dimanche 30 janvier 2022

White Willow - Ignis Faatus (1995)

White Willow Ignis Faatus
White Willow - Ignis Faatus (1995)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dans les pays nordiques, un feu follet, ou ignis faatus en latin, indique l'emplacement d'un trésor caché dans le sol ne pouvant être déterré qu'à l'apparition de la flamme. C'est exactement ce qu'est Ignis Faatus, premier album de White Willow, un trésor se révélant à chaque écoute. Apparu au début des années 90 en Norvège, White Willow est d'abord une bande de potes faisant de la musique avant d'être un groupe. Il leur a fallu deux ans pour élaborer cet album paru sur le label américain Laser's Edge, après avoir été approché par les Français de Musea. Cette longue durée explique l'instabilité du personnel, une vingtaine de musiciens ont apporté leur contribution, dont trois voix féminines, Eldrid Johansen, Sara Trondal et Kjell Viig. A l'origine, ils jouaient une musique folk acoustique inspirée de la littérature gothique ainsi que de la poésie préraphaélite du XIXe siècle plaçant la femme et la nature au centre de l'œuvre. Sous l'impulsion de leur maison de disque désireuse de séduire un public prog, ils ont composé de nouveaux morceaux, dont deux épiques de plus de onze minutes, Cryptomenysis et John Dee's Lament, laissant apparaître une guitare électrique jouée par celui qui deviendra le futur leader du groupe, Jacob Holm-Lupo. Difficile de catégoriser cette musique fantomatique sombre d'essence folk, médiévale et prog puisant son inspiration tant dans les artistes folk-rock des années 70 tels que Nick Drake ou Sandy Denny que le Genesis de Trespass, King Crimson ou Renaissance, mais aussi Dead Can Dance. Ce glissement subtil du folk vers le rock progressif a contribué à faire de White Willow un des pionniers du revival prog de la scène scandinave aux côtés d'Änglagård, de Landberk et d'Anekdoten.

Musiciens

Eldrid Johansen : chant
Sara Trondal : chant
Jacob Holm-Lupo : guitares, basse
Jan Tariq Rahman : claviers, tournebout, flûte, kantele, sitar, basse, clarinette, chant
Audun Kjus : flûtes, cornemuse, bodhrán, bouzouki, chant
Tirill Mohn : violon, guitare classique
Alexander Engebretsen : basse
Erik Holm : batterie, percussions

Trond Haakensen : chant
Terje Krognes : chant
Tor Tveite : chant
Kjell Viig : chant
Johannes Weisser : chant
Susanna Calvert : guitares, basse
Erlend M. Sæverud : guitare
Tov Ramstad : violoncelle
Eivind Opsvik : fretless bass 
Steiner Haugerud : contrebasse
Per-Christian Svendsen : basse
Peter Albers : basse
Pål Søvik : batterie, percussions
Henning Eidem : batterie, percussions
Carl-Michael Eide : batterie, percussions
Danny Young : batterie

Titres

01. Snowfall
02. Lord of Night
03. Song
04. Ingenting
05. The Withering Of The Boughs
06. Lines On An Autumnal Evening
07. Now in These Fairy Lands
08. Piletreet
09. Till He Arrives
10. Cryptomenysis
11. Signs
12. John Dee's Lament 

Vidéos

Cryptomenysis : lien vidéo ici

Snowfall : lien vidéo ici

mercredi 26 janvier 2022

Ramrod - Jet Black (2019)

Ramrod Jet Black
Ramrod - Jet Black (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

