menti. Nouvelle signature du label, The Paradox Twin propose un premier album faisant preuve d'une maturité déconcertante. Fondé en 2012 par Danny Sorell (chant, guitares, claviers, compositions, coproduction), le groupe, dont le nom fait explicitement référence à une théorie de Paul Langevin émise en 1911 en lien avec la relativité restreinte, rassemble Leland Freeman à la guitare, Diane Fox à la basse et Rob McGregor à la batterie. The Importance Of Mr Bedlam nous entraîne aux frontières de la paranoïa et de l'étrange, au cœur des théories du complot relatives à l'enlèvement d'êtres humains par des extraterrestres. Si le sujet peut prêter à sourire de prime abord, son aspect dramatique apparaît à la cinquième piste (Moonblood), lorsque la femme du héros, sous les traits de Kim Seviour (ex-Touchsotne) exprime son désarrois face aux obsessions de son mari. Guitares démentes, section rythmique solide et claviers en retrait mais bien présents accompagnent le chant expressif de Sorell, évoquant par certains aspects Damian Wilson, David Bowie ou encore Brett Anderson de Suede. Si on retrouve certains éléments mélodiques de ces derniers, Porcupine Tree est une autre référence majeure venant à l'esprit, tout comme l'incontournable Numbers and The Big Dream of Mr Sunders de Millenium. La Vérité est-elle ailleurs ? Je n'en sais rien, mais, une chose est sûre, il serait vraiment dommage de passer à côté de cette étoile scintillante.
Musiciens
Danny Sorrell : chant, guitares, claviers, programmation
Leland Freeman : guitares
Diane Fox : basse
Rob McGregor : batterie, percussions
Kim Seviour : chant
John Mitchell : guitares
Titres
01. The Mir
02. The Importance Of Mr Bedlam
03. Cyvcles
04. Earthbound
05. Moonblood
06. Planeta
07. Gravity Time Dilation
Attention, document historique ! Ryszard Kramarski propose avec ce disque la toute première strate archéologique de Millenium, une des plus intéressantes formations contemporaines de rock progressif basée en Pologne. En 1996, sous le nom de Framauro, il a enregistré dans sa chambre, avec son 8 pistes, plusieurs démos, aidé de ses deux cousins, Stach Kramarski (chant) et Tomasz Pabian (guitares). Afin de se faire connaître, ils ont gravé leur matériel sur une trentaine de CD envoyés aux radios et magazines spécialisés. Ceux sont ces morceaux remasterisés que l'on retrouve ici, avec, en bonus, un instrumental inédit, Ostatnie Slowo: Koniec (Last Word: The End), tout dernier enregistrement sous le nom de Framauro. Si la voix rauque de Stach tranche avec celle Łukasz Gall, plus suave, la musique évoque bel et bien l'univers flamboyant de Millenium. Notre oreille s'est particulièrement intéressée aux pistes 9 à 11, prémices du concept album Vocanda, héritier des Pink Floyd et Marillion. Sans être un incontournable, Last Word: The End n'en demeure pas moins une appréciable curiosité, ainsi qu'une fenêtre ouverte sur ce que proposaient (en amateurs) nos voisins de l'Est il y a plus de vingt ans.
Musiciens
Stanisław Kramarski : chant
Ryszard Kramarski : guitare, claviers, basse, programmation, chant
Étonnante Heather Findlay ! Dix ans après avoir quitté Mostly Autumn, elle sort pour la toute première fois un album sous son seul nom. Certes, en 2011 il y a eu The Phoenix Suite, mais il s'agissait d'un simple EP. Ensuite, elle s'est abritée derrière les noms de The Heather Findlay Band, The Heather Findlay Trio, ou de The Heather Findlay Quartet, sans oublier Mantra Vega, supergroupe fondé avec Dave Kerzner, ou son duo en compagnie de Chris Johnson. Sans aucun doute, Wild White Horses est l'album de la maturité, celui où elle s'assume pleinement. Réalisé avec l'aide de Luke Morley de Thunder (production, compositions, guitare, basse, claviers, percussions, mandoline, flûte, chœurs), ce nouveau disque se veut plus éclectique et offre une orientation plus rock, voire country, que prog ou folk. Mais les fans de la chanteuse ne seront pas désorientés, la pureté de sa voix est demeurée inchangée. Il suffit d'écouter la splendide ballade Firefly (voix/piano) pour se retrouver de suite ensorcelé. Seul le magnifique I Remenber sur lequel joue Troy Donockley de Nightwish évoque les années Mostly Autumn. Sa couleur celtique tranche en comparaison à un Face In The Sun aux sonorités plus orientales et spirituelles, héritières de l'époque Mantra Vega. Here's To You, brut et direct, est dédié à son ami Liam Davison, décédé tragiquement, en 2017, la veille de son cinquantième anniversaire. Elle écrit à son sujet ces belles paroles, très humbles : "When I remember the good times that we had / How can I be unhappy even if I'm sad?". Si son duo avec Danny Bowes (Just A Woman), chanteur de Thunder, peut surprendre, tant on s'éloigne de son registre habituel, la présence du grand Ian Anderson de Jethro Tull à la flûte sur Winner réconciliera tout le monde. D'une beauté insolente, Wild White Horses n'en fait pas moins preuve d'une élégance exquise, pour le seul plaisir de nos sens.
