lundi 19 avril 2021

The Bunch - Rock On (1972)

The Bunch Rock On Sandy Denny Richard Thompson
The Bunch - Rock On (1972)

Pourquoi écouter ce disque ?

Il était une fois une bande de potes… Ils s'appelaient Sandy Denny, Richard Thompson, Ashley 'Tyger' Hutchings, Pat Donaldson, Dave Mattacks, Gerry Conway, Trevor Lucas, Linda Peters, Tony Cox, Ian Whiteman, Roger Bell, Mollie et Mike Rosen. Fairport Convention, Fotheringay, Dundee Horns, Steeleye Span ou encore Mighty Baby étaient les groupes dans lesquels ils brillaient ou avaient brillé. Pas encore connue en dehors de leur milieu, Linda Peters deviendra Linda Thompson après avoir épousé Richard, tandis que Tony Cox se fera davantage remarqué comme producteur et/ou arrangeur de Caravan, Trees, Renaissance ou Yes que comme pianiste. Fin 1971, tous se sont réunis en supergroupe et ont pris le nom de The Bunch pour un album complètement déjanté, Rock On, leur seul essai. Ils se sont amusés à reprendre des standards du rock'n roll américain avec lesquels ils avaient grandi. Elvis Presley, Buddy Holly, The Everly Brothers, Ritchie Valens sont de ceux-là. Pourquoi un tel projet ? La légende raconte que c'est Trevor Lucas, le mari de Sandy Denny, qui a eu l'idée. Il est d'ailleurs le producteur du disque. L'objectif était de tester The Manor Studio, studio d'enregistrement situé dans l'Oxforshire, tout récemment ouvert. Cet ancien manoir du XVe siècle fut racheté par Richard Branson en 1971 qui le transforma en studio, faisant de ce lieu l'embryon de la future maison de disque Virgin fondée l'année suivante. Il deviendra célèbre après que Mike Oldfield y ait enregistré ses fameuses Tubular Bells, avant de fermer définitivement ses portes en 1995. Pour l'heure, Rock On n'est pas un chef d'œuvre intemporel, c'est juste une sympathique curiosité marquant les retrouvailles de musiciens qui ont marqué toute une génération, et bien au-delà. 

Musiciens

Sandy Denny : chant
Linda Peters : chant
Ashley Hutchings : chant
Richard Thompson : chant, guitare
Trevor Lucas : chant, guitare
Tony Cox : piano
Ian Whiteman : piano
Pat Donaldson : basse, chant
Gerry Conway : batterie, percussions
Dave Mattacks : batterie, percussions
Roger Bell : saxophone
Mollie : saxophone
Mike Rosen : trompette

Titres

01. Crazy Arms
02. That'll Be The Day
03. Don't Be Cruel
04. The Loco-Motion
05. My Girl In The Month Of May
06. Love's Made A Fool Of You
07. Willie & The Hand Jive
08. Jambalaya (On The Bayou)
09. When Will I Be Loved
10. Nadine
11. Sweet Little Rock'n'Roller
12. Learning The Game

Bonus :
13. Let There Be Drums
14. Twenty Flight Rock
15. High School Confidential
16. La Bamba

Vidéos

When Will I Be Loved : lien vidéo ici

My Girl In The Month Of May : lien vidéo ici

That'll Be The Day : lien vidéo ici

dimanche 18 avril 2021

Anneke van Giersbergen - The Darkest Skies Are The Brightest (2021)

Anneke van Giersbergen The Darkest Skies Are The Brightest
Anneke van Giersbergen - The Darkest Skies Are The Brightest
(2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

