mercredi 9 août 2017

Eddie Mulder - Dreamcatcher (2015)

Eddie Mulder Dreamcatcher
Eddie Mulder - Dreamcatcher (2015)
Le guitariste Eddie Mulder s'est fait connaître dans le monde des musiques progressives par son appartenance aux formations Flamborough Head, Trion et Leap Day. Dreamcatcher est son premier disque en solo sur lequel on retrouve quelques musiciens qui l'ont accompagnés ces dernières années, dont la chanteuse et flûtiste de Flamborough Head, Margriet Boomsma. Album uniquement instrumental, Margriet apporte une légère touche bucolique à Barren Lands, titre d'ouverture, puis à Questions où sa flûte se marie avec grâce à la guitare acoustique d'Eddie. 

A la fois musicien professionnel et professeur de guitare, Eddie a été bercé dans sa jeunesse par les maîtres du genre que sont Genesis, Yes, Pink Floyd mais aussi Gong, Gentle Giant et Steve Hillage. Plus tard, il s'est ouvert au jazz, aux musiques du monde ainsi qu'au new age. Durant les années 80, il intègre la formation Avenue qu'il quitte ensuite pour rejoindre French Connection, trio de guitare acoustique avec lequel il publiera deux albums, It Don't Mean A Thing en 1997, suivi de Koh Samet l'année suivante. 

Dreamcatcher s'inscrit dans la continuité de sa production avec French Connection puisque cet album a été construit autour de la guitare acoustique. En références, impossible de ne pas citer Anthony Phillips ou Nick Fletcher. Outre la flûte de Margriet, les différents morceaux se trouvent agrémentés de quelques nappes synthétiques aériennes jouées par Edo Spanninga (Flamborough Head, Trion), Gert van Engelenburg et Derk Evert Waalkens, tous deux de Leap Day. D'ailleurs, en bonus, sont proposés un titre de Leap Day et un autre de Trion. 

Disponible sur le label polonais Oskar, Dreamcatcher est une œuvre intimiste d'une cinquantaine de minutes, idéale pour les veillées nocturnes romantiques. 


Musiciens


Eddie Mulder : guitares, basse

Margriet Boomsma : flûte
Edo Spanninga : claviers
Gert van Engelenburg : claviers
Derk Evert Waalkens : claviers

Titres


01. Barrens Lands
02. Symbiosis
03. Feeling Good
04. Forgotten Lines
05. Tenderly
06. Hurry Up!
07. Long Ago
08. Questions
09. Dreamcatcher
10. Go With The Flow
11. Waves
12. Sorrow
13. Humble Origin (Leap Day)
14. Wandering (Trion)

mardi 8 août 2017

Carlos Gallego y Robert Santamaría - El Estigma De Caín : Observaciones Del Señor Fantasía (2001)

Carlos Gallego Robert Santamaría El Estigma De Caín
Carlos Gallego y Robert Santamaría -
El Estigma De Caín : Observaciones
Del Señor Fantasía (2001)
Étrange album que cet El Estigma De Caín : Observaciones Del Señor Fantasía conçu et interprété par Carlos Gallego et le fondateur de la formation progressive espagnole Amarok, Robert Santamaría.

Les deux musiciens se sont inspirés de la malédiction divine affligée à Caïn pour écrire cette fable théâtrale imaginaire dans laquelle ils ont laissé libre cours à leur inspiration. De l'aveu même de Robert, jamais il ne retrouvera par la suite un telle liberté créatrice. Tout leur semblait alors possible, sans aucune limite. Cet état d'esprit évoque l’époque du rock progressif naissant des années 60-70. Et la musique s'en ressent. En toute insouciance, les deux amis se sont fait plaisir et ont produit ainsi une œuvre originale trouvant sa source dans un rock progressif bucolique agrémenté de jazz et de musique traditionnelle espagnole.

