mardi 26 avril 2022

Ute Lemper - Blood & Feathers: Live From The Café Carlyle, New York (2005)

Ute Lemper Blood & Feathers
Ute Lemper - Blood & Feathers:
Live From The Café Carlyle, New York (2005)

Pourquoi écouter ce disque ?

Une petite escapade entre le Berlin décadent des années 20, le Paris romantique de Jacques Prévert et le New York meurtri du nouveau millénaire, ça vous dit ? En 2005, l'artiste allemande Ute Lemper a posé ses valises au Café Carlyle de New York, où sont passées auparavant Judy Collins, Debbie Harry ou encore Eartha Kitt, pour sept semaines de spectacle aux ambiances cabaret bien déjanté. A la fois danseuse, actrice et chanteuse, Ute s'est fait connaître durant les années 80 pour ses reprises de Kurt Weill et Bertolt Brecht, mais aussi pour sa participation à la comédie musicale Cabaret pour laquelle elle a obtenu un Molière en France. En 1990, elle joue le rôle de l'épouse de Pink lors du géantissime The Wall Live In Berlin orchestré par Roger Waters. Entourée de Vana Gierig au piano, de Mark Lambert (de Renaissance) à la guitare, de Gregory Jones à la basse et du batteur Todd Turkisher, Ute propose un spectacle à la fois vivant et extravagant, en interaction sans cesse avec le public. Revisitant son répertoire, elle reprend certains classiques de Brecht qui l'ont fait connaître, mais aussi du Piaf en français dans le texte (Milord, l'Accordéoniste avec lequel elle s'envole durant une dizaine de minutes), du Stephen Sondheim (The Ladies Who Lunch) et quelques classiques pop plus contemporains signés Van Morrison, Sting, Joni Mitchell ou bien Tom Waits. Cabaret Medley clôture la représentation. Cet enchaînement est un hommage à John Kander et Fred Ebb (décédé en 2004) qui ont écrit les comédies musicales à succès Cabaret et Chicago, ainsi que la célèbre chanson New York, New York popularisée par Liza Minnelli. Seule Blood And Feathers a été composée par Ute. Cette chanson très intense est alors inédite ; elle sera enregistrée pour son album suivant Between Yesterday And Tomorrow (2007). Ute Lemper est une artiste surprenante au parcours artistique atypique. Excellente introduction à son univers surréaliste, cet album live offre une large étendue de son talent et c'est un pur régal. 

Musiciens

Ute Lemper : chant

Vana Gierig : piano
Mark Lambert : guitare
Gregory Jones : basse
Todd Turkisher : batterie

Titres


01. Pirate Jenny
02. Milord
03. Blood And Feathers
04. The Ladies Who Lunch

Moon Medley
05. Bilbao Song
06. Moon Dance
07. Moon Over Bourbon Street
08. Moon Of Alabama
09. Moon At The Window
10. It's Only A Paper Moon
11. Grapefruit Moon

12. Lili Marlene
13. Münchhausen / The Baron Of Lies
14. Accordeoniste
15. Cabaret Medley

Vidéos

Extraits : lien vidéo ici

Blood And Feathers : lien vidéo ici

dimanche 24 avril 2022

AmartiA - Daylight Beauty (2021)

