vendredi 30 décembre 2016

Loreena McKennitt - Elemental (1985)

Loreena McKennitt Elemental
Loreena McKennitt - Elemental
(1985)
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Loreena McKennitt est Canadienne. Certes, elle est issue d'une famille d'origines irlandaise et écossaise, mais c'est bien au pays à la feuille d'érable qu'elle est née et a grandi. Au cours des années 70, elle découvre la musique celtique, notamment à travers le Breton Alan Stivell, et cela devient une passion. En 1985, elle crée Quinlan Road, son propre label basé à Stratford, dans l'Ontario. Elemental est sa toute première production. Fabriqué de manière artisanale, il s'en vendra plus de 100 000 exemplaires.

Sur ce disque, Loreena chante et joue quasiment de tous les instruments : harpe, accordéon et guitare, le tout accompagné de discrètes nappes synthétiques. Pour certains titres, elle a fait appel à de invités. Pat Mullin joue du violoncelle sur Stolen Child, l'instrumental The Lark In The Clear Air et Lullaby. Toujours sur Stolen Child, George Greer le rejoint à la basse. A la guitare et au chant, on retrouve le comédien Cedric Smith sur Carrighfergus et Kellwater. Lullaby voit un autre acteur, le vénérable Douglas Campbell, lire un texte du célèbre poète anglais William Blake. 

Adapter en musique des textes d'auteurs classiques deviendra une marque de fabrique de Loreena. Le poignant Stolen Child en est un autre exemple avec ses paroles signées du grand poète irlandais William Butler Yeats. Autre singularité, son art, comme nul autre, de revisiter des chansons traditionnelles du folklore britannique. Blacksmith en ouverture, le splendide She Moved Through The Fair dans un version a cappella féerique, et Carrighfergus du nom d'une ville d'Irlande du Nord, en sont l'illustration. 

Loreena McKennitt c'est avant tout une Voix, voix authentique au service de sa musique puisant son inspiration dans l'histoire, les mondes celtiques et la nature environnante. Cette nature, on l'entend à travers cet Elemental où gazouillis d'oiseaux, ondoiements de vagues, tintements de cloches et bien d'autres sons ont été échantillonnés et distillés tout au long de ce disque respirant la bonté ainsi qu'une certaine bienveillance accompagnée d'une pointe de mélancolie. 



Musiciens


Loreena McKennitt : chant, harpe, accordéon, claviers

Pat Mullin : violoncele
George Greer : basse
Douglas Campbell : narration
Cedric Smith : chant, guitare

Titres


01. Blacksmith
02. She Moved Through The Fair
03. Stolen Child
04. The Lark In The Clear Air
05. Carrighfergus
06. Kellswater
07. Banks Of Claudy
08. Come By The Hills
09. Lullaby

jeudi 29 décembre 2016

Björk - Homogenic (1997)

Björk Homogenic
Björk - Homogenic (1997)
Homogenic demeure le plus bel album de Björk. Très impliquée dans sa conception, elle a souhaité mettre en avant son identité islandaise, peu présente sur Debut et Post

Bien que chantant en anglais, c'est par la musique qu'elle a cherché à illustrer les particularités de son pays, notamment en traduisant la puissance de la nature, que ce soit volcans ou geysers. Toutes une série d’échantillons sonores les évoquant sont habilement éparpillés le long du disque alternant moments calmes et explosions symphoniques.

Cette recherche de sons inédits l'a conduite à combiner musique électronique aux multiples possibilités et instruments à cordes symbolisant la formation classique reçue durant son enfance. En équilibre constant, Homogenic est construit sur une dualité révélant l'état d'esprit de la chanteuse. Douleur et fureur dominent, tout comme une immense tristesse exprimée à travers le sublime Bachelorette ou un Hunter glacé, à peine réchauffé par quelques cordes égrenant leur boléro. Une fenêtre de lumière porteuse d'espoir éclaire furtivement All Is Full Of Love qui clôt l'album sur une note positive, et le merveilleux Jóga du nom de sa meilleure amie. 

