Embrace est la dernière mise en bouche offerte par Clive Nolan et Agnieszka Swita avant la parution du monumental et tant attendu opéra rock She.
Cet EP, édité seulement à 1000 exemplaires, fait donc suite à Closer (2006) et à Walk On Water (2007). Tout comme ce dernier, il comporte quatre titres.
Tout d'abord Embrace qui est proposé dans une version alternative à celle qui sera sur She. En effet, ce n'est pas Alan Reed qui tient le chant principal ici, mais Agnieszka dont l'interprétation est toute aussi riche et profonde.
Resting Place, seul titre dépassant les six minutes, lui succède. Porté par la guitare de Mark Westwood et le chant lumineux d'Agnieszka, cette chanson est exactement la même que celle que l'on retrouvera dans l'opéra rock.
Au contraire d'Eleventh Hour qui est offerte dans une version inédite, captée lors de la représentation du spectacle en Pologne. Le drame qui se joue sur scène est magistralement reproduit, toute la tension sous-jacente se retrouve intacte sur ce morceau clé.
Enfin, Invisible est finement interprété a cappella, toujours par une Agnieszka plus sublime que jamais. Cette version unique mérite à elle seule la possession de ce CD.
Courant musical fortement influencé par la science-fiction, le rock progressif est généralement décrit comme un voyage vers des mondes inconnus, vers un ailleurs merveilleux. Au contraire, avec Metamorphosis, quatrième album studio de Magenta, Rob Reed et les siens nous entraînent droit dans les Ténèbres.
Centré sur la Mort, Metamorphosis navigue en effet sur les flots sombres du progressif et fait rejaillir une noirceur rarement entendue dans le rock depuis Joy Division et autres The Cure, au tout début des années 80.
The Ballad Of Samuel Layne ouvre cette danse macabre. Durant vingt minutes, Magenta nous narre l'histoire imaginaire de ce soldat au cœur de l'Enfer, dans les tranchées durant la Première Guerre mondiale. Nous sommes dans sa tête lorsqu'il reçoit l'ordre de partir au combat tout en sachant que ce sera le dernier, l'heure inéluctable de la fin étant désormais arrivée. Pendant ce temps, de l'autre côté de la Manche, sa fiancée prie pour son retour à travers le chant mélancolique de Christina. Gardant espoir, elle est encore loin de se douter que la Mort l'emportera comme des millions d'autres.
Sans temps d'arrêt, arrive le morceau suivant, bien plus court (moins de quatre minutes). Il est marqué par la présence de Troy Donockley dont la cornemuse apporte à la fois une touche celtique et ésotérique. Prekestolen, c'est son nom, est en réalité une haute falaise située en Norvège, au-dessus d'un magnifique fjord. En 2000, un couple d'amoureux s'est jeté de celle-ci après avoir scellé un pacte diabolique pour en finir. La chanson raconte cette histoire vraie.
Le morceau titre, Metamorphosis, nouvel épique dépassant les vingt-trois minutes, est la pièce maîtresse du disque. Christina, au sommet de son talent, livre une prestation brillante durant laquelle elle interprète un tueur en série schizophrène. Pris dans sa folie, il tatoue sur son corps ses différents crimes afin que l'être encore bon en lui puisse voir de quelles monstruosités il est capable. Au terme d'une lutte intérieure déchirante, il finit par se suicider, ultime voie vers la délivrance lui permettant de mettre un terme à ses propres horreurs.
Enfin, Blind Faith termine cette sombre galerie en s'interrogeant sur la vie après la mort. Ou, plus exactement, sur ce qui se passe lorsque, après une vie de certitude, le doute s'installe concernant l'au-delà promis, juste avant que la Mort n'arrive...
