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samedi 22 août 2015

Songs For Luca 2 (2007)

Songs For Luca 2
Songs For Luca 2
Quatre ans après Songs For Luca, le couple Bainbridge renouvelle l'expérience en réunissant sur une nouvelle compilation sobrement intitulée Songs For Luca 2, un grand nombre d'artistes. Le but recherché étant toujours le même, à savoir récolter des fonds afin de venir en aide à leur fils autiste, Luca. Au final, 2 CD, 140 minutes de musique et une trentaine de participants et de titres portés par de magnifiques voix féminines.

Joanne Hogg est la chanteuse la mieux représentée puisqu'il nous est possible de l'entendre sur quatre titres. Entourée de Roine Stolt des Flower Kings à la guitare, de Dave Bainbridge aux claviers, de Nick Beggs à la basse, de Frank van Essen à la batterie et accompagnée d'Heather Findlay de Mostly Autumn au chant, elle livre une version totalement transformée et magnifiée de Journey Into The Morn issue de l'album de Iona du même titre. C'est également en compagnie de ses amis Dave Bainbridge, Troy Donockley et Frank van Essen qu'elle réinterprète deux chansons tirées de son premier album solo, Looking Into Light. Enfin, le remix de Bird Of Heaven de Iona ouvre le second disque. On retrouve sa version originale sur Beyond These Shores. Si Joanne n'en demeure pas moins discrète sur ce titre, le splendide solo final de guitare exécuté par Dave Bainbridge mérite à lui seul son écoute. 

Autre merveille que recèle cette compilation, la chanson Circles Of Stone du projet musical Chasing The Monsoon. Formé de Ian Jones, bassiste de Karnataka, du claviériste Steve Evans, producteur de l'album Delicate Flame Of Desire, du guitariste Ian Simmons et de la chanteuse Lisa Fury, ce titre est un mélange de musique celtique, progressive et ambient navigant dans les mêmes eaux que Karnataka. A noter d'ailleurs que Lisa Fury succédera à Rachel Jones au sein du groupe de Swansea et qu'au moment où nous écrivons ces lignes, aucun album de Chasing The Monsoon n'a encore vu le jour. Circles Of Stone demeure donc le seul titre de cette expérience musicale à être gravé sur CD.

Déjà présente sur l'EP Spirits Of Christmas Past, Winter Is King a bénéficié d'un remix exclusif du guitariste Ben Matthews du groupe Thunder. Cette douce chanson hivernale composée et chantée par Heather Findlay prend toute son ampleur grâce au duo de flûtes formé d'Angela Gordon et de Troy Donockley. Un vrai régal pour les oreilles tout comme le titre d'ouverture du premier CD, Eirigh Suas A Stoirin enregistré par Moya Brennan (Clannad) et ses musiciens. Cet inédit s'inscrit dans la grande tradition des ballades celtiques enivrantes.

Il serait trop fastidieux d'aborder tous les morceaux. Précisons simplement qu'à côté d'artistes confirmés tels que Mae McKenna, Nick Fletcher ou Phil Keaggy, d'autres, moins connus et répartis aux quatre coins de la planète, nous ouvre une fenêtre sur leur univers qui ne demande qu'à être exploré. Parmi eux, nous trouvons l'Allemand Frank Bossart et son projet Eureka, le groupe de rock progressif japonnais Kenso, Chris Hale et Peter Hicks, deux Américains qui ont grandi en Inde et qui ont formé Aradhna en 1999, ou encore Theophonic Cloud, duo basé en Alaska. 

Songs For Luca 2 n'est donc pas qu'une simple compilation. Nombreux sont les titres inédits et les artistes plus ou moins connus qui, d'une manière ou d'une autre, gravitent dans la fructueuse galaxie Iona. Il faut plutôt voir ce disque comme une passerelle entre ces différents musiciens dont l'écoute ne peut que susciter l’enthousiasme et le désir de découvrir de nouveaux horizons musicaux.  

Titres et interprètes


1.01. Eirigh Suas A Stoirin (Moya Brennan)
1.02. Big Fish Rumba (David Beegle)
1.03. Journey Into The Morn - new version (Joanne Hogg)
1.04. A Stor Mo Chroi (Troy Donockley / Dave Bainbridge)
1.05. Strange Kind Of Friend (Martyn Joseph)
1.06. Lost For You (Soulful Terrain)
1.07. A Winter In Hokkaido (Kenso)
1.08. I Ask No Dream (Joanne Hogg)
1.09. Asilomar Sunrise (Keith Baker)
1.10. Across The Sea (Dave Bainbridge / Phil Keaggy)
1.11. Rahim Dhaga (Aradhna)
1.12. Arabesque (Eureka)
1.13. Excuses To Fall (Richard John Thompson)
1.14. In Your Arms (Debbie Bainbridge)
1.15. Dreaming (Invisible Opera Company Of Tibet)

2.01. Bird Of Heaven - 2007 remix (Iona)
2.02. Do Wot You Want (Nick Beggs)
2.03. Circles Of Stone (Chasing The Monsoon)
2.04. Hymn To The Sea (Troy Donockley)
2.05. Silver Moon (Nick Fletcher)
2.06. Super Glue (Rachel Taylor-Beales)
2.07. Sacred Space (Debbie Bainbridge)
2.08. Winter Is King (Mostly Autumn)
2.09. O Euchari (David Fitzgerald / Dave Bainbridge)
2.10. A Prayer (Mae McKenna / Dave Bainbridge)
2.11. The Brilliance Of Stars (Deborah Martin)
2.12. Almighty Father Who Dost Give (Joanne Hogg)
2.13. Out Of The Ether (Guillermo Cides / Emmett Chapman)
2.14. Luca (Theophonic Cloud)
2.15. Red Sun (Nick Fletcher / Dave Bainbrige)

lundi 22 juin 2015

Annie Haslam with Magenta - Night And Day (2006)

Annie Haslam with Magenta - Night And Day (2006)
Annie Haslam with Magenta -
Night And Day (2006)
Attention collector ! Cet EP 4 titres est la rencontre au sommet entre Annie Haslam, chanteuse culte du groupe Renaissance qui a connu son apogée dans les années 70, et Magenta issu de la nouvelle vague des années 2000 du courant progressif.

Petit retour en arrière.

Christina, chanteuse de Magenta, n'a pas du tout grandi en écoutant du rock progressif. Bien au contraire, dans sa jeunesse, elle était plutôt branchée punk. Elle ignorait donc tout de Renaissance jusqu'à sa rencontre avec Rob Reed et la sortie du premier album de Magenta, Revolutions, où la critique ne cessait de faire la comparaison entre sa voix et celle d'Annie Haslam. Intriguée, elle décide de s'intéresser à cette dernière afin de mieux la connaître. En 2004, via le site web d'Annie, alors en retrait du monde musical depuis quelques années et reconvertie dans la peinture, elle prend contact et lui fait parvenir une copie de Seven, tout juste paru. Puis les deux artistes se rencontrent au printemps 2005, lors du festival RoSFest à Phoenixville auquel participe Magenta. 

Quelques semaines après, Christina écrit la chanson Night And Day suite à un rêve ésotérique qu'elle a fait lors d'un séjour dans un ranch en plein cœur du Wyoming. Après l'avoir arrangée avec Rob Reed, ils proposent à Annie de l’enregistrer. Ce qu'elle accepte avec grand plaisir. 

Ceux sont trois versions de cette même chanson qui se trouvent sur cet EP. L'originale s’inscrit dans la continuité du Nothern Lights de Renaissance, un des rares "hits" du groupe qui a eu le privilège de passer en radio. Elle correspond donc parfaitement au répertoire d'Annie qui en livre une interprétation remplie de convictions. Sur l'Evening Mix, la batterie et la guitare sont en retraits au profit du piano et de la cornemuse de Troy Donockley. Cette version présente un grand intérêt car elle s'apparente à une version acoustique et met bien plus en avant la fantastique voix d'Annie. La troisième est absolument grandiose puisqu'il s'agit d'un duo avec Christina. Les deux voix sont d'abord face à face puis se mêlent dans un tourbillon d'intensité absolument gigantesque. 

La pochette du disque est une peinture d'Annie inspirée par la chanson Night And Day. Cette œuvre, intitulée Essence Of Love a, à son tour, inspiré Rob Reed qui a composé l'instrumental du même nom aux sonorités très oldfieldiennes. Il est placé en troisième position sur le disque. 

La parution de ce petit EP aura, au final, des conséquences des plus bénéfiques. En effet, cet adoubement a permis à Magenta d'accroître son influence sur la scène progressive et de devenir, simultanément à la parution de leur dernier album incontournable Home, le véritable fer de lance des groupes avec chanteuses. Quant à Annie Haslam, cette reconnaissance de la nouvelle génération va lui redonner confiance, puis l'encourager "progressivement" à reprendre le chemin des studios en vue de reformer Renaissance et d'asseoir ainsi définitivement son statut d'icône du mouvement progressif. 