Ramrod est mon coup de cœur de cet été. J'ai découvert ce quintet italien grâce à Massimo Gasperini du label Black Widow Records qui a pignon sur rue à Gênes. Ce label, spécialisé dans le prog et le metal, existe depuis 1990. Alors que j'avais demandé à Massimo de me conseiller une chanteuse ou un groupe avec chanteuse, dans la lignée de Mostly Autumn, il m'a proposé Ramrod plutôt orienté blues rock. D'abord déconcerté, j'ai vite été subjugué par la voix de Martina Picaro ainsi que par l'ambiance très 70's se dégageant de leur musique. Fondé en 2013, Ramrod réunit Martina au chant, son frère Marco à la guitare, Emanuele Elia à la basse, Adriano "Roll" Nolli aux claviers et le dernier arrivé, Daniel Spanone à la batterie. Le groupe joue dans un premier temps des reprises de rock et de blues, plus ou moins connues, puis se met à composer ses propres chansons. Un premier album intitulé First Fall voit le jour en 2016. Plus abouti, Jet Black lui succède trois ans plus tard. Ramrod confirme sa voie entre rock, blues, hard, psyché et prog. Si l'énergique chant féminin de Martina évoque le Stone The Crows de Maggie Bell, les parties d'orgue Hammond renvoient aux glorieuses heures de Deep Purple, tandis que la flûte pastorale s'inscrit dans la lignée de Jethro Tull. Les neuf chansons de Jet Black se répartissent en trois catégories, celles d'essence rock comme le premier morceau bien trempé Don't Call Me Sunshine, celles plutôt blues, mes préférées, Sorrow et Bluesy Soul superbement interprétée par Martina, et deux ovnis aux couleurs psychédéliques et prog, l'intense Glass Of Wine ainsi que le morceau final, l'étrange Leda sur lequel flûte, sitar et moog se délient. Ramrod et son Jet Black représentent tout ce que j'aime dans la musique, l'inattendu. 

Musiciens

Martina Picaro : chant
Marco Picaro : guitares, sitar, flûte, chœurs
Adriano "Roll" Nolli : piano, orgue, moog
Emanuele Elia : basse
Danial Sapone : batterie, percussions, chœurs

Titres

01. Don't Call Me Sunshine
02. Ares Call
03. Sorrow
04. Lion Queen
05. Glass Of Wine
06. Turning Bad
07. Bluesy Soul
08. Sweet Mel
09. Leda

Vidéos

Ares Call : lien vidéo ici

lundi 24 janvier 2022

Monica Richards - InfraWarrior (2006)

Monica Richards Infrawarrior
Monica Richards - InfraWarrior (2006)

Pourquoi écouter ce disque ?

"Je pense que les effets du réchauffement global et les nouvelles maladies viendront briser les populations humaines, car il y a une nécessité pour la nature de prendre sa revanche. Cela se produira durant les vingt prochaines années". Prophétesse, Monica Richards ? Je n'en sais rien. Mais sur ce point elle a eu raison. Ces paroles prennent tout leur sens aujourd'hui. Elles ont été prononcées en 2006, lors d'une interview pour la promotion de son premier album solo InfraWarrior. Si Monica Richards est connue des sphères gothiques pour avoir été The Muse dans Faith And The Muse dès 1994, elle avait auparavant œuvré dans des formations underground US comme Hate From Ignorance, Madhouse ou Strange Boutique. Depuis la fin des années 2000, elle collabore régulièrement au projet The Eden House. InfraWarrior, mot de son invention évoquant le guerrier en chacun de nous, ne s'éloigne guère des sentiers musicaux empruntés par Faith And The Muse, explorant davantage sa composante tribale et électronique. William Faith (le Faith de Faith And The Muse), bien que dans l'ombre, demeure aux manettes. C'est sur le plan philosophique que le disque se différencie. Monica livre une œuvre introspective axée sur ses sentiments, ses aspirations écologiques (elle avait à l'époque l'ambition d'ouvrir un sanctuaire pour animaux), et ses croyances en lien avec la Déesse Mère, assez proches du mouvement New Age. Si les fondements d'InfraWarrior reposent sur le concept de féminité, Monica a néanmoins fait appel à son père Lloyd Richards sur le titre introductif, pour qu'il lise un texte avec sa voix sépulcrale. Les autres voix de l'album sont toutes féminines, Monica ayant fait appel à KaRIN de Collide, Jarboe, Betsy Martin et Malgorzata D. Wacht. In Answer et sa rythmique dansante, l'intense Into My Own magnifié par la guitare explosive de Fred Smith, son ancien acolyte au sein de Strange Boutique, ou encore l'hymne assembleur We Are The One sont quelques-uns des meilleurs moments de ce disque non dénué d'intérêt. 