De l'obscurité jaillit la lumière. Disons-le de suite, le nouvel album d'Anneke van Giersbergen (ex-The Gathering) The Darkest Skies Are The Brightest est le meilleur paru sous son seul nom. Il vient confirmer la légende selon laquelle le meilleur sort d'un artiste torturé. Pour autant, en conquérante, Anneke ne s'est jamais effondrée face aux épreuves de la vie qu'elle a dû affronter ces dernières années, tant sur le plan personnel que professionnel. A l'origine, son agenda prévoyait qu'elle se consacre au deuxième album de VUUR, sa formation métallique. Le destin en a décidé autrement. Incapable d'écrire autre chose que des chansons mélancoliques, elle s'est faite une raison. Elle est partie seule s'isoler en pleine nature, avec sa guitare, mettant en musique tout ce qu'elle avait sur le cœur. The Darkest Skies Are The Brightest a ainsi commencé à voir le jour. D'essence acoustique, de subtils arrangements ont été ajoutés avec soin à chacune des onze chansons : des cordes, des percussions et aussi une trompette sur Hurricane. Mais ce qui prime avant tout, c'est la voix majestueuse d'Anneke, mise en valeur comme jamais. Dès le premier titre Agape, elle nous capte, nous envoute pour mieux nous entrainer avec elle dans son univers le plus intime, où les nuages sombres finissent toujours par se dissiper, laissant la place à une lumière salvatrice. Anneke est aujourd'hui La Voix. Hormis Loreena McKennitt ou Lisa Gerrard, peu de chanteuses peuvent rivaliser avec elle actuellement. Vous en doutez ? Alors écoutez ce disque sublime, tout en délicatesse. Il vous fera changer d'avis.

Musiciens

Anneke van Giersbergen : chant, percussions

Gijs Coolen : guitares, basse, percussions, violoncelle, chœurs
Joost van Haaren : basse
Nicky Hustinx : batterie
Martijn Bosman : batterie
Joanna Czaj : violon
Ewelina Peeters : violon
Paloma Ortas : alto
Judith Groen : violoncelle
Coos Zwagerman : trompette
Marielle Woltring : chœurs

Titres

01. Agape
02. Hurricane
03. My Promise
04. I Saw A Car
05. The Soul Knows
06. The End
07. Keep It Simple
08. Lo And Behold
09. Losing You
10. Survive
11. Love You Like I Love You

Vidéos

My Promise : lien vidéo ici

Hurricane : lien vidéo ici

I Saw A Car : lien vidéo ici

vendredi 16 avril 2021

Kate Bush - Never For Ever (1980)

Kate Bush Never For Ever
Kate Bush - Never For Ever (1980)

Pourquoi écouter ce disque ?

A sa sortie, en 1980, Never For Ever s'est directement classé à la première place des charts britanniques. Du jamais vu pour une chanteuse anglaise. Refusant de se reposer sur ses lauriers et en perpétuelle quête de sons inédits, Kate Bush a imaginé chacune des chansons de ce troisième album comme de véritables scénettes musicales. Toutes sont reliées les unes aux autres par ce vif désir d'explorer les émotions humaines, semblables à ce tourbillon informe si bien illustré par la pochette du disque signée Nick Price. Inspirée du folklore slave, Babooshka raconte l'histoire d'une femme qui désire tester la fidélité de son mari, conduisant son couple à sa perte. Chansons du souvenir, Delius célèbre le compositeur anglais Frederick Delius, tandis que Blow Away rend hommage à son technicien Bill Duffield mort tragiquement, et, à travers lui, aux musiciens trop tôt emportés : Minnie Riperton, Keith Moon, Sid Vicious, Buddy Holy, Sandy Denny et Marc Bolan. All We Ever Look For s'intéresse aux relations familiales. Egypt oscille entre une vision romantique et la réalité moins reluisante d'un pays. Fascinée par le film de Truffaut, La mariée était en noir, Kate a imaginé cette sordide histoire d'une femme désespérée vengeant froidement l'assassinat de son mari en éliminant un à un tous les responsables dans The Wedding List. Le déjanté Violin à caractère autobiographique exprime toute la haine qu'elle a éprouvé envers le violon de son enfance. Retour au fantastique avec The Infant Kiss, troublant récit mêlant fantômes et possession, inspiré du cinéma d'horreur gothique. Le poignant Army Dreamers laisse entendre le désespoir d'une mère ayant perdu son fils mort à la guerre. Influencé par la dernière partie du monumental The Wall de Pink Floyd, elle s'inquiète des méfaits du nucléaire avec un Breathing beau à en pleurer. Devenue coproductrice, Kate a choisi seule pour la première fois tous les musiciens. Au sein de l'équipe de fidèles réunissant Paddy Bush, Del Palmer et Stuart Elliott, se sont joints de nouvelles figures telles que John Giblin (Brand X, futur Simple Minds) à la basse ou le claviériste Max Middleton du Jeff Beck Group. Véritable coup de maître, Never For Ever se veut aussi bien avant-gardiste, notamment par le chant atypique de Kate et l'utilisation du Fairlight, premier échantillonneur de sons, que classique en employant toute une série d'instruments anciens ou folkloriques tels que le bouzouki, la balalaika ou le psaltérion. Kate, on t'aime à jamais pour toujours. 

