samedi 29 août 2015

Kildare - Celtic Carols (2007)

Kildare - Celtic Carols
Kildare - Celtic Carols (2007)
Kildare qui signifie "Église des chênes" en gaélique, est une ville irlandaise et un comté du même nom. C'est également un groupe dont plusieurs membres ont joué avec Iona. En 2007, est publié Celtic Carols, disque à la fois clair et obscur. 

Du côté de la lumière d'abord. L'esprit de Noël, synonyme de paix, est bien présent dans chacun des morceaux, qu'ils soient traditionnels tel que God Rest Ye Merry, Gentlemen et Sussex Carol / In Dulci Jubilo, ou qu'ils soient contemporains comme Immanuel composé par Stuart Townend ou A Star In The East de Nick Fletcher.

Les musiciens sont, quant à eux, exceptionnels. Terl Bryant, Tim Harries et David Fitzgerald au subtil jeu de flûte atmosphérique si identifiable sur A Sportless Rose, ont fait partie de Iona dans les années passées, alors que Troy Donockley est encore membre à part entière du groupe de Dave Bainbridge. Également ami de ce dernier, Nick Fletcher, à qui l'on doit les envolées "hackettiennes" de guitare électrique sur le très progressif  Let All Mortal Keep Silence, Tim Oliver, Dave Clifton et Chris Haigh ne déméritent pas à leurs côtés. Dernière précision, la présence exceptionnelle de Joanne Hogg qui pose sa voix angélique sur O Come, O Come, Emmanuel interprété divinement à la guitare classique par Nick Fletcher. 

Côté obscur maintenant. Il n'y a aucun inédit sur ce disque puisque tous les titres sont extraits de la série des Celtic Expressions Of Worship. Pour être encore plus exact, Let All Mortal Keep Silence et O Come And Join The Dance proviennent du volume 2, O Come, O Come, Emmanuel du volume 3 et tous les autres du volume 5, Celtic Expressions Of Christmas. D'ailleurs, les deux albums comportent une pochette quasi-identique. 

En réalité, "Kildare" est une structure vide qui n'existe pas en tant que groupe. C'est une entité crée de toute pièce par la maison de disque américaine Conventry Music qui a simplement racheté les droits d'exploitation des Celtic Expressions Of Worship au label britannique Kingsway et édité des compilation sous cette appellation. Aucun des musiciens cités ci-dessus n'a touché la moindre royalties sur les ventes de ce disque qui se trouve n'être qu'une banale opération commerciale. 

Au final, d'un point strictement musical, nous avons là un album de musique celtique des plus agréables  à écouter grâce à une interprétation minutieuse, exécutée par des musiciens de qualité dont le talent n'est plus à démontrer. Pour le reste, business is business...

Musiciens


Terl Bryant : batterie, percussions
Dave Clifton : mandoline, mandole, guitare
Nick Fletcher : guitares
Dave Fitzgerald : flûte, piccolo, saxophone, tin whistles
Troy Donockley : uilleann pipes, whistles
Chris Haigh : fiddle
Tim Harries : contrebasse, basse
Tim Oliver : claviers, piano

Joanne Hogg : chant
Zara Elin Bauman : harpe celtique
Fiona Davison : harpe celtique

Titres


01. God Rest Ye Merry, Gentlemen
02. O Come, O Come, Emmanuel
03. It Came Upon The Midnight Clear
04. In The Bleak Midwinter
05. Sussex Carol / In Dulci Jubilo
06. Come All Ye Worthy Christians
07. Immanuel
08. Let All Mortal Flesh Keep Silence
09. A Spotless Rose
10. Behold, The King Of Kings
11. O Come And Join The Dance
12. A Star In The East (Three Men Travelling)

vendredi 28 août 2015

Yvonne Lyon - A Thousand Questions Why (2007)

Yvonne Lyon - A Thousand Questions Why
Yvonne Lyon - A Thousand Questions
Why (2007)
Remarquée et remarquable sur The Breaking Of The Dawn, hommage à Stuart Townend et Keith Getty orchestré par Nick Fletcher et Dave Bainbridge, Yvonne Lyon sort, en 2007, son troisième album solo, A Thousand Questions Why. Il succède ainsi à Horizon Searching (2002) et à Fearless (2005).

Yvonne est une chanteuse originaire d'Ecosse à la voix touchante comme peut l'être celle d'Heather Findlay. Album après album, elle s'est crée son propre univers musical teinté de pop et de folk, loin, très loin du rock progressif. Son inspiration provient plutôt du côté de Sarah McLachlan ou de Suzanne Vega que de Yes ou Genesis. 