Rarement un album n'avait révélé autant la double facette d'une même personnalité à la fois fragile et si forte, comme l'est la terre de ses ancêtres. Homogenic est bien plus qu'un simple album, c'est une œuvre d'art à part entière. 


Musiciens


Björk : chant, claviers

Marc Bell : claviers, programmation
Guy Sigsworth : claviers
Coba : accordéon
Alasdair Malloy : harmonica de verre
Trevor Morais : batterie

Icelandic String Octect
Orchestre de chambre

Titres


01. Hunter
02. Jóga
03. Unravel
04. Bachelorette
05. All Neon Like
06. 5 Years
07. Immature
08. Alarm Call
09. Pluto
10. All Is Full Of Love

mercredi 28 décembre 2016

Elvya - Untold Stories (2015)

Elvya Dulcimer Untold Stories
Elvya - Untold Stories (2015)
Bienvenue dans le monde enchanté d'Elvya. La légende raconte que cette jeune Belge a grandi dans une petite maison entourée non pas d'une prairie, mais de forêts, d'animaux et de créatures magiques. Enfant, elle avait l'habitude de les rejoindre en cachette où elle chantait, dansait et jouait parmi eux. Untold Stories nous conte ses histoires jamais dévoilées...  

Avec son hammered dulcimer, instrument qui a la particularité d'être à cordes frappées, similaire au santour perse, Elvya célèbre la Nature, inépuisable source d'inspiration. Elle la loue en anglais, mais aussi dans son langage imaginaire sur Lavor Mi Gente, Gover Si Vena et Ann'Vatu qui signifie "Célébration". Si c'est bien elle l'auteure des paroles, elle signe seule certaines musiques et en cosigne cinq avec Fieke van den Hurk. Producteur, arrangeur, il joue également de la vielle, de l'accordéon et du piano. Dans son soucis d'authenticité, Elvya n'a pas utilisé de machines (sans âmes), elle a préféré faire appel à des musiciens jouant avec de vrais instruments.

Dommage que le label français spécialiste de l'heavenly Prikosnovénie ne soit plus en activité, Elvya y aurait eu toute sa place. Son univers féerique est proche d'artiste à leur catalogue comme Artesia ou Louisa John-Krol. Curieusement, c'est auprès de musiciens plus "metalleux" qu'elle s'est faite un nom. Arjen Lucassen (Ayreon) est le premier à lui avoir fait une place à ses côtés sur Lost In The New Real pour sa cover de The Battle Of Evermore de Led Zeppelin sur laquelle figurait Sandy Denny. A son tour elle l'invitera sur Untold Stories et lui confiera le rôle du narrateur introduisant et concluant l'album. Puis, ceux seront les Leaves Eyes menés alors par Liv Kristine qui l'inviteront sur King Of Kings en 2015. 

Amoureux de Tolkien et d'Alice Au Pays Des Merveilles, Elvya est une artiste faite pour vous. Et puis, surtout, ne passez pas à côté de la magnifique ballade Try To Listen qui mérite à elle seule l'achat de l'album. Mélancolique à souhait, il s'agit d'une des plus belles chansons qu'il m'ait été donné d'écouter. J'adore. 


Musiciens


Elvya Dulcimer : chant, hammered dulcimer

Arjen Lucassen : narration
Ward De Coninck : chant, percussions
Ben Auwerx : chant
Ivar de Graaf : batterie, guitare acoustique
Dominique Bentvelsen : contrebasse
Douwe de Wilde : basse
Emilien Delcour : guitare acoustique
Baz Laarakkers : guitare acoustique
Sjoerd van Ravenzwaaij : tin whistle
Coca Roman van Dongen : harpe celtique
Fieke van den Hurke : vielle, accordéon, piano
Jan De Weer : flûte
Sophie Zaaijer : violon, alto, violoncelle

Titres


01. Intro
02. Nature
03. Lavor Mi Gente
04. Gover Si Vena
05. Socopelli
06. Remember
07. Try To Listen
08. Kardizam
09. Leave Me
10. Daddy
11. Spring Dance
12. Ann'Vatu
13. Outro

mardi 27 décembre 2016

Kate Bush - The Whole Story (1986)

Kate Bush The Whole Story
Kate Bush - The Whole Story
(1986)
Kate Bush, un nom qui relève de la légende. De 1978 à 1985, cette jeune britannique a publié pas moins de cinq albums, tous aussi passionnants les uns que les autres, et a aligné tubes sur tubes. En 1986, elle les rassemble dans la compilation The Whole Story.