Comme pour les albums précédents, la musique a été composée par Rob Reed et les paroles signées par son frère Steve. Cependant, par rapport à Live At The Point sorti cette même année, le line-up a été divisé par deux. Dan Fry et Alan Mason Jones ne sont plus là et Martin Rosser n'est crédité qu'en tant qu'invité. Le groupe est désormais resserré autour de Rob (basse, claviers, guitares, mandoline, flûte traversière, chœurs), Christina Booth (chant) et Chris Fry (guitare). Les autres instruments sont joués par des musiciens de session, comme le fidèle Tim Robinson à la batterie, présent sur les trois précédents albums (Revolutions, Seven, Home). Outre la présence exceptionnelle de Troy Donockley déjà indiquée, à signaler aussi la participation d'une ensemble à cordes qui apporte également une dimension supérieure à l'œuvre.
Comme beaucoup d'albums du courant progressif, cette œuvre se trouve intimement liée à son artwork. La pochette a été réalisée par Killustrations, société allemande connue notamment pour son impressionnant travaille sur les albums Storm Season et Signal To Noise de White Willow. Avec ce corps christique démembré et cette couleur rouge évoquant le ténébreux Pornography de The Cure, elle apporte une meilleure compréhension à ce disque étrange, sans en dévoiler pour autant toutes les énigmes.
Metamorphosis n'est pas qu'une simple nouvelle étape dans la carrière déjà riche de Magenta. Il marque la maturité enfin atteinte par ce groupe. Jusqu'alors, les influences passées comme celles de Mike Oldfield, Pink Floyd ou Renaissance étaient sans cesse recherchées dans leur musique. Avec ce nouveau disque, les trois musiciens ont non seulement trouvé leur son mais également un style qui leur est propre. Libérés de leurs liens, ils peuvent prendre leur envol devenant, à leur tour, une référence incontournable de la scène prog avec chanteuses aux côtés de Iona, Moslty Autumn et Landmarq.
Musiciens
Christina Booth : chant
Rob Reed : guitares, basse, claviers, flûte, mandoline, chœurs
Chris Fry : guitare
Tim Robinson : batterie
Martin Rosser : guitare
Troy Donockley : uilleann pipes
Steff Rhys Williams : chœurs
A la suite du concept-album Home(2006) puis de la compilation The Singles (2007), Magenta sort, en 2008, un double album intitulé Live At The Point 2007. Leur précédent disque en concert, Another Time... Another Place... datait de 2004.
Comme son nom l'indique, il a été enregistré le 23 novembre 2007 à The Point, petite salle de Cardiff, capitale du Pays de Galles. C'est cette ancienne église, transformée en théâtre en 2001, puis en salle de concert deux ans plus tard, qui figure en illustration, dans un décor chaotique, sur la pochette du disque. Réputée pour son acoustique excellente, elle devra néanmoins fermer ses portes courant 2009. Cet enregistrement demeure donc un des rares témoignages scéniques de ce lieu devenu mythique.
La formation musicale de cette soirée exceptionnelle demeure une des meilleures que le groupe ait connu et connaîtra. Au chant, nous retrouvons bien évidemment Christina Booth, toujours aussi époustouflante. Elle est accompagnée aux claviers par Rob Reed, l'âme secrète de Magenta, et aux guitares par les fidèles disciples des maîtres David Gilmour et Steve Hackett, les bien nommés Chris Fry et Martin Rosser. La rythmique est quant à elle assurée avec brio par Dan Fry (basse), petit frère de Chris, et Alan Mason Jones (batterie).
Côté répertoire, c'est un sans faute. La trame principale du petit dernier, Home, est reprise et les plages 4 à 11 du premier disque lui sont dédiées. Comme pour chacun de leurs concerts, l'instrumental Opus Three ouvre le set, suivi par un Speechless endiablé. On retrouve ces deux titres sur la récente compilation parue un an plus tôt. Les deux premiers albums ne sont pas oubliés. Trois titres de Seven sont interprétés : Envy, le déchirant Anger et un Sloth des plus "caméliens" avec son long solo de guitare final enivrant. Man The Machine, l'enchaînement Genetesis/The Warning et The White Witch, dernier morceau ensorcelant à souhait, représentent fièrement le tout premier album du groupe, Revolutions.
