vendredi 8 février 2019

Bilja Krstić & Bistrik Orchestra - Bistrik (2001)

Bilja Krsti Bistrik
Bilja Krstić & Bistrik Orchestra - Bistrik (2001)

Pourquoi écouter ce disque ?

La chanteuse serbe Bilja Krstić a commencé sa carrière durant les années 70, dans ce pays des Balkans que l'on appelait alors Yougoslavie. Après avoir participé aux groupes de rock Suncockret puis Rani Mraz, toujours cultes aujourd'hui dans cette région du globe, elle s'est lancée dans une aventure en solo au cours des années 80. Après quatre albums aux couleurs pop très bien accueillis, elle opère un tournant la décennie suivante en redécouvrant le riche patrimoine artistique de sa région. Entourée du Bistrik Orchestra, elle propose en 2001 un premier disque intitulé lui aussi Bistrik où elle réinvente onze chansons d'essence traditionnelle trouvant leur origine tant dans les différentes contrées de la Serbie, qu'en Macédoine, Roumanie ou Hongrie. Son ambition est de remettre au goût du jour ces airs anciens, aussi bien festifs (Dum Daga Duma Daga Daj Duma Lala) que mélancoliques (Ma Fakut Mu Ma Frumose), en conservant leur matrice originelle, tout en leur apportant une certaine modernité. C'est pourquoi des instruments atypiques sont utilisés, que ce soit le saxophone soprano (Uspavanka), le cor (Sedam Sati Udara), la flûte irlandaise ou le violoncelle (Szerelem, Szerelem). Le résultat final est tout simplement éblouissant grâce, notamment, à un fascinant travail sur les harmonies vocales. A son écoute, on comprend mieux pourquoi ce disque a remporté un vif succès, doublé de plusieurs récompenses. En 2002, une édition spéciale pour le marché international paraîtra sur le label grec V2 Records avec pour titre Hand Maid et comportera une traduction des titres en anglais.

Musiciens

Bilja Krstić : chant

Bata Božanić : basse
Ivica Stojanović : basse
Svetislav Cvetić :accordéon
Ljuba Ninković : luth
Dimitrije Mikan Obradović : duduk
Vladimir Tanasijević : batterie
Maja Klisinski : percussions
Miomir Đukić : percussions
Nenad Petrović : saxophone
Dejan Popin : cor, flûte irlandaise
Moma Stanojević : violon
Tešman Živanović : violoncelle
Ljuba Ninković : chant, claviers
Nataša Mihaljinec : chant
Ruža Rudić : chant
Branko Isaković : chant
Nataša Mihaljinec : chant
Gorica Popović : chant
Maja Klisinski : chant

Titres

01. Ma Fakut Mu Ma Frumose
02. Uspavanka
03. Od Pole Idat Babo
04. Kalajdžijsko Kolo
05. Dum Daga Duma Daga Daj Duma Lala
06. Šta Se Ono Tamo Zeleni
07. Sedam Sati Udara
08. Kad Sam Bila Devojana
09. Szerelem Szerelem
10. Aman Vodeničare
11. Magla Padnala

Bilja Krstić Hand Made
Bilja Krstić & Bistrik Orchestra - Hand Made (2002)

lundi 4 février 2019

Irfan - Roots (2018)

