Chameleon est le cinquième album de Magenta. Il fait suite au grandiose Metamorphosis à l'atmosphère étouffante paru trois ans auparavant. Plus lumineux et moins morose, Chameleon a la particularité d'avoir ses paroles écrites par la chanteuse Christina. Jusque là, elle était l'auteure de quelques singles (Broken, I'm Alive), tandis que Steve Reed, le frère du leader Rob Reed, se chargeait des albums. Ce changement intervient après la parution de son premier album solo Broken Lives & Bleeding Hearts (2010) qui lui a donné une plus grande confiance en elle. Ainsi, Chameleon est davantage à rapprocher de The Singles que des autres albums du groupe. Il n'empêche, ce disque est habité de beaux moments de grâce tels que Turn The Tide, Raw sur lequel on retrouve l'ancien guitariste Martin Rosser (C-Sides) ou Red. A noter la très belle pochette sur laquelle on découvre une Christina au corps recouvert de peinture. On doit cette magnifique photo à l'artiste Dave Daggers.
Projet purement instrumental, We Stood Like Kings nous vient de Belgique. Ce quatuor s'est formé en 2011 autour de Judith Hoorens (piano), Philip Bolten (guitare), Colin Delloye (basse) et Mathieu Waterkeyn (batterie). Basés à Bruxelles, les quatre musiciens proposent une musique audacieuse, dense et puissante.
Avec USA 1982, We Stood Like Kings met un terme à sa trilogie consacrée à la décadence des empires initiée en 2014 avec Berlin 1927, suivie, l'année suivante, de USSR 1926. L'originalité de cette formation hors du commun est de proposer une nouvelle bande-son à des films cultes du siècle dernier. Ainsi, la musique de Berlin 1927 a été construite à partir du film muet Berlin, Symphonie D'Une Grande Ville de Walther Ruttmann où était mise en image la vie d'une grande métropole, du lever du soleil à son crépuscule. La Sixième Partie Du Monde du cinéaste d'avant-garde Dziga Vertov a servi de source d'inspiration à USSR 1926. Ce film muet de la première moitié du XXe siècle se voulait un documentaire pédagogique sur les différents peuples composant l'Union soviétique.
Pour USA 1982, le pari était bien plus risqué puisque le film sélectionné se trouve être Koyaanisqatsi, fable à visée écologique produite en son temps par Francis Ford Coppola et mise alors en musique par Philip Glass. Pas facile donc de faire oublier le travail effectué par ce pionnier de la musique minimaliste. Et pourtant, les quatre de We Stood Like Kings s'en sortent haut la main en faisant table rase du passé et en imposant leur propre style.
A l'écoute du disque, plusieurs références viennent à l'esprit comme, par exemple, Pink Floyd pour l'aspect aventureux, The Cure de Carnage Visors ou le Will Sergeant (Echo & The Bunnymen) de Themes For Grind pour le côté expérimental et cinématique, contemporains à la parution du film. Plus proche de nous, on retrouve quelques éléments musicaux disparates propres aux Espagnols de Kotebel, aux Grecs de Ciccada, aux Italiens d'Ashram, aux Russes d'Iamthemorning et aux Français de Collection D'Arnell-Andréa. Le piano, pièce centrale de cette musique mêlant néo-classicisme et symphonisme, renvoie au maître du genre, le génial William Sheller. Imaginez un instant ce dernier accompagné des musiciens de The Cure (époque Pornography) et vous aurez une idée assez précise de la musique jouée par We Stood Like Kings.
Si, dans les prochains mois, vous vous trouvez en Belgique, Allemagne, Autriche, Danemark, Suisse, Luxembourg, Liechtenstein, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie ou Slovénie, surveillez bien si We Stood Like Kings ne passent pas près de chez vous. Si c'est le cas, courrez les voir en concert. Vous vivrez alors une expérience unique. Comme à l'époque des films muets, les musiciens interprètent en direct leur musique durant la diffusion du film, en l’occurrence Kovaanisqatsi, petit chef d'œuvre méconnu dont le titre signifie "vie déséquilibrée" en langue hopi, tribu amérindienne d'Amérique du Nord. Pour la France, il faudra patienter encore un peu...