L'album se divise en trois actes comportant chacun trois scènes. Si Carlos occupe le rôle principal, il est secondé aux vocaux par celles qui demeureront les voix emblématiques d'Amarok : Lídia Cerón et Marta Segura. A ce moment-là, Marta n'a pas encore sorti d'album avec Amarok. Il faudra attendre l'année suivante et Mujer Luna. Elle ne quittera plus par la suite son nouveau groupe d'adoption. Quant à Lídia, c'est elle qui illumine leurs premiers albums, d'Els Nostres Petits Amics (1994) à Gibra'ara en 1998.

A leurs côtés, une belle brochette d'invités sont venus étoffer l'offre musicale. Tous ont ou auront un rôle prépondérant au sein d'Amarok. Que ce soit le violoniste Robert Abella, le batteur Pau Zañartu, la saxophoniste Mireia Sisquella ou encore Manel Mayol à la flûte traversière. 

Malgré ce que laisse supposer l'intitulé, il n'y aura pas de suite à cet opus. Il demeure donc encore aujourd'hui un supplément à la fois inédit et indispensable à la discographie d'Amarok, un des meilleurs, si ce n'est le meilleur, groupe de rock progressif de la péninsule ibérique.

Musiciens


Carlos Gallego : chant, guitares, basse, percussions
Robert Santamaría : chant, claviers, guitares, saz, kanun, basse, glockenspiel, percussions

Lídia Cerón : chant
Marta Segura : chant
Robert Abella : violon
Manel Mayol : flûte traversière
Mireia Sisquella : saxophone
Pau Zañartu : batterie

Titres


01. Bienvenidos A La Luna, parte I
02. Caín Frente A La Tormenta
03. Paz
04. Confidencias A La Noche
05. Mar Allá
06. Tormenta
07. Juego
08. Parto
09. Cancion Para La Niña Gitana
10. Nana Antes De Un Viaje
11. Hazlo Tu Mismo
12. Bienvenidos A La Luna, parte II

dimanche 6 août 2017

Liam Davison - A Treasure Of Well-Set Jewels (2011)

Liam Davison A Treasure Of Well-Set Jewels
Liam Davison - A Treasure Of
Well-Set Jewels (2011)
A Treasure Of Well-Set Jewels, première œuvre en solo de Liam Davison, offre l'occasion au second guitariste de Mostly Autumn de passer l'espace d'un instant de l'ombre à la lumière. Membre fondateur de la formation yorkaise, Liam s'est toujours tenu en retrait derrière son leader Bryan Josh. Personnage discret et timide, il s'est révélé d'une efficacité redoutable à maintes occasions.

En 2007, Liam décide de quitter Mostly Autumn afin de se consacrer à cet album qui ne sera disponible qu'en 2011. Entre, il aura fait quelques apparitions au sein de Breathing Space, groupe du claviériste "autumnien" Iain Jennings, puis il réintégrera sa formation d'origine en 2009. A Treasure Of Well-Set Jewels s'inscrit pleinement dans le sillon tracé par Mostly Autumn, synthèse entre Pink Floyd et Fairport Convention.

Si Liam s'est occupé des parties de guitare, du chant (très similaire à celui de Bryan Josh), de quelques claviers additionnels et de la programmation, Iain Jennings, Paul Teasdale, bassiste de Breathing Space ainsi que Gavin Griffiths (Mostly Autumn, Panic Room, Fish) sont également de la partie. L'affiche ne serait pas complète sans les participations exceptionnelles de ses anciennes complices féminines : Anne-Marie Helder et Heather Findlay. En 2011, cette dernière n'est plus membre de Mostly Autumn. Elle est partie suivre sa propre carrière en solo (The Phoenix Suite). Elle apparaît ici sur deux titres : la splendide ballade acoustique Once In A Lifetime d'une qualité équivalente, voire supérieure, au répertoire traditionnel "autumnien", ainsi que sur le très atmosphérique Picture Postcard traversé par un magnifique solo de guitare à l'inspiration des plus "gilmouriennes". Pink Floyd, il en est encore question sur le titre bonus Immoralized où Anne-Marie Helder s'est métamorphosée l'espace d'un instant en Clare Torry, celle-là même qui a immortalisé en son temps The Great Gig In The Sky du légendaire Dark Side Of The Moon. Anne-Marie participe aux harmonies vocales sur quatre autres titres, dont Eternally Yours, petite merveille aux accents des plus "autumniens", et l'inquiétant Into The Setting Sun où sa performance n'est pas sans rappeler une certaine Lisa Gerrard.   