Musiciens

Kate Bush : chant, piano, claviers

Brian Bath : guitares, chant
Alan Murphy : guitares, basse, chant
Larry Fast : claviers
Max Middleton : claviers
Mike Moran : claviers
Duncan Mackay : claviers
Del Palmer : basse
John Giblin : basse
Stuart Elliot : batterie, percussions
Morris Pert : percussions
Preston Heyman : percussions
Roland : percussions
Paddy Bush balalaika, sitar, koto, psaltérion, harmonica, scie Musicale, mandoline, chant
Kevin Burke : violon
Adam Sceaping : viole de gambe
Joseph Sceaping : lyre
Ian Bairnson : chant
Andrew Bryant : chant
Gary Hurst : chant
Roy Harper : chant

The Martin Ford Orchestra

Titres

01. Babooshka
02. Delius (Song Of Summer) 
03. Blow Away (For Bill)
04. All We Ever Look For
05. Egypt 
06. The Wedding List
07. Violin 
08. Infant Kiss 
09. Night Scented Stock 
10. Army Dreamers
11. Breathing 

Vidéos

Babooshka : lien vidéo ici

Breathing : lien vidéo ici

Army Dreamers : lien vidéo ici

jeudi 15 avril 2021

Berceuses Celtiques : À La Rencontre Des Fées - Old Celtic & Nordic Lullabies (2015)

Old Celtic & Nordic Lullabies Prikosnovénie
Berceuses Celtiques : À La Rencontre Des Fées -
Old Celtic & Nordic Lullabies (2015)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sorti dans la collection "Berceuses" du label nantais Prikosnovénie, le livret Berceuses celtiques comporte, d'une part, treize contes de Régis Aubert superbement illustrés par Sabine Adélaïde, et d'autre part, un CD intitulé Old Celtic & Nordic Lullabies. Si, au fil des histoires, nous faisons la connaissance des porteurs de mondes, des Panthères-de-mer, celles-là même qui fabriquent les vagues, de la fée Natuléa ainsi que d'une semeuse bienveillante appelée la Diarde, c'est davantage le disque qui a attiré notre attention. Dans la lignée du magnifique Old Celtic & Nordic Ballads coordonné par Jean-Luc Lenoir, Old Celtic & Nordic Lullabies propose douze berceuses ancestrales du nord et de l'ouest de l'Europe, toutes aussi féeriques les unes que les autres. Originaires d'Irlande, des îles Hébrides, de Bretagne, de Norvège, du Pays de Galles, de Suède, d'Écosse, d'Islande et de l'île de Man, elles sont chacune interprétées dans leur langue d'origine par Joanne McIver ou Eirin Forsberg, déesses aux voix enchanteresses. Autour d'elles et de Jean-Luc Lenoir, on retrouve les mêmes passionnés de la galaxie Boann jouant des instruments traditionnels liés aux mondes celtiques et nordiques comme Céline Archambeau (harpe), Éléonore Billy (nyckelharpa) ou Mathilde Walpoel (harpe celtique). Ensemble de musiciens fascinés par les traditions celtiques et scandinaves, Boann s'est illustré par un premier album en 2008, Between Ire & Ice, ont suivi ensuite le déjà nommé Old Celtic & Nordic Ballads en 2012 et ce Old Celtic & Nordic Lullabies en 2015, puis, de nouveau sous le seul nom de Boann, The Twa Sisters: An Old Celtic & Nordic Tale en 2020, tous aussi sublimes les uns que les autres.  