Néanmoins, cela ne l'empêche pas de composer des chansons de qualité comme ses illustres aînées. Elle a signé toutes celles de son nouvel album à l'exception de la très émouvante Healing Pain co-écrite avec son mari, David Lyon, et de Down To The River To Pray, chanson traditionnelle immortalisée au début des années 2000 par Alison Krauss.  

Non seulement elle chante et elle compose, mais, en plus, elle est multi-instrumentiste. Yvonne manie avec tout autant de dextérité la guitare, le piano, le djembé et le glockenspiel, sorte de xylophone aux lames de métal et non de bois. Toutefois, afin de mener à bien son disque, elle s'est entourée de pas moins de onze musiciens dont le violoncelliste Peter Harvey, très présent.

De l'entraînant Everything's Fine, tube en puissance, tout comme l'impeccable Monkey Puzzle Tree, en passant par les profondeurs de Be Strong à la gravité renforcée par le violoncelle, jusqu'au titre final, le très méditatif Down To The River To Pray, A Thousand Questions Why est un disque attachant, intimiste qui pose un grand nombre de questions sans toutefois en apporter de réponses, seulement un peu de fraîcheur dans ce monde troublé. Et c'est déjà beaucoup...

Musiciens


Yvonne Lyon : chant, guitares, piano, djembé, glockenspiel

Ali Whitthy : chœurs
Graeme Duffin : guitares, chœurs
Sandy Jones : claviers, programmation
Alyn Cosker : batterie
Kev McGuire : contrebasse
Chris Stout : fiddle
David Lyon : accordéon, claviers, guitares
Peter Harvey : violoncelle
Ross Hamilton : basse
Craig Dunsmore : mandoline, cuivres
Ken Lyon : flûte, low whistle

Titres


01. Everything's Fine
02. Healing Pain
03. Where Echoes End
04. Again
05. October Day Project
06. Monkey Puzzle Tree
07. Fourteen Weeks
08. Be Strong
09. All That We're Searching For
10. Silent Places
11. Move On
12. Down To The River To Pray

mardi 25 août 2015

Nick Fletcher & Dave Bainbridge - The Breaking Of The Dawn (2007)


 Nick Fletcher & Dave Bainbridge - The Breaking Of The Dawn (2007)
Nick Fletcher & Dave Bainbridge -
The Breaking Of The Dawn (2007)
Commande de la maison de disques Kingsway auprès du guitariste Nick Fletcher, The Breaking Of The Dawn est un hommage aux compositeurs d'hymnes religieux contemporains Stuart Townend et Keith Getty.

Pour l'accompagner dans ce projet, Nick a fait appel au multi-instrumentiste Dave Bainbridge de Iona. Tous deux sont de vieilles connaissances puisqu'ils ont joué ensemble au sein du groupe éphémère Plan B, au tout début des années 80. David Fitzgerald, membre fondateur de Iona avec lequel Dave Bainbridge n'a plus enregistré d'album depuis The Eye Of The Eagle en 1998 (à l'exception notable du titre O Euchari pour la compilation Songs For Luca 2) est venu apporter sa touche celtique avec ses flûtes, tout comme John Dipper et ses violons. Quant à Martin Neil, compagnon de route de David Fitzgerald, Terl Bryant ou encore Carol Arblaster, il a usé d'un large éventail de percussions aux effets sonores remarquables.    

Aux côtés de ces musiciens experts débordants de sensibilité, se dresse la chanteuse écossaise Yvonne Lyon. Sa voix profonde, maîtrisée et parfaitement adaptée au répertoire proposé, se révèle sur In Christ Alone qu'elle interprète avec la même grâce que Joanne Hogg.

D'ailleurs, The Breaking Of The Dawn se trouve à mi-chemin entre la série des New Irish Hymns et celle des Celtic Expressions Of Worship à laquelle Nick a participé. Plusieurs reprises en sont extraites telle que le celtico-spirituel You're The Word Of God The Father (Across The Lands) entendu sur le volume 6 des Celtic Expressions, ou bien Speak O Lord aux résonances très Loreena McKennitt que l'on retrouve sur le dernier volet des New Irish Hymns, ou encore ce titre du deuxième disque, Jesus Is Lord, dont les doux arpèges de guitare bercent délicatement notre âme vagabonde.

Disque malheureusement méconnu et difficilement trouvable, cet album mi-instrumental, mi-chanté est absolument grandiose. A son écoute, on pense évidemment à Iona, mais aussi à Eden's Bridge et Karnataka. Tout est émotion, tout est bonheur. Que demander de plus quand un tel degré de perfection est atteint ? 