Aidée à ses débuts par un certain David Gilmour, elle sort son premier disque The Kick Inside à l'âge de dix-huit ans. Dès Wuthering Heights, son premier single (et succès), elle surprend par sa voix soprano enfantine, capable de gravir quatre octaves. Inspirée par Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë, elle réenregistrera cette chanson en 1986 avec comme face B l'inédit Experiment IV, sombre histoire de plans secrets militaires ayant comme but de détruire un maximum de personnes avec un simple son horrible. Elle est accompagnée du violoniste Nigel Kennedy qui a l'audace de reproduire les angoissants "grincements" de la fameuse scène de la douche du film culte Psychose.

Lionheart fait suite quelques mois après. Il contient deux autres hits de moindre envergure, The Man With The Child In His Eyes et Wow. Never For Ever (1980) la propulse au rang de star, ce qui lui conférera un entière liberté de création. Breathing, Army Dreamers et surtout l'imparable Babooshka trouvant sa source dans le folklore slave, sont autant de succès qui marqueront définitivement les esprits.

Deux ans lui sont ensuite nécessaire pour écrire, arranger et produire seule The Dreaming. Plus expérimental, il bénéficie de la présence discrète de son mentor David Gilmour. Deux singles en sont extraits, la chanson titre et Sat In Your Lap.

1985 voit paraître son chef d'œuvre, Hounds Of Love sur lequel figure un grand orchestre. La face B du disque intitulée The Ninth Wave est une suite d'une vingtaine de minutes inspirée par la mythologie celtique. La face A comporte trois nouveaux hits à l’échelle mondiale : Cloudbusting, Hounds Of Love et Running Up That Hill.

Perfectionniste à l'extrême, Kate n'a jamais cédé à la facilité, ni aux exigences commerciales. Sa démarche artistique a toujours primé sur tout le reste. Ce qui en fait une des chanteuses les plus respectées et influentes de la scène musicale internationale, tous courants musicaux confondus.


Titres


01. Wuthering Heights
02. Cloudbusting
03. The Man With The Child In His Eyes
04. Breathing
05. Wow
06. Hounds Of Love
07. Running Up That Hill
08. Army Dreamers
09. Sat In Your Lap
10. Experiment IV
11. The Dreaming
12. Babooshka

lundi 26 décembre 2016

Cocteau Twins - Garlands (1982)

Cocteau Twins Garlands
Cocteau Twins - Garlands (1982)
1982. Alors que The Cure poursuit sa descente aux enfers avec le cultisme Pornography, et que Siouxsie, en compagnie de ses obscurs Banshees, s’essaie à de nouvelles expériences sur le non moins inquiétant A Kiss In The Dreamhouse, voilà que surgissent de cette vague de froid en provenance de Grande-Bretagne les Cocteau Twins. Enregistré en sept jours, Garlands est leur premier album. 

Originaires de Grangemouth, petite ville portuaire écossaise, Elizabeth Fraser (chant), Robin Guthrie (guitares) et Will Heggie (basse) ont choisi ce nom en référence à une ancienne chanson des Simple Minds parue en 1979 sur l'album Life In A Day, sous le nouveau titre de No Cure. Donc, rien à voir avec le célèbre poète français... 

Ils ne le savent pas encore, mais les Cocteau Twins vont rapidement entrer dans la légende en devenant les précurseurs d'un nouveau genre musical plus tard dénommé "heavenly voices". Sa principale caractéristique est de mêler musique atmosphérique et voix féminines éthérées. Le chant si particulier de Liz, véritable instrument à part entière, est bien au cœur de leur création artistique. La basse lourde de Will, le jeu de guitare sombre et minimaliste de Robin ont pour seule vocation d'accompagner ses mélopées souvent incompréhensibles, telles un chant de sirène, et de maintenir cette ambiance hypnotique.

