vendredi 5 juillet 2019

Tarja - Left In The Dark (2014)

Tarja Left In The Dark
Tarja - Left In The Dark (2014)

Pourquoi écouter ce disque ?

Dans le sillage laissé par le grandiose Colours In The Dark, Tarja propose Left In The Dark, son complément. Les dix titres de ce disque se répartissent entre inédit (ou presque), nouvelles versions, démos et extraits lives (sans public). Afin d'y voir plus clair, commençons par l'inédit Into The Sun qui peut être considéré comme la suite du Sleeping Sun de l'époque Nightwish. Jusqu'alors, Tarja l'avait uniquement interprété sur scène et gravé sur Act I (2012). Voici donc la version studio, tout simplement géniale, gorgée d'émotion et de sincérité. Quatre des autres pistes sont des démos : Victim Of Ritual, bien plus calme mais toujours aussi captivant, Lucid Dreamer, Never Enough et Mystique Voyage composé à l'époque de My Winter Storm (2007), sur lequel on découvre Tarja au piano. 500 Letters ainsi qu'Until Silence ont tous deux été enregistrés dans les conditions du direct pour la radio, sans spectateurs. Ces deux ballades sont présentées dans des versions acoustiques, dépourvues de tout superflu, mettant en valeur la sublime voix de la chanteuse finlandaise. A contrario, Deliverance a été privé de ses parties vocales, privilégiant ainsi sa couleur symphonique, tout comme Nerverlight. Sur Colours In The Dark Tarja s'était offert un duo avec Justin Furstenfeld de Blue October, elle reprend ici Medusa et la chante seule, dans son intégralité. Bien qu'original dans sa démarche, Left In The Dark est plaisant sans être pour autant indispensable. 

Musiciens

Tarja : chant, piano

Alex Scholpp : guitares
Julian Barrett : guitares
Mel Wesson : guitares, claviers
Christian Kretschmar : claviers
Bart Hendrickson : claviers
Torsten Stenzel : claviers
Doug Wimbish : basse
Kevin Chown : basse
Peter Barrett : basse
Mike Terrana : batterie
Luis Conte : percussions
Caroline Lavelle : violoncelle

Titres

01. Victim Of Ritual (First Demo)
02. 500 Letters (Live At Vorterix Radio)
03. Lucid Dreamer (Demo)
04. Never Enough (Demo Progression)
05. Mystique Voyage (Demo)
06. Into The Sun (Studio Version)
07. Deliverance (Instrumental)
08. Neverlight (Full Orchestra Version)
09. Until Silence (Live At Vorterix Radio)
10. Medusa (Tarja's Solo Version)

jeudi 4 juillet 2019

Isgaard - Golden Key (2003)

Isgaard Golden Key
Isgaard - Golden Key (2003)

Pourquoi écouter ce disque ?

Influencée à la fois par la pop sophistiquée de sa jeunesse, par les comédies musicales classiques, et par ses études de chant lyrique, Isgaard propose en 2003 son premier album, Golden Key. Comme pour les suivants, elle est accompagnée de son compagnon Jens Lueck, aussi performant derrière les manettes qu'à la batterie ou à l'écriture. Ensemble, ils créent cet univers si particulier fait de légendes "isgaardiennes", entre onirisme et envolées célestes. Au panthéon des voix sacrées, Isgaard se classe au même rang que Kate Bush, Sarah Brightman, Liz Fraser ou Björk. Golden Key en est la révélation. Anima le premier titre, n'a d'autre ambition que de s'adresser directement à notre âme, tel un souffle divin. A travers cette voix soprano fantastique, la jeune chanteuse allemande lit en nous comme dans un livre, provoquant des sensations intenses. Héritière de Mère Nature, elle s'approprie même le fameux Earth Song de Michael Jackson afin de nous sensibiliser au devenir de notre monde. Turn Of Stone, Set Me Free sur lequel on peut entendre quelques mots en français (C'est Mon Rêve/C'est Mon Rêve De Liberté), ou encore Dreams Will Never Die, interprété en duo avec Piero Mazzocchetti, chanteur italien populaire dans les pays germanophones, sont autant d'invitations au voyage vivement recommandées. 