Musiciens

Jean-Luc Lenoir : guitare, harpe, lyre, crwth, tympanon, kentele, dulcimer
Joanne McIver : chant, whistle, scottish smallpipes
Eirin  Forsberg : chant

Céline Archambeau : electro-harpe
Éléonore Billy : nyckelharpa
Arian Bodin : violon
Gaëdic Chambrier : guitare
Victor Lenoir : guitare
Marguerite Martin : violoncelle
Mathilde Walpoel : harpe celtique

Titres

01. Einini (Irlande)
02. A Soothing Croon From Eigg (îles Hébrides)
03. Toutouig (Bretagne)
04. Gjendines Bånlåt (Norvège)
05. Pais Dinogad (Pays de Galles)
06. Tulle Tulle Tova (Suède)
07. Dream Angus (Écosse)
08. Bíum, Bíum, Bambaló (Islande)
09. Uhag Veg Ruy (île de Man)
10. Tyndrum (Irlande)
11. Cadal Ciarach Mo Luran (Écosse)
12. Byssan Lull (Norvège)

Vidéos

A Soothing Croon From Eigg : lien vidéo ici

Uhag Veg Ruy : lien vidéo ici

lundi 12 avril 2021

The Creatures - Hái! (2003)

The Creatures Hai
The Creatures - Hái! (2003)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dernier voyage pour The Creatures. Après avoir exploré Hawaii (Feast, 1983) et l'Espagne (Boomerang, 1989), les voilà déposer leurs valises au Japon pour une ultime étape. Le duo a été fondé au début des années 80 par la chanteuse iconique Siouxsie Sioux et celui qui deviendra son mari, le batteur Budgie. A l'origine, ce projet était une échappatoire à la formation à succès Siouxsie & The Banshees, puis deviendra leur activité principale après l'éclatement de celle-ci en 1996. La fin du couple entraînera avec elle la fin du groupe en 2005. Hái! qui signifie "dites oui" en japonais, est né de l'enregistrement de sessions percussives à Tokyo en 2002, entre Budgie et Leonard Eto, joueur de taiko (gros tambour traditionnel japonais). D'origine américano-japonaise, Eto s'est fait connaître en tant que membre de l'ensemble rythmique Kodo. Fan de leur travail, Budgie a réalisé son rêve en jouant avec lui durant plus d'une heure de manière ininterrompue en studio. De retour dans sa demeure en France, il a découpé les enregistrements en neuf segments afin d'en faire des chansons sur lesquelles Siouxsie a imaginé les mélodies puis déposé sa voix. Quelques ajouts de percussions ont été nécessaires pour un résultat impressionnant, entre sons organiques, ethniques et fougueux. Libérés de toutes contraintes, sans l'appui d'une maison de disque ni d'aucun producteur, les deux artistes proposent une musique expérimentale dense, donnant cette étrange impression de continuité, comme un seul bloc. Que l'on aime ou pas, on ne peut pas leur reprocher ce choix atypique, bien loin des sentiers commerciaux. A classer à côté du tout aussi percutant Kala Rupa de Greg Ellis. 

Musiciens

Siouxsie Sioux : chant
Budgie : batterie, percussions, piano, yueh ch'in (luth chinois), marimba, synthétiseurs

Leonard Eto : taiki

Titres

01. Say Yes!
02. Around The World
03. Seven Tears
04. Godzilla!
05. Imagoro
06. Tourniquet
07. Further Nearer
08. City Island
09. Tantara!

Vidéos

Godzilla : lien vidéo ici

Say Yes! : lien vidéo ici

Further Nearer : lien vidéo ici

dimanche 11 avril 2021

Shine Dión - Wyn (2002)

Shine Dion Wyn
Shine Dión - Wyn (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

Si vous aimez Blackmore's Night, The Morrigan ou Loreena McKennitt, vous aimerez sûrement Shine Dión. Ce duo norvégien s'est formé en 1993, suite à la rencontre entre la chanteuse Janne Hansen et le mutli-instrumentiste Per Selör. A l'origine, ils avaient opté pour le nom de Rose Willow, puis lui ont préféré celui de Shine Dión qui peut se traduire par "lune brillante". Après un mini-album en 1994 intitulé Berkana, leur premier vrai album Killandra suit en 1998, et enfin, dernier opus, Wyn en 2002. Wyn étant le signe runique signifiant la joie. Sans surprise, la source première d'inspiration de nos deux troubadours des temps modernes se trouve être l'histoire ancienne, la mythologie, les contes de fées, mais aussi les fabuleux paysages norvégiens. Tout cela se retrouve dans leur musique mêlant airs folkloriques scandinaves et celtiques, avec une note de prog. Cette dernière est particulièrement sensible sur le dernier morceau The Valley's Song, évoluant tout en douceur dans les méandres d'une flûte "tullienne" croisant le fer avec une guitare "oldfieldienne".  A noter aussi la présence au violon de Trond Villa, ancien de la formation culte norvégienne Folque, aussi incisif que le Peter Knight de Steeleye Span. Mais l'atout majeur du disque demeure la voix merveilleuse de Janne Hansen, aussi pure et limpide que celle de Candice Night ou de la déjà citée Loreena McKennitt. D'ailleurs, le premier titre Flowering semble tout droit tiré de son répertoire. Une très belle découverte. 