Musiciens
Heather Findlay : chant
Luke Morley : guitares, mandoline, basse, claviers, flûte, percussions, chœurs
Avec cet album, la formation galicienne de musique traditionnelle Luar Na Lubre voit plus grand, plus loin. Si les instruments anciens, souvent d'origine celtique, occupent toujours une place centrale, le groupe s'ouvre davantage à la modernité en utilisant une contrebasse, une guitare électrique ainsi que des synthétiseurs. Plus audacieux, l'emploi d'un orchestre symphonique, celui de Brastislava, sur deux titres : l'instrumental Caniga Sta. María aux couleurs très "oldfielfiennes" et le magistral Devanceiros, interprété avec conviction par la chanteuse Rosa Cedrón. Le temps d'un El Derecho De Vivir En Paz vibrant, elle abandonne son galicien natal pour chanter en espagnol. Cette magnifique chanson engagée, pacifiste, a été composée en 1971 par l'artiste chilien Victor Jara, arrêté, torturé puis assassiné par la police du général Pinochet en 1973. A travers la suite interceltique Espiral reprenant des airs traditionnels de Galice, Bretagne, Irlande, Écosse et Pays de Galles, Luar Na Lubre revendique une nouvelle fois l'attachement de sa région aux pays celtiques et à l'Atlantique. Dans cette même optique, Espiral a été coproduit par le grand Dónal Lunny, figure emblématique de la renaissance de la musique traditionnelle irlandaise. Trois longues années ont été nécessaires pour réaliser cet album ambitieux qui ravira sans aucun doute les amateurs de mélodies originales issues tant dans des âges anciens que du monde contemporain.
Musiciens
Rosa Cedrón : chant, violoncelle
Bieito Romero : cornemuse, accordéon, vielle à roue
Peu connu du public français, Steeleye Span fête en cette année 2019 ses cinquante ans de carrière. Fer de lance du revival folk britannique de la fin des années 60, c'est un des derniers groupes de cet âge d'or encore en activité aujourd'hui, avec Fairport Convention. La chanteuse Maddy Prior est le dernier membre fondateur encore présent. Liam Genockey occupe le poste de batteur depuis la fin des années 80, tandis que les cinq autres musiciens sont arrivés durant la décennie en cours. Est'd 1969, leur vingt-troisième album studio, commémore comme il se doit cet anniversaire. Harmonies vocales divines, musiciens inventifs, mélange de tradition et de modernité, fables populaires où magie et passé historique se rejoignent sont autant d'éléments-clés de leur œuvre, toujours pratiqués avec le même professionnalisme et la même passion. Tel Janus, le dieu romain à deux têtes, Steeleye Span a conçu Est'd 1969 comme un pont entre le passé et l'avenir. Ce dernier se trouve incarné par la nouvelle génération avec, entre autres, Benji Kirkpatrick arrivé il y a deux ans, fils de John Kirkpatrick, ancien membre à la fin des années 70, ou Rose Kemp, auteure du dernier titre Reclaimed qui n'est autre que la fille de Maddy Prior et du bassiste historique du groupe Rick Kemp, parti en 2016 pour raisons de santé. La participation de Ian Anderson de Jethro Tull, à la flûte (Old Matron) évoque un passé glorieux. C'est lui qui avait produit en 1974 le fameux Now We Are Six sur lequel David Bowie avait fait une discrète apparition au saxophone. Avec January Man, réflexion sur le temps qui passe, la mémoire du regretté Tim Hart est célébrée. Membre fondateur de Steeleye Span, il interprétait déjà cette chanson dans les années 60, lorsqu'il formait un duo avec Maddy. C'est elle qui la chante ici, mais, étrangement, sa voix, plus basse, fragile, m'évoque celle de Gay Woods qui fut, à deux reprises, l'autre voix féminine du groupe. Contrairement à certains dinosaures, Steeleye Span ne sort pas un disque pour d'obscures raisons financières, mais juste pour le plaisir. Et cela s'entend.