Musiciens

Isgaard : chant

Jens Lueck : claviers, batterie, guitare, chœurs
Jan Petersen : guitares
Rebecca Thümer : violon
Rodrigo Reichel : violon
Frank Wollenburg : chœurs
Miriam Schell : chœurs
Balca Yildiztekin : chœurs
Frank Ramond : voix
Piero Mazzocchetti : chant 

Titres

01. Anima
02. Fold Your Hands And Pray
03. Golden Key
04. Earth Song
05. Still Loving You
06. Turn To Stone
07. Waiting Just For You
08. No Way Back To Eden
09. Set Me Free
10. Where The River Will Flow
11. I Burn For You
12. Dreams Will Never Die

lundi 1 juillet 2019

Siouxsie - Mantaray (2007)

Siouxsie Mantaray
Siouxsie - Mantaray (2007)

Pourquoi écouter ce disque ?

Août 2006, la nouvelle fait l'effet d'une bombe : Siouxsie retourne en studio ! Libérée des Banshees, affranchies de The Creatures, séparée de Budgie, la Reine des Goths décide de collaborer avec de nouveaux musiciens, sans liens avec son passé. Mantaray sort en 2007, il est coproduit par Steve Evans et Charlie Jones. Ce dernier s'est fait connaître dans le milieu musical pour son travail auprès d'Ofra Haza, de Loreena McKennitt, de Robert Plant et de Goldfrapp. Ensemble, ils réalisent ce que Siouxsie sait faire de mieux, explorer de nouveaux horizons musicaux, sans se limiter à un genre en particulier. Les dix titres de l'album naviguent entre britpop mélodieuse (About To Happen), glam rock renaissant (They Follow You), jazz expérimental (Drone Zone), airs tribaux (One Mile Below) ou musique de film (Here Comes That Day aux couleurs très "jamesbondiennes"). Into A Swan, abordant la thématique de la métamorphose, le Loveless fataliste, If It Doesn't Kill You d'inspiration nietzschéenne ainsi que le splendide Sea Of Tranquility que n'aurait pas renié David Bowie demeurent les moments les plus intenses de Mantaray. Plus de dix ans après sa sortie, ce disque n'a pas pris une ride et demeure, à ce jour, la dernière production studio d'une des plus grandes dames de la scène rock de ces cinquante dernières années. 

Musiciens

Siouxsie : chant

Steve Evans : guitares, programmation ukulele
Charlie Jones ! basse, claviers, autoharpe
Clive Deamer : batterie
Hossam Ramzy : percussions
Ken Dewar : percussions
Noko : guitares, claviers, programmation
Phil Andrews : guitares, claviers, programmation
Terry Edwards : saxophone, trompette, bugle
Ted Benham : hammered dulcimer, vibraphone
Davide Rossi : cordes

Titres

01. Into A Swan
02. About To Happen
03. Here Comes That Day
04. Loveless
05. If It Doesn't Kill You
06. One Mile Below
07. Drone Zone
08. Sea Of Tranquility
09. They Follow You
10. Heaven And Alchemy

vendredi 28 juin 2019

Mostly Autumn - White Rainbow (2019)

Mostly Autumn White Rainbow
Mostly Autumn - White Rainbow (2019)

Pourquoi écouter ce disque ?