Amartia Daylight Beauty
AmartiA - Daylight Beauty (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Et la lumière fut... Tel un phénix, AmartiA renait de ses cendres en 2014 suite à la rencontre entre Vincent Vercaigne, son fondateur et guitariste, et la chanteuse Amandine Duwooz. Groupe lillois apparu au début des années 2000, il éclate une dizaine d'années plus tard après avoir accueilli en son sein deux chanteuses successives. Grâce à l'arrivée d'Amandine, Vincent reprend confiance. Il rappelle son vieux complice Cyril Carrette derrière les claviers depuis 2002, et s'entoure d'une nouvelle rythmique, Sébastien Descarpentries à la basse et Thomas Desmet à la batterie. En 2017, AmartiA présente son cinquième album, l'acclamé The Beast Within... aux influences metal prog. Quatre ans après, ils reviennent avec un Daylight Beauty, plus apaisé, mais tout aussi éblouissant. Le line-up demeure inchangé, à l'exception du poste de batteur désormais occupé par Quentin Daumal arrivé juste après la sortie de The Beast Witin... . AmartiA s'est transformé en une véritable aventure humaine réunissant cinq musiciens soudés, bien loin de ce qu'il était à ses débuts, et cela s'entend dans sa musique. Lumineux et flamboyant, Daylight Beauty s'oppose à son prédécesseur ténébreux et sombre, tout en étant complémentaire. Ces deux opus indissociables ont été imaginés comme les deux faces d'une même pièce, à l'instar de ce qu'avait proposé Hubert-Félix Thiéfaine avec La Tentation Du Bonheur et Le Bonheur De La Tentation. Portée par les soli étincelants de Vincent, les claviers majestueux de Cyril et une rythmique solide et inventive, Amandine nous éblouit par ses lignes de chant incandescentes, rivalisant sur certains passages avec Anneke van Giersbergen (Lily, Old Man And The Sea, Cloud 9). Elle-même avoue avoir gagné en confiance. Même si ma préférence va pour The Journey, voyage onirique au subtil développement progressif, il n'y a aucun moment faible sur ce disque doté d'une identité forte, évoquant par moments Magenta, Karnataka, Anathema ainsi que The Gathering. Avec Daylight Beauty, AmartiA atteint des sommets stratosphériques, tant sur le plan émotionnel que musical. Il deviendra, à ne pas en douter, un incontournable de la discographie du groupe, mais aussi un classique de référence de ce que propose la scène prog française actuelle. A posséder absolument !   

Musiciens

Amandine Duwooz : chant
Vincent Vercaigne : guitares, chœurs
Cyril Carrette : claviers
Sébastien Descarpentries : basse, guitare, claviers
Quentin Daumal : batterie

Benjamin Dubray : saxophone
Clive Nolan : voix

Titres

01. Lose Control
02. Dancing Light
03. Lily
04. Child's Eye
05. The Journey
06. In Waves
07. Old Man And The Sea
08. Melancholy
09. Please Tell Me
10. Cloud 9

Vidéos

Old Man And The Sea : lien vidéo ici

Child's Eye : lien vidéo ici

Lily (live) : lien vidéo ici

vendredi 22 avril 2022

Nebelhexë - Essensual (2006)

Nebelhexë Essensual
Nebelhexë - Essensual (2006)

Pourquoi écouter ce disque ?

Elle était mannequin. Elle était écrivaine. Elle était chanteuse. Andrea Haugen a été assassinée le 13 octobre 2021 dans les rues de Kongsberg, en Norvège, par un illuminé armé d'un arc et de flèches. Quatre autres personnes ont été tuées ce sinistre jour, majoritairement des femmes, et trois autres ont été blessées. Andrea s'est forgée une solide réputation au sein de la scène underground dark à partir des années 90, sous les noms d'Aghast puis d'Hagalaz' Runedance. Avec les années 2000, son projet musical devient Nebelhexë, ce qui peut se traduire par "sorcière du brouillard". Trois albums sortiront sous ce nom, Laguz, Within The Lake (2004), Essensual (2006), et Dead Waters (2009). Lorsqu'elle a commencé à travailler sur Essensual, elle était dans une mauvaise période de sa vie, tant sur le plan émotionnel que philosophique. Elle avait du mal à se reconnaître dans ce monde tourmenté. En réponse, elle est partie à la recherche de nouvelles sonorités, développant l'aspect électro et dansant de sa musique peu exploré jusque-là, sans pour autant abandonner les guitares tranchantes, comme en témoignent celles de Purple Nightshades ou d'Invisible Entity, ni les ambiances sombres ou ésotériques. Les oreilles affutées aux années 80 se remémoreront à l'écoute de ce disque les premiers Depeche Mode, Kate Bush mais aussi The Cure dont elle reprend ici de manière honnête leur cultissime The Figurehead. Avec Essensual, Andrea élargit son champ d'horizon, comme l'a fait cette même année 2006 une autre figure incontournable de la scène gothique, Monica Richards de Faith & The Muse avec son premier album solo, InfraWarrior

Musiciens

Andrea Haugen : chant

Cosmocrator : guitares, basse, claviers
Thorbjørn Akkerhaugen : guitares, basse, claviers

Titres

01. Underworld 
02. Invisible Entity
03. Their Dead Poetry
04. Sun God
05. Erzulie's Charm
06. Purple Nightshades 
07. Living Trash
08. The Figurehead
09. The Wish
10. Dreams Of Little Girls 

Vidéos

Underworld : lien vidéo ici

The Figurehead : lien vidéo ici

Invisible Entity : lien vidéo ici

lundi 18 avril 2022

Kate Bush - Hounds Of Love (1985)

Kate Bush Hounds Of Love
Kate Bush - Hounds Of Love (1985)

Pourquoi écouter ce disque ?