Musiciens
Judith Hoorens : piano
Philip Bolten : guitare
Colin Delloye : basse
Mathieu Waterkeyn : batterie
Titres
01. Holy Ghosts
02. Four Corners
03. Nuages
04. Heat Hazes
05. 33 Eleven
06. Gran Illusion
07. Night Owl
08. Machines
09. Eldoradosis
10. I Like That
11. Atlas Centaur
Incroyable ! Ils l'ont fait ! Le 23 septembre 2011, au théâtre Keswick de Glenside (Pennsylvanie - USA), Renaissance joue l'intégralité de ses deux albums cultes Turn Of The Cards (1974) et Scheherazade And Other Stories (1975), soit près de quarante ans après leur sortie.
Certes, le Renaissance des années 2010 n'a plus grand chose à voir avec la formation mythique des années 70. Sont encore présents Annie Haslam et sa voix d'or inaltérable ainsi que le guitariste Michael Dunford. Le batteur Frank Pagano qui a joué avec Bruce Springsteen, Blondie et Bette Midler a pris la place de Terence Sullivan parti en 2002. La basse, toujours majestueuse au sein de Renaissance, est tenue depuis 2001 par David J. Keyes. Quant aux claviéristes, ils sont au nombre de deux. Rave Tesar, vieux compagnon de route d'Annie, au piano, et Jason Hart, le dernier arrivé, s'occupe des parties orchestrales.
C'est donc cette formation qui a interprétée avec brio les désormais classiques Mother Russia, vibrant hommage aux victimes du goulag, Black Flame ou bien Ocean Gypsy, et le splendide Song Of Scheherazade s'étendant sur vingt-cinq minutes enivrantes. Quel bonheur également de (re)découvrir cette pépite qu'est Cold Is Being interprétée à l'orgue et rarement joué sur scène. Annie y est fantastique, et propose là un véritable moment de grâce. Il est encore question de mysticisme sur le tout dernier titre The Mystic And The Muse. Composée en 2010 par le duo Haslam/Dunford, cette nouvelle pièce, du haut de ses huit minutes, s'intègre parfaitement à l'ensemble. Elle démontre à qui en douterait encore que Renaissance n'a en rien perdu son âme et que le groupe demeure toujours aussi créatif et inventif après toutes ces années.
Depuis son entrée en scène en 1971, Annie Haslam est devenue la voix incontournable de Renaissance. Véritable diva, force est de constater qu'après toutes ces années, ses envolées lyriques, à peine marquées par les années, demeurent toujours aussi extraordinaires et fascinantes. La grande classe...
Musiciens
Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitares, chant
Rave Tesar : claviers
Jason Hart : claviers, chant
David J. Keyes : basse, chant
Frank Pagano : batterie, percussions, chant
Titres
1.01. Running Hard
1.02. I Think Of You
1.03. Things I Don't Understand
1.04. Black Flame
1.05. Cold Is Being
1.06. Mother Russia
2.01. Trip To The Fair
2.02. Vultures Fly High
2.03. Ocean Gypsy
2.04. Song Of Scheherazade
2.05. The Mystic And The Muse
The Skys est un groupe lituanien de rock progressif fondé en 1995 par son leader, le guitariste et chanteur Jonas Ciurlionis. Près de cinq ans après le très remarqué Colours Of The Desert, ils sortent leur cinquième album visant à célébrer leurs vingt ans d'existence. Intitulé avec auto-dérision Journey Through The Skies, ce disque propose non pas une rétrospective de leur carrière, mais une introspection.
Au cours de toutes ces années, The Skys a connu plusieurs vies, d'où le pluriel "The Skies" dans l'intitulé. Outre Jonas, la formation est stabilisée aujourd'hui autour de la claviériste et chanteuse Božena Buinicka, du guitariste Alex Liutvinskij, du bassiste Justinas Tamasevicius et du dernier arrivé, le batteur Ilja Molodcov.
Comme pour Colours Of The Desert, le groupe s'est entouré d'une pléiade d'invités parmi lesquels le talentueux guitariste Snowy White qui livre deux splendides soli (Should Stop Now, Love Of Life), Anne-Marie Helder de Panic Room aux chœurs sur Is This The Ways? que l'on retrouve aussi sur l'album précédent, et le saxophoniste Robert Townsend vu sur scène dernièrement aux côtés de Steve Hackett.
