vendredi 3 juin 2016

Flamborough Head - Looking For John Maddock (2009)

Flamborough Head Looking For John Maddock
Flamborough Head - Looking For
John Maddock (2009)
Après huit ans de bons et loyaux services, Eddie Mulder tire sa révérence et s'en va former Leap Day avec le batteur Koen Roozen. Looking For John Maddock qui fait suite au Live In Budapest (2007), est donc son chant du cygne au sein de la formation néerlandaise Flamborough Head. 

En guise d'adieux, il signe seul les trois instrumentaux de l'album (The Garden Pond, Spring, Don't Forget Us) ainsi que Sleepless Night et Waste Of Time coécrits avec Margriet Boomsma. Moins impliquée sur le plan vocal, cette dernière a sélectionné toute une palette de flûtes amplement plus variée que sur les précédents opus. 

La curiosité première de ce Looking For John Maddock provient de la chanson titre finale qui s'étend sur près de vingt minutes. Un exploit pour Flamborough Head qui n'avait jamais composé, jusqu'à présent, de morceau aussi long. Edo Spanninga et Margriet en sont à l'origine. Les musiciens y dévoilent tout leur talent. Leur maîtrise des incessants changements de rythme est fascinante, tout comme leur capacité à illustrer les différentes ambiances successives. Dans ses paroles, Margriet rappelle que la vie n'est pas aussi simple que l'on peut le penser quand on est jeune, qu'elle réserve son lot de surprises, bonnes ou mauvaises. Les amitiés se font et défont au fil des cycles. Rien n'est linéaire. 

S'inscrivant dans la continuité de ses prédécesseurs (One For The Crow, Tales Of Imperfection), notamment par sa pochette toujours illustrée par l'artiste Theo Spayy, Looking For John Maddock voit sa musique se complexifier et prendre de la profondeur. Il clôt la tête haute cette riche décennie marquée par une renaissance d'un rock progressif distingué ayant l'intelligence de placer sur le devant de la scène des chanteuses d'envergure.    

Musiciens


Margriet Boomsma : chant, flûtes
Eddie Mulder : guitares, chœurs
Edo Spanninga : claviers
Marcel Derix : basse
Koen Roozen : batterie, percussions

Titres


01. The Garden Pound
02. Sleepless Night
03. Spring
04. Waste Of Time
05. Don't Forget Me
06. Looking For John Maddock

mercredi 1 juin 2016

Flamborough Head - Live In Budapest (2007)

Flamborough Head Live In Budapest
Flamborough Head - Live In Budapest
(2007)
Live In Budapest est le premier album en public du groupe néerlandais Flamborough Head. Il a été enregistré le 25 février 2007 en Hongrie, lors du Mini-Progfestival qui avait pour tête d'affiche Peter Banks, l'un des fondateurs de Yes. 

Le groupe a joué durant une heure trente environ. Près d'une heure vingt ont été gravées sur CD. Après sélection, ont été mis de côté Don't Forget Us et Sleepless Night, deux titres que l'on retrouvera sur le prochain album Loocking For John Maddock. Plutôt que d'anticiper sur l'avenir, Flamborough Head a préféré faire de ce disque live un témoignage de ses années passées. 

Ainsi, la quasi-intégralité de Tales Of Imperfection a été interprétée, à l'exception de l'instrumental Higher Ground. A cette liste, s'ajoutent deux titres de One For The Crow (Old Shoes, Limestone Rock) et un de Definiting Legacy, Garden Of Dreams. A l'origine chanté par le prédécesseur de Margriet Boomsma, celle-ci se l'approprie avec classe. Russian Roulette, court instrumental d'ouverture, est un inédit. 