Hounds Of Love ou le chef d'œuvre absolu de Kate Bush. Successeur de The Dreaming (1982) au succès mitigé, ce cinquième album de Kate va pulvériser tous les records de vente en détrônant Madonna et son Like A Virgin dans les charts britanniques. Bien qu'il ait nécessité plus de deux années de travail minutieux et méticuleux où rien n'a été laissé au hasard, il a été enfanté dans une période où Kate n'a jamais été aussi heureuse. En 1983, elle a quitté Londres pour s'installer dans une ancienne ferme rénovée du XVIIe siècle, située dans le Kent, au cœur de la campagne anglaise. Cette nouvelle proximité avec la nature sera une source d'inspiration non négligeable dans son nouveau projet artistique. Ce sentiment de liberté a été également accentué par la construction de son propre studio d'enregistrement dans le domaine familial où elle a grandi. Ainsi, Kate n'a plus à dépendre ni de sa maison de disque, ni des autres studios aux plannings serrés. Indépendante, elle a du temps pour elle, du temps pour expérimenter. Car sa musique n'a nulle autre équivalence en son temps, à l'exception peut-être de celle de Peter Gabriel (avec lequel elle donnera le change lors de leur célébrissime duo Don't Give Up un an après la sortie de Hounds Of Love). L'album se divise en deux parties. La première qui correspond à la première face du vinyl, réunit les titres les plus accrocheurs, dont quatre (sur cinq) sortiront en single. Tous ont pour thématique commune l'amour, présenté sous différentes formes. La seconde partie s'intitule The Ninth Wave en référence à un vers du poète britannique du XIXe siècle Alfred Tennyson aux écrits puisant leur inspiration dans la littérature classique et mythologique. Plus riche d'un point de vue musical, elle raconte le rêve d'une jeune fille à la dérive dans une étendue d'eau infinie. Aussi légère qu'un songe une nuit d'été, son imagination évolue crescendo vers un tourbillon cauchemardesque infernal, angoissante descente aux Enfers, avant une remontée à la surface symbole de renaissance. Comme à son habitude, Kate a utilisé chaque musicien (une vingtaine) en fonction des besoins spécifiques de chacune des chansons. Sont présents ses fidèles (son fiancé Del Palmer, son frère Paddy Bush, le guitariste Alan Murphy, le batteur Stuart Elliott), des revenants (Charly Morgan absent depuis Lionheart) ainsi que quelques grands noms comme le contrebassiste Danny Thompson (Pentangle), Youth de Killing Joke, John Sheahan des Dubliners, ou bien Dónal Lunny et Liam O'Flynn de Planxty. Airs celtiques, grecs mais aussi géorgiens parsèment subtilement cette œuvre déterminante, faisant passer la jeune Kate à un statut d'icône incontournable et... indétrônable. 

Musiciens

Kate Bush : chant, claviers

Alan Murphy : guitares
Brian Bath : guitares, chœurs
John Williams : guitares
Kevin McAlea : claviers
Del Palmer : basse, chœurs
Eberhard Weber : basse
Martin "Youth" Glover : basse
Danny Thompson : contrebasse
Stuart Elliott : batterie
Charlie Morgan : batterie
Morris Pert : percussions
Paddy Bush : balalaïka, didgeridoo, violon, flûte, chœurs
Dónal Lunny : bouzouki, bodhrán 
Liam O'Flynn : uilleann pipes 
John Sheahan : whistles, fiddle
Jonathan Williams : violoncelle
The Medicci Sextet : cordes
The Richard Hickox Singers : chœurs
John Carder Bush : chœurs