Musiciens


Annie Haslam : chant
Christina Booth : chant
Rob Reed : claviers
Chris Fry : guitare
Dan Fry : basse
Allan Mason-Jones : batterie
Martin Rosser : guitare

Troy Donockley : uilleann pipes, flûtes

Titres


01. Night And Day
02. Night And Day - Evening Mix
03. Essence Of Love
04. Night And Day - Duet With Christina

jeudi 18 juin 2015

Magenta - Home (2006)

Magenta - Home (2006)
Magenta - Home (2006)
Après The Lamb Lies Down On Broadway de Genesis dans les années 70, après The Wall de Pink Floyd qui a marqué les années 80, après Brave de Marillion dans les années 90, Magenta publie, en 2006, Home, le concept-album des années 2000. Ce disque est le projet le plus ambitieux de la carrière du groupe et succède aux déjà excellents Revolutions et Seven. D'abord vendu en album simple accompagné du EP New York Suite, Rob Reed aura la bonne idée de le rééditer en 2009, dans une version double avec les chansons de l'EP respectant l'ordre chronologique de l'histoire.

Car Home est avant tout une histoire. Celle d'une jeune femme passée du mauvais côté de la loi qui décide de quitter Liverpool pour partir aux États-Unis en quête d'une vie meilleure. Pleine d'espoir, elle va rapidement déchanter. Rattrapée par ses vieux démons (l'alcool, la drogue et la prostitution) suite à de mauvaises rencontres à New York, elle fuit à nouveau et erre à travers le pays. Toutefois, sa rencontre avec Joe, un Indien d'Amérique, va complètement bouleverser sa vie. Grâce à lui, elle retrouvera la paix intérieure et aura la force de rentrer chez elle, dans son pays natal, afin de mettre un terme à cette épopée, véritable voyage initiatique.

Le rôle principal est tenu par la chanteuse du groupe, Christina, qui interprète chaque chanson à la première personne, les rendant ainsi encore plus poignantes. Habitée par son personnage, elle se transforme en une véritable actrice traversée par toute une palette d'émotions. Son chant, d'une précision jusque là inégalée, s'accorde avec chacune des couleurs du disque, passant de la joie à la tristesse, de la tristesse à la nostalgie ou de la nostalgie à l'espoir.

Elle est dirigée par le metteur en scène Rob Reed, secondé par son frère Steve Reed, auteur des paroles et à l'origine de l'histoire. Comme à son habitude, Rob multiplie les casquettes en étant à la fois derrière la caméra en tant que producteur, et devant, en jouant toute une multitude d'instruments (claviers, basse, percussions, guitare, mandoline, chœurs). Il est secondé à la guitare par Chris Fry et Martin Rosser, à la batterie par Allan Mason-Jones et à la basse par le frère de Chris, Dan Fry, remplaçant de Matthew Cohen parti fonder The Reasoning. Quelques "guest stars" font également de courtes, mais remarquées, apparitions, parmi lesquelles Tim Robinson, vieux compère de Rob, à la batterie, Hywel Maggs qui électrise Joe et Journey's End avec sa guitare, Lee Goodall au saxophone sur Moving On donnant l'impression d'entendre Dick Parry sur un morceau du Pink Floyd, ou encore l'exceptionnel Troy Donockley à la cornemuse sur les deux morceaux de fin, The Traveller's Lament et Home, illuminant ainsi l'espoir retrouvé.

A lire les différentes critiques, dans l'ensemble enthousiastes et unanimes, il est évident que les sources d'inspiration sont multiples. Leurs illustres aînés, comme pour chacune de leurs œuvres antérieures, sont évoqués : Yes (pour la basse), Renaissance (pour le chant), Pink Floyd (pour les guitares) et Genesis (pour les claviers). La comparaison avec leurs contemporains comme Mostly Autumn ou Iona grâce, notamment, à la présence de Troy Donockley, ainsi que Glass Hammer pour l'aspect le plus symphonique de leur musique, est également recevable. Les influences de Mike Oldfield et d'Elton John sont, elles, clairement revendiquées par Rob Reed en personne, de même que celles, plus surprenantes, de Kiss, Oasis, Eagles, Massive Attack ou Kate Bush. Enfin, dans certains recoins, plane l'ombre de Marillion, de Camel, de Kayak ou des Flower Kings.

Home, produit protéiforme de toute cette somme, est avant tout un album d'exception, fruit d'un travail minutieux, qui se classe parmi les plus réussis de sa catégorie. De toute la carrière du groupe, s'il ne fallait ne conseiller qu'un seul album de leur discographie, ce serait sans aucune hésitation ce chef œuvre à la fois doux, mélancolique et émotionnellement très fort.


Magenta - New York Suite (2006)
Magenta - Home + New York Suite
(2006)


Musiciens


Christina : chant
Rob Reed : claviers, basse, guitare, flûte, tambourin, mandoline, chœurs
Chris Fry : guitare
Martin Rosser : guitare
Dan Fry : basse
Allan Mason-Jones : batterie

Tim Robinson : batterie
Martin Shellard : guitare
Lee Goodall : saxophone
Hywel Maggs : guitare
Christian Philips : guitare, chœurs
Troy Donockley :uilleann pipes, flûte
Mal Pope : chœurs
Lorraine King : chœurs

Titres


1.01. This Life
1.02. Hurt
1.03. Moving On
1.04. My Home Town (Far Away)
1.05. Brave New Land
1.06. The Journey
1.07. Towers Of Hope
1.08. Arrival
1.09. Home From Home

2.01. White Lies
2.02. Demons
2.03. Truth
2.04. Morning Sunlight
2.05. Joe
2.06. The Dream
2.07. The Visionary
2.08. Journey's End
2.09. The Traveller's Lament
2.10. Home

samedi 13 juin 2015

Mostly Autumn - Storms Over London Town (2006)

Mostly Autumn - Storms Over London Town (2006)
Mostly Autumn - Storms Over
London Town (2006)
Chaque album live de Mostly Autumn recèle son lot de (bonnes) surprises. Storms Over London Town, enregistré le 4 juin 2005 au London Astoria, tout comme son prédécesseur The V Shows, ne déroge pas à la règle.

Pour la première fois, les chansons de Storms Over Still Water sont jouées sur scène. Elles sont particulièrement mises en valeur puisque sur les onze titres sélectionnés, cinq proviennent du dernier album (Out Of The Green Sky, Broken Glass, Black Rain, Carpe Diem et Storms Over Still Water). Les autres sont issues de Passengers (Answer The Question, Distant Train), The Last Bright Light (Never The Rainbow) et The Spirit Of Autumn Past (Evergreen, The Spirit Of Autumn Past - Part I). 

Le disque est structuré en deux parties avec d'abord les titres les plus rock et électriques (d'Out Of The Green Sky à Never The Rainbow), puis, à leur suite, les morceaux les plus atmosphériques et celtiques (de Distant Train à The Spirit Of Autumn Past - Part I)

Plus intéressant sont les invités présents, tous mis à l'honneur aux côtés de Bryan Josh (chant, guitares), Heather Findlay (chant, tambourin), Iain Jennings (claviers), Liam Davison (guitares, chœurs), Angela Gordon (flûte, claviers, chant, tambourin), Andy Smith (basse) et Andrew Jennings (batterie). 

Olivia Sparnenn, découverte sur l'album solo de Iain Jennings, Breathing Space, et Rachel Jones, ancienne chanteuse de Karnataka qui a déjà collaboré avec Mostly Autumn sur The Story So Far..., sont toutes deux aux chœurs. Livvy interprète seule un Nerver The Rainbow dynamité, quant à Rachel elle tient le chant principal sur le très floydien Storms Over Still Water. Un vrai régal !

Ben Matthews, guitariste du groupe de hard Thunder, est venu prêter main forte sur Black Rain et Never The Rainbow en leur conférant un son bien plus "heavy" que les versions studio. 

L'ami de toujours Troy Donockley a apporté avec lui cette fameuse "celtic touch" sur le magnifique Carpe Diem, incontestablement un des meilleurs titres du répertoire de Mostly Autumn, et sur Finlandia, composé par Sibelius, que l'on retrouve sur son premier album solo, The Unseen Stream, et sur celui de Maddy Prior, Flesh & Blood, où ses uilleann pipes (cornemuse) remplies de sensibilité font des merveilles. 