Excepté ce dernier ainsi que For Starter et la ballade Year After Year, les morceaux oscillent tous entre huit (Captive Of Fate) et douze minutes (Old Shoes, Garden Of Dreams). Cela peut sembler long, mais ce n'est absolument pas le cas tellement cette musique sophistiquée est agréable à écouter et garantie un dépaysement. Il n'y a pas à dire, Flamborough Head est aussi performant sur scène qu'en studio, voire meilleur. La rythmique est bien plus mise en avant, Marcel Derix et son compère Koen Roozen se libèrent enfin. Quant au duo Edo Spanninga (claviers) et Eddie Mulder (guitares), il se complète ou se répond, toujours avec la même complicité. Margriet raconte ses histoires avec le même ton juste qu'on lui connaît. Elle est secondée aux chœurs par Eddie et apporte avec sa flûte une touche d'originalité. 

Sur scène, la musique de Flamborough Head prend une nouvelle dimension. S'il faut bien reconnaître que les versions présentées divergent peu de leur versant studio, il s'en dégage néanmoins une dynamique et une fraîcheur revivifiante. Il n'y a aucun doute, nous avons bien affaire à une des plus intéressantes et talentueuses formations progressives avec chanteuse de la décennie des années 2000. 

Musiciens


Margriet Boomsma : chant, flûte
Eddie Mulder : guitare, chœurs
Edo Spanninga : claviers
Marcel Derix : basse
Koen Roozen : batterie, percussions

Titres


01. Russian Roulette
02. For Starters
03. Maureen
04. Old Shoes
05. Limestone Rock
06. Captive Of Fate
07. Mantova
08. Year After Year
09. Silent Stranger
10. Garden Of Dreams

dimanche 29 mai 2016

Flamborough Head - Tales Of Imperfection (2005)

Flamborough Head Tales Of Imperfection
Flamborough Head -
Tales Of Imperfection (2005)
Tales Of Imperfection est le quatrième album du groupe néerlandais Flamborough Head, le deuxième avec la chanteuse Margriet Boomsma.

Par rapport au précédent, One For The Crow, sorti trois ans plus tôt en 2002, les compositions se sont encore étoffées et Margriet a pris une plus grande assurance. Son chant, moins détaché, s'affirme davantage, notamment sur Captive Of Fate dont la thématique porte sur le besoin de chacun d'aider son prochain, et la ballade finale Year After Year aux somptueux soli de guitare d'Eddie Mulder.

Ce nouvel album comporte deux épiques dépassant les dix minutes. Silent Stranger est marqué par la flûte de Margriet devenue un élément essentiel à la musique du groupe. Introduit par le court instrumental "camelien" For Starters, Maureen dénonce les ravages des normes de beauté imposées par les magazines de mode. La pochette, comme d'habitude signée Theo Spaay, illustre tristement cette problématique toujours d'actualité.

Par rapport à ses contemporains, Flamborough Head peut être classé entre Glass Hammer par son aspect symphonique, et Mostly Autumn pour son côté folk (utilisation de la flûte notamment). Comparé à ses illustres aînés, Flamborough Head se situe dans la continuité de Camel (le jeu de guitare d'Eddie n'est pas sans rappeler celui d'Andy Latimer) et de Renaissance en ce qui concerne certains aspects du chant de Margriet et, surtout, l'emploi fréquent d'un piano mélancolique dont les envolées célestes évoquent les heures glorieuses de John Tout durant les années 70. 

Détail intéressant, les photos du groupe illustrant l'intérieur du livret ont été prises par Serge Llorente lors du Festival Crescendo de 2004. Serge Llorente fait partie de la rédaction du magazine spécialisé Koid'9 depuis de nombreuses années. Ainsi, un groupe néerlandais portant un nom anglophone qui collabore avec un Français, c'est aussi cela l'Europe. 

Musiciens


Margriet Boomsma : chant, flûtes
Eddie Mulder : guitares, chœurs
Edo Spanninga : claviers
Marcel Derix : basse
Koen Roozen : batterie, percussions

Titres


01. For Starters
02. Maureen
03. Higher Ground
04. Silent Stranger
05. Captive Of Fate
06. Mantova
07. Year After Year

samedi 28 mai 2016

Flamborough Head - One For The Crow (2002)

Flamborough Head One For The Crow
Flamborough Head -
One For The Crow (2002)
Flamborough Head, célèbres falaises des côtes britanniques, ont également donné leur nom à une passionnante formation néerlandaise de rock progressif originaire de la Frise. Cette province du nord des Pays-Bas est réputée pour son particularisme local bien ancré. 