Musiciens

Monica Richards : chant

William Faith : guitares, basse, percussions
Fred Smith : guitares
Chad Blinman : batterie
Curse : percussions
Davis Petterson : percussions
Matt Howden : violon
Nambriel : violon
Paul Mercer : violon, alto
Marzia Rangel : violoncelle
Jarboe : voix
KaRIN : voix
Betsy Martin : voix
Malgorzata D. Wacht: voix
Lloyd Richards : voix

Titres

01. Gaia (Introduction)
02. I Am Warrior
03. Fell To Regret
04. In Answer
05. Into My Own
06. The Antler King
07. Sedna
08. The Hunt
09. This Is Not A Dream
10. Death Is The Ultimate Woman
11. We Are The One
12. Like Animals
13. The Turnaway
14. A Good Thing

Vidéos

Into My Own : lien vidéo ici


We Are The One : lien vidéo ici

dimanche 23 janvier 2022

This Mortal Coil - It'll End In Tears (1984)

This Mortal Coil It'll End In Tears
This Mortal Coil - It'll End In Tears (1984)

Pourquoi écouter ce disque ?

This Mortal Coil est le projet d'un homme, Ivo Watts-Russell. Fondateur du prestigieux label 4AD qui a illuminé les années 80 et 90, Ivo a eu envie de rendre hommage à d'obscurs artistes des décennies précédentes tel que Roy Harper, Alex Chilton, Big Star, Rema Rema, Colin Newman ou Tim Buckley. Il a ainsi convié les têtes d'affiche de 4AD ainsi que quelques invités extérieurs pour réenchanter une sélection de leurs trésors cachés accompagnés d'inédits, dont l'instrumental planant Fyt, sa toute première composition dont il était particulièrement fier. Gordon (devenu depuis Cindy) Sharp de Cindytalk, Howard Devoto (Buzzcocks, Magazine), Martin McCarrick (futur Siouxsie & The Banshees) et Robbie Grey (Modern English) sont de la partie, mais c'est la participation des membres de Cocteau Twins et de Dead Can Dance qui attire avant tout l'attention. Pour la première et unique fois, Elizabeth Fraser et Lisa Gerrard, deux voix hors du commun, sont associées sur un même album. Lisa chante deux de ses compositions, Waves Become Wings et Dream Made Flesh avec son alter ego Brendan Perry, et apparaît sur Barramundi, instrumental composé par Simon Raymonde des Cocteau Twins où elle joue de l'accordéon et lui de la guitare. Mais le titre de l'album, celui qui éclipse tous les autres, c'est la reprise divine de Song To The Siren de Tim Buckley par Elizabeth Fraser et Robin Guthrie. Touchés par la grâce, ils ont transcendé cette insignifiante chanson. Même le cover Another Day de Roy Haper interprété par Elizabeth, mais cette fois-ci sans Robin, ne lui arrive pas à la cheville malgré son intensité. Pourtant, le succès de Song To The Siren deviendra vite un fardeau pour les Cocteau Twins. David Lynch la souhaitait dans son film culte Blue Velvet dans lequel Elizabeth et Robin auraient dû apparaître. Devant la somme astronomique demandée par 4AD, il renoncera à son projet. Première Frustration. 1984 est aussi l'année de la parution de l'album Treasure des Cocteau Twins. Le fait qu'une reprise ait plus de succès que leurs propres compositions va également générer une nouvelle frustration. Comme le dira Robin, "la seule façon pour nous d'être joué à la radio, c'était en chantant la chanson d'un autre sous un autre nom". Il faudra attendre les années 90 pour que les Cocteau Twis, réconciliés avec leur passé, acceptent enfin de la jouer sur scène. Toutes ces dévonvenues expliquent aussi pourquoi ils refuseront de participer aux autres albums de This Mortal Coil. It'll End In Tears était le premier volet d'une trilogie, deux autres suivront, Filigree And Shadow en 1986, puis Blood en 1991.