En terminant le disque par l’irrésistible instrumental The Spirit Of Autumn Past - Part I signé Iain Jennings, Bryan Josh a souhaité rendre un hommage à son fidèle compagnon de route qui, à l'issue de cette nouvelle tournée, a décidé de quitter le navire Mostly Autumn pour s'embarquer dans un nouveau projet musical avec une certaine... Olivia Sparnenn. 

Si on peut regretter que sur les 2 h 30 du show, seule une heure a été gravée sur CD, cela ne gâche en rien notre plaisir de se jeter dans ce magma de voix célestes, de claviers lumineux, d'envolées de guitares ou de flûtes aériennes si typiques du son "Mostly Autumn", groupe authentique qui ne triche jamais avec son public. 

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares
Heather Findlay : chant, tambourin
Iain Jennings : claviers
Liam Davison : guitares, chœurs
Angela Gordon : flûte, claviers, chant, tambourin
Andy Smith : basse
Andrew Jennings : batterie

Ben Matthews : guitare
Troy Donockley : low whistles, uilleann pipes
Olivia Sparnenn : chant
Rachel Jones : chant
Chris Johnson : effets sonores

Titres


01. Out Of The Green
02. Broken Glass
03. Answer The Question
04. Black Rain
05. Never The Rainbow
06. Distant Train
07. Evergreen
08. Carpe Diem
09. Finlandia
10. Storms Over Still Water
11. The Spirit Of Autumn Past (Part I)

dimanche 7 juin 2015

Barbara Dickson - Nothing's Gonna Change My World (2006)

Barbara Dickson - Nothing's Gonna Change My World: The Songs Of Lennon, McCartney and Harrison (2006)
Barbara Dickson - Nothing's Gonna
Change My World (2006)
Deux ans après Full Circle, Barbara Dickson poursuit sa collaboration avec son ami Troy Donockley qui lui offre, une nouvelle fois, ses service de musicien (guitare, claviers, mandoline, bouzouki, low whistle, percussions) et de directeur artistique sur ce nouvel album, commande de la maison de disque Universal. 

En effet, courant 2005, Barbara a été approchée pour réaliser un disque de reprises des Beatles. Leur univers lui est familier puisqu'en 1974, elle chantait déjà leurs plus grands succès dans le spectacle "John, Paul, George, Ringo... and Bert". Sur ce nouveau projet, elle a obtenu d'avoir carte blanche dans le choix des titres. Ainsi, au lieu de choisir la voie de la facilité et de se limiter aux hits maintes et maintes fois entendus, elle a préféré reprendre des chansons moins connues, dont certaines faces B de 45 tours (Rain, P.S. I Love You). 

Entourée de Terl Bryant, de Neil Drinkwater, de l'Emperor String Quartet qui avaient déjà collaborés sur Full Circle, de Chris Hughes, batteur sur l'album So de Peter Gabriel qui a également travaillé avec Paul McCartney et Robert Plant, de Mark Frith des Troubadours, et de son compatriote écossais et ami Midge Ure (Ultravox) venu chanter en duo sur le très émouvant I'll Be Back, Barbara réussit le tour de force à s'approprier intégralement chacune des chansons pour en donner une version revisitée des plus personnelles qui ne trahit en rien l'œuvre originale. Bien au contraire ! 

Le résultat final est des plus brillants et dépasse largement toutes les attentes. L'album s'ouvre sur une composition du regretté, et parfois mésestimé, George Harisson, If I Need Someone, extraite de l'album Rubber Soul datant de 1965. Il se termine, tout en douceur, par le magnifique Goodnight  de Lennon, délicate berceuse simplement accompagnée au piano par le tout aussi délicat Neil Drinkwater. Seul réel tube du groupe sélectionné, Eleanor Rigby est chanté, sans fausse note, a cappella par une Barbara qui atteint le sublime avec sa seule voix. Cette même voix qui interprète un Things We Said Today des plus atmosphériques, ou encore un I Will écrit par Paul pour Linda au début de leur relation, toujours aussi attachant, et un Across The Universe, tiré de Let It Be (1971), aux discrètes sonorités progressives présentes tout au long de ce voyage intersidéral. 

Si Nothing's Gonna Change My World ne va pas changer la face du monde, il bénéficie d'arrangements somptueux et est portée par une voix magnifique qui en font un des meilleurs hommages aux Fab Four. Il s'inscrit également dans la continuité discographique d'une artiste trop méconnue en France qui, pourtant, prouve, album après album, la richesse de son talent. 

Musiciens


Barbara Dickson : chant

Midge Ure : chant
Troy Donockley : guitare, claviers, mandoline, bouzouki, low whistle, percussions, chœurs
Mark Frith : basse, claviers
Neil Drinkwater : piano
Chris Hughes : batterie, percussions
Terl Bryant : batterie, percussions

The Emperor String Quartet
Martin Burgess : violon
Clare Hayes : violon
Fiona Bonds : alto
William Schofield : violoncelle

Titres


01. If I Need Someone
02. I Will
03. Rain
04. Here, There And Everywhere
05. Every Little Thing
06. Eleanor Rigby
07. Things We Said Today
08. I'll Be Back
09. P.S. I Love You
10. The Fool On The Hill
11. Across The Universe
12. Goodnight

mercredi 3 juin 2015

Maksim - Electrik (2006)

Maksim Mrvica
Maksim - Electrik (2006)
Plein de fougue et de vitalité, Electrik est le cinquième album du pianiste croate Maksim Mrvica. Né dans l'ancienne Yougoslavie, en 1975, il a suivi sa formation à l'Académie de musique de Zagreb, puis au Conservatoire Franz Lizst de Budapest, en Hongrie, et, enfin, à Paris. 

C'est pourtant en Asie que ce fils prodige de la belle Europe connait une gloire immense et vend ses albums par centaines de milliers. Ainsi, en 2003, The Piano Player, son deuxième opus, est devenu disque d'or en Malaisie, Chine et Indonésie, et disque de platine à Taïwan, Singapour et Hong Kong. 

Avec Electrik, il poursuit son œuvre mêlant à la fois musiques classiques et électroniques, reprises et inédits. Les compositions de l'éternel J. S. Bach (Prelude In C), de l'Italien Verdi (The Gypsy Maid, Requiem), des Français Georges Bizet (Carmen Entr'acte) et Gabriel Fauré (In Paradisum), ou encore d'Edvard Grieg (Hall Of The Mountain King), célèbre pianiste norvégien, sont revisitées aux côtés de celles, plus inattendues et contemporaines, de l'Allemand Hans Zimmer (Beyond Rangoon / Waters Of Irrawaddy) et du célèbre groupe suédois ABBA (The Way Old Friends Do, dernier titre de Super Trouper). 

Son compatriote Tonci Huljic avec lequel il travaille depuis 2001, et à qui il doit son plus grand succès, Croatian Rhapsody (The Piano Player, 2003), lui a offert quatre titres inédits, dont un Tango In Ebony des plus torrides... 

Toutefois, la pièce maîtresse d'Electrik, Nachrach, est signée du Britannique Troy Donockley. Ce morceau mystique, traversé de sonorités orientales et balkaniques, semble sorti tout droit d'un album de Dead Can Dance de la grande époque. Jamais le chant éblouissant de Joanne Hogg n'a été aussi proche de celui de Lisa Gerrard. A nouveau, Andy Duncan qui a déjà œuvré sur les albums de Troy, The Unseen Stream et The Pursuit Of Illusion, réalise un travail d'orfèvre aux percussions, accompagné d'un Phil Barker, bassiste honorable de Iona, très inspiré. L'ensemble est mené par le piano dominant de Maksim qui semble rechercher la confrontation avec les autres instruments au détriment d'une osmose harmonieuse. Cette musique obscure n'en demeure pas moins, au final, des plus lumineuses. 

Grâce à cette collaboration plutôt hors norme, Troy Donockley a composé un titre exceptionnel dans la droite lignée de son travail en solo. Il nous permet, avant tout, de découvrir Electrik, un album des plus éclectiques, et Maksim, un artiste international ingénieux, injustement méconnu dans nos contrées. 