A l'écoute de ces deux disques, aucun doute ne subsiste, Magenta est aussi à l'aise sur scène qu'en studio. En moins d'une décennie, Reed et sa bande sont devenus le fer de lance d'une scène progressive renaissante avec chanteuses. La voix magique de Christina qui n'est pas sans rappeler celle toute aussi fantastique d'Annie Haslam de Renaissance, combinée au talent de Rob et confrontée à sa détermination sans faille, ont largement contribué à ce large succès doublé d'une reconnaissance bien méritée.
Musiciens
Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers, chant
Chris Fry : guitare
Martin Rosser : guitare
Dan Fry : basse
Alan Mason Jones : batterie
Titres
1.01. Opus Three
1.02. Speechless
1.03. Envy
1.04. Hurt
1.05. Moving On
1.06. The Journey
1.07. Towers Of Hope
1.08. Demons
1.09. Morning Sunlight
1.10. The Dream
1.11. The Visionary
1.12. Anger
2.01. Man The Machine
2.02. Genetesis/The Warning
2.03. Sloth
2.04. The White Witch (excerpt)
Un an à peine après la sortie de leur premier opus, The Reasoning revient avec un Dark Angel bien plus consistant.
Cette fois-ci, la chanteuse Rachel, désormais appelée Cohen suite à son mariage avec Matthew, le cofondateur du groupe, a été impliquée dès l'origine de sa conception, ce qui n'avait pas été le cas à l'époque d'Awakening. Davantage présente sur le plan vocal, c'est elle qui ouvre l'album avec le puissant Dark Angel au refrain si accrocheur. Elle tient également le chant principal sur Sharp Sea, un futur classique en concert, avant de le partager avec Gareth Jones dans How Far To Fall et l'émouvant Breaking The 4th Wall sur lequel Dylan Thompson a sorti sa mandoline.
Avec ce même Dylan, elle se retrouve en duo sur un Call Me God? électrique qui n'est pas sans rappeler Touchstone. Dylan et Gareth chantent en lead à leur tour respectivement sur In The Future et Absolute Zero. Puis, tous trois se retrouvent pour conclure l'album dans A Musing Dream, titre le plus long dépassant les neuf minutes, contrastant avec le court instrumental Serenity de moins de deux minutes.
Depuis Awakening, le line-up a connu une légère modification. Suite au départ du guitariste Lee Wright, Owain Roberts a été recruté. Avec le temps, il deviendra un des piliers du groupe avant de disparaître mystérieusement en mars 2012. Fan absolu de Megadeth, ce passionné de cyclisme a décidé d'apprendre à jouer de la guitare après avoir entendu pour la première fois le célèbre riff de Money For Nothing de Dire Straits.
Ainsi, avec son arrivée, The Reasoning se divise en deux "camps", avec d'un côté les "metalleux-prog" comprenant Matthew, Dylan et Owain, et de l'autre, les "pop-prog" réunissant Rachel, Gareth et le batteur Vinden Wylde. Ensemble, ils contribuent à donner ce son si particulier à leur groupe qui se différencie ainsi de ses pairs comme Magenta ou Mostly Autumn.
Grâce à ce Dark Angel au graphisme énigmatique signé Dylan Thompson, Rachel tourne définitivement la page Karnataka et, tout comme ses amis de Panic Room qui sortent leur premier album Visionary Position cette même année, elle regarde désormais droit devant elle. L'avenir lui appartient.
Musiciens
Rachel Cohen : chant, percussions
Dylan Thompson : chant, guitares, mandoline, harmonica
Gareth Jones : chant, claviers
Matthew Cohen : basse
Owain Roberts : guitares
Vinden Wylde : batterie
Titres
01. Dark Angel
02. Sharp Sea
03. How Far To Fall
04. Serenity
05. Call Me God?
06. In The Future
07. Absolute Zero
08. Breaking The 4th Wall
09. A Musing Dream
Panic Room est-il une nouvelle incarnation de Karnataka ? Cette interrogation est parfaitement légitime puisque si certaines chansons de leur premier album Visionary Position, sorti en 2008, le laissent à penser (Endgame, I Wonder What's Keeping My True Love Tonight), il en va de même pour la composition du groupe. En effet, quatre sur cinq de ses membres proviennent de la formation de Swansea dissoute en 2004. Pourtant, Visionary Position marque, en réalité, un nouveau départ pour Anne-Marie Helder, Jonathan Edwards, Paul Davies et Gavin Griffiths. Tous quatre ont leurs regards davantage tournés vers l'avenir que vers un passé qu'ils assument pleinement, sans toutefois le regretter.