Musiciens


Nick Fletcher : guitares, autoharpe
Dave Bainbridge : claviers, programmation, bouzouki, mandoline, guitares

Yvonne Lyon : chant
David Fitzgerald : flûtes
Martin Neil : percussions
John Dipper : violon, alto

Titres


01. Let The Earth Resound
02. From The Breaking Of The Dawn (Every Promise)
03. In Christ Alone
04. Joy Has Dawned Upon The World
05. Speak O Lord
06. O Church Arise
07. Oh To See The Dawn (The Power Of The Cross)
08. See What A Morning (Resurrection Hymns)
09. Jesus Is Lord
10. My Heart Is Filled With Thankfulness
11. You're The Word Of God The Father (Across The Lands)
12. Holy Spirit Living Breath Of God

samedi 22 août 2015

Songs For Luca 2 (2007)

Songs For Luca 2
Songs For Luca 2
Quatre ans après Songs For Luca, le couple Bainbridge renouvelle l'expérience en réunissant sur une nouvelle compilation sobrement intitulée Songs For Luca 2, un grand nombre d'artistes. Le but recherché étant toujours le même, à savoir récolter des fonds afin de venir en aide à leur fils autiste, Luca. Au final, 2 CD, 140 minutes de musique et une trentaine de participants et de titres portés par de magnifiques voix féminines.

Joanne Hogg est la chanteuse la mieux représentée puisqu'il nous est possible de l'entendre sur quatre titres. Entourée de Roine Stolt des Flower Kings à la guitare, de Dave Bainbridge aux claviers, de Nick Beggs à la basse, de Frank van Essen à la batterie et accompagnée d'Heather Findlay de Mostly Autumn au chant, elle livre une version totalement transformée et magnifiée de Journey Into The Morn issue de l'album de Iona du même titre. C'est également en compagnie de ses amis Dave Bainbridge, Troy Donockley et Frank van Essen qu'elle réinterprète deux chansons tirées de son premier album solo, Looking Into Light. Enfin, le remix de Bird Of Heaven de Iona ouvre le second disque. On retrouve sa version originale sur Beyond These Shores. Si Joanne n'en demeure pas moins discrète sur ce titre, le splendide solo final de guitare exécuté par Dave Bainbridge mérite à lui seul son écoute. 

Autre merveille que recèle cette compilation, la chanson Circles Of Stone du projet musical Chasing The Monsoon. Formé de Ian Jones, bassiste de Karnataka, du claviériste Steve Evans, producteur de l'album Delicate Flame Of Desire, du guitariste Ian Simmons et de la chanteuse Lisa Fury, ce titre est un mélange de musique celtique, progressive et ambient navigant dans les mêmes eaux que Karnataka. A noter d'ailleurs que Lisa Fury succédera à Rachel Jones au sein du groupe de Swansea et qu'au moment où nous écrivons ces lignes, aucun album de Chasing The Monsoon n'a encore vu le jour. Circles Of Stone demeure donc le seul titre de cette expérience musicale à être gravé sur CD.

Déjà présente sur l'EP Spirits Of Christmas Past, Winter Is King a bénéficié d'un remix exclusif du guitariste Ben Matthews du groupe Thunder. Cette douce chanson hivernale composée et chantée par Heather Findlay prend toute son ampleur grâce au duo de flûtes formé d'Angela Gordon et de Troy Donockley. Un vrai régal pour les oreilles tout comme le titre d'ouverture du premier CD, Eirigh Suas A Stoirin enregistré par Moya Brennan (Clannad) et ses musiciens. Cet inédit s'inscrit dans la grande tradition des ballades celtiques enivrantes.

Il serait trop fastidieux d'aborder tous les morceaux. Précisons simplement qu'à côté d'artistes confirmés tels que Mae McKenna, Nick Fletcher ou Phil Keaggy, d'autres, moins connus et répartis aux quatre coins de la planète, nous ouvre une fenêtre sur leur univers qui ne demande qu'à être exploré. Parmi eux, nous trouvons l'Allemand Frank Bossart et son projet Eureka, le groupe de rock progressif japonnais Kenso, Chris Hale et Peter Hicks, deux Américains qui ont grandi en Inde et qui ont formé Aradhna en 1999, ou encore Theophonic Cloud, duo basé en Alaska. 

Songs For Luca 2 n'est donc pas qu'une simple compilation. Nombreux sont les titres inédits et les artistes plus ou moins connus qui, d'une manière ou d'une autre, gravitent dans la fructueuse galaxie Iona. Il faut plutôt voir ce disque comme une passerelle entre ces différents musiciens dont l'écoute ne peut que susciter l’enthousiasme et le désir de découvrir de nouveaux horizons musicaux.  