Musiciens

Elizabeth Fraser : chant
Lisa Gerrard : chant, accordéon, yang t'chin
Gordon Sharp : chant
Howard Devoto : chant
Robbie Grey : chant
Robin Guthrie : guitares
Manuela Rickers : guitares
Ivo Watts-Russell : claviers
Steven Young : piano
Martyn Young : claviers, guitare, basse
Mark Cox : claviers
Simon Raymonde : basse, guitare, claviers
Brendan Perry : basse, batterie
Gini Ball : violon, alto
Martin McCarrick : violoncelle

Titres

01. Kangaroo
02. Song To The Siren
03. Holocaust
04. Fyt
05. Fond Affections
06. The Last Ray
07. Another Day
08. Waves Become Wings
09. Barramundi
10. Dreams Made Flesh
11. Not Me
12. A Single Wish

Vidéos

Song To The Siren : lien vidéo ici

Kangaroo : lien vidéo ici

Dreams Made Flesh : lien vidéo ici

mercredi 19 janvier 2022

Renaissance - Camera Camera (1981)

Renaissance Camera
Renaissance - Camera Camera (1981)

Pourquoi écouter ce disque ?

Maudites années 80 ! Renaissance, une des formations les plus prodigieuses des années 70, va connaître la décennie suivante une métamorphose que nul n'aurait imaginé. Tout s'est dégradé dès 1980, lorsque le claviériste John Tout, en pleine dépression, claque la porte, suivi du batteur Terence Sullivan. Annie Haslam et le guitariste Michael Dunford s'en vont ensuite fonder Nevada avec Peter Gosling. Sous ce nom, ils sortent deux singles sans grand intérêt. Un album était prévu, mais il ne verra jamais le jour. Il faudra attendre les années 2000 pour qu'en soit publiées les maquettes, les bandes finalisées ayant été détruites. Pour l'heure, Jon Camp revient dans leur giron accompagné de Peter Barron à la batterie. Les cinq musiciens reprennent alors le nom de Renaissance. En fin de contrat avec Warner, ils signent chez IRS, label fondé en 1977 par Miles Copeland, frère de Stewart, qui a à son catalogue les premiers Police justement, ainsi que des artistes aussi divers que John Cale ou The Cramps. Pressé par une maison de disque à la recherche d'un hit, Renaissance abandonne ses orchestrations symphoniques pour mieux s'engouffrer dans une musique pop synthétique typique de cette époque. Le résultat est décevant. Même leur parolière historique Betty Thatcher, confrontée à cette pression, décide d'arrêter sa collaboration, livrant quatre textes dont celui de Bonjour Swansong en guise d'au revoir. Au final, que retenir de Camera Camera ? Pas grand-chose si ce n'est ces quelques titres comme Bonjour Swansong évoquant le Renaissance (pas si lointain) de A Song For All Seasons, le morceau final Ukraine Ways qui, malgré ses imperfections, fait écho au sublime Turn Of The Cards, Jigsaw pas suffisamment développé, ou bien l'étrange Okichi-San, témoin des envolées célestes d'Annie. Autres plaisirs cachés, le jeu succulent du talentueux Jon Camp à la basse, ainsi qu'un Michael Dunford délaissant sa guitare acoustique pour privilégier l'électrique. Bien évidemment, Camera Camera ne sera pas l'album à conseiller aux novices désirant s'initier à ce groupe hors normes, il constitue une curiosité dans leur discographie, tout comme son successeur Time-Line. Mais tel un phénix, Renaissance renaîtra de ses cendres pour flamboyer à nouveau. 

Musiciens

Annie Haslam : chant
Michael Dunford : guitares, chant
Jon Camp : basse, chant
Peter Gosling : claviers, chant
Peter Barron : batterie, percussions, chant

Titres

01. Camera Camera 
02. Faeries (Living At The Bottom Of The Garden) 
03. Remember
04. Bonjour Swansong
05. Tyrant-Tula
06. Okishi-San
07. Jigsaw
08. Running Away From You
09. Ukraine Ways 

Vidéos

Ukraine Ways : lien vidéo ici

Bonjour Swansong : lien vidéo ici

dimanche 16 janvier 2022

Mandy Morton - Sea Of Storms (1980)

Mandy Morton Sea Of Storms
Mandy Morton - Sea Of Storms (1980)

Pourquoi écouter ce disque ?