Bientôt rejoints par Dead Can Dance et Lisa Gerrard, les Cocteau Twins domineront durant une vingtaine d'années cette nouvelle scène. Leur influence s'étendra à d'autres courants musicaux comme le rock progressif. Sans eux, pas de Karnataka, ni de Mermaid Kiss ou de Travellers. Pas plus de Strawberry Fields, de The Gathering ou de Phideaux. C'est dire leur importance. 



Musiciens


Elizabeth Fraser : chant
Robin Guthrie : guitares
Will Heggie : basse

Titres


01. Blood Bath
02. Wax And Wane
03. But I'm Not
04. Blind Dumb Deaf
05. Shallow Then Halo
06. The Hollow Men
07. Garlands
08. Grail Overfloweth

jeudi 22 décembre 2016

Travellers - A Journey Into The Sun Within (2011)

Travellers A Journey Into The Sun Within
Travellers - A Journey Into The Sun
Within (2011)
Imaginez la rencontre insolite entre le Renaissance d'Annie Haslam et les Cocteau Twins. C'est ce que propose Wojtek Szadkowski à travers Travellers, son nouveau projet, et l'album A Journey Into The Sun Within.

Robin, de son vrai nom Marta Kniewska, avait déjà œuvré au sein de Strawberry Fields, autre formation éphémère de Wojtek. Elle reprend donc ici son rôle de chanteuse à l'aura aussi mystérieuse que celle de Liz Fraser. Son chant aigu, à la limite de ses capacités, n'est pas non plus sans évoquer Annie Haslam, la Reine du Prog, ni Julee Cruise qui interpréta la bande originale de la série culte Twin Peaks, dont l'énigmatique Dreaming semble extrait.

C'était d'ailleurs l'ambition affichée de Woktek que de créer une musique expérimentale puisant son influence dans le progressif symphonique des années 70, la dream pop des années 80-90 et les sons ethniques de la world music du nouveau millénaire.

Si Robin a cosigné certaines paroles, il n'en reste pas moins que c'est bien lui qui est au cœur du projet. Les musiques sont de lui, de même que les arrangements. Il a produit seul l'album et a conçu pochette et livret. Côté instruments, il joue de la batterie, des percussions et de la plupart des claviers. Pour la guitare, il a fait appel à un vieil ami, Grzegorz Leczkowski, dont le jeu distordant correspondait parfaitement aux sonorités recherchées. Quant à la basse, elle est tenue par Krzysiek Palczewski, claviériste honoraire à l'époque de Rivers Dry Gone de Strawberry Fields. Il se fend quand même d'un petit solo de synthé sur l'épique The Sun, dernier titre de l'album long de douze minutes et demi. Seul Dreaming dure moins de cinq minutes, les cinq autres titres ont un durée comprise entre sept et et treize minutes, ce qui permet de longs développements musicaux souvent intéressants.

Loin des sentiers banalisés, A Journey Into The Sun Within surprend par son offre musicale originale. On ne peut que regretter le choix de Wojtek de ne  pas avoir donné une suite à cet opus qui aurait pu placer nos Polonais en sérieux concurrents des Allemands de Frequency Drift ou des Norvégiens de White Willow. 


Musiciens


Robin : chant
Wojtek Szadkowski : claviers, batterie, loops
Grzegorz Leczkowski : guitares
Krzysiek Palczewski : basse, claviers

Titres


01. Magic
02. Letters To God
03. Dreaming
04. I Dream Softly
05. I See The Light
06. The Sun

mercredi 21 décembre 2016

Eivør - Larva (2010)

Eivør Larva
Eivør - Larva (2010)
Avec Larva, sorti en 2010, Eivør, déesse des îles Féroé, opère une véritable métamorphose. Sans prévenir, elle passe subitement d'un style musical plutôt orienté folk-jazz à un mélange de genres combinant musique electro, ambient, rock, pop, trip-hop et même classique. Cet éclectisme, combiné à sa voix aux capacités inouïes, fait d'elle une artiste protéiforme aux même titre que deux grandes figures de la scène alternative internationale, à savoir son homologue islandaise Björk et la talentueuse Kate Bush.