Titres et interprètes


1.01. Eirigh Suas A Stoirin (Moya Brennan)
1.02. Big Fish Rumba (David Beegle)
1.03. Journey Into The Morn - new version (Joanne Hogg)
1.04. A Stor Mo Chroi (Troy Donockley / Dave Bainbridge)
1.05. Strange Kind Of Friend (Martyn Joseph)
1.06. Lost For You (Soulful Terrain)
1.07. A Winter In Hokkaido (Kenso)
1.08. I Ask No Dream (Joanne Hogg)
1.09. Asilomar Sunrise (Keith Baker)
1.10. Across The Sea (Dave Bainbridge / Phil Keaggy)
1.11. Rahim Dhaga (Aradhna)
1.12. Arabesque (Eureka)
1.13. Excuses To Fall (Richard John Thompson)
1.14. In Your Arms (Debbie Bainbridge)
1.15. Dreaming (Invisible Opera Company Of Tibet)

2.01. Bird Of Heaven - 2007 remix (Iona)
2.02. Do Wot You Want (Nick Beggs)
2.03. Circles Of Stone (Chasing The Monsoon)
2.04. Hymn To The Sea (Troy Donockley)
2.05. Silver Moon (Nick Fletcher)
2.06. Super Glue (Rachel Taylor-Beales)
2.07. Sacred Space (Debbie Bainbridge)
2.08. Winter Is King (Mostly Autumn)
2.09. O Euchari (David Fitzgerald / Dave Bainbridge)
2.10. A Prayer (Mae McKenna / Dave Bainbridge)
2.11. The Brilliance Of Stars (Deborah Martin)
2.12. Almighty Father Who Dost Give (Joanne Hogg)
2.13. Out Of The Ether (Guillermo Cides / Emmett Chapman)
2.14. Luca (Theophonic Cloud)
2.15. Red Sun (Nick Fletcher / Dave Bainbrige)

vendredi 24 juillet 2015

Clive Nolan & Agnieszka Swita - Closer (2006)

Clive Nolan & Agnieszka Swita - Closer
Clive Nolan & Agnieszka Swita -
Closer (2006)
Closer annonce avec deux ans d'avance la sortie de She, opéra rock composé par Clive Nolan auquel participera Christina Booth de Magenta.

Il s'agit ici de la première collaboration discographique entre le virtuose des claviers et la chanteuse Agnieszka Swita. Originaire de Lublin, en Pologne orientale, Agnieszka se passionna très jeune pour la musique. Son premier groupe, Clemency, était aussi bien inspiré par la cold wave que le gothique ou le rock progressif. En 2005, sa rencontre avec Clive Nolan (Pendragon, Shadowland, Strangers On A Train, Arena...) la fait quitter son pays natal pour s'installer en Grande-Bretagne. Tous deux se lancent alors dans le projet "Caamora" dont She sera l'aboutissement.

Pour l'heure, le duo nous sert cet EP 5 titres en guise d'amuse-bouche. Dès Half Moon Street, le premier morceau, Agnieszka nous dévoile tout son talent de dramaturge sur ce titre réarrangé que l'on trouve initialement sur l'album Through The Looking Glass de Shadowland. Ils sont accompagnés à la guitare par Mark Westwood (futur bassiste de... Shadowland !), à la basse par John Jowitt (IQ, Arena) et à la batterie par Andy Edwards (IQ, Robert Plant). Tous les trois sont également présents sur The Bonding, troisième piste de l'EP et futur extrait de She.

Clive et Agnieszka opèrent ensuite seuls sur la splendide ballade A World Somewhere où la chanteuse laisse découvrir une facette plus sensuelle de son admirable voix, sur Sacrifice, interprétée à l'origine par Tracy Hitchings pour l'album The Key Part I: The Prophecy de Strangers On A Train, et sur le très beau morceau titre Closer, simple piano/chant que reprendra magistralement, avec tout le talent que l'on lui connaît, Christina Booth dans She.

Clive Nolan a le don de mettre en valeur ses chanteuses. Il l'a démontré quelques années auparavant avec Tracy Hitchings ou Michelle Young. Il le démontre à nouveau avec Agnieszka Swita, nouvelle venue dans l'univers du rock progressif, dont les aptitudes vocales, déjà impressionnantes, ne vont cesser de s'étoffer et de se perfectionner. 

Musiciens


Agnieszka Swita : chant
Clive Nolan : claviers, chœurs

Mark Westwood : guitares
John Jowitt : basse
Andy Edwards : batterie

Titres


01. Half Moon Street
02. A World Somewhere
03. The Bonding
04. Sacrifice
05. Closer

lundi 6 juillet 2015

Touchstone - Mad Hatters (2006)

Touchstone - Mad Hatters
Touchstone - Mad Hatters (2006)
Telpa Europa est le nom du premier groupe crée par Rob Cottingham avec des camarades de classe ("Un grand nom mais pas un aussi grand groupe", selon le principal intéressé). Puis, les décennies se sont succédées, de même que les différentes formations auxquelles il a appartenu. En mars 2002, il sort son premier album solo, Behind The Orchad Tree. A partir des paroles d'une de ses chansons, All We've Done, il adopte le nom de son nouveau projet musical : Touchstone. Cette appellation évoque à la fois la délicatesse et la dureté, ainsi que, par extrapolation, rock progressif et métal, deux styles à l'essence même du concept.