Musiciens


Maksim : piano

Joanne Hogg : chant
Ben Shamali : chant
Hana Huljic : chant
Jacob Moriarty : chant
Yeung Xi Yi : chant
Haley Glennie-Smith : chant
Peter Graso : chœurs
Tonci Huljic : chœurs
Zeljko Baricic : chœurs
Eduard Botric : chœurs
Troy Donockley : low whislte, guitare
Eduard Botric : guitare
Mr. Reasonable : sitar
Saroja : dilruba
Clio Gould : violon
Peng Fei : violon
Eddie Hession : accordéon
Phil Barker : basse
Andy Duncan : percussions
Paul Clarvis : percussions

Heart Of Asia
Royal Philharmonic Orchestra (conduit par Julian Kershaw)
The Crouch End Festival Chorus (conduit par David Temple)

Titres


1.01. The Gypsy Maid
1.02. Requiem
1.03. Child In Paradise
1.04. Anchem
1.05. Hall Of The Mountain King
1.06. Nachrach
1.07. Beyond Rangoon / Waters Of Irrawaddy
1.08. March Of The Icons
1.09. Tango In Ebony
1.10. Carmen Entr'acte
1.11. Prelude In C
1.12. In Paradisum
1.13. The Way Old Friends Do

2.01. The Gypsy Maid (Club Remix)
2.02. Prelude In C (Club Remix)
2.03. Requiem (Breaks Remix)
2.04. Child In Paradise (Co-Fusion Mix)

dimanche 31 mai 2015

Iona - The Circling Hour (2006)

Iona - The Circling Hour (2006)
Iona - The Circling Hour (2006)
Six ans d'attente ! Il aura fallu attendre six longues années entre Open Sky, sorti en 2000, et le petit dernier, The Circling Hour.

Pourtant, entre ces deux opus, nos amis n'ont pas chômé. Si Joanne Hogg a fait le choix de privilégier son foyer et ses enfants, elle n'a pas complètement disparu et a fait quelques apparitions remarquées, que ce soit sur les quatre volets de la série des New Irish Hymns, aux côtés du guitariste et compositeur Phil Hart, sur la bande originale du jeu vidéo Xenosaga, sur l'album solo de Troy Donockley, The Pursuit Of Illusion, ou sur celui de Dave Bainbridge, Veil Of Gossamer.

Ce dernier a, en outre, réalisé, durant ce laps de temps, la compilation Song For Luca, réunissant nombre de musiciens de la galaxie Iona, afin d'aider son fils autiste. Il a également enregistré avec son complice Troy Donockley deux disques très originaux, From Silence et When Worlds Collide. Comme Dave, Troy a aussi sorti son album solo, The Pursuit Of Illusion et il a collaboré avec de grandes artistes anglo-saxonnes comme Maddy Prior, Barbara Dickson, Moya Brennan, Jennifer Cutting ou Carol Arblaster. C'est avec son épouse, Marlou, que le batteur-violoniste Frank van Essen a enregistré Immanuël dédié aux chants de Noël traditionnels néerlandais.

Riche de ces nouvelles expériences, nous avons bien là un groupe soudé qui apparaît sur ce nouveau chef d'œuvre. Même si c'est lors des séances préliminaires d'improvisation  que sont nés nombres de titres parmi lesquels Factory Of Magnificient Souls, No Fear In LoveStrengh ou Empyrean Dawn, où seuls étaient présents Joanne, Dave et Frank, ou bien si Troy est arrivé avec Sky Maps et Wind Off The Lake, c'est bien le groupe tout entier, y compris le bassiste Phil Barker, qui a construit le disque. Dans une interview accordée au magazine Koid'9, Dave définit le résultat final comme "une musique progressive entraînante, pleine de vie, avec des tendances celtiques et des influences folk, rock et ambient". On ne saurait mieux résumer !

The Circling Hour a la particularité première de s'ouvrir sur un délicat murmure a cappella de Joanne Hogg (Empyrean Dawn) et de se terminer sur le même thème, chanté de manière si fragile, cette fois-ci, par Heather Findlay de Mostly Autumn, unique invitée (Fragment Of A Fiery Sun). Aux côtés de chansons plus faciles d'accès, telle que la splendide Factory Of Magnificient Souls qui devait, à l'origine, donner son nom au disque, la voix de Joanne est utilisée dans des morceaux plus complexes comme Wind Off The Lake ou Wind, Water & Fire - Water, en tant qu'instrument à part entière rappelant les vocalises angéliques de Lisa Gerrard.

2006 est donc une année à inscrire dans le marbre puisque non seulement Iona est revenu avec un album à son image, c'est-à-dire exceptionnel, une autre artiste du même univers musical fait également un come back très attendu après de nombreuses années de silence. Loreena McKennitt, dont la voix n'a rien à envier à celle de Joanne Hogg, est de retour et nous livre son premier album depuis la fin des années 90, An Ancient Muse. Mais, il s'agit là d'une autre histoire... 

Musiciens


Joanne Hogg : chant, claviers
Dave Bainbridge : guitares, claviers, bouzouki, mandoline, percussions, chœurs
Troy Donockley : uilleann pipes, low, tin & high whistles, bouzouki, guitares, claviers, chœurs
Phil Barker : basse
Frank van Essen : batterie, percussions, violon, alto, chœurs

Heather Findlay : chant

Titres


01. Empyrean Dawn
02. Children Of Time
03. Strength
04. Wind Off The Lake
05. Factory Of Magnificent Souls
06. Sky Maps
07. No Fear In Love
08. Wind, Water & Fire - Wind
09. Wind, Water & Fire - Water
10. Wind, Water & Fire - Fire
11. Fragment Of A Fiery Sun

samedi 16 mai 2015

Mostly Autumn - The V Shows (2005)

Mostly Autumn - The V Shows (2005)
Mostly Autumn - The V Shows (2005)
Il faut attendre l'année 2005 pour que Mostly Autumn sorte (enfin) son premier double album live, The V Shows, enregistré le 8 mai 2004 dans la salle mythique, aujourd'hui fermée, de l'Astoria à Londres.

Les deux disques réunissent plus de deux heures de spectacle. Fait rare, l'intégralité de l'album Passengers a été interprétée, dans la première partie du concert, par un groupe au zénith de sa forme et de son professionnalisme. En effet, Bryan Josh (chant, guitare), Heather Findlay (chant, percussions), Iain Jennings (claviers), Liam Davison (guitare), Angela Goldthorpe (flûtes, claviers), Andy Smith (basse) et le petit dernier, Andrew Jennings (batterie) ont littéralement brillé ce soir là, et pas seulement grâce aux abondants jeux de lumière particulièrement réussis. Une osmose totale s'est installée entre les musiciens, y compris avec leurs invités.

Troy Donockley, depuis longtemps un habitué du groupe, est venu enchanter avec sa flûte et sa cornemuse le toujours aussi floydesque et enivrant The Night Sky. Sa cornemuse a également illuminé Pass The Clock et sa mandoline a accompagné une Heather Findlay au chant donnant toujours autant de frisson, sur une version très pastorale de Bitternest Burnt. Ce morceau s'est aussi trouvé transformé grâce à la présence du Regent String Quartet qui apporte une réelle valeur ajoutée à l'ensemble du set. Le groupe s'était déjà entouré d'un quatuor à cordes sur At The Grand Opera et a eu l'excellente idée de renouveler l'expérience pour ce show.

Si le premier CD est dédié à Passengers, le second est une collection des meilleurs titres de la bande extraite de ses trois premiers albums : For All We Shared, The Spirit Of Autumn Past et The Last Bright Light. Ainsi se succèdent The Night Sky, The Spirit Of Autumn Past à l'émotion décuplée, Evergreen toujours aussi rafraîchissant, le très rock Never The Rainbow, l'inégalable Heroes Never Die et un Mother Nature s’étalant sur 18 minutes durant lesquelles Bryan Josh, porté par Liam Davison, fait pleurer, comme jamais, sa guitare électrique dans des tourbillons émotionnels sans fin. 

Cerise sur le gâteau, Afterglow, morceau final de l'album Wind & Wuthering de Genesis, est repris et interprété dans une version bien plus chaleureuse que l'originale grâce aux voix conjuguées d'Heather et de Bryan. Après Pink Floyd, Mostly Autumn revendique une nouvelle fois son héritage musical et s'inscrit ainsi dans cette longue lignée du rock progressif toujours aussi vivace.

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitare
Heather Findlay : chant, guitare, bodhran
Iain Jennings : claviers, chœurs
Liam Davison : guitare, chœurs
Angela Goldthorpe : flûtes, claviers, chœurs
Andy Smith : basse
Andrew Jennings : batterie

Titres


1.01. Caught In A Fold
1.02. Something In Between
1.03. Another Life
1.04. First Thought
1.05. Pure White Light
1.06. Simple Ways
1.07. Bitterness Burnt
1.08. Distant Train
1.09. Answer The Question
1.10. Pass The Clock
1.11. Passengers

2.01. The Night Sky
2.02. The Spirit Of Autumn Past
2.03. Evergreen
2.04. Never The Rainbow
2.05. Heroes Never Die
2.06. Mother Nature
2.07. Afterglow

dimanche 10 mai 2015

Mostly Autumn - Spirits Of Christmas Past (2005)

Mostly Autumn - Spirits Of Christmas Past (2005)
Mostly Autumn - Spirits Of
Christmas Past (2005)
L'album de Noël est une tradition bien ancrée dans les pays anglo-saxons. Chaque artiste se doit d'en réaliser un dans sa carrière. Mostly Autumn ne déroge pas à la règle avec cet EP de 2005 comprenant cinq titres d'une durée totale de 25 minutes. 