Au début des années 90, le claviériste Edo Spanninga fonde ce groupe avec Marcel Derix (basse), Koen Roozen (batterie), un guitariste et un chanteur. Anglophile, Edo a choisi cette appellation car il voulait absolument un nom composé du style Led Zeppelin, Jethro Tull ou Pink Floyd. 

Ensemble, ils sortent deux albums salués par la critique, Unspoken Whisper en 1998, suivi de Defining The Legacy deux ans plus tard. Marillion, Pendragon et Arena sont les références les plus fréquemment citées pour définir leur musique. 

Changement de cap en 2002 avec One For The Crow. Après les départs successifs du guitariste et du chanteur, Flamborough Head a fait appel à Eddie Mulder et Margriet Boomsma pour les remplacer. Egalement flûtiste, cette dernière n'est autre que l'épouse d'Edo. Tous trois vont former le nouveau noyau du groupe et se répartir les compositions. 

Ainsi, Flamborough Head évolue d'une musique néo-progressive à un rock symphonique typé seventies évoquant tout aussi bien Genesis, Camel, Pink Floyd ou Renaissance. Dotée d'une voix unique, Margriet se rapproche cependant plus de sa consœur Tracy Hitchings que d'Annie Haslam sur le plan vocal. Autre point commun avec la chanteuse de Landmarq, Margriet à la difficile tâche de succéder à un homme à un moment où les formations progressives avec chanteuses n'étaient pas encore très fréquentes.

One For The Crow est un album réussi, très agréable à écouter. Le chant rétro de Margriet se marrie à merveille avec les compositions oldies du groupe. D'une durée approximative d'une heure, il comporte quatre morceaux épiques dépassant les dix minutes, parmi lesquels deux perles, Old Shoes et Limestone Rock. Véritables délices, les instrumentaux Separate et Old Forest signés Mulder, naviguent sur les mêmes eaux champêtres qu'un certain Anthony Phillips. 

Contrairement à un Landmarq qui a poursuivi son évolution vers un néo-progressif de qualité suite à l'arrivée de Tracy Hitchings, Flamborough Head a opté pour une toute autre direction musicale plus aventureuse. Ce choix n'est toutefois pas une rupture avec son passé. La pochette du disque est à nouveau signée Theo Spay comme celles des deux précédents opus, ce qui donne indéniablement une unité à l'ensemble de l'œuvre de nos Néerlandais. 

Flamborough Head  Unspoken Whisper
Flamborough Head -
Unspoken Whisper (1998)

Flamborough Head  Defining The Legacy
Flamborough Head -
Defining The Legacy (2000)

Musiciens


Margriet Boomsma : chant, flûtes
Eddie Mulder : guitares, chœurs
Edo Spanninga : claviers
Marcel Derix : basse
Koen Roozen : batterie, percussions

Titres


01. One For The Crow
02. Old Shoes
03. Separate
04. Daydreams
05. Nightlife
06. Old Forest
07. Limestone Rock
08. New Shoes

mercredi 25 mai 2016

Wetton-Downes - Icon 3 (2009)

John Wetton Geoffrey Downes Icon 3
Wetton-Downes - Icon 3 (2009)
Icon 3 est la suite logique logique d'Icon et d'Icon II Rubicon. Contrairement à ce dernier où l'idée de guerre était très présente (The Die Is Cast ou Rubicon en sont des exemples), le nouvel album de Wetton et Downes exalte cette fois-ci la paix. Une colombe ornant l'artwork à divers endroits la symbolise, et elle est louée dans la dernière chanson du disque, le fringuant Peace In Our Time.