Difficile de passer à côté de ce très bel essai pour tout fan de Mostly Autumn qui se respecte. Pour ceux qui n'ont pas la chance de connaître ce formidable groupe, l'écoute de A Treasure Of Well-Set Jewels leur permettra de se familiariser avec un artiste doté d'une grande sensibilité, à l'univers musical original situé hors des sentiers battus. 


Musiciens


Liam Davison : chant, guitares, claviers, programmation

Anne-Marie Helder : chant
Heather Findlay : chant
Iain Jennings : claviers
Simon Waggott : orgue Hammond, chœurs
Paul Teasdale : basse
Gavin Griffiths : batterie
Shadow : percussions

Titres


01. Ride The Seventh Wave
02. The Way We Were
03. Emerald Eternity
04. Eternally Yours
05. Into The Setting Sun
06. Once I A Lifetime
07. Heading Home
08. Picture Postcard

Bonus:
09. A Moment Of Silence
10. Immortalized

samedi 15 juillet 2017

Mostly Autumn - Still Beautiful Live 2011 (2011)

Mostly Autumn Still Beautiful
Mostly Autumn - Still Beautiful
Live 2011 (2011)
La tradition s'installe pour le plus grand bonheur des fans de Mostly Autumn. Chaque nouvel album studio est désormais suivi de son disque en concert. Still Beautiful Live 2011 est donc le témoignage live de la tournée promotionnelle qui accompagnait la parution de Go Well Diamond Heat. Sorti en 2010, il est le premier album avec Olivia Sparnenn au chant principal, suite au départ surprise d'Heather Findlay. Cette dernière officiait à ce poste depuis plus d'une dizaine d'années.

Fait rare, le line-up est demeuré stable après plusieurs années de turbulences. Autour d'Olivia et de son mari Bryan Josh, l'âme de Mostly Atumn, se tiennent les vieux complices Iain Jennings aux claviers, Liam Davison à la guitare et Andy Smith à la basse. Les deux Panic Room Anne-Marie Helder et Gavin Griffiths viennent renforcer l'équipe, flûte, claviers et chœurs pour la première, batterie et percussions pour le second. 

Si la setlist met bien en avant la toute dernière production du groupe avec pas moins de huit titres joués sur les dix-neuf présentés, dont deux extraits de la version collector, Forever Young  et l'excellent Ice, Passengers est lui aussi mis à l'honneur. Cinq de ses titres ont été retenus, et pas des moindres : Distaint Train à la flûte angélique, le tonitruant Answer The Question, un Caught In A Fold très rock enjolivé une nouvelle fois par la flûte d'Anne-Marie, la magnifique chanson titre et son piano inoubliable, First Thought, dernier mets délicat. Pour le reste du répertoire, Mostly Autumn a pioché dans sans trois premiers albums et au sein du projet parallèle de Iain Jennings, Breathing Space avec un Questioning Eyes à la beauté renversante.  

Le concert se termine de manière bienveillante par l'hymne à la paix And When The War Is Over... qui n'est pas sans rappeler le tout aussi émouvant Dance Me To The End Of Love du regretté Leonard Cohen. Still Beautiful Live 2011 démontre une nouvelle fois à toute personne qui en douterait encore que Mostly Autumn est un groupe de scène, fait pour celle-ci. Son énergie y est décuplée par rapport à ce qu'il produit en studio et l'émotion, présente sur chaque titre, est à l'état brut. Comme du diamant...