Musiciens

Janne Hansen : chant
Per Selör : guitares, mandoline, basse, guimbarde

Trond Villa : violon
Helene Waage : violoncelle
Guttorm Guttormsen : flûte
Stian L. Kristoffersen : batterie, percussions
Jorun Bogeberg : basse
Steinar Krokmo : basse
Jorn Andersen : mellotron
Endre Christiansen : claviers
Glenn Henriksen : claviers
Kari Lønnestad : langeleik
Åse Vrålstad Aas : accordéon
Benedicte Bosrup : hautbois

Titres

01. Flowering
02. Mist-e-ry 
03. Moonlit Voice
04. Waves of Green
05. The Well 
06. Wateshade
07. The Land
08. Ocean Rose
09. Mirror Lake
10. The Valley's Song 

Vidéos

The Well : lien vidéo ici

The Valley's Song : lien vidéo ici

Flowering : lien vidéo ici

vendredi 9 avril 2021

Lůn - Chamanes (2021)

Lun Chamanes
Lůn - Chamanes (2021)

Pourquoi écouter ce disque ?

Lůn est un nouveau projet musical né dans la tête étoilée de la violoniste Mayline Gautié. De formation classique, elle a navigué au cours de sa carrière entre rock, folk, world music et metal. Après avoir collaboré au sein d'Idensity, formation de death metal, et d'Adagio pour leur album Life en 2017, elle a fondé Lůn, secondée par son mari et violoncelliste Raphaël Verguin. Fusion de styles plutôt éloignés de ce qu'elle avait proposé jusqu'alors, Chamanes, son premier EP présente cinq titres intenses célébrant le sacré au féminin. Ce voyage vers un passé immémorial, entre mythes et réalité, s'inscrit dans la continuité de ces artistes alliant spiritualité et profondeur, comme Dead Can Dance, Vas, Stellamara, Loreena McKennitt ou Myrkur, ainsi que les Français Rajna, XVIIe Vie, Les Secrets De Morphée et Artesia, tous passés par le label des fées Prikonovénie. Dès le premier titre, Chamanes, l'impression est donnée d'assister à une cérémonie mystique teintée de paganisme, durant laquelle œuvreraient d'étranges prêtresses. Chamanes célèbre la femme au pluriel, son lien viscéral avec Mère Nature. L'instrumental Prāṇa, qui, en sanskrit, peut se traduire par "souffle vital", fait virevolter notre âme avec sa rhythmique tribale, à l'instar des danses soufies. Sedna rend hommage à la déesse du même nom de la mer et des animaux marins, très présente dans la mythologie inuite. Chanté dans une langue imaginaire, Sève évoque la sève nourricière de ces forêts ancestrales peuplées d'êtres mystérieux que décrit si bien Tolkien. Construit autour des battements d'un cœur, Lặsteio aux saveurs orientales, tente de percer les mystères de la vie, du moins de ce qui en fait sa beauté. En cinq titres, Mayline ouvre grand la fenêtre vers un Ailleurs fait de lumières, invitant à la contemplation, et dont on espère vivement une suite.

Musiciens

Mayline Gautié : chant, violon
Raphaël Verguin : violoncelle

Titres

01. Chamanes
02. Prāṇa 
03. Sedna 
04. Sève 
05. Lặsteio

Vidéos

Chamanes : lien vidéo ici

 Prāṇa : lien vidéo ici

lundi 5 avril 2021

Renaissance - Illusion (1971)

Renaissance Illusion
Renaissance - Illusion (1971)

Pourquoi écouter ce disque ?