John Wetton avouera, dans les notes du livret, qu'il avait cette mélodie en tête depuis des répétitions faites avec Bill Bruford et Rick Wakeman en 1976. A ce propos, il fait remonter les origines de Don't Go Out Tonight aux années 80 et celles du tout aussi rock Sex, Power And Money au début des années 90. Les autres compositions sont ,elles, le fruit de sa collaboration actuelle avec son vieil ami Geoffrey Downes. 

Comme pour les deux premiers opus, les références à Asia ne manquent pas. Mais d'autres sources d'inspiration se laissent sentir. Celle à Queen est flagrante sur Destiny où les clins d’œil à Bohemian Rhapsody sont légions. On jurerait entendre Freddy Mercury clamait son célèbre "Mama just killed a man" transformé en "Mama , I was just a kid". Il faut dire que si la voix de Wetton n’atteint pas celle de feu Freddy Mercury, elle possède une puissance toute aussi rare.

Le duo Wetton-Downes ne se conçoit pas comme un simple ersatz d'Asia. Il cherche d'ailleurs à s'en démarquer en employant des instruments originaux. Hugh McDowell, présent sur les trois disques, occupe un espace important avec son violoncelle. Il n'est pas un simple instrument d'accompagnement, mais se trouve souvent au cœur même des compositions. Sur le premier volet, la flûte était également à l'honneur avec Ian McDonald de King Crimson. Ensuite, sur Icon II Rubicon, ce fut le violon. Ici, c'est la harpe jouée par le Suisse Andreas Vollenweider. Elle officie sur l'instrumental Anna's Kiss ainsi que sur Raven, délicate ballade chantée en duo avec grâce par la délicieuse Anne-Marie Helder de Panic Room (mais aussi de Mostly Autumn et anciennement de Karnataka). 

Anne-Marie est la plus belle surprise de ce Icon 3. Elle succède ainsi à Annie Haslam et à Anneke van Giersbergen au sein de la team Wetton-Downes. Un changement de personnel s'est aussi effectué. Ainsi, John Mitchell et Steve Christey ne sont plus de la partie. Dave Kilminster et son pote, Pete Riley, les remplacent respectivement à la guitare et à la batterie. Tout aussi bon que Mitchell (il joue les parties de David Gilmour sur les tournées de Roger Waters), Kilminster se fait néanmoins plus discret. Mais quand il se lâche, ça envoie !

Ainsi s'achève la trilogie Icon imaginée par nos deux compères cinq ans plus tôt. Bien que prochainement sexagénaires, ils sont bien loin de raccrocher pour profiter pleinement de leur retraite. Certes, leur créativité n'est plus celle de leurs jeunes années, mais il est évident qu'ils ont acquis un savoir-faire à faire pâlir la nouvelle génération. Maîtres absolus de leurs instruments, de belles années vont encore s'offrir à eux, ensemble ou séparément. 

Musiciens


John Wetton : chant, basse
Geoffrey Downes : claviers, vocoder

Dave Kilminster : guitares
Pete Riley : batterie
Hugh McDowell : violoncelle
Andreas Vollenweider : harpe
Anne-Marie Helder : chant

Titres


01. Twice The Man I Was
02. Destiny
03. Green Lights And Blue Skies
04. Raven
05. My Life Is In Your Hands
06. Sex, Power And Money
07. Anna's Kiss
08. Under The Sky
09. Don't Go Out Tonight
10. Never Thought I's See You Again
11. Peace In Our Time

dimanche 22 mai 2016

Wetton-Downes - Icon II Rubicon (2006)

John Wetton Geoffrey Downes Icon II Rubicon
Wetton-Downes - Icon II Rubicon
(2006)
Après un premier album en demi-teinte, John Wetton et Geoffrey Downes sont de retour avec le bien meilleur Icon II Rubicon

Peu de modifications concernant les musiciens les accompagnant. John Mitchell continue à occuper le poste de guitariste avec brio, tout comme le batteur Steve Christey et le violoncelliste Hugh McDowell. D'ailleurs, la mise en avant de son instrument donne une touche mélancolique supplémentaire aux compositions du duo. 