White Rainbow est l'album de Mostly Autumn qui n'aurait jamais dû paraître. Non pas à cause de ses qualités musicales ou artistiques, mais parce qu'il rend hommage à l'ami parti trop tôt. Liam Davison, guitariste du groupe durant dix-huit ans, s'est éteint le 4 novembre 2017, à la veille de son cinquantième anniversaire. Lui et Bryan Josh, l'âme de Mostly Autumn, étaient amis depuis l'âge de treize ans. White Rainbow a donc été enfanté dans le chagrin, la tristesse et la nostalgie. Les fans du groupe le savent, Josh et les siens ne sont jamais aussi bons, émouvants que lorsqu'ils rendent hommage à leurs proches disparus. On se souvient tous de Heroes Never Die en mémoire du père de Bryan ou de The Gap Is Too Wide, ode à la mère du claviériste Iain Jennings, pures merveilles. Ces exemples n'étaient que des chansons, White Rainbow est entièrement dédié à Liam... ou presque. Procession, Viking Funeral, Burn et Young ont été écrits spécialement en son souvenir, mais son ombre plane sur chacune des huit autres pistes, y compris sur la chanson titre, le morceau le plus long (près de vingt minutes) jamais enregistré par la formation originaire de York et qui aborde une thématique écologique. De son vivant, Liam avait émit l'idée de funérailles viking après sa mort. Cette cérémonie consiste à installer sur un bateau-tombe le corps du défunt, d'y mettre le feu, puis de laisser dériver l'embarcation. Ne pouvant le réaliser matériellement, Mostly Autumn le fait musicalement à travers les deux premiers titres du disque. Aidés de Troy Donockley aux uilleann pipes et whistles, Bryan, Iain, Olivia, Angela, Andy, Chris et le dernier arrivé dans la bande Henry Rogers (Final Conflict, Touchstone, Heather Findlay Band), regardent tous solennellement les flammes disparaître à travers les flots. Dès les premières notes, l'émotion vous prend aux tripes et ne vous lâche plus. Les larmes finissent même par jaillir, nous avons tous un ami, un proche que l'on regrette et que nous ne reverrons plus. 

Musiciens

Olivia Sparnenn : chant, claviers
Bryan Josh : chant, guitares, claviers
Iain Jennings : claviers
Chris Johnson : chant, guitares, claviers, basse
Angela Gordon : flûtes, chœurs
Andy Smith : basse
Henry Rogers : batterie, percussions

Troy Donockley : uilleann pipes, whistles

Titres

1.01. Procession
1.02. Viking Funeral 
1.03. Burn 
1.04. Run For The Sun 
1.05. Western Skies 
1.06. Into The Stars 
1.07. Up
1.08. The Undertow 
1.09. Gone 
1.10. White Rainbow
1.11. Young 

CD Bonus
2.01. Cardboard Ship 
2.02. The Gardener 
2.03. Once Upon A Time 
2.04. Coming Home 
2.05. Gone (extended version)
2.06. Thanks 
2.07. Eternally Yours 
2.08. Just So You Know 

Eternally Yours est un extrait de l'album solo de Liam Davison, A Treasure Of Well-Set Jewels (2011) dont les musiciens sont :
Liam Davison : guitares, chant
Iain Jainings : piano, cordes
Anne-Marie Helder : chant
Simmon Waggott : orgue Hammond
Gavin Griffiths : batterie



jeudi 27 juin 2019

A Woman's World: Songs Of Resilience And Hope (2018)

A Woman's World
A Woman's World: Songs Of Resilience And Hope (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Précurseur dans son domaine, le label ARC Music, fondé en 1976, a pour vocation de préserver et de perpétuer les musiques folkloriques du monde. Sortie en 2018, la compilation A Woman's World réunit une collection de douze chansons, toutes aussi fascinantes les unes que les autres, qui ont comme particularité d'être uniquement interprétées par des voix féminines. A travers sa culture, son histoire et ses traditions, chacune évoque à sa manière ses espoirs, ses combats, milite pour la paix. D'origine colombienne, Marta Gómez chante l'Amérique latine dans son ensemble, alliant rythmes des Caraïbes, nostalgie des Andes et éléments folkloriques indigènes. Adepte du tizita, sorte de blues éthiopien, Minyeshu suscite l'intérêt à travers ses textes évocateurs. De Madagascar à la Bretagne en passant par La Réunion, Hanitra s'est engagée très tôt en faveur de la nouvelle génération malgache. Née à Prague et vivant au Canada, Lenka Lichtenberg se veut un vecteur de la culture yiddish. Porté par sa chanteuse Sohini Alam, Khiyo est un groupe londonien dont le répertoire valorise toutes sortes de chansons en provenance du Bangladesh. Joueuse de nyckelharpa, instrument traditionnel suédois, Ana Alcaide est une chanteuse espagnole à l'univers proche de Loreena McKennitt. Grande spécialiste du fado, Maria Ana Bobone a renouvelé cette musique traditionnelle portugaise en s'accompagnant au piano. Si depuis 1988, l'ensemble folklorique Arinushka mêle avec habileté chansons d'origine russe, biélorusse et lituanienne, l'artiste serbe Bilja Krstić réenchante avec le même engouement le fond musical ancien si riche des Balkans. A la croisée des cultures, Ceumar incorpore à d'anciennes chansons brésiliennes des éléments en provenance de la pop, du jazz et de la samba. Héritière d'une civilisation millénaire, la chanteuse indienne Kiran Ahluwalia puise son inspiration tant dans le blues du désert africain que dans les sons contemporains occidentaux ou le mysticisme du soufisme. Basées en Durban, en Afrique du Sud, les Afika Mamas concluent avec brio cette compilation qui, en cinquante minutes, nous aura offert un fabuleux voyage autour du monde. 