01. Harvest
02. Old Matron
03. The January Man
04. The Boy and the Mantle (Three Tests of Chastity)
05. Mackerel of the Sea
06. Cruel Ship's Carpenter
07. Domestic
08. Roadways
09. Reclaimed
Avec Culinaire Lingus, Ange entre de plein pied dans le XXIe siècle qui, comme chacun le sait, sera féminin... ou ne sera pas. Si ce monument du rock progressif français, en activité depuis 1969, a vécu mille et une vie, Christian Décamps et ses musiciens anticipent cette (r)évolution en accueillant en son sein... une femme ! Horreur pour les uns, bonne nouvelle pour les autres. Jamais une telle décision n'avait autant divisé les fans du groupe. Artiste touche-à-tout (chant, peinture, théâtre), férue de psychologie, Caroline Crozat (c'est son nom) a collaboré dans un passé proche avec Jean-Pascal Boffo, un ami fidèle de la planète angélique, sur ses albums Rituel (1991) puis Parfum D'Étoiles (2000). Il était aussi aux manettes sur Les Dents Rouges (1998), premier album d'une certaine Kaharo, qui n'est autre que, vous l'aurez compris, Caroline. Hervé Rouyer, batteur du nouvel Ange, avait également participé à ce projet. Bien que membre officiel du groupe, sa présence sur Culinaire Lingus est encore discrète. On ne l'entend que sur quatre titres, les meilleurs. Mixé par le grand Steven Wilson, Jusque Oû Iront-Ils ? impressionne par son texte sombre sur lequel plane une grande colère. Les chœurs orientalisant de Caroline contribuent à accentuer l'aspect dramatique du propos. Plus légère, la chanson titre aborde sans détour la thématique centrale de l'album : le sexe. Résolument rock, ce morceau n'est pas sans évoquer les années Vu D'Un Chien (1980). Toujours aussi rabelaisien, On Sexe nous entraîne dans un véritable tourbillon infernal. Avec Cadavre Exquis, fresque d'une dizaine de minutes, la chanteuse révèle à la fois la profondeur et la délicatesse de sa voix. Un régal ! Cerise sur le gâteau, le final Autour D'Un Cadavre Exquis, morceau instrumental sur lequel se succèdent les guitaristes Tommy Emmanuel, Claude Demet (parti rejoindre les étoiles en 2013), Dan Ar Bras, Norbert Krief (Trust), Serge Cuenot (Ange des années 80), Paul Personne, Jean-Pascal Boffo (encore lui) et Jan Akkerman (Focus). Durant les dix années suivantes, Caroline, par son talent, son ton décalé et son enthousiasme, deviendra un élément essentiel dans le dispositif du groupe. Avec le recul d'aujourd'hui, c'est désormais acquis, une place à part lui sera consacrée dans le prochain Livre Des Légendes relatant la mythique odyssée angélique.
Gilles Péquinot : violon, cornemuse, flûte, guimbarde
Claude Demet : guitares
Dan Ar Braz : guitares
Jan Akkerman : guitares
Jean-Pascal Boffo : guitares
Norbert Krief : guitares
Paul Personne : guitares
Serge Cuenot : guitares
Thommy Emmanuel : guitares
Titres
01. Jusqu'Où Iront-Ils
02. Cueillir Les Fruits Du Sérail
03. Adrénaline
04. Farces Et Attrapes
05. Culinaire Lingus
06. Les Odeurs De Cousine
07. Intérieur Nuit
08. Univers Et Nirvana
09. Gargantua
10. On Sexe
11. Cadavres Exquis
12. Autour D'Un Cadavre Exquis
Depuis la fin de l'aventure Iona, Joanne Hogg s'est énormément investie dans l'accueil des réfugiés comme en témoigne Road From Ruin. Guidée par sa foi, elle continue aussi à composer. Quatre ans après Uncountable Stars, elle revient avec cet EP cinq titres atteignant à peine les vingt-cinq minutes. MAP est l'abréviation de Miracles And Parables, soit Miracles et Paraboles. Pour ces nouvelles compositions, Joanne a puisé son inspiration dans les textes bibliques, avec comme thème central la notion de perte. Ainsi, Thirst évoque la Femme samaritaine de l'Évangile selon saint Jean, The General n'est autre que le commandant lépreux Naaman de l'Ancien Testament auquel elle s'adresse directement. Saint Luc lui a soufflé Two Brothers ainsi que Good Samaritan. Avec Hunger, elle revient sur le miracle de la multiplication des pains (Évangile selon saint Matthieu). Enfin, la dernière chanson Constant In My Chaos fait explicitement référence à un psaume de la Bible. Le chant toujours aussi passionné et chaleureux de Joanne étend l'aspect mystique de ses textes, tout comme la musique essentiellement acoustique où le piano occupe une place centrale. C'est avec plaisir que l'on retrouve à la rythmique deux de ses anciens compagnons de Iona : Terl Bryant (batterie) et Phil Barker (batterie). Ancien leader du groupe de rock chrétien américain Onehundredhours, le guitariste Tre Sheppard s'est également occupé de la production. Gwyneth Reid (violoncelle) et Michael McCluskey (guitare), déjà présents sur Uncountable Stars, ont à nouveau été conviés. Nouveaux venus dans l'équipe : Graeme Flowers (bugle, trompette) qui a joué auparavant avec des artistes aussi prestigieux que Lisa Stanfield, Quincy Jones ou Duran Duran, Andy Baker (guitares) et Alex Priest (violoncelle). Si vous avez aimé Uncountable Stars, The Map Project vous séduira tout autant.