Il faut cependant attendre 2006 pour que paraisse Mad Hatters, le premier EP quatre titres du groupe. A cette époque, outre Rob Cottingham aux claviers et au chant, Touchstone est constitué d'Adam Hodgson à la guitare, de Paul 'Moo' Moorghen à la basse, de Simon Cook à la batterie et de Liz Clayden au chant. Ces deux derniers ne sont que de passage et céderont leur place en 2007. Quant à Adam Hodgson, il a la particularité d'avoir déjà un pied dans le milieu, non pas en tant que musicien, mais en tant que concepteur de pochettes d'albums. On lui doit notamment celles de Seven et Home du groupe Magenta, ainsi que celle du ProgAID. Bien évidemment, il a également conçu celle, très réussie et très soignée, de Mad Hatters.

Les quatre chansons enregistrées posent les bases du futur Touchstone. Misguided Fool s'ouvre avec les claviers "marillionesque" de Rob très vite rejoint par la guitare heavy d'Adam. Cette même guitare fait à nouveau merveille sur le titre suivant, One Shot. Hear Me, ballade bien plus calme, trouve son origine dans Behind The Orchad Tree. Enfin, The Mad Hatter's Song, longue de huit minutes, alterne avec beaucoup d'émotions chant masculin et voix féminine.

En 2012, le disque bénéficie d'une réédition réalisée par le label indépendant allemand SPV. Trois titres live ont été rajoutés en bonus : Original Sin, à l'origine sur l'album Wintercoast (2009), Dignity de Discordant Dreams (2007) et Mad World, titre caché, composé par Tears For Fears. Sur ce dernier, le groupe est rejoint sur scène par son parrain, John Mitchell (Arena, It Bites, Frost*). En effet, c'est lui qui leur a mis le pied à l'étrier en produisant et mixant Mad Hatters, avec Ben Humphreys, dans ses studios. Enregistrées lors de la tournée de 2009, puis parues dans le double album Live In The USA, ces versions nous permettent de découvrir la formation classique de Touchstone, celle incluant la pétillante Kim Seviour au chant.

Mad Hatters est donc une curiosité discographique dans la carrière de cette nouvelle formation forte intéressante et très prometteuse. Une première étape est franchie, mais le meilleur reste à venir. 

Musiciens


Rob Cottingham : chant, claviers
Liz Clayden : chant
Adam Hodgson : guitares
Moo : basse, chœurs
Simon Cook : batterie

Bonus (2012)
Rob Cottingham : chant, claviers
Kim Seviour : chant
Adam Hodgson : guitares
Moo : basse, chœurs
Al Melville : batterie

Titres


01. Misguided Fool
02. One Shot
03. Hear Me
04. The Mad Hatter's Song

Bonus (2012)
05. Original Sin
06. Dignity
07. Mad World

jeudi 2 juillet 2015

Chimpan A - Chimpan A (2006)

Chimpan A
Chimpan A - Chimpan A (2006)
Rob Reed ne chôme pas en cette année 2006. Il multiplie les collaborations fructueuses, que ce soit avec Troy Donockley sur le dernier album de Magenta, l'excellent Home, ou avec Annie Haslam, du groupe de légende Renaissance, pour le single Night And Day, ou encore avec Steve Balsamo et Rob Thompson, tous deux respectivement chanteur et guitariste du groupe gallois The Storys, au sein du projet hybride Chimpan A.

Conçu autour de ces trois individus, Chimpan A accueille en son sein une multitude d'invités : les chanteuses Sam Brown (Pink Floyd, Fish), Aitch McRobbie (David Gilmour, Deep Purple), Christina Booth (Magenta, Trippa), Margo Buchannon (Eric Clapton, Joni Mitchell), la chanteuse galloise d'opéra Sian Cothi, l'arrangeur Nigel Hopkins (Elin Fflur, Elvis Costello), le batteur Ryan Aston (Trippa, Elin Fflur, McCarthy), le poète Tony Dallas, le trompettiste Andrew Griffiths et le DJ Richard 'Bluey' Cornock.