The Skys puise son inspiration première auprès de Pink Floyd, mais pas seulement. Leur musique évoque également celle de leur voisin polonais Millenium et le chant de Jonas n'est pas sans rappeler celui de Bryan Josh de Mostly Autumn. Les douze titres abordent les sujets sociétaux contemporains comme les réseaux sociaux, les nouvelles technologies (Virtual Reality) ou la crise des réfugiés, mais aussi des problématiques liées à notre société de consommation et à ses dérives, à la drogue, ainsi qu'aux conséquences des guerres.
Chaque chanson, de même que la pochette, bénéficient des illustrations faussement naïves de l'artiste géorgien Rezo Kaishauri. Son style se rapproche de celui de Phil Umbdenstock, connu pour son travail avec Ange, un des plus grands, si ce n'est le plus grand groupe de rock progressif français. Bientôt cinquante ans après ses débuts et toujours en activité, Ange demeure une véritable institution.
La particularité première de ce disque est de rassembler différents morceaux composés au fil du temps et présentés dans un ordre chronologique. C'est pourquoi il s'agit là d'un véritable voyage au sein de ce groupe brillant et original animé par un sacré grain de folie.
Snowy White : guitare
Robert Townsend : saxophone
Darius Kodikas : saxophone
Gediminas Alekna : violoncelle
Martin "Frosty" Beedle : batterie
Kyla Wight : chœurs
Raimundas Juzuitis : chœurs
David Robson : chœurs
Anne-Marie Helder : chœurs
Jolanta Grietnickaite : chœurs
Lijana Stakauskaite : chœurs
Titres
01. One Saturday Of The Spring
02. The Rain
03. This Is What You've Got
04. Take A Look Inside
05. The Ancient Indian's Song
06. Should Stop Now
07. The Wings Of The Night
08. Dreams
09. Broken Sounds Of Truth
10. Virtual Reality
11. Is This The Way?
12. Love Of Life
Bleu ? Rouge ? ... Rouge ? Bleu ? ... Peu importe la couleur, la musique est la même. Entre deux albums, Panic Room prend de la hauteur et, pour faire patienter ses fans, publie en 2011 le EP Altitude. Ce disque comporte quatre titres et une vidéo.
Principal attrait d'Altitude, Bitches Crystal ouvre la danse. Cette reprise d'Emerson, Lake and Palmer qui se trouve sur le désormais classique Tarkus (1971), est revue dans une version feutrée plus posée, à l'ambiance club de jazz. La basse ronflante d'Alun Vaughan et le piano saillant de Jonathan Edwards enrobent avec délice une Anne-Marie Helder à la voix de velour.
Le magnifique I Wonder What's Keeping My True Love Tonight? se trouve à l'origine sur le premier album du groupe, Visionary Position (2008). Les paroles poignantes de cette chanson traditionnelle font allusion à une douloureuse rupture amoureuse. L'interprétation d'Anne-Marie, gorgée d'émotion, est tout simplement splendide. Et quel plaisir de redécouvrir le violon celtique de Liz Prendergast !
Orgue d'église et guitares en avant, Dark Star serait le générique idéal d'une série télévisée, policière ou fantastique. La version originale figure sur Satellite, le deuxième album du groupe sorti en 2010. Ici, c'est la version instrumentale qui est présentée. Un régal !
Durant ses sept minutes enflammées, Sandstorms laisse penser au meilleur des Doors. Anne-Marie se retrouve littéralement habitée à l'instar d'un Jim Morrison, le titre est hanté par l'orgue de Jonathan, la guitare de Paul Davies électrise l'ensemble, la batterie de Gavin Griffiths se fait précise et la basse d'Alun mordante.
Les fans de Panic Room seront sans aucun doute comblés par Altitude, petite rareté éditée sur Firefly Music, le label du groupe. Et les amateurs de vidéos savoureront celle de Satellite offerte en bonus. Panic Room aime bichonner son public... qui le lui rend bien.