En entrant dans les années 80, Mandy Morton met un terme à la saga Spriguns. C'est désormais sous son seul nom qu'elle signe Sea Of Storms, même si certains des participants à ce nouveau disque étaient déjà présents sur le précédent, et inoubliable, Magic Lady. Tom Ling, vieux compagnon de route de Spriguns, et son mari, Mike Morton sont toujours de la partie, tout comme le batteur Alex Cooper, Gordon Folkard, joueur de concertina, ou la propre sœur de Mandy, Gaynor Roberts aux chœurs. Sont venus les rejoindre le batteur John Lingwood du Manfred Mann's Earth Band, Kevin Savigar (Rod Stewart, Maddy Prior) et Silvian Valet aux synthétiseurs, mais aussi les guitaristes Mark Boettcher et Doug Morter, ainsi que le joueur de sitar Terry Cottam. A l'aube de cette ère nouvelle, Mandy s'éloigne de ses racines folk, intégrant à son registre des instruments modernes comme les synthétiseurs (Black Nights, Silas The Silent) ou la guitare électrique (Victoria By The Window, Twist Sage), sans pour autant abandonner les instruments acoustiques, plus anciens, tels que le concertina (Victoria By The Window), le sitar (Wake Up The Morning), le piano (After The Storm), ou bien le violon, à l'honneur sur le court interlude Warriors Grave, morceau traditionnel arrangé par Tom Ling. Autre interlude intéressant, le chant a cappella Compline Anthem que l'on croirait enregistré dans un monastère, à mi-chemin entre le Gaudete de Steeleye Span et les liturgies spirituelles du Dead Can Dance d'Aion. Si Mandy dévoile une part infime de sa personnalité dans ses paroles, elle se pose avant tout en observatrice, décrivant les ressentis et travers de son époque. A la sortie de Magic Lady, Mandy et ses musiciens étaient partis en Scandinavie à la recherche de nouveaux horizons. Leur tournée au Danemark puis en Norvège leur a non seulement apporté une plus grande renommée, mais elle leur a aussi ouvert les portes de Polydor Norway, label sur lequel Sea Of Storms est sorti. Cet album, moins connu mais essentiel dans la discographie de la chanteuse qui avoue avoir un faible pour lui, est le dernier enregistrement avec son mari Mike. Usé par les tournées incessantes, le couple se sépare peu de temps après sa sortie. Néanmoins, Mandy et Mike demeureront de bon amis jusqu'à la disparition tragique de ce dernier en 1995.

Musiciens

Mandy Morton : chant, guitare acoustique

Mark Boettcher : guitares
Doug Morter : guitares
Kevin Savigar : claviers
Silvian Valet : claviers
Mike Morton : basse, chœurs
Alex Cooper : batterie
John Lingwood : batterie
Tom Ling : violon
Terry Cottam : sitar, guitare, tablas
Gordon Folkard : concertina
Gaynor Roberts : chœurs

Titres

01. Maybe One Day
02. After The Storm
03. Black Nights
04. Compline Anthem
05. Victoria By The Window
06. Ghost Of Christmas Past
07. Twisted Sage
08. Wake Up The Morning
09. Silas The Silent
10. Land Of The Dead
11. Warriors’ Grave
12. The Sculptor

Vidéos

Twisted Sage : lien vidéo ici

After The Storms : lien vidéo ici

mercredi 12 janvier 2022

Tarja - The Shadow Self (2016)