On dit que pour un artiste, le passage au deuxième album est souvent compliqué. Pour Renaissance, il a été chaotique. Sorti en 1971, Illusion n'a été édité qu'en Allemagne. Il faudra attendre 1977 pour qu'il paraisse en Angleterre. Tout avait pourtant bien commencé. Après une longue tournée promotionnelle célébrant la parution de leur premier disque sobrement intitulé Renaissance, Keith Relf (chant, guitare), sa sœur Jane (chant, percussions), Jim McCarthy (batterie, chant), John Hawken (claviers) et Louis Cennamo (basse) entrent en studio. Ils enregistrent Love Goes On, Golden Thread sur lequel les vocalises de Jane évoquent celles célestes d'Edda Dell'Orso sur les compositions d'Ennio Morricone, Love Is All et son refrain entêtant aux allures "Beatles", ainsi qu'un très beau Face Of Yesterday aux accents jazzy qui connaîtra une seconde vie quelques années plus tard avec… Illusion, le groupe. Et puis voilà que la formation se désintègre. Keith et Jim se retirent, ne souhaitant plus jouer et préférant rester à l'écriture et à la production. Éreinté, Cennamo claque la porte. Pour l'enregistrement de Mr. Pine dont le thème central sera repris pour le Running Hard du sublime Turn Of The Cards en 1974, font leur entrée Terry Crowe au chant, Michael Dunford à la guitare, Neil Korner à la basse et Terry Slade à la batterie. Ce n'est pas fini, puisqu'au moment d'enregistrer l'épique psychédélique Past Orbits Of Dust, la maison de disque exige le retour de la première équipe. Manque à l'appel John Hawken, indisponible, remplacé par le claviériste Don Shinn. Au final, seule Jane se trouve présente sur tous les titres, sa voix étant mieux mise en valeur que sur le précédent opus. Alors que personne n'y croyait à sa sortie, Illusion, avec sa pochette signée Paul Whitehead auteur des pochettes des premiers Genesis, est loin d'être mauvais, bien au contraire aux vues des circonstances. Malgré lui, il marque la naissance de deux branches parallèles. Celle du Renaissance classique avec Annie Haslam au chant. On retrouve ici les prémices de cette formation bénie des dieux avec l'arrivée du futur pilier, le guitariste Michael Dunford, ainsi que de l'auteure Bettie Thatcher, amie de Jane, qui signe ici ses deux premiers textes, Love Is All et Past Orbits Of Dust. Et celle d'Illusion, groupe fondé en 1977 par la formation historique McCarthy-Hawken-Cennamo-Relf, mais sans Keith décédé tragiquement par électrocution en 1976. 

Musiciens

Jane Relf : chant, percussions
Keith Relf : chant, guitare
John Hawken : claviers
Louis Cennamo : basse
Jim McCarty : batterie, chant

Terry Crowe : chant
Michael Dunford : guitare
Neil Korner : basse
Terry Slade : batterie
Don Shinn : piano électrique

Titres

01. Love Goes On
02. Golden Thread
03. Love Is All
04. Mr. Pine
05. Face Of Yesterday
06. Past Orbits Of Dust 

Vidéos

Mr. Pine : lien vidéo ici

Golden Thread : lien vidéo ici

dimanche 4 avril 2021

Sally Oldfield - Easy (1979)

Sally Oldfield Easy
Sally Oldfield - Easy (1979)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sally Oldfield fait partie de cette catégorie d'artistes qui ne se prennent pas au sérieux. En témoigne la pochette loufoque de son deuxième album Easy paru en 1979. Il fait suite au très estimable Water Bearer qui, bien qu'il n'avait pas atteint les sommets du premier opus de son jeune frère Mike, a su séduire un large public. De toute façon, Sally ne cherche pas le succès pour le succès, elle désire juste faire ce qu'elle aime, sans pression. Easy ne rompt pas avec son prédécesseur, il s'inscrit dans sa continuité en proposant de petites sucreries délicieuses aux arrangements sophistiqués. The Sun In My Eyes, You Set My Gypsy Blood Free, Man Of Storm ou encore The Boulevard Song sont de celles-là. Sally jongle en équilibriste avec une pop délicate mêlant adroitement des éléments prog, folk, disco et world. Une quinzaine de musiciens l'accompagnent parmi lesquels Hans Zimmer, Dave Mattacks du Fairport Convention, Herbie Flowers (David Bowie, Elton john, Lou Reed), Frank Ricotti (Rick Wakeman, Bryan Ferry) et Ken Freeman (Mike Oldfield, Francis Monkman, Chris de Burgh). Avec ce son à part pour l'époque, sa seule "rivale" était la jeune Kate Bush qui, elle, possédait un grain de folie (de génie ?) supplémentaire. 