A l'époque de Delicate Flame Of Desire(2003), Jonathan avait confié à Anne-Marie vouloir travailler avec elle sur un projet parallèle à Karnataka. Cependant, suite au split aussi précipité qu'inattendu du groupe, provoqué par la rupture entre la chanteuse Rachel Jones et son mari, le bassiste Ian Jones, chacun est parti de son côté. Paul Davies et Jonathan Edwards se sont rapprochés de Mermaid Kiss. Paul a joué sur Salt On Skin et Jonathan sur Etarlis. Gavin a été engagé par Fish. On peut l'entendre sur Communion puis 13th Star. Anne-Marie n'a pas chômé non plus. Après la parution de son premier EP solo, The Contact, elle a fait quelques apparitions remarquées auprès de Fish (Communion), de son compagnon, le guitariste Dave Kilminster (Scarlet), et de Mostly Autumn (Heart Full Of Sky), avant d'intégrer définitivement la bande de York en remplacement d'Angela Gordon pour leur album Glass Shadows.
Auparavant, en 2006, à l'initiative de Jonathan, les quatre musiciens se sont retrouvés pour former Panic Room. L'enregistrement de leur premier album va s'étaler sur deux années. Suivant la proposition d'Anne-Marie, c'est Alun Vaughan qui est engagé comme bassiste. L'intégration de ce musicien, plutôt orienté jazz, montre l'intention de la nouvelle formation de s'ouvrir à de nouvelles influences musicales.
Un sixième membre était initialement prévu. Peter Charlton, propriétaire du studio où enregistre le groupe et qui joue de la guitare acoustique sur le disque, s'est vu proposer une place. Il s'agit d'un ancien ami de Jonathan. Dans leur jeunesse, ils ont joué dans différentes formations, dont un tribute band consacré à Led Zeppelin avec, déjà, Rachel et Ian Jones. Mais, pris par d'autres engagements, il a préféré décliner l'offre.
Bien qu'étant une simple invitée, la violoniste Liz Prendergast, du groupe gallois Bluehorses, occupe une place particulière. Non seulement elle joue, comme convenu, ses partitions doublées de quelques improvisations, mais elle a contribué aux arrangements de quatre des huit chansons que compte le disque. Drôle de coïncidence, elle a également participé au premier album de The Reasoning, Awakening, groupe de l'ancienne chanteuse de Karnataka, Rachel Jones, formé avec son nouveau compagnon, le bassiste Matthew Cohen. Décidément, le monde est bien petit.
Comme il a été dit plus haut, Panic Room ne cherche pas à s'enfermer dans un style musical unique. Bien au contraire, différents courants traversent cette première œuvre : le jazz (Elektra City), la musique orientale (Apocalypstick), le rock celtique (I Wonder What's Keeping My True Love Tonight), l'indie rock (Reborn) et, bien évidemment, le rock progressif (The Dreaming, unique morceau sur lequel se laisse entendre la flûte). Anne-Marie et les siens sont aussi à l'aise dans les ballades intimistes (Firefly), voire les comptines (Moon On The Water), que dans les compositions plus élaborées et vives (Endgame).
Toutefois, ce qui met Visionary Position au-dessus de la mêlée, c'est le chant improbable d'Anne-Marie. Déjà épatent sur The Contact, il se révèle réellement ici en se déployant et s'adaptant avec une telle aisance sur chaque morceau que cela en deviendrait presque indécent. En réussissant à créer à chaque fois un univers qui lui est propre, Anne-Marie se démarque nettement tant de ses contemporaines (Christina Booth, Heather Findlay, Rachel Jones) que de ses aînées (Annie Haslam, Tracy Hitchings, Kate Bush). Grâce à ce Visionary Position, une nouvelle figure de la scène progressive féminine est définitivement née.