Tarja The Shadow Self
Tarja - The Shadow Self (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Attention, album sous haute tension ! Livrée à ses démons, Tarja explore la face sombre de sa personnalité. Depuis son éviction de Nightwish, la diva finlandaise a emprunté un chemin sinueux, entre metal et classique. Avec The Shadow Self, elle signe son album le plus trash. Quand elle a commencé à travailler dessus, après la sortie de l'excellentissime Colours In The Dark (2013), pour la première fois, elle n'avait pas de titre en tête. Mais sa volonté d'explorer sa face sombre était bien présente, d'où ce titre de travail provisoire : Black. C'est en écoutant une ancienne interview d'Annie Lennox que le nom définitif du projet lui est venu. L'ancienne chanteuse d'Eurythmics y évoquait "the shadow self", expression désignant ce côté obscur qui nous habite tous, et qui est source d'inspiration pour les artistes. Les premières notes de piano classique d'Innocence ne doivent pas nous induire en erreur, ce morceau d'ouverture, évoquant l'horreur des violences domestiques, bascule très vite dans un metal symphonique fulgurant. Les ténèbres et leurs démons sont au cœur de Demons In You, chanté en duo avec Alissa White-Gluz, chanteuse du combo suédois de death metal Arch Enemy. Sa voix à la particularité de passer des tonalités les plus claires aux growls les plus obscurs. Pour l'anecdote, c'est elle qui, avec Elyze Ryd, a remplacé au pied levé Anette Olzon tout juste exclue de Nightwish lors de leur concert à Denver le 28 septembre 2012. Autre duo surprise, celui avec son frère Toni Turunen sur l'intrépide Eagle Eye. Chanteur de Burnclear, groupe finlandais de metal progressif, il a auparavant officié au sein de Decended puis Celesty. En véritable Reine du Metal, Tarja s'approprie l'improbable Supremacy de Muse, avant de livrer The Living End, magnifique pièce tourmentée, mais calme, la seule de l'album, tandis que le titre suivant, Diva, plus théâtral, propose de sublimes envolées lyriques. Je me demande si cette chanson sur laquelle Tarja réalise une impressionnante démonstration de ses talents vocaux, résultat d'un travail acharné, n'est pas un clin d'œil à Annie Lennox dont le premier album solo s'intitulait Diva... Trois mois avant la parution de The Shadow Self, Tarja a sorti un préquelle, The Brightest Void, plus lumineux dans l'esprit. Nous y reviendrons prochainement... 

Musiciens

Tarja : chant, claviers

Alissa White-Gluz : chant
Toni Turunen : chant
Alex Scholpp : guitares, basse
Julian Barrett : guitares
Tim Palmer : guitares, claviers
Jim Dooley : guitares
Alex Wollbeck : claviers
Christian Kretschmar : claviers
Guillermo de Medio : claviers
Izumi Kawakatsu : piano
Kevin Chown : basse
Doug Wimbish : basse
Fernando Scarcella : batterie
Chad Smith : batterie
Mike Terrana : batterie
Luis Conte : percussions
Max Lilja : violoncelle

Titres

01. Innocence
02. Demons In You 
03. No Bitter End
04. Love To Hate
05. Supremacy
06. The Living End
07. Diva
08. Eagle Eye
09. Undertaker
10. Calling From The Wild
11. Too Many

Vidéos

Innocence : lien vidéo ici

No Bitter End : lien vidéo ici

Supremacy (live) : lien vidéo ici

lundi 10 janvier 2022

Big Big Train - Grimspound (2017)

Big Big Train Grimspound
Big Big Train - Grimspound (2017)

Pourquoi écouter ce disque ?