Côté nouveautés, il faut noter la participation de Katie Jacoby, jeune violoniste alors âgée de quinze ans. Anneke van Giersbergen, encore membre de The Gathering, a la lourde tâche de succéder à Annie Haslam. Elle chante sur deux titres. To Catch A Thief est un magnifique duo avec John Wetton. Le contraste entre leurs deux voix est saisissant. Celle d'Anneke, si fragile et aérienne, semble sans cesse se briser avec fracas sur le chant puissant de John, telle une vague sur un roc. Tears Of Joy a la particularité d'être construite sur la même ligne mélodique que Backer Street de Gerry Rafferty, hit de l'année 1978. Jouée à l'origine au saxophone par Raphael Ravenscroft (Pink Floyd, The Final Cut), Katie la reprend ingénieusement au violon. Anneke seconde un John émouvant sur cette chanson épurée à l'extrême où ne subsistent ni guitare, ni batterie.  

Il est vrai que la force de cet album est le chant de Wetton qui ne cesse de se bonifier avec le temps. Sur des titres aussi divers que The Die Is Cast, Reflections (Of My Life) ou Shannon où l'on passe d'un rock viril à une chanson folk typique des pubs anglais en passant par une ballade introspective, sa voix exceptionnelle porte chacune de ces compositions. Si elles sont plus achevées que sur l'album précédent, il y flotte toutefois comme un parfum des années 80. Les claviers symphoniques de Downes ne sont pas étrangers à cette sensation. Heureusement, ils ne sont plus aussi froids que les sons synthétiques de cette époque. Preuve que la technologie a bien progressé. 

Pour être honnête, Icon II Rubicon n'est pas un album indispensable. Il cache cependant quelques perles, dont les deux duos avec la fabuleuse Anneke. Il démontre aussi que nos deux artistes ont encore de l'inspiration et qu'ils sont capable d'offrir de grands moments musicaux. 

Musiciens


John Wetton : chant, basse, guitares
Geoffrey Downes : claviers, vocoder

John Mitchell : guitares
Steve Christey : batterie
Hugh McDowell : violoncelle
Katie Jacoby : violon
Anneke van Giersbergen : chant

Titres


01. The Die Is Cast
02. Finger On The Trigger
03. Reflections (Of My Life)
04. To Catch A Thief
05. Tears Of Joy
06. Shannon
07. The Hanging Tree
08. The Glory Of Winning
09. Whirlpool
10. Rubicon

jeudi 19 mai 2016

Wetton-Downes - Icon (2005)

John Wetton Geoffrey Downes Icon
Wetton-Downes - Icon (2005)
Fondateurs d'Asia au début des années 80, John Wetton (chant, basse) et Geoffrey Downes (claviers) se retrouvent dans les années 2000 pour un nouveau projet, Icon

Comme à l'époque de leur super groupe qui réunissait à leurs côtés les légendaires Steve Howe (Yes) et Carl Palmer (ELP), ils se sont entourés de musiciens de haute volée. A la guitare, un John Mitchell (Arena) au sommet de sa forme. Son jeu, à la fois vif et inventif, ne manque pas d'illuminer certaines compositions peu originales dont Hey Josephine à peine passable. Hugh McDowell (ELO) et Ian McDonald (King Crimson) apportent eux aussi une touche particulière grâce à leurs instruments que sont respectivement le violoncelle et la flûte. Steve Christey de Jadis s'occupe avec subtilité de la batterie. 