Avec tout ce beau monde, notre trio nous a composé une album regorgeant d'influences diverses. Au fil des morceaux, nous croisons aussi bien l'ombre de Pink Floyd, que celle de Moby, Peter Gabriel, Björk, Massive Attack, Ennio Morricone ou encore Mike Oldfield dont un extrait de son célèbre Tubular Bells a directement été samplé dans l'introduction de The Secret Wish. Une abondance de styles musicaux sont représentés : le progressif évidemment, mais aussi la pop, le classique, l'opéra, le gospel, la soul, le rock, le jazz, le rap, le trip hop, la dance, l'electro et bien d'autres encore. 

De ce magma musical, quatre chansons se démarquent largement des autres. You Move In Me, délicate ballade chantée en duo par Steve Balsamo et une Christina Booth légèrement en retrait, mais à la voix toujours aussi suggestive. Sam's Song, autre duo de Steve Balsamo avec, cette fois-ci, Sam Brown, s'étend sur sept minutes et n'est pas sans rappeler le fameux Just Good Friends qu'elle avait interprété avec Fish en 1995. Sur Future Love Games, la soprano Sian Cothi étale tout le potentiel de sa voix qui allie avec subtilité puissance et émotion. Cette voix fait à nouveau merveille sur le très progressif The Last Night On Earth, morceau captivant, construit à partir d'un texte lu par Tony Dallas, qui ne cesse de montée en intensité jusqu'à son final explosif.  

Chimpan A est une sorte d'OVNI dans la carrière de Rob Reed. Il ne ressemble à aucun autre de ses albums et demeure insaisissable, difficilement appropriable notamment à cause de ce (trop ?) grand nombre de styles musicaux abordés. Toutefois, sa collaboration avec Steve Balsamo ainsi que l'idée de réunir un nombre important d'artistes autour d'un même projet, déjà mise en œuvre sur ProgAID, annonce, avec quelques années d'avance, un autre projet bien plus ambitieux et intéressant : Kompendium. Rendez-vous en 2012 !

Musiciens


Rob Reed : claviers, programmation
Steve Balsamo : chant
Rob Thompson : guitares

Sam Brown : chant
Aitch McRobbie : chant
Christina Booth : chant
Margo Buchannon : chant
Sian Cothi : chant
Nigel Hopkins : arrangement des cordes, programmation
Ryan Aston : batterie
Tony Dallas : lecture
Andrew Griffiths : trompette
Richard 'Bluey' Cornock : platines


Titres


01. Theme From Chimpan A (Part 1)
02. It's Only Sin
03. You Move In Me
04. Future 1
05. The Secret Wish
06. Sam's Song
07. Future Love Games
08. The Last Night On Earth
09. The Thief
10. Are You With Me?
11. I Came To Say...
12. Theme From Chimpan A (Part 2)

samedi 27 juin 2015

Renaissance - Scheherazade And Other Stories (1975)

Renaissance - Sheherazade And Other Stories (1975)
Renaissance - Sheherazade
And Other Stories (1975)
Un an après Turn Of The Cards, Renaissance sort son deuxième chef d'œuvre consécutif qui bénéficiera lui aussi d'une remasterisation de qualité en 2006. Scheherazade And Other Stories est indéniablement l'album le plus ambitieux du groupe depuis sa création, ne serait-ce qu'avec Song Of Scheherazade inspirée du poème symphonique du même nom composé par Nikolaï Rimski-Korsakov à Saint-Pétersbourg, en 1888, dont la durée approche les 25 minutes. 

Tout est absolument fabuleux dans ce disque. 

Sa pochette, une miniature persane illustrant l'histoire de Shéhérazade du conte des Mille Et Une Nuits, est à nouveau signée Hypgnosis. La qualité est telle que l'on jurerait une reproduction originale. 

La production a été partagée entre le groupe et David Hitchcock. Ce dernier a collaboré auparavant avec Caravan, Camel, mais il a acquis une certaine renommée grâce à son travail sur l'album Foxtrot (1972) de Genesis qui contient le morceau fleuve, et désormais mythique, Supper's Ready. L'enregistrement a eu lieu dans les non moins mythiques studios d'Abbey Road où les arrangements orchestraux ont été réalisés par Tony Cox à qui l'on doit déjà ceux de Time And A Word de Yes (1970).  

D'ailleurs, la présence de l'orchestre, doublée d'arrangements ingénieux, contribue à donner à Renaissance ce son unique que l'on ne retrouve nulle part ailleurs à l'époque. Toutefois, cette exceptionalité réside avant tout dans la voix littéralement envoûtante d'Annie Haslam qui sait monter dans les aigus comme personne, dans la guitare de Michael Dunford qui, quelque soit le morceau, ne joue qu'en acoustique, jamais en électrique, dans la basse si mélodieuse de Jon Camp, dans le jeu de claviers si reconnaissable de John Tout et dans la frappe aussi bien vive que précise de Terence Sullivan.