Interprètes et Titres

01. Marta Gómez: Almita Mía
02. Minyeshu: Yeselam Ayer 
03. Hanitra: Eka 
04. Lenka Lichtenberg: Zum Gali, Gali 
05. Khiyo: Purbo Digontey 
06. Ana Alcaide: Kalbu Ngalagu
07. Maria Ana Bobone: Auto-Retrato
08. Folk Group Arinushka & Linas Rimša: About Hope 
09. Bilja Krstić and Bistrik Orchestra: The Girl Sits Proud
10. Ceumar: Onde Que
11. Kiran Ahluwalia: Jaane Na
12. Afrika Mamas: Imbokodo


lundi 24 juin 2019

Caprice - Girdenwodan Part 1

Caprice Girdenwodan
Caprice - Girdenwodan Part 1 (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Vous pensiez tout connaître du monde mystérieux des fées ? Détrompez-vous ! La formation russe Caprice rompt un secret millénaire, jusqu'alors bien gardé, en livrant au commun des mortels que nous sommes cette danse folklorique du monde des fées et des autres créatures fantastiques qui le peuplent (elfes, lutins, farfadets...). Girdenwodan est son nom. Sa principale particularité est d'être basée sur des rythmes 5/4 ou 7/4. Étant donné que nos sens de simples humains n'en perçoivent pas toutes les nuances, Caprice a eu la riche idée de poser des mots sur cette musique intrigante où se croisent instruments à vents, à cordes et percussions. Ainsi, au gré du vent, Inna Brejestovskaya déclame les vers de poètes anglais (Felicia Dorothea Hemans), irlandais (Oscar Wilde), écossais (Robert Burns), américain (Amy Lowell), australien (Christopher Brennan) et italien (Torquato Tasso dit Le Tasse). Afin de mieux représenter cette univers occulte, les illustrations du CD ont été confiées à Marc Potts, passionné des mythologies nordiques. Sans conteste, Girdenwodan demeure une des œuvres les plus abouties dans l'illustre discographie de Caprice, parents éloignés d'Iamthemorning. Alors ? Allez-vous entrer dans la danse à votre tour ?

Musiciens

Inna Brejestovskaya : chant
Anton Brejestovski : claviers
Tanya Strunina : harpe celtique
Maria Krushevskaya : harpe orchestrale
Denis Osver : hautbois
Anton Konchakov : clarinette
Alexey Bazhalkin : basson
Alexandra Korzina : violon
Alexey Tolstov : violoncelle
Maxim Yakovlev : guitares
Max Brejestovski : basse
Nicolai Gorskkov : contrebasse
Nicolay Lgovsky : glockenspiel, crotales, percussions
Anatoly Tekuchev : vibraphone
Ilya Yagoda : batterie
Marina Nefteeva : chant
Ekaterina Bayanova : chant
Vsevolod Vasiliev : chant
Maxim Osokin : chant

Titres

1 We Might Dance
2 Birks Of Aberfeldy
3 Requiescat
4 One Wish
5 Petals
6 Water Lilies
7 Sweet Tibbie Dunbar
8 Beautiful Prince
9 Because You Asked Me Why I Love You
10 Forbidden
11 Snow On
12 To A Friend

dimanche 23 juin 2019

Life Line Project - Armenia (2013)