Le dernier invité est une invitée. Il s'agit d'Annie Haslam, véritable icône vivante à la voix d'ange. Si sa participation est plus que furtive sur l'entraînant I Stand Alone, elle est tout simplement magique sur le dernier titre, In The End. Son duo avec un John Wetton au chant chaleureux et puissant, sur un air séduisant joué au piano par Downes accompagné de Ian Mc Donald à la flûte, donne des ailes à l'auditeur. Il conclut l'album en beauté. Difficile d'imaginer que jouent ensemble quatre artistes, tous anciens membres des plus grands groupes de rock progressif : King Crimson pour Wetton et McDonald, Yes pour Downes et Renaissance pour Haslam.   

D'ailleurs, Icon est un disque marqué par la nostalgie. Celle du passé de Wetton et Downes, deux figures emblématiques qui ont marqué la musique de ces trente dernières années. Pour mémoires, outre les formations déjà citées, on retrouve Wetton au fil du temps au sein de UK, Roxy Music, Uriah Heep et même de Renaissance entre 1971 et 1972. Quant à Downes, il a fait une entrée remarquée sur la scène musicale avec The Buggles dès 1977 et leur hit Video Killed Radio Star. Nostalgie d'Asia en particulier qui leur a fait connaître la gloire en 1982 dès leur premier album. Let Me Go, premier titre d'Icon, n'est pas si éloigné de ces années-là. L'année suivante, le groupe se reformera avec ses membres originaux pour une tournée, puis un nouvel album en 2008, le médiocre Phoenix. Nostalgie aussi avec toutes ses ballades parmi lesquelles Meet Me At Midnight à l'arrière-goût du célèbre Hello de Lionel Richie, Sleep Angel ou bien Far Away inspirée par le fils de John... qui a parlé de nostalgie de l'enfance ?   

En attendant une suite prochaine qui s'annonce bien meilleure, ce disque est à ranger à la suite de l'intégrale d'Asia. Il comblera sans aucun doute une grande majorité de leurs fans.


Musiciens


John Wetton : chant, basse
Geoffrey Downes : claviers

Steve Christey : batterie
John Mitchell : guitares
Hugh McDowell : violoncelle
Ian McDonald : flûte
Annie Haslam : chant

Titres


01. Overture: Paradox - Let Me Go
02. God Walks With Us
03. I Stand Alone
04. Meet Me At Midnight
05. Hey Josephine
06. Far Away
07. Please Change Your Mind
08. Sleep Angel
09. Spread Your Wings
10. In The End

dimanche 15 mai 2016

Paul Cusick - Focal Point (2009)

Paul Cusick Focal Point
Paul Cusick - Focal Point (2009)
Focal Point est le premier album du multi-instrumentiste britannique Paul Cusick. Avant de se lancer dans cette carrière solo, il a joué dans plusieurs groupes et avec divers artistes dont Marc Atkinson. Il apparaît d'ailleurs à la guitare sur quatre titres de This Is Where We Are (2006) aux côtés du claviériste de Mostly Autumn, Iain Jennings. 

Sur Focal Point, il est quasiment seul aux commandes. L'album est autoproduit sur son label Q Rock Records, il en a assuré à la fois la production, le mixage, la composition, les instruments (guitares, basse, claviers) et le chant. John Spence, qui a travaillé aussi bien pour Mostly Autumn que les Sisters Of Mercy, a apporté son savoir-faire pour le mastering et quelques mixages complémentaires. 

Seule la batterie a nécessité la présence d'intervenants extérieurs professionnels. A l'exception du très floydien Touch sur lequel joue Andy Edwards (IQ, Frost*), c'est le jeune Alex Cromarty qui tient les baguettes. Si son nom est encore peu connu en 2009, sa notoriété croîtra après sa participation au remarquable projet Riversea de Marc Atkinson et Brendan Eyre (2012), puis lorsqu'il succédera à Gavin Griffiths au sein de Mostly Autumn en 2014. Il aura également l'occasion de collaborer de manière régulière avec Heather Findlay

Une touche féminine discrète est disséminée avec soin. Helena Ferguson prête sa voix à la standardiste d'un Touch semblant être tiré tout droit des sessions de The Wall (sonnerie, échanges téléphoniques). Theresa Brindley, la compagne de Paul, intervient également sur ce morceau. Louise Dawson chante avec Paul les couplets du puissant Soul Words ainsi que sur le titre de fin, Hello. Ses trois enfants, Jessica, Thomas et Rosie apparaissent sur la pièce maîtresse du disque, Fade Away. Roger Waters et son Final Cut ne sont pas bien loin dans cette chanson enveloppée d'un piano nostalgique, de trompettes lointaines, d'un chant à peine murmuré toute en retenue et d'une guitare électrique envoûtante. 