Musiciens
Anne-Marie Helder : chant, fûte
Jonathan Edwards : claviers
Paul Davies ; guitares
Alun Vaughan : basse
Gavin John Griffiths : batterie
Peter Charlton : guitare acoustique
Liz Prendergast : violon
Gary Philips : guitare nylon
Titres
01. Elektra City
02. Endgame (Speed Of Life)
03. Firefly
04. Reborn
05. Moon On The Water
06. Apocalypstick
07. I Wonder What's Keeping My Tru Love Tonight
08. The Dreaming
Que vient faire Simon Collins, fils de Phil Collins, dans un blog dédié à des chanteuses de rock progressif ? La réponse est simple, ou presque...
U-Catastrophe est l'album marquant les débuts de sa collaboration avec Dave Kerzner. Ensemble, ils créeront dans quelques années le groupe Sound Of Contact, remarqué dans l'univers du progressif grâce à son album Dimensionaut (2013). Ensuite, Dave rejoindra Heather Findlay au sein de Mantra Vega, leur nouvelle formation, en 2014. Cette même année, Kerzner publiera le monumental New World sous son nom. Ce petit rappel historique est donc le bienvenu.
Simon est né en Angleterre, à Hammersmith, en 1976. A l'âge de huit ans, il déménage au Canada. Très jeune, il apprend à jouer de la batterie et d'autres instruments comme la guitare et le piano. A quatorze ans, il intègre son premier groupe basé à Vancouver. Il sort ensuite deux albums en solo : All Of Who You Are en 1999 suivi de Time For Truth en 2005.
Pour son troisième opus, il s'entoure du claviériste Dave Kerzner rencontré en 2006, et de Kevin Churko à la fois producteur et coauteur de la majorité des chansons. Churko est alors connu pour son travail auprès d'artistes aussi divers qu'Ozzy Osbourne, Ringo Starr, Céline Dion ou Shania Twain. Dave demeure plus en retrait, mais son influence transparaît tout de même sur quelques titres comme The Good Son ou U-Catastrophe.
A ce propos, ce titre donné à l'album n'est pas le fruit du hasard. Simon fait directement référence à Tolkien et à un mot de son invention, l'eucatastrophe. Selon le célèbre écrivain, ce terme définit l'aboutissement heureux d'une quête difficile dont l'issue semblait incertaine. La pochette du disque illustre très bien ce néologisme en représentant Simon qui avance droit devant, laissant derrière lui la tourmente qui l'enveloppait auparavant.
Pour l'aider à aller de l'avant, deux invités de marque sont venus apporter leur soutien au jeune homme : les ex-Genesis Phil Collins et Steve Hackett. Steve apparaît sur le morceau final, Fast Foward The Future, et délivre un solo de guitare d'une beauté dont lui seul à le secret. Quant au père, il exécute avec son fils un duo de batterie tribale époustouflant sur l'excellent instrumental The Big Bang.
Simon qualifie très justement son disque comme étant un peu rock, un peu prog, un peu pop et un peu electro. Si le meilleur est encore à venir avec Sound Of Contact, cet album n'en demeure pas moins honnête et très intéressant, notamment sur le plan de la création sonore. U-Catastrophe confirme que la relève est maintenant assurée, Phil Collins peut prendre sa retraite en toute tranquillité.
Musiciens
Simon Collins : chant, batterie, claviers, guitare, sound design
Kevin Churko : guitares, basse, claviers, chœurs
Dave Kerzner : claviers, sound design
Brian Dillman : sound design
Debora Lucyk : sound design, chœurs
Kelly Nordstrom : guitares
Phil Collins : batterie
Steve Hackett : guitare
Titres
01. U-Catastrophe
02. All I've Left To Lose
03. Disappearing
04. Powerless
05. Go (Only One I Know)
06. The Good Son
07. Unconditional
08. The Big Bang
09. Eco
10. Us (Love Transcends)
11. Between I & E
12. Fast Forward The Future
Secret Voyage est le septième album studio du groupe Blackmore's Night composé du célèbre guitariste Ritchie Blackmore et de son exquise épouse à la voix d'ange, Candice Night.