Panic Room - Altitude (2011)
Musiciens
Anne-Marie Helder : chant, guitares
Jonathan Edwards : claviers
Paul Davies : guitares
Alun Vaughan : basse
Gavin Griffiths : batterie
Liz Prendergast : violon
Tim Hamill : guitare, basse
Titres
01. Bitches (Voodoo Vamp Mix)
02. I Wonder What's Keeping My True Love Tonight?
03. Dark Star (Instrumental)
04. Sandstorms
Satellite (vidéo)
Sorti en 1996, Broken China est le second et dernier album solo de Rick Wright, claviériste historique du Pink Floyd malheureusement décédé en 2008. Concept-album basé sur la dépression, il s'agit de son œuvre la plus aboutie. A l'image de son créateur, on y retrouve son côté humble, sa sensibilité mais aussi sa classe. Il est vrai qu'il s'est toujours dégagé de ce musicien une aura particulière.
Avec Broken China, Rick Wright a eu l'ambition de mettre en musique les différentes phases de la dépression de celle qui est devenue sa troisième femme le 16 juin 1996, l'écrivaine Mildred Irene Hobbs, mieux connues sous le surnom de "Millie". Le disque se découpe donc en quatre parties illustrant chacune des phases. Chaque partie est constituée de quatre morceaux soit instrumentaux, soit chantés. C'est Rick qui tient le chant principal. Sa voix douce et fragile possède une authenticité certaine. Sinéad O'Connor fait une apparition remarquée sur deux titres, Reaching For The Rail et le sensationnel Breakthrough où elle déploie toute une palette d'émotions synonymes de renaissance et de sortie de la dépression.
Bien que très personnel, Broken China est guère éloigné de l'univers du Pink Floyd. On y entend le jeu de claviers unique de Rick et ses fameuses nappes synthétiques atmosphériques. L'idée même de construire tout un disque autour d'un même thème n'est pas sans rappeler les meilleurs albums du groupe des années 70, The Wall en particulier duquel Satellite semble extrait. Et ce n'est pas un hasard si les paroles sont toutes signées Anthony Moore, celui-là même qui a participé à l'écriture de A Momentary Lapse Of Reason et de The Division Bell. Quant à la pochette, elle a été conçue par Storm Thorgerson, le concepteur de la majorité des pochettes du groupe.
Côté musiciens, Rick a fait appel aux guitaristes Steve Bolton (Paul Young), Dominic Miller (Sting) et Tim Renwick (musicien live de... Pink Floyd). La rythmique est assurée avec brio par le tandem Pino Palladino à la basse et Manu Katché à la batterie. Ce duo s'était auparavant illustré sur les albums de Stephan Eicher dont le fameux Engelberg. Pour la petite histoire, David Gilmour devait faire une apparition sur Breakthrough, mais son solo n'a pas été retenu et c'est celui de Dominic Miller qui lui a été préféré. Rick avait aussi demandé à Peter Gabriel de chanter sur une chanson, mais ce dernier a décliné l'invitation.
Personnellement, Broken China est un disque qui m'a beaucoup touché et que j'aime écouter régulièrement après toutes ces années. Il s'en dégage une sensation particulière qui favorise l'introspection. A travers lui, Rick s'adresse directement à nos âmes afin de les guider vers la lumière.
Musiciens
Rick Wright : chant, claviers, programmation
Sinéad O'Connor : chant
Anthony Moore : programmation
Dominic Miller : guitares
Tim Renwick : guitares
Steve Bolton : guitares
Pino Palladino : basse
Manu Katché ; batterie
Sian Bell : violoncelle
Kate St John : hautbois, cor anglais
Maz Palladino : chœurs
Titres
01. Breaking Water
02. Night Of A Thousand Furry Toys
03. Hidden Fear
04. Runaway
05. Unfair Ground
06. Satellite
07. Woman Of Custom
08. Interlude
09. Black Cloud
10. Far From The Harbour Wall
11. Drowning
12. Reaching For The Rail
13. Blue Room In Venice
14. Sweet July
15. Along The Shoreline
16. Breakthrough
Eyevory, nouveaux venus en ce début de décennie sur la scène progressive allemande, n'en sont pas pour autant des novices. Formation atypique, elle ne compte pas une, mais deux chanteuses.
Jana Frank, également bassiste, et la flûtiste Kaja Fischer se sont rencontrées en 1998 à l'école de musique de Brême. Avant de se consacrer à la basse, Jana a d'abord appris à jouer de la batterie puis de la guitare. Ensemble, elles fondent Pink Mercury en 2004. L'orientation musicale choisie est davantage tournée vers une pop-rock girly. L'arrivée en 2009 du guitariste David Merz, fan des Beatles et de Queen, donne un nouvel élan à une musique qui tend à se complexifier et à se tourner vers le rock progressif. Après de nombreux changements de musiciens, le line-up se stabilise enfin autour des trois déjà cités, du claviériste Jannes Waterstrat et du batteur Sascha Barasa Suso (arrivé lui en 2006).