Irfan Roots
Irfan - Roots (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Sorti en autoproduction, Roots, le nouvel album de la formation bulgare Irfan, s'inscrit dans la continuité de The Eternal Return (2015). Reprenant au centre de la pochette l'image de l'arbre symbole qui illustrait déjà leur dernier opus, Irfan envoie un message clair, celui d'un retour aux sources, aux racines mêmes de la culture. Les six titres présentés sont tous inspirés de chansons traditionnelles bulgares tirant leur origine dans plus de mille ans d'histoire, des anciens Thraces, première peuplade présente sur ce sol qui deviendra bulgare suite à l'arrivée des Slaves, à l'occupation ottomane, en passant par la civilisation byzantine. Cette tradition millénaire s'est transmise au fil des générations qui ont su la renouveler par l'intermédiaire de deux vecteurs essentiels, la paysannerie et les monastères orthodoxes. Un florilège de percussions et d'instruments anciens accompagnent une voix humble bénie des dieux, celle de Darina Zlatkova. Devenue depuis quelques années la voix scénique du groupe, en remplacement de Denitza Seraphimova, elle s'était illustrée aux côtés du guitariste Petar Milanov sur Just Feel... splendide album acoustique aux saveurs toutes balkaniques. Alors que depuis ses débuts, Irfan a souvent été comparé à Dead Can Dance, notamment par l'aspect mystique de leur musique, cette analogie est d'autant plus vraie en cette fin d'année 2018 où les nouveaux disques de ces deux formations, Roots et Dionysus, sont sortis à la même époque, tous d'eux d'une durée assez courte (moins d'une demi-heure pour le premier) avec des titres s’enchaînant les uns aux autres et liés entre eux. Que ce soit avec l'un ou l'autre, on atteint allègrement le firmament des étoiles pour toucher au sublime.

Musiciens

Darina Zlatkova : chant
Kalin Yordanov : daf, bodhran
Ivaylo Petrov : oud, tambura, baglama saz,
Yasen Lazarov : duduk, ney, kaval, harmonium
Peter Todorov : percussions

Titres

01. Mominstvo
02. More, Ta Nali
03. Rusa
04. Dyulber Yana
05. Emeriga
06. Lyube Le

dimanche 3 février 2019

Oana Cătălina Chițu - Divine (2013)

Oana Catalina Chițu Divine
Oana Cătălina Chițu - Divine (2013)

Pourquoi écouter ce disque ?

Après un premier album enchanteur, Bucharest Tango en 2008, Oana Cătălina Chițu rappelle à notre souvenir la grande Maria Tănase surnommée en son temps la "Edith Piaf roumaine". Née en 1913, sa carrière s'est envolée à partir de 1934, jusqu'à sa disparition en 1963. Chanteuse mais aussi actrice, elle s'est illustrée tant dans la musique traditionnelle roumaine que le tango ou l'opérette. Considérée aujourd'hui comme une icône du patrimoine culturel roumain, Oana Cătălina lui rendre hommage à travers Divine sorti lors du centenaire de sa naissance. En onze chansons, plus un instrumental (Tănănica), la jeune chanteuse fait revivre le temps d'un disque une époque désormais révolue, tout en apportant des arrangements contemporains. L'ambiance intimiste des cabarets du petit Paris, ainsi était surnommée Bucarest durant l'entre-deux-guerres, est reproduite à la perfection. Oana Cătălina et ses musiciens ont non seulement l'ambition de construire un pont entre le passé et le présent, mais ambitionnent aussi de lier les cultures entre elles, de faire découvrir à l'Occident ce riche patrimoine des Balkans. Outre la Roumanie, eux-mêmes sont originaires de Serbie, de Bulgarie, de Grèce, de Moldavie, de Russie, ou encore d'Allemagne. Jazz, tango, musique tzigane et folk balkanique sont distillés à travers ces chansons tristes (Până Când Nu Te Iubeam), mélancoliques (Cântec De Leagăn), douces (Lume, Lume), enjouées (Aseară Ți-am Luat Basma), voire aussi malicieuses (Daca Nu Te Cunosteam). 

Musiciens

Oana Cătălina Chițu : chant

Slavici Anton : violon
Valeriu Cașcaval : cymbalon
Dejan Jovanovic : accordéon
Alexej Wagner : guitare
Alexander Franz : contrebasse
Philipp Bernhardt : batterie
Dimitris Christides : batterie
Vladimir Karparov : saxophone

Titres

01. Trenule Masină Mica
02. Până Când Nu Te Iubeam
03. Aseară Ți-am Luat Basma
04. Lume, Lume
05. Dacă Nu Te Cunoșteam
06. Tănănica
07. Pe Vale
08. Luncă, Luncă
09. Mi-am Pus Busuioc În Păre
10. Habar N-ai Tu
11. Cântec De Leagăn
12. Cine Iubește Și Lasă
    

lundi 28 janvier 2019

Dafnia - La Ruta Olvidada (2011)

Dafnia La Rura Olvidada
Dafnia - La Rura Olvidada (2011)

Pourquoi écouter ce disque ?