D'ailleurs, Eivør reprend à cette dernière son célèbre Hounds Of Love dans une version qui n'a rien à envier à l'originale et que n'aurait sûrement pas reniée son illustre aînée. Son influence s'étend également sur le premier titre de l'album, Undo Your Mind à l'esprit tribal. L'aura de Björk rayonne quant à elle sur des titres comme All Blue ou le psychédélique Vøka, seule chanson interprétée dans sa langue maternelle, le féroïen, sur laquelle intervient l'ensemble vocal Mpiri présent également sur trois autres morceaux. Pour l'attendrissant Fill The Air, Eivør a fait plutôt appel à la chorale d'enfants de Gøta, sa ville natale. Waves And The Wind évoque de son côté le meilleur de Portishead. Et Wall Of Silence représente sa face rock. Elle a été composée par son ancien groupe Clickhaze avec lequel Eivør publia un EP en 2002.

Cordes et chœurs ont été savamment arrangés par son compagnon et futur mari, le compositeur Tróndur Bogason. Déjà présent aux claviers sur son tout premier album paru en 2000, sont influence ne cessera de croître sur les disques qui suivront Larva. Grâce à son apport, la musique d'Eivør va atteindre une toute nouvelle dimension. Pour la petite histoire, ce diplômé de l'illustre Académie royale de musique du Danemark a contribué à la formation de MC-Hár, premier collectif de rap des îles Féroé.
    
Avec le recul, Larva demeure une des plus belles œuvres d'Eivør. Elle marque son passage au statut d'artiste accomplie puisant non seulement son inspiration dans la terre de ses ancêtres, mais également aux confluences de ses influences musicales internationales. Dès lors, elle est devenue une des chanteuses les plus en vue et des plus passionnantes de la scène nordique, tous courants musicaux confondus. 


Musiciens


Eivør : chant, guitare, claviers

Mikael Black : claviers, basse
Benjamin Petersen : guitares, basse
Hogni Lisberg : batterie, percussions
Jens L. Thomsen : claviers, percussions

Titres


01. Undo Your Mind
02. Fill The Air
03. Wall Of Silence
04. All Blue
05. Waves And The Wind
06. Is It Cold Outside
07. Even If The Sun Don't Shine
08. Hounds Of Love
09. Vøka
10. So Close To Being Free
11. Stay In The Light

mardi 20 décembre 2016

Annie Haslam - It Snows In Heaven Too (2000)

Annie Haslam It Snows In Heaven Too
Annie Haslam - It Snows In Heaven
Too (2000)
Merveilleuse Annie Haslam ! Entre un album solo (The Dawn Of Ananda, 1999) et une reformation tant espérée de Renaissance (Tuscany, 2001), elle publie en ce début de millénaire un magnifique disque de chants traditionnels de Noël répondant au doux titre féerique de Its Snow In Heaven Too. L'idée lui est venue tout naturellement, après avoir donné durant cinq années des récitals saisonniers dans son église luthérienne de Tinicum, en Pennsylvanie.

Rave Taser qui accompagne Annie depuis une décennie en est le producteur. On lui doit également les arrangements somptueux parfaitement dans l'esprit de Noël. Il a composé la seule chanson inédite qui a donné son nom à l'album, It Snows In Heaven Too. Et c'est lui qui se trouve derrière les claviers, le piano essentiellement. A côté de ce personnage-clé, interviennent ponctuellement Joe Goldber à la batterie et John Arbo à la basse. Le chant d'Annie est parfois secondée par l'intervention bienvenue de la chorale Ars Musica.