Sous la houlette du producteur Frank Bornemman, fondateur des mythiques Eloy, le quintet entre en studio et enregistre cinq titres de leur composition, dont le savoureux Mi Corazón chanté en espagnol et un tonitruant The Tower s'étendant sur près de dix minutes et qui n'est pas sans rappeler leurs illustres aînés Renaissance et Jethro Tull. Cet EP paraît en 2010 sous le titre Bleeding Heart.
A cette époque, Mercury Pink commence à se faire un nom au sein du microcosme progressif après avoir ouvert quelques concerts de Saga et avoir été nominé aux Deutscher Rock & Pop Preis dans la catégorie "Meilleur groupe progressif". Mais voilà, l'image de légèreté de leurs débuts continuent à leur coller à la peau. De plus, les cinq musiciens redoutent d'être considérés comme un ersatz de Mercury Rev et/ou de Pink Floyd. Il est grand temps de changer, désormais ce sera Eyevory. Le quintet devient quatuor suite au départ du claviériste qui choisit de ne pas poursuivre l'aventure.
C'est sous ce nouveau nom qu'est publié en 2012 leur premier EP The True Bequest. Bien que comprenant sept titres pour une durée approximative de trente-cinq minutes, il s'agit bien d'un mini-album et non pas d'un vrai album puisque seuls les trois premières chansons sont inédites. Les quatre autres sont extraites de Bleeding Heart dont seule la chanson titre n'a pas été reprise. Énergique, la musique se rapproche de leurs contemporains anglais Touchstone ou finlandais Opus Symbiosis. Ceci dit, la présence de la flûte et de deux voix féminines donne un cachet supplémentaire. Si la voix de Kaja est plus douce, plus sensible à l'instar de celle d'Heather Findlay, celle de Jana se veut plus rock et plus direct.
Première étape prometteuse, The True Bequest annonce qu'il faudra désormais compter avec Eyevory. Affaire à suivre... de très près.
Musiciens
Jana Frank : chant, basse
Kaja Fischer : chant, flûte
David Merz : guitares, claviers, programmation
Sascha Barasa Suso : batterie, percussions
Jannes Waterstrat : claviers
Titres
01. Addiction To Affection
02. On My Way To Bliss
03. Black Bird
04. Blind Understanding
05. Divided
06. Mi Corazón
07. The Tower
Opus Symbiosis, petit vent de fraîcheur en provenance de Finlande... Leur premier album éponyme sort en 2009. D'une durée inférieure à quarante minutes, il réunit six titres composés entre 2003, date de formation du groupe, et 2009. Deux dépassent les sept minutes, Tales From A Whispering Society et l'intrépide Empty But Not Completely Infoless.
Si le groupe qualifie sa musique de rock progressif expérimental, la prédominance des guitares laisse également penser à du rock indépendant de qualité. Les références qui viennent en tête vont de Blondie à The Gathering époque Anneke van Giersbergen, en passant par Touchstone ou IO Earth pour l'énergie déployée.
Deux des cinq musiciens sont des guitaristes. En retrait, les claviers sont joués par le batteur Staffan Strömsholm. Le chant de Christine Sten est direct, comme celui de Kim Seviour de Touchstone. Peu chaleureux, il exprime davantage de la colère et d'autre sentiments exacerbés que de la douceur ou de la tendresse.
La scène finlandaise réserve bien des surprises depuis deux décennies. Opus Symbiosis est de celles-là, de même que d'autres formations toutes aussi intéressantes comme Paidarion ou Porcelain Moon.
Au contraire de ses compatriotes finlandais Nightwish ou Lordi, Paidarion n'est que douceur. Une douceur qui fait le plus grand bien.