Les influences du Pink Floyd sont évidentes tout au long du disque. Celles de Porcupine Tree également, notamment dans la production. Mais Focal Point demeure avant tout une œuvre personnelle dans laquelle Paul Cusick a mit toute son âme. A ceux qui en douteraient, elle rappelle qu'autoproduction rime aussi avec qualité. A bon entendeur...

Musiciens


Paul Cusick : chant, guitares, basse, claviers

Alex Cromarty : batterie, chant
Andy Edwards : batterie
Louise Dawson : chant
Helena Ferguson : voix
Theresa Brindley : voix
Jessica Cusick : voix
Thomas Cusick : voix
Rosie Cusick : voix

Titres


01. Focal Point
02. Everblue
03. Fade Away
04. Soul Words
05. Scared To Dream
06. Touch
07. Senza Tempo
08. Big Cars
09. Hold On
10. Hello

11. Touch (Groove Monster Mix)

samedi 14 mai 2016

Parade - The Fabric (2009)

Parade The Fabric
Parade - The Fabric (2009)
Parade est un nouveau venu dans la galaxie Mostly Autumn. The Fabric, son premier album, sera également son dernier puisque le groupe changera ensuite de nom pour devenir Halo Blind. Il réapparaîtra en 2013 avec un nouvel album, Occupying Forces

Son fondateur, Chris Johnson, est un ami d'enfance de Bryan Josh. Il a joué dans différentes formations dont The Evernauts ou Mostly Autumn (sur Heart Full Of Sky, on lui doit l'inoubliable Silver Glass), et avec Fish (13th Star). 

Pour réaliser The Fabric, il s'est entouré de musiciens rencontrés au cour de sa carrière. Au début, ce projet devait être un simple album solo, mais, au fur et à mesure, l'équipe est devenue un vrai groupe, même si Chris en est demeuré le seul compositeur. A ses côtés, se trouvent la fascinante Anne-Marie Helder (Panic Room, Mostly Autumn, ex-Karnataka) et son acolyte, le batteur Gavin Griffiths (mêmes formations + Fish), ainsi que deux anciens de The Evernauts, le guitariste Simon Snaize et le bassiste Patrick Berry. 

Trois personnalités de la galaxie Mostly Autumn ont été conviées. Le doyen Bryan Josh livre deux splendides soli de guitares, un sur le bien nommé The Diamond où la voix d'Anne-Marie fait rêver, et l'autre sur le morceau final Ending aux couleurs "autumniennes". Olivia Sparnenn (Breathing Space) participe aux chœurs d'un All That I Wanted très sombre. Quant à Heather Findlay qui vient de quitter Mostly Autumn, elle joue de quelques percussions (The Diamond, The Dogs, Facing Down, Ending). Il est d'ailleurs très regrettable qu'elle n'ait pas posé sa voix sur cet opus... 

The Fabric est un disque de rock indé qui regarde davantage vers un rock FM accessible que vers un rock progressif complexe. Come Alive, The Diamond, Feedline et Ending en sont les titres les plus intéressants, signes d'un fort potentiel en devenir pas si éloigné par certains aspects des néerlandais de The Gathering.