Le morceau titre, Spirits Of Christmas Past, est une composition de Bryan Josh. Très punchy, il s'inscrit dans la continuité du dernier album en date, Storms Over Still Water, avec, en plus, cette touche festive propre à Noël. 

Au contraire, Winter Is King, écrit et chanté par Heather Findlay, est un véritable retour aux sources folk du groupe yorkais. La flûte d'Angela Gordon et les instruments acoustiques (guitares, percussions) dominent cette chanson que l'on imagine, sans difficulté, jouée autour d'un bon feu de cheminée lors d'une joyeuse veillée de Noël sous la neige. 

Le titre suivant, Merry Christmas Everybody, est une reprise d'un célèbre hit des années 70 du groupe de glam rock britannique Slade. A notre grande surprise, le chant est tenu par un Liam Davison plein d'énergie. Son timbre de voix diffère peu de celui de Bryan, mais l'occasion est si rare de l'entendre que notre plaisir s'en trouve décuplé.

Fairytale Of New York a été écrite par Jem Finer et Shane MacGowan pour l'album If I Sould Fall From Grace With God des Pogues publié en 1987. Leur esprit plane sur cette version à tel point que le chant de Bryan se confond de manière inattendue avec celui de MacGowan. 

Enfin, l'inévitable Silent Night, chant de Noël populaire composé par deux Autrichiens au début du XIXe siècle qui étaient bien loin d'imaginer son succès planétaire et qu'il serait, deux siècles plus tard, en 2011, déclarée patrimoine culturel immatériel par l'UNESCO. La version proposée par Mostly Autumn symbolise à la perfection la magie de Noël grâce aux chants mêlés majestueux d'Heather Findlay et d'Olivia Sparnenn dont c'est la première apparition sur un disque du groupe. Malheureusement, sa durée est trop courte, moins de 3 minutes, mais c'est pour laisser la place à une dernière surprise finale...

Avec cet EP, Mostly Autumn montre une nouvelle fois qu'il sait faire preuve d’éclectisme en proposant deux chansons originales dévoilant chacune une facette du groupe, rock et folk, et trois reprises aux influences très diverses qui vont du traditionnel au punk celte en passant par le glam rock. 

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares, basse, piano
Heather Findlay : chant, guitare acoustique, percussions
Iain Jennings : claviers
Angela Gordon : flûtes, chœurs
Liam Davison : chant
Andy Smith : basse
Andrew Jennings : batterie

Troy Donockley : bouzouki, flûtes
Chris Johnson : guitare acoustique, sound effects, chœurs
Olivia Sparnenn : chœurs

Titres


01. Spirits Of Christmas Past
02. Winter Is King
03. Merrry Christmas Everybody
04. Fairytale Of New York
05. Silent Night

vendredi 8 mai 2015

Mostly Autumn - Storms Over Still Water (2005)

Mostly Autumn - Storms Over Still Water (2005)
Mostly Autumn - Storms Over
Still Water (2005)
Storms Over Still Water a la délicate mission de succéder au splendide Passengers deux ans après sa parution, en 2003, et d'inaugurer le nouveau label du groupe, Autumn Records. Avec la création de ce dernier, la bande à Bryan Josh prend désormais en main sa propre destinée. C'est dire si ce disque suscite une grande attente et de hautes espérances.

Pourtant, il faut bien l'avouer, à sa première écoute, il déstabilise plus qu'il ne provoque un large engouement. Dès les premiers titres, l'auditeur est emporté par un tourbillon musical d'où surgissent des chansons au format court, très rock, sur lesquelles dominent la guitare "hard" et le chant écorché de Bryan Josh. Le groupe ne nous avait pas habitué à autant d'énergie et de puissance sonore bien loin du rock progressif. Il faut attendre le quatrième titre, Heart Life, pour respirer un peu et apprécier, comme il se doit, le chant d'Heather Findlay et la flûte d'Angela Gordon (anciennement Goldthorpe) très peu présente jusque là. Après cette bulle d'oxygène champêtre aux accents prog folk, le groupe nous plonge à nouveau dans son univers en perpétuel mouvement. La première partie de l'album prend fin avec l'instrumental Coming To... signé Iain Jennings.

A partir de Candle To The Sky, Mostly Autumn revient en terrain connu pour nous rassurer et nous offrir les meilleurs morceaux du disque. En effet, Candle To The Sky, Carpe Diem, Storms Over Still Water et Tomorrow sont, chacun à sa manière, sublimes. L'influence floydienne revient en force, les nappes de claviers, les soli de guitares et la voix incomparable d'Heather sont bien là pour nous rappeler que Mostly Autumn demeure un groupe inimitable capable de transmettre comme aucun autre l'essence même de leur musique qui n'est qu'émotion. Si Candle To The Sky est le morceau atmosphérique par excellence, si Storms Over Still Water offre la même mélancolie que le grandiose Shrinking Violet, si le second instrumental de l'album, Tomorrow, renvoie au meilleur de The Spirit Of Autumn Past, il est incontestable que le sommet du disque est atteint avec Carpe Diem, titre composé en hommage aux victimes du tsunami de décembre 2004. Plus tôt dans l'année, Heather et Bryan, touchés par cette catastrophe, ont participé bénévolement à l'enregistrement de ProgAID coordonné par Rob Reed de Magenta. Avec Carpe Diem signé Findlay pour les paroles et Findlay / Jennings pour la musique, tout le groupe s'implique directement dans ce morceau fleuve long de huit minutes. Jamais la voix d'Heather symbolisant le cri des victimes emportées par cette vague meurtrière, n'a été aussi émouvante, poignante. Un piano entêtant bientôt rejoint par une cornemuse inquiétante et une flûte intrigante créent cette atmosphère étrange d'attente dès les premières mesures. Puis, la musique monte progressivement accompagnée par le chant si fragile d'Heather. Une catastrophe inévitable semble se préparer. Soudain, la guitare électrique, synonyme du déferlement destructeur des eaux, s’abat sur cette voix qui tente de lutter pour survivre. Mais en vain, le combat est inégal contre cette ondée musicale qui emporte tout sur son passage. On touche ici le tragique mais également le sublime.

Avec ce nouvel album, Mostly Autumn poursuit son chemin et continue sa mue. Andrew Jennings, frère de Iain, a succédé à Jonathan Blackmore à la batterie. Troy Donockley officie à nouveau sur ce disque et sa cornemuse illumine littéralement Carpe Diem. Chris Johnson, ami d'enfance de Bryan Josh, fait sa première apparition dans la galaxie Mostly Autumn sur les chœurs d'un Broken Glass très vif et au refrain accrocheur. Mais l'équilibre de la formation demeure très fragile et jamais un album du groupe n'a aussi bien porté son nom puisque, à sa suite, son histoire va s'en trouver bouleversée avec les départs successifs de plusieurs de ses piliers. Le calme avant la tempête en somme...

Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares
Heather Findlay : chant, percussions
Iain Jennings : claviers, chœurs
Angela Gordon : flûtes, chœurs
Andy Smith : basse
Liam Davison : guitares
Andrew Jennings : batterie

Troy Donockley : uilleann pipes, low whistle
Chris Johnson : chœurs
Mark Gordon : chœurs
Chris Walkden : chœurs

Titres


01. Out Of The Green Sky
02. Broken Glass
03. Ghost In Dreamland
04. Heart Life
05. The End Of The World
06. Black Rain
07. Coming To...
08. Candle To The Sky
09. Carpe Diem
10. Storms Over Still Water
11. Tomorrow

lundi 27 avril 2015

Carol Arblaster - Brendan Soul - A Celtic Companion (2005)

Carol Arblaster - Brendan Soul - A Celtic Companion (2005)
Carol Arblaster - Brendan Soul -
A Celtic Companion (2005)
Suite à une révélation mystique, Carol Arblaster quitte, en 2002, avec son mari, son pays natal, les États-Unis, pour rejoindre un monastère en Angleterre, dans le comté du Somerset. Puis, suivant les conseils de Dieu, elle devient chanteuse de rue à Wells, à Glastonbury et dans les alentours avec sa harpe comme seul instrument. 

En 2005, elle enregistre un album intitulé Brendan Soul - A Celtic Companion dans lequel elle évoque une série de saints à travers les âges (Columba, Kevin de Glendalough, Hilda de Whitby...) ou de lieux sacrés (Skellig Michael, îles de Iona et de Lindisfarne...) et sur lesquels souffle l'âme du grand voyageur Brendan, fondateur du monastère de Conflert au VIe siècle, en Irlande. 