Si l'intégralité des paroles est due à la poétesse Betty Thatcher, Michael Dunford n'est plus l'unique compositeur. Les deux "Jo(h)n", Tout et Camp, ont également apporté leur contribution, ce qui donne l'agréable impression d'un travail bien plus collectif. 

La première partie de l'album, qui correspond à l'ancienne face A des 33 tours, comprend trois titres. L'épique de 10 minutes Trip To The Fair, introduit au piano par un John Tout dantesque, évoque le premier rendez-vous d'Annie Haslam avec Roy Wood, son futur mari. The Vultures Fly High, plus court et plus classique, s'inscrit dans la continuité de ce que le groupe a déjà proposé auparavant. Quant à la splendide ballade folk Ocean Gipsy, elle aura l'honneur d'être reprise sur le premier album de Blackmore's Night, Shadow Of The Moon, plus de vingt ans après.

Mais c'est bien Song Of Scheherazade, l'ancienne face B, qui attire l'attention. Divisée en neuf mouvements, cette suite est essentiellement instrumentale et ne compte que trois parties chantées. The Sultan relate l'histoire du sultan qui, suite à l'infidélité de son épouse, décide de passer chaque nuit avec une jeune vierge qu'il assassine au lever du jour par vengeance. Schheerazade, la nouvelle élue, à l'idée de lui raconter, nuit après nuit, des contes tous aussi passionnants les uns que les autres, afin de rester en vie. The Young Prince And Princess as told by Scheherazade est l'un de ses merveilleux contes. Enfin, The Festival marque la fin heureuse avec le mariage de la captive et du sultan qui met ainsi un terme à cette série de meurtres macabres. 

Quarante ans après sa parution, Scheherazade And Other Stories demeure toujours aussi époustouflant. Il a permis à Renaissance d'entrer dans la légende et de devenir un groupe phare du mouvement progressif aux côtés de Genesis, Yes, Pink Floyd ou King Crimson. S'il est aujourd'hui légèrement tombé dans l'oubli, son héritage est encore bien présent au sein de groupes comme Magenta qui en revendiquent fièrement l'influence. 

Musiciens


Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitare acoustique, chant
John Tout : claviers, chant
Jon Camp : basse, chant
Terence Sullivan : batterie, percussions, chant

Titres


01. Trip to The Fair
02. The Vultures Fly High
03. Ocean Gipsy
04. Song Of Scheherazade

mardi 23 juin 2015

Renaissance - Turn Of The Cards (1974)

Renaissance - Turn Of The Cards  (1974)
Renaissance - Turn Of The Cards
(1974)
Sans Renaissance, Magenta, Iona, Mostly Autumn, Karnataka et bien d'autres encore n'auraient probablement jamais vu le jour. Formé à la fin des années 60 par deux anciens Yardbirds, Keith Relf et Jim McCarty, Renaissance est la référence incontournable de tous les groupes de rock progressif avec chanteuse qui lui ont succédé. Contemporain des Yes, Genesis ou autres Pink Floyd, cette formation va connaître une histoire mouvementée dès ses origines. 

En effet, en 1974 lorsque sort son cinquième album et premier chef d'œuvre, Turn Of The Cards, les membres présents n'ont plus rien à voir avec la formation originale qui, outre McCarty à la batterie et Relf à la guitare et au chant, comprenait la sœur de ce dernier, Jane Relf, au chant, John Hawken au piano et Louis Cennamo à la basse. Désormais, le groupe est constitué d'Annie Haslam au chant (soprano), de John Tout aux claviers, de Jon Camp à la basse, de Terry Sullivan à la batterie et de Michael Dunford à la guitare acoustique. Ce dernier est le compositeur de toutes les musiques tandis que les paroles sont signées par sa compagne de l'époque, Betty Thatcher. 

Paru la même année que The Lamb Lies Down On Broadway de Genesis, que Crime Of The Century de Supertramp, que Red de King Crimson, mais aussi que Rising For The Moon de Fairport Convention, groupe avec lequel Renaissance a parfois été comparé, Turn Of The Cards, est un album extrêmement sombre. Sa pochette énigmatique, réalisée par Hipgnosis, célèbre pour son travail avec Pink Floyd, Electric Light Orchestra ou Led Zeppelin (Houses Of The Holy), représente un jeu de tarot tenu par une main face à un paysage duquel se découpe un château médiéval au crépuscule. 

L'album est seulement constitué de six titres où se mélangent à la fois rock, folk, jazz et classique. Trois atteignent les neufs minutes dont le grandiose Mother Russia, aux orchestrations glaciales, inspiré de la lecture d'Une Journée d'Ivan Denissovitch d'Alexandre Soljenitsyne évoquant la souffrance du Goulag. Tout aussi dramatique, Black Flame aborde la guerre du Vietnam (nous sommes dans les années 70) en se posant la question du mal présent en chaque être humain. Quant au titre le plus court, Cold Is Being, il dépasse à peine les trois minutes et n'est autre qu'un arrangement de toute beauté du célèbre Adagio d'Albinoni.