Musiciens


Olivia Sparnenn : chant, guitare acoustique, percussions
Bryan Josh : chant, guitares
Iain Jennings : claviers
Liam Davison : guitares, chant
Andy Smith : basse
Anne-Marie Helder : chant, claviers, flûte
Gavin Griffiths : batterie

Titres


1.01. Hold The Sun
1.02. Deep In Borrowdale
1.03. Something Better
1.04. Forever Young
1.05. Ice
1.06. The Dark Before The Dawn
1.07. The Last Climb
1.08. Questioning Eyes

2.01. Heroes Never Die
2.02. Distant Train
2.03. Answer The Question
2.04. Caught In A Fold
2.05. Nowhere To Hide
2.06. Go Well Diamond Heart
2.07. Passengers
2.08. First Thought
2.09. For All We Shared
2.10. Evergreen
2.11. And When The War Is Over...

dimanche 9 juillet 2017

Ginman / Eivør - The Color Of Dark (2014)

Ginman Eivør The Color Of Dark
Ginman / Eivør - The Color Of Dark
(2014)
The Color Of Dark marque la rencontre au sommet entre l'étoile scintillante des îles Féroé Eivør Pálsdóttir et Lennart Ginman, célèbre contrebassiste et compositeur danois. Les deux artistes proposent une musique électro pop sombre, illuminée de quelques touches jazzy. 

Si le jazz est le domaine de prédilection de Ginman, à l'instar d'Eivør, le musicien n'a pas hésité à explorer de nouveaux genres musicaux au cours de sa riche carrière. Il s'est ainsi bâti une solide réputation au fil des décennies. 

Tous deux projetaient une collaboration commune depuis plusieurs années, mais le temps manquait. Il aura fallu un déclic à Ginman pour qu'il se mette à composer des chansons en pensant à Eivør et à sa voix unique. De là est partie l'idée concrète de réaliser un album. Le processus a duré plus d'un an. La production et le mixage ont été assuré avec brio par Klaev Gliemann, également claviériste de l'album. A ce trio, se sont ajoutés Oliver Hoiness (guitares) et Mads Emil Nielsen (batterie).

Tout au long de The Color Of The Dark, Eivør utilise sa voix comme une véritable caresse. Elle ne nous avait jamais habitué à autant de retenue. L'expérience est saisissante. Il faut attendre la fin d'un Gloomy Sunday très "joplinien" dans l'âme, ou cette petite perle toute en émotion qu'est Daughter pour l'entendre monter délicatement vers les cieux. Les amoureux de la Eivør des premiers temps retrouveront ses sonorités ethniques posées en arrière-plan du pourtant très moderne Son Of The Sin. Un beau contraste est ainsi offert. 

Traversé par toute une palette d'émotions, du nostalgique My Little Blue Star dédié au père de Ginman, au mélancolique Inside en passant par des moments de pure folie tels For Every Dream There Is A War ou The Ship, The Color Of The Dark est indéniablement une réussite. A ce jour, les deux artistes n'ont pas prévu de lui donner une suite, ce qui est fort regrettable. 


Musiciens

Eivør : chant
Lennart Ginman : contrebasse
Kaev Gliemann : claviers
Oliver Hoiness : guitares
Mads Emil Nielsen : batterie

Titres

01. My Little Blue Star
02. The Sinner Or The Saint
03. For Every Dream There Is A War
04. Gloomy Sunday
05. I'll Get You The Moon
06. Son Of The Sin
07. The Ship
08. Daughters
09. Inside

samedi 8 juillet 2017

The Skys - Colours Of The Desert (2011)

The Skys Colours Of The Desert
The Skys - Colours Of The Desert
(2011)
The Skys ou les Mostly Autumn de la mer Baltique... Apparus, comme leurs lointains cousins yorkais, dans le courant des années 90, The Skys ont été fondés par le chanteur-guitariste-auteur-compositeur Jonas Ciurlionis en Lituanie. A l'instar de Bryan Josh, son jeu de guitare se trouve fortement influencé par le grand David Gilmour, de même que sa manière de chanter. En l'espace de quelques années, le groupe sort trois albums au succès local : Civilized (1997), Dreams (1999), puis Postmodern Game (2004). 