Life Line Project Armenia
Life Line Project - Armenia (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

En avril 1915, débute le génocide du peuple arménien qui conduira à la disparition des 2/3 de sa population vivant au sein de l'Empire ottoman. Déportations, famines, massacres de masse ont été minutieusement planifiés par les autorités politiques de l'époque. Plus d'un siècle après, cet acte odieux n'a toujours pas été reconnu par l'État turc. A sa manière, le compositeur néerlandais Erik de Beer opère un audacieux travail de mémoire à travers le dernier album de son projet Life Line Project, sobrement intitulé Armenia. Le disque se divise en deux parties avec dans un premier temps huit compositions indépendantes, suivies de la suite Armenia, longue d'une vingtaine de minutes, et comprenant quatre mouvements évoquant les principales étapes de cette tragédie innommable. Ararat, la première partie, s'ouvre par quelques notes insouciantes jouées au piano, n'annonçant pas le drame à venir, puis l'atmosphère s'assombrit lentement. Erik et ses musiciens s'engagent alors dans un univers sonore inédit, mêlant à la fois influences classiques, baroques et rock symphonique, expérimental des années 70. De manière inattendue, la musique ne sombre pas dans des chemins torturés desquels surgissent les cris des victimes. Elle demeure avant tout vivante, lumineuse et inspirée, d'où son originalité. Entouré de Marion Brinkman au chant, de Ludo de Murlanos aux percussions, d'Elsa de Beer aux flûtes, de Dineke Visser au hautbois et d'Anneke Verhage à la clarinette, Erik (claviers, guitares, basse) livre un hommage poignant et juste. Des morceaux indépendants, nous retiendrons New Flight dédié au grand Jon Lord alors récemment disparu, l’exubérant Time, ainsi que Dans Le Ciel, émouvante composition chantée en français dont le texte et la voix haut perchée ne sont pas sans évoquer un certain Daniel Balavoine...

Musiciens

Erik de Beer : claviers, guitares, mandoline, ukulele, luth, chitarrone, basse, chant
Marion Brinkman : chant, percussions

Ludo de Murlanos : batterie, percussions
Elsa de Beer : flûtes
Dineke Visser : hautbois
Anneke Verhage : clarinette

Titres

01. New Flight
02. Let Your Outside Show Me
03. Another Deadline
04. Time
05. On Your Mind
06. Moment
07. Dans Le Ciel
08. Injustice
09. Armenia Part 1 Ararat (The Origin)
10. Armenia Part 2 Deir Ez Zor (The March)
11. Armenia Part 3 Exile (Hope)
12. Armenia Part 4 Jerevan (Resurrection) 

vendredi 21 juin 2019

Karmamoi - The Day Is Done (2018)

Karmamoi The Day Is Done
Karmamoi - The Day Is Done (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fondée en 2008, cette formation transalpine de rock progressif associe aujourd'hui Daniele Giovannoni (batterie, claviers, chœurs) et Alex Massari (guitares, chœurs). The Day Is Done est leur quatrième album, et fait suite à Silence Between Sounds (2016). Si le travail d'écriture avait commencé dès janvier 2017 avec pour ambition d'élargir leur champ musical en explorant de nouvelles idées et recherchant de nouveaux sons, un fait divers dramatique va complètement changer la donne. Le 17 juin 2017, la tour Grenfell de Londres s'enflamme, causant la mort d'environ 80 personnes. A partir de là, nos amis italiens, aidés de Sara Rinaldi, imaginent toute une histoire qui donnera lieu à ce concept album saisissant. Ils nous livrent le récit de deux frères, Omar et Mohammed, qui, ayant fui la guerre en Syrie, ont trouvé refuge dans ce bâtiment de 24 étages. Mohammed perdra la vie dans l'incendie devant l'impuissance de son frère désemparé. Ce drame tragique ne pouvait être chanté que par une femme, seule capable de transmettre autant d'émotions. Soutenue par une guitare rayonnante, l'intensité de Sara Rinaldi sur chaque mot, chaque syllabe décuple cette atmosphère pesante qui nous transperce, nous déchire. On navigue entre l'Anathema des années 2010 et le Millenium inspiré du polonais Ryszard Kramarski. D'ailleurs, la voix de Sara n'est pas sans rappeler celle de Sabina Godula qui officie pour ce groupe ainsi que pour Loonypark. Produit et enregistré par Mark Tucker qui a travaillé par le passé avec P.J. Harvey, Portishead, Jethro Tull ou Fairport Convention, ce disque exceptionnel bénéficie de la présence de quelques invités prestigieux, que ce soit le bassiste Colin Edwin (Porcupine Tree, Tim Bowness) ou le flûtiste Geoff Leigh (Steven Wilson, Henry Cow). Dédié à ceux qui ont tout perdu en fuyant leurs démons, The Day Is Done est sans aucun doute un des meilleurs albums de l'année 2018. 