Après la parution de Sol De Medianoche en 2007, la formation espagnole Amarok se met en sommeil pour une durée indéterminée. Son leader et multi-instrumentiste Robert Santamaría, toujours accompagné de la chanteuse Marta Segura, fonde alors en 2009 Dafnia. A leurs côtés, se trouvent la violoniste Coloma Bertan ainsi que le contrebassiste Manel Vega, entendu auparavant sur l'album de Víctor Estrada, Lo Divino En Lo Grosero (2001). C'est en 2011 qu'ils publient leur premier disque La Ruta Olvidada. Ancien d'Amarok, Manel Mayol est venu jouer de la flûte, tandis que Marie Weckesser, Marta Riba et Nuri Sabate ont prêté leur voix sur un titre. Si à sa musique progressive, Amarok combinait nombre d'éléments folk et world, avec Dafnia, ceux sont ces deux aspects qui prime, essentiellement d'inspiration méditerranéenne. Pas de longs développements instrumentaux ici, La Ruta Olvidada propose quinze chansons courtes pour cinquante-cinq minutes de musique lumineuse. Cette dernière se partage entre compositions originales du duo Santamaría/Segura et airs traditionnels en provenance d'Espagne, d'Algérie, de Turquie, de Grèce, de Bulgarie, de Serbie, et d'Albanie. A l'instar d'une Loreena McKennitt, Dafnia a pour ambition de construire des ponts entre les différentes cultures du pourtour méditerranéen, toutes aussi riches les unes que les autres. Au plaisir des oreilles s'ajoute le plaisir des yeux avec le livret du CD magnifiquement illustré par l'artiste Lucía A. García Vegas.        

Musiciens 

Marta Segura : chant
Robert Santamaría : saz, sitar, guitares, cuatro vénézuélien, kanun, santur, autoharp, claviers, accordéon, glockenspiel, percussions
Coloma Bertan : violon
Manel Vega : contrebasse

Manel Mayol : flûtes
Marie Weckesser : chant
Marta Riba : chant
Nuri Sabate : chant

Titres

01. A La Nit
02. La Belle Brune 
03. Ajde Jano
04. Los Jardines Colgantes
05. Jarnana
06. Bósforo
07. Catal Huyük 
08. Como Sejar Que El Olvido 
09. Los Guisados De Las Berengenas
10. La Ruta Olvidada 
11. Pluff Tizen Tizen 
12. La Terra Dels Deus 
13. Svirka Sviri 
14. El Pi De Formentor


dimanche 27 janvier 2019

Iamthemorning - Ocean Sounds (2018)

Iamthemorning Ocean Sounds
Iamthemorning - Ocean Sounds (2018)

Pourquoi écouter ce disque ?

Iamthemorning est un duo d'origine russe installé à Saint-Pétersbourg, formé du pianiste Gleb Kolyadin et de la chanteuse Marjana Semkina. Ensemble, ils proposent depuis 2010 une musique sophistiquée située entre le néo-classicisme de leurs compatriotes Caprice et le rock progressif élégant du Renaissance d'Annie Haslam. Après trois albums remarqués par la critique, dont deux signés sur le label Kscope (Steven Wilson, Anathema, The Pineapple Thief, Lunatic Soul), ils se sont offerts une petite "pause" avant d'entreprendre un quatrième opus. Accompagnés de quatre musiciens en provenance d'Angleterre, de Belgique et d'Islande, ils ont pris leurs quartiers dans les studios Ocean Sounds situés sur la petite île de Giske, en Norvège. Cette parenthèse constituée d'un CD et d'un Blu-Ray honore ces lieux magiques qui lui ont donné son titre, Ocean Sounds. Inspirés par la nature majestueuse environnante, entre mer et montagne, les six musiciens ont joué live d'anciennes chansons de leur répertoire, à l'exception de l'inédit Blue Sea. Si un peu d'espièglerie d'échappe de 5/4 au refrain entêtant, l'ensemble baigne dans une mélancolie toute hivernale, d'une beauté à couper le souffle.  