L'arrivée en 2008 de la claviériste et chanteuse Božena Buinicka donne un nouvel élan à la formation. Ensemble, ils prennent le temps de concocter cette petite merveille qu'est Colours Of The Desert. Ce quatrième opus à l'ambition internationale affichée voit le jour en 2011, avec un héritage "floydien" totalement assumé. L’énigmatique pochette ainsi que l'artwork intérieur que l'on doit notamment au bassiste Justinas Tamasevicius, semblent tout droit sortis des studios Hipgnosis. C'est eux qui ont réalisés en leur temps les couvertures des albums de Pink Floyd et quelques-unes de Renaissance. La musique, quant à elle, s'inscrit dans la continuité de The Division Bell : gigantesques soli de guitares sans fin, claviers aux ambiances aériennes, chœurs féminins majestueux. 

Anne-Marie Helder (Mostly Autumn, Panic Room) participe à ces chœurs, en particulier sur un Lethal Kiss des plus envoûtants. Son compagnon Dave Kilminster du Roger Waters Band est un autre invité de marque. Il illumine par son jeu unique le morceau titre Colours Of The Desert ainsi qu'un When The Western Wind Blows splendide. Egalement producteur de l'album, John Young fait une courte apparition aux claviers. Pour les non-initiés, il est le leader du groupe de rock progressif Lifesigns et a joué avec des artistes aussi divers que Scorpions, Asia, Bonnie Tyler ou Fish (Fellini Days). Enfin, à cette bande, s'ajoutent le saxophoniste Snake Davis entendu aux côté de Paul McCartney, Lisa Stansfield ou Eurythmics, le guitariste Tony Spada (Holding Pattern), et le batteur historique de Cutting Crew, Martin Beedle. 

Indéniablement, Colours Of The Desert est une réussite. A l'instar de leurs voisins polonais Milllenium, The Skys maintiennent à un haut niveau le rock progressif contemporain. Certes, ce dernier n'est plus aussi innovant que lors de son apogée dans les années 70. Mais c'est comme pour les bons plats, il y a des recettes dont on ne se lasse pas.


Musiciens


Jonas Ciurlionis : chant, guitare
Božena Buinicka : chant, claviers
Alexandr Liutvinskij : guitare, chœurs
Justinas Tamasevicius : basse

Dave Kilminster : guitares
John Young : claviers
Snake Davis : saxophone
Martin Beedle : batterie, percussions
Anne-Marie Helder : chœurs
Tony Spada : guitare
Anatolij Lomonosov : tampura
Jolanta Grietnickaite : chœurs
Lijana Stakauskaite : chœurs
Aqua : chœurs
Ruta : chœurs

Titres


01. Colours Of The Desert
02. Is This The Way?
03. I... He...
04. Walking Alone
05. When The Western Wind Blows
06. Calling Out Your Name
07. The Pyramid
08. Lethal Kiss
09. What If?

jeudi 6 juillet 2017

Elisa Montaldo - Fistful Of Planets Part I (2015)

Elisa Montaldo Fistful Of Planets
Elisa Montaldo - Fistful Of Planets
Part I (2015)
Album essentiellement instrumental, à l'exception de trois titres chantés, Fistful Of Planets Part I est la première œuvre en solo de la fondatrice du groupe de rock progressif italien Il Tempio delle Clessidre. 