Titres

Hounds Of Love:
01. Running Up That Hill
02. Hounds Of Love 
03. The Big Sky
04. Mother Stands For Comfort
05. Cloudbusting
The Ninth Wave:
06. And Dream Of Sheep 
07. Under Ice 
08. Waking The Witch 
09. Watching You Without Me 
10. Jig Of Life 
11. Hello Earth 
12. The Morning Fog 

Vidéos

Hounds Of Love : lien vidéo ici

Cloudbusting : lien vidéo ici

Running Up That Hill : lien vidéo ici

dimanche 17 avril 2022

Lepiarczyk - 40 (2021)

Krzystof Lepiarczyk 40
Lepiarczyk - 40 (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Autant vous le dire de suite, c'est la pochette de ce disque que je trouve intrigante qui m'a convaincu de l'écouter. Et je n'ai pas été déçu. Krzystof Lepiarczyk est connu dans le monde du prog polonais pour être le claviériste et compositeur de Loonypark. 40 qui marque son passage dans une nouvelle décennie, est son quatrième album solo. Le cinquième suivra quelques semaines après la parution de celui-ci. Intitulé Game Of Symphony, il est essentiellement instrumental et s'inspire des musiques de film et de jeux vidéo. 40 s'apprécie pour la présence d'une voix féminine, la chanteuse Joanna Pawlikowska dont c'est, d'après mes informations, le premier enregistrement. Son style, plutôt singulier, m'évoque la première chanteuse du combo allemand Frequency Drift, Katja Hübner, mais aussi Ima des Grecs de La Tulipe Noire. Lepiarczyk s'est aussi entouré de Grzegorz Faber (Loonypark, The Ryszard Kramarski Project) à la batterie et du guitariste d'Albion, Jerzy Antczak. Une des particularités essentielles de ce disque, c'est qu'il nous donne l'agréable sensation d'écouter le travail d'un vrai groupe, et pas celui d'un simple projet solo. Krzystof a eu la bonne idée de laisser sa chanteuse et ses musiciens s'exprimer, comme en témoignent les soli "gilmouriens" de Jerzy sur Secret Land, le morceau d'ouverture développé sur près de dix minutes, ou True Story. Joanna surprend particulièrement sur le jazzy Jazz Monday ainsi que sur le punchy Living Alone et le morceau final Babylon. 40 n'a pas la prétention de révolutionner un genre musical, il propose un néo-prog classique, mélodieux, très bien réalisé qui s'écoute avec grand plaisir.

Musiciens

Krzysztof Lepiarczyk : claviers, basse, programmation
Joanna Pawlikowska : chant
Jerzy Antczak: guitares
Grzegorz Fieber : batterie
  
Paweł Hebda : guitare rythmique

Titres

01. Secret Land 
02. True Story 
03. Scratches 
04. Feel The flow 
05. Jazz Monday 
06. Babylon 
07. Living Alone

Vidéos

Secret Land : lien vidéo ici

Jazz Monday : lien vidéo ici

True Story : lien vidéo ici

mercredi 13 avril 2022

Linda Thompson - Won't Be Long Now (2013)