Porté par la voix fantomatique d'Annie Haslam, Turn Of The Cards marque le début d'une trilogie correspondant au sommet de la carrière du groupe qui se poursuivra avec les albums Scheherazade And Other Stories en 1975, puis Novella en 1977. 

En 2006, alors qu'Annie vient de réaliser, en collaboration avec Magenta, le single Night And Day après plusieurs années de silence, Turn Of The Cards connaît une "renaissance" grâce à une réédition et remasterisation de grande qualité qui permet ainsi de (re)découvrir ce disque, tout aussi intemporel que l'inaltérable Dark Side Of The Moon d'un an son aîné.     

Musiciens


Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitare acoustique, chant
John Tout : claviers
Jon Camp : basse, chant
Terence Sullivan : batterie, percussions, chant

Titres


01. Running Hard
02. I Think Of You
03. Things I Don't Understand
04. Black Flame
05. Cold Is Being
06. Mother Russia

lundi 22 juin 2015

Annie Haslam with Magenta - Night And Day (2006)

Annie Haslam with Magenta - Night And Day (2006)
Annie Haslam with Magenta -
Night And Day (2006)
Attention collector ! Cet EP 4 titres est la rencontre au sommet entre Annie Haslam, chanteuse culte du groupe Renaissance qui a connu son apogée dans les années 70, et Magenta issu de la nouvelle vague des années 2000 du courant progressif.

Petit retour en arrière.

Christina, chanteuse de Magenta, n'a pas du tout grandi en écoutant du rock progressif. Bien au contraire, dans sa jeunesse, elle était plutôt branchée punk. Elle ignorait donc tout de Renaissance jusqu'à sa rencontre avec Rob Reed et la sortie du premier album de Magenta, Revolutions, où la critique ne cessait de faire la comparaison entre sa voix et celle d'Annie Haslam. Intriguée, elle décide de s'intéresser à cette dernière afin de mieux la connaître. En 2004, via le site web d'Annie, alors en retrait du monde musical depuis quelques années et reconvertie dans la peinture, elle prend contact et lui fait parvenir une copie de Seven, tout juste paru. Puis les deux artistes se rencontrent au printemps 2005, lors du festival RoSFest à Phoenixville auquel participe Magenta. 

Quelques semaines après, Christina écrit la chanson Night And Day suite à un rêve ésotérique qu'elle a fait lors d'un séjour dans un ranch en plein cœur du Wyoming. Après l'avoir arrangée avec Rob Reed, ils proposent à Annie de l’enregistrer. Ce qu'elle accepte avec grand plaisir. 

Ceux sont trois versions de cette même chanson qui se trouvent sur cet EP. L'originale s’inscrit dans la continuité du Nothern Lights de Renaissance, un des rares "hits" du groupe qui a eu le privilège de passer en radio. Elle correspond donc parfaitement au répertoire d'Annie qui en livre une interprétation remplie de convictions. Sur l'Evening Mix, la batterie et la guitare sont en retraits au profit du piano et de la cornemuse de Troy Donockley. Cette version présente un grand intérêt car elle s'apparente à une version acoustique et met bien plus en avant la fantastique voix d'Annie. La troisième est absolument grandiose puisqu'il s'agit d'un duo avec Christina. Les deux voix sont d'abord face à face puis se mêlent dans un tourbillon d'intensité absolument gigantesque. 

La pochette du disque est une peinture d'Annie inspirée par la chanson Night And Day. Cette œuvre, intitulée Essence Of Love a, à son tour, inspiré Rob Reed qui a composé l'instrumental du même nom aux sonorités très oldfieldiennes. Il est placé en troisième position sur le disque. 

La parution de ce petit EP aura, au final, des conséquences des plus bénéfiques. En effet, cet adoubement a permis à Magenta d'accroître son influence sur la scène progressive et de devenir, simultanément à la parution de leur dernier album incontournable Home, le véritable fer de lance des groupes avec chanteuses. Quant à Annie Haslam, cette reconnaissance de la nouvelle génération va lui redonner confiance, puis l'encourager "progressivement" à reprendre le chemin des studios en vue de reformer Renaissance et d'asseoir ainsi définitivement son statut d'icône du mouvement progressif. 

Musiciens


Annie Haslam : chant
Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers
Chris Fry : guitare
Dan Fry : basse
Allan Mason-Jones : batterie
Martin Rosser : guitare

Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes

Titres


01. Night And Day
02. Night And Day - Evening Mix
03. Essence Of Love
04. Night And Day - Duet With Christina