Avec ce nouveau disque, notre duo nous convient à un voyage dont eux seuls connaissent le secret. A la fois magiciens et conteurs, ils possèdent l'incroyable pouvoir de remonter le temps. Ainsi, ils nous emmènent tour à tour à l'époque mystérieuse des Celtes (Peasant's Promise qui ressemble à s'y méprendre à du Loreena McKennitt), au Moyen Âge des troubadours (The Circle, Sister Gypsy), à la belle Renaissance (Empty Words) ou dans le monde contemporain avec la géniale reprise Can't Help Falling In Love d'Elvis Presley ou celle, bien plus récente, de Rainbow, groupe fondé en 1975 par ce même Ritchie Blackmore, Rainbow Eyes.
Ce voyage nous conduit également aux portes de la Russie éternelle, dans un camp tsigane, autour d'un feu de camp (Toast To Tomorrow) puis dans le romantique château de Waldeck, en Allemagne (Prince Waldecks Galliard).
L'ambiance générale festive, sans prise de tête, rend ce nouvel album attachant. Instruments modernes et instruments traditionnels se côtoient constamment et offrent un feu d'artifice de bonne humeur qui fait le plus grand bien. Du haut de ses huit minutes, le dynamique Locked Within The Crystal Ball en est le plus bel exemple.
Pat Megan : claviers, programmation
Gypsy Rose : violon
Bard David : chœurs
Joe Castle : chœurs
Jim Manngard : chœurs
Titres
01.God Save The Keg
02. Locked Within The Crystal Ball
03. Gilded Cage
04. Toast To Tomorrow
05. Prince Waldecks Galliard
06. Rainbow Eyes
07. The Circle
08. Sister Gypsy
09. Can't Help Falling In Love
10. Peasants Promise
11. Far Far Away
12. Empty Words
Après Iain Jennings en 2005, Bryan Josh se lance à son tour dans une expérience en solo sous le nom pour le moins étrange de Josh & Co. Limited.
Through These Eyes paraît en 2008, la même année que Glass Shadows. Outre le chant principal, Bryan joue quasiment de tous les instruments : guitares, claviers, basse, tambourin. Olivia Sparnenn (Breathing Space, Mostly Autumn) l'accompagne aux chœurs et harmonies vocales. Elle tient également le chant principal sur la très belle ballade Old Friend accompagnée à la flûte par Sarah Dean dont c'est l'unique apparition. A la batterie, on retrouve essentiellement Gavin Griffiths (ex-Karnataka, Fish, Panic Room), mais aussi Henry Bourne (Mostly Autumn) sur deux titres, Black Stone aux accents rock, suivi de Slow Down où Olivia démontre une nouvelle fois toutes ses capacités vocales exceptionnelles, tant sur le plan technique qu'émotionnel.
Côté logistique, Bryan ne s'est pas retrouvé seul aux manettes. L'équipe qui l'entoure déjà autour de Mostly Autumn est à nouveau présente, chacun dans son domaine de spécialité : John Spence (enregistrement), Suzanne Bielby (coordination), Richard Nagy (artwork) et Chris Walkden (graphisme).
Through These Eyes ne s'éloigne pas vraiment du chemin tracé par Mostly Autumn. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que, sur la pochette, il est précisé que Bryan Josh en est le cœur et la guitare. Cette guitare, héritière directe des maîtres Andy Latimer, Ritchie Blackmore et, surtout, David Gilmour, délivre quelques soli à tomber par terre, notamment sur Not A Dream qui, du haut de ses six minutes, demeure le titre le plus long de l'album, ou encore Into Your Arms qui semble tout droit sorti d'une session d'enregistrement oubliée de The Wall, tellement le chant ressemble à s'y méprendre à celui de Roger Waters.
Sur ce disque, Bryan Josh a souhaité nous faire partager ses rêves. Nous croisons par deux fois Jules César (The Appian Way, Through These Eyes). Toujours sur la chanson titre, nous assistons à un concert exceptionnel réunissant Freddie Mercury (Queen) au chant, Jimi Hendrix à la guitare, John Entwistle (The Who) à la basse et John Bonham (Led Zepplin) à la batterie. Nous partageons ses peines (Merry She Goes), mais, surtout, sa passion amoureuse sur Carry Me dédiée à Olivia.