Linda Thompson Won't Be Long Now
Linda Thompson - Won't Be Long Now (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Et si Won't Be Long Now était l'ultime album de Linda Thompson ? Sorti en 2013, elle ne lui a pas donné de suite depuis. Son titre, sa pochette, son atmosphère laissent supposer que ce disque généreux, empreint de mélancolie, met un terme à une somptueuse carrière débutée dans les années 60, aux côtés de son amie Sandy Denny. Le succès viendra la décennie suivante, après son mariage avec Richard Thompson. Au début des années 80, leur union vole en éclat. Linda commence alors une carrière solo, mais elle est rattrapée par une dysphonie spasmodique, affection neurologique du larynx, qui l'empêche de chanter et l'oblige à se retirer de la scène musicale. Au début des années 2000, elle réapparait avec Fashionably Late, suivi de Versatile Heart en 2007. Won't Be Long Now est avant tout une histoire de famille et d'amitié. L'émouvante ballade Love's For Babies And Fools ouvre l'album. Linda l'interprète seulement accompagnée à la guitare acoustique par son ancien mari, Richard. Ils reforment ainsi le temps d'une chanson leur mythique duo. Sur As Fast As My Feet, elle s'est entourée de son clan comprenant ses trois enfants, Kami, Muna et Teddy Thompson, de son petit-fils Zak Hobbs alors âgé de seize ans, à la guitare électrique, et du fils cadet de Richard, Jack à la basse. Son gendre, le chanteur et guitariste James Walbourne (The Pogues, The Pretenders) qui a épousé Kami en 2012, intervient sur un Never The Bride désabusé. Teddy qui a participé à l'écriture de la plupart des morceaux, a réservé à sa mère le titre final It Won't Be Long Now, chanson rappelant que la vie est trop courte pour avoir des regrets et des différends. Nombreux sont les amis de Linda à avoir été invités à la rejoindre sur ce disque. Nous nous limiterons à seulement mentionner les quelques légendes de la scène folk britannique des années 60 et 70, Gerry Conway, John Kirkpatrick, Dave Swarbrick aujourd'hui décédé, Martin Carthy ainsi que sa fille, la chanteuse Eliza Carthy. S'il me fallait retenir une seule chanson, ce serait sans hésiter l'air traditionnel dénonçant les violences conjugales Blue Bleezin' Blind Drunk. Cet enregistrement a été réalisé devant un public privilégié, dans une salle de New York avec une Linda courageuse, a cappella, défiant la peur de voir sa voix l'abandonner. Enregistré entre New York, l'Ecosse et les studios londoniens d'Abbey Road, Won't Be Long Now s'écoute comme un humble au revoir à son fidèle public qui la suit depuis si longtemps. A ma connaissance, la dernière fois qu'elle est apparue sur scène, c'est en 2019, lors du concert anniversaire des 70 ans de Richard Thompson au Royal Albert Hall. Sa voix donnait toujours autant le frisson...

Musiciens

Linda Thompson : chant

Teddy Thompson : guitare, chant
Richard Thompson : guitare acoustique
John Doyle : guitare acoustique
Martin Carthy : guitare acoustique
Sam Amidon : guitare acoustique, banjo
Zak Hobbs : guitares, mandoline
David Mansfield : guitare, mandoline
Janson Crigler : guitares, chant
James Walbourne : guitare
Tony Trischka : banjo
Glenn Patscha : orgue, piano
Rob Burger : orgue
Jack Thompson : basse
Jeff Hill : basse
Brad Albetta : basse
Gerry Conway : batterie
George Javori : batterie
Bill Dobrow : percussions
Dave Swarbrick : violon
Garo Yellin : violoncelle
John Kirkpatrick : accordéon
Eliza Carthy : mélodéon, chant
Kami Thompson : chant
Muna Thompson : chant
Hamy Helm : chant
Susan McKeown : chant
Jenni Muldaur : chant

Titres

01. Love’s For Babies And Fools
02. Never Put To Sea Boys
03. If I Were A Bluebird
04. As Fast As My Feet
05. Father Son Ballad
06. Mr. Tams
07. Nursery Rhyme Of Innocence And Experience
08. Paddy’s Lamentation
09. Never The Bride
10. Blue Bleezin’ Blind Drunk
11. It Won’t Be Long Now

Vidéos

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Never The Bride : lien vidéo ici

It Won't Be Long Now : lien vidéo ici

Never Put The Sea Boys : lien vidéo ici

dimanche 10 avril 2022

Dave Bainbridge - To The Far Away (2021)