C'est ce même saint qui a inspiré le groupe Iona, en 1993, pour son album Beyond These Shores, le troisième du nom. La parenté artistique entre cette artiste américaine et notre groupe britannique ne s'arrête pas là puisque, en plus des mêmes références au monde celte et à sa chrétienté, Troy Donockley a été invité à venir jouer des uilleann pipes et des whistles en compagnie du percussionniste Martin Neil, collaborateur occasionnel de David Fitzgerald (Columcille, Lux Aeterna) et de Terl Bryant

Cet album, d'une grande pureté musicale, se rapproche également de l'œuvre d'une autre artiste incontournable, Loreena McKennitt, et de ses trois premiers albums : Elemental (1985), To Drive The Cold Winter Away (1987) et Parallel Dreams (1989). D'ailleurs, la ressemblance entre la photo de la pochette de ce dernier et la photo de Carol Arblaster posant avec sa harpe au dos du boîtier est assez troublante. Leurs voix cristallines, porteuses d'une grande puissance émotionnelle, sont aussi envoûtantes l'une que l'autre, et leurs doigts caressent avec la même délicatesse leur harpe d'où se dégage un son des plus mélodieux.

Une âme celte de toute beauté souffle indéniablement sur cet album au livret richement illustré. Est-ce celle de Saint Brendan ? Impossible de répondre à cette question ésotérique. En revanche, il est certain que Brendan Soul s'inscrit dans la continuité des œuvres de Iona et de Loreena McKennitt, toutes deux déjà dépositaire, chacune à leur manière, de l'héritage lointain des Celtes.  


Carol Arblaster
Carole Arblaster

Loreena McKennitt
Loreena McKennitt


Musiciens


Carol Arblaster : chant, harpe

Simon Goodall : chœurs
Alison Coxford : chœurs
Su Reeves-Bassett : chœurs
Troy Donockley : uilleann pipes, whistles
Martin Neil : percussions
Celia Redgate : violon
David Butzu : violon
Winston Arblaster : guitare classique
Russ Sargeant : basse
Corrine Frost : violoncelle
Wes Arblaster : mandoline

Titres


01. Brendan Soul
02. Columba's Exile
03. Kevin Of Glandalough
04. Skellig Michael
05. The Fallen Abbey
06. Julian's Song
07. King Of Love
08. The Samaritan Saint
09. The Ancient Inn
10. O' The Deep, Deep
11. St David's Prayer
12. Lord Of All Being
13. Apart From You

samedi 25 avril 2015

Amy Nuttall - Best Days (2005)

Amy Nuttall - Best Days (2005)
Amy Nuttall - Best Days (2005)
Amy Nuttall est une actrice anglaise connue aujourd'hui pour ses rôles dans les célèbres séries télévisées Emmerdale (Chloé Atkinson) et Downton Abbey (Ethel Parks). Au début des années 2000, elle dévoile ses talents de chanteuse en participant à la comédie musicale The Phantom Of The Opera. Au cours d'une émission télévisée, elle reprend avec succès le célèbre Time To Say Goodbye de la grande Sarah Brightman dont la voix éblouissante de soprano est très proche de la sienne. Cette interprétation mémorable pousse la maison de disques EMI Classic à lui signer un contrat. 

Entourée de producteurs sélectionnés parmi les meilleurs comme Simon Franglen (Madonna, Céline Dion) ou Jon Cohen (Vanessa Mae, Opera Babes), son premier album s'intitule Best Days et sort en 2005. Outre l'inévitable Time To Say Goodbye au côté de quelques compositions originales comme No Greater Gift, Friends For Life ou So Far Away, on retrouve toute une série de chansons reprises en mode classique portées par un grand orchestre. Parmi celles-ci, citons le sublime Scarborough Fair rendu intemporel par Simon & Garfunkel, le très inspiré Fields Of Gold de Sting, l'impressionnant Io Le Canto Per Te coécrit par Calogero et interprété par Florent Pagny sur son album Baryton, le classique I Could Have Danced All Night extrait de My Fair Lady, ou encore les deux traditionnels Greensleeves et The Water Is Too Wide

Ces deux derniers titres sont, sans aucun doute, les plus intéressants du disque car ils cachent un invité de marque à la guitare acoustique, aux whistles et aux uilleann pipes : Troy Donockley. En vacances de Iona, notre multi-instrumentiste fait une apparition remarquée en apposant sa touche celtique. Sa courte envolée aux uilleann pipes sur le final flamboyant de The Water Is Too Wide est à couper le souffle. Mais, heureusement, celui de la jeune diva demeure intact...

Best Days demeure l'unique album d'Amy Nuttall à ce jour. Malgré quelques imperfections comme toute œuvre de jeunesse, il a su rapidement trouver son public à sa sortie car il s'est retrouvé classé à la quatrième place des ventes au Royaume-Uni et a obtenu une nomination aux Classical Brit Awards de 2006. 

Musiciens


Amy Nuttall : chant

Simon Franglen : claviers, piano, programmation
Jon Cohen : claviers, guitares, programmation, ocarina, chœurs
Richard Cottle : claviers
Tolga Kashif : claviers
Dean Parks : guitare acoustique
John Paricelli : guitares
Andy Findon : flûte
Troy Donockley : whistles, uilleann pipes, guitare acoustique
Julian Jackson : harmonica
Adrian Bradbury : violoncelle
Chris Dagley : batterie
Paul Clarvis : percussions
Lawrence Cottle : basse
Carrie Cooper : chœurs
Neil Lockwood : chœurs

Titres


01. Scarborough Fair
02. Friends For Life
03. Io Le Canto Per Te
04. No Greater Gift
05. Shenandoah
06. Fields Of Gold
07. I Can't Make You Love Me
08. Best Days
09. So Far Away
10. Greensleeves
11. The Water Is Wide
12. Suo Gan
13. Time To Say Goodbye
14. I Could Have Danced All Night

mercredi 22 avril 2015

Maddy Prior - Collections (2005)

Maddy Prior - Collections (2005)
Maddy Prior - Collections (2005)
Collections est une compilation qui couvre les dix années (1995-2005) de collaboration entre Maddy Prior et Troy Donockley, entourés de Nick Holland et de Terl Bryant. En tout, 23 titres ont été réunis sur deux disques, ce qui offre un large panorama de cette période. Chaque album est équitablement représenté : Flesh & Blood (1998) avec trois chansons, Arthur The King (2001) avec quatre, Ravenchild (1999) et Lionhearts (2003) cinq chacun.

Toutefois, la générosité de Maddy ne s'arrête pas là. En 2002, en compagnie de sa fille Rose Kemp, entendue sur le live Ballads & Candles en 2000, et de la chanteuse et multi-instrumentiste Abbie Lathe, toutes deux regroupées sous l'appellation "The Girls", elle avait sorti l'album Bib & Tuck comportant une suite musicale évoquant le commerce du coton et le trafic d'esclaves au XVIIIe siècle entre l'Afrique, l'Amérique et l'Angleterre. De cette suite, trois titres tout aussi poignants les uns que les autres ont été retenus ici : Haul Her Away, Cropper Lads et Liverpool Judies.

Cerise sur le gâteau, trois extraits live inédits, enregistrés lors de ses tournées, sont offerts en bonus : Saucy Sailor, Deep In The Darkest Night, ténébreuse ballade écrite par Rick Kemp (avec un passage en français : Dans un noir de nuit Je n'avais rien dit Souvenir d'un été chaud Souvenir de soleil et d'eau Dans un noir de nuit) et le très progressif The Fabled Hare, odyssée musicale longue de douze minutes, narrant la légende du lièvre fabuleux, symbole païen de la renaissance. A l'époque pré-chrétienne, les sorcières écossaises usaient de sorts afin de se transformer en cet animal et voyager incognito. A l'origine, ces trois morceaux figuraient sur l'album Year paru en 1994. 

Plusieurs fois, nous avons souligné les talents de conteuse de cette artiste emblématique du folk britannique. Sheath & Knife, Twankydillo, In The Compagny Of Ravens, ou encore John Barleycorn sont autant d'histoires, souvent tragiques, qui explorent le passé trouble et ses personnages pour les remettre en lumière, à la portée de notre société moderne. Maddy ne fait pas que raconter, elle leur redonne vie, l'espace de quelques minutes, à travers son chant si unique, portail entre ces différents mondes disparus et le nôtre. 