Musiciens

Sally Oldfield : chant, piano, guitare acoustique, marimba, glockenspiel

Kevin Peek : guitares
Pete Willsher : steel guitar
Robert Ahway : guitare
Nigel Jenkins : guitare
Ken Freeman : claviers
Hans Zimmer : claviers
Terence Johns : cor
Andrew McGavin : cor
Darryl Runswick : basse, contrebasse
Herbie Flowers : basse, contrebasse
Dave Mattacks : batterie
Graham Jarvis : batterie
Simon Mortimer : percussions
Frank Ricotti : vibes, marimba, glockenspiel, percussions

Titres

01. The Sun In My Eyes
02. You Set My Gypsy Blood Free 
03. Answering You 
04. The Boulevard Song
05. Easy
06. Sons Of The Free 
07. Hide And Seek 
08. First Born Of The Earth
09. Man Of Storm 

Vidéo

Firstborn Of The Earth / Man Of Storm : lien vidéo ici

jeudi 1 avril 2021

Iamthemorning - Lighthouse (2016)

Iamthemorning Lighthouse
Iamthemorning - Lighthouse (2016)

Pourquoi écouter ce disque ?

Avec cet album dédié aux personnes atteintes de maladies mentales, tel un phare dans un océan de ténèbres, Iamthemorning frôle la perfection. Dans cette collision entre deux univers, celui de Kate Bush et d'Erik Satie, notre duo russe a apporté une sophistication supplémentaire à sa musique d'une douceur exquise. En plus de la voix pénétrante de Marjana Semkina et du piano mélancolique de Gleb Kolyadin, de prestigieux invités sont venus apporter leur flamme. La rythmique s'est vue assurée par deux anciens de Porcupine Tree, Colin Edwin à la basse et Gavin Harrison à la batterie, tandis que Mariusz Duda de Riverside a mêlé sa voix profonde à celle de Marjana sur la sublime chanson-titre. Une légère note celtique a été ajoutée par l'intervention d'Evan Carson de The Willows au bodhrán et d'Andres Ismailov à la harpe. Troisième membre officieux, le producteur canadien Vlad Avy s'est occupé des guitares, très discrètes, mais efficaces. Pont entre le Renaissance des années 70 et cette formation singulière des années 2010, l'ensemble à cordes de dix musiciens de l'Orchestre philharmonique de Saint-Pétersbourg, accentue cette délicieuse impression de classicisme. Sans mauvais jeu de mot, Iamthemorning aurait pu se transformer en Iamthemorphine, mais, heureusement, la magie opère pleinement, faisant de ce disque une petite merveille qui mérite d'être découverte si ce n'est déjà fait.

Musiciens

Marjana Semkina : chant
Gleb Kolyadin : grand piano, claviers

Mariusz Duda : chant
Vlad Avy : guitares
Evan Carson : bodhrán, percussions
Andres Izmailov : harpe
Tatiana Rezetdinova : flûte
Roman Erofeev : clarinette
Sergey Korolkov : trompette
Oksana Stepanova : bombarde
Colin Edwin : basse
Gavin Harrison : batterie

Philipp Saulin : violon
Anastasia Razumets : violon
Aleksandra Svidunovich : violon
Zhuldyz Bukina : violon
Tatiana Kuvaitseva : violon
Aleksander Bogdanovich : alto
Ksenia Ivanova : alto
Mikhail Ignatov : violoncelle
Evgenia Ignatova : violoncelle
Alexander Kuznetcov : contrebasse

Chœur "Perezvony"
Stanislava Sorokina, Svetlana Utkina, Yury Volkov, Maria Cherepanova, Elizaveta Levina, Anastasia Andriyanenko, Daria Severinova, Alina Vahrina, Anastasia Kavalerova, Nikol Zgeib, Anna Sokolova, Anastasia Malova, Sofia Liberman, Margarita Raspopova, Martin Sadomirsky, Svetlana Philippova, Serafima Chervotkina

Titres

01. I Came Before The Water (Pt.I) 
02. Too Many Years
03. Clear Clearer
04. Sleeping Pills
05. Libretto Horror
06. Lighthouse 
07. Harmony
08. Matches 
09. Belighted
10. Chalk And Coal
11. I Came Before The Water (Pt.II)
12. Post Scriptum 

Vidéos

Libretto Horror : lien vidéo ici

Lighthouse : lien vidéo ici