Dave Bainbridge To The Far Away
Dave Bainbridge - To The Far Away (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Hasard du calendrier, Dave Bainbridge et Joanne Hogg, membres fondateurs de Iona aujourd'hui séparé, ont tous deux sortis un album solo en cette fin d'année 2021. To The Far Away est le quatrième album à paraître sous le seul nom de Dave. Il a pour thématique centrale la séparation. Dave et sa nouvelle compagne Sharon devaient se marier au mois de mars 2020. Mais la pandémie s'est abattue sur le monde et ils se sont retrouvés séparés, elle aux États-Unis, lui en Grande-Bretagne. Leur union sera finalement célébrée le 27 décembre 2020, lors de leurs retrouvailles. Dave a mis à profit cette période d'isolement pour créer, explorant au plus profond de lui-même ses sentiments. To The Far Away est le fruit de cette période irréelle. Son titre provient des paroles d'une chanson de Iona, Edge Of The World, de l'album Beyond These Shores (1993). D'ailleurs, encore plus que The Map Project de Joanne Hogg, To The Far Away donne une idée précise de ce que serait le son de Iona aujourd'hui si le groupe ne s'était pas séparé en 2016. Jamais Dave ne s'était autant approché des rives musicales de son ancien groupe, un prog celtique noble avec ce petit plus impalpable (le talent ?), le situant au-dessus de tout. Et ce n'est pas une surprise de découvrir que trois de ses anciens camarades de Iona ont collaboré à ce disque. Troy Donockley, aujourd'hui membre de Nightwish, a apporté avec lui cette touche celtique grâce à sa cornemuse (toujours magique quand elle joue à l'unisson avec la guitare électrique de Dave) et ses flûtes irlandaises. Les routes de Frank van Essen et Dave ne se sont jamais vraiment éloignées depuis la fin de Iona. Bien que Frank soit fabuleux à la batterie, il l'est encore plus dans le maniement des cordes comme en témoigne l'instrumental Infinitude (Region Of The Stars), lointain écho à A Million Stars d'Open Sky (2000), ainsi qu'à son album solo Sanctum (2018). On se souvient que Martin Nolan avait eu la lourde tâche de succéder à Troy aux uilleann pipes à la fin des années 2000. Il fait une brève apparition ici aux whistles sur To Gain The Ocean dont le texte est signé de son épouse, la poétesse Lynn Caldwell. Charmé par son style, Bainbridge a fait appel à elle pour l'ensemble des paroles. Les textes sont interprétés par deux voix, une féminine et une masculine. Sally Minnear n'est plus une inconnue pour qui suit Dave depuis une dizaine d'années. Fille de Kerry Minnear de Gentle Giant, elle est apparue pour la première fois sur son deuxième album solo, l'ambitieux Celestial Fire en 2014. Puis elle a collaboré avec lui au sein du groupe Celestial Fire (avec van Essen à la batterie), et ils ont sorti ensemble, sous la forme d'un duo, Live In The Studio en 2020. Certes, sa voix n'atteint pas les sommets célestes d'une Joanne Hogg, mais elle n'en dégage pas moins une forte émotion, sans signe de faiblesse. Iain Hornal est un nouveau venu dans la galaxie Bainbridge. Ce dernier a fait sa rencontre par l'intermédiaire de Sally. Iain, dont le timbre de voix m'évoque Sting, s'est illustrer auparavant auprès de Marc Almond, du Jeff Lynne's ELO, de 10CC, et il a même joué de la basse lors de quelques concerts d'Anderson, Wakeman et Rabin. Si, comme moi, vous êtes nostalgique des années Iona, je vous invite à plonger corps et âme dans cette incroyable merveille, vous serez enchanté. 

Musiciens

Dave Bainbridge : claviers, guitares, bouzouki, mandoline, chœurs

Sally Minnear : chant
Iain Hornal : chant
Jon Poole : basse
Frank van Essen : batterie, violon, alto
Jonas Pap : violoncelle
Julie Cameron-Hall : violon
Nigel Cameron : whistles
Martin Nolan : whistles
Troy Donockley : high & low whistles, uilleann pipes, voix

Titres

01. Sea Gazer 
02. Girl And The Magical Sky 
03. Rain And Sun 
04. Clear Skies
05. Ghost Light
06. Cathedral Thinkers
07. To Gain The Ocean 
08. As Night Falls 
09. Infinitude (Region Of The Stars) 
10. To The Far Away
11. Speed Your Journey 
12. Fells Point
13. Something Astonishing 

Vidéo

Trailer : lien vidéo ici

vendredi 8 avril 2022

Joanne Hogg - The Map Project Part 2 (2021)