Ce court opus d'une trentaine de minutes à peine, dévoile une parcelle de l'univers musical d'Elisa Montaldo. Dans le livret richement illustré, à l'image de la pochette pleine de mystère et de charme, l'artiste lunaire présente quatre de ses titres comme des planètes autour desquelles gravitent des satellites. En bonus, elle offre, en guise d'étoiles filantes, un extrait du premier album de son groupe sur lequel elle chante dans sa langue natale, Danza Esoterica Di Datura, et Notturna, morceau instrumental de l'album suivant, AlieNatura

Conçu comme un journal intime, l'artiste y a retranscrit ses humeurs du moment. Véritable instantané d'émotions, les morceaux ont été composés aux quatre coins de l'Italie, aussi bien dans des montagnes reculées enneigées (In The Cold White Desert) qu'à Florence, la magnifique (Vodka E Limone). La musique délicate se veut à la fois cinématique, onirique et expérimentale. Reproduisant les enregistrements du premier robot parlant en 1971, Robot Madness est sans aucun doute le passage le plus déjanté. La surprise vient d'un Blackgrass II complètement inattendu par son aspect country. Composé par le guitariste Karl Demata, il semble tout droit sorti un film de Quentin Tarantino. To Gather et Weeping Willow laissent découvrir la délicate voix d'Elisa, située quelques part entre l' étoile scintillante Kate Bush et l'astre cosmique féroïen Eivør Pálsdóttir

Accompagnée également de Mattias Olsson, ancien batteur d'Ägnlagård et de White Willow, ainsi que du guitariste Giacomo Castellano que l'on retrouve à la coproduction, au mixage et à la programmation, Elisa Montaldo propose avec ce Fistful Of Planets Part I un objet musical non identifié de qualité en provenance d'un lointaine, très lointaine galaxie ne demandant qu'à être explorée. 

Musiciens 


Elisa Montaldo : claviers, chant, instruments ethniques, programmation

Karl Demata : guitares, mandoline, programmation
Giacomo Castellano : guitare, ukulele, programmation
Mattias Olsson : batterie, percussions, guitare

Titres


01. In The Cold White Desert
02. Senza Parole
03. To Gather
04. Electic Rocks
05. Blackgrass II
06. Vodka E Limone
07. Weeping Willow
08. Robots Madness
09. Danza Esoterica Di Datura
10. Notturna

lundi 3 juillet 2017

The Morrigan - War In Paradise (1993)

The Morrigan War In Paradise
The Morrigan - War In Paradise
(1993)
Après Rides Out, The Morrigan envisageait la sortie d'un album live. Malheureusement, suite à un incident technique, seules deux pistes de l'enregistrement effectué le 14 novembre 1992 à Elaines Barn étaient exploitables. Finalement, le groupe décide de les publier avec trois titres inédits sur l'EP War In Paradise en 1993. 

Disons-le de suite, il faut attendre le troisième titre The Minners Song pour que War In Paradise suscite un réel intérêt. Composés par le bassiste Cliff Eastabrook, le brouillon Throwing It All Away aux faux airs de Steeleye Span et Paradise, indigeste farce funky interprétée en rap, provoquent un certain malaise à qui attendait une suite honorable à Rides Out. Au contraire de The Minners Song qui s'inscrit dans sa continuité. Cette chanson traditionnelle réarrangée aux sonorités celtiques met au premier plan la voix si plaisante de Cathy Alexander. On retrouve cette même touche celtique sur les deux extraits lives suivants, Fingals Cave et Spirit Of The Soup du premier album du même nom.  

Après le départ de Melanie Byfield en 1990, le guitariste John Hayward avait occupé sa place devenue vacante. Mais, à peine cet EP sorti, il s'en va à son tour, lassé de ce groupe tourmenté, encore à la recherche de son identité et de son orientation musicale. War In Paradise étant le symbole de cette période d'incertitude. Plus grave, après dix ans de bons et loyaux services, Cliff quitte également ce navire en déperdition. 

...And then, they were three...