Lorsque Faun publie en 2008 son premier disque live, il a déjà à son actif quatre albums studios. Fondée en 1998 par Oliver s. Tyr et Fiona Rüggeberg aux alentours de Munich, cette formation atypique va très vite s'imposer sur la scène pagan folk allemande. Puisant son inspiration tant dans un passé ancien mythifié que dans une nature vénérée, Faun emprunte son nom à la divinité Faunus de la mythologie romaine, Pan chez les Grecs, dieu des bergers, de la forêt, des plaines et des champs. Si les voix féeriques et envoûtantes sont au cœur du projet, les musiciens emploient toute une gamme d'instruments folkloriques (harpe celtique, nyckelharpa suédois, vielle à roue, cornemuse, cithare, flûtes, percussions orientales...) associée à des sonorités modernes mises en œuvre par Niel Mitra, magicien des sons. Le résultat est saisissant, chacun des concerts du groupe donne le sentiment d'assister à une cérémonie païenne, entre transe et communion avec Mère Nature. L'emploi dans leurs chansons de dialectes anciens (haut allemand, vieux norrois, ancien français, latin...) ou de langues rares (hongrois, finnois...) renforce cette impression à la fois mystique et mystérieuse. Cet album magistral réunit onze morceaux enregistrés lors d'une tournée exceptionnelle de neuf jours en compagnie de Sieben, projet parallèle du britannique Matt Howden, ancien violoniste de Sol Invictus, et d'In Gowan Ring, groupe américain de rock psychédélique. Au final, treize personnes de cinq nationalités différentes ont joué ensemble dans quatre pays européens (Suisse, Autriche, Allemagne et Pays-Bas). Avec ses cinq titres inédits, Live 2007 est le témoignage de ces moments intenses et inoubliables.
Musiciens
Oliver s. Tyr : chant, bouzouki, guitare, nyckelharpa, harpe celtique, saz
Nouveau venu sur la scène prog anglaise, The Kentish Spires se démarque de ses contemporains par une approche originale du genre, mêlant influences folk, jazz et psychédélique à des sonorités typées 70's. Signe d'une certaine qualité, ce premier album a été masterisé par Rob Reed de Magenta et est distribué sur son label White Knight Records. Le fondateur du groupe, Danny Chang, est lui-même un proche de Reed. Tous deux ont collaboré ensemble au sein de The Fyreworks il y a une vingtaine d'années (chronique de leur seul et sublime album en cliquant sur ce lien) avec Tim Robinson à la batterie que l'on retrouve ici, sans qu'il fasse pour autant partie intégrante du groupe. Tim est également l'ancien batteur de Magenta. Si Chang s'est occupé des guitares, de la production, du mixage et de l'enregistrement, l'écriture des chansons apparaît comme un travail collectif. Paul Hornsby (instruments à vent), Rik Loveridge (claviers), Phil Warren (basse) et la chanteuse Lucie V ont chacun apporté leur pierre à l'édifice. Cette dernière intrigue par son chant atypique, franchement pittoresque qui, il faut bien l'avouer, demande un certain temps d'adaptation. Une fois le cap franchi, impossible de lui résister lorsqu'elle rend un hommage discret à Clare Torry (Kingdom Of Kent), s'enflamme pour l'histoire ancienne du royaume de Kent (Kingdom Of Kent, Hengist Ridge) comme l'aurait fait Maddy Prior de Steeleye Span, s'interroge sur des questions existentielles (Clarity, Introspection), emprunte des voies mystiques (Spirit Of The Skies), ou s'aventure dans les méandres de la science-fiction la plus occulte (The Last Harvest). Ce disque aux qualités certaines séduit tout autant pour son aspect légèrement "old school" que pour son non-conformisme.
Musiciens
Lucie V : chant, violon
Danny Chang : guitare, claviers, percussions, chœurs