Le groupe est mis sur pied en 2006 par Kimmo Pörsti, déjà batteur de Mist Season, formation purement instrumentale orientée jazz fusion. Son souhait était de mettre en musique les textes de Pirkko Salhi. Pour cela, il emmène avec lui ses collègues Timo Kajamies (claviers) et Tommi Varjola (guitares). Le trio est rejoint ensuite par l'excellent bassiste Jan-Olof Strandberg (écoutez l'intro de Tuulensuoja ou Päivän Kajo Hileessä et vous comprendrez) ainsi que par le guitariste Jaan Jaanson, tous deux de Progression, autre formation spécialisée aussi dans le jazz. Suivent le saxophoniste et flûtiste Olli Jaakkola, le guitariste Harri Göös, puis les chanteurs Jari Markkula et Kristina Johnson. Si le choix de Jari Markkula est plus discutable, la prestation de Kristina Johnson est tout simplement géniale. Son chant soprano illumine à lui seul ce disque fleurant bon cette mélancolie scandinave propre aux pays nordiques.
Mélange à la fois de musique folklorique finlandaise, de jazz et de rock progressif, Haura Silta, le "pont fragile" en bon français, propose un voyage bucolique à travers les forêts finlandaises infinies. La flûte de Olli Jaakkola, très présente, contribue à donner cette couleur particulière. On pense ainsi aux premiers albums de Mostly Autumn, mais aussi aux Polonais de Quidam. Le chant de Kristina évoque tant celui de ses consœurs Heather Findlay et Emila Derkowska que celui de la grande Tarja Turunen.
Bref, ce disque est un véritable régal pour les oreilles. La qualité des compositions, le haut niveau des musiciens et sa production sans faille séduiront à ne pas en douter les mélomanes les plus exigeants à la recherche de belles découvertes.
Musiciens
Kristina Johnson : chant
Jari Markkula : chant
Kimmo Pörsti : batterie, percussions, guitares, claviers
Jan-Olof Strandberg : basse
Harri Göös : guitares
Tommi Varjola : guitares
Jaan Jaanson : guitares
Timo Kajamies : claviers
Olli Jaakkola : flûtes, saxophones
Titres
01. Hauras Silta
02. Polku
03. Oljenkorsi
04. Pieni Askel
05. Eksynyt
06. Kipinät Vedestä
07. Kultapallo
08. Tyhjä Takki
09. Tuulensuoja
10. Hahmo
11. Päivän Kajo Hileessä
12. Hauras Silta II
Porcelain Moon - ...As It Were.
Here And There (2011)
En provenance de Finlande, Porcelain Moon se compose de six musiciens menés par la chanteuse Charlotta Kerbs. Formé en 2005, le groupe s'est d'abord dénommé tout simplement Porcelain. Ils sortent un premier album autoproduit en 2009, ...As It Were. Here And There. Repérés par Musea, le label français spécialisé dans les musiques progressives, cet album est réédité en 2011 et le nom de Porcelain Moon adopté pour l'occasion.
La musique de Porcelain Moon peut être qualifiée de prog psychédélique à forte teneur joplinienne. Bien que le timbre de voix de Charlotta se trouve fort éloigné de celui de la perle Janis, elle n'en possède pas moins la même énergie et surprend par ses emportements. Ainsi, ...As It Were. Here And There plonge l'auditeur dans le meilleur des seventies, à l'époque des Camel, Pink Floyd, Deep Purple ou Procol Harum. L'orgue Hammond, omniprésent aux côtés de la guitare électrique, n'est pas sans rappeler l'influence majeure de ces derniers. Les sept titres, oscillant entre quatre et huit minutes, sont également traversés de violon et piano. Tous sont chantés en anglais à l'exception du dernier, Vinden, où Charlotta s'exprime dans sa langue natale... le suédois. Et oui, la jeune chanteuse est issue de la minorité suédoise vivant en Finlande.
C'est vraiment elle la révélation de cette album. A la fois étonnante et éblouissante par tant de maîtrise, sa prestation donne le vertige sur Parts et fait du faussement naïf Someone And Love une belle curiosité à découvrir de toute urgence si ce n'est déjà fait.
Musiciens
Charlotta Kerbs : chant
Mathias Björk : guitares
Niklas Harju : guitares
Markus Kankkonen : basse, percussions
Tony Nyström : claviers, orgue Hammond
Pia Susanne Kurtén : violon, piano
Tom Simell : batterie
Titres
01. Lost In Haze
02. Parts
03. Caught In A Dream
04. Rainbow
05. Someone And Love
06. Marken grøde
07. Vinden