Musiciens


Cathy Alexander : chant, claviers, flûte, percussions
Cliff Eastabrook : basse, chant
John Hayward : guitares, percussions, chant
Colin Masson : guitares, trombone, chant
Archie : batterie, percussions, chant

Titres


01. Throwing It All Away
02. Paradise
03. The Miners Song
04. Fingals Cave
05. Spirit Of The Soup

dimanche 2 juillet 2017

Morrighans - The Three Circles Of Death (2017)

Morrighans The Three Circles Of Death
Morrighans - The Three Circles
Of Death (2017)
Nouveaux venus dans la galaxie progressive française, Morrighans frappent fort avec The Three Circles Of Death, leur premier album publié en ce début d'année 2017. 

Le groupe est né en 2012 à Lyon, la célèbre capitale des Gaules. C'est tout naturellement que ses deux membres fondateurs, la chanteuse Fanny Thibert et le guitariste Laurent Wilb, ont choisi comme nom de scène celui de la déesse celte de la guerre, souvent symbolisée par trois corneilles annonciatrices de malheur. Ces trois sinistres oiseaux figurent sur la magnifique pochette du disque conçue par Fanny. Elle illustre à la perfection l'univers steampunk dont se revendiquent Morrighans. A l'origine simple courant littéraire, le steampunk s'est étendu aussi bien au cinéma qu'à la musique. Il puise son inspiration dans un XIXe siècle réinventé autour de sa révolution industrielle qui a changé à tout jamais la face du monde.

En 2015, Morrighans deviennent un véritable groupe suite à l'arrivée de nouveaux membres : le second guitariste Georges-Marc Lavarenne, le bassiste Richard Mantovani, ancien complice de Laurent au sein de son ancien combo The Mad Experience en 1991, Hervé Gambonnet à la batterie et Séverine Demmer aux claviers. Bien que provenant d'univers musicaux forts différents, tous ont en commun cette même passion pour la musique. 

The Three Circles Of Death alterne habilement ambiances atmosphériques crépusculaires aux frontières du gothique, et passages plus vigoureux lorgnant du côté du metal. On pense alors à Ayreon (The Reapper's Hand) ou aux Suédois d'Introitus sur l'épique tout en crescendo The Road. Le chant habité de Fanny évoque certaines grandes figures de la scène progressive internationale, en particulier Tracy Hitchings de Landmarq. Intra Nox Insomnia chanté en français, Schizophrenia à la limite de la folie, Angels Song abordant avec justesse la douloureuse perte d'un enfant, un The Dark Tide captivant d'un bout à l'autre ou la mystérieuse chanson titre The Three Circles Of Death au désespoir palpable, sont autant de titres générant une émotion certaine.

Album à la fois audacieux et ambitieux, il nous faut espérer que Morrighans persévèrent dans cette direction. La suite n'en sera que meilleure... 


Musiciens


Fanny Thibert : chant, claviers
Laurent Wilb : guitare
Georges-Marc Lavarenne : guitare
Séverine Demmer : claviers
Richard Mantovani : basse
Hervé Gambonnet : batterie

Titres


01. Melancholia
02. Mourning Song
03. Intra Nox Insomnia
04. The Reaper's Hand
05. Schizophrenia
06. The Road
07. Angels Song
08. The Awakening
09. The Dark Tides
10. Three Circles Of Death
11. Travel With Spirits

samedi 1 juillet 2017

Stackridge - The Final Bow, Bristol 2015 (2017)

Stackridge The Final Bow
Stackridge - The Final Bow,
Bristol 2015 (2017)
Attention, album événement ! Non seulement The Final Bow est l'ultime production de Stackridge, groupe britannique de folk progressif fondé à la fin des années 60, mais il est aussi le 500ème album du label Angel Air Records qui fête en cette année 2017 ses vingt ans d'existence. Spécialisé dans les musiques progressives et rock, il compte à son catalogue des artistes aussi intéressants que Renaissance, The Storys, Rob Thompson ou Davey Dodds.