Musiciens

Marjana Semkina : chant
Gleb Kolyadin : piano, claviers

Karl James Pestka : violon
Guillaume Lagravière : violoncelle
Joshua Ryan Franklin : basse
Evan Carson : batterie, percussions

Titres

01. Inside
02. Scotland
03. To Human Misery
04. Romance
05. 5/4 
06. Touching II
07. Os Lunatum
08. Matches
09. Sleeping Pills
10. Libretto Horror
11. Chalk & Coal 
12. K. O. S. 
13. Blue Sea

vendredi 25 janvier 2019

Caprice - Songs Of Innocence And Experience (2002)

Caprice Songs Of Innocence And Experience
Caprice - Songs Of Innocence And Experience (2002)

Pourquoi écouter ce disque ?

En musique, un caprice est un morceau de musique instrumentale de caractère improvisé et fantaisiste. Nos amis russes Caprice portent très bien leur nom, à ceci près qu'ils apportent à leur art un supplément de mélancolie propre à l'âme slave. Leur deuxième album Songs Of Innocence And Experience est sorti en autoproduction dans leur pays en 2000, puis a été publié chez Prokosnovénie en 2002 en vue d'une diffusion internationale. Anglophiles, ils ont mis en musique dix poèmes du grand William Blake, peintre et auteur notamment des fameux livres enluminés Les Chants d’Innocence (1789) et Les Chants d'Expérience (1794), qui seront par la suite publié en un seul recueil, Chants d'Innocence et d'Expérience. Instruments à vent (flûte, clarinette) et instruments à corde (violon, violoncelle) enveloppent ses textes torturés, déclamés par une Inna Brejestovskaya inspirée. L'ensemble est conduit de manière magistrale par Anton Brejestovski, fondateur de Caprice, qui, petite curiosité, ne joue d'aucun instrument ici. 

Musiciens

Inna Brejestovskaya : chant
Vladimir Bobovnikov : flûte
Valeri Vasiliev : clarinette
Sergey Bogatyrenko : clarinette
Maria Voronina : claviers
Alexandra Korzina : violon
Alexei Grigoriev :: violoncelle
Alexei Tolstov : violoncelle

Titres

01. Introduction 
02. The Echoing Green
03. Laughing Song
04. Blind Man's Buff
05. Spring
06. The Fly
07. Long John Brown And Little Mary Bell
08. The Little Boy Lost
09.The Little Girl Found  
10. Night  

jeudi 24 janvier 2019

The Moon And The Nightspirit - Osforrás (2009)

The Moon And The Nightspirit Osforras
The Moon And The Nightspirit - Osforrás (2009)

Pourquoi écouter ce disque ?

Imaginez-vous au fin fond d'une immense forêt, au cœur de la Hongrie sauvage, en train d'assister à un rituel païen ancestral... C'est ce que propose le duo hongrois The Moon And The Nightspirit, formé d'Ágnes Tóth et Mihály Szabó, avec leur troisième album Osforrás. De ces contes et légendes narrées, surgissent de nulle part animaux fantastiques, sources sacrées et êtres maléfiques. Encore plus que dans leurs précédents opus, les deux musiciens explorent le passé mythique de leur peuple, originaire des versants occidentaux de l'Oural. Avec subtilité, ils y mêlent l'influence mongole, très présente dans l'imaginaire collectif depuis les invasions du XIIIe siècle. Cela passe notamment par l'emploi du morin khuur, instrument traditionnel mongol se rapprochant du violon, aux côtés de la cithare et de la fujara (grande flûte folklorique typique des bergers slovaques). Les éléments mongols se répandent aussi à travers l'aspect chamanique des chants ainsi que des rythmes hypnotiques provoquant cette étrange sensation de transe. Telle une grande prêtresse, Ágnes Tóth, à la voix irréelle, apporte tout un flot d'illuminations. The Moon And The Nightspirit joue un très beau folk païen, original et acoustique.  