Joanne Hogg Miracles And Parables Part 2
Joanne Hogg - The Map Project Part 2 (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Hasard du calendrier, Joanne Hogg et Dave Bainbridge, membres fondateurs de Iona aujourd'hui séparé, ont tous deux sortis un album solo en cette fin d'année 2021. Discrète mais néanmoins active, Joanne s'est beaucoup investie auprès des réfugiés. Elle poursuit en parallèle une quête spirituelle à travers son projet The Map Project (Map pour "miracles and parables"). Un premier volume est paru en 2018. La partie 2 s'inscrit dans sa continuité, toujours avec des textes inspirés des Évangiles ayant pour thème central la notion de perte. Joanne vit sa foi aussi intensément qu'elle ne chante. Sa voix bénie, des dieux, a le don de toucher l'âme. Profonde, émouvante et captivante. La musique qui l'accompagne, d'une douceur infinie, éveille en nous la nostalgie des années Iona. D'ailleurs, deux anciens membres du groupe se tiennent à ses côtés. Terl Bryant a joué avec eux durant les années 90. Il a aussi été le batteur de Peter Murphy (Bauhaus), John Paul Jones (Led Zeppelin), Maddy Prior (Steeleye Span) et Eden's Bridge, formation musicalement très proche de Iona. Phil Barker a tenu la basse de la fin des années 90 jusqu'à la séparation officielle du groupe en 2016. Terl et Phil n'ont fait que se croiser au sein de Iona. Avec Joanne, ils n'apparaissent ensemble que sur un album live du groupe, l'excellent Heaven's Bright Sun (1997). Les autres musiciens sont aussi des familiers qui collaborent avec elle depuis plusieurs années, à l'exception de la violoniste Natasha Petrovic dont c'est la première apparition et qui intervient sur la dernière piste de l'album, Find My Way Back, longue complainte mélancolique conduite au piano, s'étirant sur plus de onze minutes. Que ce soit avec Iona, en solo ou avec The Map Project, Joanne Hogg demeure ce diamant incandescent brillant de mille feux qui nous fait tant vibrer.  

Musiciens

Joanne Hogg : chant, piano, guitare acoustique

Terl Bryant : batterie, percussions
Phil Barker : basse
Michael McCluskey : basse
Graeme Flowers : cuivres
Andy Baker : guitares
Gwyneth Reid : violoncelle
Natasha Petrovic : violon

Titres

01. Listen
02. Believe
03. Walk
04. Party
05. Shepherd
06. Free
07. Find My Way Back

Vidéos

avec Natasha Petrovic : lien vidéo ici

Silent Night : lien vidéo ici

lundi 4 avril 2022

Gabriel Keller - Clair Obscur (2022)

Gabriel Keller Clair Obscur
Gabriel Keller - Clair Obscur (2022)

Pourquoi écouter ce disque ?

Une belle pochette de disque annonce souvent un bel album. C'est le cas ici avec ce Clair Obscur du multi-instrumentiste Gabriel Keller. Originaire de la région lyonnaise, Gabriel a été bercé dans sa jeunesse par les Beatles et Pink Floyd. Il apprend au fil des années le violon, la batterie, la guitare et la basse. Sa passion pour la musique le pousse à explorer sans cesse plus loin le large panel d'émotions qu'elle procure. Après plusieurs expériences au sein de groupes ou de collectifs, il se lance dans son propre projet solo en 2020. Clair Obscur a été conçu à l'ancienne, comme un 33 tours avec ses deux faces. Sa première partie, les cinq premiers titres, fait référence à ses maîtres déjà cités, les Beatles et Pink Floyd, et se veut lumineuse, claire. C'est ma préférée, Open Arms et son solo de guitare "gilmourien" dantesque m'a littéralement conquis. La seconde partie emprunte un chemin sombre, obscur sur lequel plane l'ombre d'Opeth ou de Porcupine Tree, autres formations qui ont influencé Gabriel alors plus âgé. Pour les parties chantées, il a fait appel à quatre voix féminines, toutes aussi envoutantes les unes que les autres : Emi B (trois titres), Maïté Merlin (deux titres), Charlotte Gagnor (du Gabriel Keller Trio) et Marine Poirier sur un titre chacune. Gabriel leur a laissé une totale liberté sur les textes, ainsi que dans la langue employée. Ainsi, Charlotte est la seule à chanter en français (très belles paroles de Melancholia : Sans filet j'ai jeté mes vieux souvenirs comme des étoiles filantes / Sur la toile égarée, tu regardes s'évanouir mes messages en attente, ou encore Nos rires sont des fleurs tombées par terre / Je les récolte par cœur, sans colère), tandis que les trois autres ont privilégié l'anglais. Cette multiplication de voix chantées sur un même album m'évoque d'autres projets tout aussi ambitieux comme Ayreon d'Arjen Lucassen qui, comme Gabriel, ne fige jamais sa musique dans un seul style musical, Corde Oblique du guitariste italien Riccardo Prencipe qui place lui aussi l'émotion au cœur de son folk méditerranéen (Accalmie, sublime instrumental final se rapproche de cet univers), ou bien les Français de XII Alfonso, toujours dans la prise de risque et jamais dans la simplicité, tout en demeurant accessibles. Je vous le dis droit dans les yeux, en France, nous avons encore des musiciens talentueux et passionnés, mais si nous n'allons pas à eux, ils finiront par disparaître. Gabriel Keller est l'un d'entre eux. A nous maintenant de faire vivre sa musique. 