Musiciens


Maddy Prior : chant

Troy Donockley : guitares, uillleann pipes, low whistle, tin whistle, cistre, bouzouki, chœurs
Nick Holland : claviers, chœurs, percussions
Terl Bryant : batterie, percussions
Andy Crowdy : basse
Nick Beggs : Chapman Stick
Katie Holland : chœurs
Robin Jowett : mélodéon
Tony Poole : guitare
Giles Lewin : fiddle
Rick Kemp : basse
Rose Kemp : chant

Titres


1.01. Sheath & Knife
1.02. Hind Horn
1.03. Twankydillo
1.04. Rigs Of The Time
1.05. In The Compagny Of Ravens
1.06. Young Bloods
1.07. Brother Lawrence      
1.08. Great Silkie Of Sules Skerry
1.09. Once And Future King
1.10. Reynardine
1.11. Duke Of MarlBorough
1.12. Lark In The Morning

2.01. Maman
2.02. John
2.03. Salisbury Plain
2.04. Yellow Handkerchief
2.05. John Barleycorn
2.06. Haul Her Away
2.07. Cropper Lads
2.08. Liverpool Judies
2.09. Saucy Sailor
2.10. Deep In The Darkest Night
2.11. The Fabled Hare  

lundi 20 avril 2015

Wings Of Hope - Inspirational Celtic Melodies (2005)

Wings Of Hope - Inspirational Celtic Melodies (2005) - Celtic Expressions Of Worship
Wings Of Hope -
Inspirational Celtic Melodies (2005)
Petite sœur de Come Join The Dance qui date de 1998, cette nouvelle compilation, publiée en 2005, réunit seize titres, tous extraits de la série des Celtic Expressions Of Worship. Les volumes 1, 2 et 3 sont représentés par deux titres chacun (tous différents de la précédente compilation Come Join The Dance), les volumes 4 et 5 par trois titres et le volume 6 par quatre. 

Wings Of Hope offre donc un large panorama de toute cette série. Néanmoins, seuls des instrumentaux ont été retenus, aucune chanson n'est présente. Pourtant, dans le livret sont créditées par erreur trois chanteuses qui ont participé au projet : Kate Simmonds, Joanne Hogg et Claire Tomlin. Lors de la première écoute, on guette leur apparition mais en vain, et une petite déception se fait jour malgré la présence des talentueux Tim Oliver, Nick Fletcher, David Fitzgerald, Troy Donockley, Dave Clifton, Terl Bryant, Chris Haigh et Tim Harries aux côtés des non moins talentueux Zara Elin Bauman, Fiona Davidson, Mike Haughton ou Chris Redgate. 

Ce disque, qui respire l'Irlande et les mondes celtes, est une excellente opportunité qui s'offre à notre esprit pour s'évader. Comme indiqué dans sa présentation au dos du boîtier, "when the sky turns gray, just sit back and let your spirit fly on these Wings Of Hope"... 

Musiciens


Tim Oliver : piano, claviers, programmation
Nick Fletcher : guitares
David Fitzgerald : saxophones, flûtes
Troy Donockley : uilleann pipes, low & tin whistles
Dave Clifton : mandoline, mandole, guitares
Terl Bryant : batterie, percussions
Chris Haigh : fiddle
Tim Harries : contrebasse, basse

Nigel Palmer : programmation
Zara Elin Bauman : harpe celtique
Fiona Davidson : harpe celtique
Mike Haughton : flûte à bec
Chris Redgate : hautbois

Titres


01. It Came Upon A Midnight Clear
02. Morning Has Broken
03. You're The Word Of God The Father
04. Be Thou My Vision
05. Sing My Tongue
06. From The Squalor Of A Borrowed Stable (Immanuel)
07. Before The Throne Of God Above
08. Sing To The Lord (Awaken The Dawn)
09. My Hope
10. Lord How Majestic You Are
11. How Deep The Father's Love
12. All Creatures Of Our God And King
13. O Breath Of Life
14. Three Men Travelling (A Star In The East)
15. The Day Thou Gavest, Lord Is Ended
16. A Celtic Blessing

lundi 13 avril 2015

Troy Donockley & Dave Bainbridge - When Worlds Collide (2005)

Troy Donockley & Dave Bainbridge - When Worlds Collide (2005)
Troy Donockley & Dave Bainbridge -
When Worlds Collide (2005)
Après un From Silence teinté de mysticisme, Dave Bainbrigge et Troy Donockley de Iona reviennent une nouvelle fois avec un album très intimiste, When Worlds Collide. Comme précédemment, nos deux musiciens font chacun preuve de virtuosité et de complémentarité. Outre ses instruments traditionnels comme les uilleann pipes, les whistles ou la guitare, Troy dévoile ses talents de chanteur sur trois titres (The Great Silkie Of Sules Skerry, When Worlds Collide et Edge Of The World). C'est un vrai délice d'entendre cette voix à la fois suave et généreuse que l'on avait déjà découvert furtivement sur son album The Pursuit Of Illusion. Dave demeure légèrement plus en retrait que son acolyte, mais marque bien sa présence et les esprits avec son solo de guitare électrique inattendu sur le final de Edge Of The World ou sur l'instrumental tout au piano, Unconscious

Côté répertoire, When Worlds Collide offre à la fois des compositions personnelles et des reprises de musique traditionnelle. Le morceau d'ouverture, The Great Silkie Of Sules Skerry, est une sombre ballade originaire des îles Shettland que Troy avait déjà interprété sur l'album Ravenchild de Maddy Prior. D'ailleurs, dans le livret du CD, il n'a pas oublié de remercier cette dernière ainsi que son autre complice Barbara Dickson, elle aussi grande dame de la chanson folk britannique. Edge Of The World, habituellement chanté par Joanne Hogg, est extrait de l'album Beyond These Shores de Iona paru en 1993, et la pièce Bi-Se I Mo Shuil - Part 1, uniquement jouée ici par Dave à la guitare acoustique accompagnée de légères nappes de claviers, ouvre l'album suivant, Journey Into The Morn. Deux titres sont issus des albums solos de Troy : Conscious de The Pursuit Of Illusion est un des sommet de ce disque où nos deux musiciens rappellent à ceux qui auraient éventuellement oublié qu'ils sont avant tout des musiciens de rock progressif, et Tunnels, le dernier titre, provient de The Unseen Stream.      

Présentant à la fois des morceaux issus de sessions live ou d'enregistrements studio, ce nouvel album est un excellent complément à son prédécesseur, From Silence. Moins expérimental que ce dernier, il n'en demeure pas moins une œuvre sur laquelle nos deux musiciens ont laissé libre cours à leur imagination, ouvrant grand les portes à leur sensibilité artistique. Ce travail s'inscrit donc, sans la moindre hésitation, dans la droite lignée de leurs œuvres solos respectives ainsi que dans l'univers musical de Iona, dont le dernier album, Open Sky, remonte déjà à cinq longues années. 

Musiciens


Troy Donockley : chant, guitares, bouzouki, claviers, percussions, uilleann pipes, low whistle
Dave Bainbridge : chœurs, claviers, guitares

Titres


01. The Great Silkie Of Sules Skerry
02. Trip To Athlone / The Handsome Young Maidens
03. When Worlds Collide
04. Greenfields Of Canada
05. Edge Of The World
06. Be-Si I Mo Shuil - Pert 1
07. Unconscious (Piano Solo)
08. Conscious
09. The Blacksmith / Banish Misfortune / Merrily Kiss The Quaker
10. Tunnels

mardi 31 mars 2015

ProgAID - All Around The World (2005)

ProgAID - All Around The World (2005) - Magenta - Iona - Mostly Autumn - Karnataka
ProgAID - All Around The World
(2005)
26 décembre 2004. Le monde est figé suite au tsunami qui a tout emporté sur son passage en Asie du Sud-Est. Très vite, dans un élan de solidarité sans précédent, l'aide internationale s'organise de toute part, parfois de manière inattendue. David Robinson, patron du label de musique F2 Records, décide d'agir après un échange par mail avec Nick Gielkens, auteur du site Internet Mostly Pink. Sous la houlette de Rob Reed de Magenta, il réunit une quarantaine d'artistes dans le but d'enregistrer un disque qui permettra de récolter des fonds. Dans l'esprit du Band Aid des années 80, le collectif prend le nom de ProgAID. La chanson choisie, All Around The World, à la thématique pacifiste, est extraite du deuxième album de Cyan, Pictures From The Other Side. Sa structure se prête facilement à ce genre d'exercice où plusieurs intervenants, chanteurs ou musiciens, peuvent se succéder aisément. 