Musiciens

Ágnes Tóth : chant, violon, morin khuur, basse, flûtes, percussions  
Mihály Szabó : guitare acoustique, basse, cithare, fujara

Titres

01. Álomido
02. Ég Felé
03. Osforrás
04. Fénybe Téro
05. Benso Patak
06. Tuzben Születo
07. Alkonyvarázs
08. Hétvilág 
09. Földanya Sóhaja

lundi 21 janvier 2019

Nightwish - Imaginaerum: The Score (2012)

Nightwish Imaginaerum The Score
Nightwish - Imaginaerum: The Score (2012)

Pourquoi écouter ce disque ?

Un an après le monumental Imaginaerum, son plus grand succès, Nightwish propose la bande originale du film inspiré de cette même œuvre et intitulé Imaginaerum: The Score. Proche des univers de Disney et de Tim Burton, ce film raconte l'histoire d'un vieil homme au seuil de sa vie qui se plonge dans un passé imaginaire à travers ses rêves d'enfant. Tuomas Holopainen le qualifie lui-même de croisement entre le Moulin Rouge de Baz Luhrmann et le film The Wall de Pink Floyd. A l'exception de Deeper Down, la bande-son présentée se veut entièrement musicale. Avec l'aide du compositeur Petri Alanko, Tuomas a réarrangé les chansons d'Imaginaerum, en s'inspirant notamment d'Ennio Morricone. Si l'aspect symphonique a été conservé, tout comme les influences celtiques, il ne subsiste que peu de traces de metal. Pour revenir à Deeper Down, principal attrait du disque, cette délicieuse ballade n'est autre qu'une réadaptation de The Crow, The Owl And The Dove chantée par Anette Olzon. Il s'agit-là de sa dernière collaboration studio avec le groupe avant son remplacement par Floor Jansen

Musiciens

Anette Olzon : chant
Marco Hietala : basse, chant
Emppu Vuorinen : guitares
Jukka Nevalainen : batterie, percussions
Tuomas Holopainen : claviers

Troy Donockley : uilleann pipes, low whistle, bodhran, bouzouki
Dermot Crehan : hardingfele    
Dirk Campbell : sorna
Paul Clarvis : percussions
Stephen Henderson : percussions 
Kai Hahto : percussions
Pekka Kuusisto : violon
Petri Alanko : claviers

The Metro Voices
The Young Musicians London
The Looking Glass Orchestra

Titres

01. Find Your Story
02. Orphanage Airlines
03. Undertow
04. Spying In The Doorway
05. A Crackling Sphere
06. Sundown
07. Wonderfields
08. Hey Buddy
09. Deeper Down
10. Dare To Enter
11. I Have To let You Go
12. Heart Lying Still
13. From G To E Minor

dimanche 20 janvier 2019

Richard Thompson - Henry The Human Fly (1972)

Richard Thompson Henry The Human Fly
Richard Thompson - Henry The Human Fly (1972)

Pourquoi écouter ce disque ?

A l'instar d'Ashley Hutchings et de Sandy Denny, Richard Thompson quitte Fairport Convention en 1971. Contrairement à ses deux compagnons qui ont fondé respectivement Steeleye Span et Fotheringay, Richard se lance dans une aventure en solo. Son premier album Henry The Human Fly sort en 1972. Plus de quarante ans après, il n'a quasiment pas pris une ride. Le guitariste/chanteur brille par son humour (noir) ainsi que par son jeu de guitare à la fois audacieux et inventif. Si The Poor Ditching Boy, The New St. George ou The Old Changing Way sonnent comme des classiques folks, Rock Over Vaughn Willimas en ouverture et The Angels Took My Racehorse Away claquent comme de purs moments de rock. Ce dernier titre qui raconte l'histoire d'un cheval empoisonné deviendra un titre récurrent du répertoire scénique de l'artiste durant sa longue carrière qui se poursuit encore aujourd'hui. Du haut de ses 22 ans, celui qui a qui l'on doit déjà les incontournables Meet On The Ledge, Genesis Hall et Cajun Woman de son ancien groupe, a tout composé seul. Parmi les musiciens qui l'entourent, notons la présence du bassiste Pat Donaldson (Fotheringay), de Sue Draheim, célèbre joueuse de fiddle (violon folk), de l'accordéoniste John Kirkpatrick avec lequel Richard entame une longue et fructueuse collaboration, d'Andy Roberts, futur guitariste de Pink Floyd durant The Wall Tour, d'Ashley Hutchings, et surtout de Sandy Denny ainsi que d'une certaine Linda Peters aux chœurs célestes. Cette dernière deviendra cette même année Linda Thompson suite à son mariage avec Richard. A sa sortie, Henry The Human Fly s'est fait descendre par la critique. Ses ventes ont été catastrophiques. Avec le temps, il deviendra culte et sera réévaluer. De nos jours, il est considéré comme une étape majeure dans la carrière de cet artiste discret, néanmoins considéré comme un des meilleurs guitaristes de l'histoire du rock selon le prestigieux magazine Rolling Stone.