Musiciens


Chris Johnson : chant, guitares, claviers, percussions, programmation, sound design
Anne-Marie Helder : chant, guitares, claviers
Simon Snaize : guitares
Patrick Berry : basse, contrebasse
Gavin Griffiths : batterie

Bryan Josh : guitares
Heather Findlay : percussions
Olivian Sparnenn : chant

Titres


01. Intro Thing
02. Come Alive
03. Start Again
04. The Diamond
05. High Life
06. The Dogs
07. Facing Down
08. Feedline
09. Cut
10. All That I Wanted
11. Ending

mercredi 11 mai 2016

Breathing Space - Below The Radar (2009)

Breathing Space Below The Radar
Breathing Space - Below The Radar
(2009)
Below The Radar est le deuxième album de Breathing Space, groupe formé du noyau Iain Jennings (claviers) - Olivia Sparnenn (chant). Il succède à Coming Up For Air sorti en 2007.  

Par rapport à ce dernier, les musiciens sont sensiblement restés les mêmes, à l'exception du guitariste Marc Rowen remplacé par Liam Davison (Mostly Autumn), vieille connaissance qui a participé à l'album précédent ainsi qu'au premier album solo de Iain, Breathing Space. A ses côtés, se trouvent donc Paul Teasdale (basse), Barry Cassells (batterie) et Ben Jennings (claviers).

Marc Atkinson (Gabriel) est venu faire une discrète apparition aux chœurs sur Lantern For A Smile. Cette gentille ballade intimiste propose un texte plutôt sombre, sans lueur d'espoir. 

Autre invitée, Charlotte Scott et son violoncelle sur l'ouverture de Questioning Eyes, une des plus belles chansons du groupe. Elle mérite à elle seule l'achat du disque. Écrite en la mémoire d'Howard Sparnenn, le père d'Olivia récemment disparu, elle dégage une émotion à fleur de peau portée par le chant aux incroyables capacités de cette extraordinaire chanteuse. Elle s'inscrit dans la lignée d'une autre composition de Iain, The Gap Is Too Wide de l'album The Spirit Of Autumn Past (1999) de Mostly Autumn. Ce morceau poignant avait été lui aussi composé après la disparition d'un être cher, sa mère. Questioning Eyes sera un des rares titres du répertoire de Breathing Space à être repris sur scène par Mostly Autumn lorsque Olivia en deviendra la frontwoman, suite au départ d'Heather Findlay. 

Drowning est une autre chanson émotionnellement très forte. Outre le chant splendide d'Olivia, elle permet à Liam Davison de sortir (enfin) de l'ombre de Bryan Josh et de livrer quelques mémorables soli de guitare. Sur un Dusk tout aussi tendre, nous avons cette fois-ci droit à un duo piano/voix étincelant.

Toutefois, tous les morceaux ne sont pas en  mid-tempo. Breathing Space présente sa face rock dès la chanson titre Below The Radar aux riffs de guitare bien gras, et poursuit sa lancée par Clear qui balance une bonne basse bien groovy à la Simon Gallup (The Cure). Pas étonnant qu'il ait été composé par le bassiste du groupe, Paul Teasdale. 

Avec Below The Radar, Breathing Space prend indiscutablement la tête de la nouvelle vague de groupes néo-progressifs avec chanteuses de cette fin de décennie, aux côtés de Panic Room et The Reasoning. Mais, parfois, le sort est cruelle. Suite au départ d'Olivia pour Mostly Autumn, la formation ne lui survivra pas. Elle vivotera encore quelques temps avec une nouvelle chanteuse, Heidi Widdop (première chanteuse éphémère de... Mostly Autumn), avant de s'éteindre définitivement. 


Musiciens



Olivia Sparnenn : chant, percussions
Iain Jennings : claviers, chœurs
Ben Jennings : claviers
Liam Davison : guitares
Paul Teasdale : basse, guitare acoustique
Barry Cassells : batterie

Marc Atkinson : chœurs
Charlott Scott : violoncelle

Titres


01. Below The Radar
02. Clear
03. Lantern For A Smile
04. The Night Takes You Home
05. Run For Yoursef
06. Dusk
07. Behind Closed Doors
08. Drowning
09. Questioning Eyes