Musiciens

Alex Massari : guitares, chœurs
Daniele Giovannoni : batterie, claviers, chœurs

Sara Rinaldi : chant
Valerio Sgargi : rap 
Emilio Merone : claviers
Luca Uggias : piano 
Lara Bagnati : flûte
Geoff Leigh : flûte
Alessandro Cefalì : basse 
Colin Edwin : basse 

Titres

01. The Day Is Done 
02. Take My Home 
03. Portrait Of A Man 
04. Getaway 
05. Running Through The Lands
06. Your Name 
07. Mother´s Dirge
08. Lost Voices 

lundi 17 juin 2019

House of Not - The Walkabout Of A. Nexter Niode - Part 1: Off The Path (2003)

House of Not Off The Path
House of Not - The Walkabout Of A. Nexter Niode -
Part 1: Off The Path (2003)

Pourquoi écouter ce disque ?

The Walkabout Of A. Nexter Niode est un projet complètement fou, comme je les aime. Fondé en 2002 au Canada, House of Not s'articule autour de Brian Erikson (chant, flûtes, composition), Lou Roppoli (guitares) et Ken O'Gorman (mandoline, basse, guitares). Cousins de Phideaux ou d'Ayreon, leur ambition est de présenter une saga centrée autour du personnage imaginaire de A. Nexter Niode, en pas moins de cinq volumes ! Sorti en 2003, Off The Path est le premier d'entre eux. Précisons que nous sommes en 2019 et que la quatrième partie vient à peine de paraître. Pourtant, Erikson a tout composé en cinq mois, entre 2000 et 2001, suite à un voyage initiatique dans l'Himalaya, conséquence d'un traumatisme personnel. Il a imaginé son œuvre comme une réflexion personnelle sur nos capacités à conduire nos vies. Ce premier volet est tout simplement envoûtant. Tel un conteur, Erikson nous narre cette odyssée bercée d'une ambiance éthérée où le Pink Floyd n'est jamais bien loin (celui de Wish You Were Here à The Final Cut). Déjà, sa voix chaude et expressive évoque amplement celle de Roger Waters, mais aussi, par certains aspects, Leonard Cohen ou Andrew Eldritch des Sisters of Mercy (Sad Silk, Sanctuary). Si les chœurs féminins sont encore discrets ici (à l'exception de Force Of Nature, Taj Mahal Daydream, et Blood From A Stone), ils ne cesseront de prendre de l'importance sur les disques suivants, pour notre plus grand plaisir. 

Musiciens

Brian Erikson : chant, flûte, percussions
Lou Roppoli : guitares
Ken O'Gorman : guitares, mandoline, basse

Jim Torris : guitares
Darren Poirier : guitares
Mark Camilleri : claviers
David Borg : didgeridoo
Shana Salonin : trombone
John Maharaj : basse
Brain Collins : basse
Adam Warner : batterie
John Johnstone : batterie
Michelle Minke : chœurs
Nathalie Rogerson : chœurs
Peter Thompson : chœurs

Titres

1. Force of Nature
2. Mainstream
3. Footnotes
4. Off The Path
5. Taj Mahal Daydream
6. Sad Silk
7. A Mile In Those Shoes
8. Sacred Cow
9. Ol' Phat Fok
10. FreakStreet
11. Stranger
12. High In the Himalayas
13. Blood From A Stone
14. Sanctuary