Musiciens

Richard Thompson : chant, guitares, accordéon, flûte, mandoline

Sandy Denny : chant, piano
Linda Peters : chant
Ashley Hutchings : chant
Timi Donald : batterie, chant
Pat Donaldson : basse, chant
David Snell : harpe
Jeff Cole : trombone
John Defereri : saxophone
Clay Toyani : trompette
Sue Draheim : fiddle
Barry Dransfield : fiddle
John Kirkpatrick : accordéon
Andy Roberts : dulcimer

Titres

01. Roll Over Vaughn Williams
02. Nobody’s Wedding
03. The Poor Ditching Boy
04. Shaky Nancy
05. The Angels Took My Racehorse Away
06. Wheely Down
07. The New St. George
08. Painted Ladies
09. Cold Feet
10. Mary and Joseph
11. The Old Changing Way
12. Twisted

vendredi 18 janvier 2019

Azigza - Kriyâ (2003)

Azigza Kriya
Azigza - Kriyâ (2003)

Pourquoi écouter ce disque ?

Fondé à la fin des années 90 à San Francisco, Azigza qui signifie "ils sont" en chichewa, langue officielle du Malawi, joue un rock progressif exigeant, entre jazz et musiques du monde. Composé de quatre musiciens talentueux, Stephan Junca (percussions), Aryeh Frankfurter (violon, harpe), Kevin Evans (guitares) et Pierce McDowell (basse), le groupe a sorti un premier album éponyme en 2000 avec Cyoakha Grace (Lord Of The Blind) au chant. Plus abouti, Kriyâ lui fait suite un 2003 et s'est enrichi de deux voix supplémentaires : MC Rai, chanteur d'origine tunisienne qui a développé la musique raï aux États-Unis, et Sonja Drakulich de Stellamara, formation originale que nous chérissons particulièrement sur ce blog. A l'instar d'un Peter Gabriel, Azigza demeure en quête perpétuelle de sons originaux en provenance des quatre coins du monde. Ainsi, en plus d'une heure de musique, l'auditeur est transporté du continent américain à l'Inde, en passant par l'Afrique, le Moyen Orient, la Bulgarie ou l'Europe celtique. Extrêmement variée, cette musique n'en demeure pas moins accessible et mélodique, ornée d'une once de mysticisme. ❤ Coup de cœur ❤

Musiciens

Stephan Junca : percussions
Aryeh Frankfurter : guitares, violon, alto, violoncelle, harpe, flûte, cithare
Kevin Evans : guitares
Pierce McDowell : basse, cithare, tanpura

Cyoakha Grace : chant
Sonja Drakulich : chant
MC Rai : chant
Paulo Baldi : tablas, congas
Rasaki Aladokoun : voix
Linton Hale : bansurî

Titres

01. Bembe - Ogun
02. Bembe - Medicine 
03. Bembe - Wheel of Bembé
04. Yaman
05. Agadir - Orphans of Agadir
06. Agadir - The Wall
07. Agadir - The Reminder
08. Amalgam
09. A Bulgarian Suite
10. Shiva Calling
11. X