En 1969, orphelins de leur ancienne formation Grytpype Thynne, Andy Davis (chant, guitares) et James "Crun" Walter (basse) mettent sur pied Stackridge Lemon avec James Warren (guitares, chant), Mike "Mutter" Slater (flûte, chant), Mike Evans (violon, chant) et Billy "Sparkle" Bent (batterie). Très vite, les six musiciens adoptent le seul nom de Stackridge et laissent tomber le "Lemon". Dans cette mouvance évanescente de fusion entre instruments rock (guitares, claviers...) et folk (violon, flûte...), Stackridge se démarque de ses contemporains comme le Fairport Convention en interprétant essentiellement ses propres compositions. Pas, ou peu, de reprises de chansons traditionnelles. Il en est ainsi sur leur premier album éponyme disponible en 1971. Quatre autres suivront dans les années 70, décennie durant laquelle Stackridge tournera avec les pointures de l'époque : Renaissance, Wishbone Ash, Camel, Elton John ou The Beach Boys. Après plusieurs changements de personnel, le groupe s’éteint en 1976.

Andy Davis et James Warren poursuivent leur collaboration en fondant The Korgis, groupe de new wave qui rencontrera un certain commercial au début des années 80. Il faut attendre 1999 pour que la machine Stackridge soit relancée autour de Warren, Mutter Slater et Crun Walter. Andy Davis ne réintégrera la bande qu'en 2002. A noter au sein de cette nouvelle mouture la présence de Tim Robinson, batteur des premiers albums de Magenta. A nouveau, Stackridge connaît une histoire mouvementée suite aux départs successifs de certains membres fondateurs et à l'arrivée de nouveaux éléments. Après avoir publié plusieurs albums forts honorables chez Angel Air Records, la formation se stabilise autour du duo Davis-Warren à partir de 2010.

A l'issu d'une émouvante tournée d'adieu, les deux musiciens décident de donner un ultime concert au Fiddlers Club de Bristol, le 19 décembre 2015. Ce soir-là, ils sont accompagnés de Glenn Tommey (claviers, chant), vieille connaissance qui a joué jadis sur le tout premier album de The Korgis en 1979, d'Eddie John (batterie) et de Clare Lindley (violon, guitare, chant) dont la douce voix n'est pas sans évoquée une certaine Heather Findlay...  L'ami de toujours Mutter Slater honorera le groupe de sa présence sur deux titres, Purple Spaceships Over Yatton et Slark. Toujours avec le même sens de la dérision, Stackridge offre un spectacle festif où la bonne humeur est de mise malgré une émotion palpable. Qui d'autre qu'eux aurait pu composer et interpréter Dora The Female Explorer en référence à la célèbre héroïne pour enfants ? 

Idéal pour se faire une idée de cette formation désormais culte, The Final Blow survole dans une ambiance bon enfant l'ensemble de sa carrière, du tout premier album de 1971 au dernier en date, A Victory For Common Sens, en passant par le Mr Mick de 1976 et son Fish In A Glass que n'aurait pas renié Supertramp.


Musiciens


Andy Davis : guitares, chant
James Warren : basse, chant
Clare Lindley : violon, guitare, chant
Glenn Tommey : claviers, chant
Eddie John : batterie

Mutter Slater : flûte, chant

Titres


1.01. Over The Horizon
1.02. The Road To Venezuela
1.03. The Last Plimsoll
1.04. Red Squirrel
1.05. Syracuse The Elephant
1.06. Fudamentally Yours
1.07. Highbury Incident
1.08. Teatime
1.09. God Speed The Plough
1.10. Long Dark River
1.11. Purple Spaceships Over Yatton

2.01. All I Do Is Dream Of You
2.02. Fish In A Glass
2.03. Something About The Beatles
2.04. No Ones More Important Than The Earthworm
2.05. Lost And Found
2.06. Boots And Shoes
2.07. The Final Bow
2.08. Lummy Days
2.09. Slark
2.10. Dora The Female Explorer
2.11. Do The Stanley Aviator Brass