En définitive, Through These Eyes mérite bien qu'on s'y attarde. Parenthèse dans la discographie de Mostly Atumn, il présente son leader, sorti provisoirement des contraintes de son groupe, sous un angle nouveau. Curiosité parmi les curiosités, il laisse notamment transparaître au grand jour un humour auquel il nous a peu habitué, typiquement so british. A découvrir.
Olivia Sparnenn : chant
Gavin Griffiths : batterie
Henry Bourne : batterie
Sarah Dean : flûte
Mike Herbert : voix
Titres
01. Merry She Goes
02. Land Of The Gods
03. The Appian Way
04. We Graze
05. Black Stone
06. Slow Down
07. Through These Eyes
08. Into Your Arms
09. Old Friends
10. Not A Dream
11. Only In The Loss
12. Going Home
13. Carry Me
Un an à peine après la sortie de Heart Full Of Sky, Mostly Autumn est de retour avec un nouvel album haut en couleurs, Glass Shadows.
Pourtant habitué à de multiples départs depuis sa création, jamais le groupe n'a été confronté à une telle érosion en si peu de temps. De huit, il est passé à six musiciens. Exit Chris Johnson qui avait lui même succédé à Iain Jennings, exit Angela Gordon, exit Liam Davison, exit Andrew Jennings.
Désormais, Mostly Autumn est recentré autour du duo Bryan Josh / Heather Findlay, seuls membres déjà présent sur le premier album paru il y a tout juste dix ans, For All We Shared. Autour d'eux, gravite la section rythmique exclusivement masculine composée du fidèle Andy Smith à la basse et du nouveau venu Henry Bourne à la batterie. Aux harmonies vocales, viennent s'ajouter les enchanteresses Olivia Sparnenn et Anne-Marie Helder. Ex-Karnataka et actuelle Panic Room, cette dernière joue également de la flûte et succède ainsi avec brio à l'exquise Angela Gordon.
A l'écoute de ce Glass Shadows, trois adjectifs semblent le qualifier au mieux : émouvant, classique et surprenant.
Émouvant car, rétrospectivement, nous savons maintenant qu'il s'agit du dernier album studio enregistré avec Heather Findlay. Devenue une chanteuse confirmée, elle éprouve désormais le besoin de voler de ses propres ailes et d'affronter de nouveau défis sans être continuellement sous la protection de celui qui demeure le père fondateur du groupe, Bryan Josh. Sa liaison, suivie de sa rupture avec le chanteur Fish l'ont définitivement changée. D'ailleurs quelques piques lui sont directement adressées dans Flowers For Guns, réponse à son disque 13th Star. Les autres titres où elle tient le chant principal sont Unoriginal Sign dont elle signe seule les paroles et la musique, le si fragile Paper Angels au final flamboyant et Above The Blue, une autre de ses compositions sur laquelle on retrouve le veil ami Troy Donockley aux whistles et à la cornemuse.
Classique car les années passent, le style Mostly Autumn demeure. Ce groupe possède le don précieux de confectionner des refrains accrocheurs (The Second Hand), de créer des atmosphères particulières (Tearing At The Faerytale), de s'inscrire dans la lignée de ses illustres aînés (Glass Shadow, le morceau titre avec sa guitare gilmourienne et ses chœurs floydesques) ou de se plonger dans ses racines folks et d'en tirer le meilleur (Until The Story Ends).
Surprenant car, malgré ce qui est écrit ci-dessus, Bryan Josh et les siens ne cessent d'emprunter des sentiers où on ne les attend pas. Par exemple, Fireside, le titre d'ouverture, débute comme une simple chanson folk puis se transforme subitement, sans prévenir, en un morceau hard porté par de puissants riffs de guitares d'une violence rarement entendue jusqu'alors chez les Yorkais. De même, la dernière plage, A Different Sky, ressemble plus à un titre de rock américain genre The Mamas And The Papas ou The Beach Boys qu'à du rock progressif.