En seize titres, Annie revisite tous les grands classiques du Noël chrétien. O Holy Night, Silent Night, Joy To The World, Ave Maria, The Little Drummer Boy et ses fameux "pa, pa, pa, pa" ou O Come, O Come Immanuel, autant de chants sublimés qui ont traversé les âges. Annie s'essaye même avec habileté  au surprenant The Snowman, comptine popularisée par le combo finlandais de metal symphonique Nightwish sous le titre de Walking In The Air. Mention spéciale aussi à Away In A Manger interprété avec grâce a cappella.  

It Snows In Heaven Too se situe dans la continuité de l'œuvre de Renaissance. La voix sublime d'Annie, l'intensité de son chant, le jeu de piano similaire à celui du génial Jon Tout, le répertoire classique modernisé avec des incursions jazzy, tout rappelle les riches heures de ce groupe de légende.


Musiciens


Annie Haslam : chant

Rave Taser : claviers
Joe Goldberger : batterie
John Arbo : basse

Ars Musica Chorale

Titres


01. O Holy Night
02. Silent Night
03. The Snowman
04. It Snows In Heaven Too
05. It Came Upon A Midnight Clear
06. Joy To The Wordl
07. The Christmas Song
08. Ave Maria
09. We Three Kings
10. The Little Drummer Boy
11. Christmas Time Is Here
12. Away In A Manger
13. O Come, O Come, Immanuel
14. Have Yourself A Merry Little Christmas
15. Hark! The Herald Angel Sing
16. White Christmas

lundi 19 décembre 2016

Candice Night - Starlight Starbright (2015)

Candice Night Starlight Starbright
Candice Night - Starlight Starbright
(2015)
Après un Reflections (2011) peu convaincant, Candice Night, chanteuse de Blackmore's Night, revient en 2015 avec Starlight Starbright, son second album en solo bien plus passionnant. Du moins, pour qui a conservé son âme d'enfant et aime les douces berceuses et autres comptines. 

Durant sa première grossesse, Candice a accumulé toute une série de chansonnettes dans le but de les faire écouter à sa fille après sa naissance. Puis, lorsqu'elle a attendu son deuxième enfant, l'idée lui est venue de les enregistrer dans le cadre d'un album à destination de tous les enfants. Elle était alors dans une période de grand bonheur, comblée d'énergie positive. C'est toute cette atmosphère qu'elle a souhaité retranscrire puis transmettre à travers sa musique.

Son époux, le célèbre guitariste Ritchie Blackmore, joue quelques notes de son instrument fétiche. Il a coécrit avec elle deux titres attendrissants, Sleep Little Baby et Misty Blue qui clôt ce Starlight Starbright en toute beauté. Les autres musiciens sont la violoniste Claire Smith Bermingham et Pat Regan aux claviers. Assistant de Candice à la production, on lui doit aussi les arrangements orchestraux. Candice joue de différents instruments à vent, mais c'est sa voix caressante qui donne à ce disque toute sa richesse. Comme transcendée, elle n'a jamais été aussi belle. Si douce, si pure, elle provoque une réelle sensation de bien-être et éveille avec parcimonie la nostalgie d'une enfance lointaine. 

Candice a mis toute son âme dans l'interprétation des chansons, cela s'entend. Elle a écrit et choisi chacune d'entre elles avec minutie. Son inspiration, elle la puise auprès de ses deux enfants, mais aussi dans la nature environnante. Elle est tout aussi capable de s'émerveiller devant un coucher de soleil que de s'éblouir sous une nuit étoilée ou de savourer la brise matinale sur son visage. Les contes et légendes de sa jeunesse n'ont jamais cessé de stimuler son imagination. La preuve en est la reprise très dépouillée de So This Is Love issue de la bande-son du mythique dessin animé de Walt Disney Cendrillon. Son adaptation d'Annie's Song est un autre grand moment rempli d'émotions. Composée par John Denver, célèbre chanteur folk américain, elle avait été choisie par Ritchie comme chanson d'ouverture lors de leur mariage. Toute aussi symbolique, Lullaby In The Night est à l'origine une simple mélodie fredonnée par leur fille Autumn alors âgée de seulement un an et demi. Candice l'a réarrangée, lui a donnée des paroles et en a fait une des plus belles chansons du disque. 