Grimspound, dixième album de Big Big Train, sera pour moi l'occasion de rendre hommage à deux artistes partis trop tôt, David Longdon et Judy Dyble. Longdon, décédé le 20 novembre 2021 à l'âge de 56 ans, suite à une chute mortelle à son domicile (comme une certaine Sandy Denny) avait auditionné pour prendre la place de Phil Collins après son départ de Genesis. Il faut dire que son timbre de voix assez similaire à celui de Peter Gabriel rendait sa candidature intéressante. Mais le destin en a décidé autrement et c'est Ray Wilson qui avait finalement été sélectionné. On connait la suite de l'histoire. Finalement, il intègre Big Big Train en 2009, formation de rock progressif fondée en 1990 par Greg Spawton et Andy Poole. Il devient alors leur troisième chanteur, succédant à Martin Read et Sean Filkins. Avec lui, Big Big Train s'envole vers de nouveaux cieux, conquérant un public de plus en plus large grâce à des albums de haute tenue. En 2015, il s'associe à Rob Reed et Christina Booth de Magenta ainsi qu'au bassiste Nick Beggs (ex-Iona), au batteur de Big Big Train Nick D'Virgilio et au grand Steve Hackett (ex-Genesis) pour livrer une nouvelle version du Spectral Mornings de ce dernier, dans un but caritatif en vue de lutter contre la maladie de Parkinson. Il interprétera ensuite ce titre sur scène en 2019 lors du concert anniversaire de Magenta célébrant leurs 20 ans, gravé sur l'album live Angels And Damned. 2015 c'est aussi l'année où David fait la connaissance de Judy Dyble venue le voir à un concert de Big Big Train. Émerveillé, il lui raconte le souvenir vibrant de son achat du tout premier album de Fairport Convention auquel Judy avait pris part. Si Sandy Denny l'a très vite remplacée au sein du groupe, elle n'a pas pour autant éclipsé le souvenir de celle qui, par la suite, s'est retrouvée impliquée avec les membres fondateurs du King Crimson naissant ou qui a formé un duo devenu culte appelé Trader Horn au début des 70's avec l'ex-Them Jackie McAuley, avant de démarrer une carrière solo passionnante à la toute fin des années 2000. Une solide amitié, doublée d'une admiration commune, s'est forgée entre ces deux-là. Elle les conduira à imaginer ensemble le sublime Between A Breath And A Breath, sorti à peine quelques semaines après que Judy ait été emportée par le cancer, le 12 juillet 2020. Elle n'avait que 71 ans. La toute première étape de cette collaboration fructueuse a débuté en réalité avec la participation de Judy à un titre de Grimspound, The Ivy Gate. Quand on connait Judy, on imagine combien cette expérience l'a amusée, mais aussi terrifiée par crainte, à tort, de ne pas être à la hauteur. Cette chanson évoque le dramatique destin d'un certain Thomas Fisher envoyé à la guerre, laissant derrière lui une femme et un enfant. Tous deux périssent avant le retour de Thomas qui, découvrant leur disparition, décide de se donner la mort, dévasté par le chagrin. L'histoire ne s'arrête pas là puisque l'église locale, condamnant le suicide, refuse qu'il repose auprès des siens au sein du caveau familial. Elle ordonne de l'enterrer en dehors du cimetière. Depuis lors, la légende raconte que son fantôme, désespéré, errerait la nuit dans l'espoir d'être réuni à tout jamais avec sa famille... 

Musiciens

David Longdon : chant, flûte, piano, guitares, mandoline, banjo, luth, mélodica, célesta, synthétiseurs, percussions
Dave Gregory : guitares
Andy Poole : guitares, claviers, chœurs
Rikard Sjöblom : guitares, claviers, chœurs
Danny Manners : claviers, contrebasse
Greg Spawton : basse
Nick D'Virgilio : batterie, percussions, chœurs
Rachel Hall : violon, alto, violoncelle, chœurs

Judy Dyble : chant
Philip Trzebiatowski : violoncelle

Titres

1. Brave Captain
2. On The Racing Line
3. Experimental Gentlemen
4. Meadowland
5. Grimspound
6. The Ivy Gate
7. A Mead Hall In Winter
8. As The Crow Flies 

Vidéo

The Ivy Gate : lien vidéo ici

dimanche 9 janvier 2022

Flëur - Prikosnovenie (2002)

Fleur Prikosnovenie
Flëur - Prikosnovenie (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un vent d'est effleure nos oreilles. Fondé en 2000, à Odessa, en Ukraine, Flëur est à l'origine un duo réunissant les chanteuses Olga Pulatova et Elena Voynarovskaya. Les rejoignent par la suite la flûtiste Julia Zemlyanaya qui a imaginé le nom du groupe, Katherina Serbina au violoncelle, Vitaly Didyk à la contrebasse et Alexey Tkachchevsky, le seul homme du combo, aux percussions. Le label nantais Prikosnovenie les signe très rapidement pour une distribution exclusive dans le monde, à l'exception de l'Ukraine, de la Russie et de la Biélorussie. Trois albums seront appelés à paraître, leur tout premier portant le même nom que le label, Prikosnovenie (qui peut se traduire par "effleurement") en 2002, suivi de Magic (2004) et Siyanie (2005). Ce premier disque présente une musique douce et délicieuse, difficile à cataloguer, entre dream pop et folk éthéré évoquant à la foi Shelleyan Orphan, Pinknruby, Cocteau Twins ou, plus près de nous, Odin Dragonfly. Finalement, Olga et Elena imposeront le terme de "cardiowave" pour définir leur son unique, qui deviendra par la suite le nom d'un label indépendant ukrainien publiant leurs albums suivants ainsi que leurs projets parallèles. Si, pour Prikosnovenie, les titres ont été traduits en anglais, les deux chanteuses chantent en russe, Olga ayant composée les titres pairs (dont un Blue Shades que ne renierait pas le Mostly Autumn de la première époque), et Elena les titres impairs comme le vibrant Dancing God ainsi qu'un Carrousel aux lignes de chant dignes de la grande Liz Fraser des Cocteau Twins. En résumé, cet album frôle la perfection pour qui aime les ambiances sophistiquées, acoustiques et pastorales. Après leur rupture avec le label nantais, Flëur optera pour une direction musicale plus commerciale et pop, sans pour autant renier ses origines, jusqu'à sa séparation définitive en 2017. 