Musiciens

Gabriel Keller : guitares, percussions, basse, chœurs

Emi B : chant
Maïté Merlin : chant
Charlotte Gagnor : chant
Marine Poirier : chant
Anne-Marguerite Solt : chœurs
Charlie Henry : guitares
Clément Berthie : guitares
Anthony Barbier : guitares
Marius Marin : guitares
Clément Barou : piano
Julien Mailland : basse
Lucas Biguet-Mermet : batterie
Simon Rebuffat : batterie
Lucie Lacour : violoncelle, chœurs
Jérôme Aubernon : violon 

Quatuor MajusculeS : cordes
Sos Section : cuivres

Titres

01. Tumulte
02. Time
03. Train To Resolution
04. Open Arms
05. Melancholia
06. Sonate Au Clair Obscur
07. Nothing Human
08. Out Of My Life
09. Honey
10. Accalmie

Vidéos

Open Arms : lien vidéo ici

Melancholia : lien vidéo ici

Nothing Human : lien vidéo ici

Nothing Human (acoustic live session) : lien vidéo ici

dimanche 3 avril 2022

XVIIe Vie - La Prana (1996)

XVIIe Vie La Prana
XVIIe Vie - La Prana (1996)

Pourquoi écouter ce disque ?

Du côté des fées... XVIIe Vie est né à la fin des années 80 de la rencontre entre la chanteuse Karine (Mérat) et le guitariste Franck, tous deux fascinés par la féérie, les légendes, les mythes et le merveilleux. Leur duo se nomme d'abord Derniers Chemins d'Automne, puis devient XVIIe Vie suite à l'arrivée de Michel (Kovalski), artiste d'origine polonaise déclamant ses poèmes dans sa langue natale. Leur univers musical fait de mystères ne pouvait qu'attirer l'attention du label Prikosnovénie qui les signe pour un premier album. La Prana, terme désignant l'énergie solaire absorbée par les esprits puis redistribuée au monde physique, sort en 1996. Il se compose de quinze courtes pièces musicales, les plus longues atteignant les trois minutes, où guitare acoustique, percussions et voix angélique dominent. Véritable fenêtre ouverte vers un Ailleurs enchanteur, on pense à Dead Can Dance pour l'alternance entre chant féminin et voix masculine, ainsi qu'aux Cocteau Twins pour les guitares cristallines et l'atmosphère éthérée, en particulier sur le charmant Frozen Legend. Le trio puise aussi son inspiration dans les œuvres picturales des illustrateurs britanniques Brian Froud, célèbre pour son travail sur les fées et les gobelins, et Alan Lee, bien connu des amateurs de Tolkien. Cette invitation à la rêverie sera suivie d'un second opus, Llewella, tout aussi contemplateur, mais plus abouti.

Musiciens

Karine : chant, percussions, claviers
Michel : voix, guitare
Franck : guitares, claviers, percussions

Anastasia : violon

Titres

01. Les Elfes De La Lumière
02. Totentanz
03. L'Étoile Oubliée
04. Spirit's Skin
05. HôH
06. To Chyba Wszystko
07. Cobalt
08. Ultimatum
09. Frozen Legend
10. Lorna
11. Psaume
12. Fetish
13. Faust
14. L'Imaginaire
15. Na Zawsze

Vidéos

L'Imaginaire : lien vidéo ici