La maternité est indéniablement source d'inspiration chez les femmes. Joanne Hogg de Iona a elle aussi eu l'idée de concevoir un album de berceuses alors qu'elle était enceinte. Comme pour Candice, il sortira après la naissance de son deuxième enfant. Ce sera Raphael's Journey. Moins spirituel, Starlight Starbright n'en est pas moins doté d'une beauté saisissante, bien plus authentique que n'importe quelle production de Blackmore's Night.  



Musiciens


Candice Night : chant, instruments à vent

Ritchie Blackmore : guitare
Pat Regan : claviers
Claire Smith Bermingham : violon

Titres


01. Rock A Bye Baby
02. Robin Redbreast
03. So This Is Love
04. Sleep Little Baby
05. In My Arms
06. Annie's Song
07. Down In The Meadow
08. Lullaby In The Night
09. Fireflies
10. Return To Pooh Corner
11. Once In A Garden
12. Baby Mine
13. Misty Blue

dimanche 18 décembre 2016

Ikos - Christmas Carols & Songs (2002)

Ikos Christmas
Ikos - Christmas Carols & Songs
(2002)
Derrière le projet Ikos ("fenêtre de lumière" en grec), se cache le guitariste David Clifton. Durant sa carrière, il a joué aux côtés d'artistes aussi divers que Tanita Tikaram, Chris de Burgh ou Madness. Il est aussi un des musiciens récurrents de la série des Celtic Expressions Of Worship qui regroupe d'autres musiciens proches de l'univers de Iona parmi lesquels David Fitzgerald, Troy Donockley, Tim Harries ou Terl Bryant. Ce dernier a d'ailleurs été invité à participer aux percussions sur Christmas Carols & Songs en compagnie d'un autre ancien de Iona, le saxophoniste Mike Haughton

Cet album est né de la volonté de David d'adapter des chants de Noël traditionnels à des sonorités plus modernes. Pour cela, il s'est entouré de toute une galerie de musiciens jouant aussi bien d'instruments classiques que contemporains. Il a également fait appel aux chœurs de la cathédrale de Peterborough dont lui-même a fait partie durant son enfance. Outre la guitare, il tient le chant principal. Jane Siberry, chanteuse canadienne qui a connu un certain succès dans les années 80, l'accompagne sur une très belle version de Silent Night, et sur le chant d'origine polonaise Infant Holy, Infant Lowly. For Unto Us A Child Is Born et Rejoice And Be Merry bénéficient de la présence d'une autre choriste, la britannique Lizzie Deane plutôt habituée à un registre soul, funk et blues. 

Album de Noël par excellence, Christmas Carols & Songs est illustré d'une magnifique pochette réalisée par l'artiste Charlie Mackesey, un passionné de musique. Le livret intérieur n'est pas dénué d'intérêt. Chaque chant traditionnel est remis en perspective par une brève présentation historique. A la fois objet culturel et spirituel, ce disque a vocation à enchanter les plus belles veillées hivernales du mois de décembre. 

Musiciens


David Clifton : chant, guitares, mandoline, mandole, percussions
Mark Russell : claviers, programmation
Dudley Phillips : basse, contrebasse
Simon Russell : basse
Steve Creese : batterie, percussions
Terl Bryant : percussions
Jane Siberry : chant
Lizzie Deane : chant
Gregg Miner : harpe irlandaise
Paul Twelftree : bugle
Mike Haughton : saxophone, flûte

Ensemble de cordes

The Choir of Peterborough Cathedral
Christopher Grower : directeur
Oliver Waterer : orgue

Titres


01. O Little Town Of Bethlehem
02. O Come, O Come, Emmanuel
03. Silent Night
04. Infant Holy, Infant Lowly
05. Bethlehem Down
06. The Gloucestershire
07. Away In A Manger
08. For Unto Us A Child Is Born
09. Rejoice And Be Merry
10. Of The Father's Love Begotten
11. How Far Is It To Bethlehem
12. In The Bleak Mid-Winter
13. Lullaby (Suo Gân)
14. The Holy Child