Musiciens

Olga Pulatova : chant, piano
Elena Voynarovskaya : chant, guitare
Julia Zemlyanaya : flûte
Katherina Serbina : violoncelle
Vitaly Didyk : contrebasse
Alexey Tkachchevsky : percussions

Alexey Kozmidy : electro-guitar
Alexandr Kutsenko : digeridoo, chant

Titres

01. Intro
02. Blue Shades
03. On The Dark Side Of The Moon
04. Injection
05. Dancing God
06. A Sad Clown
07. Carrousel
08. By The Soft Paws
09. Lullaby For The Sun
10. The Heart
11. Golden Waters Of Gang
12. February
13. Fadeaway

Vidéos

Injection : lien vidéo ici

mercredi 5 janvier 2022

Odin Dragonfly - Sirens (2021)

Odin Dragonfly Sirens
Odin Dragonfly - Sirens (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Odin Drafonfly est de retour ! Sous ce nom mystérieux, se dissimulent deux figures emblématiques de Mostly Autumn, Heather Findlay qui les a quitté en 2010, et Angela Gordon partie en 2007 puis revenue en 2015. Odin Dragonfly qui n'est autre que l'anagramme de leurs deux noms de famille, Findlay et Gordon, a sorti un premier album enchanteur en 2007,Offerings. Sirens, sa suite logique, a gagné en maturité et profondeur. Entre ces deux disques, le duo a continué à jouer ensemble sur scène, aux côtés d'Annie Haslam de Renaissance, du regretté Ken Hensley d'Uriah Heep, de Fish, de Focus, de Circulus et des légendaires Fairport Convention. Chacune a eu un enfant (l'émouvante ballade Fall From The Stars est dédiée à Scarlett, la fille d'Angela) et elles ont multiplié les collaborations musicales, que ce soit en solo ou avec Mantra Vega pour Heather, ou avec Leather'o et A Garland Of Flutes pour Angela. Il semble indéniable que ces dernières expériences ont apporté à Angela une plus grande confiance en elle. Si on regarde de plus près, elle signe seule cinq des douze titres ainsi que trois autres avec Heather (dont le sublime titre final Diamond Souls), laissant à Heather quatre morceaux. A titre de comparaison, Angela n'avait offert que trois de ses compositions sur Offerings. C'est ensemble qu'elles ouvrent l'album avec The Dimming où leurs deux voix se marient comme par magie, telles des sirènes. Across The Sea, inspiré des Brumes d'Avalon de Marion Zimmer Bradley, suit et met en avant le chant si fragile d'Angela qui nous entraîne dans cette parenthèse enchantée, avant que Heather ne prenne la relève avec la même délicatesse sur Circling Ravens. Driving, Four & Twenty Moons ou encore Beneath Your Armour sur lequel on retrouve les cloches pastorales entendues au loin sur The Dimming, sont quelques-unes des autres perles de cette musique folk éthérée, 100% au féminin. Sirens, tout comme Offerings avant lui, c'est avant tout l'histoire d'une longue et belle histoire d'amitié entre ces deux sorcières blanches, disciples secrètes  de Stevie Nicks, mais aussi d'All About Eve

Musiciennes

Angela Gordon : piano, chant, flûte
Heather Findlay : guitare, chant, low whistle, percussions

Titres

01. The Dimming
02. Across The Sea 
03. Circling Ravens
04. Driving
05. Don’t Wait Too Long 
06. Come Right To Me 
07. Four And Twenty Moons
08. Beneath Your Armour 
09. Fall From The Stars 
10. Rise And Fall
11. Gulls
12. Diamond Soul

Vidéos

Driving : lien vidéo ici

Witches Promise (Jethro Tull cover disponible sur Offerings) : lien vidéo ici