Le disque est prêt en deux mois à peine, et réunit du très beau monde sensibilisé à la cause. Iona est représenté par Troy Donockley, Mostly Autumn par Heather Findlay et Bryan Josh, et Karnataka, désormais séparé, par Rachel Jones, Jonathan Edwards et Paul Davies. Toute l'équipe Magenta est au rendez-vous : Rob Reed, producteur du CD, Matthew Cohen, co-investigateur du projet, Christina, Chris Fry, Martin Rosser ainsi qu'Allan Mason-Jones. A leurs côtés, nous pouvons citer, en vrac, les chanteuses Tracy Hitchings (Landmarq) et Susie Bogdanowicz (Glass Hammer), Stu Nicholson (Galahad), Rob Cottingham (Touchstone), Alan Reed (Pallas), Nick Barrett (Pendragon), Clive Nolan (Pendragon/Arena), John Mitchell (Arena), Arjen Lucassen (Ayreon), Steve Balsamo, Oliver Wakeman, Anthony Phillips (ex Genesis), Pete Trewavas (Marillion), Andy Edwards (Ezra) ou encore Nigel Voyle (Cyan), chanteur originel de la chanson. 

L'EP rassemble cinq versions différentes de cette chanson. La plus intéressante est celle intitulée Definitive Mix qui, sur douze minutes, regroupe la totalité des participants ainsi qu'une dizaine de soli de guitares et quatre de claviers. Le Single Mix est extrait de cette version. Sur Air Mix, les Britanniques tels que Alan Reed, Peter Nicholls ou Nick Barrett sont plutôt à l'honneur. En revanche, le Cue Mix semble avoir privilégié les artistes internationaux comme Neal Morse, Roine Stolt des Flower Kings ou bien Arjen Lucassen. La cinquième piste est uniquement instrumentale. Elle laisse donc un plus grand espace au violon de Liz Prendergast, à la flûte de Martin Orford, aux whistles et uilleann pipes de Troy Donockley et à la 12 cordes d'Anthony Phillips.

Jamais un disque n'avait auparavant associé autant d'artistes de la scène progressive. L'opération est d'autant plus louable qu'elle a été réalisée pour la bonne cause. Un dernier détail intéressant à signaler, la pochette a été conçue par Adam J. Hodgson déjà auteur de celle de l'album Seven de Magenta.

    
Musiciens

Neal Morse (ex Spck's Beard/Transatlantic) : chant, guitare
Anthony Phillips (ex Genesis) : guitare
Pete Trewavas (Marillion) : basse
Rione Stolt (The Flower Kings) : chant, guitare
Arjen Lucassen (Ayreon) : guitare
Peter Nicholls (IQ) : chant
John Jowitt (IQ) : basse
Martin Orford (IQ) : flûte, claviers
Alan Reed (Pallas) : chant
Nick Barrett (Pendragon) : chant, guitare
Clive Nolan (Arena/Pendragon) : claviers, chant
Gary Chandler (Jadis) : chant, guitare
Oliver Wakeman : claviers
Troy Donockley (Iona) : whistles, uilleann pipes
Steve Balsamo (Alan Parsons Project) : chant
Heather Findlay (Mostly Autumn) : chant
Bryan Josh (Mostly Autumn) : guitare
John Mitchell (Arena/The Urbane/Kino) : guitare
Mike Baker (Shadow Gallery) : chant
Gary Wehrkamp (Shadow Gallery) : guitare
Fred Schendel (Glass Hammer) : claviers
Susie Bogdanowicz (Glass Hammer) : chant
Walter Moore (Glass Hammer) : chant
Bruce Soord (Pineapple Thief) : chant, guitare
Stu Nicholson (Galahad) : chant
Steve Taylor (Strangefish) : chant
Dave Whittaker (Strangefish) : batterie
Rob Reed (Magenta) : claviers
Christina (Magenta) : chant
Matthew Cohen (Magenta) : basse
Chris Fry (Magenta) : guitare
Martin Rosser (Magenta) : guitare
Allan Mason-Jones (Magenta) : batterie
Nigel Voyle (Cyan) : chant
Andy Edwards (Ezra) : chant, guitare
Dave Wagstaff (Landmarq) : batterie
Tracy Hitchings (Landmarq) : chant
Steve Gee (Landmarq) : guitare
Doogie White (ex Rainbow/Yngwie Malmsteen) : chant
Chris Dale (Sack Trick) : chant, basse
Rob Gould (Fula) : claviers
Rachel Jones (ex Karnataka) : chant
Jonathan Edwards (ex Karnataka/Panic Room) : claviers
Paul Davies (ex Karnataka/Panic Room) : guitare
Robert Cottingham (Touchstone) : claviers, chant
Liz Prendergaste (Bluehorses) : chant, violon
Nic Waulker (Bluehorses) : batterie

Titres

01. Single Mix
02. Definitive Mix
03. Air Mix
04. Cue Mix
05. Instrumental

vendredi 27 février 2015

Mostly Autumn - At The Grand Opera House (2004)

Mostly Autumn - At The Grand Opera House (2004)
Mostly Autumn -
At The Grand Opera House (2004)
En moins de dix ans de carrière, Mostly Autumn sort, en 2004, son cinquième album en concert. Enregistré à York l'année précédente, qu'est-ce qui distingue At The Grand Opera House de ses prédécesseurs ?

Tout d'abord, la setlist  jouée. L'album Passengers qui vient alors de paraître, est à l'honneur avec pas moins de six titres interprétés sur dix. Il s'agit donc du premier enregistrement comportant les versions live du splendide Passengers, du percutant Answer The Question, de l'émouvant Bitterness Burnt, ou encore de l'épique dépassant les quinze minutes, Pass The Clock . Tous de futurs classiques. En revanche, les anciens classiques comme Evergreen, Mother Nature ou Heroes Never Die, ont momentanément été oubliés pour laisser la place à une reprise de Pink Floyd, Comfortably Numb, qui colle parfaitement au répertoire du groupe, à un Dark Before The Dawn extrait de The Last Bright Light, et, surtout, à deux raretés live, Goddbye Alone de Music Inspired By The Lord Of The Rings et The Gap Is Too Wide du deuxième album, The Spirit Of Autumn Past.

Ensuite, les musiciens sur scène. Mostly Autumn, dont les membres demeurent inchangés, a étoffé son équipe pour ce show. Si, sur The Story So Far..., Rachel Jones, Marc Atkinson et Gina Dootson avaient été appelés en renfort au chant, cette fois-ci, ceux ne sont pas moins de treize choristes de la formation The Micklegate Singers qui ont investis la scène. Leur présence est déjà remarquable sur Passengers, mais elle l'est encore plus sur The Gap Is Too Wide, ce qui fait de ce morceau, long de dix minutes, un des summum du disque. Leur chant, mêlé à celui d'Heather Findlay, ainsi qu'aux guitares de Bryan Josh et Liam Davison, rend ce morceau magnifique encore plus puissant dans sa lente, mais majestueuse, progression. A leurs côtés, se démène le Synthesis String Quartet qui apporte un véritable plus à des titres comme le très champêtre Goodbye Alone sur lequel se balade la flûte bucolique d'Angela Goldthorpe, l'instrumental floydien Distrant Train qui voit, grâce au Quartet, son aspect symphonique renforcé, ou encore cette petite perle chantée par Heather qu'est Bitterness Burnt. Ultime invité mais non des moindres, Troy Donockley. En appui ça et là à la guitare électrique, au bouzouki ou aux low whistles, c'est sur Pass The Clock qu'il prend, avec sa cornemuse, toute son ampleur. Ce morceau, écrit par Bryan en la mémoire d'un ami commun récemment décédé, clôt ce concert dans une intense émotion où se croisent la guitare de Josh et l'instrument fétiche de Donockley. Avec cet épique, la bande de York offre un bouquet final de toute beauté à son fidèle public. 

At The Grand Opera House est donc ce que l'on peut appeler un grand album live. Interprété par des musiciens rodés à la scène, proposant une setlist des plus originales et entourés par de substantiels intervenants, ce SACD est le disque idéal pour toute bonne discothèque qui se respecte. 


Musiciens


Bryan Josh : chant, guitares
Heather Findlay : chant, guitare acoustique, whistle, bodhran, tambourin
Iain Jennings : claviers, chœurs
Jonathan Blackmore : batterie
Liam Davison : guitares, chœurs
Andy Smith : basse
Angela Goldthorpe : flûtes, chœurs, claviers

Troy Donockely : uilleann pipes, low whistles, bouzouki, guitares

Synthesis String Quartet
Sarah Crick : violon
Clair Gale : violon
Jo Almack : alto
Anna Brickles : violoncelle

The Micklegate Singers

Titres


01. Caught In A Fold
02. The Dark Before The Dawn
03. Answer The Question
04. Goodbye Alone
05. Passengers
06. The Gap Is Too Wide
07. Distant Train
08. Bitterness Burnt
09. Comfortably Numb
10. Pass The Clock