Mostly Autumn est donc un groupe en perpétuelle mutation. Des musiciens arrivent, d'autres partent, comme dans la vie. Cependant, cela ne l'empêche pas de conserver l'essentiel de ce qui fait sa force, son âme d'une très grande pureté dont sa musique n'est que le reflet ultime.
Musiciens
Bryan Josh : chant, guitares, claviers, programmation
Heather Findlay : chant, piano, percussions
Olivia Sparnenn : chœurs
Anne-Marie Helder : chœurs, flûte
Andy Smith : basse
Henry Bourne : batterie
Troy Donockley : uilleann pipes, low and penny whistles, programmation
Titres
01. Fireside
02. The Second Hand
03. Flowers For Guns
04. Unoriginal Sin
05. Paper Angels
06. Tearing At The Faerytale
07. Above The Blue
08. Glass Shadow
09. Until The Story Ends
10. A Different Sky
Joanne McIver & Christophe Saunière -
The Three Sisters (2008)
The Three Sisters, c'est l'histoire imaginaire de trois jeunes sœurs, vivant autrefois sur l'île d'Arran, et qui ont été transformées en menhirs suite au sortilège jeté par une belle-mère jalouse de leur succès auprès de trois beaux garçons, eux-mêmes frères. Ce conte a été imaginé par Joanne McIver qui l'a mis en musique avec Christophe Saunière.
Originaire de cette île situé au sud-ouest de l'Écosse, Joanne s'est installée en France suite à sa rencontre avec Christophe. Très tôt dans son enfance, elle a appris à jouer de la cornemuse et de la flûte. Son chant limpide n'est pas sans rappeler celui de Loreena McKennitt.
Comme cette dernière, l'instrument fétiche de Christophe est la harpe. Né en Mauritanie, à Nouakchott, son parcours musical est des plus atypiques. Tout en jouant dans les plus grandes formations symphoniques françaises tel que l'Orchestre de Paris ou l'Orchestre national de Lyon, il s'éclate également dans des groupes de rock en tant que bassiste ou batteur. Par la suite, il devient harpiste de l'Orchestre national d'Ecosse où il fait la connaissance de Joanne. Que ce soit aux côtés de chanteurs français (Pierre Perret, Catherine Lara, Benjamin Biolay), sous la direction de grands chefs d'orchestre comme Pierre Boulez ou pour la réalisation de musiques de films, Christophe n'a cessé de multiplier les expériences et a participé à l'enregistrement d'une soixantaine de disques.
La musique celte, dépouillée à l'extrême, est au cœur du duo. The Three Sisters rappelle ainsi les premiers albums de Loreena McKennitt, Elemental et To Drive The Cold Winter Away. Toutefois, pas de synthétiseurs ici. Les sons produits par les instruments aussi prestigieux que sont la harpe, le piano, les flûtes ou les cornemuses (highland pipes, Scottish smallpipes) dessinent sans cesse des images relatives à cette triste histoire des trois sœurs. Ici, la cornemuse évoque l'austérité de la lande (The Three Stones). Là, la harpe imite les vagues d'une mouton emporté par la mer (The Sheep In The Sea).
Ce disque, envoûtant d'un bout à l'autre, s'écoute donc de la même manière que se lit un conte. Dans le livret richement illustré par de splendides photographies et peintures de l'artiste Victoria Melroy, chaque passage est contextualisé par Joanne afin d'en permettre une meilleure compréhension. Il est juste dommage que la pochette ne soit pas aussi attrayante que le contenu musical et qu'elle n'illustre pas suffisamment l'ouverture de cette porte vers un monde légendaire situé au centre des mystérieuses terres celtes.
01. Parting On The Shore
02. Will Ye Dance?
03. The Three Stones (smallpipes)
04. Married In The Morning
05. Machrie Moor
06. The Sheep In The Sea
07. The Spinning Wheel
08. Full Moon
09. Shrinking The Cloth
10. The Stepmother's Dream
11. The Brothers' Search
12. The White Stag
13. The Wise Woman
14. The Stepmother's Plight
15. The Three Stones (whistle)